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lais de Childebert II, tous deux fils de Pepin d'Héristal, furent ducs de Champagne. Grimoald ayant été assassiné, son fils naturel, Théobald, âgé de six ans, fut mis à sa place par Pepin; mais Carloman et Pepin le Bref le firent mourir en 743.

Les ducs de Champagne finissent avec la première race, et l'on ne sait pas au juste comment cette province fut gouvernée durant les deux siècles suivants.

Comtes de Champagne de la maison de Vermandois.

Herbert ou Heribert, comte de Vermandois, doit être placé à la tête des comtes héréditaires de Champagne. Il mourut l'an 943.

Son troisième fils, Robert, lui succéda. Il étendit son autorité sur le Soissonnais, et obtint dans la succession de son beau-père Giselbert, duc de Bourgogne, le comté de Châlons. Il mourut en 968.

Herbert II fut confirmé dans la possession du comté de Champagne et

mourut en 993.

Étienne Ier, son fils, mourut sans enfants vers 1030, et avec lui s'éteignit la race des premiers comtes de Champagne.

Comtes de Champagne de la maison de Blois.

A la mort d'Étienne, Eudes II, quatrième comte de Blois, qui était son plus proche parent, lui succéda. Il fut tué en 1037, dans une bataille contre l'empereur Conrad le Salique.

Etienne II, son fils aîné, s'engagea dans de longues guerres contre Henri Ier, roi de France. A sa mort, son frère Thibaut Ier, comte de Blois, s'empara de ses Etats au préjudice d'Eudes, fils du défunt, et posséda simultanément les deux comtés jusqu'en 1089, époque de sa mort.

Hugues Ier, son fils aîné, mourut en terre sainte, on ne sait en quelle année.

Thibaut II, septième comte de Blois, réunit le comté de Champagne à celui de Blois, par la cession que lui en fit Hugues Ier son oncle. En 1141, il fit hommage au duc de Bour

gogne, pour le comté de Troves et ses autres fiefs qui relevaient de ceduché de la même année, il fit la paix avec le roi de France, contre lequel il guerroyait depuis plusieurs années. Il mourut en 1152. Sa mémoire fut longtemps en grand honneur à Troyes, qui lui doit ses premiers établissements d'utilité publique, ses manufactures et son commerce. Ce fut lui qui, pour la commodité des manufacturiers de cette ville, partagea la Seine en mille petits canaux qui portaient les eaux dans tous les ateliers.

Henri Ier, fils aîné de Thibaut, lui succéda. N'étant encore que comte de Meaux, il avait accompagné Louis VII en Palestine, et s'y était distingué parmi les plus braves compagnons Champagne, il prit la qualité de comte du monarque. Devenu comte de Palatin, affectée à l'aîné de sa maison, et rendit foi et hommage au roi de France, avec lequel il vécut dans une intimité dont il abusa quelquefois. En 1178 il se croisa de nouveau pour la terre sainte, et partit l'année suivante avec Pierre de Courtenay, frère du roi et plusieurs autres seigneurs. En rie, il tomba, en 1180, dans une revenant par l'Asie Mineure et l'Illyembuscade, et fut fait prisonnier. Il fut délivré par l'intermédiaire de l'empereur grec, et mourut à Troyes en 1181, sept jours après son retour.

Henri II, dit le Jeune, s'allia en 1183 avec Philippe, comte de Flandre, contre Philippe-Auguste. En 1190, accompagné de Jacques d'Avènes, il s'embarqua pour la terre sainte, où il fut reçu avec de grands honneurs. Deux ans après, Richard Cœur de Lion le nomma roi de Jérusalem, du consentement de tous les seigneurs. En 1197, il tomba d'une fenêtre de son palais d'Acre et se tua. Il eut son frère pour successeur.

Thibaut III fit, en 1198, hommage lige de la ville de Melun à Philippe-Auguste. Le roi, de son côté, s'engagea à le défendre contre toute créature qui peut vivre et mourir. Lorsque Foulques de Neuilly vint, en 1199, prêcher une nouvelle croisade

au château d'Écri, où le comte de Champagne donnait une fête magnifique, celui-ci, et tous les seigneurs qui se trouvaient à l'assemblée, prirent sur-le-champ la croix. Thibaut, quoi que à peine âgé de vingt-trois ans, fut élu l'année suivante généralissime de cette expédition. Mais, au moment de partir, il tomba malade. Il était au lit quand arriva Geoffroi de Ville-Hardouin, maréchal de Champagne, qu'on avait envoyé à Venise pour traiter avec le doge et la seigneurie de l'embarquement des croisés. Le comte ayant appris de lui le succès de la négociation, se mit de suite en route. Mais quand il ot un pou allé, si retourna, sa maladie li enforça. Il fist ⚫ son testament et commanda qu'on payast ses chevaliers et si com chevalier recevroit l'avoir, que il jurast l'ost de Venise à tenir; le remanant « commanda de partir en l'ost. » Il mourut peu après, le 24 mai 1201. Son épouse, Blanche de Navarre, était enceinte; elle donna le jour à un fils qui fut Thibaut IV, surnommé le Posthume.

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Tout porte à croire que Thibaut IV ne prit guère qu'à l'âge de vingt ans l'administration de ses Etats; jusquelà, ils furent habilement gouvernés par sa mère, Blanche de Navarre. Après une lutte qui dura plusieurs années, Érard de Brienne ou de Rameru, qui prétendait avoir des droits du chef de sa femme au comté de Champagne, renonça à ses prétentions. Il céda a Thibaut, du consentement de sa femme, les comtés de Champagne et de Brie, et Thibaut donna en retour à Érard douze cents livrées de terre en fief lige, et quatre mille livres, monnaie de Provins.

. En 1221, dégagé de la tutelle maternelle, Thibaut le Posthume commence cette existence chevaleresque qui a rendu son nom si populaire. Ses amours avec la reine Blanche de Castille sont devenues un des plus poétiques épisodes de l'histoire de France. Le roman s'ouvre en 1226; Louis VIII est parti avec le jeune comte de Champagne pour une croisade contre les

Albigeois, les troupes royales ont pris et saccagé Avignon, et le roi s'est retiré au château de Montpensier, pour se garantir d'une affreuse contagion qui désole l'armée. Thibaut, au bout de ses quarante jours de service obligé, demande à se retirer, et, sur le refus du roi, déclare qu'il usera de son droit et partira malgré lui. Louis a beau menacer, s'il le fait, de mettre en feu tous ses domaines, le comte s'éloigne; et, quelque temps après, on annonce à l'armée la mort du roi. « Le bruit courut, disent les chroniques, que Thibaut lui avoit fait donner un poison à cause de la reine qu'il aimoit criminellement d'une passion charnelle. » Quoi qu'il en soit, lorsque Thibaut voulut se rendre à Reims pour le couronnement du jeune roi Louis IX, Blanche de Castille lui fit fermer l'entrée de la ville et en fit chasser ses gens. Cet affront dut irriter profondément le comte de Champagne, qui forma aussitôt contre la régente une ligue formidable avec Hugues, comte de la Marche, et Pierre de Dreux, comte de Bretagne, surnommé Mauclerc. Mais le roi leva promptement une armée, et marcha contre les barons rebelles jusqu'à la Charrière de Curçay. Soit que cette puissance et cette activité effrayassent Thibaut, soit qu'il se repentît de s'être aliéné celle qu'il aimait malgré sa dureté, il se rendit près de Louis et lui fit sa soumission. Un peu plus tard, les autres rebelles furent aussi reçus à pardon; mais ils ne pardonnèrent pas à celui qui, le premier, avait fait défection, et ils suscitèrent contre lui Alix, reine de Chypre, fille de Henri II, qui prétendait, comme sa sœur Philippe, au comté de Champagne et de Brie. Cependant, un raccommodement avait été opéré, et l'on était convenu que le comte Thibaut épouserait Yolande, fille du duc de Bretagne, dont on vantait la richesse et la beauté. Au jour marqué, le père, la jeune fille et tous ses parents attendirent en vain le comte de Champagne à l'abbaye de Val-Secret, où devait se faire le mariage:

une lettre de la reine avait eu sur Thibaut assez d'influence pour le faire manquer à sa parole, et le décider à rebrousser chemin jusqu'à ChâteauThierry.

« La ligue projetée avec Thibaut se forma, malgré sa defection, mais elle se tourna contre lui (1230). Les barons, indignés, entrèrent sur ses terres et s'avancèrent jusqu'à Provins. L'intervention du roi, qui parut à la tête d'une troupe nombreuse, força l'armée ennemie de quitter la Champagne; mais il y eut encore bien des combats, bien des dévastations, avant que les haines fussent satisfaites. Le duc de Bretagne et les Anglais, que les confédérés avaient fait entrer dans leur parti, et qui étaient descendus en France, conclurent une trêve de trois ans avec Louis IX. Trois des plus puissants ennemis du comte de Champagne, l'archevêque de Lyon, Robert, comte de Dreux, et Philippe, comte de Boulogne, fils de Philippe-Auguste, moururent presque en même temps. Enfin la reine de Chypre, Alix, renonça, en 1234, au comté de Champagne et de Brie, moyennant quarante mille livres tournois et deux mille livrées de terre que Thibaut lui assigna sur ses domaines. Le roi approuva le traité fait avec la fille de Henri II, et ce fut lui qui paya les quarante mille livres tournois convenues, en retour desquelles Thibaut lui vendit ses fiefs des comtés de Chartres et de Blois, de Sancerre et de la vicomté de Châteaudun, avec leurs appartenances.

« A la fin du traité, Thibaut est appelé roi de Navarre. Sanche le Fort, son oncle, lui avait destiné cette couronne. Après la mort de Sanche, le comte de Champagne fut couronné roi de Navarre le 7 mai 1234. Il trouva dans le trésor dix-sept cent mille livres; et le pape Gregoire IX écrivit, en 1235, pour empêcher la ligue de quelques seigneurs de Navarre contre Thibaut, qui avait pris la croix, et la querelle fut étouffée.

« Cependant Thibaut était abreuvé d'outrages à la cour de Louis IX. Le comte d'Artois lui faisait jeter un fro

mage mou au visage par ses valets, sans que le roi voulût même infliger une punition aux coupables. « Jamais, dit Philippe Mouskes, on n'avait vu mener ainsi un roi et un comte. » Thibaut songea enfin à se venger; il fit épouser sa fille à Jean, fils du duc de Bretagne, puis il se ligua contre le roi avec le duc lui-même, le comte de la Marche et plusieurs autres seigneurs. Mais il ne fallut qu'une démonstration de guerre de la part de Louis IX et une lettre de sa mère pour arrêter le versatile comte de Champagne, et l'amener à céder, pour payer les frais d'armement faits par le roi, Montereau et Bray-surSeine (*). »

En 1239, on découvrit des Albigeois en Champagne. Leur procès fut promptement instruit, et, sur leurs aveux, leur condamnation fut prononcée. Cent quatre-vingt-trois heretiques furent brûlés vifs au mont Aimé, près Vertus, et Thibaut, accompagné d'une foule immense, assista à cette tragique exécution. En 1239, il s'embarqua à Marseille pour la terre sainte, et en revint vers la fin de l'année suivante. A son retour, il accorda à la ville de Troyes des lettres d'affranchissement, par lesquelles il lui per mettait de s'eriger en commune. En 1241, il fit hommage au duc de Bourgogne pour le comté de Troyes, et mourut le 10 juillet 1253, âgé de cinquante-trois ans. La question de son amour pour la reine Blanche a été longuement et diversement traitée par plusieurs auteurs. La Ravallière, dans son introduction aux poésies de Thibaut, s'est prononcé pour la négative; mais son opinion n'est pas générale ment adoptée. Le roi de Navarre était un habile trouvère; et, suivant la chronique de Saint-Denis, ses chansons « furent les plus délitables et les << plus mélodieuses qui oncques furent « oyes en chançons et en vielle; et les

(*) Extrait d'un ouvrage plein de recherches savantes et curieuses sur la province de Champagne, publié en 1840, par M. Felix Bourquelot, sous le titre modeste d'Histoire de Provins; t. I, p. 164 et suiv.

« fist escrire en sa sale de Provins et « en celle de Troyes, et sont appelées « les chançons au roy de Navarre. » Dante traite Thibaut d'excellent maitre en poésie. « En effet, dit M. Bour. quelot (*), pour ceux qui ont étudié la langue des trouvères au treizième siècle, les chansons du poëte champenois sont des morceaux pleins de charmes. Peu de pensées, mais beaucoup de douceur, une grande délicatesse de sentiments, et quelquefois de la passion assez chaudement exprimée, tels sont les caractères de ces curieuses productions.

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Thibaut V dit le Jeune n'avait que treize ans lorsqu'il succéda à son père. Dix-sept ans après, il suivit saint Louis dans sa dernière croisade, et mourut la même année que le roi de France, à Trapani en Sicile.

Son frère, Henri III, fut aussi roi de Navarre. Il mourut en 1274. Après lui, sa fille Jeanne prit possession du royaume de Navarre et du comté de Champagne, sous la tutelle de Blanche sa mère, qui, après avoir réprimé quelques mouvements en Navarre, épousa, en 1275, Edmond, second fils de Henri III, roi d'Angleterre. Cette alliance fit prendre à ce prince le titre de comte de Champagne jusqu'à la majorité de Jeanne. Le 16 août 1284, Jeanne épousa Philippe le Bel, qui devint roi de France l'année suivante; mais elle resta propriétaire des biens qu'elle avait apportes en dot. Philippe le Bel ne prit point les titres de roi de Navarre, de Comte de Champagne et de Brie. Lorsqu'il donna quelques ordonnances ou quelques chartes qui devaient avoir leur exécution dans la Champagne ou dans la Brie, il y mentionnait le consentement de sa chère compagne, et a la fin de l'acte, Jeanne, par la grâce de Dieu, reine de France et de Navarre, comtesse palatine de Champagne et de Brie, en approuvait le contenu, et y mettait son sceau après celui du roi.

Louis le Hutin succéda à sa mère

(*) Ouvrage cité.

dans le royaume de Navarre, et le comté de Champagne et de Brie. Il mourut en 1316, ayant eu de Marguerite de Bourgogne une fille nommée Jeanne, et laissant enceinte Clémence, sa seconde femme. Son frère Philippe le Long conclut, le 17 juillet 1316, avec Eudes, duc de Bourgogne, au nom de Jeanne, leur nièce commune, un traité par lequel il fut stipulé que, dans le cas où la reine Clémence accoucherait d'une fille, cette fille et Jeanne, ou l'une des deux, si l'autre venait à mourir, auraient en héritage, lorsqu'elles seraient en âge d'être mariées, le royaume de Navarre et les comtés de Champagne et de Brie, sauf ce qui revenait de droit à Philippe le Long et à son frère Charles le Bel pour la succession de Jeanne de Navarre, leur mère.

La reine Clémence étant accouchée d'un fils qui ne vécut que quelques jours, Philippe le Long, devenu roi, fit un second traité, le 27 mars 1317, avec le même duc de Bourgogne stipulant pour sa nièce. Il fut convenu que si le roi venait à mourir sans enfants mâles, les comtés de Champagne et de Brie appartiendraient à la princesse Jeanne en propriété ; et que si elle mourait sans héritiers, ces comtés retourneraient à la couronne. Le roi promit à sa nièce, par le même acte, en forme de dédommagement, quinze cents livres de rentes en domaines, et cinquante mille livres à placer en héritage qui lui seraient propres.

Cependant Philippe le Long étant mort sans laisser de postérité, les comtés de Champagne et de Brie ne furent pas restitués a Jeanne de France, reine de Navarre, mariée alors au comte d'Evreux. Charles le Bel et Philippe de Valois en conservèrent la possession par deux traités conclus en 1327 et en 1335. Par le dernier, le roi et la reine de Navarre cédèrent à Philippe de Valois leurs droits sur les comtés de Champagne et de Brie, moyennant des rentes de cinq mille livres, de trois mille livres et de sep. mille livres sur différents domaines qu'ils tiendraient de la couronne en

baronnie et pairie, et à foi et hommage. Ainsi fut consommée la réunion de ces deux pays à la couronne, réunion qui devint irrévocable par les lettres que le roi Jean donna en 1361. Ce prince défendit en effet alors à son fils de jamais les en distraire, non plus que quelques autres provinces qu'il y réunissait. Il voulut même que les rois, en montant sur le trône, Jurassent l'observation de cette loi.

La Champagne était bornée au nord par le pays de Liége et le Hainaut français, au sud par la Bourgogne, à l'est par le duché de Bar, le Toulois et la Lorraine, à l'ouest par la Brie, qui, au quatorzième siècle, fut comprise dans la province, et qui confinait avec l'Ile-de-France.

Elle se divisait en huit parties, savoir :

1o La Champagne proprement dite, comprenant les villes de Troyes, Châlons, Ste-Menehould, Épernay, Vertus; 2o le Rémois, comprenant: Reims, Rocroy, Fismes, Château-Portien; 3° le Rethelois, comprenant: Rethel, Mézières, Charleville, Donchery; 4° le Perthois, comprenant: Vitry-le-Français, Saint-Dizier; 5° le Vallage, comprenant: Joinville, Bar-sur-Aube, Arcis-sur-Aube, Vassy; 6° le Bassigny, comprenant Langres, Chaumont, Montigny-le-Roi, Andelot, Grand; 7° le Sénonais, comprenant : Sens, Joigny, Tonnerre, Chably; 8° la Brie champenoise, comprenant: Meaux, Provins, Château-Thierry, Sezanne, Coulommiers, Montereaufaut-Yonne, Bray-sur-Seine.

Le gouvernement de Champagne et Brie était l'un des douze grands gouvernements du royaume. Il renfermait deux archevêchés : Reims et Sens; quatre évêchés: Langres, Châlons, Troyes et Meaux ; et, de plus, un grand nombre d'abbayes, dont la plus célèbre était celle de Clairvaux. Le revenu du clergé était estimé à quatre millions et demi de rente annuelle.

Le grand prieuré de Champagne, de l'ordre de Malte, était divisé en quinze commanderies pour les cheva

liers, et cinq commanderies pour les chapelains et servants d'armes. Ses revenus s'élevaient à cent quarante-trois mille sept cent quatre-vingt-quatre li

vres.

Toute la Champagne était, ainsi que la Brie, du ressort du parlement, de la chambre des comptes et de la cour des aides de Paris. Son gouvernement renfermait neuf bailliages et siéges présidiaux, et sa généralité, douze élections.

La Champagne était régie par diverses coutumes: celles de Troyes, de Meaux et de Chaumont étaient remarquables par un usage singulier. Nous voulons parler de la noblesse de ventre, c'est-à-dire de la noblesse que les femmes pouvaient transmettre. Ceprivilége fut, si l'on veut en croire quelques auteurs, accordé aux Champenois par Charles le Chauve après la bataille de Fontenay, où la plus grande partie de la noblesse de Champagne avait péri. Quoi qu'il en soit, voici comment à cet égard s'exprime la coutume de Troyes: << Entre les rivières d'Aube « et de Marne, le fruit ensuit le ven« tre et la condition d'icelui, excepté quand l'un des conjoints est noble, auquel cas le fruit ensuit le côté noble, si suivre le veut. »

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On appelait bourgeois du roi en Champagne les roturiers qui demeuraient dans les ressorts du bailliage de la prévôté de Troyes ou dans la terre d'un seigneur haut justicier qui n'avait pas de droits féodaux.

La Champagne forme aujourd'hui les départements de la Marne, de la Haute-Marne, de l'Aube et des Ardennes, et une partie des départements de l'Yonne, de l'Aisne, de Seine-etMarne et de la Meuse.

CHAMPAGNE (campagnes de). (Voy. pour celle de 1792 l'article ARGONNE, et pour celles de 1814 à 1815 l'article FRANCE (campagnes de).

CHAMPAGNE (Philippe de), peintre d'histoire, naquit à Bruxelles le 26 mai 1602. Il montra de bonne heure une forte inclination pour la peinture, et sut dessiner longtemps avant de pouvoir écrire. Son premier maître fut un

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