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<< ront et seront miens de mon droit. « Item, je dois servir ladite dame de << vin la première fois qu'elle sera à

table, et le banapon, couppe ou au<< tre vaissel à quoy elle boyra sera << mien et de mon droit. Item, le lit « et les paremens de la chambre de la« dite dame, en laquelle elle couchera « la première nuit, ainsi garni comme « il seroit, seront miens et de mon « droit. Et est le devoir à la manière << de l'hommage tieux : car je dois faire << mon hommage, ledit monseigneur << estant à la messe, quand il voit à « l'offrande, et luy bailler un denier « d'or pour tout mon devoir, lequel denier il doit offrir à la messe. » Le prévôt de Paris prenait le titre de chambellan ordinaire du roi, parce qu'à toute heure il avait accès auprès du souverain.

Pour marque de leur dignité, les chambellans dans le dernier siècle portaient derrière l'écu de leurs armes deux clefs d'or passées en sautoir, et dont les anneaux étaient terminés par une couronne royale. Ils se distinguaient encore par un costume particulier et par une clef d'or attachée au haut des basques de l'habit.

Lorsque Napoléon rétablit la noblesse, il n'oublia pas d'attacher à sa maison impériale un grand chambellan et des chambellans ordinaires. Sous la restauration, la maison royale fut remise sur l'ancien pied, et il y eut alors, outre le grand chambellan (le prince de Talleyrand), quatre premiers gentilshommes de la chambre, quatre maîtres de la garde-robe, et trentedeux gentilshommes honoraires de la chambre. Ces charges ont cessé d'exister à la révolution de 1830.

CHAMBÉRY (prise de). — Le roi de Sardaigne ayant, en 1792, accédé à la coalition, le général Montesquiou, commandant en chef l'armée du Midi, reçut l'ordre d'envahir la Savoie. Il réunit au fort Barreaux le peu de forces dont il pouvait disposer, et entra en campagne. Les Piémontais avaient construit trois redoutes qui dominaient le seul débouché conduisant en Savoie; ces redoutes allaient être terminées et garnies de ca

nons. Deux colonnes, sous les ordres du maréchal de camp Laroque, furent mises en mouvement pour tourner les positions ennemies. Aussitôt les Piémontais se mirent à fuir sans tirer un coup de fusil, et les trois redoutes furent occupées et détruites. Vaincus sans combat, les ennemis évacuèrent précipitamment les châteaux des Marches, de Bellegarde, d'Aspremont, de Notre-Dame, de Mians; et, par un mouvement rapide, le général Montesquiou, se portant sur le centre de l'armée sarde, la coupa en deux corps, dont l'un se retira sur Annecy, et l'autre sur Montmélian, qui, le lendemain même, ouvrit ses portes; bientôt tout fut au pouvoir des Français, depuis le lac de Genève jusqu'au bord de l'Isère; et, le 25 septembre 1792, Montesquiou fit son entrée solennelle à Chambéry. Cet événement fut le signal d'une révolution qui réunit la Savoie à la France, et fit de Chambéry le chef-lieu du département du Mont-Blanc.

-Les coalisés ayant envahi la Savoie en 1814, entrèrent, le 20 janvier, dans le chef-lieu du département du Mont-Blanc, que le général Desaix avait évacué la veille, avec le peu de troupes qu'il avait pu réunir. Mais quand, un mois après, nous eûmes repris l'offensive, les Autrichiens, fuyant devant nos colonnes, se sauvèrent en désordre à Chambéry, et se rallièrent sur les hauteurs en arrière de la ville. Le 19 février, au matin, le général Marchand fit marcher une colonne de six cents hommes pour les prendre à dos, pendant que Desaix attaquait le pont de Reclus. Repoussé de toutes parts, l'ennemi continua de battre en retraite.

CHAMBLEY, ancienne baronnie de Lorraine, auj. du dép. de la Moselle.

CHAMBLY, ancienne châtellenie du Beauvoisis, auj. chef-lieu de canton du dép. de l'Oise, à 25 kil. de Senlis. On y compte maintenant 1413 hab.

CHAMBON, Cambonum, petite ville de l'ancien pays de Combrailles, en Auvergne, aujourd'hui du dép. de la Creuse, à 24 kil. de Boussac. C'est à

Chambon, suivant quelques auteurs, qu'il faut placer la capitale des Cambiovicenses. Ce qu'il y a de certain, c'est que cette ville présente de nombreux restes d'antiquités, dont quelques-unes sont attribuées avec raison à un peuple gaulois. C'était, au sixième siècle, une forteresse considérable. Les habitants de Limoges y transportèrent les reliques de sainte Valérie, pour les soustraire à la rapacité de Chilpéric, qui ravageait alors la province. Pendant la guerre de la Praguerie, Xaintrailles vint, avec une armée de dix mille hommes, mettre le siége devant Chambon, et la prit d'assaut. La plupart des habitants furent tués; ceux qui échappèrent se réfugièrent dans la tour dite de l'Horloge, et payèrent cent marcs d'argent pour leur rançon. C'est à Chambon que se trouve le tribunal de l'arrondissement de Boussac.

CHAMBON (Antoine-Benoît), membre de la Convention nationale, était, en 1789, trésorier de France à Uzerche en Limousin. Partisan de la révolution, il fut nommé député de la Corrèze à la Convention nationale; il se lia intimement avec les girondins, particulièrement avec Gensonné. Il vota la mort du roi, avec l'appel au peuple, et devint membre du comité de sûreté générale. Les sections de Paris, dont il avait encouru la disgrâce, demandérent vainement qu'il fût expulsé de la Convention; l'Assemblée, loin de se rendre à leur désir, le choisit pour secrétaire. La proscription qui, plusieurs fois, l'avait menacé, l'atteignit enfin à la suite du coup d'État du 31 mai 1793, contre lequel il s'était prononcé avec beaucoup d'énergie. Il fut déclaré traître à la patrie et mis hors la loi. Découvert à Lubersac, près de Brives, il fut tué dans une grange où il s'était caché.

CHAMBON DE MONTAUX (Nicolas), médecin en chef de la Salpétrière, né à Brevannes, en Champagne, en 1748, fut élu maire de Paris, le 3 décembre 1792, en remplacement de Pétion, et exerça ces fonctions, jusqu'au 2 février 1793, époque où il donna sa démission. Il est mort en 1826.

CHAMBONNAS, ancienne seigneurie du Languedoc, auj. dép. de l'Ardèche,

à 33 kil. d'Uzès, érigée en marquisat en 1683.

CHAMBONNAS (le marquis de), était neveu du maréchal de Biron, et avait épousé une fille naturelle de M. de SaintFlorentin et de madame de Sabatier, dont il se sépara dans la suite par un procès qui fit beaucoup de bruit. Devenu maire de Sens, il fut chargé de présenter à l'Assemblée nationale le vœu formé par ses concitoyens pour qu'on élevât un monument aux premiers législateurs de la France. Grand admirateur de la Fayette, il fit faire, en 1790, des copies nombreuses du portrait de ce général, et en envoya à tous les départements; il devint, en 1792, maréchal de camp de la garnison de Paris, et fut nommé, la même année, ministre des affaires étrangères. Bientôt un marché pour fournitures d'armes, passé entre lui et Beaumarchais, fut signalé comme frauduleux à l'Assemblée, et annulé par elle. Le 9 juillet, il fut dénoncé par Brissot pour n'avoir pas donné connaissance de l'approche des troupes prussiennes, et pour s'être fait l'instrument des manoeuvres de la cour. Il se justifia en assurant que lui-même n'avait pas été informé d'une manière certaine de l'approche des ennemis, et il donna le même jour sa démission avec tous ses collègues, qui déclarèrent ne pouvoir plus résister à l'anarchie. Sorti de France après la journée du 10 août, il se réfugia à Londres, où il se fit successivement horloger, orfèvre et bijoutier. Il y mourut en 1807, dans un état voisin de la misère.

CHAMBORD, magnifique château situé dans l'ancien Blésois (auj. dép. de Loir-et-Cher). C'était, en 1090, une maison de chasse et de plaisance des comtes de Blois; Louis XII la réunit au domaine de la couronne, et François Ier, à son retour d'Espagne, la fit démolir pour faire construire par le Primatice le château que l'on admire encore aujourd'hui. Pendant douze ans, dit-on, il y employa 1800 ouvriers, et dépensa, suivant les comptes du trésor royal, 444,570 livres, somme qui représente plus de cinq millions de notre monnaie. Les finances étaient

en trop mauvais état à sa mort, pour permettre à ses successeurs Henri II, Henri III et Charles IX de terminer la construction de ce château. Ils y consacrèrent cependant encore 391,000 livres; cependant Chambord est resté inachevé dans certaines parties. Notre cadre ne nous permet pas de décrire toutes les merveilles architecturales de cet édifice, l'un des plus beaux monuments de la renaissance. Nous devons nous borner à dire qu'il est digne du grand artiste qui en conçut le plan, du ciseau des Cousin, des Bontemps, des Goujon et des Pilon, qui le décorèrent, et enfin des princes qui le firent élever. L'histoire de Chambord n'est d'ailleurs, pour ainsi dire, que l'histoire des galanteries de François Ier et de ses successeurs. Construit par le roi chevalier pour perpétuer la mémoire de ses premières maîtresses, la comtesse de Thoury et la châtelaine de Montfrault, il présente de toutes parts les F avec la salamandre entourée de flammes. Les caryatides reproduisent les traits de la duchesse d'Étampes et de la comtesse de Châteaubriand. La tradition désigne les constructions mystérieuses qui favorisèrent les rendez-vous et souvent les infidélités de Diane de Poitiers. François Ier pensait peut-être au beau Brissac, lorsqu'il traçait, à l'aide d'un diamant, sur la vitre d'un cabinet voisin de la chapelle, ces vers si connus:

Souvent femme varie,

Est bien fol qui s'y fie. Ailleurs s'offrent aux regards les H, les D et les croissants, chiffres de Henri II et de Diane de Poitiers. Après Henri II, Charles IX y conduisit la jeune Orléanaise Marie Touchet. Henri III et ses mignons en firent le théâtre de leurs monstrueuses orgies. Louis XIII, après l'exil de mademoiselle de la Fayette, l'habita fort souvent. Les chiffres et emblèmes de mademoiselle de Mancini, de mademoiselle de la Vallière, de madame de Montespan et d'autres encore gravés sur les lambris, attestent les visites de Louis XIV, qui y donna des fêtes brillantes. Ce fut

dans l'une de ces fêtes, au mois d'octobre 1670, que Molière et sa troupe représentèrent pour la première fois le Bourgeois gentilhomme. Après avoir vu les débauches du régent, Chambord fut donné à Stanislas, roi de Pologne, puis, en 1745, au maréchal de Saxe, qui lui rendit une partie de son ancien éclat. Deux femmes, mademoiselle de Chantilly et madame Favart, vinrent encore tour à tour en faire l'ornement. Après la mort du comte Maurice et du comte de Frise son neveu, ce beau domaine revint à la couronne, et en 1777 la famille de Polignac en obtint de Louis XVI la jouissance. Pendant la révolu tion, un dépôt de remonte y fut établi. Sous l'empire, il fit partie de la dotation de la Légion d'honneur. Après la bataille de Wagram, Napoléon l'assigna, à titre d'apanage, au maréchal Berthier, qui devait en faire le siége de sa principauté et terminer les bâtiments d'après les dessins du Primatice. En 1819, la princesse douairière fut forcée d'aliéner ce domaine, et l'adju dication eut lieu le 5 mars 1821, pour la somme de 1,749,677 fr., au profit d'une commission de courtisans, qui, agissant, disait-elle, au nom de la France, en fit hommage, le 27 janvier 1830, au duc de Bordeaux, devenu ainsi comte de Chambord. On sait d'ailleurs que la souscription ouverte dans ce but n'était rien moins que volontaire, et qu'elle avait été réellement imposée en grande partie à tous les fonctionnaires publics et à tous les employés des différentes administrations. Tout le monde a lu le spirituel pamphlet par lequel Courier, au prix de deux ans de prison, a stigmatisé cette singulière opération. Depuis la révolution de 1830, on a élevé la question de savoir si Chambord ne ferait pas retour à l'État en qualité de domaine apanagé, et les tribunaux viennent de prononcer en faveur du duc de Bordeaux. M. de la Saussaye, correspondant de l'Institut, a publié sur ce château une notice intéressante.

CHAMBORANT, ancienne baronnie du Poitou auj. dép. de la Creuse, à

CHA

FRANCE.

528 kilom. de Guéret. Cette seigneuErie a donné son nom à une ancienne

et illustre famille, dont un des membres fut colonel de l'un des premiers régiments de hussards créés en France, et connus sous le nom de hussards de Chamborant.

CHAMBORS, ancienne seigneurie du Vexin français, auj. du dep. de l'Oise, à 4 kil, de Chaumont, érigée en comté à la fin du dix-septième siècle. · Cette faCHAMBORS (maison de). mille, dont le premier nom était la Boissière, descendait de Maurice de la BOISSIERE, seigneur breton, qui fut privé de ses biens par le duc de Bretagne, pour avoir suivi le parti de Louis XI. Charles VIII l'en dédommagea, en 1491, en le nommant l'un de ses maîtres d'hôtel ordinaires. Son fils, Jean de la BOISSIÈRE, épousa en 1528 Jacqueline le Sueur, héritière de Chambors, et fut ainsi le premier de sa famille qui joignit à son nom celui de cette terre. Jean, son fils, fut maître d'hôtel des rois Charles IX, Henri III et Henri IV, et mourut en 1624, De âgé de quatre-vingt-dix ans. ses quatre fils, deux avaient été tués à la bataille d'Ivri, en 1590; le troisième, qui était chevalier de SaintJean de Jérusalem, avait péri au siége d'Amiens, en 1597; enfin, le quatrième, Jean de la BOISSIÈRE, seigneur de Chambors, après s'être également distingué dans les affaires où ses frères avaient péri, avait été nommé conseiller au parlement de Paris. Il mourut en 1611, laissant trois fils, dont le second, Jean, fut tué à l'attaque des barricades de Suze, en 1627; l'aîné, Guillaume comme volontaire au siége de la Rochelle. Nommé en 1636 capitaine d'une compagnie d'ordonnance, il se signala l'année suivante au siége de SaintAmour, et défit un régiment espagnol qui venait au secours de la place, et lui enleva un drapeau, que le roi l'autorisa à déposer dans le choeur de l'église de Chambors. Il devint, l'année suivante, maître d'hôtel du roi, et assista en qualité de maréchal général des logis de la cavalerie aux sièges de

assista

Saint-Omer et de Thionville. Fait prisonnier devant cette dernière ville, il fut échangé peu de temps après. Mais la bienveillance que lui avait témoignée le comte de Soissons l'engagea à entrer dans le parti de ce prince. Il se trouvait heureusement dans le pays de Liége, lors de la bataille de la Marfée. Il échappa ainsi à la vengeance du cardinal de Richelieu, qui, ne pouvant s'emparer de sa personne, fit détruire ses châteaux et couper tous ses bois. Chambors se retira alors à la cour du cardinal infant, puis à celle du duc de Savoie, et quoiqu'il eût été amnistié nominativement dans le traité de Mézières, il ne rentra en France qu'après la mort du cardinal.

Mazarin lui témoigna alors autant de bienveillance que son prédécesseur lui avait montré de haine et de colère. Nommé de nouveau capitaine de cavalerie, Chambors se distingua aux batailles de Rocroy et de Fribourg et au siége de Philipsbourg, Nommé en 1645 mestre de camp du régiment de Mazarin, il fut blessé à la bataille de Nordlingen et fait de nouveau prisonnier. L'année suivante, il fut établi sergent de bataille et servit en cette qualité au siége de Courtray. Nommé en 1647 maréchal de bataille, il assista encore aux siéges d'Armentières et de la Bassée. Il fut nommé en 1648 maréchal de camp, et fut tué la même année à la bataille de Lens.

De ses trois fils, le second, Louis, fut tué à Arleu en 1651; le troisième, Charles - André, mourut en 1681 des blessures qu'il avait reçues au siége de Candie; enfin l'aîné, Guillaume, qui fut fait comte de Chambors par Louis XIV, se distingua à la bataille de Rethel et au combat de Saint-Antoine. Il mourut en 1734, laissant plusieurs enfants.

Guillaume, l'aîné, mena de front le métier des armes et la culture des lettres. Il fit les campagnes de 1688 et de 1701, se distingua d'une manière particulière à la bataille de Luzara, et fut nommé, en 1721, membre associé de l'Académie des inscriptions et belles-lettres.

Joseph-Jean-Baptiste de Chambors, son frère, embrassa aussi la profession des armes, et fit avec distinction les campagnes de 1707, 1708, 1709 et 1710. Il se trouva en 1712 à la bataille de Denain, et contribua à la prise de Douai, en montant le premier à l'assaut du fort de Scarpe. Il fit ensuite les campagnes de 1713 en Allemagne, et de 1719 en Espagne. Il laissa plusieurs enfants, entre autres un fils, Yves - Jean-Baptiste, que Louis XV créa marquis de Chambors.

CHAMBRAI (Roland-Fréard, sieur de), savant architecte, né à Cambrai, dans le dix-septième siècle, a publié plusieurs ouvrages, dont le plus important a pour titre : Parallèle de l'architecture ancienne avec la moderne, 1650, in-folio. Parent de Desnovers, surintendant des bâtiments sous Louis XIII, il rendit aux arts d'importants services; ce fut lui qui ramena le Poussin de Rome à Paris.

CHAMBRAY, ancienne seigneurie de Normandie, auj. dép. de l'Eure, à 8 kil. de Bernay, a donné son nom à une famille connue dès le onzième siècle', et dont les membres les plus remarquables sont Amauri, qui accompagna Robert, duc de Normandie, à la conquête de la terre sainte, en 1099; Jacques, qui fut chambellan de Louis XII, grand bailli d'Evreux, et l'un des députés envoyés en 1499 pour la ratification du traité d'Estaples; Gabriel, député de la noblesse du bailliage d'Évreux aux états généraux tenus à Blois en 1576; Tannegui, baron de Chambray, maréchal de camp des armées du roi sous Louis XIII; Nicolas II, capitaine de vaisseau dans les armées navales de France, qui fut chargé par César, duc de Vendôme, de négocier le mariage de Marie-Élisabeth-Françoise de Savoie-Nemours, petite-fille de ce prince, avec Alphonse VI, roi de Portugal; et enfin Jacques-François, second fils du précédent.

Jacques de Chambray naquit à Évreux en 1687. Destiné par ses parents à l'ordre de Malte, il fut reçu en qualité de page chez le grand maî

tre don Raymond Perellos de Racoful; mais le peu de goût du jeune Chambray pour l'état qu'on voulait lui faire embrasser le ramena bientôt en France, où il obtint une sous-lieutenance, et fit la campagne de 1704. Les instances de sa mère, qui avait sans doute le pressentiment du sort brillant qui l'attendait à Malte, finirent cependant par l'emporter sur sa répugnance. Il consentit à repartir pour cette île au mois de septembre 1715, et à commencer immédiatement sur les galères de l'ordre les caravanes exigées par les règlements. Après deux campagnes, il passa dans l'escadre des vaisseaux, composée de deux bâtiments de soixante canons, d'un de cinquante-six, et d'une frégate de quarante.

Chambray suivit cette escadre en 1707 à Oran, dont les Algériens avaient entrepris le siége. Il s'y distingua par sa résolution et son courage, et y reçut deux blessures. Nommé enseigne å son retour à Malte, il prononça ses vœux et fut admis au nombre des chevaliers de l'ordre. Les honneurs et la gloire lui vinrent rapidement : il fut élevé aux grades de lieutenant de vaisseau en 1711, de capitaine en second en 1719, de major d'escadre en 1721, et de capitaine de frégate en 1723. En cette dernière qualité, il prit le commandement de la frégate le SaintVincent, et alla croiser dans les parages de la Sicile. Son but était de chercher et de combattre le vice-amiral de la régence de Tripoli, qui, depuis quelque temps, s'était rendu formida ble au commerce des chrétiens, et qui montait un vaisseau de quarante-huit canons, donné au dey de Tripoli par le Grand Seigneur. Le chevalier chrétien et le corsaire barbaresque ne tardèrent pas à se rencontrer: une lutte terrible s'engagea entre eux, et ce ne fut qu'après quatre heures de la résistance la plus opiniâtre, que le forban, démâté et coulant bas, se résigna à amener son pavillon. Chambray n'eut pas plutôt conduit sa prise à Malte et réparé ses avaries, qu'il remit à la mer, s'empara d'une

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