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remaria avec Geoffroy Grisonelle, comte d'Anjou, qui devint ainsi comte de Châlon. Mais ce seigneur étant mort en 987, Adélaïde abdiqua, et Hugues Capet força Hugues Ier, le seul fils qu'elle eût eu de son premier mari, et qui avait embrassé l'état ecclésiastique, à se charger de l'administration du Châlonnais. Hugues obéit, et, pendant sa longue administration, il prouva plus d'une fois qu'il savait également bien porter la cuiasse et la haire. Il mourut en 1039. 11o Son neveu, Thibaut, fut après lui comte de Châlon, et mourut en 1065. Il eut pour successeur

12° Hugues II, qui, en mourant, en 1075, institua pour son héritière,

13° Adélaïde, sa sœur aînée, veuve de Guillaume, seigneur de Thiern. Elle mourut en 1083.

14° Gui de Thiern, son fils, Geoffroi de Donzy, et Savaric de Vergy, se disputèrent ensuite le comté de Chalon, qui resta enfin, en 1113, au fils de Gui de Thiern,

15° Guillaume Ier, qui mourut vers 1168, avec une fort mauvaise réputation. Voici ce que rapporte de lui, d'après les auteurs contemporains, le Miroir historial: « En Bourgogne, Guillaume, le comte de Châlon-surSaône, à l'aide de grand planté de Brabançons vint courir sus à l'abbaye de Cluni. Les religieux et plusieurs gens de la terre vindrent au devant tous désarmés portant les reliques qu'ils avoient avec eulx, la croix et le Corpus Domini, pour lui prier merci, et pour l'honneur de Dieu que il ne mesfit rien à l'église : mais le déloyal comte et ses gents les dépouillèrent tous nuds et robèrent l'abbaye et pillèrent tout ce qu'ils trouvèrent et en tuèrent bien cinq cents. Cest horrible faict scut le roi; il assembla son ost hastivement, et vint sur le comte qui ne l'osa attendre. Le roi print le mont Saint-Vincent de Châlon, la moitié en donna au duc de Bourgogne, et l'autre moitié au comte de Nevers, pour ce qu'ils l'avoient servi en son

ost tous les Brabançons qu'il y trouva fit pendre.

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16o Guillaume II, fils et héritier de Guillaume Ier, alla, en 1168, à l'abbaye de Veselay, faire sa soumission à Louis le Jeune, qui lui rendit les domaines qu'il avait enlevés à son père. Il accompagna ensuite le roi à la croisade, en 1190; il en revint et mourut en 1203, ne laissant qu'une fille, qui lui succéda.

17° Béatrix mourut en 1227, laissant de son mariage avec Étienne ou Estevenon, un fils et une fille.

18° Jean dit le Sage avait été associé, du vivant de sa mère, au gouvernement du comté de Châlon. Il lui succéda, et échangea, en 1237, ce comté, avec Hugues IV, duc de Bourgogne, contre les seigneuries de Salins, de Bracon, de Villafans et d'Ornan. Mais il conserva le titre de comte de Châlon, qu'il transmit à ses descendants. (Voyez SALINS [sires dé].)

CHALON-SUR-SAÔNE (monnaie de). - On connaît une monnaie gauloise d'argent, sur laquelle on lit CABALLO, et qui représente au droit un bœuf, et, au revers, une tête juvénile diadémée. On pense qu'elle a été frappée, pendant les premiers temps de la période romaine, à Châlon-sur-Saône. Quoique cette ville soit devenue plus importante dans la suite, on cessa cependant d'y battre monnaie. Mais, après la grande invasion des barbares, on y rétablit un atelier monétaire, qui fut un des plus actifs de la Gaule. Les triens qui en sont sortis sont en effet si variés et si nombreux, que nous devons renoncer à les mentionner tous. Nous citerons seulement les plus curieux; entre autres le fameux tiers de sou d'or, à tête de face, du monétaire MAGNOALDVS, et qu'on a cru longtemps, mais à tort, sur la simple autorité de Boutroue et de le Blanc, avoir été frappé par Brunehaut. C'est le triens à tête de face le plus anciennement connu; depuis, on en a trouvé un assez grand nombre tant de Châlon que d'autres localités. Les autres monnaies de cette ville, offrant

comme à l'ordinaire des profils, présentent, au revers, une croix tantôt simple, tantôt ansée ou chrismée, et généralement accostée des lettres CA, initiales de Cabillonum ou Cavilonum, qu'elles portent pour légende, en toutes lettres au droit CABLONNO, CAVILONNO. Nous ne pouvons omettre ici une particularité importante que présente la monnaie de Chalon, c'est la présence des noms de deux monétaires sur un même triens; cette ville, à elle seule, nous offre deux exemples de cette particularité: CABILONNO FIT SVINTIO ET BONIFACIO.CABILONO FIT DESEDE PAST. PISCVS ET DOMNOLVS. On doit encore remarquer la bizarrerie de cette dernière légende, qui ne peut s'expliquer qu'en admettant que l'évêque de Chalon avait obtenu le droit de battre monnaie.

On connaît aussi des deniers frappés à Chalon, sous la première race. Ces pièces portent, d'un côté, le mot TEVDEBERTE, qui peut être tout aussi bien le nom d'un monétaire que celui d'un roi; et, de l'autre côté, la lé gende CA-BL-ON-NO, coupée en quatre par une croix à longues branches.

Sous la seconde race, l'atelier monétaire de Châlon ne fonctionna plus avec une aussi grande activité. On connait cependant des monnaies frappées dans cette ville au nom de Charlemagne, de Charles le Chauve, de Louis IV et de Lothaire. Celles de Charlemagne ont dû être frappées avant son voyage en Italie; elles sont grossières et portent le nom du roi en deux lignes, avec celui de la ville en monogramme. Celles de Charles le Chauve sont, comme à l'ordinaire, marquées du monogramme de ce prince, et n'offrent d'ailleurs rien de particulier. Il n'en est pas de même des deniers frappés au nom d'Eudes, de Louis IV et du roi Lothaire. Dans ceux du premier, on voit les deux mots ODOREX, écrits circulairement dans le champ; sur les deniers de Louis, le mot LVDOVICVS ne porte pas d'H, et la syllabe TAS, du champ, y fait suite à la

légende CAVILONIS CIV. Quant à la monnaie de Lothaire, on y lit: CAVILONCIVIT, et, entre grenetis, R LOTARIVS REX, le champ est marqué d'un B. Cette empreinte est trèsremarquable, et elle servit de type à la monnaie châlonnaise pendant tout le moyen âge. Nous connaissons, en effet, des deniers du roi Robert, de Henri Ier et de Philippe Ier, marqués de la même empreinte. Cependant, comme cette ville n'appartenait pas à ces princes, il est à peu près certain que ces monnaies ne furent point frappées à leur profit, mais au profit des comtes de Châlon. En effet, un de ces comtes, nommé Hugues, effaça le nom du roi, et le remplaça par la légende MONETA HVGONIS. Ce comte doit être Hugues II, qui mourut en 1075. Cependant, nous devons le dire, tous les deniers ainsi marqués paraissent avoir été frappés à une époque plus récente. Cette circonstance ne doit point cependant nous arrêter, puisqu'on sait que, dans le moyen age, les types des monnaies étaient quelquefois stationnaires. Il est probable que, depuis la fin du onzième siècle jusqu'en 1227 ou environ, les seules espèces qui eurent cours à Châlon portaient pour légende, d'un côté, MONETA HVGONIS, entre grenetis, autour d'une croix à branches égales, cantonnée d'un fleuron au premier et au quatrième canton, et d'un annelet au deuxième et au troisième; de l'autre, CABVLO CIVITAS; et, dans le champ, un в accosté de trois annelets et d'une croisette. Ce qui nous confirme dans cette opinion, c'est que l'on connaît plusieurs deniers marqués de ce type, et offrant entre eux de grandes différences sous le rapport du style et de la fabrique. Les exemples analogues sont d'ailleurs assez communs; on en trouve sur les monnaies de Nevers, d'Angers, du Mans, d'Angoulême, de Poitiers, et de beaucoup d'autres villes. Vers 1227, le type des monnaies de Châlon changea; le comte Jean effaça du chamo le B, qui n'était proba

blement que l'initiale de Burgundia, et frappa une monnaie qui porte pour légende, d'un côté, IOHANNES COMES, autour d'une croix; et, de l'autre, CABILLOCIVIS autour d'un temple. En 1237, il vendit sa monnaie avec son comté à Hugues IV, duc de Bourgogne; et, depuis cette époque, on ne trouve aucune monnaie qu'on puisse attribuer à Châlon.

CHALON (petite guerre de). Lors d'un voyage que le roi d'Angleterre Édouard Ier fit en France, en l'année 1273, il fut invité à un tournoi que le comte de Châlon-sur-Saône donnait en l'honneur des chevaliers revenant de la terre sainte. Le prince accepta et fit annoncer par toute la Bourgogne que lui et les chevaliers qui l'avaient suivi en Palestine tiendraient un pas d'armes contre tous venants. Au jour fixé, quand il se présenta dans le champ clos, il avait mille Anglais sous ses ordres, et le comte de Châlon avait environ le double de soldats. Édouard, dans les joutes contre les comtes et les barons, eut tous les honneurs du tournoi. Puis ensuite il y eut une mêlée affreuse entre les fantassins des deux nations. L'issue ne pouvait en être douteuse, car les Anglais seuls étaient exercés aux armes, dont l'usage en France était presque interdit par les seigneurs aux bourgeois et aux roturiers. « Les Anglais, dit Mathieu de Westminster, s'abandonnant à leur colère tuèrent un grand nombre de Français; et comme c'étaient des gens de condition vile, on se souciait fort peu dé leur mort; car c'étaient des fantassins désarmés qui ne songeaient qu'à enlever du butin. » Ces quelques lignes du chroniqueur donnent à penser que le comte de Chalon et ses chevaliers n'étaient peut-être pas fâchés de se voir ainsi débarrassés de quelques milliers de ces bourgeois et de ces paysans, dont l'esprit d'indépendance et de liberté commençait déjà à leur inspirer de vives inquiétudes. Le lieu du combat fut couvert de morts, et ce sanglant tournoi fut dé

signé sous le nom de petite guerre de Châlon.

CHALONNAIS de Bourgogne, Ca billonensis ager ou tractus. Ce petit pays, dont Châlon-sur-Saône était le chef-lieu, avait, en 1789, 52 kil. en tout sens; il était borné, à l'est, par

la Franche-Comté; au nord, par la Bourgogne propre; à l'ouest, par l'Autunois; et au sud, par le Mâconnais. Il est aujourd'hui compris dans le département de Saône-et-Loire.

Du temps de César, il était habité par les Ambarri et les Zediones, peuples qui faisaient partie de la confédération des Éduens. Sous Honorius, il était compris dans la première Lyonnaise. De la domination romaine, il passa sous celle des Bourguignons, et fut ensuite conquis par les Francs. Vers l'an 850, le Châlonnais commença à être gouverné par des comtes particuliers et héréditaires, dont le dernier fut Jean le Sage, tige de la maison des princes d'Orange, qui, comme nous l'avons déjà vu (page 410, col. 2), échangea en 1237, son comté avec Hugues IV, duc de Bourgogne. Depuis cet echange, le Châlonnais suivit les destinées du duché de Bourgogne.

, il

CHALONNAIS DE CHAMPAGNE, Catalaunensis ager ou tractus, canton de l'ancienne province de Champagne. dont Châlons-sur-Marne était le cheflieu. Borné, au nord, par le Rémois et le pays d'Argonne; au sud, par le Perthois et la Champagne Pouilleuse; a l'est, par le duché de Bar; et à l'ouest, par la Champagne proprement dite, i avait environ 40 kil. en tout sens. Il était habité par les Catalauni, compris, du temps de César, dans le vaste territoire des Remi, mais dont aucun auteur ancien, avant Constantin, n'a fait mention, quoique nous ayons des médailles antiques frappées au nom de ce peuple (*). Sous Honorius, le Châlonnais faisait partie de la seconde Belgique. Il est maintenant compris dans le département de la Marne.

(*) Mionnet, Descr. des méd., t. I, p. 81.

CHALONNES, petite et ancienne ville de l'Anjou, auj. chef-lieu de canton du dép. de Maine-et-Loire, à 24 kil. d'Angers. Chalonnes était autrefois défendue par un château fort, qui fut plusieurs fois assiégé pendant le seizième siècle, et fut démoli sous le règne de Louis XIII. On compte maintenant à Chalonnes quatre mille neuf cent soixante-neuf habitants.

CHALONS-SUR-MARNE, Catalauni, l'une des cités gauloises dont les historiens anciens ont parlé avec le plus d'éloges, est fréquemment mentionnée dans Vopiscus, Eutrope et Ammien Marcellin. Ce dernier, qui sui vait à la guerre des Gaules l'empereur Julien, la nomme au nombre des belles villes de la seconde Belgique, même avant Reims, métropole de cette province; et les anciennes notices des cités et provinces des Gaules lui donnent le troisième rang parmi les villes de la Gaule Belgique. Les Romains embellirent cette ville et la fortifièrent. Saint Memmie y prêcha le christianisme vers 250, et en fut le premier évêque. En 273, une bataille sanglante eut lieu sous ses murs, entre Aurélien et Tétricus. En 451 Attila y fut défait par Aetius [voy. CHALONS (bataille de), p. 414 et suiv.]. En 963, Herbert et Robert de Vermandois l'assiégèrent et la brûlèrent avec le château qui en faisait Ja principale défense. Au dixième siècle, Châlons, qui avait depuis long. temps le titre de comté, forma une espèce d'État libre sous le gouvernement de ses évêques, qui furent investis du titre de grands vassaux de la couronne, et qui gouvernèrent cette ville jusqu'en 1360, époque où le roi Jean réunit le comté de Châlons au domaine royal. C'est dans cette ville que Charles VII, accompagné de Jeanne d'Arc, reçut, en 1429, les députés de Reims. Les Anglais tentèrent vainement de s'en emparer en 1430 et en 1434. Sous la ligue, elle resta fidèle à Henri III, et garda la même fidélité à Henri IV. Le 10 juin 1591, le parlement de Châlons déclara scandaleux, calomnieux et plein d'impostures le monitoire lancé contre le roi par Grégoire XIV, et fit brûler ce

monitoire sur la place publique par la main du bourreau.

Avant la révolution, Châlons était le siége d'une généralité, d'un bailliage présidial, d'une élection, d'une grande maîtrise des eaux et forêts, etc. Son évêché, qui avait le titre de comtépairie, et datait du quatrième siècle, était suffragant de Reims. Aujourd'hui, cette ville, dont la popul. est de 12,413 hab., possède encore un évêché; elle est le chef-lieu du département de la Marne, de la deuxième division militaire, et de la dixième conservation forestière. Elle possède des tribunaux de première instance et de commerce; une chambre consultative des arts et métiers; une société d'agriculture, sciences et arts; une école des arts et métiers; un collége communal; un grand et un petit séminaire, et une bibliothèque publique de vingt mille volumes. Ses principaux monuments sont : la cathédrale, reconstruite en partie sous le règne de Louis XIV; l'église NotreDame, édifice du quatorzième siècle, où l'on remarque un pavé en mosaïque, couvert d'inscriptions curieuses; l'hôtel de ville, construit en 1772, et dont le fronton est orné d'un beau bas- relief; enfin, l'hôtel de la préfecture, ancien hôtel de l'intendance, construit en 1764.

L'astronome la Caille, le médecin Akakia, le traducteur Perrot d'Ablancourt, le lieutenant général SainteSuzanne, etc., sont nés à Châlons.

CHALONS-SUR-MARNE (monnaie de). On attribue à la ville de Châlons des monnaies gauloises qui portent pour légende les lettres CATA et CATAL, et dont on connaît déjà trois variétés; l'une présente, d'un côté, une tête casquée tournée à droite, et, de l'autre, un lion tourné à gauche, avec des symboles assez difficiles à expliquer. Sur la seconde, on distingue, au droit, une tête de Mars tournée à gauche, et au revers, un aigle sur un foudre, et un vase; enfin, la troisième représente, d'un côté, un porc tourné vers la droite, et, de l'autre, une massue, une tête de face, et quel

ques autres figures assez vagues. Comme on le pense bien, ces monnaies, qui sont de bronze, ne sont attribuées à cette ville que d'une manière tout à fait conjecturale; mais il n'en est pas de même d'un tiers de sou d'or mérovingien,qui représente un profil tourné à droite, avec la légende CATALA CIVE, et une croix à branches égales, autour de laquelle se trouve le nom d'un monétaire, LVCIVS MONETA; ni de deux deniers de Charles le Chauve, marqués du monogramme de ce prince, et des légendes GRATIA DI REX et CATALAVNIS CIV; CATALAVNIS CATA

pour (civitas). Pendant le moyen åge, la monnaie de Châlons-sur-Marne appartint à l'évêque; et, pendant le treizième siècle, il en est souvent fait mention dans les chartes relatives au Verdunois, où il paraît qu'elle avait cours à cette époque. Cependant ces actes, qui sont tous inédits, sont les seuls, à notre connaissance, où il en soit question. Duby ne nous fournit aucun texte qui soit relatif à cette monnaie; et il se contente de donner le dessin de deux pièces qu'il croit appartenir à Châlons; mais l'une est évidemment une monnaie de Laon; quant à l'autre, elle appartient réellement à la ville de Châlons, et a été frappée sous l'administration de l'évêque Geoffroy de Grandpré. On y voit d'un côté, en légende, GAVEridvs episcop, et, dans le champ, PAX-R-; de l'autre, CATALAVNICIVII, et dans le champ, une croix à branches égales, cantonnée d'un besant au deuxième et au troisième canton.

CHALONS (bataille de).- La bataille de Châlons est un des événements les plus importants de notre histoire. Jamais une invasion aussi terrible que celle d'Attila n'avait menacé la Gaule. D'un autre côté, ce pays venait de recevoir, par une suite d'autres invasions partielles, de nouvelles populations qui, fondues ensemble et avec les GalloRomains, devaient, plus tard, former la nationalité française. Il est curieux de voir ces populations si diverses réunies, pour la première fois, sous les mêmes drapeaux pour combattre un

ennemi commun. Les efforts qu'elles firent alors pour défendre le sol qu'elles venaient de conquérir, durent le leur faire chérir davantage, et contribuèrent sans doute à les y fixer d'une manière immuable. M. Fauriel a recueilli dans les historiens originaux, et habilement groupé toutes les circonstances de ce grand événement; nous lui avons emprunté une grande partie de notre récit.

Non content d'avoir, pendant vingt ans, humilié ou ravagé l'empire romain, Attila avait résolu de le conquérir. Ayant des griefs contre l'une et l'autre moitié de cet empire, il envoya en même temps des ambassadeurs à Constantinople et à Ravenne, porter des demandes dont le refus devait entraîner la guerre, et dont la concession équivalait a des droits de conquête ("). A

Constantinople, il fit réclamer des arrérages de tributs; à Ravenne, il demanda, à titre de fiancée, la princesse Honoria, avec la portion de l'empire d'Occident qui lui revenait pour sa dot.

Les demandes du roi des Huns furent rejetées avec la même fierté à Constantinople et à Ravenne (**), et il ne lui resta plus qu'à décider lequel des deux empires il allait attaquer le premier. Il se décida pour celui d'Occident, et résolut d'y pénétrer par la Gaule.

Il passa le Rhin sur un pont de bateaux (***), et prit sa marche de l'est à l'ouest, à travers ce pays, en se dirigeant sur Orléans. Une peuplade d'Alains, au service de l'empire, était alors stationnée sur les bords de la Loire; le chef de cette peuplade, Sangiban, était, à ce qu'il paraît, d'intelligence avec le roi des Huns, et devait lui livrer les passages confiés à sa garde (****).

Des populations que les Huns rencontrèrent sur leur route, les unes furent égorgées dans leurs villes prises

(*) Excerpta e Prisci historia. vII.
(**) Ibid.

(***) Sidon. Apollinar. Panegyric. Aviti.
(****) Jornaudes, de Reb. Get.

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