Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

l'an VIII. Membre du tribunat, il se prononça pour l'établissement de l'empire, comme il s'était prononcé pour le consulat. Cependant il ne tarda pas à tomber dans la disgrâce de l'empereur, sans qu'on sache précisément pourquoi. En 1813, le département du Gard le nomma au Corps législatif. A la première restauration, il fut de la commission chargée de préparer plusieurs parties de la charte, et s'opposa à l'établissement de la censure. Au retour de Napoléon, en 1815, il se retira à Nîmes, et pendant les réactions qui suivirent la dernière chute du gouvernement impérial, il défendit avec courage la cause de ses coreligionnaires. Il ne reparut à la chambre des députés qu'en 1817, époque où il fut réélu par le département du Gard. Il vota contre les lois d'exception et contre le nouveau système électoral. Depuis, il ne cessa de siéger dans les rangs de l'opposition.

CHABERT (Théodore), né à Villefranche en 1758, fut employé en qualite de général de brigade dans les armees des Pyrénées-Orientales et des Alpes, et nommé député au Conseil des Cinq-Cents par le département des Bouches-du-Rhône. Il servit ensuite dans l'armée du Danube, commanda l'avant-garde de la division du Saint-Gothard, et passa dans le royaume de Naples. Rentré en France, il vota contre le consulat à vie, et ce ne fut pas la seule cause qui lui fit encourir la disgrâce de Napoléon. Employé à l'armée d'observation de la Gironde, sous les ordres du général Dupont, il commandait l'avant-garde à la malheureuse affaire de Baylen, où il eut deux chevaux tués sous lui, et fut choisi avec le général Marescot, par le conseil de guerre, pour traiter de cette capitulation si honteusement célèbre. A son retour en France, il fut enfermé à l'Abbaye, destitué, ainsi que Dupont et Marescot, et envoyé en surveillance dans son département. Mais le noble désir d'effacer un fâcheux souvenir lui fit reprendre les armes quand de nouveaux dangers menacèrent la patrie en 1814. Opposé aux généraux,

royalistes Gardanne et Loverdo, dans le département des Hautes-Alpes, il arrêtà leurs progrès, et fut nommé lieutenant général par Napoléon. Il servit en cette qualité, sous les ordres du maréchal Suchet, pendant le reste de la campagne, et quitta l'armée des Alpes après son licenciement, pour se retirer dans les environs de Grenoble, où, depuis, il vécut dans la retraite.

CHABEUIL, petite ville du département de la Drôme, à 12 kil. de Valence, construite, suivant Danville, sur l'emplacement de l'ancienne Cerebelliaca, mentionnée dans les itinéraires romains, comme point intermédiaire entre Aoste et Valence. C'est dans les environs de Chabeuil que l'empereur Constance prépara vers l'an 355, contre les barbares, la fameuse expédition dont Julien eut le commandement, et pendant laquelle il fut élevé à l'empire. Cette ville avait autrefois le titre de principauté. Sa population est aujourd'hui de 4,500 hab., et elle possède un collége communal. C'est la patrie de M. de Montalivet, ministre de l'intérieur sous l'empire.

CHABLIS, petite ville de l'ancienne Champagne, auj. du dép. de l'Yonne, à 16 kil. d'Auxerre. C'est dans les environs de cette ville que se donna, en 841, la bataille de Fontanet (aujourd'hui Fontenaille, suivant l'abbé Lebeuf), entre l'empereur Lothaire et ses frères, Louis le Germanique et Charles le Chauve. La population de Chablis est maintenant de 2,555 hab.

CHABOT (famille de). Cette célèbre maison du Poitou est connue depuis l'an 1040. Elle se divisait en plusieurs branches, savoir: 1° la branche des barons de Retz; 2° celle des seigneurs de la Grève; 3° celle des seigneurs de Jarnac; 4° celle des seigneurs de Saint-Aulaye, ducs de Kohan; 5° celle des seigneurs de Brion, comtes de Charni; 6° enfin celle des marquis de Mirebeau. La famille de Chabot a joué un rôle assez important dans notre histoire; mais le plus célèbre de ses membres est Philippe de CHABOT, connu aussi sous

[ocr errors]

le nom d'amiral de Brion, comte Ide Charni et de Busançois. Il fut élevé au château d'Amboise, avec François Ier, Anne de Montmorency et d'autres grands seigneurs de la cour. En 1524, il se jeta, avec deux cents lances et trois mille fantassins italiens, dans la ville de Marseille, assiégée par les Impériaux, qu'il obligea bientôt à lever le siége. L'année suivante, ce fut en partie par ses conseils que se livra la malheureuse bataille de Pavie, et « il fit si bien, dit Brantôme, que le roi lui donna la charge d'amiral. » En 1529, il se rendit en Italie, chargé par François 1er de faire ratifier par CharlesQuint le traité de Cambrai. En 1535, on lui confia le commandement en chef de la guerre contre le duc de Savoie, et il s'empara en peu de temps de Chambéry, de Montmélian, de Turin, et de presque tout le Piémont. Malheureusement il se laissa influencer par le cardinal de Lorraine, et commit la faute de ne pas poursuivre ses succès. A son retour en France, il se mêla aux intrigues de la cour, et, lorsqu'en 1541 François Ier résolut de faire rechercher juridiquement ceux qui s'étaient enrichis aux dépens de l'Etat, le faste de Chabot fournit à son ennemi, le connétable de Montmorency, un prétexte pour lui nuire. Il fut arrêté et enfermé au château de Melun. Une commission établie pour le juger fut présidée par le chancelier Poyet, vendu au connétable, et le 8 février 1540, Chabot, comme convaincu de concussions, d'exactions, de malversations et autres entreprises sur l'autorité royale, fut condamné à quinze mille livres d'amende, au bannissement, et à la confiscation de ses biens. Le jugement fut présenté à François Ier, qui l'approuva, mais qui, touché par les pleurs de la duchesse d'Étampes pardonna ensuite à Chabot, le déchargea de l'amende, et le rétablit dans tous ses emplois. Peu de temps après, le connétable fut disgracié, et par ordre du roi, Chabot et le cardinal de Bourbon se partagèrent les fonctions qu'il rem

plissait dans le ministère. Mais ce triomphe ne put faire oublier à Chabot la condamnation dont il avait été frappé; il mourut le 1er juin 1543. On conserve à la bibliothèque royale un manuscrit des Lettres écrites en 1525 par l'amiral de Brion, 2 vol. in-fol. C'est à Chabot que l'on doit l'idée de la colonie du Canada. Son tombeau, célèbre morceau de sculpture, transféré, pendant la révolution, au musée des Monuments français, est maintenant l'un des plus précieux monuments des galeries du Louvre.

Louis - Antoine-Auguste, duc de CHABOT-ROHAN, lieutenant général, né en 1733, entra au service en 1747, assista au siége de Maestricht, en 1748, et fut fait colonel l'année suivante. Il combattit à la bataille d'Hastembeck, à la prise de Menden, à la retraite de Hanovre, à l'affaire de Crevelt, à celles de Corback, de Warbourg, et à la journée de Clostercamps. Il fut nommé lieutenant général en 1781, se prononça, en 1789, pour le parti de la révolution, et accepta le grade d'aide de camp national auprès du général la Fayette. Mais, lorsqu'il vit la démocratie prendre le dessus, il accourut au secours de Louis XVI, ne le quitta pas dans la journée du 10 août et le suivit à l'Assemblée. Ce retour subit le fit ranger au nombre des suspects, il fut incarcéré, et devint une des victimes de septembre.

CHABOT (François), né en 1759, à Saint-Geniez, dans le Rouergue d'un cuisinier du collège de Rhodez, profita de la facilité que lui offrait la position de son père pour faire ses études, entra dans un couvent de capucins et reçut la prêtrise. Mais la lecture des livres philosophiques lui fit bientôt dédaigner les pratiques religieuses auxquelles il s'était soumis dans la ferveur d'une piété exaltée. Devenu partisan et enthousiaste de la révolution, il fut un des premiers à abandonner son monastère, à la suite des décrets de l'Assemblée consti. tuante sur les ordres religieux, et de

vint, peu de temps après, grand vicaire du savant et pieux abbé Grégoire, évêti que constitutionnel de Blois. En septembre 1791, le département de Loiret-Cher l'envoya à l'Assemblée législative, où il siégea à l'extrême gauche. Il dénonça, avec Basire, le fameux comité autrichien: il attaqua d'ahord Brissot, puis la Fayette, Dillon, Rochambeau, et les ministres Duportail, Montmorin et Bertrand de Molleville. Accusé par ces derniers de les avoir calomniés, il essuya, de la part du juge de paix Larivière, des poursuites que l'Assemblée arrêta, en prenant Chabot et Basire sous sa protection, et en décrétant d'accusation l'agent du pouvoir exécutif qui avait osé porter atteinte à leur inviolabilité. Aux approches du 10 août, Chabot aborda, l'un des premiers, la question de la déchéance du roi, et s'écria qu'il ne croyait pas que l'Assemblée, en blanchissant et en savonnant le pouvoir exécutif, pût enchaîner la volonté du peuple, parce qu'il pouvait toujours changer les institutions à son gré. Le 15, il proposa et obtint que Chalier (voyez ce mot) fût rétabli dans ses fonctions d'officier municipal à Lyon; fit destituer les administrateurs du département, nommer une commission populaire pour juger les conspirateurs des Tuileries, et abolir les droits féodaux sans indemnité. Deux jours après, il reprocha aux royalistes constitutionnels, qui formaient le côté droit de l'assemblée, d'avoir provoqué l'insurrection du 10 août, en s'opposant au décret d'accusation contre la Fayette, et demanda que l'on mît à prix la tête de ce général, comme traître à la patrie. Le lendemain, il fit la motion d'armer tous les citoyens, afin de rendre plus prompte, plus facile et plus sûre la vengeance publique contre les ennemis de la liberté, et se présenta avec empressement pour faire partie de la légion de tyrannicides, dont l'organisation avait été proposée par Jean Debry. Chargé, le 2 septembre, de protéger les prisonniers de l'Abbaye contre les exécuteurs des vengeances populaires, il revint dire à l'Assemblée qu'il était impos

sible d'empêcher la justice dupeuple; et que l'agitation était due au bruit répandu par quelques journalistes, de l'avénement projeté d'un prince étranger sur le trône de France. Il resta néanmoins fidèle au souvenir d'une ancienne liaison, et sauva la vie à l'abbé Sicard, qui se trouvait au nombre des détenus. Réélu à la Convention par le département de Loir-et-Cher, après la session de l'Assemblée législative, il s'y fit remarquer, dès la seconde séance (21 septembre 1792), en combattant la proposition de Manuel, qui semblait réclamer, pour le président de la nouvelle assemblée, un cérémonial peu conforme aux idées démocratiques. Il fut pourtant accusé, sur une dénonciation du ministre Narbonne, d'avoir reçu de l'argent de la cour, et il fallut toute sa réputation de civisme pour étouffer cette affaire. A quelque temps de là,il demanda l'abolition de la loi martiale, et défendit la princesse de RohanRochefort, menacée d'un décret d'accusation, en la représentant comme aliénée. Il s'opposa, en décembre, au bannissement de tous les Bourbons, demandé par Buzot, et manifesta, en cette circonstance, une vive sollicitude pour Philippe d'Orléans. Il se prononça aussi contre la proposition de donner des conseils au roi, et dénonça Marat, comme ayant réclamé dans un des derniers numéros de l'Ami du peuple, l'établissement d'une dictature. Dans le procès de Louis XVI, il vota pour la mort, sans appel et sans sursis. Intimement lié avec Merlin de Thionville, il le défendit, ainsi que Rewbell, lorsque ces deux députés furent accusés, après la prise de Mayence. Il appuya fortement la pétition qui fut présentée, le 8 février 1793, à la Convention, par la société des jacobins, et qui tendait à faire annuler les poursuites dirigées contre les auteurs des massacres de septembre. Chabot avait applaudi à la chute des girondins; il proposa ensuite d'expulser du territoire de la république tous les aristocrates; demanda une loi générale du maximum, et la taxe du pain à un sou la livre dans

[ocr errors]

ע

Chabot accepta, et dès lors ce montagnard, autrefois si énergique et si ardent, devint l'instrument passif des desseins de son beaufrère. Enivré des douceurs d'un luxe nouveau pour lui, il ne songea plus qu'à ses plaisirs. Le premier acte par lequel il signala sa trahison fut son opposition à la loi contre les étrangers. Mais les efforts qu'il fit pour en empêcher l'adoption, de concert avec les députés gagnés comme lui, ne furent pas heureux; il en conçut un mécontentement qui devint en peu de temps une haine violente, et il se jeta plus avant encore dans la contre-révolution.

Bientôt l'or de l'étranger ne suffit plus pour assouvir sa cupidité; il s'associa avec Julien de Toulouse, Delaunay et Fabre d'Eglantine, pour fabriquer un faux décret relatif à la Compagnie des Indes, au moyen duquel ils réalisèrent une somme considérable. On vit alors ces faussaires insulter à la misère du peuple par leur insolente fortune. Ils recevaient de l'argent du fournisseur d'Espagne pour faire accepter ses marchés par la Convention nationale; ils en recevaient également de tous les agioteurs pour protéger leurs honteuses

toute la France. Le 7 septembre, il prononça un discours qui renfermait cette étrange phrase : Que le citoyen Jésus-Christ était le premier <«< sans-culotte du monde, et réclama, le 13, une nouvelle loi sur les émigrés, tellement simple, qu'un enfant pût envoyer un émigré à la guillotine. Jusqu'alors les passions fougueuses de Chabot avaient trouvé, dans son ardeur révolutionnaire, un aliment suffisant; et trop souvent elles l'avaient poussé beaucoup plus loin que n'auraient voulu les vrais et sages patriotes avec lesquels il siégeait à la Convention. Affectant de mépriser toutes les recherches du luxe, et de les regarder comme incompatibles avec la sévérité des mœurs républicaines, il avait conservé et même exagéré l'excessive malpropreté qu'on reprochait aux capucins. Il avait la tête crasseuse, le cou et la poitrine découverts, portait une jaquette au lieu d'habit, un pantalon d'étoffe grossière, et des sabots pour toute chaussure. C'est sous ce costume qu'il allait siéger à la Convention. Ce fut lui qui imagina de donner aux jeunes gens proprement vêtus la dénomination de muscadins; ce fut encore lui qui proposa de chasser du territoire de la république tous ceux qui n'avaient pas les mains calleuses, et de donner leurs propriétés aux sans-culottes. Mais cette ardeur insensée devait bientôt faire place à une modération non moins coupable. Une vaste conspiration, soutenue et dirigée par les émigrés et par la coalition, s'était formée dans le but de fomenter la discorde parmi les révolutionnaires les plus ardents, de les gagner à force d'or, et d'étouffer la révolution par les mains des hommes les plus populaires. Le caractère passionné de Chabot offrait une prise facile à toutes les séductions; ce fut lui qu'on attaqua d'abord. Junius Frey, banquier autrichien, et l'un des principaux agents de l'émigration et de l'étranger, s'empara de lui, le circonvint de toutes les manières, et pour se l'attacher d'une manière indissoluble, lui offrit là main de sa sœur avec une dot de deux cent mille francs.

manœuvres.

Mais enfin ces scandales éveillérent l'attention du gouvernement, et Chabot, dans la crainte que la conspiration dans laquelle il trempait ne fût découverte, et qu'elle ne le conduisit à l'échafaud, révéla tout ce qu'il en savait au comité de salut públic. Il prétendit n'être entré dans le complot que pour mieux en suivre les trames; mais le comité ne se pava point de cette raison; car, si telle eût été l'intention de Chabot, il aurait pu faire des révélations dès le commencement de ses relations avec les conjurés. Il dénonça également la falsification du décret relatif à la Compagnie des Indes; mais il ne nomma que deux de ses complices, Julien de Toulouse et Delaunay d'Angers. Il se tut à l'égard de Fabre d'Eglantine. Il espérait, par ses aveux, mériter l'indulgence du comité et

sauver sa tête. Son espoir fut trompé; un mandat d'arrêt fut lancé contre lui et contre ses complices. Tous furent traduits devant le tribunal révolutionnaire, condamnés à mort, et exécutés le 5 avril 1794.

CHABOT (L. Fr. J.), lieutenant général, baron, etc., né à Niort en 1757, était sous-lieutenant en 1782, et capitaine en 1792. Employé la même année à l'armée du Nord, il se distingua contre les Autrichiens aux environs de Lille, puis au siége d'Anvers, à la bataille de Nerwinde et au passage de la Meuse, sous Ruremonde. Envoyé, peu de temps après, dans la Vendée, il devint général de brigade, se signala à la prise de Chollet, au combat de Châtillon, et fut élevé au grade de général de division le 29 avril 1794; il prit alors le commandement de la division du général Kléber, appelé à l'armée du Nord, passa ensuite à l'armée d'Italie, commanda la première division des troupes employées au blocus de Mantoue, et reçut la capitulation que souscrivit Wurmser. L'année suivante, il commanda dans les îles Ioniennes, et dirigea la belle défense de Corfou, place qu'il ne rendit qu'à la dernière extrémité [voyez CORFOU (Siége de)]. Envoyé ensuite à l'armée de l'Ouest, le général Chabot battit Bourmont, et le força à faire sa soumission. Il retourna, 1802, à l'armée d'Italie, passa, en 1808, à l'armée de Catalogne, commanda la 9 division militaire, et rentra, en 1815, dans la classe des officiers gé→ néraux en retraite. Le général Chabot est mort en 1837.

en

CHABOT DE L'ALLIER (G. Ánt.), né à Montluçon, dans le Bourbonnais, en 1758, exerçait la profession d'avocat à l'époque de la révolution. Entré à la Convention après le 9 thermidor, il en fut expulsé bientôt après comme royaliste. Il fut cependant appelé de nouveau dans les assemblées législatives, et siégea au Conseil des Cinq-Cents et à celui des Anciens. Devenu membre du tribunat, il y proposa de donner au premier consul un gage éclatant de la reconnaissance nationale, et cette

motion fut adoptée. Lorsque, de consul pour dix ans, Napoléon se fut fait empereur héréditaire, Chabot de l'Allier fut encore de son avis, et l'empereur l'en récompensa en le nommant commandant de la Légion d'honneur, conseiller à la cour de cassation et inspecteur des écoles de droit. Chabot de l'Allier avait plus de mérite comme jurisconsulte que comme homme politique; il prit une part active à la discussion du Code civil, et publia plusieurs ouvrages de droit qui sont encore estimés. Il est mort en 1819, en possession des divers emplois qui lui avaient été conférés sous l'empire.

CHABOTIÈRE (affaire de la). Charette, lâchement abandonné par ceux mêmes dont il défendait la cause, était sur le point de succomber, et avec lui allait finir l'insurrection de la Vendée. Traqué comme une bête fauve depuis plus de vingt jours, blessé de deux coups de feu dans une rencontre récente, il s'était enfoncé dans le taillis de la Chabotière, près de Saint-Sulpice (mars 1796), et fuyait, soutenu par deux soldats déterminés à partager son sort. Les grenadiers du général Travot l'atteignent, et font feu sur lui. Ses compagnons se dispersent ou tombent à ses côtés. Il ne lui reste plus qu'un déserteur allemand, exécuteur ordinaire de ses ordres cruels. Cet homme se dévoue, se laisse prendre, et affirme qu'il est Charette. Déjà le chef vendéen se glissait le long d'un fossé, et allait échapper encore, quand un dé serteur de Cassel, dans l'espoir d'obtenir ainsi sa grâce, le fait reconnaître. Aussitôt plusieurs grenadiers fondent sur lui; mais Charette ne veut se rendre qu'à Travot. Fait prisonnier par ce général, il lui offre sa ceinture remplie de pièces d'or. « Gardez votre or, répond Travot, je vous ai arrêté, je suis satisfait. » Charette subit bientôt le sort que Stofflet avait eu à Angers un mois auparavant, et l'Ouest fut pacifié.

[ocr errors]

CHABRAN (Jos.), comte, lieutenant général, etc., né à Cavaillon, en 1763, s'engagea comme volontaire en 1790, passa successivement par tous les

« ZurückWeiter »