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ces héroïques femmes qu'on rencontre souvent, mêlées à la guerre ou à la politique, aux époques les plus orageuses de notre histoire. Sortie d'une riche et ancienne famille de Montpellier, elle avait épousé Barri de Saint-Aunez, auquel Henri IV avait donné le gouvernement de Leucate en Languedoc. C'était au temps de la ligue; Barri avait été chargé, en 1590, de communiquer de vive voix au duc de Montmorency, gouverneur du Languedoc, un projet que Henri IV n'avait pas voulu fui envoyer par écrit, de peur qu'il ne tombât entre les mains des ennemis. Il rencontra un parti d'Espagnols qui le firent prisonnier, et se mirent aussitôt en marche vers le château de Leucate, assurés que le gouverneur étant entre leurs mains, la place leur serait immédiatement livrée. La noble Constance assemble alors la garnison et les habitants, elle leur fait jurer de se défendre jusqu'à la mort, et se met à leur tête une pique à la main. Son généreux exemple anime les troupes, et les assiégeants sont repoussés partout où ils se présentent. Furieux d'une telle résistance, ils font déclarer à Constance, que, si elle ne rend pas la place, ils vont faire pendre son mari.Attendrie, mais non ébranlée, elle répond les yeux baignés de larmes : J'ai des biens considérables, je les ai offerts, et je les offre encore pour sa rançon; mais je ne rachèterai pas par une indigne lacheté une vie dont il aurait honte de jouir. Les assiégeants eurent la barbarie d'exécuter leur menace. La garnison voulut user de représailles envers un ligueur qu'elle avait fait prisonnier; Constance lui sauva la vie, se montrant ainsi aussi généreuse que vaillante. Henri IV, pénétré de tant de magnanimité, lui donna, en récompense, le brevet de gouvernante de Leucate avec la survivance pour son fils.

CEZIO (combat de). Depuis un an le lieutenant général Suchet couvrait, avec une poignée de braves, les sommités des Alpes; il protégeait nos départements méridionaux et défendait le terrain pied à pied. Dix-huit mille Autrichiens, conduits par Mélas,

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quèrent, le 7 mai 1800, le centre de sa petite armée campée à San-Bartholomeo et Rezzo. Après un combat de cing heures, la brigade Cravey, qui avait repoussé trois fois l'ennemi à la baionnette, fut forcée sur les hauteurs de Césio, et le brave général Cravey succomba dans la mêlée. Nos faibles colonnes, coupées en plusieurs endroits, presque enveloppées, combattirent jusqu'à la nuit et parvinrent enfin à se retirer derrière la Taggia. Toutefois le général Suchet fut forcé d'évacuer Nice et de repasser le Var. Ces événements étaient affligeants pour nos armes; mais on touchait au moment où Napoléon, s'élançant du mont Saint-Bernard sur les plaines du Piémont, devait rappeler la victoire sous nos drapeaux, et délivrer nos frontières des insultes de nos ennemis.

CHABANNAIS, ou SAINT-QUENTIN DE CHABANNAIS, petite ville de l'ancien Angoumois, auj. du dép. de la Charente, à 16 kil. de Confolens. Cette ville a eu successivement les titres de baronnie, de comté, de principauté et de marquisat. Sa population est aujour d'hui de 1780 hab. C'est la patrie de l'ancien ministre Dupont de l'Estang.

CHABANNES (famille de).-Cette noble et ancienne maison du Bourbonnais, déjà distinguée au neuvième siècle, a produit un assez grand nombre a'hommes remarquables. Sans remonter à une époque trop reculée, on peut citer Robert de CHABANNES, mort à Azincourt en 1415; Étienne, tué au combat de Crevant en 1423; Antoine, auteur de la branche des comtes de Dammar. tin, dont nous parlerons plus bas; et Jacques I, grand maître de France en 1451, qui eut part à tous les faits d'armes de son temps, et mourut d'une blessure reçue à la bataille de Castil lon, en 1453. L'un des fils de ce dernier, Gilbert, fut la souche des marquis de Curton; l'aîné, Geoffroi, seigneur de la Palice, chambellan du duc de Bourbon, eut pour fils: Antoine, évêque du Puy, arrêté par ordre de François Ier, en 1523, comme complice du connétable de Bourbon; Jean, seigneur de Vendenesse, dont nous

renvoyons la biographie après la suivante; et, enfin, le fameux Jacques II, seigneur de LA PALICE. Jacques de la Palice versa son sang pour la France sous trois princes différents : Charles VIII, Louis XII et François Ier. Il accompagna Charles VIII en Italie, contribua à la conquête du royaume de Naples, et fut nommé lieutenant général de ce royaume, après la mort du comte d'Armagnac. Lorsque Louis XII monta sur le trône, la Palice l'aida à recouvrer le Milanais. Lorsqu'il était, en 1502, commandant de la place de Rubos, il provoqua Gonzalve de Cordoue, qui jugea prudent de ne pas répondre à son defi; ce qui fit dire à Mendoce : Heureux la Palice! que Ferdinand avec toute sa puissance, que Gonzalve avec toute son habileté, me paraissent petits auprès de toi! Mais l'année suivante, par une fausse manœuvre de Nemours, que Gonzalve sut mettre à profit, la ville de Rubos fut dégarnie de troupes, et elle tomba au pouvoir des Espagnols; la Palice, atteint à la tête d'un fer de lance, fut fait prisonnier. Comme la citadelle tenait encore, Gonzalve le menaça de la mort, s'il ne donnait sur-le-champ à son lieutenant l'ordre de rendre la citadelle. Conduit au pied des remparts, la Palice appelle son lieutenant : « Cormon, s'écrie-t-il, Gonzalve, que vous voyez, menace de m'oter la vie, si vous ne vous rendez promptement. Mon ami, regardezmoi comme un homme déjà mort; et si vous pouvez tenir jusqu'à l'arrivée du duc de Nemours, faites votre devoir! » Cormon se défendit, la citadelle ne fut prise que d'assaut; mais Gonzalve n'exécuta pas sa menace; il se borna à refuser toutes les offres qu'on lui fit pour la rançon du captif, qui ne fut en effet délivré que plus tard. Nous n'en finirions pas, si nous voulions rapporter toutes les batailles où la Palice signala sa valeur et reçut des blessures. L'empereur Maximilien lui donna de grandes marques d'estime au siége de Padoue; il le regardait comme le meilleur des généraux français. En 1512, lorsque Nemours tomba sur le champ de bataille de Ravenne, toute

l'armée demanda l'assaut, et la Palice pour général. Ravenne s'étant rendue, la Palice maîtrisa la fureur des troupes, et fit pendre le capitaine Jacquin, dont les soldats avaient commis des excès. Dans le mouvement de retraite qui suivit bientôt, il fit preuve d'une grande connaissance de la guerre. En 1513, après une expédition en Navarre, qui ne fut pas heureuse, il essuya un second échec à Guinegate, où Bayard, le duc de Longueville, Clermont d'Anjou et Bussy d'Amboise furent faits prisonniers; ce qui n'empêcha pas François Ier de le nommer maréchal de France en 1515, aussitôt après son avénement au trône. La Palice fut un des héros de la bataille de Marignan, qui nous valut la conquête du Milanais. En 1521, après une campagne de moindre importance dans les Pays-Bas, il retourna en Italie, où il assista à la malheureuse bataille de la Bicoque, livrée par Lautrec, malgré ses représentations. Bientôt après, il prit le commandement de l'armée qui battit les Espagnols devant Fontarabie, et délivra cette place, qui était à la veille de succomber. En 1523, ce fut encore lui que François Ier envoya combattre le connétable de Bourbon. L'année suivante, la Palice remporta, en Provence, de grands avantages contre cet illustre traître, qui prenait déjà le titre de comte de Provence. S'étant emparé d'Avignon, il contraignit le connétable à battre en retraite, l'atteignit au passage du Var, tailla en pièces son arrière-garde, le rejeta en Italie, et le fit poursuivre jusque dans le comté de Nice. En 1525, il se trouva à la fatale journée de Pavie; là encore, comme à la Bicoque, il fut d'avis de temporiser. Mais Bonnivet, Chabot, et quelques jeunes courtisans, firent encore prévaloir leur opinion sur celle des vieux capitaines; et François Ier résolut de livrer cette bataille, dont les résultats devaient être si funestes à la France. « La Palice, dit Brantôme, fit en ce jour d'aussi beaux combats que jamais il en avoit faits au plus beau de son âge.» Mais, entraîné

par la chute de son cheval, il fut fait prisonnier par un capitaine italien, nommé Castaldo. Un capitaine espagnol, qui survint, prétendit avoir sa part de la rançon, et, sur le refus de l'Italien, il tua le malheureux prisonnier d'un coup d'arquebuse à bout portant. Ainsi finit la Palice, dont les talents militaires auraient encore pu être si utiles à la France, dans les terribles combats que l'ambition de CharlesQuint lui préparait. Ainsi mourut ce guerrier, dont on a dit dans une sotte chanson, devenue populaire, à la honte de la nation française: Monsieur de la Palice est mort, il est mort de maladie, etc.. (Voy. CHANTS POPULAIRES). . Heureusement Bran

tôme a écrit sur lui une phrase qui peut faire oublier cette platitude: « Il ne pouvoit mourir autrement, car qui à bon commencement a bonne fin.

>> Les Espagnols l'appelaient el grand capitan de muchas guerras y victorias. Ce jugement d'un peuple ennemi, et peu frivole, pourrait à bon droit servir d'épitaphe à Jacques de

la Palice.

Jean de CHABANNES, seigneur de Vendenesse, compagnon d'armes de Bayard et digne frère du précédent, mérita, par sa bravoure, d'être surnommé le Petit-Lion. « Vandenesse, dit Brantôme, étoit fort petit de corsage, mais très-grand de courage; de sorte que, dans les vieux romans, on l'appeloit le Petit-Lion. » A la journée d'Agnadel, il fit prisonnier le fameux général l'Alviane, et le présenta à Louis XII sur le champ de bataille. Il prit une grande part à la victoire de Marignan. Il fut forcé, en 1521, de rendre la ville de Como au général Pescaire, qui lui accorda une capitulation honorable. Mais la ville ayant été livrée au pillage, par une violation manifeste des conditions signées, Jean de Chabannes en fit demander raison au général ennemi, qui, après bien des tergiversations, prit l'engagement de se battre à la première suspension d'armes. La rencontre n'eut pas lieu, Vendenesse ayant

été tué peu de temps après, à la retraite de Rebec, en 1524. L'amiral Bonnivet, qui commandait l'armée d'Italie, lui avait confié la garde de l'artillerie, en lui recommandant de bien la défendre. « Oui, dit-il, je vous

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la garderai, je vous l'assure, tant que « je vivrai, ou j'y mourrai. Il soutenait, avec Bayard, tout l'effort des ennemis, lorsqu'ils tombèrent l'un et l'autre, mortellement blessés. Deux années auparavant, à la malheureuse affaire de la Bicoque, Vendenesse s'était signalé par des prodiges de valeur. Branche des seigneurs et marquis de Curton.

l'avons dit, de Gilbert de CHABANNES, Cette branche descend, comme nous qui fut grand sénéchal de Guyenne, gouverneur du Limousin, et mourut en 1493. Un de ses petits-fils, Francois, périt à la bataille de Pavie; l'aude Catherine de Médicis, et mourut en tre, Joachim, fut chevalier d'honneur 1569. Parmi ses fils, on trouve : Jean, tué à la bataille de Renti en 1553;

François, souche des comtes de Saignes; Gabriel, souche des comtes de fort, qui défit le comte de Randan à Pionzac; François, comte de Roche

la bataille d'Issoire, en 1590. Un des

petits-fils de ce dernier, Gabriel, seigneur de Chaumont, fut tué au siége fut père de Henri, qui se distingua à de Bapaume; un autre, Christophe, la bataille de Senef, et mourut en 1714. Jacques, fils de ce dernier, coml'armée du roi en Roussillon, servit en manda, en 1719, la cavalerie de qualité de maréchal de camp en Allemagne, dans les campagnes de 1734 et 1735, passa comme lieutenant général en Bohême, et mourut à Prague en 1742.

Branche des comtes de Dammartin.

Antoine de CHABANNES, comte de Dammartin, grand maître de France, joua un rôle important sous les règnes de Charles VII et de Louis XI. D'abord page du comte de Ventadour, puis du brave Lahire, il fit ses premières armes contre les Anglais, au siége de Verneuil, et se signala au siége d'Or

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leans, en 1428. Il accompagna Jeanne d'Arc dans presque toutes ses expéditions, et sauva les deux places de Lagny et de Compiègne; mais il souilla ses exploits en se mettant à la tête des écorcheurs qui désolaient la France, et portaient partout le pillage et l'incendie. Après avoir ravagé, de concert avec eux, la Bourgogne, la Champagne et la Lorraine, Chabannes les quitta en 1439, et se maria avec Marguerite de Nanteuil, qui lui apporta en dot le duché de Dammartin. Dès lors, il s'attacha complétement au parti de Charles VII. Un jour que ce prince, dans un moment de gaieté, l'avait salué du titre de capitaine des écorcheurs, Chabannes lui répondit : « Je n'ai jamais écorché que vos ennemis, et il me semble que leur peau vous a fait plus de profit qu'à moi.» Son amourpropre froissé le porta à engager le dauphin (depuis Louis XI) à se joindre aux mécontents dans la guerre de la praguerie; mais, à la paix, il rentra en faveur, et par un de ces retours qui furent communs dans sa vie, il se tourna contre le dauphin et révéla sa conspiration au roi. Charles VII ayant fait appeler son fils, celui-ci traita Chabannes d'imposteur. « Je sais, répondit Chabannes, le respect que je « dois au fils de mon maître; mais je suis prêt à soutenir par les armes la < vérité de ma déposition contre tous << ceux de la maison du dauphin qui se présenteront.» Personne ne releva le défi. Lorsque le dauphin leva l'étendard de la révolte dans les environs de Valence, Chabannes, chargé de soumettre le Dauphiné et de s'emparer de la personne du prince rebelle, se rendit maitre de la province, mais ne put empêcher Louis de s'évader, sous le prétexte de faire un pèlerinage à SaintClaude.

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Charles VII étant mort en 1461, le dauphin, devenu Louis XI, ne tarda pas à faire repentir Chabannes de sa conduite à son égárd. La charge de grand maître de France lui fut enlevée et donnée à Antoine de Croix, et bien lui prit d'avoir cherché son salut dans la fuite. Cependant une foule de grands personnages ayant élevé la voix en sa

faveur, il vint tomber aux pieds du roi, le suppliant de le faire juger selon toute la rigueur des lois. Louis XI, toujours inflexible, lui ordonna de sortir du royaume, fit saisir ses biens, et voulut qu'on instruisît son procès. Sommé de comparaître, il quitta l'Allemagne, où il s'était réfugié, et vint se constituer prisonnier à la Conciergerie, d'où on le transféra à la tour du Louvre. Mais après l'avoir fait déclarer criminel de lèse-majesté, Louis XI, préférant miséricorde à justice, commua la peine capitale en un bannissement perpétuel; puis il changea encore d'idée, et, au lieu de l'envoyer à Rhodes, île qui avait été désignée pour son exil, il jugea plus prudent de le tenir renfermé à la Bastille. Les favoris du roi reçurent l'autorisation de se partager les biens du prisonnier.

Cependant, en 1465, Chabannes trouva le moyen de s'échapper de sa prison pour aller se joindre aux princes révoltés contre le roi. La même année, le traité de Conflans, qui mit un terme à la ligue du bien public, permit à Chabannes de se faire restituer ses biens. Ce premier pas fait, il eut peu de peine à se réconcilier avec Louis XI, qui connaissait par expérience son audace et ses talents militaires. L'arrêt de sa condamnation fut cassé, et, en 1468, pendant la tenue des états généraux à Tours, le roi proclama son innocence par lettres patentes. Peu de temps après, Chabannes devint l'intime confident de Louis XI, qui lui accorda une faveur bien plus grande encore que celle dont il avait joui auprès de Charles VII. Ce fut à lui qu'il remit le commandement de l'armée lorsqu'il déclara la guerre au duc de Bourgogne, et Chabannes se montra digne de cette marque de confiance. Charles le Téméraire s'étant rendu maître de la personne de Louis XI, le força d'envoyer à Chabannes l'ordre de licencier les troupes qu'il commandait; mais celui-ci, comprenant à merveille l'arrière-pensée du roi, refusa d'exécuter cet ordre, et sauva le roi en restant sous les armes. Il reçut bientôt de Louis XI une lettre ainsi conçue :

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« Monsieur le grand maître, mon ami, vous m'avez bien montré que vous m'aimez, et m'avez fait le plus grand service que pouviez faire.» Lors de l'institution de l'ordre de Saint-Michel, en 1469, Chabannes fut un des premiers nommés. A l'époque de l'expédition contre le duc de Nemours, le sire d'Albret, les comtes de Foix et d'Armagnac, il eut les pouvoirs les plus étendus, et n'en fit usage que pour soumettre les rebelles et leur pardonner. En 1471, Chabannes déploya autant d'audace que d'habileté contre Charles le Téméraire, qui avait repris les armes, et le contraignit à solliciter une trêve. Mais soit jalousie, soit défiance, Louis XI se lassa de le voir toujours investi du commandement des troupes; il cessa de l'employer, tout en lui conservant sa charge de grand maître, et il lui écrivit à cette occasion : « Je « n'oublierai jamais les grands services « que vous m'avez faits, pour quelque « homme qui en veuille parler. »>

A partir de ce moment, la carrière publique de Chabannes fut terminée. Cependant, après la mort de Louis XI, Charles VIII le rappela de la retraite où il vivait, pour lui donner le gouvernement de l'Ile de France et de Paris. Il mourut à la fin de l'année 1488.

La maison de Chabannes a encore donné naissance à la branche des comtes de Saignes, dont l'auteur fut, comme on l'a vu plus haut, François, fils de Joachim, seigneur de Curton. Un de ses fils, Jacques, commença la branche des seigneurs du Verger; un autre, nommé Joachim, la branche des seigneurs de Trussy l'Orgueilleux. La branche des seigneurs et comtes de Pionzac descend, comme nous l'avons dit, de Gabriel, vicomte de Savigny, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, et dernier fils de Joachim, seigneur de Curton. Son petitfils, Gilbert er, devint maréchal de camp en 1650, et fut tué au siége de Mouron. Gilbert II, fils de celui-ci, fut fait prisonnier à la bataille d'Hochstædt, en 1704, où son fils François-Antoine fut blessé. Il mourut maréchal de camp, en 1720.

A cette famille appartiennent en

core J. B. M. F. marquis de CHABANNES, pair de France et aide de camp de Louis XVIII, et le marquis de CHABANNES DE LA PALICE, mort à Paris en 1833, et devenu célèbre pour les bizarreries sans nombre qui signalèrent les dernières années de son existence.

CHABAUD (Antoine), colonel directeur du génie, né à Nîmes en 1737, de parents protestants, fit les campagnes du Nord et de Hanovre, publia, vers 1776, l'Histoire des villes de Montmédy, Péronne, Saint-Quentin et Sedan. L'année suivante, il fut nommé major, et la croix de Saint-Louis lui fut décernée; mais il la refusa, parce qu'il fallait prêter un serment de catholicité. Il fut envoyé, en 1783, à Constantinople pour fortifier cette ville et le détroit des Dardanelles, et pour donner des conseils aux Tures sur toutes les parties de l'art de la guerre. A son retour en France, il embrassa avec ardeur la cause de la révolution, et fut élu, en 1790, président du comité militaire établi à Nîmes. Il mourut à Cette, en 1791, au moment où il venait d'être nommé colonel directeur du génie.

CHABAUD-LATOUR (Ant. G. Franç., baron de), membre du Conseil des Cinq-Cents, du tribunat, du Corps législatif et de la chambre des députés, né à Paris en 1769, appartient, comme le précédent, à une famille protestante. I prit du service en 1788, comme lieutenant en second dans l'arme du génie, et passa, en 1789, dans le régiment de Rohan-infanterie. Partisan de la révolution, il devint, en 1791, commandant d'une légion de la garde nationale de Nîmes. Plus tard, il fut arrêté comme fédéraliste et condamné à mort par le tribunal révolutionnaire; mais sa femme, par un dévouement que madame de la Vallette a renouvelé depuis, le fit évader au moment même où l'on dressait l'échafaud. Il rentra en France après le 9 thermidor, et vécut très-retiré jusqu'en 1797, où le département du Gard le nomma membre du Conseil des Cinq-Cents. Après le coup d'État du 18 brumaire, auquel il prit part, il fit partie de la commission chargée de rédiger la constitution de

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