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tiste qui fit des préparations anatomiques en cire. Ces préparations sont de véritables chefs-d'oeuvre. Dans le dixhuitième siècle, plusieurs Français rivalisèrent avec les céroplastistes italiens. Ainsi mademoiselle Biheron, morte en 1795, avait composé un cabinet extrêmement précieux, sur lequel Vicq-d'Azyr fit, en 1777, un rapport très-avantageux. Ce cabinet fut acheté en grande partie par l'impératrice de Russie. Les préparations de Pinson sont encore conservées au musée d'histoire naturelle. Bertrand s'occupa surtout de reproduire, sous la direction de Dessault, les faits pathologiques les plus remarquables; enfin Laumonier de Rouen et Sulzer de Strasbourg donnèrent, sous l'empire, à la céroplastique appliquée à l'anatomie une perfection qui depuis n'a pu être dépassée. Les collections les plus importantes de préparations en cire sont aujourd'hui le musée Dupuytren et le cabinet de l'école de médecine à Paris. La céroplastique a trouvé dans ces dernières années un concurrent redoutable dans Fart de la sculpture en carton-pierre, qui se prête mieux que la cire aux préparations qui exigent de la solidité. (Voyez ANATOMIE, AUZOU, CARTONPIERRE.)

CERUTTI (Antoine-Joseph-Joachim), né à Turin en 1738, élève des jésuites, et jésuite lui-même, abjura plus tard les principes de son ordre, et devint membre de l'Assemblée législative. Ayant d'abord été nommé professeur à Lyon, il y défendit la société des jésuites avec beaucoup de zèle. En 1761, il remporta un triple succès aux académies de Montauban, de Dijon et de Toulouse, sur ces trois propositions: 1o Les vrais plaisirs ne sont faits que pour la vertu, 1761, in-4°; 2° Moyens de s'opposer au duel, la Haye, 1761, et Paris, 1791, in-8°; 3° Pourquoi les républiques modernes fleurissent-elles moins que les républiques anciennes? Ce dernier discours eut même un honneur bien rare alors, celui d'être attribué à J.-J. Rousseau. Admis dans l'intimité de Stanislas de Pologne, duc de Lorraine, il publia, sous les yeux de ce

prince, l'Apologie de l'institut des jésuites, 3 vol. in-12, 1762. Mais bientôt le procureur général lui intima l'ordre de venir abjurer les principes de la société qu'il avait défendue avec tant d'énergie, et Cerutti se soumit. Après avoir signé le serment prescrit, il demanda, dit-on, froidement : « Y a-t-il encore quelque chose à signer? — Oui, répondit le magistrat, le Coran; mais je ne l'ai pas chez moi. Placé par Stanislas auprès du dauphin, son petitfils, Cerutti ne fut point exempt de la contagion de la cour; il se trouva pauvre avec plus de dix mille livres de rente; et il conçut pour une grande dame une passion énergique et durable, qui, en altérant sa santé, paralysa pendant quinze années ses facultés morales. Retiré à Fleville, près de Nancy, chez la duchesse de Brancas, il reçut de cette dame les plus douces consolations.

La révolution était imminente; mais les idées de Cerutti avaient subi de grandes modifications. Il publia, en 1788, sous le voile de l'anonyme, son Mémoire pour le peuple français, in-8°. Nommé membre de l'administration de Paris et député à l'assemblée législative, on le vit dans la Feuille villageoise, depuis continuée par Grouvelle et Ginguené, mettre à la portée des habitants de la campagne les doctrines de la morale et de la liberté. Mirabeau avait beaucoup de considération pour lui; il l'admit du moins au nombre de ses collaborateurs, et ce fut Cerutti qui prononça son oraison funèbre. L'excès du travail contribua à sa mort, arrivée le 3 février 1792; et son nom fut donné à une rue de Paris (la rue d'Artois, aujourd'hui rue Laffitte).

CERVERA (combat et prise de). Le maréchal Macdonald, qui devait, de concert avec le général Suchet, assiéger Tortose (septembre 1810), n'ayant pas encore pu réunir le matériel nécessaire pour cette opération, se vit forcé, pour faire subsister ses troupes, de les porter vers la petite ville de Cervera, et de les cantonner dans les plaines fertiles qui l'environnent. Le 5, son avant-garde rencontra quelques déta

T. IV. 25 Livraison. (DICT. ENCYCLOP., ETC.)

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chements de cavalerie espagnole. Les chasseurs napolitains qui marchaient en tête de la colonne française les culbutent du premier choc; mais pendant qu'ils s'abandonnent avec une ardeur inconsidérée à leur poursuite, les dragons de San-Yago placés en embuscade fondent sur eux, les mettent en désordre et en font un grand carnage. Le duc de Tarente ordonne aussitôt au colonel Delort de se porter en avant avec son régiment de dragons. La cavalerie espagnole, forte de six cents hommes, venait de sortir de son embuscade, et s'était rangée en bataille à droite et à gauche de la route. Delort déploie son régiment sur une ligne parallèle à celle des Espagnols et donne le signal de l'attaque; les escadrons ennemis abandonnent leur position et battent en retraite. Delort se lance à leur suite, et les culbute au moment où ils faisaient volte-face pour combattre. Mis dans une complète déroute, les Espagnols essayent de se rallier près de Cervera, mais ils sont de nouveau chargés et de nouveau culbutés. Pendant que le chef d'escadron Bréjeant les disperse, Delort pénètre dans Cervera, et poursuit un corps d'infanterie et de cavalerie, qui, abandonnant la ville, se retirait par la grande route. Ce corps fut sabré ou mis en déroute et forcé de se réfugier dans les montagnes. Le soir, Macdonald établit son quartier général à Cervera. L'ambulance et les munitions de l'ennemi étaient tombées au pouvoir des Français. Presque tous les chasseurs napofitains qui, dans l'échauffourée du matin, avaient été pris par les dragons de San-Yago, furent arrachés de leurs mains et remis en liberté.

CERVOLLES (Arnaut de), surnommé l'Archiprêtre, fameux chef de bandes du quatorzième siècle, était né dans le Périgord, de la noble famille du cardinal de Talleyrand, et quoique séculier, il possédait l'archiprêtrise de Vernia. Cervolles apparaît pour la première fois à la bataille de Poitiers (1356). Blessé et fait prisonnier avec le roi Jean, il fut racheté par ce prince et revint en France l'année suivante.

Les provinces, à peine débarrassées par une trêve des ravages de l'Anglais, étaient alors la proie des terribles compagnies (voyez ce mot). Pendant que les Navarrais infestaient la Normandie, que le Gallois Griffith pillait le pays entre Seine et Loire, Cervolles rassembla une troupe encore plus nombreuse, et se dirigea vers le midi. A la tête de deux mille cavaliers, il passa le pont de Sorgue, et se rua avec fureur sur la Provence, que gouvernait, pour la reine Jeanne de Naples, Philippe de Tarente. De là, il marcha sur Avignon. Innocent VI, tremblant de terreur, arma nuit et jour ses familiers, et écrivit au roi Jean, captif à Londres, pour le supplier de réprimer les sujets français et dauphinois qui ravageaient ses terres, et semblaient même montrer plus d'acharnement contre les personnes et les propriétés des ecclésiastiques que contre toutes les autres. « Cependant, dit Froissard, quand cil archiprêtre et ses gens eurent pillé et robé tout le pays, le pape et le collége, qui pas n'étoient assur, firent traiter devers l'archiprêtre; et vint sur bonne composition en Avignon et la plus grand' partie de ses gens; et fut aussi revéremment reçu comme s'il eût été fils au roi de France, et dîna par plusieurs fois au palais de-lez le pape et les cardinaux; et lui furent pardonnés tous ses péchés, et au partir, lui fit délivrer quarante mille écus pour départir à ses compagnons. Si s'espartirent ces genslà; mais toujours tenoient-ils la route dudit archiprêtre. » Cervolles se jeta ensuite sur la Bourgogne; mais il rentra, en 1358, dans la Provence, deja épuisée depuis dix-sept mois par les brigandagas de la compagnie de la Rose, et s'empara de la ville d'Aix; car << ainsi étoit le royaume de France, de tous lez pillé et derobé, ni on ne savoit de quelle part chevauchir que on ne fût rué sus (*). » En 1359, nous retrouvons notre chef de brigands au service du dauphin régent, et décoré du titre de lieutenant général dans le Berri et le Nivernais. Après le traité

(*) Froissard, t. III, p. 375.

de Bréquigny (1360), il rassembla les bandes licenciées, et forma la compagnie blanche, ainsi appelée d'une croix blanche que ces nouveaux routiers portaient sur l'épaule. Arnaut, à leur tête, joignant ses ravages à ceux de la peste, pilla les environs de Langres, Lyon, Nevers, s'empara de plusieurs places, et força le comte de Nevers à négocier. Le traité, conclu au mois de fevrier 1361, fut ratifié par le roi. Cette fois, l'archiprêtre parut venir à résipiscence; il resta fidèle à ses engagements; car il commandait l'avantgarde de l'armée royale, qui fut battue à Brignay, par les tardvenus, le 2 avril 1361; et fut, dit Froissard, un bon chevalier, il vaillamment se combattit; mais il fut si entrepris et si mené par force d'armes, qu'il fut durement navré et blécé et retenu à prison, et plusieurs chevaliers et écuyers de sa route. Mais il ne resta pas longtemps entre les mains des tardvenus; car, en 1362, il épousa Jeanne, fille et héritière de Jean III, seigneur de Château-Villain. En 1363, on le retrouve à la tête des aventuriers bretons, qui prêtaient leur secours au comte de Vaudemont, contre Jean, duc de Lorraine. Il ne se fit faute de saccager cette province et tout le pays Messin, qu'il lâcha enfin moyennant une forte rançon, pour se rejeter sur la Bourgogne et la Champagne. I servit ensuite dans l'armée de Philippe le Hardi, nouvellement créé duc de Bourgogne par le roi Jean, son père, puis dans celle que Charles V envoya en Normandie pour ravager les domaines du roi de Navarre. A la bataille de Cocherel, il commandait le 3o corps des troupes royales composé des Bourguignons. Arnaut se mit quelque temps après à la tête des seigneurs bourguignons, et les conduisit contre le comte de Montbéliard, qui avait envahi la Bourgogne. Il l'obligea à se retirer de l'autre côté du Rhin, entra dans son comté, et y mit tout à feu et à sang. Il prêta alors au duc Philippe une somme de deux mille cinq cents livres en or (car au métier qu'il faisait il ne manquait pas de richesses), et le châ

teau de Vesones lui fut remis en gage, Gui de Pontallier, maréchal de Bourgogne, et le bailli d'Autun se portant cautions. Chambellan de Charles V en 1365, il s'offrit à conduire les compagnies à la croisade contre les Turcs, et, se dirigeant vers la Hongrie, il partit pour la Lorraine avec ses brigands. Il traversa la Champagne et le duché de Bar, pillant villes et villages, recruta en route une foule d'aventuriers, et se trouva à la tête d'une armée formidable, lorsqu'il arriva devant Metz. Les Allemands, justement épouvantés, se fortifièrent, et se mirent en devoir de l'arrêter au passage du Rhin. Alors, il ravagea l'Alsace. Mais les paysans de cette belliqueuse province prirent les armes et lui firent éprouver plusieurs échecs. Chassé, traqué de toutes parts, il ramena sa troupe en France (1365), et y fut tué peu de temps après par un de ses serviteurs (*). (Voyez BANDES MILITAIRES, BRABANÇONS, BRIGNAIS (bataillede), COмPAGNIES (grandes), COTTEREAUX et ROUTIERS.)

CERVONI (Jean-Baptiste) fut l'un des étrangers qui se sont le plus distingués par leur bravoure et leurs talents dans les armées de la France. Né en 1768, à Soeria en Sardaigne, il entra très-jeune au service, se retira, et y rentra en 1792, avec le grade de souslieutenant de cavalerie. Bientôt après, il fut fait adjudant général, se distingua au siége de Toulon, recut comme récompense le grade de général de brigade, et se rendit à l'armée d'Italie, où sa bravoure lui mérita les éloges de Dumerbion et de Masséna. Ce fut surtout à l'attaque du pont de Lodi qu'il se distingua: l'artillerie des Autrichiens faisait d'épouvantables ravages dans nos rangs; nos soldats hésitaient à franchir le pont; Cervoni, Dupas, Lannes et Augereau, s'élancent à la tête des colonnes, et entraînent à leur suite les troupes électrisées par cet acte de bravoure. Cervoni continua ensuite de combattre à l'armée de

(*) Vitæ Rom. pontif., p. 614. Raynaldi, Ann. eccles., 1365, § 5.

Rome, et fut chargé, après l'occupation de cette ville, d'annoncer au pape que la métropole de la chrétienté n'était plus qu'une ville de l'empire français. Après avoir institué le gouvernement provisoire, il fut nommé au commandement de différentes divisions militaires; mais il renonça bientôt aux fonctions administratives, et rejoignit l'armée en qualité de chef d'étatmajor du maréchal Lannes. Toutefois, il n'exerça pas longtemps ces importantes fonctions, et fut tué à la bataille d'Eckmühl, le 23 avril 1809.

CÉSAIRE (Saint) naquit à Châlonsur-Saône en 470, d'une famille noble et célèbre pour sa piété. Il montra dès l'enfance de grandes dispositions pour la vie ecclésiastique, et attira sur lui l'attention de l'évêque de Châlon, saint Silvestre, qui le tonsura en 488. Césaire alla ensuite achever son éducation dans le monastère de Lérins, et il s'y rendit célèbre par ses austérités et par son aptitude pour la prédication et pour l'enseignement. Mais bientôt accablé de fatigues, et sentant sa santé dépérir de jour en jour, il fut forcé de se retirer à Arles pour se reposer et reprendre des forces. Il fut élu évêque de cette ville en 501, au milieu des acclamations du peuple, et malgré ses répugnances. Pendant quarante et un ans qu'il occupa ce siége, il fut le plus distingué et le plus influent des évêques de la Gaule méridionale. Il bâtit un hospice, fonda un monastère de filles, fit fleurir les études dans le clergé, rétablit la discipline ecclésiastique, et poursuivit avec vigueur l'arianisme des Goths et le semi-pélagianisme. Il présida et dirigea les principaux conciles de cette époque, les conciles d'Agde en 506, d'Arles en 524, de Carpentras en 527, d'Orange en 529. Comme ennemi de l'arianisme, saint Césaire fut calomnié auprès des rois goths. Il fut exilé deux fois, en 505, par Alaric, roi des Wisigoths, et en 513, par Théodoric, roi des Ostrogoths. On l'accusait d'être partisan des Francs et des Bourguignons. Cependant il ne tarda pas à être rendu à son diocèse,

où il était adoré et qu'il gouverna jusqu'en 542, époque de sa mort. Il nous reste de lui cent trente sermons traitant presque tous de morale religieuse. Son éloquence est simple, douce, pleine d'images tirées de la vie commune, et faites pour l'intelligence du peuple auquel il s'adressait. M. Ampere, dans son Histoire littéraire de la France, et M. Guizot, dans son cours d'histoire moderne, en ont cité plusieurs fragments remarquables.

CESSART (L.-A. de), ingénieur, né à Paris en 1719. Il embrassa d'abord la carrière militaire, et se distingua aux batailles de Fontenoi et de Rocoux; mais le délabrement de sa santé le força bientôt à changer d'état, et il entra à l'école des ponts et chaussées. Il fut, en 1751, nommé ingénieur de la généralité de Tours; et, de concert avec l'ingénieur en chef, de Voglie, il construisit le beau pont de Saumur, dont les piles furent fondées par caissons, sans épuisement ni batardeaux; invention hardie que Cessart employa le premier en France, après l'avoir perfectionnée. Nommé, en 1775, ingénieur en chef de la généralité de Rouen, il fut chargé, en 1781, de la direction des travaux de Cherbourg, où l'on voulait construire un môle d'une lieue de largeur à une lieue au large (voy. CHERBOURG). Mais une économie mesquine empêcha les beaux plans de l'ingénieur d'avoir tout le succès qu'on devait en attendre. Cessart est mort en 1806; M. Dubois d'Arnenville a publié ses manuscrits sous ce titre : Description des travaux hydrauliques de L.-A. de Cessart, ouvrage imprimé sur les manuscrits de l'auteur, Paris, 1806 et 1809, 2 vol. in-4°.

L'an

CETTE, ou plutôt SÈTE. cienne localité appelée Sitius mons, Setium promontorium, Σέτιον όρος par Strabon et Ptolémée, Sita, dans un diplôme de Louis le Débonnaire, de l'an 837, s'élevait à une petite distance de la ville moderne de Čette, sur un promontoire formant, à l'orient, la limite du territoire de Narbonne. Au sixième siècle, les Francs et les Visigoths s'en disputèrent plusieurs fois la possession.

La ville moderne ne fut bâtie qu'en 1666; et le port, sur la Méditerranée, fut seulement achevé en 1678. Une médaille frappée lors de sa fondation, en l'honneur de Louis XIV, portait cette légende: Tutum in importuoso littore portum struxit. Ces paroles eussent été bien plus convenablement appliquées à la province du Languedoc, qui supporta une partie de la dépense, et paya annuellement une somme de quarante-cinq mille livres pour le creusage du port. Le roi, pour favoriser l'accroissement de la population de Cette, accorda des priviléges à ceux qui vinrent s'y établir. La juridiction de cette ville appartenait autrefois à l'évêque d'Agde, qui en était prieur et seigneur. Elle est aujourd'hui chef-lieu le canton du département de l'Hérault. Sa population est de 10,638 habitants.

CEVA (combat et prise de). - Trois jours après la bataille de Montenote, Augereau partit, le 26 avril 1796, de Montezemo pour attaquer les redoutes qui défendaient l'approche du camp de Céva, où se trouvaient huit mille Piémontais commandés par Colli. Les colonnes des généraux Bayrand et Joubert s'y battirent tout le jour, et se rendirent maîtresses du plus grand nombre des redoutes. Enfin, les Piémontais, voyant leur camp tourné vers Castellino, évacuèrent pendant la nuit cette position. Le général Serrurier entra le lendemain matin dans Céva, et fit sur-le-champ l'investissement de la citadelle, qui conservait une garnison de sept à huit cents hommes, et qui, dix jours après, lui fut livrée en vertu d'un armistice signé à Chérasco.

CÉVENNES, en latin Cebennæ, en grec Κέμμενον ὄρος, chaine de montagnes du Languedoc, qui donnent leur nom à la contrée environnante, et plus spécialement à l'ancien diocèse d'Alais, et à une partie des diocèses d'Uzès et de Mende. Leur longueur est d'environ vingt-trois myriamètres; elles s'étendent depuis le commencement des montagnes noires jusqu'à la source de l'Allier. Lors des guerres des Albigeois, les Cévennes, comme les vallées du Piémont, furent l'asile d'un grand

nombre d'hérétiques, auxquels, pendant trois siècles, l'inquisition ne laissa pas un instant de repos. Ces malheureux ne furent pas non plus épargnés lors des massacres de la SaintBarthélemy; sous Louis XIII, de nombreuses scènes sanglantes se passèrent dans les villes cévenoles, entre les calvinistes et les catholiques; enfin sous Louis XIV, eut lieu, en 1652, la prise d'armes, appelée guerre de Walls, suscitée par le comte de Rieux, qui, de son autorité privée, avait résolu d'extirper entièrement l'hérésie dans le Vivarais à partir de ce moment, et avant la révocation de l'édit de Nantes, des persécutions commencèrent contre les protestants de ces contrées. Ainsi, en 1681, on eut recours à ce que l'on nommait alors les missions bottées de Louvois; ces missions consistaient en différents corps de troupes qu'on envoyait dans les provinces où il y avait le plus de réformés, et qu'on logeait à discrétion chez les religionnaires, jusqu'à ce que ceux-ci se fussent convertis. Puis vinrent les Dragonnades, qui provoquèrent cette terrible guerre des Camisards que nous avons racontée ailleurs (voyez CAMISARDS). Malgré le rétablissement de la paix en 1711, les persécutions continuèrent; et un édit de 1724 multiplia les cas de galères pour les actes de protestantisme. L'intervalle de 1745 à 1750 fut encore marqué par de nouvelles dragonnades et de nombreuses arrestations dans le territoire d'Uzès; mais ce furent les dernières : des routes que Basville, Villars et Berwick avaient fait percer dans lesCévennes facilitèrent les abords de ces montagnes; tout en rendant impossibles les soulèvements des protestants, elles furent un bienfait pour le pays, et réparèrent un peu les souffrances qu'il avait éprouvées pendant un demi-siècle. On peut consulter sur les guerres des Cévennes : 1o le Fanatisme renouvelé, 4 volumes in-12, 1704 1706, par Louvreleuil; 2o Histoire des troubles des Cévennes, Paris, 3 volumes in-12, 1760, par Court; 3o Le vieux Cévenol, par Rabaud-Saint-Etienne, Paris, 1780.

CEZELLI (Constance de) est une de

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