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lorsqu'il présidait les assemblées nationales, appelées champs de mars et champs de mai. Mais les Carlovingiens, devenus plus puissants que ne l'avaient été leurs prédécesseurs, et adoptant d'une manière plus large les usages des Romains, rétablirent, dans le but de rehausser leur dignité et de l'environner de quelque prestige, les règles instituées par les empereurs ; et ils fixèrent la manière dont on devait se présenter devant eux; l'attitude que l'on devait garder quand on leur adressait la parole; la place qui devait leur être réservée dans les cérémonies publiques; les honneurs auxquels ils avaient droit quand ils apparaissaient au dehors, ou parcouraient leurs Etats; les titres qu'on devait leur donner, etc. Ce fut principalement depuis Charlemagne que ce qu'on appela le cérémonial se constitua et devint, avec le temps, une espèce de science qu'il ne fut plus permis d'ignorer.

Quand les fiefs, ainsi que les bénéfices, eurent été rendus héréditaires, et que chaque seigneur fut devenu maître chez lui, il s'établit une multitude de petites cours qui eurent aussi leur cérémonial, et dans lesquelles on imita autant qu'on le put ce qui se faisait à la cour du roi. De ces cours, le cérémonial descendit dans les châteaux; de là, dans la classe bourgeoise; et il forma graduellement cet ensemble de règles auxquelles, pour l'extérieur, le maintien, le discours, l'habillement, on est tenu de se conformer, quand on appartient ou qu'on veut appartenir à la bonne compagnie. A la cour, et relativement aux personnes royales, ce code s'appelle l'étiquette.

Le cérémonial était déjà fort compliqué au quinzième siècle. On trouve, à la suite des Mémoires de Sainte-Pa. laye sur la chevalerie, un travail trèscurieux de la vicomtesse de Furnes, intitulé les Honneurs de la cour, dans lequel sont expliqués la manière dont les personnes qualifiées devaient se conduire en de nombreuses circonstances; les priviléges qui leur étaient réservés; les honneurs qu'on devait leur

rendre, et une foule d'autres détails qui annoncent que, dans ce tempslà, l'étiquette était fort pointilleuse. Henri III, dont on a dit que son suprême bonheur était de faire le roi, et qui s'y entendait fort bien, ajouta beaucoup au cérémonial, dont il possédait si bien la science, que c'était toujours lui que l'on consultait dans les cas épineux, et que ses décisions, toujours justes, devinrent plus tard articles de lois dans le cérémonial français. Il dressa un règlement pour ceux auxquels il accordait l'entrée de sa chambre et de son cabinet, et fixa les heures où il leur était permis de jouir de cette faveur. Il prescrivit un ordre pour le service de sa bouche, pour la provision et l'emploi de ses officiers; il fixa les termes que l'on devait employer en lui adressant la parole; enfin, le 2 janvier 1585, il créa un of ficier qui fut chargé de veiller au maintien de ces règlements, et recut le titre de grand maître des cérémonies.

Louis XIV ajouta" beaucoup au cérémonial, et il l'étendit à tant d'actions, qu'à la cour il n'était pas une chose qui ne se fit ou ne se dit d'une manière particulière, à laquelle on ne pouvait manquer sous peine de disgrâce. Les parlements, comme autrefois les députés des communes aux états généraux, ne pouvaient présenter au roi leurs doléances qu'à genoux; de remontrances, il n'en fut jamais question sous son règne. Quand il s'habillait, sa chemise devait passer par plusieurs mains avant de lui arri ver; un grand seigneur lui passait manche droite de son habit; un autre, la manche gauche; un troisième lui présentait son chapeau ; un quatrième, sa canne. Quand il entrait dans sa chambre à coucher pour se mettre au lit, il était d'étiquette qu'un grand du royaume portât devant lui un bougeoir pour l'éclairer. Enfin, le cérémonial, qui le saisissait le matin pour ne le lâcher que le soir, était un tyran dont il était la première victime, mais dont son orgueil lui faisait supporter sans murmure les perpétuelles exigences.

Le cérémonial réglait aussi le rang que les ambassadeurs français devaient tenir à l'égard des autres ambassadeurs dans les cours étrangères, et aussi les égards qu'on devait leur accorder. Sur ce double point, Louis XIV se montra intraitable. On sait comment, en 1661, à l'occasion d'une question de préséance soulevée à Londres, entre le comte d'Estrades, son ambassadeur, et le baron de Batteville, ambassadeur d'Espagne, il obtint de la cour de Madrid d'humbles excuses, et la déclaration solennellement faite par le marquis de la Fuentes, en présence de tout le corps diplomatique, que, partout, les représentants du roi de France devaient avoir le pas sur ceux de Philippe III. On connaît également la vengeance qu'il tira d'une insulte faite, l'année suivante, au duc de Créqui, son ambassadeur à Rome, par quelques soldats corses, et la pyramide qui, durant cinq ans, attesta l'outrage et la réparation.

Pendant la régence, la familiarité, née d'une communauté de corruption et de mauvaises mœurs, confondit presque tous les rangs, et porta de graves atteintes au cérémonial. Louis XV, après sa majorité, le raviva dans les grandes occasions, mais l'oublia presque toujours dans ses petits appartements. A l'avénement de Louis XVI, la jeune reine, accoutumée à la vie presque bourgeoise de la maison d'Autriche, et trouvant le cérémonial insupportable, le frappa presque de ridicule, au grand scandale et désespoir de madame de Noailles, qu'elle appelait madame Étiquette. Néanmoins, le cérémonial fut maintenu d'une manière humiliante pour la nation, en_une grave et solennelle circonstance. Lors de la première séance des derniers états généraux, le 5 mai 1789, tandis que les députés du clergé et de la noblesse avaient, pour se rendre au lieu de l'assemblée, de larges portes, et étaient à couvert, ceux du tiers état, les véritables représentants du peuple, n'avaient qu'un couloir étroit, ouvert à la pluie qui tombait, ce jour-là, avec abondance; tandis que les premiers

étalaient des costumes couverts d'or, et des chapeaux chargés de plumes, on avait prescrit aux derniers de se revêtir de l'habit noir et du manteau de même couleur, que portent, dans les anciens opéras-comiques, les baillis de village.

Tant que dura la tourmente révolutionnaire, la Convention nationale eut autre chose à faire que de s'occuper d'étiquette. Quand on avait à célébrer une fête publique, on arrêtait un cérémonial pour lui donner de la splendeur et y maintenir le bon ordre. C'était, à proprement parler, une mesure de police dont il n'était plus question le lendemain. Mais le Directoire et, après lui, le Consulat, établirent une étiquette qui, à la vérité, fut d'abord peu gênante, parce qu'il ne fallait pas heurter les idées d'égalité qui étaient encore pleines de vie. Ces idées-là firent aussi d'abord reculer un moment Napoléon lui-même, qui disait, cependant, qu'il ne voulait pas qu'on vint lui frapper sur l'épaule et lui manger dans la main. Mais, après son couronnement, il ressuscita les vieux usages de la monarchie; et, une fois à l'ouvrage, il n'oublia rien; son code, placé sous l'autorité d'un grand maître des cérémonies, d'un introducteur des ambassadeurs, et de plusieurs officiers à leurs ordres, fut aussi complet qu'il pouvait l'être.

Comme on le pense bien, la restauration maintint tout ce qu'elle trouva établi sur ce point; elle y ajouta même, et comme s'il eût fallu absolument que le cérémonial monarchique fût, dans tous les temps, une insulte faite au peuple, à l'ouverture de chaque session législative, le roi invitait les pairs à s'asseoir, et permettait, par l'organe de son chancelier, aux députés des départements d'en faire au

tant.

Depuis la révolution de juillet, le cérémonial a subi beaucoup de modifications, et on l'a dépouillé de tout ce qu'il avait d'humiliant et de servile. Il serait trop long d'exposer ici en quoi il consiste encore; nous nous bornerons à dire qu'il se réduit à des mar

ques de déférence et à des politesses nécessaires pour concilier à l'autorité la considération dont elle a besoin.

Les harangues ont toujours fait et elles font encore la partie principale du cérémonial. A la moindre circonstance, les rois sont condamnés à subir les discours de tous les grands corps de l'Etat, et, quand ils voyagent, la prose ou la poésie du maire et des principaux magistrats de toutes les villes qu'ils traversent. C'était, de toutes les obligations du métier de roi, la plus pénible pour Henri IV, qui attribuait, en riant, la blancheur précoce de sa barbe aux nombreuses harangues dont il avait été assailli dans le cours de sa vie.

CÉRÉMONIES PUBLIQUES. - L'histoire des cérémonies publiques est une partie importante de l'histoire générale d'un peuple. C'est en effet dans les grandes solennités que se manifestent les sentiments populaires, que se prennent les grandes résolutions et que s'accomplissent les principaux actes de la vie d'une nation. A ce titre, les cérémonies publiques, religieuses ou politiques, méritent toute l'attention de l'historien; mais les détails sont tout, dans un pareil sujet; une histoire générale des cérémonies publiques serait immense si elle était traitée avec les développements nécessaires; réduite à de petites dimensions, elle offrirait peu d'intérêt. Il nous a paru plus convenable de traiter de chaque espèce de cérémonie publique dans un article spécial. Nous renvoyons donc nos lecteurs aux articles COURONNEMENT, CHAMP DE MARS ET DE MAI, OuVERTURE DES ÉTATS GÉNÉRAUX ET DES CHAMBRES, FÉDÉRATION, FU

NÉRAILLES DES ROIS ET DES GRANDS CITOYENS, MESSES DU SAINT-ESPRIT, PANTHEON, REVUES, SACRES, TRIOMPHES, et surtout à l'article FÊTES NATIONALES ET PUBLIQUES. CERET, Ceretum, Cerisidum, petite et très-ancienne ville du Roussillon, aujourd'hui chef-lieu d'arrondissement du département des Pyrénées-Orientales, à 31 kil. de Perpignan. Située au pied des Pyrénées, à peu de distance

des frontières d'Espagne, Céret est principalement connue dans l'histoire pour avoir servi de rendez-vous aux commissaires qui, en 1660, fixèrent les limites des deux royaumes. Sa population est aujourd'hui de 3,251 hab. Elle possède un tribunal de première instance et un collége communal.

CÉRET (affaire du pont de). Le général Dugommier, en réorganisant, avec une admirable activité, l'armée des Pyrénées, qui était tombée dans le plus grand délabrement, ramenait la victoire sous nos drapeaux. Le 1er mai 1794, les ouvrages du pont de Céret furent emportés. Le camp de Boulou, où les Espagnols s'étaient retranchés d'une manière formidable, fut enlevé, et l'ennemi, en pleine déroute, laissant quinze cents prisonniers, cent quarante canons et d'immenses bagages, se hâta de battre en retraite pour secourir ses frontières menacées. [Voy. t. III, p. 506 et suiv., l'art. BOULOU (combat du camp de)].

CÉRÉTRIUS, ou plutôt Kerthwyz (*), chef Gaulois, commandant l'aile gauche de l'armée qui envahit la Macédoine, l'an 281 avant J. C., fut chargé par le Brenn d'entrer dans la Thrace et de la saccager, pour passer ensuite dans le nord du royaume de Ptolémée. Cette division y resta occupée à combattre ou à piller, et s'y réunit, l'année suivante, aux bandes de Leonar et de Luthar.

CERFROID, Cervus frigidus, ancien prieuré de l'ordre des Mathurins, à 5 kil. de la Ferté-Milon, dans l'ancien Valois, aujourd'hui département de l'Aisne. C'était la maison-chef-d'ordre et la résidence du général.

CÉRIGNOLES (bataille de). Ferdinand le Catholique et Louis XII avaient entrepris la conquête du royaume de Naples. Mais après la victoire, ils s'étaient brouillés au sujet du partage. La querelle fut vidée à Cérignoles (28 avril 1503). Gonzalve de Cordoue avait sous ses ordres une armée d'Espagnols qui venait d'être renforcée

(*) Certh célèbre; certhwiz gloire. Owen's Welsh dictionn.

par deux mille Allemands. Le duc de Nemours commandait l'armée française, composée de cinq cents lances, quinze cents chevau-légers et quatre mille fantassins. La chaleur était déjà excessive dans les plaines de la Pouille, et les vents soulevaient à chaque instant d'épais nuages de poussière. Les Espagnols, arrives les premiers, se retranchèrent derrière un large fossé; sur le bord de ce fossé, ils avaient construit un rempart, et ils avaient placé des canons en batterie. Le duc de Nemours, qui commandait l'attaque, fut tout à coup arrêté par ce fossé, dont il n'avait pas soupçonné l'existence; et comme il le longeait pour chercher un passage, il fut atteint d'une balle qui le tua. Plusieurs généraux qui lui succédèrent dans le comCmandement eurent le même sort. En Cmoins d'une demi-heure, l'armée fran

çaise perdit près de trois mille hommes. Ses bagages tombèrent entre les mains du vainqueur, et Gonzalve de Cordoue demeura seul maître du royaume de Naples, qui continua à faire partie de la monarchie espagnole pendant tout le seizième et tout le dix-septième siècle.

CÉRISANTES (Marc Duncan de), naquit à Saumur vers l'an 1600, d'un gentilhomme écossais qui s'y était établi. Après avoir été précepteur du marquis de Fors, et l'avoir accompagné à la bataille de Thionville en 1639, et au siége d'Arras, où son élève fut tué, il alla chercher fortune auprès de la reine Christine, et fut député en France, comme ambassadeur de Suède, auprès du cardinal Mazarin. Mais sa conduite légère et imprudente le fit bientôt rappeler. Il erra ensuite de contrées en contrées, se rendit à Constantinople, et alla enfin joindre le duc de Guise, qui s'était mis à la tête de l'insurrection de Naples. Il déploya dans cette guerre la plus grande bravoure, et à une attaque générale de tous les postes espagnols, il reçut au talon une blessure dont il mourut quelques jours après, en 1648.

CERISE (affaire de). Le 1er août 1795, une colonne de quinze cents Piémon

tais résolut d'attaquer sur plusieurs points la ligne occupée par la division de gauche de l'armée d'Italie, aux ordres du général Serrurier. Favorisés par la nuit, la neige, et surtout un épais brouillard,, ils passèrent par le col de la Pierre-Étroite, s'approchèrent du poste de Cerise, défendu par quelques hommes, l'emportèrent, et poursuivirent leur marche vers les postes de San-Martino et de Lantosca, qu'ils atteignirent vers minuit. Aussitôt Serrurier fit battre la générale, et en cinq minutes les trois cents hommes qui composaient ce cantonnement furent réunis. Quoique accablés par le nombre, quoique pressés de toutes parts au point d'avoir à peine l'espace nécessaire pour charger leurs armes et les tirer, les républicains, par leur contenance inébranlable, finirent par lasser l'ennemi et par le contraindre à opérer sa retraite. Ralliés sur les hauteurs voisines, les Piémontais songeaient à revenir à la charge, lorsque, vers six heures du matin, les Français les aperçurent. Ils demandent à grands eris qu'on les mène contre eux; Serrurier y consent; ils gravissent alors la montagne au pas de charge, culbutent l'ennemi, et le repoussent jusqu'à Cerise. Vainement voulut-il s'arrêter dans ce poste et y faire quelque résistance, il fut culbuté de nouveau et complétement mis en déroute, après avoir perdu un assez grand nombre de morts et de blessés, plusieurs centaines de prisonniers, et beaucoup de fusils.

CERISIERS (le P.), jésuite, né à Nantes en 1603, fut conseiller et aumônier de Louis XIV. Il a laissé un grand nombre d'ouvrages historiques et ascétiques; mais on en fait, en général peu de cas. L'Innocence recon

nue

ou Vie de sainte Geneviève de Brabant, Paris, 1647, in-8°, est la seule production de Cerisiers qu'on lise encore aujourd'hui.

CÉRISOLES (bataille de). La bataille de Cérisoles fut livrée le 14 avril 1544, entre le duc d'Enghien et le marquis del Guasto, général de Charles-Quint. On comptait dans l'armée française un

grand nombre de jeunes seigneurs avides de signaler leur valeur : Saint-André, Dampierre, Gaspard de Coligny, les trois frères Bonnivet, d'Escars, Rochefort. Le marquis del Guasto avait occupé les hauteurs qui dominaient le champ de bataille. Aussi le combat avait-il commencé par des escarmouches entre les arquebusiers des deux armées, lorsque tout à coup les lansquenets impériaux, au nombre de neuf mille, descendirent de la colline pour attaquer les Suisses qui leur étaient opposés. Les Suisses soutinrent ce redoutable choc; ils étaient secondés par un corps de Gascons, et soutenus en outre par les jeunes seigneurs, qui cherchaient à se surpasser les uns les autres. En même temps le sire de Boutières, à la tête de la gendarmerie française, culbutait la cavalerie impériale, et la repoussait sur la colonne alle mande. Les lansquenets, entamés de toutes parts, se débandèrent, et le marquis del Guasto fut entraîné dans leur déroute. Cependant, à son aile gauche, ses vieilles bandes espagnoles n'avaient point perdu l'avantage; l'infanterie italienne et provençale de l'armée française avait fui devant elles, et tout l'effort du comte d'Enghien s'était porté dès lors de ce côté. Deux fois emporté par son impétueuse valeur, il avait traversé de part en part ces épais bataillons; mais dans ces deux charges, l'élite de sa cavalerie était tombée à ses côtés; les plis du terrain lui dérobant le reste de son armée, il la croyait tout entière en fuite, et ne songeait plus, avec la poignée de braves qui l'entouraient, qu'à vendre chèrement sa vie, lorsque parut le corps de bataille, victorieux des lansquenets. L'infanterie espagnole recula à ce coup, et le comte d'Enghien se lança à sa poursuite. Le carnage fut épouvantable: les Suisses, qui avaient à exercer contre les Espagnols de sanglantes représailles, ne firent aucun quartier. Du Bellay porte à douze mille hommes le nombre des morts de l'armée ennemie. La victoire de Cerisoles facilita, quelques mois plus tard, la conclusion de la paix de Crépy.

CERNAY EN DORMOIS, baronnie de l'ancien Dormois (aujourd'hui du département de la Marne), à 13 kil. de Sainte-Menehould, érigée successivement en comté et en marquisat.

CERNUNNOS, divinité gauloise, invoquée par les chasseurs, était représentée ayant de longues oreilles et deux cornes, dans chacune desquelles était passé un anneau. On a trouvé en 1701, dans l'église de Notre-Dame de Paris, un bas-relief qu'on suppose être l'image de cette idole.

CÉROPLASTIQUE. - L'origine de la céroplastique ou de l'art de modeler en cire se perd dans la nuit des temps. Les Grecs et surtout les Romains la pratiquaient avec un grand succès; mais l'histoire de l'usage qu'ils en firent n'appartient pas à notre sujet; nous nous contenterons de renvoyer nos lecteurs à l'ouvrage de Wichelhausen, intitulé les Applications de la céroplastique (en allemand); ils y trouveront tous les détails qu'ils pourront désirer sur cette partie de l'histoire de cet art.

Dans le moyen âge, la céroplastique eut le sort de tous les autres arts; elle fut négligée, et à peine conservée pour être appliquée aux cérémo nies religieuses. On sait que les figures des saints étaient en cire. La céroplastique servait aussi aux opérations de la magie. On faisait de petites images de cire ressemblant, autant que possible, aux personnes que l'on haïssait. On torturait ces images, on les perçait avec des aiguilles, on les faisait fondre au feu, et l'on se persuadait que l'original devait succomber aux mêmes. tourments. Cette espèce de malefice s'appelait envouter. On le pratiqua jusqu'au dix-septième siècle, et l'on trouve dans l'histoire du seizième plusieurs faits qui prouvent combien l'usage en était alors fréquent.

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Si la céroplastique n'avait eu que cette application, elle mériterait peu d'attirer notre attention; mais après avoir ete au service des sorciers, elle passa celui de la science, et lui fut d'un grand secours. Julio Zambo de Syracuse, habile anatomiste de la fin du dix-septième siècle, est le premier ar

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