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de son amour. De cette union serait né Celtus, tige des Celtes.

CELTORII, peuple ligure, qui, vers l'an 600 avant Jésus-Christ, habitait avec les Salyens l'espace compris entre le Rhône et les Alpes. Les Celtori sont probablement les Sculteri ou Selteri de Pline. Leur nom se retrouve dans celui du district de Sterel ou Esterel, au nord d'Antibes.

CELY, ancienne châtellenie du Gatinais français, à 8 kil. de Melun (dép. de Seine-et-Marne), érigée en comté en 1670, en faveur de Nicolas-Auguste de Harlay, ambassadeur et plénipotentiaire de la France à la paix de Ryswick.

CEMBRA (combat de). · A l'ouverture de la campagne d'Italie en 1797 contre l'archiduc Charles, le général Joubert, qui commandait l'aile gauche de l'armée française, fut chargé d'envahir le Tyrol. Il avait sous ses ordres, outre sa propre division, celles des généraux Delmas et Baraguay-d'Hilliers. Kerpen et Laudon, généraux autrichiens, occupaient le pays: ils s'étaient établis dans des positions assez favorables, l'un derrière le Lavis, l'autre derrière la Nos; mais ils étaient séparés par l'Adige, dont ces deux rivières sont tributaires. Joubert n'hésita pas à attaquer l'armée ennemie qu'il avait devant lui. La gauche des Autrichiens étant le point qui paraissait le plus faible, Joubert donna ordre aux troupes de sa propre division de forcer le passage du Lavis, vis-à-vis des hauteurs de Cembra, d'attaquer Kerpen sur ces hauteurs, et de se diriger par Cauriana pour tourner le flanc gauche de l'ennemi. Le 20 mars, la brigade Belliart passa en effet la rivière au vil lage de Serignano, malgré le feu meurtrier des Autrichiens, et se porta sur le gros de la division Kerpen, rangée en ligne sur le plateau de Cembra. Attaqué de front et tourné par sa gauche, Kerpen tenta inutilement de résister: après un combat opiniâtre, il fut débusqué de sa position, repoussé sur San-Michele, enfin forcé d'évacuer ce village et de se retirer par les hauteurs sur Botzen. Les Autrichiens perdirent dans cette

affaire trois canons, deux drapeaux et trois mille hommes environ, tués, blessés ou faits prisonniers. Au commencement de la journée, les chasseurs tyroliens avaient beaucoup souffert en défendant les bords du Lavis.

CENDAL. Le cendal, dont il est fréquemment parlé dans nos vieux auteurs, était une étoffe de soie ou seulement en partie de soie, dont on faisait des habillements, et en particulier des bannières militaires. Selon le Dictionnaire de Trévoux, il y en avait de trois sortes, du blanc, du rouge et du citron; il y en avait aussi du vert. Dans l'histoire de l'abbaye de Condom, il est fait mention de deux courtines de cendal rouge et vert. La célèbre bannière de l'abbaye de Saint-Denis appelée Oriflamme était de cendal rouge. Cette étoffe est sans doute encore en usage aujourd'hui, mais elle a changé de nom. Cette

CENIS (passage du mont). montagne, dont le passage forme la communication entre le Piémont et la Savoic, a vu plus d'une fois des soldats français franchir ses pics escarpés; et ce ne fut pas toujours le génie de la guerre qui les entraîna dans ces régions glacées, au milieu de ces précipices affreux. Si le voya geur y trouve une route facile, c'est aux travaux exécutés par des Français qu'il en est redevable. En effet, cette route élargie par Charlemagne, et restaurée par Catinat, est due presque tout entière à Napoléon, qui, devenu empereur, consacra plus de sept millions de francs à cette magnifique construction. En 1802, tous les travaux antérieurs avaient été détruits, et le passage était difficile et même dangereux. Maintenant il est très-fréquenté, très: commode, et présente de Lans-leBourg à Suse une largeur de dix-huit à vingt pieds sur un développement de plus de huit lieues. Sur le plateau de la montagne, près du village de Tavernettes, s'élève un hospice fondé au neuvième siècle par Louis le Débonnaire, rétabli et restauré par Napoléon, qui y avait placé des religieux. L'empereur, pour attirer des habitants dans

ces lieux déserts, avait même érigé le Mont-Cenis en commune et affranchi les habitants de tout impôt.

-Le comité de salut public avait ordonné, au mois de février 1794, que l'armée des Alpes s'emparât du mont Cenis, où les Piémontais s'étaient retranchés pour défendre les avenues de leur pays, et dont l'occupation devait compléter et assurer la conquête de la Savoie. Mais les rigueurs de la saison s'étaient opposées à l'exécution de ces ordres. Plusieurs tentatives trop précipitées avaient échoué, et le général Sarret avait péri dans une première entreprise. Le général Alexandre Dumas en essaya donc une nouvelle, lorsque le retour du printemps eut rendu les communications praticables. Par des dispositions habilement conçues et courageusement exécutées, les postes ennemis, avant d'être attaqués de front, avaient été dépassés par des colonnes dirigées de droite et de gauche sur leurs flancs : les retranchements élevés sur les divers points de la montagne furent ainsi assaillis et emportés avec la plus grande impétuosité. Dans le même temps, une division de trois mille hommes, sortie de Briançon, s'étant portée dans la vallée de Bardonnache et de Sezanne, s'était emparée d'Oulx, de Fenestrelles, et s'était avancée sous le canon d'Exiles. Tandis que le mont Cenis était enlevé au centre, une autre colonne de l'armée des Alpes, passant le col d'Argentine en avant de Barcelonnette, envahissait la vallée de la Stura. Ainsi les deux armées des Alpes et d'Italie pouvaient se réunir sous Turin. Mais une trop longue inaction suivit malheureusement de si brillants débuts.

CENOMANNI, peuples gaulois qui habitaient les environs du diocèse du Mans. Ils firent partie de la grande expédition de Bellovèse, qui, après avoir vaincu les Étrusques près du Tésin, se fixèrent dans un canton qu'on nommait la terre des Insubres. « Bientôt, dit Tite-Live, suivant les traces de ces premiers Gaulois, une autre troupe de Cénomans, sous la conduite d'Elitovius, passa les Alpes

par le même défilé, et vint s'établir aux lieux alors occupés par les Libuens, et où sont maintenant les villes de Brixia et de Verona.» Du temps de César, les Cénomans étaient bornés au nord par les Saiens ou Essaiens; au sud, par les Andes ou Andegaves et les Turons; à l'ouest, par les Arviens, et au nord-ouest, par les Diablintes. De nombreux monuments prouvent que la ville moderne du Mans occupe l'emplacement de celle qui, dans la Notice des provinces, est nommée Cenomanni, du nom du peuple dont elle était la métropole. (Voyez le MANS.) Pour les Cénomans établis entre l'Adda et l'Adige, voyez GAULE CISAL

PINE.

CENS. Le mot census, dont nous avons formé cens, n'avait point en latin la signification que son dérivé a en français; il servait à désigner le recensement ou le dénombrement qui se faisait de tous les sujets et de toutes les terres passibles des charges publiques, dans le but d'établir le polyptyque ou cadastre. Cette opération se renouvelait aussi souvent qu'il était nécessaire, pour constater les mutations des propriétés, et servait à répartir, dans une juste proportion avec les fortunes, les deux premiers titres du canon,savoir: l'impôt foncier, et la capitation. Avant de procéder à ce dénombrement, on commençait par mettre à part les terres domaniales ou fiscales affectées à l'entretien du prince et de la cour, et ces terres, déjà immenses, tendaient sans cesse à s'accroître par suite de déshérences, de confiscations, de délaissements, etc. On laissait encore en dehors les domaines donnés, francs de toutes impositions publiques, aux vétérans et transmissibles à leurs enfants, à charge de service militaire; les bénéfices concédés avec la même exemption aux soldats des frontières pour leur tenir lieu de solde, et aussi les dotations foncières, concédées à un grand nombre de hauts fonctionnaires et d'officiers de justice, de finance, etc., et dont les revenus formaient, avec une part dans les amendes, le traitement des titulaires pendant leur exercice. Cela fait,

on dressait le tableau des terres qui restaient et qui seules devaient l'impôt que le prince faisait publier dans un édit appelé indiction. Constantin, converti à la religion chrétienne, ayant déclaré, par suite d'un zèle plus pieux que réfléchi, que toutes les terres dont les fidèles feraient donation aux églises seraient déchargées des tributs; et de plus, la misère des temps ayant forcé un grand nombre d'hommes libres soumis à la capitation de se donner en servitude, pour se soustraire à une charge qu'ils ne pouvaient plus supporter, il fallut faire de nouveaux retranchements au polyptyque, et laisser en dehors du recensement une grande quantité d'héritages, ainsi que beaucoup de contribuables qui s'y trouvaient compris auparavant, et le revenu public subit graduellement une diminution à laquelle on chercha à remédier plus tard. Quand les Francs eurent conquis la Gaule et s'y furent fixés pour toujours, leurs rois s'attribuèrent, pour leur part de butin, ce qui constituait le domaine impérial; les leudes et les fidèles s'établirent dans les dotations des hauts fonctionnaires, dont ils usurpèrent la juridiction, et les soldats s'emparèrent des bénéfices militaires, soit en évinçant les possesseurs, soit en se déclarant leurs héritiers quand ils décédaient, et tous jouirent de leurs envahissements, avec les franchises qui y avaient été attachées lors de la concession primitive. Quant aux terres soumises aux contributions et au recensement, leur condition resta la même, et elles continuèrent à en porter le fardeau. Il en fut de la capitation comme de l'impôt foncier. Les Francs s'en prétendaient exempts, comme l'avaient été ceux qu'ils remplaçaient, et ils ne furent recensés ni pour leurs biens ni pour leur tête. Les rois francs ayant conservé les contributions qu'ils trouvèrent établies dans la Gaule, conservèrent aussi l'opération cadastrale, ou le recensement qui servait à les asseoir. Mais aux causes de retranchement du polyptyque qui se présentaient sous les empereurs romains, il s'en joignit bientôt

beaucoup d'autres : d'abord, l'aveugle libéralité des barbares, qui, croyant ne pouvoir prouver mieux la sincérité de leur conversion que par des libéralités extravagantes, enrichirent outre mesure les églises de terres qui devenaient franches en passant entre leurs mains; ensuite, l'invasion ayant réduit à la dernière indigence un grand nombre de petits propriétaires, l'abandon de la liberté devint beaucoup plus fréquent de là, diminution nouvelle et toujours croissante dans les ressources de l'État. Mais ce n'est pas tout. Les rois, pour retenir dans la fidélité des compagnons orgueilleux, turbulents, et souvent mécontents de la part qu'ils avaient eue dans le démembrement du sol de la Gaule, étaient forcés de leur céder de grandes portions de leur domaine privé, ce qui ne diminuait point les ressources publiques, puisque le domaine était exempt de contributions, mais les appauvrissait d'autant. Ne pouvant plus bientôt faire de largesses aux dépens de leur domaine, ils se contentèrent d'accorder l'exemption dont ils jouissaient euxmêmes, ce qu'ils faisaient en acceptant, à titre de donation, des terres qu'ils rendaient sur-le-champ à leurs anciens possesseurs, à titre de bénéfice héréditaire. Enfin, les possesseurs des bénéfices affranchis de contributions, non contents de jouir pour cette nature de terres d'une faveur qu'ils prétendaient inhérente à leur personne, l'étendirent tant qu'ils le purent aux domaines imposés qu'ils y joignaient par achats, mariages ou successions. De cette manière, les besoins de l'État restant les mêmes, les moyens d'y satisfaire diminuèrent de jour en jour, et finirent par disparaître presque complétement. Les rois prirent diverses mesures pour prévenir un appauvrissement qui devait amener la ruine de deux dynasties, et ordonnèrent, à l'imitation de l'empereur Constance, qui n'avait pas tardé à ressentir les mauvais effets de la piété mal entendue de son père Constantin, que les terres tributaires données aux églises seraient maintenues au polyptyque et continue

raient à payer les impôts. Ils n'osèrent aller aussi loin que les empereurs Valentinien, Valens et Gratien, qui avaient défendu de rien léguer au clergé par acte de dernière volonté; mais ils déchirèrent quelquefois les testaments faits en sa faveur; enfin, ils défendirent aux hommes inscrits au rôle de la capitation de se donner en servitude pour jouir de l'exemption de ce tribut. Quant aux prétentions des possesseurs de bénéfices, de ne rien payer pour les terres, sujettes à l'impôt, qu'ils achetaient, dont ils héritaient ou qu'ils recevaient en dot, les ministres, jaloux de la conservation des droits du prince, en firent justice en maintenant ces terres au polyptyque et en les faisant recenser avec les autres terres de même nature; et cette sévérité fut la cause de la mort tragique de plusieurs de ces ministres, après le décès des rois dont ils avaient défendu les intérêts et qui seuls les soutenaient. Cependant, ces divers moyens, qui ne recurent jamais qu'une exécution incomplète, ne remédièrent point au mal, et les rois se virent, pour maintenir autant que possible l'équilibre entre la recette et la dépense, obligés de multiplier les recensements des terres, et d'ajouter chaque fois quelques charges nouvelles à celles qui avaient été primitivement établies. Au rapport de Grégoire de Tours, Chilpéric poussa si loin la dureté, qu'un grand nombre de propriétaires, abandonnant leurs cités et leurs biens, cherchèrent une retraite dans les pays qui n'étaient point soumis à sa domination, préférant un exil volontaire au danger de mourir de misère; car, entre autres règlements, dit l'auteur que nous citons,

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le roi avait ordonné que tout posses«seur de vignes payerait une mesure « de vin par arpent, et avait établi plusieurs autres redevances tant sur «<les terres que sur les esclaves. » Le peu ple de Limoges, qui succombait aussi sous le fardeau, se révolta contre Marc le référendaire, qui était chargé de la perception des nouveaux droits, brûla ses rôles sur la place publique, et l'aurait tué lui-même, si l'évêque Ferréol

ne l'eût arraché au péril qui le menacait. Cet acte de désespoir ne servit d'abord qu'à aggraver la position de ceux qui s'y étaient livrés; mais les malheurs qui fondirent sur la maison de Chilpéric, la perte successive de tous ses enfants, qu'il regarda comme une punition du ciel, et les remontrances de Frédégonde, qui fut accessible à la pitié une fois en sa vie, lui inspirèrent des sentiments plus humains. A l'exemple de sa femme, il jeta au feu les nouveaux recensements, et les impôts continuèrent à être perçus d'après les anciens. A partir de cette époque, les recensements cessèrent d'avoir lieu, car l'histoire n'en cite plus aucun après ceux de Chilpéric. Le moyen manquant alors d'asseoir l'impôt foncier et la capitation, on se borna à déclarer que ceux qui jusqu'alors avaient payé ces deux contributions, continueraient à le faire; chacun profita du désordre de l'époque pour s'en dispenser, ce qui eut pour résultat l'insuffisance du domaine royal, la ruine du revenu public, l'affaiblissement de la royauté, et, comme nous l'avons dit, la chute successive de deux dynasties. De nos temps, le cens a été rétabli par deux opérations distinctes : le recensement général des terres sous le nom de cadastre, et le dénombrement des citoyens de tout âge et de tout sexe qui a lieu tous les cinq ans.

CENS SEIGNEURIAL. Selon le jurisconsulte Ferrières, le cens seigneurial était une redevance annuelle, foncière, perpétuelle, en argent, denrées ou services, dont un héritage censier était chargé envers le fief où le franc-alleu dont il était mouvant, et qui avait été imposée pour la première fois par le seigneur dans la concession qu'il avait faite de l'héritage. Voici l'origine du cens et des terres appelées censales, qui furent tenues de payer cette redevance jusqu'au jour où l'Assemblée constituante l'abolit. Quand les Francs se furent établis dans la Gaule et eurent pris possession du domaine impérial, des bénéfices militaires, ainsi que des domaines attachés à chaque fonction pu

blique, pour tenir lieu de traitement aux titulaires, ils cédèrent à titre de fiefs, et sauf une circonscription plus ou moins étendue qu'ils se réservèrent pour former leur pourpris, la majeure partie des terres dont ils étaient possesseurs, à des hommes de leur condition qui devinrent leurs vassaux, et dont ils furent les suzerains ou chefsseigneurs. Les vassaux, sous la même réserve, cédèrent, à leur tour, une partie des terres de leur fief à des hommes qui en firent des fiefs de second ordre, et devinrent les vassaux de leurs cédants et les arrière - vassaux des chefs-seigneurs. Mais comme les devoirs du vasselage n'obligeaient le vassal qu'à suivre son seigneur à la guerre et à l'assister à son plaid, et comme il fallait quelque chose de plus que ce double service pour mener une vie princière ou seigneuriale, le suzerain, le vassal et l'arrière-vassal surtout, dont les propriétés n'étaient plus assez vastes pour qu'il pût former des fiefs de leurs démembrements, cédèrent aussi à perpétuité une autre partie de leurs domaines à des manants, pour les mettre en valeur et en recueillir les fruits, moyennant des redevances utiles en argent, en grains, en charrois, en travaux serviles, et ces redevances constituèrent le cens seigneurial. Or, voici ce qui arriva : c'est que, pendant que les terres données en fief conservaient leur caractère de terres nobles, celles qui avaient été concédées à charge de cens tombèrent en roture, à cause de la condition des hommes entre les mains desquels elles passaient, et de la nature des services qu'imposait la concession. Cela est tellement vrai que jusqu'à l'abolition du cens, toute terre qui y était soumise était effectivement roturière. Le cens était la marque de la directe seigneuriale sur les rotures, comme la foi et l'hommage étaient le caractère de la directe sur les fiefs. Tant que le cens fut fondé sur des concessions, il dut être payé sous peine de perdre la terre qui avait donné lieu à son institution, et cela en vertu de cette maxime de droit établie en 845 par le concile de Meaux: Qui

negligit censum perdat terram, et par cette phrase d'une lettre de Charlemagne à l'évêque de Meaux: Qui negligit censum perdat agrum. Le cens n'était pas uniforme dans tout le royaume, il dépendait de la générosité des seigneurs, du besoin de faire cultiver, de la nature des terres, et principalement de la coutume. Beaucoup de cédants s'étaient réservé la faculté de le doubler, de le tripler même en certaines circonstances, ce qui s'appelait établir un surcens. L'abbaye de SaintMaur-les-Fossés avait le droit de demander un double cens à ses colons et à ses manants en trois circonstances: si le roi y prenait gîte, si l'évêque venait la visiter, et si un incendie en consumait les bâtiments.

Jusqu'ici on n'a vu le cens seigneurial établi que sur des terres concédées à cette condition, et on a pu en conclure avec raison que les héritages patrimoniaux en étaient affranchis. C'est ce qui avait lieu en effet dans l'origine; mais divers faits généralisèrent peu à peu cette redevance. Dans des moments de trouble et d'anarchie, le besoin de se faire des protecteurs obligea bien des petits propriétaires de terres franches à donner leurs biens roturiers au roi, aux grands vassaux, aux églises, aux seigneurs même de second et de troisieme ordre, pour les recevoir d'eux ensuite à perpétuité et à charge de redevances; ce fut l'origine d'un nouveau cens plus ou moins onéreux, suivant le prix que l'homme puissant mettait à sa protection. Plus tard, ce qui n'avait été qu'un acte volontaire devint une obligation sérieuse; il fut ordonné à chaque propriétaire resté indépendant de se choisir un patron, ou, à proprement parler, un maître. On imagina la maxime: Nulle terre sans seigneur, et la servitude de la propriété devint si bien de droit commun, que les seigneurs furent autorisés à faire, dans leur mouvance, la recherche des terres qui jusque-là avaient échappé au cens, et, quelle que fût leur origine, non-seulement de les y soumettre, mais encore d'exi

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