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tôt que a voie de la persuasion ne menait pas assez vite au but. Hâtonsnous d'ajouter pourtant que le zèle religieux n'animait pas seul Louis XIV. Depuis longtemps, le patriotisme des calvinistes s'était effacé devant leurs sympathies religieuses; dans la lutte de la France contre la Hollande, leurs vœux n'avaient pas été pour la mère patrie; ils entretenaient des intelligences coupables avec l'étranger (voyez CAMISARDS et CÉVENNES), qui comptait sur leur appui, et qui les avait même décidés à se soulever dans plusieurs provinces. A la veille d'une guerre contre l'Europe entière; devaiton laisser dans le pays une secte nombreuse et hostile qui pouvait, riche comme elle l'était, faire une diversion dangereuse, et porter de nouvelles atteintes à l'unité et à l'indépendance nationales? On se décida donc à frapper un grand coup, et Louis XIV, en 1685, déchira l'édit de son aïeul. Mais, on doit le reconnaître, si sous le rapport politique cette mesure était nécessaire, sous plus d'un autre rapport elle eut de graves inconvénients. En employant la force, disons-le, la violence, pour faire rentrer au bercail des brebis égarées, la France livra à l'étranger cinq cent mille de ses plus utiles citoyens. En vain, sous des peines sévères, l'émigration fut-elle défendue: les manufactures se dépeuplèrent; Schomberg loua son épée aux Anglais, et un autre réfugié alla préparer chez eux cette machine, à juste titre nommée infernale, qui faillit, en 1693, détruire Saint-Malo. Nous conviendrons encore que les moyens de conversion employés par Louis XIV furent odieux, et que les dragonnades seront une honte éternelle et pour ceux qui les ordonnèrent, et pour ceux qui ne rougirent pas de les approuver. Qui oserait dire que c'était le seul moyen à employer à l'égard d'une secte qui avait donné à la France Turenne et Duquesne, et qui pouvait présenter à l'estime de ses compatriotes des hommes tels que Ramus, le restaurateur de la philosophie en France; le sculpteur Jean Goujon; Ambroise Paré, le premier

chirurgien de son siècle; les Estienne; Olivier de Serre, le père de l'agriculture française; Joseph Scaliger, un des plus savants hommes de son temps; Bernard Palissy, le créateur de la chimie industrielle, et l'érudit Basnage!

Une fois rentré dans la voie des rigueurs, le pouvoir poursuivit par tous les moyens la tâche qu'il s'était imposée. Ainsi, une déclaration de 1693 frappa de bâtardise les enfants des calvinistes qui n'avaient point abjuré. Privés de la jouissance de leurs temples et du ministère de leurs pasteurs, leurs pères avaient été réduits à aller faire consacrer leurs mariages au désert, c'est-à-dire, dans des réunions qui se tenaient dans quelque lieu isolé où l'on espérait tromper l'œil jaloux des persécuteurs, mais qui, plus d'une fois, furent dispersées par le fer et le feu. Quand, traqué dans les campagnes comme dans les villes, le calvinisme se fut réfugié derrière les pics des Cévennes, l'impitoyable Louvois y donna à la France épouvantée le spectacle d'une Saint-Barthélemy prolongée.

Sous Louis XV, ce prince dont la foi s'émut en découvrant une protestante parmi les filles de son sérail, on vit le parlement de Grenoble condamner, en 1747, trois cents calvinistes, les hommes aux galères, et les femmes à la réclusion; et dans ce même dix-huitième siècle, au sacre de Louis XVI, Turgot ne put faire rayer du formulaire que devait jurer le roi, le serment d'exterminer les hérétiques. Hâtons-nous d'arriver à des actes plus éclairés et plus humains. Malesherbes, dans un chaleureux mé moire présenté en 1785, réclama l'état civil pour les protestants. Ce droit leur fut accordé, sur le rapport du baron de Breteuil, et l'édit fut enregistré dans la séance royale de 1787.

La révolution de 1789, en proclamant le principe de la liberté des cultes, rendit enfin aux calvinistes tous les droits qu'ils avaient perdus. Depuis 1802, le culte calviniste est officiellement reconnu par l'État, qui en salarie les ministres. La confession de foi, qu'on regarde comme sa règle,

T. IV. 3 Livraison. (DICT. ENCYCL., ETC.)

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fut rédigée dans le synode tenu à la Rochelle en 1571; mais le temps a apporté des modifications à l'œuvre du réformateur. La conduite des disciples de Calvin se distingue aujourd'hui par cette tolérance dont nous avons vu qu'il était si éloigné lui-même, et par ce doux enseignement moral que nous avons signalé comme l'élément qui manquait le plus à sa doctrine. Les ministres réformés de France ne sont plus orthodoxes, il est vrai, aux yeux d'un bon nombre de leurs coreligionnaires de l'étranger, qui trouvant trop de morale et pas assez de dogme dans leurs instructions, les accusent de tendre à abandonner la loi évangélique pour les simples préceptes de la raison humaine. C'est une question qu'il ne nous appartient pas de décider. Nous n'irons pas non plus rechercher jusqu'à quel point on peut reconnaître les cent erreurs que reproche aux calvinistes le P. Gaultier dans sa chronique, et à plus forte raison les quatorze cents que leur impute le P. François Fenardent dans sa Theomachia calvinista.

Nous croyons devoir terminer cet article par quelques mots sur les différentes dénominations qui ont servi à designer en France les partisans de la réforme de Calvin. Le terme générique de protestants, le plus en usage aujourd'hui, mais qui s'applique à une foule de sectes différentes, leur a été donné par suite de la protestation que firent, en 1529, les réformés contre la diète de Spire, qui voulait déférer à un concile le jugement de leur doctrine. Celui de huguenots, que l'on employa presque exclusivement pendant les guerres de religion du seizieme siècle, et que l'on écrivit d'abord égnots, vient de l'allemand Eid-genossen, qui signifie allié par serment. Il désigna d'abord, selon Maimbourg, les Génevois qui s'étaient réunis aux habitants de Fribourg contre le duc de Savoie, et ne s'appliqua exclusivement aux calvinistes que quand ceuxci furent devenus le parti dominant à Genève. On employa encore le nom de sacramentaires pour désigner ceux des protestants qui comme les zwin

gliens et les calvinistes, adoptèrent le sens figuré dans l'explication des paroles sacramentelles de l'eucharistie.

CALVISSON, petitę ville du département du Gard, à douze kilomètres de Nîmes; population, deux mille six cent quatre-vingt-douze habitants. Gette ville, qui était autrefois une des vingtdeux baronnies des états de Languedoc, fut érigée en marquisat en 1644.

CAMAIL.-Vêtement ecclésiastique qui doit son origine à la chape des anciens temps, ou tout au moins au capuchon des moines. Ce ne fut que vers la fin du quatorzieme siècle ou au commencement du quinzième, que les chanoines et les autres ecclesiastiques commencèrent à s'en revêtir. Un concile tenu à Bâle en 1435, un concile provincial, pour le diocèse de Reims, tenu à Soissons en 1456, et les conciles provinciaux de Sens, en 1460 et en 1485, défendirent aux chanoines de porter le camail pendant les offices divins; mais un autre concile provincial du diocèse de Sens, tenu à Paris, en 1528, ayant révoqué cette défense, tous les gens d'Église ont porté, depuis ce temps, le camail à l'église, sauf quelques clercs réguliers dans le temps où il y en avait. On lit dans nos vieux historiens que les chevaliers avaient, en mailles de fer, une armure de tête que l'on appelait camail, ou mieux, cap de mailles. Il est à présumer que c'est de là que vient, sinon le camail des gens d'Eglise, du moins le nom que porte ce vêtement.

CAMALDULES, ordre d'ermites, soumis à la règle de Saint-Benoît, fondé vers le dixième siècle par saint Romuald, gentilhomme de Ravennes, dans la solitude de Camaldoli, au milieu des Apennins. Ces religieux portent l'habit blanc, la barbe longue, et sont chaussés de sandales. Ils avaient six maisons en France avant la révolution. Celle de Grosbois (Voy. ce mot), où résidait le supérieur général, était la plus considérable.

CAMARGUE (la), Camaria, ou insula de Camaricis, grande île formée par les deux branches principales du Rhône à son embouchure. Cette île renferme neuf villages, un grand nom

bre de maisons de campagne, et près de trois cent cinquante mas ou fermes. Sa superficie est évaluée à cinquante mille hectares, dont un cinquième environ est cultivé; le reste est occupé par des étangs, des marais, des pâturages qui nourrissent un grand nombre de bestiaux. La Camargue est protégée contre les inondations du fleuve par de fortes digues; elle n'est séparée de la mer que par des dunes mobiles. Une société s'est formée dans ces dernières années pour dessécher et rendre à la culture les parties de ce vaste territoire occupées par les eaux, et pour défricher celles qui sont encore incultes. Déjà d'importantes résultats ont été obtenus.

CAMARILLA.- Ce mot appartient à la langue espagnole, et signifie proprement une petite chambre; c'est un diminutif du mot camara, par lequel on désigne en Espagne la chambre d'honneur, la chambre par excellence du roi, tandis que la camarilla est le cabinet où le prince reçoit ses plus intimes confidents, c'est-à-dire, ses courtisans les plus vils et les plus en faveur, qui le dominent et deviennent quelquefois plus puissants que les ministres. De la est venu l'usage de désigner par le mot de camarilla cette sorte de conseil privé que se donne le chef d'un État, conseil composé le plus souvent des compagnons ordinaires des plaisirs du prince, des confidents de secrets qu'il n'oserait pas avouer à d'autres, soit qu'ils concernent ses affaires personnelles, soit qu'il s'agisse des affaires de l'État. Quelques-uns de ces hommes, capables de toute espèce de dévouement plus ou moins honteux, font quelquefois partie de sa domesticité, et parviennent cependant au ministère et sont chargés de jouer le premier rôle dans l'État. Les membres de ces réunions ne sont pas toujours des hommes; les Maintenon, les Pompadour, les Dubarri ont joué un rôle important dans les camarilla de l'ancienne monarchie.

CAMATALLICI, peuple gaulois cité par Pline, comme habitant le voisinage de Marseille. On s'accorde maintenant

à placer le territoire des Camatallici à Ramatuelle, département du Var.

CAMBACERES (Étienne-Hubert de), frère du suivant, né à Montpellier, le 11 septembre 1756, embrassa la carrière ecclésiastique. Il ne prit aucune part à la révolution; mais l'élévation de son frère aux premières charges de l'État, après les événements du 18 brumaire, le fit monter rapidement aux degrés les plus éminents de la hiérarchie religieuse. Nommé archevêque de Rouen le 11 avril 1802, il fut pourvu, l'année suivante, du chapeau de cardinal, et reçut ensuite le cordon de grand officier de la Légion d'honneur. Le collége électoral du département de l'Hérault l'ayant élu candidat au sénat conservateur, il y fut appelé le 1er février 1805, et ne s'y montra pas le moins adulateur. La bataille d'Austerlitz lui offrit l'occasion de manifester, dans un mandement qui se fit remarquer, toute sa reconnaissance et toute son admiration pour le prince qui lui avait donné de si grandes marques. de sa faveur. Mais les désastres de 1813 et 1814 ébranlèrent le dévouement

du prélat courtisan, aussi bien que ceJui de tant d'autres. Il adhéra le 8 avril aux résolutions du sénat, relativement à la déchéance de l'empereur. En 1815, Napoléon, fermant les yeux sur le passé, comprit l'archevêque de Rouen, le 2 juin, dans la composition de sa chambre des pairs. La rentrée de Louis XVIII forca le cardinal Cambacérès à s'éloigner de la scène politique et à retourner à ses fonctions épiscopales. Il est mort le 25 octobre 1818.

CAMBACÉRÈS (J.-J. Regis), duc de Parme, naquit à Montpellier, le 15 octobre 1753, d'une famille distinguée dans la magistrature. Il était conseiller à la cour des aides de cette ville lorsque la révolution éclata. S'étant montré favorable au nouvel ordre de choses, il fut appelé à diverses fonctions publiques, qu'il exerça jusqu'en décembre 1792, époque de sa nomination à la Convention nationale par le département de l'Hérault. Plus ambitieux que dévoué à la république, il chercha dès lors à tirer parti des événements

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dans son intérêt personnel, et à toujours se ménager une issue pour l'avenir. Lors du procès de Louis XVI, après s'être prononcé pour l'affirmative dans la question de la culpabilité de ce prince, il vota ensuite avec tant d'ambiguïté sur l'application de la peine, que lui-même ne put jamais prouver à la Convention et à la Restauration, s'il était ou s'il n'était pas régicide. «< Ci<< toyens, dit-il, si Louis eût été con« duit devant le tribunal que je présidais, j'aurais ouvert le Code pénal, « et je l'aurais condamné aux peines « établies par la loi contre les conspi<< rateurs; mais ici j'ai d'autres devoirs « à remplir. L'intérêt de la France, << l'intérêt des nations ont déterminé << la Convention à ne pas renvoyer << Louis aux juges ordinaires, et à ne « point assujettir son procès aux formes « prescrites. Pourquoi cette distinc«<tion? C'est qu'il a paru nécessaire de « décider de son sort par un grand acte « de justice nationale; c'est que les «< considérations politiques ont dû pré<< valoir dans cette cause sur les règles << de l'ordre judiciaire; c'est qu'on a << reconnu qu'il ne fallait pas s'attacher << servilement à l'application de la loi, << mais chercher la mesure qui parais<< sait la plus utile au peuple. La mort « de Louis ne nous présenterait aucun « de ces avantages; la prolongation << de son existence peut au contraire <« nous servir il y aurait de l'impru« dence à se dessaisir d'un otage qui << doit contenir les ennemis intérieurs a et extérieurs. D'après ces considé«<rations, j'estime que la Convention « nationale doit décréter que Louis a « encouru les peines établies contre les « conspirateurs par le Code pénal; « qu'elle doit suspendre l'exécution du « décret jusqu'à la cessation des hos<< tilités, époque à laquelle il sera défi«nitivement prononcé par la Conven«<tion, ou par le Corps législatif, sur « le sort de Louis qui demeurera jus« qu'alors en état de détention; et, << néanmoins, en cas d'invasion du ter« ritoire français par les ennemis de « la république, le décret sera mis à « exécution.» Devenu membre du co

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mité de salut public, au mois de mars 1793, il dénonça Dumouriez qu'il avait défendu quelque temps auparavant, afin d'éloigner les soupçons de complicité que cette défense pouvait faire planer sur lui, après la défection du vainqueur de Jemmapes, et annonça l'arrestation de plusieurs des complices du général. Le 14 mai, il s'opposa à ce que chaque député fût tenu de justifier l'état et l'origine de sa fortune. A la journée du 31 mai, comme à celle du 2 juin, Cambacérès, forcé de sortir de sa circonspection et de sa neutralité, vota avec la majorité en faveur de la proscription de la minorité. Quelques jours après, dans la discussion sur l'état des enfants naturels, il développa des considérations d'un ordre supérieur et s'éleva à une véritable éloquence. Le 16 juin, il demanda l'établissement des jurés en matière civile. Au mois d'octobre suivant, il exposa son premier projet de Code civil, devint président de la Convention, et continua de s'occuper de matières législatives dans les comités jusqu'au 9 thermidor. Le 9 octobre 1794, il rédigea et fit adopter une adresse au peuple français, que l'on peut regarder comme le premier manifeste de ces hommes neutres, devenus puissants après la chute de la Gironde et de la Montagne, et qui inventèrent ce système de bascule qui fut si nuisible au développement de la révolution. Cambacérès s'opposa au rapport des lois révolutionnaires, notamment de celle du 17 septembre, demandé par la section du Panthéon; présenta quelque temps après un nouveau projet de Code civil, et fit passer à l'ordre du jour, en janvier 1795, sur la mise en liberté des membres de la famille royale, détenus au Temple. Appelé dans le sein de la commission chargée de préparer les lois organiques de la constitution de 1793, il en modifia l'application et les conséquences, selon les nouvelles idées dominantes, et proposa de substituer la peine du bannissement à celle de la déportation, prononcée contre les prêtres perturbateurs. Cependant, il ne put échapper,

après les événements du 13 vendémiaire, à l'accusation de royalisme qu'il repoussa avec une grande véhé mence, mais dont il ne se lava jamais complétement. Entré au Conseil des Cinq-Cents avec les deux tiers des conventionnels, il y développa de nouveau les bases d'un Code civil, fit créer une commission chargée d'examiner les actes du Directoire, lorsqu'ils porteraient atteinte au pouvoir législatif, fut porté à la présidence, le 22 octobre 1796, et sortit de l'assemblée le 20 mai suivant. Réélu, en 1798, par le corps électoral parisien, séant à l'Oratoire, sa nomination fut de celles que le Directoire annula par le coup d'État du 22 floréal. La journée du 30 prairial, dans laquelle la majorité républicaine du Corps législatif recomposa le gouvernement dictatorial, porta Cambacérès au ministère de la justice, ce qui le mit dans une position favorable pour prêter main forte à la conspiration du 18 brumaire, contre ceux dont il avait surpris la confiance. Bonaparte en fit son collègue au consulat, dès qu'il put se débarrasser de Sieyès, et lui conféra ensuite, sous l'empire, le titre d'archichancelier et de prince. Cambacérès prit une grande part à la confection du Code civil, présida souvent le sénat, montra, dit-on, en 1813, à l'occasion de la tentative audacieuse du général Mallet, un peu plus de calme et de fermeté que certains autres grands fonctionnaires; détermina, en 1814, l'impératrice régente à se retirer au delà de la Loire; l'y suivit lui-même, et envoya néanmoins, dès le 9 avril, son adhésion aux actes du sénat qui excluaient Napoléon du trône, et vécut ensuite dans la retraite jusqu'au 20 mars 1815. Ayant repris, à cette époque, le titre et les fonctions d'archichancelier, il devint membre de la chambre des pairs, qu'il présida même plusieurs fois; mais le second retour des Bourbons le força de sortir de France, comme régicide, et de se réfugier en Belgique. Il y resta jusqu'en 1818, et fut alors rappelé par le ministre Decazes, qui lui fit obtenir, de la munificence de Louis XVIII, le

titre de duc. Aux élections de 1820; Cambacérès se montra reconnaissant : il vota avec les fidèles amis de la monarchie. Il mourut en 1824. Savant jurisconsulte, politique délié, Cambacérès a mérité plus que personne cette qualification d'équivoque, appliquée par Robespierre à un des membres du comité de salut public. C'est un des acteurs de la révolution française qu'il est le plus difficile de juger, et cependant il en est peu qui se soient aussi constamment soutenus aux affaires et qui aient occupé, auprès de Napoléon, une plus haute place. S'appuyant tour à tour sur tous les partis, ne s'avancant jamais que lorsqu'il ne pouvait pas faire autrement, mêlé à toutes les entreprises qui ont changé les formes du gouvernement, mais n'y coopérant que d'une manière indirecte, il dut sa plus grande élévation à l'assistance qu'il prêta à Napoléon, sinon pour devenir consul, du moins pour prendre la couronne impériale. Comprenant qu'il ne pouvait rien par lui-même, et qu'il y aurait de la folie à vouloir lutter contre la puissance, il consentit facilement à se démettre de la dignité consulaire pour devenir le premier conseiller du nouveau monarque. Il donna à Napoléon plus d'un bon conseil, que ce prince eut le tort de ne pas suivre; mais, par ses goûts aristocratiques et rétrogrades, il contribua beaucoup à égarer la politique impériale dans la route où elle s'est perdue. Napoléon lui-même, dans ses Mémoires, le représente comme le partisan des vieilles institutions. Qui aurait cru cela de l'homme qui joignit sa voix à celle de Danton pour demander l'établissement du tribunal révolutionnaire? Il a publié : Projet du Code civil et discours préliminaire, 1794, nouvelle édition, 1796, in-8°. Ersch lui attribue encore : Constitution de la république française, avec les lois y relatives, précédées et suivies de tables chronologiques et alphabétiques, 1798, 5 vol. in-12 (ouvrage composé en société avec Oudot, conventionnel).

CAMBACÉRÈS (le baron), neveu des

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