Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

de), né en 1752, à Grenade, département de la Haute-Garonne, entra, à l'âge de quinze ans, dans les dragons de Jarnac, et y obtint, en peu de temps, une compagnie. Nommé député de la noblesse du bailliage de Rivière-Verdun aux états généraux, il prit le parti de la cour, mais avec une sorte de modération, et ne fut avoué, malgré ses talents, ni par les nobles ni par le peuple. Il fit partie de la commission chargée d'opérer la réunion des trois ordres, s'opposa à la fusion, et quand il la vit décidée, il quitta l'Assemblée, et partit pour le Languedoc; mais il fut arrêté à Caussade, près de Montauban. Il écrivit alors pour demander sa mise en liberté, à l'Assemblée nationale, qui fit droit à sa demande, et lui ordonna de revenir à son poste. Cazalès obéit; mais, fidèle à ses principes, il combattit successivement le serment des prêtres et la constitution civile du clergé; attaqua le projet d'ôter au roi le droit de paix et de guerre, et de l'obliger à ne pas s'éloigner du lieu des séances de l'assemblée. Il appuya la proposition de soumettre à la sanction royale le décret qui adoptait les articles déjà réglés de la constitution, et en particulier la déclaration des droits de l'homme; enfin il demanda le renouvellement de l'Assemblée pour l'adoption de la constitution. Il défendit successivement les parlements de Rennes et de Bordeaux accusés de résistance aux décrets de l'Assemblée; vota constamment contre l'adoption des principes et des projets démocratiques; demanda la mise en liberté des prisonniers d'Orange, et s'opposa à ce que le prince de Condé fût déclaré traître à la patrie. L'expression de ses regrets monarchiques dans le discours qu'il prononça pour la défense de Bouillé, excita de vifs murmures. Il causa le même mécontentement, en demandant, à l'occasion des troubles de Nîmes, au commencement de 1791, la répression des perturbateurs des différents partis, et en menaçant l'Assemblée de l'animadversion des amis de la monarchie, si elle n'ajour

nait pas le projet de décret sur la résidence de la famille royale. Opposé à la souveraineté du peuple, il ne put obtenir la parole lorsque, le 19 avril de la même année, il voulut blâmer l'opposition que le peuple mettait au voyage de Saint-Cloud, dont le motif avait cessé d'être un secret. Le 19 mai suivant, il vota, avec le côté gauche, pour l'éligibilité immédiate des membres de l'Assemblée, s'opposa, le 10 juin, au licenciement de l'armée, et à la formule du serment de fidélité à la nation, à la loi et au roi. Après le voyage de Varennes, il voulut passer à l'étranger; mais il fut de nouveau arrêté par le peuple, et ne dut qu'à l'intervention de plusieurs de ses collègues, envoyés pour le ramener, de n'être pas victime de la fureur populaire. Peu de temps après, il offrit de nouveau sa démission, qui fut enfin acceptée. Il partit ensuite pour Bruxelles, et se rendit de là à Coblentz, d'où il fut expulsé par ordre des princes: triste récompense de son dévouement. Il revint alors à Paris; mais il quitta de nouveau la France après le 10 août 1792, et se rendit encore à l'armée de Condé, où une nouvelle humiliation l'attendait. Les gentilshommes, pleins d'enthousiasme et d'humeur belliqueuse, ne voulurent pas associer à leurs triomphes futurs un homme qui avait combattu pas à pas, avec toute la puissance de sa logique, mais trop tièdement selon eux, les principes populaires dont ils espéraient triompher à la première campagne. Il se réfugia alors en Italie, de là en Espagne, et enfin en Angleterre, d'où il ne revint en France qu'après le 18 brumaire. Il y mourut le 24 novembre 1805.

CAZES (Pierre-Jacques), l'un des grands peintres du dix-huitième siècle, est né à Paris, en 1676. Il commença à étudier la peinture sous Houasse, mais il fut réellement l'élève de Bon Boullongne l'aîné. Il obtint, en 1699, le premier grand prix de peinture, et fut reçu académicien, en 1704, à son retour d'Italie. Son tableau de réception représentait le

Combat d'Hercule et d'Achélous. Cazes resta dans la grande tradition de l'école française; son style convenait surtout à des tableaux d'histoire religieuse; aussi consacra-t-il son talent à décorer les églises de Paris d'un assez grand nombre de tableaux. Sa composition est grande, son dessin correct, et sa couleur toujours vraie et harmonieuse; on peut lui reprocher cependant de n'être pas assez varié, de reproduire trop souvent certains effets et certains types. Mais ces défauts sont compensés par de belles qualités, et c'est avec raison qu'on l'a mis au nombre de nos peintres les plus distingués. Il remplit, depuis 1710, les fonctions de professeur à l'Académie, dont il fut nommé recteur en 1743, directeur en 1744, et enfin chancelier en 1746.

On voyait dans les églises de Paris un grand nombre de tableaux de cet artiste. Les principaux étaient: 1° à Notre-Dame, l'Hémorrhoïsse; 2° à Saint-Jacques la Boucherie, une Sainte Catherine et un Saint Jacques; 3° à la chapelle de Sainte-Marie Egyptienne, Sainte Marie dans le désert; Saint Nicolas; la Vierge et l'enfant Jésus entourés d'anges; 4° à Saint-Martin des Champs, le Centenier, l'Annonciation; 5o à Saint-Gervais, la Multiplication des pains; 6o au petit SaintAntoine, Adoration des mages; 7° à Saint-Germain des Prés, Saint Vincent et l'évéque Valère jugés devant Dacien; Saint Vincent et Valère trainés en prison; Saint Vincent préchant devant l'évêque Valère ; Saint Vincent ordonné diacre par Valère; une Descente de Croix; le Sacre de saint Germain ; Saint Germain présentant à Childebert le plan de l'Abbaye; Clotaire guéri par saint Germain; la Mort de saint Germain; Saint Pierre guérissant un boiteux à la porte du Temple; la Résurrection de Tabithe; 8° à l'hôpital de la Charité, le Martyre de saint Pierre et saint Paul; 9° à Saint-Antoine de Versailles, une Adoration des mages.

Cet artiste ne fut pas seulement apprécié en France; ses œuvres étaient

également recherchées en Allemagne. Voici ce qu'on lit à son sujet dans l'Examen critique des diverses écoles de peinture, par le marquis d'Argens: «Cazes avait un dessin correct et gracieux, un pinceau large, et peutêtre ne risquerait-on rien en soutenant qu'il n'y en a jamais eu de plus beau, si l'on en excepte celui du Corrége. Sa couleur était brillante et d'une fraîcheur admirable: c'est ce qu'on peut voir dans un grand nombre de tableaux qui sont dans les églises de Paris, surtout dans celui de l'hémor rhoïsse qui est à Notre-Dame, et dans deux qui sont dans la nef de l'église de Saint-Germain des Prés, dont l'un représente saint Pierre qui guérit le boiteux, à la porte du Temple, et l'autre Tabithe ressuscitée par cet apóire. Ce dernier tableau est si beau qu'il suffirait pour mener lui seul son auteur à l'immortalité. La composition, le dessin, la couleur, le pinceau, tout s'y trouve dans un degré supérieur.

«Cazes faisait quelquefois les doigts des mains trop longs, pour leur donner plus de gråce, et il ne les caracté risait pas assez, en sorte que, craignant de rendre les doigts trop durs, il arrivait quelquefois qu'ils étaient peints d'une manière un peu lâche; c'est ce qu'on peut voir dans trois tableaux qui sont dans les salons de Sans Souci le premier représente l'Enlèvement d'Europe, le second la Toilette de Vénus, le troisième Bacchus et Ariane. Il y a dans tous ces tableaux une harmonie de couleur brillante, une composition gracieuse, et des enfants qui sont peints d'une mollesse et d'une grâce digne du Corrége. Mais de tous les tableaux de Cazes le plus beau qu'ait le roi de Prusse, c'est celui de la Naissance de Vénus. Cet ouvrage se trouve dans le château de Potsdam. Il y a encore, dans le palais de Charlottenbourg, trois tableaux de Cazes: l'un represente Jésus-Christ appelant les enfants auprès de lui, l'autre une Cene, peinte dans un goût admirable, soit par la couleur, soit par la mollesse du pinceau, soit par le clair-obscur qui

règne dans ce tableau, dont tout le jour vient par une lampe qui pend au plancher de la salle où se fait la cène. Le troisième tableau, qui est assez grand, et dont les figures sont presque de petite nature, représente le Jugement de Páris. »

Parmi les élèves de Cazes on doit citer Chardin, Parrocel fils, et le Suédois Lundberg.

CAZILLAC, ancienne baronnie du Quercy, à seize kilomètres de Brives. Cette baronnie a donné son nom à une illustre famille qui la posséda pendant cinq cents ans, et s'éteignit en 1679. Depuis, elle fut vendue au duc de Bouillon, dont les héritiers la cédèrent, en 1738, au domaine de la couronne, d'où elle passa, dix ans après, à la famille Sahuguet-Damarzit.

CAZOTTE (Jacques), né à Dijon, en 1720, entra d'abord dans l'administration de la marine et parvint, en 1747, au grade de commissaire. Il passa ensuite à la Martinique en qualité de contrôleur des îles du Vent. Il avait toujours eu du goût pour la poésie; la connaissance qu'il avait faite à Paris des littérateurs les plus remarquables de cette époque, avait encore augmenté son amour pour les lettres. A la Martinique, il partagea son temps entre les devoirs de sa place et la société de quelques hommes instruits, entre autres du fameux jésuite Lavalette. Après quelques années de séjour dans cette colonie, il obtint un congé, et revint à Paris, où il trouva une Dijonnaise, son amie dès l'enfance, madame Poissonnier, qui était nourrice du duc de Bourgogne. Cette dame lui demanda des chansons pour endormir le roval enfant; Cazotte composa à cet effet la fameuse romance Tout au beau milieu des Ardennes, et cette autre, Commère, il faut chauffer le lit. Les éloges que lui attirèrent ces premiers essais lui firent penser qu'il pourrait réussir dans des ouvrages plus importants. Il repartit pour l'Amérique, et pendant toute la traversée ne songea qu'à s'essayer dans un genre de littérature auquel il n'avait

il

pas songé jusque-là. A son arrivée, il mit la main à l'œuvre, et composa Ollivier. Lorsque les Anglais attaquèrent le fort Saint-Pierre, en 1759, Cazotte contribua, par son zèle et son activité, à rendre leur attaque inutile. Mais le climat ayant affaibli sa santé, il demanda un nouveau congé et arriva en France au moment où son frère, qui l'avait nommé son héritier, venait de mourir. Cette circonstance lui fit demander sa retraite, qui lui fut accordée avec le titre de commissaire général de la marine. Il avait cédé au P. de Lavalette tout ce qu'il possédait à la Martinique, et en avait reçu en payement des lettres de change sur la compagnie des jésuites. Ceux-ci refusèrent de payer, et les traites furent protestées. Cazotte était menacé de perdre cinquante mille écus ; c'était presque toute sa fortune; il se vit contraint de plaider contre ses anciens maîtres, et ce procès fut l'origine de tous ceux qui sont venus fondre ensuite sur la société. Lorsque la révolution éclata, Cazotte s'en montra l'adversaire; plusieurs lettres écrites par lui à Ponteau, secrétaire de la liste civile, et où ses sentiments hostiles à la révolution se manifestaient clairement, furent saisies après la journée du 10 août 1792 dans les bureaux de l'intendant Laporte ; il fut arrêté à Pierry, avec sa fille Elisabeth, qui lui avait servi de secrétaire, et tous deux furent conduits à Paris et enfermés dans les prisons de l'Abbaye. Il allait être massacré dans les journées de septembre, lorsque l'héroïque Élisabeth se précipita entre lui et ceux qui allaient le frapper, et s'écria, en lui faisant un rempart de son corps: « Vous n'arriverez au «< cœur de mon père qu'après avoir percé le mien.» Ce noble dévouement désarma les exécuteurs des vengeances populaires; Cazotte et sa fille furent portés en triomphe jusque dans leur maison. Mais ils n'y restèrent pas longtemps. Cazotte fut arrêté une seconde fois, et traduit devant le tribunal qui devait con

[ocr errors]

T. IV. 22o Livraison. (Dict. Encyclop., etc.)

22

naître de tout ce qui avait rapport aux crimes du 10 août. Il ne nia pas ses relations avec les contre-révolutionnaires, et condamné à mort, il fut exécuté le 25 septembre 1792. Ses ouvrages ont été réunis sous le titre d'OEuvres morales et badines, Paris, 1776, 2 vol. in-8°, et sous celui d'OEuvres badines et morales, historiques et philosophiques, 4 vol. in-8°, Paris, 1816-1817.

CÉCILE (A. M.), littérateur, né en France, vers 1770, a composé Geneviève de Brabant, tragédie en trois actes, jouée avec quelque succès en 1797, et imprimée in-8°; Tableau historique, littéraire et politique de l'an vi de la république française, Paris, an VII, in-8°; le Tasse, tragé die en cinq actes et en vers. Le peu de succès de cette dernière pièce dérangea le cerveau de l'auteur, qu'on fut obligé d'enfermer à Charenton, où il mourut en 1804.

CEILLIER (dom Remi), savant bénédictin, naquit en 1688, à Bar-leDuc, et mourut en 1761, après avoir été président de la congrégation de Saint-Vannes et de Saint-Hydulphe. On a de lui, Apologie de la morale des Pères, Paris, 1718, in-4°, et une Histoire générale des auteurs sacrés et ecclésiastiques, Paris, 1729-1763, 23 vol. in-4°.

CEINTURE. La ceinture, dont nos ancêtres ont emprunté l'usage aux Romains, était, avant l'établissement des Francs dans la Gaule, et dans les premiers temps de leur monarchie, une distinction que l'on accordait à la naissance et au mérite, dont on pouvait être dépouillé pour cause d'indignité, et qui investissait de certains priviléges. La ceinture militaire dont on revêtait un jeune homme d'extraction noble, était, avec le baudrier, le signe de son admission dans les rangs de l'armée, lui conférait le titre de soldat, et faisait partie de ce qu'alors on appelait les honneurs. On y suspendait ses armes, et même son bouclier. La ceinture étant ensuite devenue commune à toutes les classes de la société, cessa d'être une

distinction, et ne fut plus qu'une parure, que chacun enjoliva à son gré. Les hommes riches la surchargèrent d'ornements. Dès le septième siècle, saint Éloi, argentier du roi Dagobert, en portait une couverte d'or et de pierreries. On y pendait l'aumônière, qui contenait la menue monnaie que l'on distribuait aux mendiants, et dans laquelle, au rapport de Guillaume de Nangis, le roi saint Louis tenait enfermée dans une boursette d'ivoire la chaîne de fer à cinq branches avec laquelle il se faisait fustiger par son confesseur, quand il avait terminé l'aveu de ses fautes. C'était par la ceinture que l'on prenait les malfaiteurs pour les conduire devant le juge. Quand on conférait à un gentilhomme l'ordre de chevalerie, on lui ceignait les reins d'une ceinture blanche, en signe de la pureté de corps dans laquelle il devait toujours se maintenir. Outre cela, quand les chevaliers avaient quitté leurs armures de fer et revêtu leurs habits de ville, pour prendre part aux banquets qui suivaient toujours les tournois, ils assujettissaient autour d'eux leurs robes traînantes, au moyen d'une riche ceinture."

Charles VI, en 1420, défendit aux femmes qui se livraient à une prostitution avérée et publique de porter des ceintures ornées d'or et de broderies. En vertu de cette prohibition, plusieurs fois renouvelée depuis, les agents de l'autorité saisissaient et vendaient au profit du roi les ceintures de cette espèce dont ces femmes se paraient au mépris de l'ordonnance. Elles s'obstinèrent pourtant, et les infractions devinrent si fréquentes, que l'autorité se lassa de les punir, et qu'elles restèrent en possession de leurs ceintures. Alors les femmes bonnêtes abandonnèrent, en disant, pour se consoler : « Bonne renommée vaut mieux que ceinture dorée, » un ornement que celles qui l'avaient si vivement défendu quittèrent d'elles-mêmes, quand on cessa de le leur disputer.

Dans le temps où l'usage en etait énéral, l'abandon de la ceinture était

un signe de dégradation, de détresse, ou de renonciation à certains droits. Les débiteurs insolvables et les banqueroutiers étaient forcés de quitter la leur; et quand Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, fut mort l'an 1404, en laissant une succession fort obé rée, sa veuve déposa la sienne avec ses clefs sur le tombeau du défunt, pour indiquer par là qu'elle renonçait à la communauté de biens. Lorsqu'on cessa de porter des habillements fongs et amples, les personnes du monde quittèrent la ceinture. Néanmoins, les magistrats et les ecclésiastiques la conservèrent, et les religieux de certains ordres gardèrent jusqu'à la fin la corde grossière qui leur en tenait lieu. Aux seizième et dix-septième siècles, on reprit la ceinture; mais on la remplaça, sous Louis XIV, par l'écharpe, qui devint une décoration attachée à de hauts grades militaires. La ceinture prit alors le nom de ceinturon, et l'on ne s'en servit plus que pour porter l'épée. Pendant la révolution, les représentants du peuple, plus tard les membres du Directoire, et après eux les consuls, portèrent, ainsi que plusieurs fonctionnaires, la ceinture, comme insigne de la dignité dont ils étaient revêtus. Aujourd'hui, les membres des cours et tribunaux, les officiers généraux, les préfets, sous-préfets, conseillers de préfecture, maires, adjoints, commissaires de police, etc., portent la ceinture quand ils figurent dans les cérémonies publiques, ou lorsqu'ils sont dans l'exercice de leurs fonctions; mais ce n'est pour eux qu'un signe de reconnaissance, et cet ornement ne leur confère aucun autre droit que ceux qui résultent de leurs grades ou de leur position dans la hiérarchie administrative. Cette ceinture n'est pas pour tous la même celle des magistrats consiste en un large ruban noir, avec deux bouts tombants et garnis d'un effilé; celle des fonctionnaires de l'ordre administratif est une large bande d'étoffe de soie aux couleurs nationales.

[blocks in formation]

cessant d'être l'attribut caractéristique d'une fonction et de ce que l'on appelait un honneur, pour devenir un ornement commun à toutes les classes de la société, donna naissance à la profession des ceinturiers. La communauté formée à Paris par ces artisans était fort ancienne, et avait déjà des statuts à l'avénement de Louis IX. Par lettres patentes de mars 1263, ce prince leur accorda une place à la Halle, pour y vendre comme les autres fabricants et marchands. Charles le Bel confirma, en 1320, leur règlement, dont Hugues Aubriot, prévôt de Paris, changea, la même année, plusieurs articles importants. Mais en 1475, Jacques d'Estouteville, aussi prévôt de Paris, révoqua ces changements, et replaça les ceinturiers sous leurs anciens statuts. Ces artisans les gardèrent pendant trois quarts de siècle, après quoi ces statuts furent modifiés à l'occasion que voici : les ceinturiers d'étain, ainsi nommés des clous d'étain dont ils ornaient les ceintures de cuir, étant devenus assez nombreux, et ayant demandé à faire une corporation à part, les faiseurs de demi-ceints, ou ceintures à pendants que portaient alors les femmes des artisans et les paysannes, unis aux courroyeurs ceinturiers, s'opposèrent à cette prétention, et de longues discussions s'ensuivirent. Enfin, Henri II, pour les mettre d'accord, les réunit tous sous la même bannière, par lettres patentes du mois de mars 1551, et n'en forma qu'un seul corps de métier, auquel il donna de nouveaux statuts. La profession des ceinturiers, qui serait libre aujourd'hui, n'existe plus en tant que profession séparée.

CÉLESTINS, ordre religieux fondé, en 1254, par Pierre de Mourron, depuis pape, sous le nom de Célestin V. Cette communauté, qui fut confirmée, en 1274, au concile de Lyon, avait été, dix ans auparavant, incorporée à l'ordre de Saint-Benoît par le pape Urbain IV.

Les célestins furent attirés en France, en 1300, par Philippe le Bel, qui leur

« ZurückWeiter »