fauteuil de la présidence, et, la marotte en main, dirigea les toasts et les chants de ce peuple folâtre de beaux esprits, qui s'était volontairement placé sous sa tutelle. On devait croire que des réunions où étaient amenés, par le plaisir et pour le plaisir, des hommes de même profession, de mêmes goûts, et qui s'estimaient entre eux, ne cesseraient jamais de se renouveler. Il en fut autrement. Des rivalités, des jalousies, nées hors du lieu où la folie tenait ses assises, firent naître la division parmi les membres de la société, et ils se séparèrent vers 1814. Peut-être y eut-il du patriotisme dans leur détermination: car alors le temps de gaieté était passé. Plusieurs d'entre eux, lorsque l'horizon se fut un peu éclairci, se rapprochèrent cependant, et fondèrent, sous le nom de Soupers de Momus, une société nouvelle qui publia quelques volumes, mais fort inférieurs, pour l'ensemble, à ceux du Caveau, soit parce que, pour les former, il avait fallu y admettre des talents du second ordre, c'est-à-dire, des médiocrités, soit parce que les deux sociétés précédentes avaient épuisé tous les sujets de chansons. Quoi qu'il en soit, les Soupers de Momus cessèrent, après une existence assez courte et assez obscure. Aujourd'hui que les préoccupations politiques et le désir de faire ce que l'on appelle son chemin absorbent tous les esprits, nous n'avons plus de sociétés semblables. Pour qu'il s'en reconstitue, il faut qu'il s'opère dans les idées et les désirs une modification que rien n'annonce encore, et qui sera lente à se faire, si toutefois elle doit se faire un jour. CAVEIRAC (Jean Novi de), savant ecclésiastique, né à Nîmes en 1713, mort en 1782, a publié, à l'époque où s'agitait la question de la tolérance à accorder aux protestants, les ouvrages suivants: La Vérité vengée, 1756, in-12; Mémoire politico-critique, etc., 1757, in-8°; Apologie de Louis XIV et de son conseil sur la révocation de l'édit de Nantes, avec une dissertation sur la Saint-Barthélemi, 1758, in-8°. Dans cette dissertation, qui a fait beaucoup de bruit, et qu'on peut mettre en regard de l'apologie de Gabriel Naudé (voy. l'article SAINT-BARTHELEMI), l'abbé de Caveirac prétend que la religion n'eut aucune part aux massacres; que ce fut une affaire de proscription; qu'elle ne fut pas préméditée; qu'elle ne concernait que Paris; que l'amiral de Coligni était un homme sans probité, un conspirateur dangereux, dont il était devenu nécessaire de prévenir les desseins; enfin, que la proscription atteignit à peine deux mille individus dans toute l'étendue de la France. Quant à la révocation de l'édit de Nantes, l'auteur s'efforce de prouver que cette mesure ne portait aucun préjudice à l'État; que la religion catholique et la religion réformée ne pouvaient subsister ensemble dans un Etat monarchique sans en troubler le repos. L'abbé Caveirac prit ensuite la défense des jésuites dans un écrit intitulé Appel à la raison, des écrits publiés contre les jésuites de France, Bruxelles (Paris), 1762, 2 vol. in-12. Cet ouvrage provoqua la mise en jugement de l'auteur, qui fut condamné par contumace, au tribunal du Châtelet, en 1764, à être mis au carcan et banni à perpétuité. L'abbe Caveirac chercha un refuge en Italie, et rentra en France après la disgrâce du ministre Choiseul et la dissolution du parlement. Cet écrivain n'ayant mis son nom à aucun de ses ouvrages, on lui en a attribué plusieurs auxquels il fut étranger. CAVENTOU (Joseph-Bien-Aimé), pharmacien et chimiste habile, né à Saint-Omer en 1795, s'est fait une réputation méritée par ses nombreux travaux. Associé avec M. Pelletier, il a fait connaître un grand nombre de corps nouveaux, tels que la strychnine, la brucine, la chlorophile, la quinine, la cinchonine, etc. Il s'est livre seul à des travaux fort intéressants, parmi les quels on peut citer son travail sur l'eau de Seltz, l'analyse de la rhubarbe, ses Recherches sur l'amidon, etc. appelés aussi basaniers, étaient des fabricants de chaussures, qui ne mettaient en œuvre que la basane, différant en cela des cordonniers qui pouvaient travailler en basane et en cordouan, c'est-à-dire, en peaux tannées et corroyées. Ces artisans habitaient en grand nombre, à Paris, les environs de Sainte-Opportune, et notamment une rue qui, selon l'abbé Lebeuf, est aujourd'hui celle de l'Aiguillerie. Lorsque Étienne Boileau recueillit, en 1260, les statuts des corporations de Paris, le métier de Cavetonnier s'achetait de Pierre de Vilebéon, seigneur de Bagneaux, chambellan, et du comte d'Eu, chambrier, à qui le roi avait donné le produit de la vente des maîtrises de cette profession et de celle des cordonniers. Le prix était de seize sous, dont dix pour le chambellan, et six pour le chambrier. Voici sous quel régime fut alors placé ce métier. Le cavetonnier ne pouvait faire que des souliers légers, appelés, petits solers, et plus petits que ceux que faisaient les cordonniers. Il lui était défendu de travailler le dimanche; et, le samedi, il devait quitter l'ouvrage au dernier coup des vêpres sonné à Sainte-Opportune. S'il violait cette prescription, les souliers par lui confectionnés en fraude devaient être saisis et brûlés. Il pouvait avoir autant d'apprentis qu'il voulait, était maître de régler les conditions de leur apprentissage, et devait, par an, trois deniers pour les hueses (les bottines) du roi, payables le dernier jour de la semaine peneuse (la semaine sainte), entre les mains du maître des cordonniers. Moyennant une redevance annuelle de trois deniers au profit du roi, payable le même jour, il était quitte et franc de tout droit sur ce qu'il achetait et vendait dans Paris, de matières premières ou de marchandises fabriquées se rattachant à sa profession, sauf aux foires de Saint-Ladre et de Saint-Germain des Prés, où il était tenu de payer pour droit de place deux deniers par douzaine de souliers qu'il vendait. La veuve du çavetonnier, en acquittant les redevances ordinaires, héritait du métier de son mari, et pouvait l'exercer librement tant qu'elle restait en viduité; mais si elle se remariait à un homme d'un autre état, ce second époux ne pouvait exercer la profession du premier sans acheter lui-même la maîtrise. Le çavetonnier pouvait devenir cordonnier, en payant ce que payait celui-ci. Alors il lui était permis de travailler en cordouan aussi bien qu'en basane, sans toutefois mêler ces deux espèces de cuir dans ses ouvrages. Si seulement il bordait en basane un soulier de cordouan, le soulier était saisi et brûlé, et lui amendé de douze deniers au profit du maître des cordonniers. Mais il était autorisé à faire entrer du cordouan dans des souliers de basane, parce qu'il est toujours permis à un artisan de faire de meilleur ouvrage. Le çavetonnier qui avait atteint soixante ans était exempt du guet, mais il devait la taille et toutes les redevances que les autres bourgeois avaient coutume de payer au roi. Tel fut le règlement qu'établit Étienne Boileau. Le 30 janvier 1350, le roi Jean, dans une ordonnance qu'il publia pour la police du royaume, défendit aux çavetonniers, qu'il appelle faiseurs de souliers de basane, « de mettre en œuvre << ne faire souliers de mouton ou de « brebis, ou de chien tanné, ne les vendre, mais tant seulement de ba«sane d'Auvergne et de Provence. Et qui fera le contraire, ajoute l'ordon«nance, perdra la marchandise, et << sera privé du mestier, et amen«< dera de dix sols pour chacune fois α qu'il fera le contraire, et celui qui « l'accusera aura le quart. Et seront « visitez lesdits basaniers par cer<< taines personnes qui seront à ce or« donnez. » Il faut croire que la privation du métier dont il est question ici, comme faisant partie de la peine, n'était que temporaire, autrement ces mots : « chacune fois qu'il fera le con traire,» seraient superflus. Ces artisans partageaient la vente des petits souliers, ou souliers de basane, avec de petits marchands, pauvres et pi téables personnes, comme les appelle l'ordonnance qui les autorise à gagner leur vie dans ce commerce, lesquels avaient le droit d'en exposer aux yeux du public, en des places à eux désignées sous les piliers des Halles. Tel fut l'état des choses pendant un temps dont on ne peut fixer la durée; car, insensiblement, les cavetonniers et les cordonniers se confondirent et finirent par ne faire qu'un même métier. Il ne resta des premiers que les fabricants de pantoufles, qui étalaient leurs marchandises sous les galeries du Palais de justice, et qu'on vient d'en expulser. Aujourd'hui, les cordonniers travaillent à leur gré le cuir ou la basane, et le métier des çavetonniers, qui était distinct et séparé du leur, a cessé d'exister. CAVOIE (Louis d'Oger, marquis de), né en 1640, fut un des personnages les plus brillants de la cour de Louis XIV. Admirablement bien fait et d'une belle contenance, toujours recherché dans sa parure, aussi adroit que brave, il devint bientôt à la mode pour ses bonnes fortunes et ses aventures de duelliste. Cependant il ne tarda pas à faire un meilleur usage de sa rare intrépidité. En 1666, il prit du service comme volontaire dans l'armée navale des Hollandais contre l'Angleterre, et étonna Ruyter lui-même par le sangfroid avec lequel il alla couper les câbles de plusieurs chaloupes anglaises qui amenaient un brûlot droit sur le vaisseau amiral. Ce trait d'audace lui valut l'amitié de Turenne. Cavoie fit toutes les campagnes du règne de Louis XIV. Au passage du Rhin, il se signala par des prodiges de valeur; on le croyait au nombre des morts, lorsqu'on le vit tout à coup s'élancer à cheval dans le fleuve, arriver à la nage, et apporter la nouvelle du succès. Il épousa mademoiselle de Coëtogou, qui était amoureuse folle de lui, mais pour laquelle il ne manifestait que de l'indifférence. Pour le décider au mariage, il fallut que Louis XIV intervînt, et lui donnât la charge de grand maréchal des logis de sa maison. Cependant l'avancement n'ayant pas ré Cavoie était ami de Turenne et du maréchal de Luxembourg; il avait une haute réputation de loyauté et d'intégrité. Comme il protégeait les gens de lettres avec un peu d'affectation, et qu'il faisait grand bruit de sa liaison avec Racine, on l'accusait à la cour de prétentions littéraires. Louis XIV lui-même avait remarqué que Cavoie et Racine se promenaient toujours ensemble. Les voyant, un jour, passer sur la terrasse, il dit en souriant à ceux qui l'entouraient : « Cavoie croit « devenir bel-esprit, et Racine se croira << bientôt un fin courtisan. » Cavoie mourut en 1716, à l'âge de soixante et treize ans. CAYENNE, nom qui sert à la fois à désigner l'une des rivières de la Guyane française, une grande partie du territoire de cette colonie, et la petite ville qui en est la capitale. (Voyez GUYANE FRANÇAISE.) CAYET (Pierre-Victor-Palma) naquit, en 1525, à Montrichard, en Touraine. Élève et ami de Ramus, il embrassa avec lui la réforme; et, après avoir étudié la théologie à Genève, il fut nommé pasteur dans un village du Poitou. Catherine de Bourbon en fit son prédicateur, et l'amena à Paris lors de l'entrée de Henri IV. Mais là, le cardinal Duperron, par ses conseils, par ses promesses, par une argumentation victorieuse peut-être, arracha à Cayet l'engagement de rentrer dans le sein de l'Eglise catholique. Les calvinistes, qui se doutaient du dessein de Cayet, le citèrent à comparaître dans un synode, pour y répondre à diverses inculpations. Cayet ne parut pas, et fut déposé. Cet événement le décida tout à fait, et il fit son abjuration le 9 novembre 1595. L'année suivante, il fut nommé professeur d'hé breu au collège de Navarre. En 1600, il fut ordonné prêtre, et mourut en 1610, à l'âge de quatre-vingt-cinq ans. La mémoire de Cayet a subi de la part des protestants les plus rudes attaques: Bayle lui-même ne le ménage pas. Mais on sait combien l'esprit de secte est porté à l'injustice, et combien les partis sont prompts à jeter à la tête de leurs adversaires les accusations de corruption, de mauvaises mœurs, d'infamie. Des innombrables ouvrages de Cayet sur la théologie, l'histoire, la chronologie, etc., nous ne citerons que ses Mémoires et la réponse qu'il fit à un factum du ministre Dumoulin. Le titre seul de ce dernier livre prouve abondamment que Cayet n'était guère plus courtois à l'égard de ses ennemis que ceux-ci ne l'étaient envers lui; car il est ainsi conçu : La fournaise et le four de réverbère pour eraporer les prétendues eaux de Siloe, et pour corroborer le purgatoire, contre les hérésies, calomnies, faussetés et cavillations ineptes du prétendu ministre Dumoulin, Paris, 1603, in-8° de 88 pages. CAYLUS, ville de l'ancien Quercy, aujourd'hui du département de Tarnet-Garonne, à quatre myriamètres huit kilomètres de Montauban. La population de cette ville est aujourd'hui de cinq mille trois cent dix-neuf habitants. CAYLUS (Anne-Claude-Philippe de Tubières, de Grimoard, de Pestels, de Lévi, comte de), né à Paris en 1692, suivit d'abord la carrière militaire, entra fort jeune dans les mousquetaires, fit, en 1711, la campagne de Catalogne à la tête d'un régiment de dragons, et se distingua, en 1713, au siége de Fribourg. A la paix de Rastadt, Voyagea en Italie, revint en France en 1715, quitta définitivement le service, et partit l'année suivante pour Constantinople, à la suite de l'ambassadeur de France. Il visita les ruines d'Ephèse et de Troie, l'Asie Mineure, la Syrie, la Grèce; et, sur les instances de sa mère, revint en France en 1717, au moment où il se disposait à pousser ses explorations classiques jusqu'en Égypte. Fixé dans sa patrie après avoir il fait encore quelques voyages en Allemagne, en Hollande et en Angleterre, il se livra entièrement à l'étude de l'antiquité et à la pratique des arts. Il entreprit un grand ouvrage sur les antiquités égyptiennes, grecques, étrusques, romaines et gauloises, fut reçu, en 1731, amateur honoraire à l'Académie de peinture, et, en 1742, associé libre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, et partagea ses travaux entre ces deux compagnies. « Si l'on peut reprocher au comte de Caylus, dit un judicieux critique, de n'avoir pas toujours rencontré la vérité, qu'il cherchait de bonne foi, de n'avoir pas toujours mis dans ses recherches toute la profondeur désirable, on ne peut lui refuser le mérite d'avoir été trèsutile aux arts, non-seulement par ses talents, mais encore par son rang et sa fortune, en multipliant, par son exemple, le nombre des amateurs de la haute société. » Ce savant archéologue, qui était aussi un littérateur agréable, a laissé un grand nombre d'ouvrages qui peuvent se diviser en trois classes ceux qui traitent spécialement de l'antiquité; ceux qui sont relatifs aux arts; enfin ceux où il s'occupe de littérature légère, tels que romans et facéties. Notre cadre ne nous permettant pas de donner la liste de toutes ses productions, nous nous bornerons à indiquer ici les plus remarquables. Recueil d'Antiquités égyptiennes, grecques, etc., Paris, 1752 et années suivantes, 7 volumes in-4°; Numismata aurea imperat. roman., sans date, in-4°, très-rare; Recueil de médailles du cabinet du roi, id., in-4°, très-rare; Recueil de peintures antiques, d'après les dessins coloriés de P. S. Bartoli, Paris, 1757, in - folio, en société avec Mariette, et tiré seulement à trente exemplaires. Parmi ses écrits sur les arts, on remarque les suivants : Tableaux tirés de l'Odyssée, de l'Iliade, de l'Eneide, avec des observations générales sur le costume, Paris, 1757, in-8°; Mémoire sur la peinture à l'encaustique, en société avec Majaut, 1755, in-8°; les Vies de Mignard et de Lemoine, dans le recueil des Vies des premiers peintres du roi, Paris, 1752, in-8°; la Vie d'E. Bouchardon, ibid., 1762, in-12. La plupart des romans et facéties du comte de Caylus ont été réunis sous le titre d'OEuvres badines du comte de Caylus, et publiés par Garnier, Paris, 1787, 12 vol. in-8°. Le comte de Caylus mourut à Paris en 1765, à l'âge de soixante et douze ans. Sa vie, qu'ont honorée une foule de traits touchants de générosité et de bienfaisance, avait été consacrée tout entière à l'étude et au travail. Il avait entrepris de faire graver les dessins exécutés par Mignard, sur l'ordre de Colbert, et représentant les monuments grecs et romains qui existent encore dans le midi de la France. Il a exécuté lui-même à l'eau-forte, avec beaucoup d'esprit et de goût, un grand nombre de sujets, parmi lesquels nous distinguerons une suite de deux cents pièces, d'après les plus beaux dessins du cabinet du roi; un recueil de têtes d'après Rubens et Van Dyck; de grandes estampes représentant les Fétes lupercales, d'après Bouchardon, etc. CAYLUS (Marthe-Marguerite de Villette, marquise de), née en 1673, mère du comte de Caylus, fut une des femmes les plus aimables de la cour pendant les dernières années du règne de Louis XIV. Nièce de madame de Maintenon, elle était née dans la religion protestante comme tous les d'Aubigné; sa tante voulut la forcer, encore tout enfant, à embrasser le catholicisme; et, pour parvenir à cette fin, elle employa d'autres moyens que ceux dont on se sert d'ordinaire: « Je pleurai beaucoup d'abord, dit madame de Caylus, mais je trouvai la messe du roi si belle que je consentis à me faire catholique, à condition que je l'entendrais tous les jours, et qu'on me garantirait du fouet.» Mariée à treize ans à M. de Caylus, menin de Monsieur, elle ne fut pas plutôt maîtresse d'elle-même que, fatiguée sans doute de la gêne qui régnait dans la société de madame de Maintenon, elle se lia avec madame la duchesse, l'une des filles naturelles du vieux roi, fameuse comme ses sœurs par un esprit de licence, qui, s'exerçant alors à la dérobée, devait bientôt s'asseoir sur le trône avec le régent. «Madame de Maintenon m'avertit du danger que je courais, dit-elle; mon goût l'emporta, je me livrai tout entière à madame la duchesse, et je m'en trouvai mal. » Ce peu de mots nous indique que la marquise de Caylus eut une jeunesse orageuse. Villeroi fut le plus connu de ses amants. C'est pour elle que Racine composa le prologue d'Esther; la Fare l'a célébrée dans de petits vers. Voltaire, qui aimait avant tout le goût français, dont il a donné de délicieux modèles, eut le premier l'idée de publier les spirituels et gracieux mémoires qu'elle a laissés sous le nom de Souvenirs, livre d'une lecture amusante, qui montre un coin alors peu connu de la cour du grand roi, devenu le vieux roi; le coin où la jeunesse et la volupté se liguaient en cachette contre l'étiquette et la dévotion. CAYOT (Augustin), sculpteur, naquit à Paris en 1667. Après avoir étudié la peinture à l'école de Jouvenet, il se livra à la sculpture, et entra dans l'atelier de le Hongre. Il obtint, deux années de suite, le grand prix de sculpture, en 1695 et en 1696, la première année, sur le sujet des Bergers montrant Rachel à Jacob; la seconde, sur celui de Joseph expliquant les songes de Pharaon. Après avoir séjourné en Italie le temps ordinaire, Cayot (*) revint à Paris et fut forcé d'y travailler pour Van Clève : il aida ce célèbre sculpteur pendant quatorze ans. Cependant son talent le fit recevoir à l'Académie en 1711, et, en 1720, il fut nommé adjoint à professeur. Il mouruten 1722. Cet artiste fut l'un de nos bons sculpteurs de second ordre. Les Deux anges du maître-autel de Notre-Dame de Paris sont de lui, ainsi qu'une Nymphe de Diane, aux Tuileries, et une Didon abandonnée, qui fut son morceau de réception à l'Académie. CAZALES (Jacques-Antoine-Marie (*) Les registres de l'Académie écrivent Caillot. |