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CAU

FRANCE.

ques-Antoine), orientaliste, né à Montdidier, le 24 juin 1759, vint jeune à Paris, où il apprit la langue arabe au collège de France, sous Cardonne et Deshauterayes; il obtint la chaire d'arabe, en 1783, après la retraite de ce dernier. En 1787, il succéda à son oncle Bejot, dans la place de garde des manuscrits orientaux de la bibliotheque du roi, et la conserva jusqu'à l'époque du 10 août 1792. Le ministre Rolland la lui ôta alors, et depuis, elle ne lui fut point rendue. Nommé membre de la troisième classe de l'Institut, en 1809, il fit partie de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, depuis le 21 mars 1816. Il a publie: 1° Expédition des Argonautes, ou la Conquête de la Toison d'or, poëme en quatre chants, par Apollonius de Rhodes, traduit, pour la première fois, du grec en français, Paris, 1796, in-8°; 2° Histoire de la Sicile sous la domination des Musulmans, par Howaïri, traduit de l'arabe en francais, Paris, 1802, in-8°; 3° Suite des Mille et une nuits, 2 vol. in-12; 4° Tables astronomiques d'El-Younis traduit de l'arabe, Paris, 1810, in-4°; 50 divers Mémoires, imprimés dans le recueil de l'Académie des inscriptions. On lui doit aussi des éditions soignées de quelques textes arabes, savoir : 1° les Cinquante séances de Hariri, Paris, 1818, in-4°; 2° les Fables de Lokman, ibid., 1818, in-4° : c'est la meilleure édition de ce fabuliste; 3° les Sept Moallakals, in-4°; 4° les Trols premiers chapitres du Coran, etc. M. Caussin est mort au mois de juillet 1836, professeur au collège de France. Une notice sur lui, composée par M. Daunou, a été lue dans la séance annuelle de l'Académie des inscriptions, le 25 septembre 1840.

CAUTERETS, bourg du département des Hautes-Pyrénées, devenu célèbre par les sources d'eaux thermales qui jaillissent de sa vallée. D'antiques constructions de bains trouvées à l'orient de Cauterets font croire que ces sources étaient connues et fréquentées des Romains. Ce qui est certain, c'est que le bourg doit sa naissance à une

CAU

corporation de cénobites bénédictins,
réunis à Saint-Savin par Charlemagne.
CAUTION ET CAUTIONNEMENT FÉO-
DAL. V. PLEIGE et PLEIgerie.
Les employés
CAUTIONNEMENT.
des fermes étaient assujettis, avant la
révolution, à des cautionnements que
divers arrêts du conseil des 30 avril
1750, 16 septembre 1760, 3 mars 1761,
26 décembre 1762, 8 mars 1771 et 17
février 1779, avaient soumis à diffé-
rentes règles. Toutes les dispositions
établies par ces arrêts devinrent sans
objet, lorsque les anciennes compa-
gnies de finance furent supprimées;
et, en conséquence, il fut rendu,
22 septembre 1791, une loi pour le
remboursement de tous les cautionne-
ments des employés, comptables et
non comptables, de la ferme et de la
régie générale.

le

confirUne loi du 14 pluviose an II, mée par une autre du 7 floréal suivant, avait ordonné qu'il ne serait pas exigé de cautionnement des receveurs des deniers publics; mais une nouvelle loi du 15 germinal an Iv révoqua cette disposition, quant aux receveurs des contributions directes des départements, auxquels une autre loi du 6 frimaire an VIII imposa l'obligation de fournir un cautionnement en numéraire, dont le versement devait avoir lieu à la caisse d'amortissement.

La loi du 7 ventôse an VIII assujettit à la même obligation les régisseurs, administrateurs et employés des régies et administrations de l'enregistrement, des douanes, des postes, de la loterie et les notaires. Par la suite, plusieurs lois, dont nous croyons inutile de rapporter les dates, assujettirent également les greffiers, les avoués, les huissiers, les payeurs du trésor public, les commissaires priseurs, les agents de change, les courtiers de commerce, les percepteurs des contributions directes dans les communes, les receveurs des hospices et autres établissements de charité, les directeurs, les entrepreneurs et debitants des manufactures royales; enfin, tous ceux qui, par profession, sont chargés des intérêts de l'État et de ceux des particuliers, et les journaux, bien

qu'ils n'aient aucun maniement de fonds. Aux termes de l'art. 23 de la loi du 25 ventôse an XI, sur le cautionnement des notaires, ce cautionnement doit être spécialement affecté à la garantie des condamnations prononcées contre eux par suite de l'exercice de leurs fonctions. Cette disposition a été, par la loi du 25 nivôse an XIII, éten due aux cautionnements fournis par les agents de change, les courtiers de commerce, les avoués, les greffiers, les huissiers et les commissaires priseurs. Celui des journaux n'a pas d'autre but. CAUVET (Gilles-Paul), sculpteur et architecte, naquit à Aix en 1731, et mourut à Paris en 1788; il s'appliqua surtout à la sculpture d'ornement, et composa un grand nombre de dessins, d'arabesques, de frises, de portes, de galeries, de vases, de pendules, etc. «Tout n'est pas pur dans les ouvrages de cet artiste, a dit M. Émeric-David, mais tout s'y montre bien supérieur à ce qui s'exécutait avant lui, et même de son vivant: il réformait la branche des arts à laquelle il s'était appliqué, bien avant l'époque où nos grands maîtres ont épuré le style de la peinture.... On peut le regarder comme le premier artiste français qui ait banni de la décoration des appartements le genre vicieux appelé la rocaille, et substitué à ces formes maniérées des ornements d'un goût simple et noble, imités de l'antique.

CAUVILLE, l'un des commissaires de la fédération des faubourgs SaintAntoine et Saint-Marceau, signa, en cette qualité, le pacte du 10 mars 1815, qui fut affiché dans Paris avec l'approbation de l'empereur. Le 15 mai, il présenta à Napoléon l'adresse des fédérés qui commençait ainsi : « Nous << avons reçu les Bourbons avec indif«<férence et froideur, parce qu'ils << étaient devenus étrangers à la Fran«ce, et que nous n'aimons pas des rois << imposés par l'ennemi. Nous vous <«< avons accueilli avec enthousiasme, « parce que vous êtes l'homme de la « nation, le défenseur de la patrie, etc.; << nous venons vous offrir nos bras, « notre courage et notre sang... Vous

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«< triompherez, nous en avons l'assu«rance; oui, nous vous devrons la liberté avec le bonheur, et la France « vous chérira comme un bon roi, après vous avoir admiré comme le x plus grand des guerriers. »

α

«

CAUX ( pays de), Caletensis Ager, partie de l'ancienne Normandie, bornée au nord et à l'ouest par la Manche, à l'est par le pays de Bray, au sud-est par le Vexin normand, et au sud par la Seine.

On croit que ce pays a pris son nom de ses anciens habitants, désignés dans César sous le nom de Caletes, et dont la capitale était Juliobona, aujourd'hui Lillebonne. Le pays de Caux n'a jamais eu de seigneurs particuliers. Il a toujours suivi le sort de la Normandie.

CAUX DE BLACQUETOT, nom d'une famille qui a fourni à l'Etat plusieurs ingénieurs distingués.

il

Pierre-Jean de CAUX DE BLACQUETOT, né à Hesdin, en 1720, était parvenu au grade de maréchal de camp, et occupait la place de directeur des fortifications, lorsqu'il prit sa retraite en 1791; il mourut l'année suivante. Son frère, Jean-Baptiste de CAUX DE BLACQUETOT,né à Montreuil-sur-Mer, en 1723, assista à la bataille de Fontenoy, aux siéges de Tournay, de Munster, de Diflinbourg, et de Ziegenheim, et dirigea, en 1761, la belle défense de Cassel. La paix conclue, continua de servir, et rendit, comme ingénieur, d'importants services. Il était, au moment de la révolution, lieutenant général et inspecteur des fortifications. Se voyant alors privé de ces fonctions, il se retira en Westphalie, où il mourut sur la fin de 1793. Louis-Victor de CAUX DE BLACQUETOT, son fils, né à Douai, en 1775, fut admis en 1792 à l'école du génie de Mézières, et nommé lieutenant l'année suivante. Destitué bientôt après, à cause de sa qualité de noble, il fut réintégré, en 1795, avec le grade de capitaine, et fait chef de bataillon en 1799. Il joignit alors l'armée du Rhin, fit avec elle les campagnes de 1800, 1801, s'y distingua plusieurs fois, fut

chargé de la direction du génie au corps de gauche, puis à celui du centre, et il montra dans ces fonctions autant d'habileté que dans la détermination des conditions de l'armistice de Paffsdorf qu'il avait réglées avec le comte Bubna. Cependant il quitta bientôt après le service actif pour être employé au ministère de la guerre. Les Anglais menaçant Anvers, de Caux fut chargé, dans cette ville, de la direction de son arme; il pressa, multiplia les travaux, et eut bientôt cinq à six cents pièces en batterie. Nommé colonel après cette campagne, il fut fait, au retour des Bourbons, maréchal de camp, conseiller d'administration militaire et inspecteur des fortifications.

CAUX (Gilles de), littérateur et poëte dramatique, né près de Bayeux, en 1682, descendait du grand Corneille, par sa mère. Il mourut en 1733. On a de lui entre autres productions: Marius, tragédie représentée en 1715, et qui fut attribuée au président Hénault.

CAVAGNES. Voyez BRIQUEMAUT. CAVAGNOLE, ancien jeu de hasard qui nous a été apporté de Gênes, vers le milieu du dix-huitième siècle. Les Génois l'appellent cavajola, mot qui signifie nappe ou serviette. Ce jeu se jouait avec de petits tableaux à cinq cases, qui contenaient des figures et des numéros. Comme au loto, chacun tirait les boules à son tour. Voltaire parle de ce jeu dans les vers suivants:

On croirait que le jeu console; Mais l'ennui vient à pas comptés, A la table d'un cavagnole S'asscoir entre deux majestés. CAVAIGNAC (Godefroy), fils aîné du conventionnel, a pris une part glorieuse à la révolution de juillet. L'intrépidité qu'il déploya dans les trois journées lui mérita les suffrages de ses concitoyens, et lors de la réorganisation de la garde nationale, il fut nommé capitaine d'une compagnie d'artillerie.

Godefroy Cavaignac a joué un rôle important dans les journées de juin et d'avril. Enveloppé dans les con

il

damnations qui en furent la suite, parvint à s'échapper de Doulens et se réfugia en Angleterre. Quelque jugement que l'on porte sur ses opinions, il n'y a qu'un avis sur la loyauté de son caractère et la sincérité de son patriotisme.

CAVAIGNAC (le vicomte JacquesMarie), frère du conventionnel, est né à Gordon, en 1773. Il servit avec distinction dans les armées de la république et de l'empire, et se signala particulièrement au passage du Tagliamento, pendant la retraite de l'armée d'Italie, sous les ordres de Moreau, au passage du Splugen et du Garigliano. A la bataille d'Austerlitz, Napoléon le nomma commandant de la Légion d'honneur.

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En 1806, il passa avec son frère au service du roi de Naples, et s'y comporta d'une manière très brillante. Joachim Murat ayant résolu de faire une descente en Sicile, lui confia le commandement de l'un des trois corps de son armée; mais Cavaignac seul opéra son débarquement sur les côtes siciliennes. Les autres corps de l'armée napolitaine, retenus par les vents, ne purent le suivre, et l'on fut forcé de le rappeler. Cependant son retour devenait fort difficile; il était pressé d'un côté par la flotte anglaise, et de l'autre par les troupes de terre. Les barques sur lesquelles la division napolitaine avait été transportée mettaient déjà à la voile pour Reggio; le général Cavaignac, autant par ses exhortations que par ses menaces, arrête le départ de la plupart d'entre elles, fait rembarquer sa division, monte dans la dernière barque, et parvient, en passant sous le feu de l'ennemi, et à la vue des deux armées, à descendre sur les côtes de Calabre sans avoir perdu un seul bâtiment. Le roi de Naples, témoin de cet heureux retour, embrassa le général Cavaignac, le félicita dans les termes les plus flatteurs, et le nomma son premier aide de camp. Il quitta ensuite Naples avec son frère et rentra dans les rangs de la grande armée, en qualité de général de brigade. Chargé du commandement

de la cavalerie du 11 corps, il protégea la retraite de Moscou, et s'enferma dans la place de Dantzig avec dix-huit cents hommes qui lui res taient, et qui concoururent avec les autres troupes de la garnison à soutenir le siége de cette ville. La place capitula enfin, mais les alliés ne tinrent aucune des conditions qui avaient été souscrites, et Cavaignac fut envoyé à Kiow comme prisonnier de guerre. Il rentra cependant bientôt après en France, et fut successivement nommé lieutenant général, chevalier et commandeur de Saint-Louis, baron de Baragne, vicomte, et enfin inspecteur général de cavalerie.

CAVAIGNAC (Jean-Baptiste), membre de la Convention et du Conseil des Cinq-Cents, naquit à Gordon, département du Lot, en 1762. Après avoir exercé les fonctions d'avocat au parlement de Toulouse, il était devenu administrateur du département de la Haute-Garonne, lors qu'il fut envoyé par ce département à la Convention nationale. Il y vota la mort de Louis XVI, et fut ensuite chargé d'une mission à l'armée des côtes de l'Ouest, où il montra beaucoup d'énergie et de courage. De retour à la Convention, il en fut bientôt éloigné par une nouvelle mission à l'armée des Pyrénées-Occidentales, aux premiers succès de la quelle il contribua. Cependant sa conduite ne fut pas alors exempte de blâme, et des plaintes nombreuses arrivèrent contre lui à la Convention. Mais à son retour, il se rangea du côté des thermidoriens, et ce fut peut-être cette politique qui le sauva. Une troisième mission lui fut ensuite confiée; envoyé près de l'armée de Rhin et Moşelle, il s'y conduisit en administrateur habile et en soldat intrepide. Il était de puis peu à Paris, lorsque éclata le mouvement insurrectionnel du premier prairial an 111. On lui confia la direction de la force armée; mais il ne put empêcher l'envahissement de la Convention, et il manqua d'être assassiné. Au 13 vendémiaire an Iv, il fut adjoint à Barras, et contribua au triomphe de l'Assemblée sur les sections in

surgées. Nommé membre du Conseil des Cinq-Cents, lors de la réélection des deux tiers, il en sortit peu de temps après par décision du sort. Cavaignac fut alors forcé pour vivre, d'accepter un modeste emploi de rece veur aux barrières de Paris; il devint ensuite administrateur de la loterie, et fut enfin nommé, après la paix d'Amiens, commissaire général des relations commerciales à Maskate, dont le souverain réclamait depuis longtemps un agent français. Il se rendit, par l'île de France et Pondichery, dans ce port de l'Arabie; mais déjà la guerre avait recommencé entre les Français et les Anglais, et l'influence que ceuxci avaient acquise à Maskate empêcha le commissaire français d'y être admis, A son retour en Europe, Cavaignac suivit son frère dans le royaume de Naples, où il fut chargé d'organiser l'administration de l'enregistrement et des domaines, Murat le nomma ensuite conseiller d'État; mais lorsqu'un décret impérial rappela dans leur patrie les Français employés au service de l'étranger, il se démit de tous ses emplois et rentra en France. Nommé, pendant les cent jours, préfet de la Somme, il fut à la seconde restauration atteint par la loi dite d'amnistie et fut forcé de s'expatrier. Il se retira alors à Bruxelles, où il mourut en 1829.

CAVAIGNAC (Louis-Eugène), second fils du précédent, lieutenant-colonel, commandant le régiment des Zouaves, est né à Paris le 15 octobre 1802. Après avoir terminé ses études au collège de Sainte-Barbe, il fut admis à l'école polytechnique; puis entra, comme élève sous-lieutenant du genie, à l'école d'application de Metz, et fut placé, en 1824, dans le 2o régiment du génie. Il y devint successivement lieutenant en second le 1er octobre 1826, et lieutenant en premier le 12 janvier 1827, et fit, en 1828, la campagne de Morée, où il remplit les fonctions de capitaine en second. Il fut nommé, le 1er oc tobre 1830, capitaine dans le même régiment.

A son retour de l'expédition de Morée, il se trouvait en garnison à

Metz, lorsque parut, en 1831, le projet d'association nationale. Cavaignac fut l'un des premiers signataires de cet acte. Mais le gouvernement n'approuva point les nobles sentiments des citoyens qui consacraient ainsi leur fortune à la défense du pays. Le capitaine Cavaignac fut mis en non-activité. Rappelé au service en 1832, il fut dirigé sur Bone, où il trouva, en arrivant, une lettre de service pour se rendre à Alger. De cette dernière ville, il fut envoyé à Oran, où il contribua aux travaux de casernement et de défense de la place, et à l'établissement de la belle route de Mers-el-Kebir. Le 3 juillet 1833, il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur.

A l'armée d'Afrique, le capitaine = Cavaignac trouva plusieurs fois l'occasion de se faire remarquer; mais aussi modeste que brave, jamais on ne le vit faire valoir des services qu'il ne considérait que comme l'accomplissement rigoureux de ses devoirs.

Après le succès de l'expédition de Mascara, à laquelle ce brave officier avait pris part, le maréchal Clausel voulut profiter, pour s'emparer de Tlemcen, de la présence des nombreux renforts qui avaient été envoyés à Oran. Le 8 janvier 1836, un corps expéditionnaire quitta les murs de cette ville, et arriva, le 13, à Tlemcen, ayant parcouru une route d'environ quarante lieues sans qu'on eût eu à déplorer la perte d'un seul homme, sans avoir eu un seul blessé, sans même qu'un seul coup de fusil eût été tiré. L'armée resta vingt-cinq jours à Tlemcen; et, pendant ce temps, plusieurs colonnes furent envoyées sur différents points. Enfin, le maréchal Clausel songea à rentrer à Oran; mais, ayant résolu de laisser une garnison française au Méchouar, il demanda des hommes de bonne volonté pour la former. La position était périlleuse enfoncée dans les terres, à l'extrémité ouest de l'Algérie, non loin des frontières du Ma

roc,

:

à une distance considérable de tout secours; entourée de Cabaïles entreprenants et belliqueux, la garnison, ainsi isolée, devait se suffire à elle

même, et ne compter que sur ses propres ressources. La grandeur du dan- ́ ger ne fit qu'enflammer davantage le courage de nos soldats, et des centaines de braves se présentèrent. Parmi eux se trouvait le capitaine Cavaignac. Ce fut lui que le maréchal nomma commandant supérieur du Méchouar et des cinq cents volontaires pris dans tous les corps de l'armée expéditionnaire. Le gouverneur général donna alors au capitaine Cavaignac le titre de chef de bataillon provisoire; il fit distribuer cinq cents fusils à ceux des coulouglis qui manquaient d'armes; et, après avoir laissé une certaine quantité d'approvisionnements dans la forteresse du Méchouar, il quitta Tlemcen le 7 février pour revenir à Oran.

Dès ce moment, le brave Cavaignac fut livré à lui-même; dès ce moment aussi ses actes révélèrent un homme fait pour exercer un commandement supérieur. Avec des ressources presque nulles, il établit des hôpitaux, des ateliers en tout genre, des casernes, et perfectionna les moyens de défense du Méchouar.

Plusieurs ravitaillements de la garnison de Tlemcen eurent lieu successivement; en 1836, le général Bugeaud conduisit deux fois dans cette place des approvisionnements en blé; mais ces ressources étaient bientôt épuisées ; et à peine une expédition était-elle de retour, qu'il fallait songer à en entreprendre une nouvelle. Aussi, vers la fin de novembre, un nouveau ravitaillement était-il devenu indispensable; car, malgré la riche capture de bœufs que. Cavaignac avait faite dans une de ses nombreuses excursions contre les tribus hostiles, il n'en était pas moins dans la dernière pénurie d'autres objets. En effet, à partir des premiers jours de septembre, la garnison avait été réduite aux trois quarts de la ration de pain. En octobre et en novembre, on n'avait pu distribuer que du pain d'orge fait avec de la farine non blutée, et seulement à raison de huit onces par jour à chaque homme. Aussi la détresse avait-elle atteint son dernier période, malgré l'abondance de

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