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fut utile à l'agrandissement de la monarchie franque, l'alliance des Francs ne fut pas moins utile au développement du catholicisme et à l'élévation de la papauté. Avec le secours des Francs mérovingiens, le catholicisme ressaisit la Gaule, dont la perte définitive lui aurait fermé tout avenir. Avec le secours des Francs carlovingiens, le catholicisme triompha et des Saxons idolâtres et des Arabes mahométans. Les Francs furent les missionnaires armés du catholicisme; ils en furent les soutiens et les sauveurs. Charlemagne, le plus grand homme qui soit sorti de leurs rangs, délivra la papauté du voisinage des Lombards qui menaçaient de l'étouffer. Il fit plus, il la dota, jeta ainsi les bases de son indépendance politique, et c'est à lui que les papes durent cette puissance, qui leur permit, bientôt après, de traiter d'égaux à égaux avec les empereurs qui lui succédèrent.

Ainsi donc, l'alliance profita aux uns et aux autres. Quoi qu'en aient pu dire ou penser quelques critiques, ce fut un bonheur pour la civilisation gé

nérale. Si les Francs avaient embrassé l'arianisme comme les Bourguignons et les Visigoths, la grande Église chrétienne n'aurait jamais existé, et le christianisme n'aurait pas pu prendre tout son essor. Il serait resté partout subordonné à la puissance temporelle, comme dans les Églises ariennes et dans celle de Constantinople. L'Église latine, au contraire, se servit de l'épée des Francs pour faire reconnaître l'indépendance du pouvoir spirituel; indépendance qui n'avait existé que de nom dans les anciennes théocraties, où, distrait par l'exercice des fonctions politiques et par le besoin de veiller à la conservation de ses priviléges, le prêtre oubliait souvent les devoirs du sacerdoce. Alors, pour la première fois, le monde vit surgirdu sein de la société une république vraiment indépendante, ne reconnaissant que Dieu pour maître, ne voyant que des frères dans tous les hommes, n'obéissant qu'à des chefs de son choix, et n'admettant pas d'autre

titre au pouvoir que le talent et la vertu gouvernement modèle, donné en exemple à tous les peuples pour qu'ils pussent s'en rapprocher successivement, et chacun dans la mesure de ses forces; institution pleine de puissance et de majesté; cité de Dieu, offerte à l'admiration de l'univers entier, comme le but vers lequel doivent tendre toutes les associations partielles dont se compose le genre humain.

Cette république religieuse, condamnée à une lutte incessante contre la puissance civile, et forcée de s'isoler du monde pour agir avec plus de force sur le monde, eut sa discipline particulière qui reçut des modifications plus ou moins sagement conçues. Elle eut des alternatives de liberté ou de dictature, pendant lesquelles dominèrent tour à tour les conciles ou les papes. Elle eut ses moments de faiblesse, et parut plus d'une fois sur son déclin et à deux doigts de sa ruine; mais son but resta toujours le même : travailler à faire de l'Evangile le code qui doit régir la terre; propager les sentiments de charité, d'égalité et de fraternité universelle. A ce titre, elle a eu raison de se proclamer catholique, et de se prétendre l'unique héritière de l'Église primitive, puisque seule elle a su mettre la religion audessus des atteintes du pouvoir temporel et à l'abri des envahissements de César.

Cependant, elle ne se borna pas toujours à dire que, de tous les sentiments de l'homme, celui qui a le plus besoin d'indépendance, c'est le sentiment religieux. Lorsque la papauté se sentit toute-puissante, l'Eglise empiéta à son tour sur le pouvoir politique qu'elle avait consacré cependant, et entra avec lui dans une lutte terrible qui troubla la société chrétienne pendant plusieurs siècles, et se termina à l'avantage des rois soutenus par les peuples. Cette grande lutte, dans ce qu'elle a de relatif à la France, sera, comme nous l'avons déjà dit, esquissée à l'article PAPAUTÉ. Ici, nous

devons nous restreindre à cette considération générale, que, depuis le seizième siècle surtout, le catholicisme, désormais privé de sa prépondérance, a alternativement subi l'influence politique des États qui environnent le saint-siége; tantôt celle de la France, tantôt celle de l'Espagne et de l'Autriche. Il en résulte que le clergé catholique n'a pas toujours conservé cette haute indépendance, si nécessaire au développement et au triomphe de la religion. C'est sans doute pour cette cause que, dans la lutte des peuples contre les privilégiés, il a trop souvent suivi le système des jésuites, si opposé à la politique des anciens papes, et surtout si peu conforme aux principes de l'Évangile. Cependant au commencement de la révolution française, une grande partie du clergé francais, fidèle à la tradition de l'Église, avait prêté son concours à la démocratie naissante. Un prélat italien, l'évêque de Chiaramonte, depuis le pape Pie VII, disait, en 1797, dans une homélie publiée à Imola: «Oui, mes très-chers frères, soyez bons chrétiens, et vous serez d'excellents dé

mocrates... Les vertus morales ren

dent bons démocrates... Les premiers chrétiens étaient animés de l'esprit de démocratie; Dieu favorisa les travaux de Caton d'Utique et des illustres républicains de Rome... Devenu pontife, l'évêque de Chiaramonte, il faut en convenir, ne dirigea pas toujours sa conduite d'après ces principes; mais. enfin, il les avait proclamés. D'ailleurs, l'ambition de Napoléon, qui voulait réduire le catholicisme au rôle subalterne d'instrument politique, ne permit pas au nouveau pape de réaliser les projets de réforme qu'il paraissait avoir concus. Pour échapper à la domination de Napoléon, il fut obligé de se jeter dans les bras des Autrichiens, des Russes et des Anglais.

Le catholicisme serait plus puissant aujourd'hui si la chancellerie autrizhienne ne pesait pas aussi lourdement sur la cour de Rome. Le jour où les pa

pes, se rappelant leur ancien rôle de protecteurs et de représentants des peuples, chercheront à diriger plutôt qu'à étouffer le désir d'affranchissement qui agite l'Europe catholique, ce jour-là, le catholicisme ressaisira son ancienne puissance et son ancienne majeste; ce jour aussi il redeviendra l'allie de la France. Les descendants civilisés de ces barbares qui l'ont rendu tout-puissant au moyen âge, sont encore là pour mettre à son service des bras et des cœurs non moins forts et non moins généreux que les bras et les cœurs des Francs mérovingiens et carlovingiens.

Mais il est temps que la papauté se hâte, car l'Eglise grecque, scumise à la volonté du czar, mais armée d'une grande puissance matérielle, gagne chaque jour du terrain et menace de réduire à la servitude plus d'une population catholique. Si l'Espagne, l'Italie et la France ne forment pas avant peu un faisceau compacte, les protestants et les Grecs, ou, ce qui revient au même, les Anglais et les Russes, usurperont bientôt la suprématie politique, et feront descendre les nations romanes du haut rang qu'elles ont jusqu'à ce jour occupe. Quel plus admirable lien pour ces nations que le clergé catholique! Mais pour redevenir le guide des peuples les plus civilisés, il faut que le catholicisme, se rajeunissant à l'exemple du reste de l'Europe, ait le courage d'en appeler lui-même à une sage réforme. Cela lui sera d'autant plus facile que la politique des peuples en France, en Italie et en Espagne, repose sur les bases mêmes de l'Évangile, et est absolument conforme à la politique des Grégoire VII, des Alexandre III et des Sixte-Quint. Alors les papes étaient les chefs, ils étaient les tribuns de la démocratie; alors le catholicisme était une doctrine de progrès et un fover de lumières. Alors, pour occuper la chaire de Saint-Pierre, il ne fallait pas être Italien comme cela est nécessaire aujourd'hui; il suffisait d'être catholique et de posséder du talent

CAT

FRANCE.

et de la vertu. Le commandement suprême était accessible à tous, ainsi qu'il convient dans une société d'apôtres qui doit servir d'institutrice à tous les peuples de la terre.

CATHOLICON. Voyez SATIRE MÉNIPPÉE.

CATINAT (Nicolas), maréchal de France, naquit, le 1er septembre 1637, à Paris, où son père était doyen des conseillers au parlement. Il suivit d'abord la carrière d'avocat; mais la perte d'une cause dont la justice lui semblait évidente le dégoûta du métier; il quitta le barreau pour les armes, et entra dans la cavalerie. Simple soldat au siége de Lille en 1667, il se fit remarquer de Louis XIV, qui récompensa son courage par le don d'une lieutenance. Chacun des grades intermédiaires par lesquels il passa depuis 1667, pour s'élever enfin à celui de lieutenant général en 1689, il les dut, de même que le premier, à des actions d'éclat dont Maëstricht, Besançon, Senef, Cambrai, Valenciennes, SaintOmer, Gand, Ypres, furent successivement les théâtres. Blessé à la bataille de Senef, il eut l'honneur de recevoir du grand Condé le billet suivant : « Personne ne prend plus que moi d'intérêt « à votre blessure; il y a si peu de gens « comme vous, qu'on perd trop quand « on les perd. » En 1689, lorsque Louis XIV, justement alarmé des tergiversations de Victor-Amédée II, duc de Savoie, lui déclara la guerre, Catinat fut envoyé en Italie. Le 18 août 1690, il gagna la bataille de Staffarde, qui le rendit maître de la Savoie ; en 1691, il occupa une partie du Piémont. La victoire de Marsaille, qu'il remporta le 4 octobre 1693, lui valut le bâton de maréchal et termina la guerre, car, dès lors, la France négocia secrètement avec le duc. Louis XIV accueillit Catinat de la manière la plus flatteuse à son retour de l'armée, l'entretint longtemps d'opérations militaires, et finit par lui dire: « C'est assez parler de mes affaires, comment Fort bien, Sire, vont les vôtres? répondit le maréchal, grâce aux bonVoilà, reprit tés de Votre Majesté.

)) ((

le

le roi en se tournant vers ses courti-
sans, le seul homme de mon royaume
qui m'ait tenu un pareil langage. »
Envoyé en Flandre, Catinat ne fut ni
moins habile ni moins heureux qu'en
Piémont, et il prit Ath en 1697.
Mis de nouveau à la tête de l'armée
d'Italie, en 1701, il allait se mesu-
rer avec le prin e Eugène, et c'était
pour ce prince un digne rival; mais
Eugène avait l'armée impériale à
son entière disposition, et Catinat ne
pouvait agir que d'après les ordres
de sa cour. Cette dépendance, jointe
au manque de vivres et d'argent, et
aux inquiétudes que lui causaient les
secrètes dispositions du duc de Savoie,
fut fatale à Catinat. La défaite qu'il
essuya le 9 juillet à Carpi l'obligea d'ef-
fectuer sa retraite, et d'abandonner
le pays entre l'Adige et l'Adda. Battu
de nouveau à Chiari, il fut disgracié.
On lui ôta le commandement pour
donner à Villeroi; et après la cam-
pagne, qu'il acheva sous les ordres de
son successeur, il ne servit plus. Les
échecs de Carpi et de Chiari furent
plutôt le prétexte que la cause de sa
disgrâce. La cause véritable c'est que
Louis XIV estimait Ca'inat sans l'ai-
mer; et il ne l'aimait point parce que
madame de Maintenon, dont l'influence
sur l'esprit de son royal époux aug-
mentait de jour en jour, avait su l'in-
disposer contre lui. Quant à l'inimitié
Catinat
de madame de Maintenon,
l'avait encourue dès longtemps, parce
qu'on le soupçonnait de jansénisme,
et qu'il n'était que religieux
trouver grâce devant elle, il fallait être
dévot. Elle-même, dans une de ses
lettres, assigne à la disgrâce de Cati-
nat le motif que nous donnons : « Il
<< ne servira plus, dit-elle; le roi n'aime
« pas à confier le soin de ses affaires à
« ceux qui n'aiment pas Dieu. »>

pour

Catinat clôt la liste des grands capitaines qui ont illustré le siècle de Louis XIV; car, après lui, Villars seul empêcha que la gloire des armes françaises ne s'éclipsât tout à fait; néanmoins, s'il faut en croire le Mémorial de Sainte-Hélène, Napoléon disait que l'inspection des lieux où Catinat avait

opéré en Italie, et la lecture de sa correspondance avec Louvois le lui avaient fait paraître beaucoup audessous de sa réputation. « Sorti du tiers état, observait l'empereur, et du corps des avocats; avec des vertus douces, des mœurs, de la probité; affectant la pratique de l'égalité; établi à Saint-Gratien, aux portes de Paris, il était devenu l'affection des gens de lettres de la capitale et des philosophes du jour, qui l'ont beaucoup trop exalté... Il n'était nullement comparable à Vendôme. » Certes, en pareille matière, l'empereur s'y connaissait; cependant on peut dire que son jugement est sinon injuste, du moins fort rigoureux; et qu'en appréciant les campagnes du maréchal en Piémont, sur un terrain où lui-même avait ouvert si glorieusement sa campagne d'Italie, il n'a point tenu suffisamment compte de la diversité des circonstances, des difficultés qui entravaient Catinat, et des progrès que l'art de la guerre a faits depuis. Il est vrai que Catinat n'eut ni la fougue ni le brillant de Vendôme; mais, comme Turenne, il fut toujours calme, prudent, réfléchi; et cette disposition habituelle de son âme avait frappé jusqu'aux simples soldats, qui l'appelaient entre eux le père la Pensée.

Les talents militaires n'excluaient point d'autres capacités chez Catinat. Plusieurs fois d'importantes négociations lui furent confiées, et il s'en tira toujours avec succès. Doué d'un esprit éminemment juste, il était propre à remplir avec distinction les emplois en apparence les plus opposés. Aussi le maréchal de la Feuillade, quoique son ennemi, disait-il à Louis XIV que Catinat eût été aussi bon ministre et aussi bon chancelier que bon général. Mais ce qu'on doit surtout admirer chez Catinat, c'est l'heureuse trempe de son caractère, ce sont les nobles qualités de son cœur. Sa bonhomie l'avait rendu l'idole du soldat. A la guerre, il croyait ne pouvoir jamais user, à l'égard des vaincus, d'assez de douceur et de ménagements. Souvent il éluda l'entière exécution des ordres durs et inflexibles qu'il recevait de Lou

vois. Sa modestie était si grande, que, dans la relation qu'il envoya à la cour après sa victoire de Staffarde, il s'oublia pour citer avec éloge tous les officiers sous ses ordres; de sorte qu'on aurait pu croire qu'il n'avait lui-même pris aucune part à cette mémorable bataille. Catinat, qui, interrogé par Louis XIV sur l'état de ses affaires, disait être content de son sort, n'était pas riche; et il avait fallu un ordre exprès du roi pour qu'il consentît à accepter ce qu'en temps de guerre les généraux appellent le traitement du pays. A la fin d'une campagne, sa bourse se trouva si dégarnie, qu'il se vit contraint de solliciter une gratification de trois mille écus, avouant « que les autres années cette gratification était de commodité, mais que, pour l'année présente, elle était de nécessité. » Malgré son peu de fortune, il savait au besoin se montrer généreux: ainsi il était en Piémont lorsqu'il fut nommé maréchal de France, et donna mille écus au courrier qui lui apporta le bâton. Mais ce courrier n'avait fait que remplacer un gentilhomme tombé malade en route; et ce gentilhomme prétendit que la gratification lui revenait de droit. Catinat, venant à apprendre la discussion, fit donner mille écus à chacun des deux. La rancune et la jalousie n'avaient aucune prise sur son âme: lorsque Villeroi vint le remplacer dans le commandement, Catinat, mettant la gloire d'être utile bien au-dessus du point d'honneur, consentit à servir

sous son successeur. « Je tâche d'ou<< blier ma disgrâce, écrivait-il à ses « amis, pour avoir l'esprit plus libre « dans l'exécution des ordres du maré«< chal de Villeroi. Je me mettrai jus« qu'au cou pour l'aider. Les méchants « seraient outrés s'ils savaient jusqu'où « va mon intérieur à ce sujet.» Enfin, telle était la simplicité de ses habitudes, que madame de Sévigné, dans une de ses lettres à sa fille, lui marque, avec une surprise qui peint les mœurs du siècle, qu'elle a vu le maréchal de Catinat se promener dans son jardin sans épée.

Catinat mourut dans sa retraite de

CAT

FRANCE.

à

Saint-Gratien le 25 février 1712, l'âge de soixante et quatorze ans, sans avoir jamais été marié.

CATINAT (Abdias Manuel, dit), chef camisard, commandait sous Cavalier, et ce fut en grande partie à lui que les insurgés durent l'organisation de leur cavalerie. Cependant, malgré sa bravoure et de brillants faits d'armes, sa désobéissance aux ordres de ses chefs le fit traduire devant un conseil de guerre, où on l'accusa aussi d'avoir incendié des églises sans ordres et sans raison. Il s'avoua coupable, et, grâce à ses services, il fut acquitté à l'unanimité. Il refusa de faire sa soumission au roi, comme Cavalier, et passa en Suisse; mais bientôt il se laissa séduire par les agents de l'Angleterre, rentra France, et prit part à la conspiration dont l'objet était de tuer l'intendant Baville, et d'enlever le maréchal de Berwick. On sait que cette entreprise échoua. Catinat fut saisi et envoyé devant les tribunaux, qui le condamnèrent à être brûlé vif, sentence qui fut exécutée le 21 mai 1705.

en

CATINEAU-LAROCHE (P. M. S.), né à Saint-Brieuc en 1772, se trouvait à Saint-Domingue en 1791, et y publiait un journal intitulé l'Ami de la paix et de l'union, dont les principes le firent dénoncer aux tribunaux. Il échappa à grand' peine à une condamnation capitale, et revint en France. Sous l'empire, il fut successivement secrétaire général des douanes en Autriche, inspecteur général en Illyrie, et chef de l'administration de la librairie. Après avoir voyagé quelque temps en Amérique, il fut, en 1819, chargé par le roi d'explorer la Guyane française, et mourut à Paris en 1828. Il a publié un Vocabulaire portatif de la langue française, in-16, imprimé plusieurs fois; des Réflexions sur la librairie, 1807, in-8°; et une Notice sur la Guyane française, Paris, 1822. CATIVOLKE, chef des Éburons, partageait le commandement avec le brave Ambiorix, lorsque celui-ci organisa contre César sa vaste conspiration. Cativolke, rendu timide et incertain

par l'âge et la maladie (*), s'opposa
d'abord à ces projets. Enfin, entraîné
par les sollicitations de l'infatigable
Indutiomar, il seconda son jeune col-
lègue, et le suivit à l'heure du combat.
Quand la fortune eut trahi la cause de
l'indépendance, le vieux Cativolke, ne
pouvant plus supporter les fatigues de
la fuite et de la guerre, mit fin à sa
vie en s'empoisonnant avec le suc de
l'if (**). Il expira en prononçant « des
paroles de douleur et de malédiction
et en dévouant à la vengeance du ciel
et de la terre l'homme qui était venu
troubler ses vieux jours, et verser
sur sa patrie de si effroyables cala-
mités (***). »

Cet homme, César prétendit que
c'était Ambiorix; «mais nous pou-
vons croire, en toute sûreté de cons-
cience, dit M. Thierry, que les im-
précations du vieillard gaulois s'a-
dressaient plutôt à l'étranger contre
qui Ambiorix n'avait fait que rem-
plir son devoir de chef patriote et
de Gaulois. »>

CATOGAN, manière de porter les cheveux, en usage au dernier siècle, parmi les troupes d'infanterie. C'était un chignon ou une pelote de cheveux roulés sur eux-mêmes et noués par le milieu, et pendants à une hauteur prescrite. Le catogan, d'abord renfermé dans un crapaud, fut plus tard recouvert d'une chevrette, laquelle, en 1792, remplaça cette coiffure, qui, longtemps après, était encore en usage dans des corps de hussards.

CATROU (Franç., le P.), né à Paris
en 1659, mort en 1737, entra chez
les jésuites en 1677, et obtint pen-
dant sept ans de grands succès dans
la chaire. Mais son principal titre de
gloire est la fondation du Journal de
Trévoux, qui commença à paraître
en 1701. Il entreprit cette publica-
tion avec trois autres jésuites, la sou-
tint pendant près de douze années,
et s'y acquit la réputation d'un écri-
vain spirituel et d'un critique judi-

(*) César, Bell. Gall., liv. v, c. 31.
(**) César, ibid., liv. vr, c. 31.
(***) Am. Thierry, t. II, p. 79 de l'His-
toire des Gaulois.

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