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de musique pour nos régiments et les fêtes nationales. Jusqu'alors la musique n'avait pas été employée dans les fêtes publiques à exciter l'enthousiasme des citoyens; on ne savait comment exécuter, en plein air et pour un auditoire de trois ou quatre cent mille spectateurs, les morceaux composés pour les fêtes. Catel chercha et trouva le procédé qui consistait à bannir de l'orchestre les instruments à cordes, et à n'employer que des instruments à vent ou à percussion, et des chœurs. Il n'existait point de musique composée dans un pareil système; Catel en composa. Le premier essai en fut fait le 11 messidor an II, et le succès fut immense.

"

Devenu, en l'an III, professeur d'harmonie au Conservatoire de musique, Catel composa le Traité d'harmonie qui devait servir, dans cet établissement, à l'enseignement de cette science. Son système fut adopté par les professeurs, et l'ouvrage parut en 1802. « Ce livre a été pendant plus de vingt ans, dit M. Fétis, le seul guide des professeurs d'harmonie en France. >> L'ouvrage qui a le plus contribué à la réputation de Catel, ajoute le même critique, est incontestablement son Traité d'harmonie. A l'époque où il l'écrivit, le système de Rameau était le seul qu'on connut en France; la plupart des professeurs du Conservatoire n'enseignaient même pas autre chose pendant les premières années de l'existence de cette école. Catel était trop habile dans la pratique de l'art d'écrire l'harmonie pour ne pas apercevoir les vices de ce systeme, et bien que celui qu'il y a substitué ne soit pas à l'abri de toute critique, on doit dire qu'il fit faire un pas immense à la science de l'harmonje et contribua puissamment aux progrès de l'école française.

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Comme compositeur de musique dramatique, Catel doit être aussi placé au premier rang parmi les Méhul, les Lesueur et les Berton. Il a donné à l'Opéra, Sémiramis, en trois actes, 1802; les Bayadères, en trois actes, 1810; Zirphile et Fleur de Myrte, én deux actes, 1818; Alexandre chez

Apelle, ballet en deux actes, 1808. L'Opéra-Comique lui doit: les Artistes par occasion, en un acte, 1807; l'Auberge de Bagnères, en trois actes, 1807; les Aubergistes de qualité, en trois actes; le Premier en date, en un acte; Wallace, en trois actes, 1817; l'Officier enlevé, eu un acte, 1819. Lorsque l'opéra de Sémiramis fut joué, le Conservatoire était, en raison de son caractère novateur et de son opposition aux vieilles routines, exposé à mille attaques. Catel surtout était l'objet de ces haines et de ces jalousies. Sémiramis tomba, malgré la noblesse du chant et la pureté de l'harmonie. L'Auberge de Bagnères était une composition trop forte, le style en était trop grand pour l'opéra-comique de cette époque; cette partition n'eut que peu de succès, et ce ne fut que plus tard, à la reprise, que l'on comprit et que l'on apprécia ce chef-d'œuvre. Le triodes Artistes par occasion est resté un morceau classique; et il excite toujours de sincères applaudissements aux concerts du Conservatoire. L'opéra de Wallace est, dit-on, le chef-d'œuvre de Catel: aussi est-il le moins connu de tous. A ce sujet, nous ne saurions trop blåmer l'insouciance du public français; l'ingratitude, l'indifférence qu'il témoigne à tous nos artistes; et cela, en même temps qu'il admire, sur parole, le moindre artiste étranger. Certes, le nom de Catel est trop célèbre pour tomber jamais dans l'oubli; mais il devrait être populaire, tandis qu'il est encore peu connu en France. En revanche, beaucoup le copient et le pillent hors de ce pays.

CATELET (le), Castelletum, petite ville de l'ancien Cambresis, à deux my riamètres de Saint - Quentin, aujourd'hui comprise dans le département de l'Aisne. Le Catelet doit son nom à une forteresse bâtie, en 1520, par François Ier. Les Espagnols s'en emparèrent en 1557, et l'occupèrent jusqu'au traité de Cateau-Cambrésis, en 1559. Ils y entrèrent par capitulation en 1595, après un siége d'une semaine, et un assaut, et le rendirent en 1598, par le traité de Vervins. En 1636 (lan

née de Corbie), cette place revit encore les Espagnols joints aux Impériaux, et se rendit précipitamment. Le gouverneur Saint-Léger fut condamné par contumace à être écartelé. Reprise d'assaut en septembre 1638, la ville du Catelet retomba, le 14 mai 1650, au pouvoir de ses éternels agresseurs. Cinq ans après, les Français y entrèrent à la suite d'un assaut, et passèrent la garnison au fil de l'épée. Les fortifications du Catelet furent enfin rasées en 1674. La population de cette ville est aujourd'hui de six cent dix habi

tants.

CATELLAN, nom d'une famille originaire d'Italie, mais qui, dès le dixseptième siècle, était déjà depuis longtemps en France. Cette famille a fourni plusieurs présidents, douze conseillers au parlement de Toulouse, et plusieurs évêques. Parmi les membres les plus distingués, nous devons citer Jean de CATELLAN, conseiller au parlement de Toulouse, mort en 1700, auteur d'un Recueil des arréts du parlement de Toulouse, publié dans cette ville en 1703, et souvent réimprimé depuis; et Jean de CATELLAN, évêque de Valence, mort en 1725, auteur d'un livre fort estimé, intitulé: Antiquités de l'église de Valence, 1724, in-4°.

CATHÉDRALE, du grec xaféòp¤, chaire, parce qu'une cathédrale est un temple où se trouve la chaire de l'évêque. C'est donc l'église principale d'un diocèse; et il semble que l'histoire d'une chose dont le nom a une signification aussi claire et aussi précise ne devrait offrir aucun embarras. Il n'en est pas ainsi pourtant; on croit que c'est au dixième siècle que le nom de cathédrale a remplacé celui de basilique; mais l'on ne sait pas au juste ce qui sépare ces deux espèces d'edifices. Cependant, on se sert plus fréquemment du mot basilique pour les temples de style roman, tandis que l'on entend ordinairement par cathédrale un temple de style gothique. Nous avons donné, aux articles BASILIQUES et BEAUX-ARTS, tous les détails relatifs à l'histoire artistique des ca

thédrales. Nous y renvoyons le lec

teur.

CATHELINEAU (Jacques), généralissime des armées vendéennes, né en 1759, au bourg de Pin-en - Mauge (Maine-et-Loire), était un pauvre marchand de laines, selon d'autres un tisserand, et vivait tranquillement au sein de sa famille, où il se faisait remarquer par sa dévotion, lorsqu'un événement imprévu vint le tirer de l'obscurité. Les jeunes gens du district de Saint-Florent, ayant été rassemblés au mois de mars 1793, pour tirer au sort, par suite du décret de la Convention, qui ordonnait la levée de trois cent mille hommes, se soulevèrent contre les autorités, battirent et dispersèrent la force armée, puis retournerent tranquillement chez eux. Cathelineau ayant appris le lendemain les événements, abandonne sa chaumière, malgré les supplications de sa femme, rassemble, harangue ses voisins et leur persuade que le seul moyen de se soustraire au châtiment qui les attend est de prendre ouvertement les armes et de chasser les républicains. Vingt-sept jeunes gens le suivent, s'arment à la hâte de tous les instruments qui leur tombent sous la main et marchent sur Jallais, en sonnant le tocsin, et en recrutant une foule de paysans qu'entraîne la voix de Cathelineau; arrivé devant Jallais, qui était defendu par quatre-vingts républicains et une pièce de canon, il s'empare du poste et enlève la pièce. Bientôt Chemillé est aussi emporté après une assez vive résistance. Cet exploit exalte toutes les têtes, de nombreux renforts viennent encore accroître la troupe de Cathelineau; dès le 14 mars, il compte déjà trois mille hommes sous ses ordres, et le 15, il se présente devant Chollet, où il est encore vainqueur. C'est alors que l'importance toujours croissante de la révolte décida les Vendéens à choisir pour chefs Bonchamp et d'Elbée. Cathelineau ne sert plus alors que sous les ordres de ces nobles seigneurs, mais il conserve encore un rang important et une immense influence sur

les paysans qui le chérissent et le surnomment le saint d'Anjou, et il combat avec sa bravoure ordinaire à Vihiers, Chemillé, Vezins, Beaupréau, Thouars, Parthenay, la Chateigneraie, Vouvant, Fontenay, Concourson, Montreuil et Saumur (voyez tous ces articles). Après la prise de cette dernière ville, l'insurrection,d'abord moins heureuse sous les ordres de la noblesse que sous ses anciens chefs, avait pris un tel degré d'importance, que les chefs royalistes, à la tête desquels était Lescure, crurent devoir, pour assurer l'accord dans leurs opérations, confier le commandement à un seul. Ils choisirent Cathelineau, dont ils redoutaient peu l'influence, et dont l'élévation devait d'ailleurs flatter les paysans. Le pauvre tisserand, simple et modeste, dut se rendre au vœu général. Le 27 juin 1793, il se présenta devant la ville de Nantes, à la tête de quatre-vingt mille hommes, tandis que Charette devait le seconder avec trente mille insurgés du bas Poitou. Mais cette formidable expédition était mal combinée; elle vint echouer contre les courageux efforts des habitants et d'une faible garnison de trois mille hommes. Après avoir tenté plusieurs attaques et combattu avec acharnement pendant toute la journée du 29, Cathelineau fut renversé de cheval par une balle. Cet événement ralentit tout à coup l'ardeur des rebelles, qui bientôt plièrent devant les républicains, se dispersèrent et franchirent la Loire. Cathelineau fut emporté à Saint-Florent et ne survécut que douze jours à sa blessure.

CATHERINE DE BOURBON, princesse de Navarre, sœur de Henri IV, naquit à Paris en 1558. Son amour pour le comte de Soissons, dont elle était la cousine germaine, et son mariage avec le duc de Bar, Henri de Lorraine, firent le malheur de sa vie. Des motifs politiques avaient déterminé Henri IV à la donner au duc de Bar qui l'épousa en 1599; mais elle ne ceda qu'à regret, et elle ne craignit pas de répondre à un courtisan qui la complimentait sur son union : « Peut

<< être y a-t-il de grands avantages; mais

je n'y trouve pas mon compte. » Aussitôt après son départ, le chagrin s'empara d'elle, et, après bien des ennuis domestiques auxquels ses amours ne furent pas étrangers, elle mourut sans postérité, à Nancy, le 13 février 1604. Sa conduite ne fut peut-être pas toujours à l'abri du reproche; mais, quoique un peu romanesque, son cœur etait bon, et sa douceur lui valut des regrets unanimes. Elle aimait beaucoup la poésie, et y réussissait quelquefois. Une Histoire secrète de Catherine de Bourbon, duchesse du Bar, et du comte de Soissons a été publiée par mademoiselle Caumont de la Force.

CATHERINE DE FRANCE, fille de Charles VI et d'Isabeau de Baviere, née en 1401, épousa en 1420 Henri V, roi d'Angleterre. En conséquence de ce mariage, et conformément aux stipulations de l'infâme traité de Troyes (voyez ce mot), ce prince fut proclamé régent du royaume pendant la vie de Charles VI, et son successeur après sa mort. Mais il mourut avant son beau-père (1422). Sa veuve épousa un simple gentilhomme du pays de Gal les, nommé sir Owen Tudor, que le duc de Glocester fit mourir pour avoir osé épouser une reine douairière d'Angleterre. Cependant trois fils étaient nés de ce mariage, et après les guerres civiles des deux Roses, la maison des Tudors parvint à conquérir le trône d'Angleterre qu'elle occupa pendant plus d'un siècle. Catherine mourut en 1438.

CATHERINE DE MÉDICIS naquit à Florence le 15 avril 1519, de Laurent de Médicis, duc d'Urbin, et de Madeleine de la Tour d'Auvergne, comtesse de Boulogne. Elle était, par conséquent, moitié Italienne, moitié Française; mais elle était Italienne avant tout par le cœur et par la pensée. Elle vint en France, ayant a peine accompli sa quatorzième année, et y mourut le 5 janvier 1589, à l'âge de soixante et dix ans. Mariée le 28 octobre 1534 à Henri, duc d'Orleans, second fils de François Ier, et n'ayant

CAT

FRANCE.

cessé de vivre que peu de temps avant Henri III, elle fut mêlée directement ou indirectement aux affaires de notre pays pendant plus d'un demi-siècle. Successivement princesse royale, épouse du roi régnant, régente et reine mère, elle fut témoin des funérailles de François Ier, son beaupère, de Henri II, son époux, de François II et de Charles IX ses fils, et il s'en fallut de quelques mois seulement qu'elle ne vit mourir aussi Henri III, le dernier de ses enfants mâles. Étrange destinée que celle de cette princesse qui traversa près de cinq règnes, et qui, après être restée dix ans sans avoir eu d'enfants, survécut à deux rois ses fils, et suivit l'autre jusqu'à la porte du tombeau !

Que de grandes choses n'aurait pas pu accomplir une femme de cœur et de génie dans le cours d'une si longue existence! Mais malheureusement Catherine de Médicis vécut à une époque de crise révolutionnaire où le salut même de la France était en question; et loin d'avoir les qualités éminentes des grands caractères qui dominent les situations difficiles, elle s'étudia à profiter des événements et non à les diriger. Elle eut surtout le malheur de vivre dans un moment où le livre du Prince de Machiavel exerçait sur les esprits un pernicieux empire. La doctrine contenue dans cet ouvrage était loin d'être nouvelle; mais les ruses du despotisme, pour la première fois professées en public, y étaient mises à la portée et à la disposition de tous les ambitieux qui sauraient s'en servir. L'intention de Machiavel, en prenant la plume, était au moins autant de faire la satire des rois que d'apprendre à quelque prince l'art de créer en Italie une dictature qui aurait permis à ce pays de constituer son unité à l'exemple de la France, et de se débarrasser enfin du joug si pesant de l'Allemagne. Mais il manqua son but; son livre, loin de sauver l'Italie, rendit plus habiles les tyrans qui l'opprimaient, et il enseigna aux souverains des autres nations une politique vers laquelle ne les portaient que trop les progrès incessants du

CAT

matérialisme. Enfin, comme, pour at-
teindre un but louable en lui-même, il
n'avait montré que de mauvais moyens,
la postérité le châtia en infligeant le
nom de machiavélisme à une doc-
trine dont il n'avait point été l'au-
teur, qu'il ne fit qu'ériger en sys-
tème, sans doute pour la rendre plus
odieuse, mais qui du reste n'avait pas
le mérite de la nouveauté, car les poten-
tats de l'Asie, et particulièrement les
sultans de Constantinople, en savaient
sur ce point autant que lui et que tous
les profonds politiques de l'école ita-
lienne.

Soit qu'il eût voulu désigner à l'in-
dignation publique la famille qui ré-
gnait à Florence, soit qu'il eût sérieu-
sement espéré de trouver dans son sein
ce prince qui devait réunir toutes les
principautés et toutes les républiques
de l'Italie en un seul corps de nation
et purger ce pays de l'invasion étran-
gère, c'était aux Médicis qu'il avait
dédié son livre. Catherine se trou-
vait donc exposée plus que tout au-
tre à la séduction. Digne héritière
de sa famille, elle adopta comme une
tradition paternelle plutôt que comme
une nouveauté les conseils de Machia-
vel, dont elle fit l'application, à son
regret peut-être, non pas en Italie,
mais en France. Elle prit au mot le
livre du Prince, qui devint son Évan-
gile. Dès lors, elle se crut autorisée à
activer la guerre civile en France, au
lieu de regarder comme un devoir de
l'étouffer. Jamais la devise du maître :
Diviser pour régner, ne fut mise en
pratique sur un aussi grand théâtre
et peut-être par un disciple aussi ha-
bile. Étrangère dans un pays où la
loi exclut les femmes de la succession
à la couronne, elle ne désespéra pas
de profiter de l'anomalie qui les ad-
met à la régence pour s'emparer du
pouvoir suprême, seul objet de son
ambition. Pour régner, elle usa tou-
tes les ressources de la dissimula-
tion, de l'intrigue et même du crime.
Pour régner, elle commença par di-
viser les protestants et les catholi-
ques, le parlement et la cour, les
bourgeois et les nobles, puis elle finit

par donner le signal de la Saint-Barthélemy. Pour régner, non contente de diviser, de corrompre et d'exterminer tour à tour les différents partis qu'elle avait encouragés, elle divisa, elle fit plus, elle corrompit ses propres enfants; peut-être même elle attenta indirectement aux jours de quelques uns d'entre eux. Mais grâce à Dieu, les résultats auxquels aboutit l'ambition effrénée de cette femme qui étouffa dans son sein jusqu'aux sentiments de la nature, ont donné à la doctrine impie qu'elle suivait à la lettre le démenti le plus manifeste. Après avoir mis tant de persévérance dans le mal, Catherine de Medicis mourut, méprisée par le fils qui lui restait,exécrée par le peuple français, privée d'influence politique et presque dans la disgrâce. Si elle eût vécu quelques années de plus, elle eût ajouté encore une mauvaise action à sa vie, déjà remplie de tant de scandales; elle eût ou détrôné ou avili son fils pour le seul plaisir de rentrer au pouvoir et de s'y cramponner jusqu'à sa dernière heure. Mais là encore, malgré son machiavélisme, elle était le jouet de ses propres illusions: un terrible châtiment l'attendait; elle eût infailliblement succombé soit sous les coups de la ligue, soit sous ceux de Henri IV, qui, aussi bien que les ligueurs, avait le bras levé sur sa tête.

Ce ne fut guère qu'à la mort de son fils François II que Catherine de Médicis parvint à prendre la haute main dans le maniement des affaires, en devenant régente pendant la minorité de son second fils, Charles IX. Jusquelà, elle n'avait joué qu'un rôle subalterne. Perdue parmi les autres dames de la cour, sous le règne de François Ier, longtemps effacée par Diane de Poitiers, sous le règne de Henri II, elle avait du céder le pas à Marie Stuart et aux Guises, sous le règne si court de François II. Cependant, si l'on veut étudier son caractère, cette période de temps, en apparence perdue pour l'ambition, n'est pas la moins importante; c'est celle où, environnée d'obstacles qui semblaient invin

cibles, elle jeta dans l'ombre les bases de sa grandeur future. Elle avait un peu plus de quatorze ans, lorsqu'une combinaison politique décida François Ier à la donner pour épouse à son second fils, qui ne comptait que quelques mois de plus. Son jeune âge la mettait donc hors d'état de tirer d'abord un parti avantageux de son mariage, et d'ailleurs, la mort du pape Clement VII, son oncle, qui descendit dans la tombe environ un an après l'avoir mariée, la laissa bientôt sans protection à la cour.

Elle avait apporté pour toute dot cent mille écus en argent comptant, et les biens situés en France de Madeleine de la Tour-d'Auvergne, sa mère, lesquels ne valaient pas davantage. Il est vrai que l'ambassadeur de la cour de Rome avait dit aux courti sans, qui s'étonnaient qu'elle ne fût pas plus richement dotée : « Vous ne voyez donc pas qu'elle apporte encore trois joyaux d'un grand prix: Génes, Milan et Naples. » C'était en effet un appât que Clement VII avait présenté à François I, pour le détacher de l'alliance de Henri VIII, et l'empêcher d'entrer dans le mouvement de la réforme, vers laquelle il penchait. Mais la mort empêcha Clément VII de nous aider à conquérir les trois joyaux en question, conquête qu'il n'aurait sans doute pas vue avec piaisir, et la dot de Catherine de Medicis se trouva réduite à un apport d'environ deux cent mille écus. Toutefois, son mariage eut cela de particulier, qu'il marqua l'époque où François Ier cessa de flotter entre la réforme et le catholicisme. Depuis, ce prince s'allia encore avec les protestants et avec les Turcs, pour se défendre contre Charles-Quint; mais, à l'intérieur, il se montra de plus en plus attaché à la religion catholique et ennemi de la reforme. S'il s'était prononcé pour les calvinistes, c'en était fait de la France. Les attaques de Charles-Quint et les empiétements inévitables de la noblesse auraient amené le démembrement de la monarchie, que la conservation des principes d'unité royale et d'unité re

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