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avait commandé le siége, envoya des rafraîchissements à la garnison, et lui fit offrir ce dont elle pouvait avoir besoin pour son transport. Le lendemain, elle sortit, précédée d'un tambour qui s'appuyait sur une béquille et portait un bras en écharpe; marchait ensuite M. Va-de-bon-Cœur, qui saluait de la hallebarde; puis venaient vingt charrettes chargées de malades, criant: Vive le roi! autant que leurs forces le leur permettaient, et portant le fusil le plus haut qu'ils pouvaient. La marche était fermée par les convalescents, qui s'avançaient sur trois de front. Enfin une charrette, couverte de branches de pin et de romarin, portait les ustensiles de l'hôpital. Ces braves, après avoir traversé les postes piémontais, arrivèrent ainsi en triomphe à Novi, quartier général de l'armée française. Le roi décora de la croix de Saint-Louis le sergent Va-de-bon-Cœur, et le nomma aide-major de la place de Brisach.

CASTEL-BAJAC (Marie-Barthélemy, vicomte de), né en 1776, près Rabasteins en Bigorre, servit d'abord, contre la révolution, dans l'armée de Condé, rentra en France à la seconde restauration, et fut un des membres les plus ardents de la chambre dite introuvable. Réélu après l'ordonnance du 5 septembre 1816, il siegea à côté de MM. de Villèle et Corbière, parmi les chefs de cette opposition violente subitement convertie à la charte, depuis que le gouvernement avait cessé d'écouter ses inspirations réactionnaires. Plus tard, les électeurs du Gard n'ayant plus voulu d'un pareil représentant, il exhala son mécontentement aristocratique dans le Conservateur. Cependant les électeurs de la Haute-Garonne lui rouvrirent le chemin de la tribune, et en 1819, il appuya fortement l'ordre du jour contre les pétitions qui réclamaient le maintien de la loi des élections, jugée, selon lui, par la nomination de M. Grégoire. A mesure que la marche rétrograde des ministres Decaze et Pasquier rapprocha de plus en plus ses amis du pouvoir, M. de Castel-Bajac devint moins

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fougueux, et quand M. de Villèle eut pris les rênes de l'État, il n'hésita pas de se séparer de ces ultra-royalistes, qu'il avait proclamés ultra-malheu reux pour la cause royale. Il fut récompensé de son dévouement ministériel, d'abord par la direction générale des haras et des manufactures, ensuite par celle des douanes.

CASTELBAR (combat de). Le 22 août 1799, le général Humbert, envoyé par le Directoire sur les côtes d'Irlande, avait débarqué avec onze cent cinquante hommes dans la baie de Killala, au fond du golfe de Sligo. Sur-lechamp il s'était porté vers l'intérieur, et le 26, sans presque avoir rencontré d'obstacles, il prenait position à Balayna. Ayant appris que les généraux anglais Lake et Hutchinson avaient rassemblé leurs forces à Castelbar, et se disposaient à venir l'attaquer, il résolut de les prévenir, et même de les surprendre s'il le pouvait. Il quitta donc Balayna à trois heures du soir, et le lendemain 27, à six heures du matin, après quinze heures de marche à travers un pays de montagne, il atteignit les hauteurs voisines de Casteibar. Immédiatement il fit reconnaî tre la position des Anglais, et, quoiqu'elle fût très-forte, il l'attaqua. Les tirailleurs ennemis furent d'abord repoussés; puis le reste des troupes républicaines s'avança au pas de charge, sans que le feu vif et meurtrier de douze pièces de canon pût modérer leur ardeur. Tandis que cette audacieuse attaque est tentée contre le centre de l'ennemi, l'adjudant général Sarrazin, s'avançant à la tête d'un bataillon de ligne et d'une compagnie de grenadiers, essaye de forcer sa gauche. Le bataillon, qui se présente le premier, est contraint de se replier sous le feu de plus de deux mille hommes; mais Sarrazin vole à son secours avec les grenadiers, et rejette les Anglais sur leurs lignes. Renonçant toutefois à enfoncer l'aile gauche, il laisse le bataillon pour la tenir en échec, et se porte lui-même avec ses grenadiers sur l'aile droite, qu'il culbute. Le mouvement rétrograde

de la droite est bientôt imité par le centre, et alors le bataillon chargé de contenir la gauche l'oblige à se réfugier dans la ville. Les républicains cherchent à l'en déloger, et des deux parts on se bat avec acharnement; enfin, une charge de chasseurs à cheval force le gros de l'armée anglaise à repasser le pont de Castelbar. Elle abandonne artillerie et bagage, et on la poursuit deux lieues l'épée dans les reins. Six cents morts ou blessés, douze cents prisonniers, douze pièces de canon et cinq drapeaux, telles furent les pertes des Anglais. Le général Humbert, qui avait battu un ennemi au moins trois fois supérieur en nombre, ne perdit que deux cents hommes.

CASTELBON (monnaie de). Castelbon ou Castelloubon est un petit village situé en Gascogne, dans la vallée de Laudon, au comté de Bigorre, à treize kilom. de Tarbes. Ce village possédait autrefois le titre de vicomté, et jouissait du droit de battre monnaie, ainsi que le prouve un acte passé en 1374 entre le duc d'Anjou et le vicomte Roger-Bernard de Foix. Par cet acte, le duc permettait au vicomte de Castelbon de faire battre dans ses domaines des monnoies blanches et noires en la forme et manière que le duc de Lescan (seigneur du voisinage) avoit et faisoit faire au temps qu'il vivoit. Ces monnaies, qui devaient être du même poids et au même titre que celles du roi de France, n'ont pas encore été retrouvées. La moitié du profit qu'on devait retirer de ce monnayage appartenait au roi, et l'autre moitié au vicomte.

CASTEL-FORTE (prise de). Le 10 janvier 1799, le général Championnet, commandant l'armée française dans le royaume de Naples, avait conclu, sous les murs de Capoue, un armistice avec le général en chef des troupes autrichiennes et napolitaines. Se trouvant ainsi débarrassé, pour le moment du moins, de son principal ennemi, Championnet put s'occuper de châtier sérieusement les paysans napolitains qui s'étaient insurgés sur plusieurs points du territoire même

que l'armistice avait attribué aux Français. Le général Rey, d'après ses ordres, occupa successivement Itri, Fondi et la petite ville de Traëta, sur la rive droite du Garigliano, principaux refuges des rebelles. De là, Rey se porta sur Castel-Forte, où s'était réunie une autre bande non moins considérable de révoltés; ceuxci se défendirent en désespérés. La position de la place ne permettant pas au général français de se servir de son artillerie, il fit donner l'assaut par l'infanterie française et polonaise. Čes bataillons enfoncèrent à coups de hache une des portes de la ville, et y pénétrèrent. Le général Rey était tellement exaspéré du massacre du capitaine Tremeau, son aide de camp, qui avait été entouré et égorgé avec un détachement de quarante hommes aux environs de Traëta, qu'il fit fusiller tous les habitants saisis les armes à la main, et mettre le feu à leurs maisons. La prise de Castel-Forte eut pour les Français le double avantage de supprimer un des principaux centres de l'insurrection, et de faire tomber en leur pouvoir un petit parc d'artillerie de montagne et des magasins de vivres considerables.

CASTEL-FRANCO (combat de). En 1805, la marche rapide de la grande armée, commandée par Napoléon, avait séparé de l'armée autrichienne une colonne de sept mille hommes, commandée par le prince de Rohan; ce général, dont tous les mouvements étaient observés, descendit résolument la vallée de la Brenta pour se joindre au prince Charles dans le Tyrol, surprit Bassano, et marcha sur CastelFranco. Là, une division du général Saint-Cyr l'atteignit, et lui fit essuyer une déroute complète. Tout ce qui n'avait pas été tué ou fait prisonnier sur le champ de bataille demanda à capituler. Le prince de Rohan fut pris avec beaucoup d'officiers. On enleva aux Autrichiens douze canons, douze drapeaux et un étendard, et l'on retrouva les Français faits prisonniers deux jours avant à Bassano.

CASTEL-GINESTE (combat de). Tan

CASTELLANE, petite et ancienne ville de Provence, était, à l'époque romaine, la capitale des Suetri, et portait le nom de Salinæ. Cette cité ayant été détruite par les Sarrasins vers l'an 812, les habitants montèrent en haut de leur roc, et s'y fortifièrent; mais l'augmentation progressive de la population les força ensuite de descendre dans la plaine audessous de l'ancienne ville. Capitale, pendant le moyen âge, d'une petite souveraineté dont parlent des chartes des dixième, onzième et douzième siècles, puis chef-lieu d'une sénéchaussée, d'une viguerie et d'une recette, dépendant du parlement et de l'intendance d'Aix, Castellane était encore, avant la révolution, la résidence de l'évêque de Sénez. C'est aujourd'hui l'un des chefs-lieux d'arrondissement du département des Basses-Alpes, et l'on y compte deux mille cent six habitants.

CASTELLANE (famille de). Cette maison était, sinon l'une des plus riches, du moins l'une des plus anciennes de Provence. Une charte de 1089 parle d'un Boniface de Castellane. Un autre Boniface de CASTELLANE, troisième ou quatrième du nom, troubadour du treizième siècle, est mentionné par Nostradamus dans l'Histoire de Provence, comme ayant eu la tête tranchée en 1257, pour s'être

mis à la tête des Marseillais révoltés contre Charles I, roi de Naples et comte de Provence. Boniface-LouisAndré, comte de CASTELLANE, né en 1758, fut, en 1789, député de la noblesse à l'Assemblée constituante, et figura dans cette minorité de sa caste qui se réunit au tiers état. Ainsi il vota la liberté des cultes, appuya la déclaration des droits, et demanda l'abolition des prisons d'État. Après la session, il disparut de la scène politique jusqu'en 1802, époque où il fut appelé à la préfecture des Basses-Pyré nées. Il devint ensuite pair de France et lieutenant général, et mourut en 1837. E. B., vicomte de CASTELLANE, son frère, présida la section le Pelletier en 1795, à l'époque où les sections

s'insurgèrent contre la Convention. Il fut, pour ce fait, condamné à mort par contumace la même année, et acquitté par le jury l'année suivante.

CASTELLARO (combats de). Wurmser, cherchant à se jeter dans Mantoue, et poursuivi par la division de Masséna, se porta, le 12 septembre 1796, vers le Tartaro. Apprenant là que le pont de Castellaro avait été rompu, il gagna celui de Villimpenta, au moment où le général Charton y arrivait avec quelques centaines de chasseurs pour s'en emparer et le couper. Malgré des forces aussi disproportionnées, le général Charton attaqua les Autrichiens; mais il perdit la vie, et ses troupes, maltraitées, se replièrent sur Castellaro. Dès lors Wurmser put continuer sans obstacle sa marche sur Mantoue.

-A l'ouverture de la campagne de 1801, le prince de Hohenzollern occupait Castellaro. Les généraux Delmas et Moncey l'attaquèrent de front et en queue dans cette position redoutable, gravirent, sous un feu meurtrier, des pentes très-rapides, et le forcèrent à se retirer avec une perte de douze cents hommes tués, blessés ou prisonniers.

CASTELLE (Adrien ), dragon au 1er régiment, né à Valenciennes, fit mettre bas les armes à quarante grenadiers hongrois, qu'il conduisit au quartier général à la bataille de Marengo. Il fut tué peu de temps après.

CASTELLET (le), seigneurie avec titre de comté, dans le Comtat Venaissin (département des Basses-Alpes ), à douze kilomètres de Cavaillon.

CASTELLO DE LOS GUARDIOS (com. bat de). Dans les premiers jours de septembre 1813, le général espagnol la Romana, dont le corps était cantonné sur les frontières de l'Andalousie, envoya attaquer le poste de Castello de los Guardios, occupé par des Français. L'attaque dura quatre jours de suite; constamment repoussés, les assaillants se retirèrent enfin avec une perte de deux cents hommes. Le 6, l'ennemi ne fut pas plus heureux dans une tentative du même genre: deux mille Espagnols se portèrent un

peu loin sur Fuente-Ovejuna, où se trouvaient quatre-vingt-seize Français du 51° de ligne. Ce faible détachement combattit avec intrépidité pendant treize heures, à l'entrée du village d'abord, ensuite dans son quartier, puis dans l'église, et enfin dans le clocher. Environnés de toutes parts, ces braves continuaient à se défendre avec tant de courage et de sang-froid, que l'ennemi compta bientôt deux cents morts. Renonçant alors à vaincre avec honneur cette poignée de héros, il mit le feu au clocher. Quarante-cinq Français avaient déjà été tués : les autres allaient tous devenir la proie des flammes, lorsqu'ils furent sauvés par l'approche de quelques troupes dont la vue mit les Espagnols en fuite. Suivant une autre version, ces braves, se voyant sur le point d'être étouffés par la fumée des matelas et des ballots de laine qu'on avait entassés autour du clocher, et auxquels on avait mis le feu à cet effet, se rendirent et furent conduits prisonniers en Portugal, où toutefois ils ne tardèrent pas à être délivrés.

CASTELLO-NUOvo (prise de). — Le général Championnet, maître des faubourgs de Naples (janvier 1799), fit sommer les habitants de se rendre. Cette sommation n'ayant produit aucun effet, il força sur plusieurs points l'entrée de la ville, et porta simultanément des corps de troupes sur toutes les positions fortifiées que renferme cette capitale. L'une des plus importantes était le fort de CastelloNuovo, situé au centre d'un quartier populeux, et dominant d'un côté le palais du roi et de l'autre le port militaire. Ce fut le général Kellermann qui eut ordre de s'en emparer; il l'enleva à la baionnette, après un combat acharné dans lequel les lazzaroni rivalisèrent avec les Français de courage et d'opiniâtreté.

CASTELNAU, village de l'ancien Languedoc, aujourd'hui département de l'Hérault, à trois kilomètres de Montpellier. En sortant de Castelnau, vers le nord, on aperçoit la colline sur laquelle était bâtie l'ancienne ville

de Substantion, où fut établi, de 757 à 1037, le siége épiscopal de Maguelonne. Il y existe encore des ruines de murs, d'aqueducs, etc., qui ont été dernièrement l'objet des explorations de la société archéologique de Montpellier. Castelnau compte six cent soixante et treize habitants. Le nom de Castelnau, qui ne signifie que château neuf, est commun à un grand nombre de bourgs et de petites villes du Midi. La plupart y joignent un surnom qui les distingue.

CASTELNAU (Jacques, marquis de), maréchal de France, petit-fils de Michel de Castelnau, naquit en 1620, se distingua dans plusieurs affaires importantes, et commanda l'armée de Flandre en l'absence de Turenne, après la bataille des Dunes (1658). Il fut blessé mortellement au siége de Dunkerque. Le roi lui envoya le bâton de maréchal de France; mais il n'en jouit qu'un mois, et mourut à Calais à l'âge de trente-huit ans.

CASTELNAU (Michel de), né en Touraine, vers 1520, était petit-fils de Pierre de Castelnau, écuyer de Louis XII. Militaire et diplomate, il rendit de nombreux services dans sa double carrière. Après avoir voyagé en Italie et visité l'île de Malte, il fit ses premières armes en Piémont. Son courage lui concilia l'affection du cardinal de Lorraine et du connétable de Montmorenci, qui lui firent confier les missions les plus importantes. Henri II l'envoya en Écosse avec des dépêches pour Marie Stuart, fiancée au dauphin, depuis François II. D'Écosse, il se rendit en Angleterre, auprès d'Élisabeth qui conservait des prétentions sur Calais. Le résultat des négociations fut que cette ville resterait à la France pendant huit ans, au bout desquels elle retournerait à l'Angleterre, si cette puissance laissait la France en paix. Castelnau fut ensuite successivement envoyé comme ambassadeur en Allemagne, en Savoie et à Rome. Le but de sa mission en Allemagne était de faire abandonner aux princes le parti pro testant. Après la mort de François II,

il accompagna Marie-Stuart, sa veuve, en Écosse. A son retour, il fit la guerre en Bretagne contre les protestants, qui s'emparèrent de sa personne. Bientôt délivré par échange, il assista au siége de Rouen, à la bataille de Dreux, et concourut à la prise du Havre sur les Anglais.

Envoyé de nouveau en Angleterre pour renouer des liaisons avec cette puissance qui avait secouru les protestants, Castelnau obtint des conditions de paix favorables à la France. Un peu plus tard, résidant auprès du duc d'Albe dans les Pays-Bas, il découvrit, à Bruxelles, le complot qu'avaient formé le prince de Condé et l'amiral de Coligny, de surprendre et d'enlever la famille royale à Monceaux. Il obtint pour Catherine de Médicis deux mille cavaliers allemands, que le duc d'Albe n'accorda toutefois qu'à grand'peine. Après la bataille de SaintDenis, il alla en Allemagne demander d'autres secours. En recompense de tant de services, Catherine de Médicis le nomma gouverneur de Saint-Dizier; de son côté Castelnau se montra reconnaissant aux batailles de Jarnac et de Moncontour, dans lesquelles il contribua fortement à la victoire. En 1574, après differentes missions en Angleterre, en Allemagne et en Suisse, Castelnau fut encore envoyé par Henri III en Angleterre, où, cette fois, il séjourna dix ans.

Lorsqu'il revint, il déclara qu'il resterait fidèle à l'autorité royale, et qu'il ne subirait point le joug de la ligue. Les Guises s'en vengèrent en lui ôtant son gouvernement de Saint Dizier; les soldats de la ligue pillèrent ses domaines, et il se trouva presque dénué de ressources. Henri IV, qui connaissait son attachement au catholicisme, mais qui estimait son caractère, lui offrit un refuge dans son armée, et ne craignit pas, après son avénement à la couronne, de lui donner des missions de confiance. Castelnau mourut a Joinville, en 1592, à l'âge de soixante et douze ans. Il est à remarquer que dans la terrible époque de guerres civiles qu'il eut à

traverser, il resta toujours fidèlement attaché au parti royal, qui lui paraissait, à bon droit, représenter la France mieux que tous les autres, mieux que les protestants qui s'appuyaient sur l'Angleterre, mieux que les ligueurs qui faisaient cause commune avec l'Espagne, et, de leur côté aussi, appelaient une intervention étrangère.

Castelnau a laissé des mémoires qui commencent à la mort de Henri II, en 1559, et finissent en 1570, à la troisième paix avec les protestants. Cet ouvrage renferme une foule de renseignements curieux, et pour cela seul il peut être consulté avec intérêt mais on y remarque aussi quelques qualités littéraires qui en font un livre estimable. Le style en est clair, débarrassé le plus souvent des vieux termes; les phrases, bien qu'un peu longues quelquefois, finis sent en général d'une manière harmonieuse. L'abondance des détails n'exclut pas la précision. Une rapidité assez grande regne dans la narration: on voit que l'auteur n'est pas étranger à ce qu'il raconte. Enfin, dans toutes les parties de l'ouvrage, circule je ne sais quel souffle de vérité. Castelnau a en outre un mérite bien rare au seizième siècle, celui d'une impartialité inaltérable. Malgré toutes ces qualités, c'est lui faire trop d'honneur que de le placer auprès de Philippe de Comines, comme on l'a fait quelquefois. Il n'a ni les défauts ni les qualités de cet écrivain célèbre. S'il n'a pas cette indifférence morale qui est un des caractères des œuvres de Comines, il n'a pas non plus cette vigueur de pensée, cette énergie de style qui a rendu immortelles quelques pages de l'historien du règne de Louis IX.

CASTELNAU (Pierre de), religieux de Citeaux, au couvent de Fontfroide, près de Narbonne, fut investi par Innocent III du titre de légat, et chargé, avec deux autres moines de son ordre, Raoul et Arnaud, l'abbé des abbés, de combattre par le fer et par le feu les progrès envahissants de

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