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Jean-Dominique CASSINI, né à Perinaldo, dans le comté de Nice, en 1625, était professeur d'astronomie à Bologne, et s'était déjà rendu célèbre par des ouvrages du plus haut mérite, lorsqu'il fut appelé en France par Colbert, en 1668. On eut beaucoup de peine à l'enlever à l'Italie; ce fut l'objet d'une négociation. Enfin on l'obtint, mais seulement pour quelques années. Il vint à Paris, et fut reçu à l'Académie des sciences en 1669. Le terme de son séjour expiré, l'Italie le réclama, et lui-même ne songeait point à rester en France; mais Colbert parvint, non sans peine, à lui faire accepter, en 1673, des lettres de naturalisation. Cassini fit, dans sa nouvelle patrie, en 1684, la découverte des quatre satellites de Saturne; ce qui en donna cinq à cette planète, au lieu d'un seul que Huygens avait d'abord aperçu. L'année précédente, il avait découvert la lumière zodiacale; il en fit connaître la forme avec exactitude; et, d'après la position de cette lumière relativement à l'écliptique, il détermina les circonstances où elle devait s'observer le plus exactement. Après plusieurs autres belles découvertes, Cassini alla, en 1695, revoir une méridienne qu'il avait tracée à Bologne ; à son retour, il continua celle qui avait été commencée en 1669 par Picard, continuée en 1683, au nord de Paris, par Lahire, et qui fut enfin poussée par lui, en 1700, jusqu'à l'extrémité du Roussillon: c'est cette même ligne qui fut mesurée de nouveau, quarante ans après, par François Cassini et la Caille, et, cent ans après, par Méchain et Delambre, avec une précision qui ne laisse plus rien à désirer. Cassiní mourut en 1712; il avait perdu la vue dans ses dernières années. Sa vie, écrite par lui-même, a été publiée par Cassini de Thury, son arrière-petit-fils, dans ses Mémoires pour servir à l'histoire des sciences, 1810, in-4°. On peut voir dans Lalande (Bibliothèque astronomique) le détail des nombreux ouvrages de J.-D. Cassini; nous ne citerons que les suivants : Observationes cometæ, anno 1652 et 53, Mo

dène, 1653, in-folio de 29 pages: c'est son premier ouvrage; Opera astronomica, Rome, 1666, in-folio. On y trouve tous les Opuscules qu'il avait publiés jusqu'alors. Il a laissé en manuscrit une Cosmographie en vers italiens.

Jacques CASSINI, son fils, né à Paris en 1677, fut reçu membre de l'Académie des sciences en 1694, et de la Société royale de Londres en 1696. Le recueil de l'Académie des sciences renferme de lui plusieurs mémoires importants; mais il est principalement connu par ses travaux relatifs à la détermination de la figure de la terre. Après avoir prolongé avec son père, en 1701, jusqu'au Canigou, la mesure du méridien de Paris, et en avoir exécuté, en 1718, la partie septentrionale jusqu'à Dunkerque, il publia, en 1720, son livre De la grandeur et de la figure de la terre, Paris, in-4°. Jacques Cassini mourut dans sa terre de Thury en 1756. Outre les ouvrages que nous avons cités, on a de lui des Éléments d'astronomie, Paris, 1740, in-4°, entrepris sur la demande du duc de Bourgogne, et traduits en latin par le P. Hell, professeur à Vienne, et des Tables astronomiques du soleil, de la lune, des planètes, des étoiles et des satellites, Paris, 1740, in-4°.

César-François CASSINI DE THURY, son fils, né en 1714, n'avait pas vingtdeux ans quand il fut reçu à l'Académie des sciences comme adjoint surnuméraire. Les recueils de cette société contiennent beaucoup de mémoires de lui; mais un grand ouvrage qui porte le nom de sa famille fut surtout l'objet de ses soins. On avait formé le projet de faire une description géométrique de la France: le jeune Cassini conçut le plan plus étendu de lever le plan topographique du pays entier, et de déterminer par ce moyen la distance de tous les lieux à la méridienne de Paris et à la perpendiculaire de cette méridienne. Jamais on n'avait formé en géographie une entreprise plus vaste et d'une utilité plus générale. Cassini eut la consolation de la voir presque entièrement achevée, et

la gloire d'en avoir lui-même assuré le succès. Il mourut en 1784. Parmi les ouvrages de Cassini de Thury, nous citerons: Relations de deux voyages faits en 1761 et 1762 en Allemagne, pour déterminer la grandeur des degrés de longitude, par rapport à la géographie et à l'astronomie, 1762, in-4; Opuscules divers, 1771, in-8°, contenant un almanach perpétuel, une table pour les étoiles, et deux lettres; Description d'un instrument pour prendre hauteur et pour trouver T'heure vraie sans aucun calcul, 1770, in-4°; Description géométriqué de la terre, 1775, in-4°; Description géométrique de la France, 1784, in-4°. Jacques-Dominique, comte de CASSINI, son fils, né à Paris le 30 juin 1748, lui succéda dans la place de directeur de l'Observatoire. Ce fut lui qui termina la belle carte de France, commencée par son père. Cette carte, connue sous le nom de Carte de l'Académie et de Carte de Cassini, a trentetrois pieds de hauteur sur trente-quatre de largeur; c'est l'ouvrage le plus beau et le plus complet qui existe dans ce genre. L'Assemblée nationale ayant ordonné, en 1790, la division de la France en départements, cette carte servit de type à ce travail, auquel Cassini lui-même eut une part importante. Membre de l'ancienne Academie des sciences, il fit partie de l'Institut dès la formation de ce corps. Il a publié plusieurs ouvrages estimés, entre autres: Voyage fait par ordre du roi en 1768 et en 1769, pour éprouver les montres marines inventées par M. Leroy; Voyage en Californie par M. Chappe d'Auteroche; de l'Influence de l'équinoxe du printemps et du solstice d'été sur les déclinaisons et les variations de l'aiguille aimantée; Exposé des opérations faites en France en 1787, pour la jonction des observations de Paris et de Greenwich.

Alexandre-Henri-Gabriel, vicomte de CASSINI, son fils, né à Paris en 1781, entra dans la carrière judiciaire en 1811, comme membre du tribunal de première instance de la Seine, Il fut

successivement vice-président de ce tribunal, conseiller et président à la cour royale de Paris, député de l'arrondissement de Clermont (Oise), et pair de France. Il mourut du choléra en 1832. Il était, depuis 1827, membre de l'Institut (Académie des sciences). Henri Cassini ne suivit pas la carrière où sa famille s'était illustrée; il ne se sentit jamais aucun goût pour l'étude de l'astronomie; mais il se livra avec un grand succès à celle des sciences naturelles et de la botanique. Cette dernière science surtout lui doit de précieuses découvertes. Il a fourni au recueil de l'Académie des sciences et à plusieurs journaux scientifiques un grand nombre de memoires; les plus importants ont été réunis et publiés par lui, sous le titre d'Opuscules phytologiques, Paris, 1826, 2 vol. in-8°.

CASSIS, petite ville de l'ancienne Provence (aujourd'hui du département des Bouches-du-Rhône), à deux myriamètres et demi de Marseilie, est mentionnée dans l'itinéraire d'Antonin, sous le nom de Carsicis portus. Cette ville était alors située au fond du golfe de l'Arène; elle fut détruite, en 573, par les Lombards, et rebâtie, quelque temps après, par les anciens habitants, sur une émi nence voisine; position qui fut encore abandonnée, au commencement du treizième siècle, pour l'emplacement où se trouve la ville actuelle. Cassis possède aujourd'hui une population de deux mille cinquante habitants. C'est la patrie de l'auteur d'Anacharsis.

CASTAGNE (Raymond), capitaine au 32° régiment de ligne, né à Albi, se signala, le 17 octobre 1806, à la prise de Halle, où il arriva l'un des premiers sur le pont, malgré le feu de l'ennemi. Son exemple entraîna ses camarades, qui firent des prodiges de valeur. Cet officier ayant pénétré dans la ville, s'empara, avec quinze hommes, de deux pièces de canon, apres un combat des plus opiniâtres, et fit un grand nombre de prisonniers.

CASTAIGNE ou Castagne (Gabriel de), religieux de l'ordre de Saint

François, né dans le seizième siècle, s'adonna à l'étude de l'alchimie, devint aumônier de Louis XIII, et mourut vers 1630. On a de lui: L'Or potable qui guarit tous les maux. Le grand miracle de nature métallique. Le Paradis terrestre. Ses œuvres ont été recueillies en 1 seul volume et publiées à Paris, en 1661, in-8°.

CASTAING, célèbre empoisonneur, né à Alençon en 1796, exécuté à Paris en 1823, et dont le procès excita une grande curiosité, à cause de la publicité qui fut alors donnée pour la première fois aux propriétés des poisons végétaux.

CASTALION (Sébastien), théologien calviniste, né en 1515 dans le Dauphiné, s'appelait Châteillon, nom qu'il crut devoir latiniser, suivant l'usage des érudits du temps. Il fut lié avec Calvin, qui le fit nommer professeur à Genève. Mais s'étant ensuite brouillé avec ce chef de secte, qui le fit des tituer et bannir en 1544, Castalion tomba dans la misère, et se vit réduit à cultiver de ses mains un modeste champ, qui ne lui laissait de libres pour l'étude que quelques heures du jour. Il mourut de la peste à Bâle, en 1563. Son principal ouvrage est une traduction latine de la Bible, dont la première édition est de 1551, et la plus estimée de 1573 (Bâle). On doit citer parmi ses autres écrits: Moses latinus, Bâle, 1546, in-4°, où il se déclare contre la peine de mort; quelques poëmes grecs et latins; et une traduction latine d'Homère.

CASTALLA (bataille de). - Dans la nuit du 20 juillet 1812, le général espagnol Joseph O'Donnel, à la tête d'un corps d'armée de douze mille hommes, se mit en marche pour surprendre l'avant-garde de l'armée française d'Aragon, commandée par le général Delort. Cette avant-garde était cantonnée dans la petite ville de Castalla et dans les villages voisins d'Ibi et de Biar. Au point du jour, l'aile gauche, le centre et l'infanterie de la réserve des Espagnols attaquèrent avec vivacité les postes français en avant de la ville, tandis que l'aile droite commen

çait une forte fusillade sur Ibi, et que huit escadrons de cavalerie se dirigeaient sur Biar. A la vue des troupes nombreuses qui venaient l'attaquer, le général Delort avait évacué la ville, bien qu'elle eût été mise à l'abri d'un coup de main, et, disputant le terrain pied à pied, il était allé prendre position un peu en arrière, sur des hauteurs. De là, son artillerie cherchait, mais en vain, à arrêter les colonnes ennemies, qui s'avançaient résolûment, et déjà il était enveloppé par une multitude de tirailleurs. Sa situation devenait de plus en plus périlleuse, lorsque tout à coup le 24" de dragons arriva de Biar. Ce mouvement, que les Espagnols n'avaient pas même songé à prévenir, les surprit et les déconcerta, tandis qu'il augmenta l'énergie des Français. Delort, mettant à profit, et l'ardeur des siens, et l'hésitation de l'ennemi, se décide sur lechamp à un grand effort offensif : il envoie aux dragons l'ordre de charger au galop, et d'enlever deux pièces de canon établies par O'Donnell pour protéger le passage d'un ruisseau. Les dragons, défilant un à un sur le pont étroit qui communique d'un bord à l'autre, exécutèrent cet ordre avec valeur. Non-seulement ils s'emparèrent des deux canons, mais, en un clin d'œil, les bataillons ennemis, qui se formaient en carrés pour les défendre, furent enfoncés, sabrés et anéantis. Toute l'infanterie espagnole fut ou taillée en pièces ou faite prisonnière. La réserve seule se sauva en désordre au milieu de Castalia; elle y fut poursuivie dans les rues et exterminée. Déjà la déroute était complète au centre et à la gauche de l'ennemi; bientôt le général Delort se porta sur l'aile droite, et força les troupes qui la composaient à mettre bas les armes. Les manœuvres de l'avant-garde française avaient été si rapides, qu'avant huit heures du matin le feu avait entièrement cessé. Deux pièces de canon attelées, et leurs caissons, seule artillerie des Espagnols, trois drapeaux, six mille fusils anglais, qu'on ramassa sur le champ

de bataille, deux mille huit cent trente-deux prisonniers, dont cent cinquante officiers de tout grade, cinq cents morts et autant de blessés, telles furent les pertes de l'ennemi dans la mémorable journée de Castalla. Les Français, qui, avec mille fantassins et cinq cents chevaux, avaient défait un corps de plus de neuf mille hommes, n'eurent que quatorze morts, dont un seul officier, et cinquante-six blessés. CASTEGGIO. (Voyez MONTEBELLO [bataille de]).

CASTEILL-ROUSSILLON OU CHATEAU-ROUSSILLON, hameau situé sur une élévation dans la partie orientale de la plaine de Roussillon, sur la rive droite du Tet, à une lieue ouest de la mer, et à une lieue est de Perpignan (département des Pyrénées-Orientales).

Ce hameau occupe l'emplacement de l'ancienne Ruscino de Strabon, de Méla, de Pline, de Ptolémée, et de l'itinéraire d'Antonin. Tite-Live nous apprend que ce fut à Ruscino que s'assemblèrent les tribus gauloises voisines des Pyrénées, pour disputer le passage à Annibal. On sait qu'à la suite d'une conférence avec les Čarthaginois, tenue à Illiberri (Elne), les chefs, séduits par des présents, conclurent un traité d'alliance. Ces deux villes appartenaient alors aux Sordones, peuplade tectosage. Suivant Pline, Ruscino devint ensuite une ville latine; suivant Méla, elle aurait reçu une colonie romaine. Quoi qu'il en soit, on trouve encore à Casteill-Roussillon, en fouillant la terre, des médailles romaines et des fondations d'édifices considérables. En 1768, on y a découvert des débris de colonnes, de chapiteaux, de socles de marbre, etc. Cette ville commença à dépérir à l'époque de l'invasion des Sarrasins, et fut entièrement détruite par les Normands vers 828 ou 838. Elle passait encore, en 816, pour une des villes les plus importantes de la Marche d'Espagne, puisque Louis le Débonnaire, concédant un privilége aux peuples d'Espagne, et ordonnant le dépôt d'une copie de l'acte dans les sept villes prin

cipales, nomme Ruscino la troisième. Il ne reste plus de cette antique cité qu'une tour ronde, des vestiges de bains publics, deux citernes, et des fragments de moulins à bras de forme cylindrique.

CASTEL (combat de). En avril 1794, les troupes destinées par Pichegru à faire une diversion en Flandre, avaient commencé leur mouvement, lorsque le général autrichien Clairfait, à qui des démonstrations, faites le 23, sur Denain, avaient donné le change, et qui s'était porté vers cette place avec la plus grande partie de ses forces, reconnut son erreur. Il revint en toute hâte sur Tournai, pour barrer le passage à l'armée d'invasion. Le 28, il se retrancha sur les hauteurs de Castel, d'où il menaçait les communications des troupes françaises avec Lille; mais il n'avait que dixhuit mille hommes pour en arrêter cinquante mille. Souham, le général français, attaqua le 29. Après avoir balayé tous les avant-postes des Autrichiens, il fit marcher ses troupes contre leurs retranchements de Castel. La nombreuse artillerie qui les défendait n'arrêta point l'ardeur des soldats français. Le combat dura plus de quatre heures; mais enfin les hauteurs furent emportées à la baionnette, et les Autrichiens mis en déroute. Clairfait, blessé dans l'action, laissa aux mains du vainqueur douze cents prisonniers, trente canons et quatre drapeaux.

CASTEL (Jehan de), bénédictin, vivait dans le quinzième siècle. Il ne nous reste de fui que le Mirouër des pécheurs et pécheresses, en vers. Dans cet ouvrage, composé en 1468, et imprimé in-4°, sans date, ni indication du lieu de l'impression, l'auteur emploie indifféremment les langues latine et française et tous les rhythmes possibles. Comme il y prend le titre de chroniqueur de France, il est probable que c'est le Castel dont parle Molinet, et qui, au dire de cet auteur, avait composé des chroniques perdues aujourd'hui. Il est aussi à présumer que Jehan de Castel est le même que Jehan de Chastel, moine franciscain

de Vire, auteur d'une épître en vers imprimée vers l'an 1500.

CASTEL (Louis-Bertrand), jésuite, géomètre et physicien, né à Montpellier en 1668, exposa dans plusieurs Ouvrages les systèmes qu'il s'était créés sur plusieurs parties de ces deux sciences, travailla pendant plus de trente ans au Journal de Trévoux et au Mercure, et mourut en 1757. On peut voir dans le Journal de Trévoux, deuxième volume d'avril, année 1757, la liste assez longue de ses écrits. Le travail qui a le plus contribué à sa célébrité, est son Clavecin oculaire, dont il annonça le projet dans le Mercure de novembre 1725, et dont il développa toute la théorie dans le Journal de Trévoux de 1735.

CASTEL (René-Richard), né à Vire en 1758, fut élu maire de sa ville natale, au commencement de la révolution. Nommé, en 1790, membre de l'Assemblée législative, il s'associa aux Dumas, Ramond, et autres orateurs du côté droit, pour défendre la cause de la monarchie. Il se retira en Normandie, après la clôture de la session; et, quelques années plus tard, il devint professeur de belles-lettres au college Louis le Grand, puis successive. ment inspecteur général de l'Université, et inspecteur des écoles militaires. Il a publié: 1° un Poëme des Plantes, in-18, 1797; 2° la Forêt de Fontainebleau, in-12, 1805; 3° Voyage de Paris à Crévi, en Chablais, et un Discours sur la gloire littéraire; 4o Histoire naturelle de Buffon, classée d'après le système de Linné; 5 le Prince de Catane, opéra, 1813, in-8. Castel est mort à Reims en 1832.

CASTEL (N.), grenadier au 40° régiment d'infanterie de ligne, fut dangereusement blessé d'un biscaïen à la prise de Landau, et tomba noyé dans son sang. Un de ses camarades lui fit avaler quelques gouttes d'eau-de-vie; Castel sent aussitôt renaître ses forces, et avec elles toute son énergie: il se relève, et court de nouveau au combat. Mais son sang continue de couler, et il retombe en s'écriant :

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prise en 1745, par le lieutenant général Chabert. Mais l'année suivante, après la malheureuse affaire de Plaisance, elle retomba au pouvoir des Impériaux. Tous les postes français de la gauche du Pô furent évacués; mais on oublia un hôpital de deux cents malades, établi à Castel-Alfieri. Au nombre des convalescents se trouvait un sergent de grenadiers du régiment de Tournaisis, surnommé Va-de-bon-Cœur. Ce sergent proposa aux autres malades de quitter le lit, de se mettre en défense, et de ne se rendre qu'après avoir soutenu un siége. La proposition est acceptée, on prend les armes, on ferme les portes, on attend les Piémontais de pied ferme. Quelques jours après, on vit paraître un officier piémontais qui venait, à la tête d'un faible détachement, prendre l'hôpital à discrétion. Il fut salué d'une décharge générale d'artillerie et de mousqueterie; car on avait trouvé, dans un coin du château, une vieille pièce de fer, que l'on avait mise en batterie. L'officier, qui ne s'attendait pas à une telle réception, alla en rendre compte à son général, M. de Leutrun. Celuici, pour la singularité du fait, voulut aller reconnaître la place, et demanda à parlementer. Va-de-bon-Cœur, établi gouverneur d'une voix unanime, déclara que la garnison de l'hôpital était disposée à se defendre, et qu'il ne capitulerait qu'après avoir essuyé quelques volées de canon et vu ouvrir la tranchée, n'en ouvrît-on que de la longueur de sa pipe. M. de Leutrun répondit qu'il admirait sa bravoure, et qu'on le servirait suivant ses désirs. Ön ouvrit donc la tranchée, et deux canons furent portés à dos de mulet devant l'hôpital. Après deux jours de tranchée ouverte, et quelques volées de canon, auxquelles on répondit par un feu soutenu, le gouverneur demanda à capituler. Tous les honneurs de la guerre lui furent accordés. La capitulation signée, l'officier piémontais, qui

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