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Lorraine, le prince de Wurtemberg, qui moururent de leurs blessures, et le prince Eugène, qui fut atteint à la gorge et à la jambe.

Le gain de la bataille de Cassano rompit toutes les mesures que le prince Eugène avait prises pour pénétrer en Piémont et secourir le duc de Savoie, et le duc de Berwick ôta à ce dernier la seule espérance qui lui restait, en s'emparant du château de Nice. Ce fut la fin de la campagne.

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En 1799, le général Schérer, commandant l'armée d'Italie, venait d'éprouver de nombreux échecs qui l'avaient rendu impopulaire. Comprenant qu'il fallait relever le moral de ses troupes découragées, il abandonna le commandement au général Moreau. Celui-ci se détermina à défendre le passage de l'Adda. L'armée ennemie, composée de troupes fraîches et dé beaucoup supérieure en nombre, s'avançait sous le commandement de Suwarow, qui, dejà précédé d'une grande renommée, allait pour la première fois se mesurer contre les Français.

En arrivant sur l'Adda, le 25 avril, Suwarow disposa son armée sur trois colonnes correspondantes aux points de défense des Français. Celle de droite se porta sur la pointe du lac de Côme et sur Lecco; celle de gauche campa en face de la tête du pont de Cassano, que Moreau avait fortifiée et garnie d'artillerie, tandis que le centre bivouaquait sur les bords de l'Adda. Le 26 avril, les Russes attaquèrent le poste de Lecco, en deçà du lac de Côme, et poussèrent jusqu'au pont de Lodi. A la nuit, Wuskassowich parvint à rétablir, sans être aperçu, le pont de Brivio, et prit poste sur la rive opposée avec quatre bataillons, deux escadrons et quatre pièces de canon. D'un autre côté, les divisions du centre arrivèrent en face de Trezzo, où le marquis de Chateler fit aussi pendant la nuit jeter un pont dans la partie de l'Adda, où l'escarpement des rives et la violence du courant semblaient offrir le plus de difficultés. Lorsque ce pont fut achevé, à six heures du matin, les postes

français furent surpris, délogés de Trezzo, et poursuivis jusqu'à Pozzo. Moreau chargea la division Grenier de les soutenir et de rétablir la communication avec la gauche. Alors s'engagea une action des plus vives, que les renforts arrivant de part et d'autre rendirent encore plus longue et plus acharnée. Enfin les Français désespé rant de forcer des bataillons qui se grossissaient ou se renouvelaient sans cesse, se replièrent sur Milan. Pendant ce temps, Serrurier ayant abandonné le lac de Côme, se trouva assailli de front par Wuskassowich, et attaqué en queue par les Russes qui avaient passé le pont de Lecco. Dans cette situation désespérée, n'ayant plus aucun espoir d'être dégagé, il se défendit vaillamment, mais fut enfin forcé de mettre bas les armes avec les débris de sa division. De son côté, Mélas força le passage du pont de Cassano. Ainsi l'ennemi était maître du cours de l'Adda; et les Français, après avoir perdu dans cette funeste journée cinq à six mille hommes, n'eurent plus qu'à évacuer le Milanais.

CASSANYÉS (J.), membre de la Convention nationale, y vota la mort de Louis XVI, fut envoyé à l'armée des Pyrénées-Orientales et reçut une blessure à l'affaire de Payres. Il remplit également les fonctions de commissaire de la Convention près de l'armée d’Italie, passa au Conseil des Cinq-Cents, et en sortit en 1797.

CASSARD (capitaine de vaisseau), né à Nantes en 1672, commença ses services sur un corsaire de Saint-Malo. En 1697, il partit pour Carthagène avec Pointis, qui, dans son rapport, fit de lui le plus grand éloge. Chargé ensuite du commandement d'un vaisseau équipé pour la course par les armateurs de Nantes, il fit des prises considérables. Louis XIV voulut le voir, le complimenta, lui donna une gratification de deux mille livres, et le nomma lieutenant de frégate. Cassard partit aussitôt, prit le commandement de la corvette le Jersey, et délivra la Manche des corsaires anglais qui l'infestaient. Ayant rencontré, au mois de septem

bre 1708, près des Sorlingues, un convoi anglais de trente-cing batiments, escorté par un vaisseau de guerre, il se mit en devoir d'attaquer, bien qu'il n'eût avec lui qu'une frégate et deux corvettes. Mais le vaisseau ennemi prit la fuite en abandonnant son convoi. Cassard en amarina cinq des plus richement chargés, qu'il conduisit à SaintMalo. Il y ragréa sa frégate, retourna dans la Manche, et prit encore huit bâtiments richement chargés.

Chargé, lors de la disette de 1709, d'aller au-devant d'une flotte de vingtsix navires qui apportaient des blés à Marseille, il fit armer à ses frais deux vaisseaux de l'État. Les armateurs de vingt-cinq autres bâtiments qui se rendaient dans le Levant, le prièrent de les convoyer, et comme il leur conseillait d'attendre une escorte plus forte, iis lui dirent: Nos vaisseaux seront en sûreté lorsque M. Cassard les escortera. Après les avoir fait accompagner par le Sérieux, il ramenait avec l'Eclatant la flotte chargée de blé, lorsqu'une escadre de cinq vaisseaux anglais le rencontre, l'entoure et l'attaque. Malgré l'infériorité du nombre, Cassard les maltraite, les bat et les fait fuir. Pendant cette action, qui dura fort longtemps, le convoi avait eu le temps de se mettre en sûreté. Obligé de passer la nuit sur le lieu du combat pour se ragréer, Cassard fut encore attaqué le lendemain, au jour, par deux des vaisseaux qui avaient fui la veille. Mais bientôt le plus fort coula bas, et l'autre fut forcé de s'éloigner en trèsmauvais état. Revenant ensuite à Toulon, Cassard y ramena encore plusieurs bâtiments anglais. Mais, le croiraiton? lorsqu'il se rendit de là à Marseille pour réclamer le remboursement de ses avances, les magistrats rejeterent sa demande, sous le prétexte qu'il n'avait pas lui-même ramené le convoi. Il n'en fut pas moins nommé capitaine de frégate, après plusieurs nouvelles courses où il se montra toujours le même.

La disette s'étant fait sentir de nouveau en 1711, on se souvint de Cassard; on le chargea d'acheter des

blés à Constantinople, et quelque temps après, il ramena un convoi qui rendit l'abondance au pays. Il était à Aix en 1712, pour son procès contre les magistrats de Marseille, quand il reçut ordre d'aller attaquer les Portugais dans leurs colonies. Ce fut pour lui une nouvelle occasion d'acquérir de la gloire. Il avait rapporté à la Martinique pour plusieurs millions de dépouilles, et y attendait la guérison de ses blessures, quand arriva de France une escadre à laquelle il eut ordre de réunir ses vaisseaux. Il fallut obéir. Après une traversée de quelques jours, on rencontra une escadre anglaise. Cassard demanda aussitôt l'ordre d'attaquer; mais le commandant, auquel ses instructions défendaient d'engager aucune action, parce qu'on négociait alors la paix, répondit par un refus. Cassard attribuant cette réponse à la pusillanimité, justement irrité d'ailleurs de sa destitution, s'écria : « Partout où je trouve les ennemis de mon maître, mon devoir est plus fort que des ordres dictés par la lâcheté; » puis, donnant le signal aux vaisseaux de son escadre, il attaque les Anglais, les disperse et leur prend deux vaisseaux. En arrivant à Toulon, il apprit que le roi l'avait nommé capitaine de vaisseau. La paix d'Utrecht le rendit alors à un repos dont son activité ne s'accommodait guère. Au lieu de mendier des pensions, des honneurs cependant bien mérités, Cassard ne parut à la cour que pour réclamer obstinément les sommes que lui devait le commerce de Marseille. Mais le brave marin était un courtisan malhabile; aussi assiégea-t-il en vain les antichambres, et la misère devint sa seule récompense. Un jour que Duguay-Trouin, plus heureux que lui, se promenait dans la galerie de Versailles avec quelques seigneurs, il aperçut dans un coin un homme à l'extérieur misérable, à la mine triste et rêveuse. Aussitôt il courut à lui, l'embrassa, et l'entretint longtemps. Les courtisans étonnés lui demandant qui était cet homme : Cet homme, répondit l'illustre marin, c'est le plus grand homme de mer que la France

ait à présent: c'est Cassard. Je donnerais toutes les actions de ma vie pour une des siennes. Il n'est pas connu ici, mais il est redouté chez l'ennemi; avec un seul vaisseau, il ferait plus qu'un autre avec une escadre entière. Comment arriva-t-il qu'un tel homme mourut, en 1740, enfermé au fort de Ham, après y avoir langui une vingtaine d'années? C'est que sans cesse rebuté dans ses justes demandes, il avait osé céder à son indignation, et proférer quelques paroles indiscrètes contre le cardinal de Fleury. N'était-ce pas assez pour impatienter Son Excellence, et faire oublier tous les services de cet homme?

CASSAS (Louis-François), né à Azayle-Féron en 1756, peintre et architecte, voyagea longtemps en Asie Mineure, en Syrie, en Palestine, en Grèce, en Sicile, et dans le royaume de Naples. Il fit un grand nombre de dessins des monuments antiques de ces contrées, et publia trente livraisons de planches sur ces divers pays. Cet artiste avait formé une collection en relief de ces divers monuments, qui furent exécutés sous ses yeux, en terre cuite ou en liége. Cette collection, acquise par l'empereur, est maintenant placée à l'École des beaux-arts, avec celle de M. Dufourny. Cassas a publié: Voyage pittoresque de la Syrie et de la Phénicie, 1799, 3 vol. in-fol., trente livraisons seulement ont paru; Voyage pittoresque de la Syrie, de la Palestine et de la basse Egypte, 1 vol. in-fol.; Grandes vues pittoresques des principaux sites et monuments de la Grèce, de la Sicile et des sept collines de Rome, 1813, 1 vol. in-fol. Cet artiste avait été nommé en 1815 inspecteur de la manufacture des Gobelins. Il mourut à Versailles, le 1er novembre 1827.

CASSEL, ville du département du Nord, arrondissement d'Hazebrouck, dont elle est éloignée de quatorze kil. On ne peut guère assigner une époque précise à sa fondation; mais il paraît à peu près certain qu'elle était la capi tale des Morini lors des guerres de Jules César dans les Gaules, et qu'alors elle était déjà assez peuplée. Elle fut

saccagée plusieurs fois, entre autres, en 396, par des brigands, qui avaient leur retraite dans les marais environnants, et en 928, par Sifride, roi de Danemark, qui détruisit ses fortifications. Mais Arnould le Grand, comte de Flandre, la releva quelque temps après. Elle fut prise par PhilippeAuguste en 1213; en 1311, elle fut consumée par un violent incendie. Philippe le Bel y entra, en 1328, après avoir remporté sur les Flamands une sanglante victoire, et y mit tout à feu et à sang. Les Anglais s'en emparèrent sous le règne de Charles VI; mais bientôt après elle leur fut reprise par Clisson, qui en permit le pillage à ses troupes. En 1477, Louis XI, irrité contre les Flamands, qui avaient fait pendre ses espions à Bruges, se jeta sur Cassel, la pilla, et fit mettre le feu à tous les édifices. Retombée encore au pouvoir des Français en 1658, cette ville fut définitivement cédée à la France par le traité de Nimègue, en 1678. Trois batailles remarquables se sont livrées auprès de Cassel. (Voy. l'article suivant.)

Cette ville, qui a été jadis une des plus fortes places des Pays-Bas, est, depuis le siècle dernier, démantelée et ouverte de toutes parts. Son vieux château, qu'on regardait comme imprenable, a été détruit, ainsi que sa belle tour, nommée la tour Grise, qui longtemps a servi de phare. On a, de la terrasse de ce château, l'une des plus belles vues de l'Europe. On aperçoit jusqu'à trente-deux villes à la ronde, cent bourgs, les côtes de la mer du Nord, et avec une lunette on peut, par un temps serein, découvrir les vaisseaux dans la rade de Douvres.

Cassel est bâtie au sommet d'une montagne conique, isolée au milieu d'une vaste et riche plaine. Parmi les édifices publics, on remarque l'église paroissiale, construite en 1290; le maître-autel est en marbre, et décoré d'une statue de la Vierge qui jouit d'une grande réputation dans le pays. La tour renferme l'horloge de l'ancienne cathédrale de Thérouanne et un beau carillon. Derrière cette église

se voient encore les restes du couvent et du collége des jésuites. Sur la grande place est un bâtiment de construction espagnolé qui servait autrefois de maison de ville. Des six portes fortifiées qui servaient d'entrée à Cassel, il en subsiste encore trois dont la maçonnerie est très-bien conservée : ce sont celles d'Ypres, d'Aire et de Bergues; les deux dernières passent pour être l'ouvrage des Romains.

Cassel était autrefois le chef-lieu d'une châtellenie et d'une subdélégation; on y comptait deux paroisses et trois cent vingt-deux feux. Sa population actuelle est de quatre mille deux cent trente-quatre habitants.

CASSEL (batailles de). Robert le Frison ayant usurpé, en 1070, le comté de Flandre sur son neveu, Philippe Ier essaya de prendre la défense de l'orphelin. Suivi d'une foule de jeunes seigneurs parés comme pour un tournoi, il se laissa imprudemment attirer dans un pays inconnu, coupé de canaux et de fossés. Tout à coup il fut attaqué par Robert, près de Cassel, le 20 février 1071. La déroute fut complète. Le jeune comte de Flandre, Arnolphe, et Fitz-Osberne, gouverneur anglais de la Normandie, restèrent sur le champ de bataille; Philippe lui-même fut forcé de prendre honieusement la fuite.

- Le comte de Flandre étant venu invoquer contre ses sujets rebelles l'assistance de Philippe de Valois, ce prince, heureux d'inaugurer son règne par une bonne guerre contre d'orgueilleux bourgeois, convoqua une armée magnifique, avec laquelle il marcha vers Cassel. Les Flamands s'étaient campés et retranchés sur une hauteur hors de la ville. Ils avaient insolemment arboré un drapeau, où était peint un coq avec ces mots:

Quand ce coq chanté aura,
Le roi Cassel conquérera.

Cependant les Français restaient dans leurs lignes, ou se contentaient de ravager les campagnes et d'incendier les villages. L'impatience prit alors aux Flamands: le 23 août 1328, à l'heure où les seigneurs français dînaient ou

dormaient sans songer à l'ennemi, ils fondirent sur le camp, firent main basse sur tout ce qu'ils rencontrèrent, et percèrent jusqu'à la tente de Philippe. La, comme à Mons-en-Puelle, le roi faillit être surpris. Cependant la bataille se rétablit bientôt; et, enveloppés de toutes parts, ces bourgeois, dont la plupart avaient endossé de lourdes armures, furent jetés à terre et taillés en pièces, au nombre de treize mille. Cassel fut prise, rasée et réduite en cendres.

- 1677. Le prince d'Orange, venant au secours de Saint-Omer investi par Monsieur et par le maréchal d'Humières, était à Cassel quand Monsieur quitta ses lignes pour aller au-devant de lui. Le duc de Luxembourg, que Louis XIV avait envoyé à son frère, attaqua si brusquement les ennemis qu'ils se débandèrent dans le plus grand désordre, laissant quatre mille morts et trois mille prisonniers (11 avril 1677). On prétend que le roi fut jaloux de la valeur que Monsieur, échappant à ses lisières, avait montrée dans cette action, et que ce fut la cause pour laquelle il ne lui donna plus, depuis, aucun commandement.

CASSEL (monnaie de ). — M. Combrouse, dans son catalogue des monnaies nationales de France, attribue à Cassel un denier de Charles II, sur le quel on lit, d'un côté, entre grenetis, et autour d'une croix à branches égales la légende: CASSELLOAV; et au revers, avec la légende ordinaire GRATIA DI REX, lemonogramme de Charles. Cette attribution nous paraît fort douteuse, quoique l'auteur l'ait empruntée au savant Lelewel.

CASSEL EN HESSE (siége de). — Dans la guerre de sept ans, les Francais avaient pris Cassel en Hesse. Le duc Ferdinand de Brunswick résolut, en 1762, de la leur reprendre. Profitant de l'inaction du maréchal de Soubise, qui, avec son armée de cent mille hommes, le regardait faire tranquillement, il ouvrit la tranchée le 15 octobre, et, le 7 novembre, la ville capitula. Soubise allait être chassé de la Hesse, quand on apprit la con

T. IV. 16 Livraison. (DICT. ENCYCLOP., ETC.)

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clusion des préliminaires de la paix.

CASSEL (Guillaume), professeur de chant au conservatoire de musique de Bruxelles, naquit à Lyon le 12 octobre 1792. Entraîné par un penchant irrésistible vers l'étude de la musique, il entra au conservatoire de Paris, et y suivit les cours de Garat et de Talma, pour le chant et la déclamation. De 1814 à 1827, il fut attaché à divers théâtres de France, et, en dernier lieu, à l'Opéra-Comique de Paris. En 1827, il se retira en Belgique, chanta au grand théâtre de Bruxelles, et fut nommé, en 1833, professeur de chant au conservatoire de cette ville. Sa méthode est celle de Garat; madame Dorus-Gras doit être citée parmi les élèves qu'il a formés en France. On lui doit plusieurs morceaux de musique religieuse.

CASSENEUIL, Cassinogilum, petite ville de Guyenne (département de Lotet-Garonne), où naquit, suivant la tradition, Louis le Débonnaire. La population de cette ville est aujourd'hui de 1964 habitants.

CASSIEN (Jean) naquit vers l'an 350. Quelques-uns lui donnent pour patrie une ville grecque des bords de la mer Noire; d'autres pensent qu'il reçut le jour à Marseille, où il écrivit tous ses ouvrages, et où il mourut après avoir fondé la célèbre abbaye de Saint-Victor. Les voyages aux lieux saints étaient, à cette époque de ferveur religieuse, un épisode nécessaire dans la vie de tout homme prenant part au mouvement intellectuel. Cassien, jeune encore, fut saisi du désir de visiter les solitudes de l'Orient. Il se rendit d'abord à Bethleem, où il resta peu de temps; puis il partit pour les déserts de la Thébaïde, berceau du cénobitisme chrétien. Il était accompagné, dans son pèlerinage, par son ami Germain, qu'on présume avoir été un jeune Gaulois. Tous deux, à la prière des solitaires de Bethleem, qui craignaient que ces âmes ardentes, séduites par la vie du désert, ne la préférassent aux combats de la foi active et militante, s'engagèrent par serment, dans la grotte du Christ, à revenir en

Palestine. Ils s'avancèrent de solitude en solitude, la besace sur le dos, le bourdon à la main, cherchant dans l'Égypte chrétienne les enseignements de la sagesse nouvelle. Accueillis avec cordialite par les anachorètes, initiés par eux aux saintes obscurités du christianisme, ils s'oubliaient au milieu des sévères séductions de la vie cénobitique, quand le serment qu'ils avaient fait leur revint à la mémoire. Ils s'arrachèrent donc au désert, et repartirent pour Bethléem. Bientôt après, Cas sien se fit autoriser par les Pères de cette ville à retourner en Égypte. Il y demeura dix ans ; mais la supériorité de son intelligence ne permit pas qu'on l'y oubliât, comme il le désirait. Vers 404, il fut envoyé à Rome, et chargé, par les orthodoxes de Constantinople, d'une mission au sujet de la lutte contre les ariens. Peu de temps après, il alla se fixer à Marseille, et se mit à travailler à deux ouvrages; l'un, intitulé : Institution des monastères; l'autre : Collations ou Dialogues. Ces deux ou vrages forment ce qu'on peut appeler le code des institutions monastiques. Ils furent d'abord l'unique base de la législation des cloîtres. Ils contiennent tout un système de morale, et les récits légendaires qui s'y trouvent mêlés en grand nombre, en font un tableau animé et curieux de la vie religieuse de l'époque. Cassien ne donna point dans les excès de zèle qui égarerent quelquesuns de ses contemporains. Ses écrits, qui ont fourni quelques traits à Dante, furent la lecture préférée de saint Thomas d'Aquin. Les solitaires de PortRoyal professaient pour lui un culte spécial, et c'est dans ses livres qu'ils allaient chercher les règles de la vie monastique. Arnaud d'Andilly lui a emprunté presque tous les matériaux de son ouvrage intitulé, la Vie des Pères du désert.

CASSINI, nom d'une famille originaire du comté de Nice, naturalisée en France sous le règne de Louis XIV, et dont chaque génération a fourni depuis, à l'Académie des sciences, l'un des membres les plus distingués de cette société.

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