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M. Passy, l'ex-ministre du commerce, fut chargé de le rédiger. Cependant Carrel revint de sa mission (*), décidé à faire valoir les droits qu'il avait à devenir le rédacteur en chef du National. Il éprouva quelques difficultés, qui lui furent suscitées, disait-il, par M. Thiers; mais il en triompha, et il entra en possession du poste qui lui appartenait. La pensée révolutionnaire que l'on savait avoir présidé à la création du journal, le rôle honorable qu'il avait joué dans la révolution de juillet, l'arrivée de l'ancien rédacteur en chef à des fonctions importantes dans l'administration, tout cela avait rapidement accru le nombre des abonnés; mais c'étaient des abonnés qui tous ne devaient pas être acquis aux opinions qu'Armand Carrel allait incessamment développer. Il fallut ménager les transitions; mais, de quelque prudence que le rédacteur en chef eût soin de se couvrir, il ne put empêcher une grande portion du public qui était accouru au National de l'abandonner. Armand Carrel eut donc un nouveau public à se créer, et c'est là que brilla son talent. Le seul organe de l'opinion proscrite par les lois de septembre qui ait pu résister à la destruction est celui qu'il a fondé. Il obtint dans cette lutte un double succès: car, tandis qu'il assurait à son journal un nombre suffisant d'abonnés pour le faire subsister par ses propres forces, il lui donnait, par la grandeur du talent qu'il y déployait, une autorité même auprès de ceux qui en étaient les ennemis.

Pénétré de l'opinion que la distribution des droits politiques, dans la constitution actuelle des sociétés, est ce qui influe le plus directement sur la distribution des biens matériels et moraux, il pensa que la France était arrivée au point de franchir un degré sur lequel elle hésite depuis quarante ans, c'est-à-dire, de se passer d'un gouvernement héréditaire. Suivant lui, le suprême magistrat devait être

(*) Le gouvernement l'avait envoyé en Vendée. Voyez plus loin,

électif et responsable, la seconde chambre élective, le suffrage universel, la liberté de la presse inviolable à tous les partis. Avec ces réformes politiques, il croyait que les réformes sociales, dont l'imminence s'approche de moment en moment, devenaient praticables (*). »

Quand la branche aînée se crut assez forte pour renverser par un coup d'Etat la constitution qui gênait ses allures rétrogrades, Armand Carrel fut le premier à protester contre les ordonnances de juillet. Elles parurent le 26, et le même jour, avant midi, il publia un supplément au National qui contenait ces ordonnances, et appelait les citoyens à s'armer pour la défense des lois. Le lendemain, il signa la protestation des journalistes. Mais il ne s'en tint pas là, et, joignant l'exemple au précepte, il prit une part très-active à ces mille combats dont les rues de Paris devinrent le glorieux théâtre. La révolution avait à peine triomphé dans la capitale, qu'il partit pour Rouen, allant chercher des auxiliaires qu'il devait ramener sur Rambouillet. Revenu aussitôt après, il reçut dans les premiers jours d'août une mission pour les départements de l'Ouest. Il les visita, changea ou conserva les maires et les sous-préfets, et adressa au gouvernement un mémoire qui fixa l'attention. De retour de cette mission, il refusa la préfecture du Cantal, à laquelle il avait été nommé pendant son absence, et, bien qu'on eût inséré sa nomination dans le Moniteur, il alla reprendre son poste au National. C'était ce que le nouveau gouvernement craignait le plus, et il ne tarda pas à se convaincre que ses inquiétudes étaient fondées. Vers le commencement de l'année 1832, le ministère Périer, ne pouvant venir à bout de la presse opposante, imagina d'arrêter préventivement les écrivains. Si ce nouveau système avait prévalu, c'en était fait de la liberté de la presse. Peu effrayé du succès qu'avaient déjà obtenu plusieurs tentatives, et décidé à ne pas se

(*) M. E. Littré, Notice sur Carrel.

laisser incarcérer aussi facilement que quelques-uns de ses confrères, Carrel osa porter un défi au pouvoir. Dans un article du 24 janvier 1832, article signé de sa main, il déclara que l'arrestation préventive des écrivains, hors le cas de flagrant délit, était une illégalité; qu'il ne s'y soumettrait pas, et que, si on essayait de l'arrêter, il repousserait la force par la force. « Il « faut, disait-il en terminant, il faut « que le ministère sache qu'un seul « homme de cœur, ayant la loi pour « lui, peut jouer, à chances égales, sa « vie contre celle non-seulement de sept << ou huit ministres, mais contre tous « les intérêts grands ou petits qui se « seraient attachés imprudemment à << la destinée d'un tel ministère. C'est « peu que la vie d'un homme tué furti«vement au coin de la rue, dans le « désordre d'une émeute; mais c'est beaucoup que la vie d'un homme « d'honneur, qui serait massacré chez << lui par les sbires de M. Périer, en << résistant au nom de la loi : son sang «< crierait vengeance! Que le ministère « ose risquer cet enjeu, et peut-être il « ne gagnera pas la partie.

«

« Le mandat de dépôt, sous prétexte << de flagrant délit, ne peut être dé«< cerné légalement contre les écrivains << de la presse périodique; et tout écri<< vain, pénétré de sa dignité de citoyen, << opposera la loi à l'illégalité, et la «force à la force: c'est un devoir, ad« vienne que pourra. »

Carrel se tint chez lui prêt à résister; mais on n'osa pas essayer de l'arrêter on se borna à lui intenter un procès devant les tribunaux, qui reconnurent son droit par un acquitte

ment.

Dans une autre circonstance, Carrel déploya non moins d'audace devant la chambre des pairs. Le National avait été cité à la barre de ce tribunal exceptionnel pour un article qui était qualifié d'injurieux; M. Rouen, gérant, était en cause, et Carrel plaidait pour lui.

Ayant nommé le maréchal Ney, il ajouta : « A ce nom, je m'arrête par respect pour une glorieuse et lamen

« table mémoire. Je n'ai pas mission « de dire s'il était plus facile de légaliser << la sentence de mort que la révision « d'une procédure inique, les temps « ont prononcé. Aujourd'hui, le juge a plus besoin de réhabilitation que la « victime. »>

M. le président se lève et dit : Dé<< fenseur, vous parlez devant la cham«bre des pairs. Il y a ici des juges du << maréchal Ney; dire que ces juges ont

plus besoin de réhabilitation que la « victime, c'est une expression, prenez« y garde, qui pourrait être considérée « comme une offense. Je vous rappel« lerai que le texte de loi dont j'ai eu « l'honneur de vous donner lecture, «< serait aussi bien applicable à vos pa« roles qu'à l'article dont M. Rouen « est ici responsable. »

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Carrel, avec un geste et un accent inexprimables : « Si parmi les membres « qui ont voté la mort du maréchal Ney, « et qui siégent dans cette enceinte, il << en est un qui se trouve blessé de mes << paroles, qu'il fasse une proposition « contre moi, qu'il me dénonce à cette « barre, j'y comparaîtrai; je serai fier « d'être le premier homme de la généra << tion de 1830 qui viendra protester ici, << au nom de la France indignée, con« tre cet abominable assassinat. »>

M. le général Excelmans se lève, et, emporté par une conviction profonde, s'écrie: Je partage l'opinion du dé«fenseur. Oui, la condamnation du ma« réchal Ney a été un assassinat juridi« que; je le dis, moi ! » Cette noble sortie du général Excelmans sauva seule Carrel du péril imminent auquel l'avait exposé le besoin de réhabiliter une des plus illustres victimes de la restauration, et de flétrir le crime avec d'autant plus de force, que ses auteurs sont plus puissants et plus haut placés.

C'était de la prison de Sainte-Pélagie que Carrel était allé défendre M. Rouen à la barre de la chambre des pairs. Pour avoir sa part des emprisonnements que subissait M. Paulin, en sa qualité de gérant du National, il avait voulu signer le journal comme gérant et courir la même chance. MM. Scheffer et Conseil ayant suivi son exemple,

ils furent condamnés tous les trois, non pas par le jury, mais par la cour jugeant sans jurés, pour un article que l'on assimila à un compte rendu d'audiences. MM. Carrel et Scheffer subirent seuls leur emprisonnement, le malheureux Conseil ayant péri de la mort des naufragés, dans un voyage qu'il fit sur la Seine.

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Le caractère entier de Carrel et son rôle de défenseur du parti démocratique l'exposaient à des dangers incessants, et plus qu'à tout autre il lui était difficile d'éviter les combats singuliers. Mais on aurait tort de croire qu'il les recherchait; il a prononcé au lit de mort une parole qui montre ce qu'il y a de fatal et d'irrésistible dans la position de quelques chefs de parti: Le porte-drapeau du régiment est le plus exposé.» Dépendait-il de lui qu'alors la phalange démocratique fut autre chose qu'un régiment? Nous ne le croyons pas. Dans tous les duels où Carrel était témoin, il s'efforçait toujours de terminer la querelle par un arrangement à l'amiable, et il y réussissait le plus souvent, parce qu'il possédait l'art de ménager exactement l'honneur des deux adversaires, tout en les amenant à une transaction. Mais quand il s'agissait de lui, il était moins traitable. Il a eu dans sa carrière de journaliste trois duels politiques. Dès les premiers jours de l'existence du National, M. Thiers eut, avec le Drapeau blanc, une discussion qui amena une explication et un duel. Ce fut Carrel qui se battit contre un des rédacteurs du Drapeau blanc. Celui-ci fut légèrement blessé à la main d'un coup de pistolet. En 1833, la duchesse de Berri ayant été enfermée au château de Blaye, des journaux, le Corsaire entre autres, lancèrent quelques plaisanteries à ce sujet; les carlistes s'en offensèrent; un rédacteur du Corsaire fut blessé dans une rencontre. Les carlistes ayant, après cette affaire, renouvelé leurs menaces, Carrel annonça que ces messieurs trouveraient au National tout autant d'adversaires qu'ils en pourraient désirer. Ils envoyèrent aussitôt une liste de dix noms, parmi lesquels

Carrel choisit celui de M. Roux-Laborie, dont la personne lui était complétement inconnue. Dans le duel à l'épée qui s'ensuivit, les deux adversaires furent blessés, M. Roux-Laborie de deux coups dans le bras et dans la main, Carrel d'un coup dans le ventre qui mit sa vie en péril.

« La blessure de Carrel montra que, dès cette époque, un grand intérêt s'attachait à lui. Ce ne fut pas seulement de son parti qu'il en reçut des témoignages; mais les hommes les plus éloignés de lui par leurs opinions politiques saisirent cette occasion de lui prouver qu'ils ne méconnaissaient ni son talent ni son caractère, et que son avenir leur importait.» Cependant malgré les remontrances de ses amis et de tant de personnes étrangères, malgré la promesse qu'il fit de ne plus compromettre une existence dont chacun reconnaissait le prix, Armand Carrel mourut en 1836, des suites d'un nouveau duel. Cette fois encore, ce n'était pas pour lui qu'il se battait, c'était pour un autre, c'était surtout pour apprendre aux détracteurs du parti démocratique à le respecter. Mais la fortune favorisa M. Emile de Girardin, et la France eut à pleurer la perte d'un beau génie.

Il nous serait impossible d'entrer dans un examen détaillé des opinions, on pourrait dire du système d'Armand Carrel. Quelques traits généraux suffiront pour le rappeler au souvenir du lecteur.

L'anéantissement des traités de 1815, c'est-à-dire la réhabilitation de la France en Europe, tel devait être, suivant lui, l'objet constant de notre politique extérieure. L'alliance anglaise, aux conditions du moins où M. de Talleyrand avait été autorisé à la conclure, lui paraissait un mauvais moyen de parvenir à ce résultat. Nul mieux que lui n'a prévu et prédit les tristes méprises que nous réservait l'égoïsme hypocrite du gouvernement anglais. Il redoutait également l'alliance russe. Dans ses belles discussions sur la question d'Orient, il combattit un engouement aveugle, et il pensait qu'entre

l'ambition russe et l'ambition anglaise, il n'y a de place que pour une neutralité. Sa manière d'entendre la politique intérieure est trop connue et trop nationale pour que nous insistions sur ce sujet. Mais nous ne pouvons résister au besoin de citer quelques fragments empruntés à une brochure publiée par lui en 1835 sous ce titre : Extrait du dossier d'un prévenu de complicité morale dans l'attentat du 28 juillet. On y trouvera un jugement remarquable sur la réforme sociale, ou, pour mieux dire, sur ce qui lui semblait prochainement praticable.

« Ceux qui aiment les tâches toutes faites auraient voulu, peut-être, qu'on n'ajoutât pas aux difficultés de la réforme politique en jetant dans la discussion des théories de réforme sociale; mais la liberté appelle chacun à apporter le tribut de ses lumières et de ses inspirations, dût cette sainte concurrence susciter quelquefois au progrès lui-même des difficultés inattendues. Si réellement une révolution dans l'ordre politique ne pouvait être heureuse et assurée qu'en s'appuyant sur de profondes réformes sociales, ne serait-ce pas nous rendre service que de nous indiquer jusqu'où peuvent être poussées certaines exigences? Ce n'est pas nous retarder, quoi qu'en puissent dire quelques-uns de nos amis; c'est nous éclairer, c'est nous forcer à mesurer l'étendue de notre responsabilité. Nous avons donc besoin de connaître d'avance les intérêts, les tendances, les passions même et les ressentiments de toutes les parties qui composent la majorité nationale. Si l'on nous révèle des besoins et des prétentions que nous ne connaissions pas et avec lesquels il faudrait compter tôt ou tard, humilions notre orgueil : nous nous étions crus, sans doute avant le temps, maîtres d'une besogne qui passait encore notre science et nos forces (p. 4). »

« Le but de la régénération morale du riche et du pauvre est celui auquel tend aujourd'hui la société, par les voies de la liberté, quelque contrariée qu'elle soit dans son développement par la résistance du principe monarchique;

nous en attestons le haut intérêt, l'évidente sympathie avec lesquels tous les organes de la publicité, ceux même qui représentent des débris d'idées aristocratiques, se livrent à la discussion de toutes ces vues économiques qui tendent à effacer, entre la richesse et la pauvreté, entre la propriété et la non-propriété, l'inégalité de fait consacrée par le monopole politique. A cet égard, les idées sont d'un demi-siècle en avant du gouvernement. Qu'aujourd'hui, dans cette France célèbre, qui a brisé dix coalitions par la valeur et l'intelligence de sa démocratie, le travailleur à la journée rencontre pour tout établissement de crédit le montde-piété, pour toute retraite l'hôpital, pour toute chance de fortune la loterie, pour tout encouragement à la moralité la caisse d'épargne; c'est une honte à la nation éclairée qui le souffre (p. 25).»

« Il faut se rattacher à notre principe de liberté et de représentation nationale de 89, comme à un point de départ à jamais consacré et inattaquable. Les vœux généraux de bonheur commun empruntés à la déclaration des droits, de Maximilien Robespierre, sont légitimes; mais la réalisation de ces vœux ne peut être atteinte que par les légitimes voies qu'une representation réelle du pays, débattant contradictoirement les intérêts de tous, est seule en possession de fournir. Il faut que notre démocratie de 1830 s'avoue à elle-même qu'elle n'est plus la démocratie de 89, qu'elle a grandi en aptitude de toute espèce. La lutte qu'elle ne pouvait pas soutenir, il y a quarante ans, contre la supériorité intellectuelle du riche, elle est en état de l'accepter aujourd'hui, et ce n'est plus pour elle que le suffrage universel serait un leurre (p. 28). »

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Les réformes politiques sont le seul moven logique, régulier, sur et légitime, de décider les améliorations sociales (p. 57). »

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Les opinions de Carrel, dit M. Lit tré, à qui nous avons emprunté ces extraits, ressortent évidemment des fragments que je viens d'extraire de

son écrit sur la déclaration de Robespierre. Ce qui lui semblait le plus prochainement praticable, c'était une refonte des lois de douane et d'impôt, de telle sorte que le pauvre fût ménagé et le riche mis à contribution; c'était un remaniement des institutions qui sont essentiellement destinées à protéger le fort et à comprimer le faible; et, comme moyen d'obtenir et de consolider cet ordre de choses, il voyait le suffrage universel. Mais tout cela n'était que transitoire : Carrel avouait n'avoir sur ce qu'il y avait à faire au delà, que des voeux, des espérances, des pressentiments, et point de convictions scientifiques; il pensait que, le terrain étant ainsi déblayé, on y verrait plus clair. En ce moment, et dans l'état actuel des choses, l'horizon pour lui s'arrêtait là; et il pensait qu'il Fallait passer par ces améliorations préliminaires pour atteindre à un autre horizon, et pour reconnaître la possibilité de ce qui paraît actuellement impossible. Il était resté persuadé de ce qu'il avait écrit plusieurs années auparavant dans le Producteur : « Le travail, dont l'ingénieux Franklin fit toute la science du bonhomme Richard, sera le dernier réformateur de la vieille Europe. Les progrès des lumières et du bien-être feront germer des vertus publiques là où il n'y a que trop longtemps eu que des vertus privées. Le sanctuaire des sciences, des arts et de l'industrie, redeviendra pour nous le Panthéon national, dont naguère fut déshéritée notre gloire militaire; c'est ainsi que nous prétendons matérialiser la société. »

« Quel que fût le chemin que Carrel avait parcouru en considération, en influence, en renommée, depuis 1830 jusqu'en 1836, cependant ce ne sera rien exagérer que d'avancer que l'avenir qui se préparait pour lui était bien autrement grand, et que Carrel était loin du terme où une noble ambition doit aspirer. Il entrait dans cette période de la vie où le talent n'a rien perdu de sa vigueur, mais où il est plus sûr, plus maître de soi, plus puissant et plus parfait. A trente-six ans, que ne faisait

pas espérer l'homme qui déjà avait tant tenu; l'écrivain politique que nul n'égalait dans sa polémique ardente et colorée; le publiciste qui avait traité les questions les plus diverses avec tant de supériorité et d'un point de vue qui toujours lui appartenait; l'homme politique que rien n'avait fait dévier de ses principes; l'homme de vigueur et de décision qui descendait dans le journalisme comme dans un champ clos! Aux prochaines élections générales, Carrel aurait été élu député. Ses plaidoyers devant les tribunaux montrent que le talent de la parole ne lui aurait pas manqué, et il aurait trouvé dans l'énergie de son caractère, dans l'àpropos qui ne l'abandonnait jamais, dans ses antécédents qui le rendaient redoutable à certains hommes du pouvoir actuel, de quoi se faire une place grande et singulière dans l'assemblée. Connu déjà par quelques pages historiques que M. de Châteaubriand admirait, il allait par un ouvrage le plus approprié à son talent élever un grand monument littéraire.

« Une tombe solitaire, dans un cimetière de village, a reçu les restes d'Armand Carrel; mais sa mémoire demeurera dans le cœur de ceux qui l'ont connu; et lorsqu'à leur tour ils seront descendus là où il les a précédés, la France, comme il le disait sur son lit de mort, se souviendra encore de lui (*). »

CARRÈRE, nom d'une famille de médecins, tous nés à Perpignan. Fr. CARRÈRE, né en 1622, fut nommé, en 1667, premier médecin des armées du roi d'Espagne, et mourut en 1695.Jos. CARRÈRE, Son neveu, né en 1680, fut recteur de la faculté de médecine de sa ville natale, et y mourut en 1737. Th. CARRÈRE, fils de Joseph, né en 1714, fut doyen du collège de medecine, et mourut en 1764. On a de lui, entre autres opuscules, un Traité des eaux minérales du Roussillon, 1756, in-8°, le premier ouvrage qui ait paru sur les eaux minérales de cette province. J.-B.-Fr. CARRERE, fils du précédent, né en 1740, fut d'abord professeur de médecine

(*) Em. Littré, ibid.

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