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déposer; et le 22 septembre, Caron fut condamné à mort. Il se hâta de se pourvoir en cassation on garda son pourvoi dans les bureaux du ministre de la justice Peyronnet. Il demanda à embrasser une dernière fois son fils, sa femme on lui refusa cette grâce; bien plus, on frappa madame Caron elle-même d'un mandat d'arrêt, pour l'empêcher de faire les moindres démarches en faveur de son mari. Il était à table quand on lui lut son arrêt. Après l'avoir entendu, il continua tranquillement son repas. Puis il écrivit à sa femme et à son défenseur, l'éloquent et patriotique M. Lichtemberger, deux billets, modèles de calme et de fermeté. Le 1er octobre, à deux heures et demie après-midi, il partit pour le lieu de l'exécution. La voiture s'arrêta sur la plaine de la Finckmatt. Il descendit seul, refusa de se laisser bander les yeux, mesura lui-même la distance, et debout, d'une voix ferme, commanda le roulement et le feu. Depuis trois jours il n'était plus, et la cour suprême délibérait encore sur son pourvoi (*). De toutes parts s'élevèrent des cris d'indignation. L'honorable M. Koechlin, député du Haut-Rhin, pour avoir, dans une Relation circonstanciée, dévoilé tant d'infâmes manoeuvres, fut poursuivi, ainsi que les journalistes qui avaient rendu compte de l'ouvrage, et l'imprimeur qui l'avait publié. L'auteur subit la prison et l'amende, l'imprimeur perdit son brevet. Mais de tels souvenirs ne s'effacent pas si aisément. On n'oubliera jamais le procès de Caron, pas plus que les procès de Ney, de Didier, de Berton et des sous-officiers de la Rochelle.

CARON (Charles), colonel, d'infanterie et ancien aide de camp du maréchal Ney. Partageant les convictions de son homonyme, il s'engagea dans la conspiration de Valée; et, quand elle eut échoué, il échappa aux inves(*) Roger, renvoyé devant la cour de Metz parce que ses juges allaient l'absoudre, fut aussi condamné à mort. Cet arrêt fut commué en 20 ans de travaux forcés, et peu de temps après il recouvra sa liberté.

tigations de la police, et franchit les Pyrénées pour joindre l'armée constitutionnelle d'Espagne. Caron, uni au colonel Fabvier, organisa cette petite phalange de braves qui, sur les rives de la Bidassoa, déploya et défendit si bien le drapeau tricolore en face du drapeau blanc (Voy. BIDASSOA et CARREL). Frappé de plusieurs condamnations à mort par contumace, il se retira, après la dissolution de ce corps, à Lisbonne, puis en Angleterre. Il ne rentra en France qu'après la révolution de juillet, et y reprit son rang dans l'armée. Le colonel Caron est mort dans ces dernières années. Son fils servait en Afrique, et l'on vient d'apprendre qu'il a péri glorieusement sur un de ces champs de bataille où lutte depuis dix ans notre jeune armée.

CARON (François), né en Hollande, de parents français, alla dans sa jeunesse au Japon, où il apprit la langue du pays, et devint ensuite directeur du commerce au Japon et membre du conseil des Indes. Ayant demandé un poste plus éminent, il éprouva un refus et résolut de quitter la Compagnie hollandaise. Colbert, qui voulait que la France prît part au commerce des Indes, profita du mécontentement de Caron, depuis peu arrivé en France, et lui confia l'exécution de son projet. En 1666, Caron fut nommé directeur général du commerce des Indes; on lui associa quatre autres Hollandais, sous le titre de marchands, et cinq Français ayant le même titre, mais devant, avec le même grade, avoir le pas sur les étrangers.

A son arrivée à Madagascar, en 1667, Caron ayant trouvé la colonie en mauvais état, et s'étant inutilement efforcé de la relever, partit pour Surate, qui_lui_paraissait un centre préférable. Peu de temps après s'y être installé, il expédia une riche cargaison à Madagascar. En 1671, le gouvernement français lui envoya le cordon de Saint-Michel, récompense d'autant plus grande qu'il était protestant. L'année suivante, Caron s'embarqua avec l'amiral Delahaie pour Trinquemalé, où on essaya vainement

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d'établir un comptoir. Il accompagna encore Delahaie à la prise de Maliapour. L'île de Ceylan lui paraissait le meilleur chef-lieu pour nos établissements de l'Inde, et depuis longtemps il engageait le gouvernement à porter ses efforts de ce côté.

Cependant les nombreux ennemis qu'il s'était attirés le firent rappeler en France. Ce ne fut qu'après avoir passé le détroit de Gibraltar pour se rendre à Marseille qu'il apprit sa disgrâce; jusque-là il avait cru que le besoin que l'on avait de ses conseils était la seule cause de son rappel. Un de ses amis l'ayant prévenu du mécontentement qui existait contre lui à la cour, il fit virer de bord pour aller à Lisbonne; mais le vaisseau toucha contre une roche au moment où on allait prendre terre, et Caron fut englouti (1674) avec les immenses richesses qu'il rapportait de l'Inde. Un de ses fils, qui était avec lui, parvint à se sauver. Caron a laissé une Description du Japon, écrite en hollandais, la Haye, 1636, in-4°.

Le caractère impérieux de Caron et son avarice contribuèrent beaucoup à sa chute; mais ce qui empêcha l'expédition de faire d'aussi grandes choses qu'on l'avait d'abord espéré, ce fut surtout le mauvais système qui présidait à l'organisation de son personnel. Des attributions mal définies entretinrent la jalousie parmi les directeurs, et les empêchèrent constamment d'agir avec ensemble.

CARON (J.-C.-F.), né en 1745, dans le diocèse d'Amiens, vint à Paris, et fut, en 1782, nommé chirurgien en chef de l'hôpital Cochin. Il s'occupa avec ardeur des moyens de guérir le croup; et, en 1812, il déposa chez un notaire une somme de mille francs pour être donnée en prix à l'auteur du meilleur mémoire sur cette maladie. Il mourut à Paris le 19 août 1824. Il a laissé plusieurs ouvrages, entre autres: 1° Dissertation sur l'effet mécanique de l'air dans les poumons pendant la respiration, Paris, 1798, in-8°; 2° Traité du croup aigu, 1808, in-8°.

CAROUGE (Bertrand-Aug.), né à Dol en Bretagne, se livra à l'étude de l'astronomie. Etant venu à Paris, il se lia avec Lalande, pour lequel il fit plu. sieurs calculs que ce savant inséra dans les deux dernières éditions de son Astronomie. On a de lui plusieurs mémoires dans la Connaissance des temps, pour 1781, 1789 et 1798. Il a laissé de petites tables pour calculer, à un quart d'heure près, les phases de la lune pendant soixante ans; Lalande les publia dans la Connaissance des temps, pour 1801. Carouge mourut à Paris en 1798. Il est parlé de lui avec éloge dans la Bibliographie astronomique de Lalande,

CARPENEDOLO (combat de). - L'infatigable activité de Bonaparte et de ses lieutenants ne laissait aucun relâche aux Autrichiens après les journées d'Arcole et de la Favorite. Les Impé riaux étaient repoussés du Trentin; mais il n'était pas moins important de chasser également ce qui restait de troupes autrichiennes sur la Brenta. Instruit, le 26 janvier 1797, que les Impériaux avaient évacué Bassano, et s'étaient portés pendant la nuit, par les deux bords de cette rivière, à Carpenedolo et Crespo, Masséna se mit à leur poursuite, et les atteignit tout près de Carpenedolo; un combat trèsvif s'engagea sur le pont. Les Impériaux, forcés par les baionnettes françaises, se retirerent, laissant deux cents morts sur le champ de bataille, et neuf cents prisonniers.

CARPENTIER (Antoine-Michel), ou LECARPENTIER, architecte, naquit à Rouen en 1709, étudia la sculpture, puis l'architecture; il vint à Paris en 1728, et son talent s'étant développé, il devint, en 1755, membre de l'Académie d'architecture, architecte de l'Arsenal, des domaines et des fermes gé nérales du roi. On peut citer, parmi les édifices élevés par cet architecte, les châteaux de Courteilles, de la Ferté dans le Perche, de Ballinvilliers; les bâtiments de l'Arsenal, les intérieurs de l'hôtel de Beuvron. Il fut charge par le prince de Condé de continuer le Palais-Bourbon, devenu aujourd'hui,

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CARPENTIER (Jean), historiographe et généalogiste, naquit dans le dixseptième siècle, à Abscon, près de Douai. Il était religieux à l'abbaye Saint-Aubert de Cambrai, lorsqu'il s'enfuit en Hollande avec une femme qu'il épousa peu de temps après. Il fut nommé historiographe de Leyde, et mourut dans cette ville en 1670. On lui doit: 1° Histoire de Cambray et du Cambrésis, Leyde, 1664-1668, in-4°, 4 parties, ouvrage rare et recherché; 2° les Généalogies des familles nobles de Flandre, in-folio, ouvrage peu estimé; 3° une traduction des voyages du Hollandais Nieuhoff. CARPENTIER (Louis), fusilier au 41o de ligne, né à Noyalle (Aisne). Blessé mortellement à la bataille de Fleurus, il dit à ses camarades qui voulaient le porter à l'ambulance : « Laissez-moi du moins expirer au champ d'honneur; allez combattre, et soyez vainqueurs assez tôt pour que j'aie le temps de l'apprendre.

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CARPENTIER (P.), religieux bénédictin de la congrégation de SaintMaur, naquit à Charleville le 2 février 1697. C'est à lui principalement que l'on est redevable de l'édition du Glossarium mediæ et infimæ latinitatis, de du Cange, 6 vol. in-folio, publiée de 1733 à 1736. Il en rédigea la préface, en surveilla l'impression, et y fit les additions les plus importantes. Les nombreuses recherches auxquelles il avait été obligé de se livrer lui fournirent l'idée d'un nouveau travail. Ayant trouvé aux archives de la couronne des lettres de Louis le Débonnaire, en caractères tironiens, il étudia longtemps ce genre d'écriture, et publia les résultats auxquels il était parvenu dans l'ouvrage suivant: Alphabetum tyronianum, seu notas Tyronis explicandi methodus, Paris, 1747, in-folio. Carpentier, nommé prieur de Donchery, ne continua qu'avec plus d'ardeur ses études favorites, et, en 1766, il fit paraître: Glossarium

novum seu supplementum ad auctiorem Glossarii Cangiani editionem, Paris, 4 vol. in-folio. Ce supplément est devenu beaucoup plus rare et plus cher que le Glossaire lui-même. Le quatrième volume renferme un glossaire du vieux français, et les dissertations de du Cangé sur les monnaies du Bas-Empire; dissertations qui se trouvaient omises dans l'édition en six volumes (*). Cette dernière publication attira de grands désagréments à Carpentier, et plusieurs de ses confrères lui reprochèrent vivement d'avoir mis son nom seul à un livre auquel ils avaient coopéré en assez grand nombre. Cette querelle s'envenima au point que Carpentier demanda et obtint sa sécularisation. Il mourut à Paris, au mois de décembre 1767.

CARPENTIER (N.), nommé général de brigade en récompense de ses services dans la Vendée, battit Charette devant Machecoul, dans deux actions consécutives, où il déploya beaucoup de talents militaires. Mais, peu docile aux inspirations de Thureau, il encourut la disgrâce de ce général, et reçut

ordre de cesser ses fonctions.

CARPENTRAS, Carpentoracte, ancienne capitale du comtat Venaissin, aujourd'hui chef-lieu de sous-préfecture du département de Vaucluse.

Cette ville est très-ancienne; déjà, pendant l'époque romaine, elle était considérable. Pline, qui lui donne le nom de Carpentoracte Meminorum lui assigne un rang distingué parmi les cités de la Gaule narbonnaise. Les Romains y élevèrent un grand nom bre d'édifices; mais à l'époque de la grande invasion des barbares, elle fut successivement ravagée par les Goths, les Vandales et les Lombards. Les Sarrasins s'en emparèrent ensuite, et achevèrent de ruiner ce que leurs devanciers avaient épargné.

Le pape Clément V vint y fixer, en

(*) Dans la nouvelle édition du Lexique de du Cange, publiée par MM. Didot, M. Henschel a inséré à la suite des articles aux

quels elles se rapportent toutes les additions contenues dans le supplément de dom Carpentier.

1313, la résidence du saint-siége. Un tel honneur coûta cher à Carpentras. Les cardinaux étaient depuis plus de trois mois en conclave, pour l'élection du successeur de ce pape, lorsque les habitants, fatigués d'attendre le résultat de leurs délibérations, mirent le feu à l'édifice où le conclave était assemblé, et ce feu consuma une partie de la ville; cependant les maisons brûlées furent promptement reconstruites, et cinquante ans après cet événement, le pape Innocent VI fit entourer la nouvelle ville des murs qui subsistent encore aujourd'hui.

Le baron des Adrets vint, en 1562, mettre le siége devant Carpentras, et campa auprès de l'aqueduc, dans un poste qu'il croyait à l'abri de l'artillerie de la ville. Ceux des habitants qui avaient été bannis pour leurs opinions religieuses, et qui se trouvaient dans son camp, lui avaient promis qu'il n'éprouverait aucune résistance. Mais la ville était bien fortifiée, et l'on avait fait pour sa défense de grands préparatifs. La garnison se composait de sept compagnies de troupes réglées; et d'ailleurs tous les habitants étaient disposés à se battre comme des soldats. Ils firent de nombreuses sorties, tuèrent beaucoup de monde aux ennemis, les forcèrent enfin à lever le siége, les poursuivirent, et leur enlevèrent une partie de leurs bagages.

Nous avons dit que Carpentras était autrefois la capitale du comtat Venaissin; cette ville, par conséquent, appartenait au saint-siége, et ne faisait pas partie du territoire du royaume. Elle était administrée, depuis le douzième siècle, par trois consuls, dont l'élection était réservée aux habitants.

Cette ville était la résidence du recteur, ou gouverneur du comtat pour le pape. La justice y était rendue par un juge de première instance, qu'on appelait juge mayeur et ordinaire; par un juge des premières appellations du comtat Venaissin, et par la chambre apostolique de la province, qui connaissait privativement de toutes les causes fiscales et qui concernaient le patrimoine de Saint-Pierre.

Carpentras est aujourd'hui le cheflieu judiciaire du département; elle possède une société d'économie rurale et un collége communal. Sa population est de neuf mille huit cent dix-sept habitants. Ses principaux monuments sont la cathédrale, dont quelques parties remontent au dixième siècle le palais de justice, qui occupe les bâtiments de l'ancien évêché, et dont l'une des cours renferme un bel arc de triomphe antique, autrefois enseveli dans une cuisine (voyez planche 86); et l'Hôtel-Dieu, dans la chapelle duquel on voit le mausolée du vertueux évêque d'Inguimbert.

Cette ville possède une des bibliothèques publiques les plus précieuses des départements: cette collection, formée dans le principe par le fameux Peiresc, et augmentée par les Thomassin-Mazangue, fut achetée en 1745 par M. d'Inguimbert, qui l'enrichit de tous les livres qu'il avait lui-même rapportés d'Italie, et en fit don à la ville. Elle se compose de vingt-deux mille volumes imprimés, et d'environ deux mille manuscrits, dont les plus précieux ont appartenu à Peiresc. Le littérateur Arnaud et le savant Raspail sont nés à Carpentras.

CARPI (combat de ). La guerre s'était allumée en 1701 entre la France et l'Empereur, et Catinat, réduit à l'impuissance par les ordres de la cour de Versailles, par les résistances de ses lieutenants généraux, et par la trahison secrète du généralissime, le duc de Savoie, attendait sur la rive droite de l'Adige le prince Eugène, qui suivait l'autre bord. Informé que le poste de Carpi n'est défendu que par sept régiments de dragons et trois cents hommes d'infanterie, le prince fait passer sur ce point la moitié de son armée. Accablé par le nombre, le détachement français fait retraite. Au bruit du canon, le maréchal de Catìnat arrive; les Français chargent plusieurs fois les ennemis malgré petit nombre. Le prince Eugène est blessé; mais ses troupes grossissant à chaque moment, les Français se replient sur le gros de l'armée, et les

Impériaux sont maîtres du pays entre l'Adda et l'Adige.

CARRA (Jean-Louis), député à la Convention nationale, né à Pont-deVeyle en Bresse, en 1743. Ses parents, malgré leur peu de fortune, faisaient tous leurs efforts pour lui procurer une éducation honnête, lorsqu'un incident imprévu vint décider de son sort il fut vaguement accusé d'un vol, et prit la fuite, moins, dit-on, pour se soustraire aux recherches de la justice, que pour échapper à la honte des soupçons qui planaient sur lui. Il se rendit d'abord en Allemagne, puis en Moldavie, où il entra au service de l'hospodar. Après la mort de ce souverain, Carra revint en France, et, par un singulier hasard, il trouva à se placer chez un prince de l'Eglise, le cardinal de Roban. Le cardinal de Brienne, qui l'avait connu chez l'archevêque de Strasbourg, lui accorda sa protection, et lui procura un emploi à la bibliothèque du roi; c'est, à ce qu'on assure, à ce dernier prélat qu'il dut l'idée de son Petit mot de réponse à la requête de M. de Calonne. Quoi qu'il en soit, Carra vit avec enthousiasme les premiers symptômes de la révolution, où il ne tarda pas à jouer un rôle. Nommé électeur du district des Filles-Saint-Thomas, il provoqua l'établissement de la commune, celui de la garde bourgeoise, et, de concert avec Mercier, l'auteur du Tableau de Paris, fit paraître un journal sous le titre d'Annales patriotiques. A la tribune des jacobins, il fut un des plus énergiques orateurs, et contribua à rendre populaire l'idée d'une déclara. tion de guerre à Léopold. Il créa aussi un journal appelé Journal de l'État et du citoyen, dans lequel il développa les principes les plus démocratiques, et attaqua les intrigants ou les contre-révolutionnaires qui entravaient les efforts des réformateurs. Ce fut lui qui proposa d'armer le peuple de piques. Il fit partie du comité central des fédérés, et fut l'un des chefs de l'insurrection du 10 août, dont il avait tracé le plan. Nommé par deux départements à la Convention nationale,

il opta pour le département de Saôneet-Loire, et siégea d'abord au côté gauche; il dénonça les opérations du général Montesquiou, qui, chargé d'occuper la Savoie, ne terminait pas la campagne aussi promptement qu'il le désirait. Peu de temps après, il fut envoyé au camp de Châlons pour surveiller Dumouriez, et rendit compte à la Convention des succès de Kellermann. A son retour, en novembre, il fut élu secrétaire, et proposa un projet de propagande révolutionnaire. Dans le procès de Louis XVI, il opina pour la mort, sans appel ni sursis. Mais il abandonna bientôt la Montagne pour s'unir aux girondins, et devint justement suspect, pour ses liaisons avec Roland, qui l'avait établi gardien de la bibliothèque nationale, et pour ses relations avec le prince de Brunswick et avec Dumouriez. Dénoncé successivement par Marat, Robespierre et Bentabolle, il fut rappelé de Blois, où il était en mission, et compris au nombre des quarante-six députés accusés par Amar. Condamné à mort, le 31 octobre 1793, il fut exécuté le lendemain. Carra a-rendu de nombreux services à la liberté : la postérité doit lui en tenir compte; mais il fut coupable de s'être jeté dans le parti des hommes d'État de la Gironde (voyez GIRONDINS). Cette faute doit être attribuée bien plus à son caractère irascible et changeant qu'à la corruption et à la perfidie. Carra a publié divers ouvrages, dont les principaux sont : Système de la raison, ou le Prophète philosophe Londres, 1775; Histoire de la Moldavie et de la Valachie, avec une dissertation sur l'état actuel de ces deux provinces, 1776; Histoire de l'ancienne Grèce, de ses colonies et de ses conquêtes, traduite de l'anglais, 1787. Un petit mot de réponse à M. de Calonne, 1787; Mémoires historiques et authentiques sur la Bastille, 1790; plusieurs pamphlets littéraires et politiques.

CARRA-SAINT-CYR (Jean-François, comte de) était officier au commencement de la révolution. Après avoir

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