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CARMAGNOLE (la). Voyez CHANTS PATRIOTIQUES.

CARMELITES. Ces religieuses, assujetties à la même règle que les carmes, dont elles ont pris le nom, furent introduites en France, en 1552, par Jean Soreth, qui en établit alors un couvent à Vannes, en Bretagne. Mais elles prospérèrent peu, et leur nombre resta à peu près stationnaire jusqu'au milieu du seizième siècle, époque où sainte Thérèse commença sa fameuse réforme dans le couvent d'Avila, en Espagne. Cette réforme fut introduite en France, au commencement du dixseptième siècle, par madame Acarie et par le cardinal de Bérulle (voyez ces mots). Les couvents de carmélites se multiplièrent beaucoup en France depuis cette époque; au moment de la révolution, elles en possédaient quatre à Paris et à Saint-Denis, et soixantedeux dans le reste du royaume. Parmi les religieuses les plus célèbres de cet ordre, dont la règle fut toujours observée avec une grande sévérité, on peut citer madame de la Vallière, qui alla y expier, par une dure pénitence, les quelques années qu'elle avait consacrées à faire le bonheur du grand roi, et l'arrière-petite-fille de ce prince, Louise de France, qui peut-être, par les austérités auxquelles elle se soumit, voulut racheter une partie des honteux désordres de son père, Louis XV.

CARMEN OU KERMAN, Seigneurie de Bretagne (département du Finistère), érigée en marquisat en 1612.

CARMES, religieux ainsi appelés du mont Carmel, qui fut leur berceau, furent introduits en France en 1259, par saint Louis, qui, au retour de la terre sainte, en ramena quelques-uns avec lui, et les établit à Paris, d'où ils se répandirent ensuite dans le reste du royaume. Ces religieux étaient alors vêtus d'une robe brune, par-dessus laquelle ils portaient une chape barrée de blanc et de couleur tannée, ce qui leur fit donner le nom de barrés. Une rue voisine du couvent qu'ils habitèrent d'abord à Paris a retenu ce nom, et s'appelle encore la rue des Barres.

Les carmes quittèrent ces chapes bigarrées après le chapitre général tenu à Montpellier en 1287; leur costume fut alors changé, et depuis il consista en une robe noire, avec un scapulaire et un capuce de même couleur, et par-dessus une ample chape et un camail de couleur blanche.

Ces religieux étaient alors cités pour l'austérité de leur vie; aussi se multiplièrent-ils rapidement dans ces temps de ferveur religieuse. Mais, quoiqu'ils fussent un ordre mendiant, et qu'il leur fût défendu de rien posséder individuellement, ils s'enrichirent promptement, et avec les richesses, le relâchement, le luxe, la débauche même, s'introduisirent parmi eux. Quelques-uns de leurs couvents adoptèrent, il est vrai, dans le seizième siècle, la réforme de sainte Thérèse, et de là naquirent les carmes déchaussés ou déchaus. Mais cette réforme rigide ne fut pas du goût de tous les carmes. Ceux du premier couvent établi à Paris conservèrent assez longtemps leurs règles; ils se consacrérent même à l'enseignement des pauvres écoliers, et furent agrégés à l'université de Paris; mais la fin leurs mœurs se corrompirent aussi, et on leur reprocha les goûts mondains et les vices des templiers. Douze d'entre eux furent, en effet, enfermés, en 1658, au For-l'Évêque, à la suite d'un banquet, ou plutôt d'une orgie, qui fit alors beaucoup de scandale.

La principale maison des carmes, en France, était à Paris, à la place Maubert; elle a été depuis convertie en marché. Ils en possédaient dans la même ville une autre, dont les religieux, appelés carmes billettes, ont donné leur nom à la rue qu'ils habitaient. Les carmes de Paris ont joué un rôle important pendant les troubles de la ligue; leur prieur, Étienne Lefuel, se fit remarquer parmi les ligueurs les plus fougueux; il fut banni par Henri IV, et eut ensuite beaucoup de peine à obtenir l'autorisation de rentrer en France.

CARMINE (prise du fort del) Le général Championnet s'étant rendu

maître des approches de la ville de Naples (21 janvier 1799), ordonna au général Broussier d'attaquer avec sa brigade le grand pont situé près du quartier de la Madeleine, et qui sépare la ville de ses faubourgs. Ce pont, que domine le fort del Carmine, était défendu par une troupe considérable de lazzaroni, un bataillon d'Albanais à la solde du roi de Naples, et six pieces de canon. Après six heures de combat, les lazzaroni furent culbutés par six compagnies de grenadiers des 17, 64 et 73 demi-brigades, qui les chargèrent à la baïonnette. Les Albanais continuèrent encore de se défendre; mais au moment où ils virent les grenadiers français s'avancer sur eux, ils se jetèrent à leurs genoux, en demandant quartier. On les reçut prisonniers de guerre. Le général Broussier, maître du pont, en déboucha le 23 à la pointe du jour, et fit investir le fort del Carmine. Combinant alors ses attaques avec celles du général Rusca, qui pressait le fort sur un autre point, il parvint à s'en emparer, malgré la vigoureuse résistance de la garnison napolitaine.

CARMOIS (Charles), peintre d'histoire, vivait du temps de François Ier. Il peignit la voûte de la Sainte-Chapelle de Vincennes. François Ier ayant appelé de Bruges un certain Jans, tapissier de cette ville, fit exécuter les premières grandes tapisseries de haute lisse qu'on ait fabriquées, dit-on, en France. Charles Carmois fit un certain nombre de cartons pour ces tapisseries.

CARMONTELLE. Un esprit agréable et facile, un style spirituel, et le talent de peindre, sinon les caractères, du moins les usages et les travers de la société, ont acquis à cet écrivain une réputation universelle dans les salons. Né à Paris en 1717, il fut lecteur du duc d'Orléans, et ordonnateur de ses fêtes. Carmontelle a droit à une place dans l'histoire de notre littérature, comme créateur de ces légères et spi⚫ rituelles esquisses dramatiques, qui, sous le nom de proverbes, contribuèrent si souvent à animer les soirées

des grands comme celles des bourgeois, Au talent d'écrire, il joignait encore celui de peindre avec facilité. Nous devons à son pinceau les portraits de la plupart des personnages célèbres du dix-huitième siècle; il aimait aussi à composer des séries de scènes amusantes dessinées et coloriées sur un papier très-fin, sur un transparent, que l'on appliquait sur une vitre. La révolution vint mettre un terme à la douce existence qu'il devait à ses talents si variés et à ses qualités personnelles; et, dans les dernières années de sa vie, il fut réduit à déposer au mont-de-piété ses volumineux manuscrits, pour se procurer quelques secours. I mourut à Paris le 26 décembre 1806. Voici les titres de ses principales productions, dont on a fait plusieurs éditions, et où quelquesuns de nos auteurs dramatiques ont largement puisé sans avouer leurs emprunts: Proverbes dramatiques, 6 vol. in-8°; Nouveaux proverbes dramatiques, 2 vol. in-8°; Théâtre du prince Clenersow, 2 vol. in-8°; Théâtre de campagne, 4 vol. in-8°, et les Conversations des gens du monde dans tous les temps de l'année, ouvrage piquant qui ne fut pas terminé, D'autres proverbes de Carmontelle ont été publiés à Paris en 1825, 3 vol. in-8°, par les soins de madame de Genlis.

CARNAC, bourg de l'ancienne province de Bretagne (aujourd'hui du département du Morbihan), à quatre myriamètres de Lorient, où l'on voit un des monuments celtiques les plus curieux qui existent en France. Voyez MENHIRS.

CARNAVAL. L'étymologie de ce mot est assez incertaine. D'après Ménage, il vient de l'italien carnavale. Ďu Cange le fait dériver de carn-à-val, parce qu'alors la chair s'en va pour faire place aux privations du carême, Il ajoute qu'en basse latinité on disait carnelevamen, carnis privium. Quant à l'origine du carnaval, il n'est guère possible de la préciser; car probablement ce sont les fêtes égyptiennes du bœuf Apis, les réjouissances des Sa

turnales, des Lupercales, etc., les fêtes des fous et de l'âne, qui se sont perpétuées jusqu'à nous sous différents noms. Il était rare, autrefois, que le peuple se mêlât à ces joies. Les grands seigneurs se déguisaient entre eux. Ils étaient presque les seuls acteurs du carnaval. Üne fois même nous voyons dans notre histoire qu'ils en devinrent les victimes: ce fut aux approches du carnaval de 1393 que le malheureux Charles VI, déjà à demi fou, faillit périr misérablement au milieu d'une mascarade. Le roi et cinq chevaliers s'étaient dé guisés en satyres. Ils étaient cousus dans des toiles enduites de poix, et recouvertes d'une longue toison d'étoupes qui les faisait paraître velus de la tête aux pieds. Pendant que Charles lutine sa jeune tante la duchesse de Berri, et que ses compagnons s'emparent de la mariée, qu'ils embarrassent par leurs danses lascives, le duc d'Orléans, rentrant dans la salle, imagine, par une malheureuse espiéglerie, de mettre le feu aux étoupes pour effrayer les dames. Heureusement la duchesse de Berri retint le roi, le couvrit de sa robe, et l'entraîna hors de la salle. Pendant ce temps, les autres, courant, hurlant comme des forcenés, brûlerent une demi-heure, et périrent dans d'affreuses tortures, à l'exception d'un seul, qui se précipita dans une cuve pleine d'eau. Une telle scène causa au roi une rechute violente. Ce ne fut guère que sous le régent, aux bals masqués de l'Opéra et du Palais-Royal, qu'on vit, à la faveur du masque, la bourgeoisie, le tiers état, se mêler aux grands seigneurs, et prendre sa part des divertissements du carnaval. Rappelons ici que dans un de ces bals on vit entrer l'abbé Dubois pourchassant à coups de pied un masque qu'il ne semblait pas ménager le moins du monde. Ce masque était... Son Altesse Royale le duc d'Orléans, que l'abbé avait cru rendre méconnaissable par cet ingénieux stratagème. Mais on reconnut bien vite le régent, et les malins répétèrent que Dubois aurait bien mieux donné le

change s'il avait entouré son maître de respects. Le carnaval était fort brillant en France, lorsque la révolution vint en interrompre brusquement l'usage. Mais le peuple, à qui des fêtes pareilles sont nécessaires, les rétablit en 1805, et les fonds de la police contribuèrent même dès lors à en augmenter l'éclat. Mainte nant encore les journaux ministériels semblent établir un certain rapport entre les démonstrations carnavalesques et la prospérité de la France; et, bien que les promenades de masques à Paris soient presque devenues une fiction, on lisait encore cette année dans certaines feuilles, que les boulevards en étaient couverts, et que, par conséquent, la France est de tous les pays du monde le plus heureux, le plus satisfait de ceux qui la gouvernent.

CARNAVAL (ambassadeurs du). On appela ainsi les députés qui furent envoyés à Rome pour s'opposer au règlement par lequel saint Charles Borromee prescrivait, à partir du mercredi des Cendres, l'observation du carême, qui ne commençait alors qu'après le dimanche de là Quadragésime.

CARNOT (Lazare - Nicolas - Marguerite) naquit à Nolay (Saône-et-Loire), le 13 mai 1753, d'une famille distinguée dans le barreau. Son goût pour les sciences s'étant manifeste de bonne heure, son père lui fit suivre, au sortir du collége, les cours d'une école spéciale de mathématiques, où il se prépara à entrer dans le corps du génie. En 1771, n'ayant encore que dix-huit ans, Carnot fut admis, avec le grade de lieutenant en second, à l'école de Mézières; à sa sortie en 1773, il fut nommé lieutenant en premier. Dix ans plus tard, il était capitaine. Son mérite décida alors le gouvernement à l'envoyer à Calais, où devaient être exécutés de grands travaux de fortifications. Il s'y fit bientôt remarquer, et y publia son Essai sur les machines, ouvrage dans lequel il se montra savant ingénieur. Dans le courant de la même année (1783), l'Académie de Dijon couronna son Eloge de Vauban; il avait pour

concurrent M. Maret, depuis duc de Bassano. On sait que cette Académie qui, l'année suivante, l'appela dans son sein, n'eut pas honte de le répudier à l'époque de la restauration.

Ces premiers débuts annonçaient ce que serait un jour le jeune élève de l'école de Mézières. Vers ce temps, le prince Henri de Prusse, frère du grand Frédéric, lui fit les offres les plus séduisantes pour l'engager à prendre du service en Prusse; mais Carnot, qui ne voulait consacrer ses talents qu'à son pays, refusa, malgré les plus vives

instances.

Marié à mademoiselle Dupont de Saint-Omer, Carnot se livrait à ses études favorites, loin du bruit et du tumulte qui agitaient alors toutes les classes de la société ; quelques opinions trop avancées pour l'époque à laquelle elles étaient émises lui attirèrent des persécutions de la part de ses chefs. La révolution de 1789 vint, fort à propos pour lui, en arrêter les fâcheuses conséquences. Il adopta avec chaleur les principes de cette époque, sans toutefois prendre une part active aux premières années de notre régénération politique. Cependant, en 1791, les électeurs du Pas-de-Calais le choisirent pour leur représentant à l'Assemblée législative. Il fit successivement partie du comité diplomatique, du comité d'instruction publique, et du comité de la guerre. Dès lors il commença à faire preuve de ces vertus civiques dont on ne trouve guère d'exemples que dans notre révolution ou chez les peuples de l'antiquité.

A cette époque, l'esprit de l'armée se montrait menaçant pour la liberté, et paraissait disposé à des actes condamnables d'insubordination. Carnot, qui venait d'être appelé au comité de la guerre, s'empressa de proposer plusieurs réformes de la plus haute importance, telles que le remplacement des officiers par les sous-officiers, l'abolition de l'obéissance passive, et la démolition des citadelles de l'intérieur. Cette dernière mesure ne fut point comprise par l'Assemblée qui l'accueillit avec des murmures, interrom

pit l'orateur, et l'empêcha de développer sa pensée tout entière. Il fut obligé de recourir à la presse, et démontra, dans son mémoire justificatif, « qu'une citadelle n'est qu'un poste fortifié près d'une ville qu'il commande, et qu'il peut foudroyer à chaque instant. » Il faut convenir que, sous ce rapport, nous en sommes venus à des idées plus saines que la Législative.

Le 31 juillet 1792, l'Assemblée nationale le nomma commissaire pour l'organisation du camp de Soissons, et lui adjoignit les représentants Gasparin et Lacombe-Saint-Michel. C'est pendant qu'il remplissait cette mission que son frère, député comme lui, lut en son nom une proposition tendant à distribuer trois cent mille fusils et piques aux gardes nationales; à leur confier la police intérieure; à former, avec les débris des gardes-françaises, deux divisions de gendarmerie; à lever la suspension prononcée contre Pétion et Manuel; propositions dont le but était de fournir au peuple le moyen de résister aux intrigues de la cour. Envoyé, le 5 septembre suivant, au camp de Châlons pour y organiser une nouvelle armée, Carnot n'était point encore de retour lorsque le département du Pas-de-Calais le nomma député à la Convention nationale. Dès la première séance, il reçut une nouvelle mission; il fut envoyé à l'armée du Rhin pour y recevoir l'adhésion des troupes aux changements survenus; il les trouva dans les dispositions les plus favorables. Cependant un petit nombre d'officiers, dirigés par le duc, d'Aiguillon et le prince Victor de Broglie, et parmi lesquels se trouvait Rouget de l'Isle, auteur de la Marseillaise, refusèrent de prêter serment. Carnot s'efforça vainement, par les voies de la persuasion, de vaincre leur résistance; officier du génie comme ce dernier, il s'adressa particulièrement à lui : M'obligerez-vous, lui dit-il, de destituer l'auteur de la Marseillaise? On la chantait alors à quelques pas d'eux; mais Rouget de l'Isle était dominé par la coterie aristocratique de

ses camarades; il persista. Carnot, pour leur donner le temps de la réflexion, ordonna un second appel nominal, mais sans plus de succès, ce qui l'obligea à suspendre de leurs fonctions les réfractaires. De retour à la Convention, Carnot fut presque aussitôt envoyé dans les Pyrénées pour y former un corps d'armée, destiné à agir contre les Espagnols qui menaçaient nos frontières. Après avoir accompli cette troisième mission, il revint à la Convention, où l'on s'occupait du procès de Louis XVI. Dans cette grave circonstance, Carnot, républicain enthousiaste, n'hésita pas à s'exprimer en ces termes : « Dans mon opinion, la << justice veut que Louis meure, et la « politique le veut également. Jamais, « je l'avoue, devoir ne pesa davantage << sur mon cœur; mais je pense que « pour prouver votre attachement aux «<lois de l'égalité, pour prouver que les << ambitieux ne vous effrayent point, « vous devez frapper de mort le tyran. « Je vote pour la mort. »

«

A cette époque, le nord de la France se trouvant menacé par l'Angleterre, la Convention chargea Carnot de la surveillance des opérations de l'aile gauche de l'armée. Il arriva assez à temps pour délivrer Dunkerque et Bergues, assurer les communications avec Lille, et former le camp de GyVeld; il alla ensuite s'emparer, par un coup de main des plus hardis, de la forteresse de Furnes.

Pendant qu'il était occupé, dans les départements du Nord, à la levée du contingent appelé au service, il reçut l'ordre de se rendre sur-le-champ à l'armée que Dumouriez venait de déserter. Ses dispositions habiles réparèrent bientôt les désastres causés par la trahison de ce général et de ses complices; les revers que nos armées avaient éprouvés au commencement de la campagne de 1793 allaient bientôt se changer en triomphes. Au mois d'octobre, le prince de Cobourg passe la Sambre avec une nombreuse armée, et vient menacer le camp de Maubeuge. Cette manœuvre hardie compromettait l'indépendance nationale; le comité de

salut public, qui comprit l'imminence du péril, résolut de livrer bataille, et depêcha des commissaires pour se concerter avec le général Jourdan sur les opérations militaires. Un conseil. préside par Carnot, arrêta les dispositions de la bataille de Wattignies (16 octobre 1793). On attaqua l'ennemi sur toute la ligne; mais, dans ce premier engagement qui se termina avant la fin du jour, l'aile droite des Autrichiens fit plier la nôtre. « Le conseil se réunit, dit M. Tissot, pour examiner s'il ne convenait pas de renforcer notre gauche dans l'attaque qui devait être continuée le lendemain. Carrot s'opposa fortement à ce projet, qui, d'assaillante qu'elle était et devait être, aurait pu faire prendre à notre armée une attitude défensive. Il proposa, au contraire, de porter, pendant la nuit, la majeure partie de nos forces sur la gauche de l'ennemi, au village de Wattignies, principal nœud de la défense... Cet avis ayant prévalu, tout fut disposé pour l'attaque. Au point du jour, la montagne qui dominait la plaine fut assaillie par nos tirailleurs; en même temps, deux fortes colonnes marchèrent sur la droite et sur la gauche pour l'enlever à la baïonnette. Le feu de l'ennemi devint alors si vif et si bien dirigé, que l'on vit quel ques-uns de nos corps hésiter. Carnot, toujours à la tête des troupes, ne tarda pas à s'apercevoir de cette hésitation qui menaçait de devenir funeste; après avoir retiré ces corps de leur position pour les faire mettre en bataille sur un plateau élevé, en vue de toute l'armée, il destitua solennellement le général qui les commandait: mettant alors pied à terre, et prenant le fusil d'un grenadier, il se mit à la tête de la colonne de droite, tandis qu'un autre de ses collègues, comme lui en costume de représentant, marchait à celle de gauche avec le général en chef Jourdan. Rien ne put résister alors à la valeur et à l'impétuosité de nos troupes; la colonne à la tête de laquelle se trouvait Carnot pénétra bientôt dans le village de Wattignies à travers des chemins creux comblés

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