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la famille de Clovis, afin de légitimer, en quelque sorte, l'autorité qu'ils exerçaient.

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La victoire de Testry semblait avoir brisé tous les liens de la monarchie des Francs. Le midi de la Gaule s'isola du nord; la Bourgogne et l'Aquitaine redevinrent des pays romains. Les peuples de l'Allemagne eux-mêmes se déclarèrent indépendants; mais Pepin sut arrêter cette dissolution; il attaqua d'abord les peuples voisins de L'Austrasie. Il fit beaucoup de guerres, disent les chroniques, contre Ratbod, duc païen, et d'autres princes; contre les Suèves et plusieurs autres nations, et fut toujours vainqueur (*).» D'autre part, il s'efforça de rattacher à sa cause ceux-là même qu'il avait vaincus à Testry; et pour se concilier les hommes libres de Neustrie, il fit épouser à son fils la femme de leur dernier maire.

La mort de Pepin (714) semblait devoir être funeste à sa famille; mais son héritage passa à son fils Charles, << guerrier herculéen, chef victorieux, qui, dépassant les limites où s'étaient arrêtés ses pères, et ajoutant aux victoires paternelles de plus nobles victoires, triompha des chefs et des rois, des peuples et des nations barbares, tellement que, depuis les Esclavons et les Frisons jusqu'aux Espagnols et aux Sarrasins, nul de ceux qui s'étaient levés contre lui ne sortit de ses mains que prosterné sous son empire et accablé de son pouvoir. » Ce Charles, surnommé Martel ou Marteau, était un fils illégitime de Pepin. Quand celui-ci mourut, sa veuve, Plectrude, s'efforça de conserver la double mairie de Neustrie et d'Austrasie à son petit-fils Theobald, sous le nom duquel elle aurait administré les deux royaumes; mais les Neustriens, ainsi que les peuples germains vaincus par Pepin, refusèrent de se soumettre à un enfant et à une femme. Tous se soulevèrent; les Neustriens se choisirent un maire et attaquèrent l'Austrasie; les Frisons la ravagérent; les

(*) Vie du bienheureux duc Pepin.

Saxons enfin se jetèrent sur toutes les frontières orientales. Les Austrasiens, ainsi pressés de toutes parts, mirent à leur tête Charles Martel, alors âgé de vingt ans, et que Plectrude avait enfermé dans une prison.

D'abord il attaqua les Neustriens et les battit à Vincy, près de Cambrai; les Aquitains étant venus avec leur duc, Eudes, les secourir, ne furent pas plus heureux, et la victoire de Soissons assura la domination de Charles sur la Gaule du nord-ouest. Puis ce fut le tour des peuples d'au delà du Rhin; par des expéditions souvent répétées, il contraignit les Alemans, les Bavarois, les Thuringiens, à reconnaître au moins nominalement la suprématie des Francs-Austrasiens. La Frise entière redevint (734) une province de l'empire, et les contrées situées près des rives de la Lippe furent rendues tributaires; enfin les Saxons furent repoussés dans leurs forêts (738); mais la grande victoire de Charles, celle où il justifia son surnom de Martel, et qui lui mérita la reconnaissance de la Gaule, ce fut la défaite des Arabes à Poitiers.

Tout le midi de la Gaule, des Pyré nées à la Loire, allait devenir leur proie; Eudes, duc d'Aquitaine, pouvait à peine se défendre dans Toulouse; vivement pressé par les Arabes, il se décida enfin à recourir au maire d'Austrasie, et Charles, comprenant l'immensité du danger, s'avança avec ses Francs jusqu'à Poitiers; c'est là qu'il rencontra les Sarrasins, et rem porta sur eux une sanglante bataille (732), où ses ennemis perdirent, si l'on en croit les chroniques, trois cent soixante-quinze mille hommes. Pour achever et compléter sa victoire, Charles voulut rejeter les musulmans audelà des Pyrénées, et leur enlever tout ce qu'ils possédaient dans la Gaule méridionale. Il marcha contre un de leurs émirs, qui cherchait à élever en Provence le siége d'un nouvel empire, s'empara d'Avignon, qu'il réduisit en cendres, assiégea inutilement Narbonne, mais enleva Marseille, et entra dans Nîmes, où il brûla les arè

nes qu'on avait changées en forteresse. Ces succès sur les infidèles firent bientôt oublier qu'il avait payé les services de ses guerriers avec les biens des églises; et quelque temps avant sa mort, il reçut deux nonces du pape Grégoire III, les premiers qu'on ait vus en France. Ils lui apportaient les clefs du sépulcre de saint Pierre, avec d'autres présents, et venaient lui demander, contre Luitprand, roi des Lombards, des secours qu'il leur promit, mais que la mort ne lui permit pas d'envoyer. Ainsi commençaient à se rapprocher ces deux grandes puissances, le pape et le maire d'Austrasie, qui devaient s'aider l'une l'autre à dominer le monde.

Charles, en mourant (741), laissa trois fils, Carloman, Pepin le Bref et Griffon; mais bientôt Pepin resta seul par la retraite volontaire de Carloman, qui alla se faire moine au mont Cassin, et par la mort de Griffon, tué en 753, après avoir inutilement cherché à arracher à ses frères la part qui lui revenait de l'héritage paternel.

Ce fut l'an 752 que Pepin crut le pouvoir de sa famille assez fermement etabli pour mettre la main sur la couronne des fils de Clovis. «L'année précédente, il avait envoyé, dit Eginhard, au pape Zacharie, l'évêque Burchard et le chapelain Frihard, afin de le consulter touchant les rois qui alors étaient en France, et qui n'en possédaient que le nom, sans en avoir en aucune façon la puissance. Le pape répondit qu'il valait mieux que celui qui avait déjà l'autorité de roi en eût aussi le titre... D'après la sanction du pontife romain, Pepin fut oint de l'onction sacrée, et élevé sur le trône, selon la coutume des Francs. Quant à Childeric, qui se parait du faux nom de roi, Pepin le fit mettre dans un monastère. » Ainsi se termina cette longue comédie que les maires du palais jouaient depuis un siècle.

La réponse de Zacharie aux envoyés de Pepin, et le sacre de ce prince, sont des preuves de la bonne harmonie qui existait alors entre le pape et l'ancien maire d'Austrasie; c'était surtout l'in

troduction du christianisme en Allemagne qui les avait rapprochés. Pour pouvoir travailler à la conversion des païens de la Frise et de la Saxe, les moines envoyés par le pape avaient besoin de trouver derrière eux une terre amie où ils pussent trouver un refuge en cas de revers. De leur côté,. les chefs de l'Austrasie comprirent quels avantages ils pouvaient retirer de la conversion de ces peuples barbares et remuants. Laissant donc les missionnaires travailler pour la foi chrétienne et pour lui-même en Allemagne, Pepin tourna son attention et ses efforts vers le midi de la Gaule et vers l'Italie, où le pape l'appelait d'ailleurs contre les Lombards.

Après avoir enlevé aux Arabes leurs dernières possessions dans le Languedoc, il passa les Alpes, et, vainqueur d'Astolphe, roi des Lombards, il fonda le patriinoine de Saint-Pierre, en forcant ce prince à remettre au pape les villes de l'Exarchat, de la Pentapole et du duché de Rome.

Cette expédition au delà des Alpes avait été peu difficile; deux campagnes avaient suffi pour vaincre les Lombards. Mais la guerre contre l'Aquitaine occupa presque tout le règne de Pepin. Elle fut impitoyable; de la Loire à la Garonne, tout fut ravagé. A la fin, l'opiniâtreté des Francs l'emporta; les Aquitains, épuisés, se soumirent. Leur duc Waifre venait d'être tué, et il ne restait plus, dans toute la nation, un chef capable d'organiser et de continuer la résis

tance.

Pepin revenait de sa dernière expédition au Midi, lorsqu'il mourut à Paris, le 24 septembre 768. Il avait partagé son royaume entre ses deux fils, Charles et Carloman. Le premier soin de celui-ci fut de terminer la guerre d'Aquitaine. Après avoir fait bâtir un château fort sur les bords de la Dordogne, il rétablit en faveur de son fils, encore enfant, l'ancien royaume d'Aquitaine. Il l'envoya même aux Aquitains, pour qu'il fût élevé au milieu d'eux, et s'habituât de bonne heure à leurs coutumes.

Bientôt après, Carloman fut emporté par une maladie, après un règne d'environ trois ans, et Charles, sans se soucier des droits que le défunt laissait à ses fils, s'empara de son héritage. La yeuve de Carloman se retira auprès de Didier, roi des Lombards; mais ce . prince paya cher la satisfaction de lui avoir donné asile. Charles passa les Alpes (773), s'empara de sa personne, le fit enfermer dans un monastère avec sa femme et ses enfants, et anéantit le royaume des Lombards, dont toutes les possessions en Italie furent réduites au duché de Bénévent.

Mais la grande guerre de Charlemagne fut contre les Saxons. Presque tout le reste s'efface à côté de cette lutte héroïque; d'autres ont pu être aussi importantes par leurs résultats, mais aucune ne fut soutenue de part et d'autre avec autant de courage et d'opiniâtreté (voyez SAXONS [guerre contre les].) La guerre contre les Avares n'en fut qu'un épisode, et la guerre d'Espagne elle-même ne semble qu'accidentelle, au milieu de toutes les expéditions de Charlemagne (voyez RONCEVAUX).

Ce fut dans la première année du neuvième siècle que Charlemagne recut du pape la couronne impériale. «Il s'était rendu à Rome sous prétexte de rétablir le pape Léon qui en avait été chassé. Aux fêtes de Noël, pendant qu'il est absorbé dans la prière, le pape lui met sur la tête la couronne impériale, et le proclame Auguste. L'empereur s'étonne et s'afflige humblement; hypocrisie qu'il démentit en adoptant les titres et le cérémonial de la cour de Byzance. Pour rétablir l'empire, il ne fallait plus qu'une chose, marier le vieux Charlemagne à la vieille Irène, qui régnait à Constantinople après avoir fait tuer son fils. C'était la pensée du pape, mais non celle d'Irène, qui se garda bien de se donner un maître.

« Une foule de petits rois ornaient la cour du roi des Francs, et l'aidaient à donner cette faible et pâle représentation de l'empire. Le roi de Galice et

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Charlemagne ne donna point, à proprement parler, une législation nouvelle, mais il fit de louables efforts pour organiser une administration régulière. Quatre fois par an, ses missi ou inspecteurs parcouraient les provinces, recueillaient les plaintes, et s'informaient des abus. Ses capitulaires, délibérés dans les assemblées nationales, sont en général des lois administratives, des ordonnances civiles et ecclésiastiques.

<< Malgré tout cet éclat du règne de Charlemagne, l'empire des Francs semblait atteint d'une caducité précoce. En Italie, ils avaient échoué contre Bénévent, contre Venise; les Grecs avaient détruit leur flotte en Germanie; ils avaient reculé de l'Oder à l'Elbe, et partagé avec les Slaves (*)... L'œuvre de Charlemagne ne devait pas lui survivre; cette unité qu'il avait voulu imposer à l'Occident, elle pouvait durer tant qu'il était là pour la maintenir; mais quelle main serait assez ferme après lui pour tenir réunis tant d'intérêts différents? A coup sûr, ce ne pouvait être celle de son débile

successeur.

Louis, surnommé le Débonnaire, était pieux et intègre. Les premiers

(*) Michelet, Précis d'histoire de France,

actes de son gouvernement furent des actes de justice; mais bientôt sa faiblesse et son incapacité se montrèrent. De toutes parts l'on se prépara à rompre une union forcée. L'Italie réclama la première; Bernard, fils d'un fils aîné de Charlemagne, voulut conserver cette contrée malgré le nouvel empereur; mais l'effort était prématuré: Bernard, mal soutenu, fut obligé de venir se livrer lui-même. Louis, excité par sa femme, lui fit crever les yeux; Bernard en mourut. L'empereur se repentit bientôt de sa cruauté, et il en fit pénitence publique; mais cet acte d'humilité ne fit que dégrader, aux yeux des peuples, la majesté de l'empire.

Louis avait associé son fils aîné Lothaire à l'empire; Pepin avait été nommé roi d'Aquitaine, et Louis, un autre de ses fils, roi de Bavière. La naissance de Charles le Chauve dérangea ce partage. L'empereur, excité par sa femine Judith, voulut lui faire un apanage aux dépens de ses aînés; ils se réunirent contre lui et le déposèrent (830); mais Lothaire, cherchant à profiter de la supériorité de son titre pour commander à ses frères comme à ses lieutenants, Louis et Pepin délivrèrent leur père.

Toute la vie de ce malheureux prince ne fut ainsi qu'une guerre continuelle contre ses fils. Nous l'avons vu déposé en 830; il le fut une seconde fois en 833, lorsque ses efforts pour accroître la part de son plus jeune fils eurent encore une fois fait prendre les armes aux aînés. Il se vit abandonné tout à coup de ses troupes et forcé de se livrer à Lothaire. Celui-ci se montra peu généreux envers son père. Il voulut le dégrader à tout jamais en le forçant de faire, en habit de pénitent, une confession publique de ses fautes. On se sentit de la pitié pour son père, qui fut une seconde fois rétabli. Mais il était plus que jamais incapable de se conduire par lui-même; il céda encore une fois à l'influence de Judith. Son fils Pepin, rci d'Aquitaine, étant mort, Charles fut à l'instant investi de ce royaume.

Lothaire s'accorda pour un moment avec son père, lui promit de protéger son jeune fils, et, en récompense, recut tout l'orient de l'empire: l'occident devait former le patrimoine de Charles. Mais, dans ce partage, Louis de Bavière et les fils de Pepin étaient complétement sacrifiés; ils en appelèrent aux armes, et l'empereur passa ses dernières années à combattre son fils et son petit-fils. L'Aquitaine fut à peu près soumise, mais la guerre contre Louis offrait plus de difficultés. Ce fut pendant l'expédition que Louis le Débonnaire entreprit contre lui, qu'il mourut dans une île du Rhin, près de Mayence (840). Avec lui fut détruite l'unité de l'empire.

Son fils aîné, Lothaire, succéda à son titre d'empereur; mais il ne pouvait espérer d'en exercer tous les droits; la France et la Germanie voulaient des rois particuliers. La question fut vidée à Fontanet, près d'Auxerre. Les peuples de la Germanie et ceux de la Gaule y combattirent sous les mêmes drapeaux pour le renversement du système fondé par Charlemagne. Lothaire, le représentant de l'unité, fut vaincu, et, deux ans plus tard (843), le traité de Verdun consacra un premier démembrement. Trois royaumes, Germanie, France et Italie, furent reconnus.

Le traité de Verdun suspendit pour quelque temps la guerre civile entre les descendants de Charlemagne; mais tout ne fut pas calme et tranquille dans les trois royaumes pendant cette période; peut-être n'eurent-ils jamais plus à souffrir. Il semblait que l'inva sion allait recommencer; mais cette fois c'était aux dépens de ceux qui avaient fait la première. Les Slaves de toute race, les Scandinaves, sous le nom de Normands, attaquent les royaumes francs à l'orient, au nord et à l'ouest, tandis que les Sarrasins leur disputent l'Italie et la Provence. Bientôt vont arriver les Hongrois, hardis et infatigables cavaliers qui, comme les Huns, vont toujours devant eux, tuant et pillant, traversant toute l'Allemagne sans souci du retour, et

ces

rencontrant enfin un jour, sur le Rhône, ces autres cavaliers de l'Afrique, les Sarrasins, arrivés jusque-là, grâce à la faiblesse des petits-fils du grand empereur. Quant aux Scandinaves, ce sont d'impitoyables pirates, des rois de la mer qui n'y laissent rien passer.

Mais la mer fournissait peu alors; l'océan Germanique ne voyait guère que les barques scandinaves; aussi les Normands étaient obligés, pour trouver du butin, de ravager les côtes et de pénétrer dans les terres. L'an 845, ils portèrent la désolation sur tout le littoral de l'empire, depuis l'Elbe jusqu'à la Garonne; en 845, ils détruisirent Hambourg; quelques années après, ils débarquèrent en Frise, dévastèrent tous les pays que le Rhin traverse, et ruinèrent les villes dont ils purent s'emparer. Les côtes de la Saxe furent également menacées, et Louis le Germanique fut obligé de donner aux Saxons un duc chargé de veiller sur cette frontière.

Au lieu de s'opposer à ces pirates, les rois n'étaient occupés que de leurs dissensions intestines, et du soin d'ajouter quelque nouveau titre à ceux qu'ils portaient, de nouvelles provinces à celles qu'ils étaient incapables de défendre. Ainsi, après la mort de Lothaire, et celle de son fils, Lothaire II, à qui était échue la Lorraine, Louis le Germanique partagea cette province avec Charles le Chauve. Les villes de Bâle, de Strasbourg, de Metz, de Cologne, de Trèves, d'Aix-la-Chapelle et d'Utrecht, vinrent augmenter son royaume.

Lorsqu'un autre fils de Lothaire, Louis II, qui avait eu l'Italie avec le titre d'empereur, mourut en 875, Louis le Germanique, comme l'aîné de tout ce qui restait de princes carlovingiens, voulut recueillir son héritage; mais Charles le Chauve le gagna de vitesse, trompa Carloman, fils de Louis, qui avait passé les Alpes avec une nombreuse armée, et courut se faire proclamer à Rome, où le peuple et le pape paraissaient encore avoir seuls le droit de décerner la dignité impériale.

Charles le Chauve, en devenant em

pereur (875), affaiblit plutôt qu'il n'accrut sa puissance. Les grands de l'empire lui arrachèrent à Kiersy-surOise, en 877, l'édit célèbre qui, en consacrant l'hérédité des comtés, assura le triomphe du système féodal, et porta à l'autorité royale une atteinte dont les effets se firent sentir pendant plusieurs siècles.

L'année suivante, Louis le Germanique mourut, et ses trois fils se partagèrent l'Allemagne: Carloman eut la Bavière avec la Carinthie, l'Autriche, la Moravie et la Bohême; Louis le Jeune prit la Franconie, la Thuringe, la Saxe, la Frise et la moitié de la Lorraine; Charles le Gros eut la Souabe, l'Alsace et la Suisse. Mais ces partages furent bientôt dérangés, d'abord par la mort de Carloman, puis par celle de Louis de Saxe. Charles le Gros réunit ainsi, sans peine, tout l'héritage du Germanique; il y joignit l'Italie et la couronne impériale. Mais c'était pour lui un trop lourd fardeau. Il laissa les Normands s'établir à Gand, à Louvain, à Haslou, sur la Meuse, et piller ou réduire en cendres Liége, Maestricht, Tongres, Mayence, Worms, Cologne, Bonne et Aix-la-Chapelle. Au lieu de les combattre, Charles leur donna deux mille quatre cents livres d'argent.

Pendant qu'il signait ce honteux traité qui indignait toute l'Allemagne, des troubles éclataient sur les autres frontières en Moravie, où le duc Zwentibald s'était révolté; en Italie, où le duc de Spolète refusait obéissance et s'unissait aux Grecs et aux Sarrasins. Ce malheureux empereur, accablé de titres et de couronnes, ne savait où reposer un instant sa tête: et voici qu'après la mort de Carloman, on vint lui apporter encore la couronne de France. A Charles le Chauve, mort en 877, avaient succédé son fils, Louis le Bègue, qui ne régna que deux ans; puis ses deux petits-fils, Louis III et Carloman, qui moururent tous deux par suite d'accidents, Louis III en 882, et Carloman en 884. De toute la dynastie de France, il ne restait qu'un enfant, Charles, depuis

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