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Au nord, les pentes sont peu rapides: les fleuves sont dociles. Ils n'ont point empêché la libre action de la politique de grouper les provinces autour du centre qui les attirait. La Seine est en tout sens le premier de nos fleuves, le plus civilisable, le plus perfectible. Elle n'a ni la capricieuse et perfide mollesse de la Loire, ni la brusquerie de la Garonne, ni la terrible impétuosité du Rhône, qui tombe comme un taureau échappé des Alpes, perce un lac de dix-huit lieues, et volé à la mer en mordant ses rivages..... Paris a pour première ceinture Rouen, Amiens, Orléans, Châlons, Reims, qu'il emporte dans son mouvement. A quoi se rattache une ceinture extérieure, Nantes, Bordeaux, Clermont et Toulouse, Lyon, Besancon, Metz et Strasbourg. Paris se reproduit en Lyon pour atteindre par le Rhône l'excentrique Marseille. Le tourbillon de la vie nationale a toute sa densité au nord; au midi, les cercles qu'il décrit se relâchent et s'élargissent.

« Le vrai centre s'est marqué de bonne heure; nous le trouvons désigné au siècle de saint Louis, dans les deux ouvrages qui ont commencé notre jurisprudence: Etablissements de France et d'Orléans; Coutumes de France et de Vermandois. C'est entre l'Orléanais et le Vermandois, entre le coude de la Loire et les sources de l'Oise, entre Orléans et SaintQuentin, que la France a trouvé enfin son centre, son assiette, et son point de repos. Elle l'avait cherché en vain, et dans les pays druidiques de Chartres et d'Autun, et dans les chefslieux des clans galliques, Bourges, Clermont (Agendicum, urbs Arvernorum). Elle l'avait cherché dans les capitales de l'Église mérovingienne et Carlovingienne, Tours et Reims.

La France capétienne du Roi de Saint-Denys, entre la féodale Normandie et la démocratique Champagne, s'étend de Saint-Quentin à Or

Meuse, la Sambre et la Moselle nous conduisent non pas à l'Océan, mais au Rhin.

léans, à Tours. Le roi est abbé de Saint-Martin de Tours, et premier chanoine de Saint-Quentin. Orléans se trouvant placée au lieu où se rapprochent les deux grands fleuves, le sort de cette ville a été souvent celui de la France; les noms de César, d'Attila, de Jeanne d'Arc, des Guises, rappellent tout ce qu'elle a vu de siéges et de guerres. La sérieuse Orléans est près de la Touraine, près de la molle et rieuse patrie de Rabelais, comme la colérique Picardie à côté de l'ironique Champagne. L'histoire de l'antique France semble entassée en Picardie. La royauté, sous Frédégonde et Charles le Chauve, résidait à Soissons, à Crépy, Verbery, Attigny; vaincue par la féodalité, elle se réfugia sur la montagne de Laon. Laon, Péronne, Saint-Médard de Soissons, asiles et prisons tour à tour, recurent Louis le Débonnaire, Louis d'Outremer, Louis XI. La royale tour de Laon a été détruite en 1832; celle de Péronne dure encore. Elle dure, la monstrueuse tour féodale des Coucy :

Je ne suis roi, ne duc, prince, ne comte aussi,
Je suis le sire de Coucy.

Mais en Picardie, la noblesse entra de bonne heure dans la grande pensée de la France. L'héroïque maison de Guise, branche picarde des princes de Lorraine, défendit Metz contre les Allemands, prit Calais aux Anglais, et faillit prendre aussi la France au roi. La monarchie de Louis XIV fut dite et jugée par le Picard Saint-Simon.

Fortement féodale, fortement communale et démocratique fut cette ardente Picardie. Les premières communes de France sont les grandes villes ecclésiastiques de Noyon, de SaintQuentin, d'Amiens, de Laon....

« Pour le centre du centre, Paris, l'Ile de France, il n'est qu'une manière de les faire connaître, c'est de raconter l'histoire de la monarchie. On les caractériserait mal en citant quelques noms propres : ils ont reçu, ils ont donné l'esprit national: ils ne sont pas un pays, mais le résumé du pays. La féodalité même de l'Ile de France exprime des rapports généraux. Dire les

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Montfort, c'est dire Jérusalem, la croisade du Languedoc, les communes de France et d'Angleterre, et les guerres de Bretagne; dire les Mont morency, c'est dire la féodalité rattachée au pouvoir royal, d'un génie médiocre, loyal et dévoué. Quant aux écrivains si nombreux qui sont nés à Paris, ils doivent beaucoup aux provinces dont leurs parents sont sortis; ils appartiennent surtout à l'esprit universel de la France qui rayonna en eux. En Villon, en Boileau, en Molière et Régnard, en Voltaire, on sent ce qu'il y a de plus général dans le génie français; ou, si l'on veut y chercher quelque chose de local, on y distingue ra tout au plus un reste de cette vieille séve d'esprit bourgeois, esprit moyen, moins étendu que judicieux, critique et moqueur, qui se forma de bonne humeur gauloise et d'amertume parlementaire entre le parvis de NotreDame et les degrés de la Sainte-Chapelle.

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Mais ce caractère indigène et particulier est encore secondaire : le général domine. Qui dit Paris, dit la monarchie tout entière. Comment s'est formé en une ville ce grand et complet symbole du pays? Il faudrait toute T'histoire du pays pour l'expliquer : la description de Paris en serait le dernier chapitre. Le génie parisien est la forme la plus complexe à la fois et la plus haute de la France. Il semblerait qu'une chose qui résulterait de l'annihilation de tout esprit local, de toute provincialité, dût être purement négative. Il n'en est pas ainsi. De toutes ces négations d'idées matérielles, locales, particulières, résulte une généralité vivante, une chose positive, une force vive. Nous l'avons vu en juillet. »

Depuis que Napoléon a porté à sa perfection la nouvelle stratégie ébauchée avec tant de génie et de vigueur par la démocratie française de 1793, stratégie à laquelle on a donné avec raison le nom de grande guerre, les capitales, devenues le point de mire de l'attaque, ont beaucoup perdu de leur sécurité. Dans l'ancienne tacti

que, les armées consumaient le temps à assiéger les places fortes des frontières; le grand capitaine leur a appris à laisser derrière elles des obstacles purement défensifs et à marcher droit au cœur de l'ennemi. Son entrée à Vienne, à Berlin, à Madrid, à Moscou, et la prise de Rome, de Naples et de Lisbonne, ont prouvé qu'il avait deviné juste. Instruite par ses défaites, l'Europe coalisée est venue, à son tour, nous apporter à Paris une triste confirmation de la supériorité de ce système inventé par la France. Toutes les capitales de l'Europe ont été envahies; Londres seule, protégée par l'Océan, est restée intacte; mais elle commence à être moins rassurée depuis que la vapeur a mis sa citadelle insulaire à la portée du continent. Il résulte de là que le besoin de fortifier les capitales se fait aujourd'hui généralement sentir en Europe. Paris, surtout depuis que les coalitions de 1814 et de 1815, ne se bornant pas à nous enlever notre limite du Rhin, a détruit nos places fortes avec défense de les relever, dans le but de nous tenir sans cesse sous la menace d'une nouvelle invasion; Paris, ouvert de tous côtés, doit être mis, au moins, à l'abri d'une surprise. Cette opinion a été défendue avec trop d'insistance par Napoléon pour que nous puissions passer son plaidoyer sous silence.

« Une grande capitale, dit-il dans ses Mémoires, est la patrie de l'élite de la nation; tous les grands y ont leur domicile, leur famille; c'est le centre de l'opinion, le dépôt de tout. C'est la plus grande des contradictions et des inconséquences que de laisser un point aussi important sans défense immédiate...

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Si, en 1805, Vienne eût été fortifiée, la bataille d'Ulm n'eût pas décidé de l'issue de la guerre; le corps d'ar mée que commandait le général Ku tusoff y aurait attendu les autres corps de l'armée russe, déjà arrivés à Olmutz, et l'armée du prince Charles arrivant d'Italie... En 1809, le prince Charles, qui avait été battu à Eckmuhl, et obligé de faire sa retraite par la rive

gauche du Danube, aurait eu le temps d'arriver à Vienne, et de s'y réunir avec le corps du général Hiller et l'armée de l'archiduc Jean.

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« Si Berlin avait été fortifié en 1806, l'armée battue à Iéna s'y fût ralliée, et l'armée russe l'y eût rejointe.

« Si, en 1808, Madrid avait été une place forte, l'armée française, après les victoires d'Espinosa, de Tudella, de Burgos et de Sommosierra, n'eût pas marché sur cette capitale, en laissant derrière Salamanque et Valladolid, l'armée anglaise du général Moore et l'armée espagnole de la Romana; ces deux armées anglo-espagnoles se fassent réunies sous les fortifications de Madrid à l'armée d'Aragon et de Valence.

«En 1812, l'empereur Napoléon entra dans Moscou. Si les Russes n'avaient pas pris le parti de brûler cette grande ville, parti inouï dans l'histoire et qu'eux seuls pouvaient exécuter, la prise de Moscou eût entraîné la soumission de la Russie; car le vainqueur eût trouvé dans cette grande ville 1° tout ce qui est nécessaire pour rétablir l'habillement et le matériel d'une armée; 2° les farines, les légumes, les vins, les eaux-de-vie, et tout ce qu'il faut pour la subsistance d'une grande armée; 3° des chevaux pour remonter la cavalerie, et, enfin, l'appui de trente mille affranchis, fils d'affranchis ou esclaves jouissant d'une grande fortune, fort impatients du joug de la noblesse, lesquels eussent communiqué des idées de liberté et d'indépendance aux esclaves; perspective effrayante qui eût conseillé au czar de faire la paix, d'autant plus que le vainqueur avait des intentions modérées. L'incendie détruisit tous les magasins, dispersa la population; les marchands et le tiers état furent ruinés, et cette grande ville ne fut plus qu'un cloaque de désordre, d'anarchie et de crimes. Si elle eût été fortifiée, Kutusoff eût campé sur ses remparts, et l'investissement en eût été impossible.

« Constantinople, ville beaucoup plus grande qu'aucune de nos capí

tales modernes, n'a dû son salut qu'à ses fortifications; sans elles, l'empire de Constantin eût été terminé en 700, et n'eût duré que trois cents ans. Les heureux Mussen y auraient dès lors planté l'étendard du prophète; ils le firent en 1453, environ huit cents ans après. Cette capitale dut à ses murailles huit cents ans d'existence. Dans cet intervalle, assiégée cinquante-trois fois, elle le fut cinquante-deux fois inutilement. Les Français et les Vénitiens la prirent, mais après une attaque très-vive.

« Paris a dû dix ou douze fois son salut à ses murailles. En 885, il eût été la proie des Normands; ces barbares l'assiégèrent inutilement deux ans. En 1358, il fut assiégé inutilement par le dauphin, et si quelques années après les habitants lui en ouvrirent les portes, ce fut de plein gré. En 1359, Edouard, roi d'Angleterre, campa à Montrouge, porta le ravage jusqu'au pied de ses murailles, mais recula devant ses fortifications et se retira à Chartres. En 1429, le roi Henri V repoussa l'attaque de Charles VII. En 1464, le comte de Charolais cerna cette grande capitale; il échoua dans toutes ses attaques. En 1472, elle eût été prise par le duc de Bourgogne, qui fut obligé de se contenter de ravager sa banlieue. En 1536, Charles-Quint, maître de la Champagne, porta son quartier général à Meaux; ses coureurs vinrent sous les remparts de la capitale, qui ne dut son salut qu'à ses murailles. En 1588 et 1589, Henri III et Henri IV echouèrent devant les fortifications de Paris; et si plus tard les habitants ouvrirent les portes, ils les ouvrirent de plein gré, et en conséquence de l'abjuration de Saint-Denis. Enfin, en 1636, les fortifications de Paris en sauvèrent, pendant plusieurs années, les habitants.

« Si Paris eût été encore une place forte en 1814 et en 1815, capable de résister seulement huit jours, quelle influence cela n'aurait-il pas eue sur les événements du monde!!!

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Comment, dira-t-on, vous prétendez fortifier des villes qui ont douze à

quinze mille toises de pourtour? Il vous faudra quatre-vingts ou cent fronts, cinquante à soixante mille soldats de garnison, huit cents ou mille pièces d'artillerie en batterie. Mais soixante mille soldats sont une armée; ne vautil pas mieux l'employer en ligne?... >> Cette objection est faite en général contre les grandes places fortes; mais elle est fausse en ce qu'elle confond un soldat avec un homme. Sans doute il faut, pour défendre une grande capitale, cinquante à soixante mille hommes, mais non cinquante à soixante mille soldats. Aux époques de malheur et de grandes calamités, les États peuvent manquer de soldats, mais ils ne manquent jamais d'hommes pour leur défense intérieure. Cinquante mille hommes, dont deux à trois mille canonniers, défendront une capitale, en interdiront l'entrée à une armée de trois à quatre cent mille hommes, tandis que ces cinquante mille hommes, en rase campagne, s'ils ne sont pas des soldats faits et commandés par des officiers expérimentés, seront mis en désordre par une charge de trois mille hommes de cavalerie. D'ailleurs, toutes les grandes capitales sont susceptibles de couvrir une partie de leur enceinte par des inondations, parce qu'elles sont toutes situées sur de grands fleuves, que les fossés peuvent être remplis d'eau, soit par des moyens naturels, soit par des pompes à feu. Des places si considérables, qui contiennent des garnisons si nombreuses, ont un certain nombre de positions dominantes sans la possession desquelles il est impossible de se hasarder à entrer dans la ville. »

Après ce jugement, qui fut aussi celui de Vauban et de Louis XIV, il est difficile de ne pas admettre que la capitale de la France doive être fortifiée. Mais il est une restriction qui devait naturellement peu occuper deux monarques tels que Louis XIV et Napoléon; cette restriction, c'est que la capitale d'un grand empire a besoin d'être libre autant que forte. En effet, il ne suffit pas que ses murailles la mettent à l'abri d'un coup de main au

dacieux, il faut encore qu'elle jouisse d'une large indépendance, pour représenter dignement le peuple qui lui a remis le soin de sa destinée. Le moyen le plus sûr de perdre une capitale, ce serait de la réduire au rôle d'une place forte. Le problème n'est donc pas facile à résoudre: il s'agit de la fortifier sans en faire une place de guerre. Un fossé continu et des forts détachés, assez éloignés pour ne pouvoir atteindre la ville, assez rapprochés pour dominer ses avenues et la protéger, telle est la solution aujourd'hui en fa veur, et qui paraît devoir triompher.

Tout ce qui précède peut se résumer en peu de mots. Loin que ce soit par usurpation, c'est en vertu des titres les plus légitimes que Paris est devenu la capitale de la France. Aucune autre ville ne peut lui disputer ce rang. parce qu'aucune autre ville n'a un caractère aussi exclusivement social et français. Ses armes sont bien moins le vaisseau de l'ancienne cité que le drapeau national. C'est un centre plutôt qu'une ville, c'est la tête, c'est le cœur de la France. C'est aussi la tête et le cœur de l'Europe, autant que l'organisation actuelle de l'Europe lui permet d'avoir un cœur et une tête. Londres est la capitale de l'industrie, Rome la capitale du catholicisme, Saint-Pétersbourg la capitale de l'Église grecque, Berlin le siége principal du protestantisme; mais Paris, plus que toute autre ville, est la capitale de la civilisation.

CAPITATION. - La capitation, appelée census capitalis pelée census capitalis, impôt par tête, consistait, dans le temps de la domination romaine, en une taxe mise sur chaque citoyen, à raison de sa personne, à raison de ce qu'il était, comme sujet, tenu de contribuer aux besoins de l'État, et quelquefois aussi à raison de sa profession, mais sans égard à ses biens qui étaient taxés d'une autre manière. Ainsi, tous les citoyens étaient portés au rôle de la capitation, tandis que ceux qui n'avaient pas de biens-fonds n'étaient point compris dans le rôle des possesseurs, ni dans le canon proprement

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dit (voy. CANON), et ne payaient point l'impôt foncier. A cette occasion, Salvien dit, en parlant de la malheureuse position où était le peuple de la Gaule dans le temps où il écrivait, c'est-àdire, vers le milieu du cinquième sièQuand un pauvre citoyen a perdu tous ses biens-fonds, il n'est pas pour cela déchargé de la capitation. Il est obligé d'acquitter des taxes, lorsqu'il ne possède plus de ⚫ terres en propre.» Les citoyens qui ne se trouvaient inscrits au rôle que pour leur tête, étaient appelés capite censi. Toutes les quotes-parts de la capitation devaient être égales. Pour en établir le canon, on se servait du recensement général des citoyens, qui, sous le nom de census, existait à Rome et dans les provinces, en retranchant chaque année ceux qui avaient atteint l'âge où l'on ne payait plus cet impôt; car on en était affranchi à un certain âge. On divisait ensuite la somme totale en autant de fractions qu'il restait de contribuables. Toutes les provinces de l'empire n'étant pas également riches en produits du sol et en espèces monnayées, il est à présumer que la capitation n'était pas partout la même, et que nonobstant l'obligation où l'on était de la payer en argent, les receveurs des contributions publiques avaient quel quefois l'autorisation de la recevoir en denrées. Ce que nous savons certainement, c'est qu'à l'époque où Julien vint commander les armées dans la Gaule, qui passait pour une des plus riches provinces de l'empire, la quote-part de chaque tête était de vingt sous d'or. Julien ayant diminué les dépenses, et par là ayant fourni le moyen de demander moins, la capitation se trouvait réduite à sept sous par individu lorsque cet empereur quitta

la Gaule.

Comme un impôt également réparti, sans égard aux ressources de chacun, était acquitté facilement par les riches, mais était très-onéreux pour les fortunes médiocres et pour les pauvres, les Romains, afin de le rendre plus supportable à ces derniers,

avaient imaginé d'associer plusieurs personnes pour payer une seule tête, ou quote-part de cotisation, et, en même temps, afin que les riches payassent dans la proportion de ce qu'ils possédaient, de les compter pour plusieurs têtes. Il eût été plus simple, dira-t-on, de faire partout ce que Julien fit dans la Gaule, de réduire chaque quote-part aux deux tiers ou à la moitié; mais en procédant de cette manière le riche n'eût pas moins profité de la diminution que le pauvre, et c'était particulièrement ce dernier que l'on voulait soulager. Les empereurs Valens et Valentinien ayant l'intention de diminuer la capitation, prirent la décision suivante: « Au lieu de a la coutume observée jusqu'ici, qu'un « homme paye lui seul une part en<tière de la capitation, et que deux « femmes se réunissent pour en payer «une, nous voulons bien que désor<< mais on associe deux hommes et « mêmes trois, pour payer une seule « de ces quotes-parts, et que de même << on associe jusqu'à quatre femmes « pour en acquitter une. »> Quand une quote-part de capitation était ainsi partagée entre deux ou trois personnes, les portions afférentes à chaque contribuable s'appelaient tiers et moitiés, et ce sont ces fractions d'impôt que Théodoric, roi des Ostrogoths et maître de l'Italie, donnait ordre à ses officiers ordinaires de recouvrer, dans un passage de l'une de ses lettres que nous allons citer : « Durant le cours « de la présente indiction, vous con«<traindrez incessamment, par le mianistère de vos subalternes, les ha<< bitants de votre district au payement « de ce qui sera échu des tiers et « moitiés, imposition à laquelle ils « sont assujettis dès le temps des « empereurs, et vous en porterez les « deniers dans la caisse du premier

officier des finances. >> Quelquefois le recouvrement des tiers et moitiés était opéré par des officiers extraordinaires envoyés exprès, et auxquels les officiers ordinaires devaient préter leur concours; on trouve, dans Cassiodore, la formule de l'ordre qui

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