Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

SERVILIEN (saint), compagnon de la gloire et du martyre de saint Sulpice, mourut à Rome pour la foi durant la persécution que l'empereur Adrien avait excitée contre l'Eglise. Sa fête est marquée dans le Martyrologe romain au 20 avril. Nous manquons de détails sur l'époque précise du triomphe dece saint martyr, ainsi que sur le genre du supplice qui termina ses jours.

SERVILIUS (Paulus), proconsul à Laodicée, sous le règne de l'empereur Marc-Aurèle, fit mourir saint Sagaris, évêque de cette ville.

SERVULE (saint), souffrit pour la foi de Jésus-Christ à Adrumète en Afrique. Il eut pour compagnons de sa gloire les saints Vérule, Secondin, Sirice, Félix, Saturnin, Fortunat et seize autres que nous ne connaissons pas. Ce fut durant la persécution des Vandales contre les catholiques qu'ils furent martyrisés. L'Eglise fait collectivement leur sainte mémoire le 21 février.

SERVUS (saint), martyr, cueillit la palme du martyre vers l'année 484, durant la persécution que Hunéric, roi des Vandales, fit souffrir aux catholiques. Notre saint fut traîné sur des cailloux, en sorte que tout son corps fut mis en lambeaux et qu'on lui voyait les côtes. L'Eglise honoré sa mémoire le 6 décembre.

SERVUS (saint), martyr, fut un de ceux qui donnèrent leur sang pour la foi dans la persécution que Hunéric, roi des Vandales, suscita aux catholiques dans la septième année de son règne. Voir les détails de ses combats à l'article LIBERAT.)

SEVERE (saint), prêtre et martyr, appartenait à l'Eglise d'Héraclée ; il fut arrêté avec son évêque saint Philippe, et le diacre Hermès, et souffrit le martyre pour la foi chrétienne, en l'an de Jésus-Christ 304, sous le règne et durant la persécution du tyran Dioclétien. Il fut martyrisé trois jours après son évêque. (Voy. les Actes de saint Philippe à son article.) L'Eglise célèbre la fête de ces saints martyrs le 22 octobre.

SÉVÈRE (saint), martyr à Rome en 304, sous le règne et durant la persécution de Dioclétien. (Voy. les QUATRE COURONNÉS.) SÉVÈRE, nom du gouverneur qui condamna à mort saint Pierre Balsame, sous l'empire de Galère et de Maximin, en l'an 311, dans la ville d'Aulane.

SÉVÈRE (saint), fut honoré de la couronne du martyre en Afrique, avec les saints Sécur, Janvier et Victorin. Les Actes des martyrs ne nous donnent pas d'autres détails. L'Eglise fait collectivement leur fête le 2 décembre.

SEVERE (saint), martyr, reçut la palme du martyre à Alexandrie, à une époque qui nous est inconnue. Il eut pour compagnons de sa gloire les saints Mansuet, Appien, Donat, Honorius et d'autres dont les noms ne se trouvent pas dans le Martyrologe romain. L'Eglise honore leur mémoire le 30 décembre.

SEVERE (saint), prêtre, confesseur, partit des Indes par le seul désir de prêcher l'E

vangile. Après un si long et si pénible voyage, il arriva enfin à Vienne en Dauphiné, où par ses discours et ses miracles il convertit une multitude innombrable de païens à la foi de Jésus-Christ. L'Eglise l'honore comme confesseur le 8 août.

SÉVÈRE (saint), prêtre, confesseur, souffrit à Orviète pour la défense de la religion chrétienne. L'Eglise fait sa fète le 1er octobre.

SEVERE (saint), évêque, confesseur, endura de grands supplices à Trèves en l'houneur de Jésus-Christ. Les Actes des martyrs ne nous donnent point de détails sur lui. Il est inscrit au Martyrologe romain le 15 octobre.

SEVERIEN (saint), était soldat dans l'armée de l'empereur Licinius. Ce saint, allant souvent dans la prison où étaient les quarante martyrs de Sébaste, et leur rendant de fréquentes visites, fut, par l'ordre du président Lysias, suspendu avec une grosse pierre aux pieds, puis fouetté et déchiré sans relâche et avec tant de cruauté qu'il rendit l'esprit dans les tourments.

SEVERIN (saint), évêque, confessa la foi à Trèves au milieu des tortures. L'Eglise fait sa fête le 21 décembre.

SEVERE (saint), reçut le martyre à Alexan drie avec les saints Pierre et Leuce. Nous ignorons l'époque et les différentes circonstances de leur martyre. L'Eglise fait collec tivement leur fête le 11 janvier.

SEVER (saint), évêque, fut martyrisé à Barcelone. Il eut la tête percée avec un gros clou. L'Eglise l'honore comme martyr le 6 novembre.

SEVERE (saint), fut martyrisé avec le centurion Memnon. On les jeta dans une fournaise ardente, après qu'on leur eut coupé les pieds et les mains. Ils sont inscrits au Martyrologe romain le 20 août.

SEVERE (Lucius Septimius), naquit à Leptis en Afrique, d'une famille illustre, l'an de Jésus-Christ 149. Questeur, tribun, proconsul et consul, il passa par toutes les principales charges de l'empire avant de parvenir à la suprême puissance. Grand homme de guerre, il rendit aux armes romaines l'éclat dont elles avaient brillé aux plus grandes et aux plus glorieuses épo ques. Doué d'un esprit vif et pénétrant, concevait rapidement et exécutait ce qu'il avait conçu avec habileté, précision et har diesse. Pendant les premières années de son règne, qui commença en 193, l'Egli demeura en paix. Les guerres civiles qu déchirèrent l'empire contribuèrent à detourner entièrement l'attention de l'empe reur; peut-être aussi se montra-t-il favora ble aux chrétiens, en mémoire de ce qu'a trefois il avait été guéri avec une certaine huile par un chrétien nommé Procule Torpacion. Quand Sévère fut empereur, reconnaissant du bienfait, il fit chercher Procule, et le garda tant qu'il vécut dans son palais. Sans doute ce personnage ful pendant longtemps le protecteur de ses religionnaires auprès de l'empereur. Sévere fut aussi favorablement disposé pour

les

chrétiens, parce qu'il n'en trouva aucun qui se fût associé aux révoltes de Niger et d'Albin; ce qui ne veut pas dire qu'il n'y en eût pas dans les pays soumis à l'autorité de ces deux compétiteurs de Sévère, mais qu'aucun De prit une part active dans les événements politiques qui signalèrent ces guerres. Il vainquit successivement Didier, Julien, qui, après la mort de Pertinax, s'était fait proclamer empereur, en même temps que luimême l'avait été proclamé par les légions d'Hyrie où il commandait, ensuite Niger en Orient, et enfin Albin, qui s'était fait reconnailre comme empereur dans la GrandeBretagne. Il les fit mourir tous les trois, avec un grand nombre de leurs partisans.

Ce fut près de Lyon qu'il vainquit Albin. Il passa ensuite en Palestine et en Syrie; là il suscita une violente persécution contre les chrétiens, ordonnant par un édit spécial de proscrire tous ceux qui embrasseraient soit la religion juive, soit la religion chrétienne; en même temps il fit appliquer avec infiniment de rigueur les lois existantes contre les chrétiens. La persécution dura jusqu'à la fin de son règne.

En l'année 208, les peuples de la GrandeBretagne s'étant de nouveau soulevés, il passa dans leur ile pour les soumettre, et là comme toujours la victoire fut fidèle à ses armes. Il dompta tous ses ennemis ; mais un autre ennemi invincible, envoyé par Dieu pour le punir, vint l'abattre lui-même. Il fut pris d'une cruelle maladie, qui le fit beaucoup souffrir pendant plus d'une année. Accablé par la douleur, il dut faire de tristes réflexions sur le terme final de toute ambition ici-kasi dut penser aux cruautés inouïes qu'il avait commises, à ses ennemis qu'il avait fait mourir, à tous ces chrétiens qu'il avait jadis protégés et que depuis longues années déjà il avait fait emprisonner, prosarire et égorger.

Ce n'était pas assez pour ce prince persé cuteur: il fut, à un degré plus épouvantable encore, frappé de la punition qui avait atteint Marc-Aurèle. Ce dernier prince avait quitté la vie en soupçonnant son fils de l'avoir assassiné. Sévère eut la certitude que le sien était parricide. Plusieurs fois on l'avait informé que Caracalla conspirait contre ses jours. L'horreur de pénétrer dans ce mystère de crime pour l'approfondir avait arrêté le vieil empereur on conçoit que l'amour de la vie et de la conservation personnelle devienne insouciance de vivre chez un homme, quand la mort qui le menace vient de la main d'un fils. Sévère endurait une torture que rien ne saurait rendre, mais il se taisait, Un jour, dans une marche, étant éloigné de ses gardes et presque seul avec son fils dans un sentier étroit, il se retourne au cri de ceux qui l'accompagnaient et voit Caracalla, la main levée pour le frapper. Il ne dit rien à ce monstre; mais, rentré dans sa tente, il le fait venir et lui présentant une épée : « Frappez, lui dit-il, maintenant que nous sommes seuls, personne ne vous verra. Peu de temps après,

profitant d'un moment où la goutte le clouait sur son lit de douleur, les légions proclamèrent son fils empereur, Sévère fit arrêter les chefs de la révolte, et les fit déca piter. « Apprenez, dit-il, à Caracalla, que c'est la tête qui gouverne, et non pas les pieds. »>

Figurez-vous ce maître du monde, ce conquérant, cet homme ambitieux, que la fortune avait toujours enivré de succès, que la victoire avait toujours favorisé, vieux et ma lade dans les brumes de l'Angleterre, commandant à une armée qui conspire, et accompagné d'un fils qui non-seulement attend son héritage en souhaitant son trépas, en caleulant les dernières heures de sa lente agonie, mais qui encore veut l'assassi ner. Pensez que cet homme fut cruel et vindicatif; que, non content d'égorger ses compétiteurs, il faisait massacrer leurs femmes et leurs enfants; souvenez-vous que cet homme a rendu des édits sanguinaires contre les chétiens, dont il a versé le sang durant près de dix années, et vous comprendrez la justice de Dieu jusque dans cette rigueur extrême.

Sévère mourut à York en 211, désespéré, s'affaissant sous la douleur, et sous la misère que le ciel lui envoyait. On raconte même que, demandant vainement du poison pour mourir, il se donna une indigestion en mangeant une grande quantité de mets indigestes. Qu'ajouter à ce récit qui dégoûte? Encore une fois, Dieu sait venger ses martyrs, et les hommes les plus grands sont bien petits sous sa main.

Sévère, s'il faut en croire Dodwel, ne fut pas ou fut à peine persécuteur. Ruinart a réfuté si victorieusement l'écrivain anglais, que nous croyons faire une chose avantageuse au lecteur en citant ce qu'il a dit : «Eusèbe est si fort persuadé que sous l'empereur Sévère la persécution fut générale, qu'il n'a point fait difficulté d'avancer «que, dans toutes les Eglises du monde, il y eut des fidèles qui combattirent et donnèrent leur vie pour la véritable religion. » Dodwel, ne pouvant résister à la force de ces paroles, en parait ébranlé jusqu'à avouer que « la persécution, à la vérité, se répandit dans toutes les provinces de l'empire; mais se repentant aussitôt de cet aveu, et se mettant peu en peine de ce qu'on pourra penser d'une rétractation si soudaine et si mal colorée, il écrit que très-peu de martyrs souffrirent alors, ce qu'il est facile, dit-il, de prouver par l'histoire même d'Eusèbe, où cet auteur, ni n'en rapporte un grand nombre, ni ne dit point en avoir omis un grand nombre. ». Mais je ne comprends pas comment on peut faire dire à Eusèbe tout le contraire de ce qu'il dit en effet, et ce qu'il confirme par plus d'un endroit du vilivre, et particulièrement au chapitre second, où, à l'occasion de la persécution qui s'excita à Alexandrie, il se sert de ces mêmes termes Lorsque le feu de la persécution était le plus allumé et qu'un nombre infini de fidèles recevait tous les jours la couronne du maryre. » Il est vrai qu'il n'en

.

[ocr errors][ocr errors]

au

nomme que très-peu, parce que cela n'a aucun rapport à son dessein, soit qu'il en eût donné une liste dans un ouvrage exprès, soit qu'en cet endroit il ne parle des martyrs qu'en passant, et qu'il n'ait en vue qu'Origène, comme la suite le fait assez connaître. Mais il marque positivement, chapitre premier, qu'il en passe sous silence une infinité; « car, après avcir dit qu'il n'y a point d'endroit où il n'y ait eu de martyrs illustres, il ajoute que c'est à Alexandrie que la persécution a fait de plus grands ravages, où plusieurs généreux athlètes souffrirent. » Il ne nomme ensuite que Léonide, père d'Origène..... Il ne laisse pas cependant dans la suite de ce récit, de faire mention d'autres martyrs que des disciples d'Origène, lorsqu'il dit à la louange de ce grand homme que les martyrs de JésusChrist, soit qu'ils fussent connus d'Origène, soit qu'ils lui fussent inconnus, « recevaient de lui toute sorte d'assistances et de bons offices, et il les rendait à tous indifféremment, avec une promptitude merveilleuse, sans craindre le préfet Aquila, successeur de Létus. » Mais nous avons encore un témoin de cette persécution, d'un trèsgrand poids; c'est Clément d'Alexandrie qui, au rapport d'Eusèbe, écrivait ses Stromates, ou Tapisseries, sous l'empire de Sévère. Il parle ainsi au livre second: « Nous voyons tous les jours comme de nouveaux débordements de martyrs; on les tourmente à nos yeux, on les brûle, on les égorge...... » Et certes, la consternation était si grande parmi les chrétiens d'alors, qu'un auteur de ce temps-là, nommé Jude, écrit que la venue de l'antechrist, prédite de siècle en siècle, n'était pas fort éloignée.

[ocr errors]

.....

« Mais de tous les écrivains ecclésiastiques il n'y en a point qui ait laissé un tableau plus fidèle de cette persécution que Tertullien, ni qui l'ait représentée avec des couleurs plus vives. Elle lui a donné lieu de composer plusieurs ouvrages, d'où nous tirerons seulement quelques passages, pour servir de montre et d'échantillon, puisqu'au trement il faudrait copier ses livres entiers. Voici le premier crayon qu'il en fait dans son Apologétique : « Vous attachez les chrétiens à des croix ....., vous les liez à des poteaux vous leur arrachez les entrailles avec des ongles de fer....., on nous coupe la tête, on nous expose aux bêtes..... on nous brûle tout vifs....., on nous relègue dans des îles désertes...... Il se plaint qu'on viole impunément les tombeaux des chrétiens....., qu'on les appelle, par une raillerie sanglante, des fagots de.sarment, »> parce que par une cruauté inouïe, on les attachait à des pieux revêtus de javelles de sarment, comme d'une robe, auxquelles on mettait le feu ensuite. Enfin il conclut de cette sorte cette éloquente pièce : « Courage done, messieurs! ne vous relâchez point, ô équitables juges! mais plus équitables encore au goût du peuple, si, pour lui complaire, vous vouliez immoler tous les chrétiens persécutez, tourmentez, condamnez,

exterminez-nous...... » Car le peuple et les magistrats étaient également animés à la perle des chrétiens, ce qui fait dire à Tertullien: << Toutes les fois que vous vous déchaînez contre les chrétiens, vous le faites en partie de votre propre mouvement, et en partie pour obéir aux lois; mais il arrive souvent que le peuple qui nous hait vous prévient, et sans attendre vos arrêts, se jette sur nous de son autorité privée, nous poursuit à coups de pierres et nous fait périr par le feu.» Je prie le lecteur de remarquer en passant, que cela était fort ordinaire au peuple, de répandre le sang des chrétiens, et de pousser sa fureur jusqu'à les massacrer tumultuairement et sans aucune forme de justice; ce que Dodwel nie cependant plus d'une fois dans sa dissertation. Au reste, il importe peu que cette apologie ait été écrite à Rome ou à Carthage, puisqu'étant adressée aux premiers officiers de l'empire, il paralt assez que la persécution dont elle parle n'é tait pas renfermée dans un seul endroit; et Tertullien même s'y sert souvent du mot de président, qui était un terme affecté aux gouverneurs de province et qui désignait leur rang et leur dignité. Il ne parle pas de cette persécution d'une manière plus favo rable et d'un ton plus radouci, dans ses autres ouvrages. Il dit dans son premier livre aux nations: « que les chrétiens confessent dès qu'ils sont interrogés, qu'ils font gloire d'être condamnés et qu'il faut employer la violence pour les contraindre à nier ce qu'ils ont une fois confessé sans violence........ Dans son exhortation aux martyrs, quil nomme des martyrs désignés et près de souffrir, il les encourage à endurer généreusement toutes sortes de supplices. Enfin il se crie dans son Scorpiaque: « La canicule est montée sur l'horizon; le cinocéphale ve mit de tous côtés le feu de sa rage; la per sécution est allumée; ici le glaive, là les flammes, là le cirque, tout est mis en usage pour tourmenter les chrétiens. Les prisons sont remplies de fidèles, qui, n'ayant éprouve que les fouets et les ongles de fer, soupl rent après le martyre qu'ils n'ont fait que goûter en passant. Pour nous autres, qui ne nous trouvons pas sous la main des perse cuteurs, nous sommes destinés à leur fournir le plaisir de la chasse, et nous attendons à tous moments qu'on lâche sur nous e meute de bourreaux....................... notre nom seu nous rend l'abomination des hommes........ l'on nous produit devant les puissances la terre, l'on hous interroge, l'on nous me à la question, l'on nous égorge. » L'Oet de Minutius Félix (cé célèbre avocat de Ree y écrivait ce dialogue au même temps que Tertullien publiait son Apologétique) part comme l'Apologétique de Tertullien: «Est un spectacle plus digne de toute l'attenti du ciel, qu'un chrétien combattant contra douleur? Il est tranquille aux menaces des tyrans; les plus affreux supplices ne lui fo pas faire le moindre mouvement irrégulier; le bruit de la mort ne l'épouvante pas, et foule aux pieds toutes ses horreurs...........

de

Et voulant montrer que toute la valeur des héros de l'ancienne Rome n'avait rien qui pût égaler la grandeur du courage des héros du christianisme : «Combien, dit-il, en a-t-on vu parmi nous qui n'ont pas seulement mis un bras dans un brasier ardent, comme Mucius Scévola fit autrefois, mais qui s'y sont lancés tout entiers, sans faire entendre le mo ndre gémissement ! Le sexe le plus faible et l'âge le plus tendre se moquent des gibels et des tortures, affrontent les bêtes les plus farouches, et vont hardiment à la mort, sous quelque effrayante figure qu'elle se présente à eux. » Et l'on ne peut douter que la persécution dont Minutius fait ici la description, ne fût alors allumée dans Rome, et celle-là même durant laquel e Natal, après avoir abjuré l'hérésie des théodotiens, eut les épaules déchirées de coups de fouets, pour le nom de Jésus-Christ, et pour cette considération fut reçu à la communion de l'Eglise, par le pape saint Zéphirin, auquel il montra les flétrissures et les plaies dont son corps était couvert.

Mais Tertullien, direz-vous, dans son Apologétique, nomme Sévère parmi les empereurs qui n'ont rien entrepris contre les chrétiens. Je le veux; quoique d'autres éditions, quoique les manuscrits, quoiqu'Eusèbe même qui cite cet endroit aient l'empereur Vère et non l'empereur Sévère; j'accorde à Dodwel que ce soit ce dernier dont il soit fait partout mention; qu'en peut-il inférer, sinon que cette persécution fut trèssanglante, sans que Sévère l'eût autorisée par son édit? Cependant Spartien dit le contraire, et il en rapporte un de ce prince contre les chrétiens. C'est en vain que Dodwel en rejette la cause sur l'importunité du peuple, qui l'arracha à l'empereur, fatigué des clameurs du cirque et du théâtre, et qu'il prétend détourner par là de la personne de Seve e le nom odieux de persécuteur; et ce n'est pas avec plus de succès qu'il entreprend de diminuer la violence et l'injustice de cet édit, en disant qu'il ne fut pas moins décerné contre les juifs que contre les chrétens. Ainsi Dodwel aura bien de la peine à justifier Sévère du juste reproche que toute postérité peut lui faire d'avoir ensanlanté son règne par une cruel e persécuton; d'autant plus qu'au rapport de Spartien, il aimait à répandre le sang, et qu'il aait répandu en effet celui d'une infinité d personnes. En sorte que le sénat, après sa mort, porta ce jugement: qu'il devait, ou jamais ne venir au monde, ou jamais n'en sortir, parce qu'il avait été et trop cruel, et tout ensemble trop nécessaire à la république. Mais voyons maintenant si la durée de cette persécution à répondu a sa violence.

Dodwel la renferme toute dans l'espace de deux ans et il la fait finir aux jeux séculaires qui furent célébrés la douzième année du règne de Sévère: « Ce prince, dit Dodwel, ne voulant pas qu'une si grande solemnité fût souillée par le sang ou déshonorée par les supplices. » Dodwel cependant ne se souvient plus qu'il a dit ailleurs que ces

jeux publics ont souvent fait naftre des persécutions, et il ne l'a dit qu'après Tertullien. « Les chrétiens, dit ce Père dans son Apo logétique, ne sont regardés comme ennemis de l'empire, que parce qu'ils refusent de rendre aux empereurs un honneur ou vain ou criminel....Oh! qu'on a raison de condamner notre conduite! De quoi aussi nous avisons-nous, de censurer par une vie sainte les plaisirs des Césars et d'insulter à leurs divertissements par une chasteté ou trée et une sobriété hors de saison ? Pourquoi, durant ces jours de réjouissance, ne pas orner de festons et de couronnes de fleurs les portes de nos logis? Et pourquoi ne faisons-nous pas pålir le soleil en plein midi par un grand nombre de flambeaux allumés? N'est-ce pas, après tout, une chose tout à fait honnête lorsque la solemnité l'exige, de changer votre maison en un agréable lieu de prostitution, et pouvez-vous mieux honorer le prince que d'en faire un temple de Vénus ?........... » C'était cette con duite sage et modeste qui rendait les chré tiens odieux aux gentils; cette sainte tristesse qu'ils faisaient paraître durant les solemnités profanes, faisait croire qu'ils étaient chagrins des prospérités de l'Etat, et ennemis de la fortune des empereurs.

« Au reste, il est certain que cette persécution dura plus de deux ans en Afrique, puisque pendant tout le temps qu'elle y fut allumée, on y compte six gouverneurs outre Minuce Timinien, dont il est parlé dans les Actes de sainte Perpétue. J'avoue que le feu n'en fut pas toujours égal; tantôt plus âpre et tantôt plus modéré, selon que les gouverneurs étaient portés à la cruauté ou à la douceur. La même persécution ne fut pas non plus de moindre durée dans l'Egypte, comme on peut facilement l'inférer de l'histoire d'Eusébe. Car cet auteur nous apprend que la dixième année du règne de Sévère, Léonide, père d'Origène, souffrit le martyre; que ce savant homme n'avait pour lors que dix-sept ans ; que l'année suivante il fut chargé du soin d'enseigner la doctrine chrétienue aux catéchumènes; que quelque temps après il renonça à la profession de grammairien pour se donner tout entier à l'étude de l'Ecriture sainte; qu'il vendit tous ses livres moyennant seulement quatre oboles, que celui qui les acheta devait lui fournir chaque jour pour sa nourriture. Il vécut ainsi plusieurs années, poursuit Eusèbe, en vrai philosophe ...... durant plusieurs années il marcha nu-pieds...... durant plusieurs années il s'abstint de boire du vin... » Enfin Eusèbe, après avoir fait l'éloge de toutes les vertus d'Origène, poursuit de cette sorte: « Sa vie étant donc un modèle exposé aux yeux des hommes : il y en eut plusieurs qui devinrent les imitateurs de sa vertu; en sorte que parmi les gentils mêmes....... il s'en trouva qui, ayant été arrêtés, endurèrent généreusement le martyre. Plutarque fut le premier de ces heureux disciples...... « C'est ce qui nous a obligés de mettre leur mort dans notre recueil, environ vers l'année 210,

parce que ce terme de plusieurs années, dont Eusèbe se sert tant de fois dans ce récit, ne peut se restreindre à un moindre nombre que de sept ou huit. Au reste cette supputation s'accorde avec celle que fait Sulpice Sévère qui met trente-huit ans entre la persécution de Sévère et celle de Dèce. Or, Dèce n'étant monté sur le trône qu'en l'année 249, il faut nécessairement prolonger la persécution de Sévère jusqu'en l'anuée 211 qui fut la dernière de son règne.» SEVERE, esclave qui dénonça saint Apollonius comme chrétien devant Perennius, sous l'empire de Commode. Comme le reserit de Marc-Aurèle qui punissait également et le dénonciateur et le dénoncé était encore en vigueur, Perennius fit rouer Sévère; pour cela on l'attacha à un poteau, et on lui brisa les bras et les jambes à coups de barres de fer. Cet événement eut lieu en 185 ou 186.

SÉVÉRIEN, confesseur de Carthage sous l'empire de Dèce, en l'an 250, vint à Rome immédiatement après sa sortie de prison. Saint Célérin, dans sa lettre aux confesseurs et aux martyrs de Carthage (la 21 parmi celles de saint Cyprien), demande la paix au nom de Statis et de Sévérien, pour deux femmes, Candide et Numérie, qui avaient eu le malheur de sacrifier aux idoles, et dont l'une était sa sœur.

SÉVÉRIEN (saint), martyr à Rome en 304. sous le règne et durant la persécution de Diocletien. Voy. les QUATRE COURONNÉS.

SÉVÉRIEN (saint), martyr, l'un des qua rante martyrs de Sébaste, sous Licinius. Voy. MARTYRS DE SÉBASTE.

SEVERIEN (saint), martyr, était évêque de Scythopolis en Palestine. L'impie Théodose, moine que protégeait l'impératrice Eudoxie, veuve de Théodose le Jeune, abusait de cette protection pour faire souffrir cruellement les chrétiens. Ce furieux, suivi d'une troupe de soldats, ravageait les environs de Jérusalem dont il avait usurpé le siége du détriment de Juvénal. Il trouva des catholiques qui lui résistèrent courageusement, entre autres notre saint. I fut saisi par ces soldats impies, et massacré en l'an 452 ou 453. L'Eglise honore la mémoire de ce saint martyr le 21 février.

Four

SEVERIEN (saint), martyr, souffrit pour sa foi à Césarée en Mauritanie. Il fut livré aux flammes avec sa femme Aquila. Ce fut ainsi qu'ils reçurent la palme du martyre. On ignore en quelle année eut lieu leur martyre. L'Eglise fête leur mémoire le 23 jan

vier.

SÉVÉRIEN (saint), martyr, versa son sang pour la foi sous la cruelle persécution que Dioclétien fit souffrir aux disciples de JésusChrist. Il eut pour compagnons de ses glorieux combats saint Victor, saint Zotique, saint Zénon, saint Césaire, saint Chrysophore, saint Théonas et saint Antonin. L'Eglise honore la mémoire de tous ces glorieux martyrs le 20 avril.

SEVERIN (saint), fut martyrisé à Vienne en Gaule, au temps de l'empereur Marc-Au

rèle, avec saint Exupère et saint Félicien. On manque absolument de détails historiques sur leur compte. M. du Saussay est le seul écrivain qui en donne une histoire; mais en présence du silence de tous les auteurs anciens, nous avouons éprouver quelques doutes, eu egard aux sources auxquelles il aurait puisé. Quelque temps après la mort de ces saints, leurs corps ayant été trouvés par la révélation qu'ils en firent eux-mêmes, l'évêque Pascase les enterra dans l'église de Saint-Romain. Cet évêque vivait vers le milieu du iv siècle. L'Eglise fait la fète de ces trois saints le 19 novembre.

SEVERIN (saint), martyr, eut le glorieux privilége de mourir pour la foi, à Come, avec les saints Carpophore, Exanthe, Cassius, Second et Licinius. Ils furent décapités tous ensemble pour avoir confessé le nom de Jésus-Christ. L'Eglise célèbre leur mémoire le 7 août.

SEVILLE, Julia Romula, capitale de l'Andalousic, fut, en 304 de Jésus-Christ, durant la persécution de Dioclétien, illustrée par le martyre de sainte Juste et de sainte Rufine. Ces deux femmes y étaient marchandes. Les païens les trainèrent devant le juge, après avoir défoncé leurs boutiques, parce qu'elles avaient refusé de leur vendre des objets qu'ils voulaient employer dans leurs

sacrifices.

SEXTE (saint), martyr, est inscrit au Martyrologe romain le 31 décembre, et honoré comme martyr par l'Eglise avec les saints Etienne, Pontien, Attale, Fabien, Corneille, Florus, Quintien, Minervien et Simplicien, qui furent les compagnons de son triomphe. Le lieu, la date et les circonstances du inattyre sont inconnus.

SHERWOOD (le bienheureux), laïque, avant nié la suprématie religieuse de la reine Elisabeth d'Angleterre, fut tratné sur la claie, pendu et coupé en quartiers le 3 février 1578 avec un prêtre nommé Nelson,

SIAM, l'un des trois grands Etats de l'IndoChine, est peuplé d'environ 3,000,000 d'habitants. La religion dominante y est le bouddhisme; les mœurs à peu près les mêmes qu'en Chine, Longtemps la religion chrétienne y fut florissante et prêchée librement. En 1730, M. Texier de Kerlay, évêque de Rosalie, étant vicaire apostolique de Siam, un prêtre siamois apostasia. Un édit intervint, contraire à la pré lication évangéliqué. Il fut défendu aux missionnaires d'écrire au cun livre de religion dans les langues usitées dans le royaume, et de blâmer la religion qu'on y professait. On plaça cet édit sur une pierre qui fut scellée à l'entrée de l'église. En 1736, M. de Lolière Puycontat, successeur de M. Texier de Kerlay, a ant empêché les chrétiens d'assister à une procession idolâtrique, cette pierre fut renouve lée. En 1755, M. Sirou, emporté par un excès de zèle, la brisa. Il s'exposait beau coup, ainsi que les autres chrétiens, en commettant un tel acte: on ne songea pas à l'en punir, à cause des troubles que les menates des Birmans occasionnaient dans le royaume.

« ZurückWeiter »