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qu'on me coupe la tête : Jésus, ayez pitié de moi; Fils de Dieu, accourez à mon secours. Le proconsul, le voyant en cet état, lui dit : Pourquoi aussi n'avez-vous pas obéi? Le prêtre répondit: La loi le défendait; la loi ordonnait le contraire. O réponse admirable prêtre qu'on ne peut assez louer ! Saint docteur de la plus sainte des lois ! Il annonce, il publie, il prêche la loi au milieu des tourments. A ce mot de loi, Anulin pålit, se déconcerte, tremble, et arrête tout court les bourreaux. Il envoie le prêtre en prison, résolu d'en faire un exemple dans la suite.

« Eméritus est mis en sa place. Ton logis, lui dit le proconsul, a donc servi à ces impies pour y célébrer leur collecte? Oui, répondit Eméritus, nous y avons fait la solennité du saint dimanche. Le proconsul lui dit: Pourquoi leur en permettais-tu l'entrée, puisque tu savais bien que cela était contre l'intention des empereurs? Eméritus répliqua: Moi, leur défendre l'entrée de mon logis? ils sont mes frères, pouvais-je ne les pas recevoir ? Le proconsul poursuivit : Mais tu le devais. Cela ne se pouvait pas, répondit Eméritus; le dimanche est parmi nous d'une obligation indispensable. Il fut aussitôt étendu sur le chevalet, et des bourreaux tout frais se présentèrent pour le tourmenter. Dans le plus fort de ses douleurs, il s'écriait O Jésus ! venez à mon secours : malheureux, vous vous rendez coupables d'un grand péché. Le proconsul, l'interrompant, lui dit: Il ne fallait pas les recevoir chez toi. Il répondit: Je n'aurais pas reçu mes frères chez moi? Mais, dit le proconsul, la volonté des empereurs devait prévaloir à toutes ces considérations. Ah! que citesVous, repartit le martyr, c'est celle de Dieu qezi doit prévaloir? Jésus, écoutez ma prière, je

vous loue, Seigneur; Seigneur Jésus, donnez-moi la patience. Le proconsul, l'interrompant encore, lui dit : N'as-tu pas chez tor de ces livres que vous autres chrétiens appelez les Ecritures? Eméritus répondit: Oui, j'en ai, mais je les conserve dans mon cœur. Réponds-moi juste, reprit le proconsul

ces Ecritures sont-elles chez toi, ou n'y sont-elles pas? Je vous ai déjà dit, répliqua le saint, que je les ai dans mon cœur. Je vous loue, ô Jésus, écoutez ma prière, exaucez-noi, délivrez-moi; je souffre en votre nom, je souffre bien moins que je ne voudrais souffrir, je souffre avec joie; Seigneur, que je ne sois pas confondu! O martyr incomparable, vous vous souveniez de ce que l'Apôtre disait de lui-même, lorsqu'il assurait qu'il avait la loi du Seigneur gravée non sur des tables de pierre, mais sur celles de son cœur; non avec une plume trempée dans l'encre, mais avec le doigt du SaintEsprit, en caractères de feu! O fidèle gardien de la loi divine, l'horreur que vous aviez des traditeurs et la crainte de tomber dans un pareil sacrilége, vous faisaient conserver avec soin cette loi au fond de votre cœur! Le proconsul, ne pouvant tirer de lui autre chose, dit: Eh bien qu'on le détache et

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qu'on écrive ses réponses avec celles des autres. Chacun aura son tour, et on aura soin que tous reçoivent le prix qui est dû à leur désobéissance et à leur impiété.

«La fureur, rassassiée de sang, commençait à se ralentir, lorsque Félix entra dans le champ de bataille et la retira de cette espèce de langueur. Le tyran paraissait abattu', sa voix basse et enrouée marquait son abattement, et son âme, remplie de l'idée affreuse de tant de tourments, avait communiqué au corps sa lassitude et son dégoût. Il parla donc aux confesseurs d'une manière un peu plus radoucie qu'à l'ordinaire. J'espère, leur dit-il, que vous prendrez enfin le bon parti, c'est de conserver votre vie en obéissant de bonne grâce aux ordres des empereurs. Mais il fut interrompu par un cri qui s'éleva du milieu de ces généreux hommes, qui s'écrièrent tous à la fois : Nous sommes chrétiens! nous sommes chrétiens! nous garderons les commandements de notre Dieu au péril de notre vie, et nous défendrons sa loi jusqu'à la dernière goutte de notre sang! Ces paroles, prononcées avec chaleur et d'une même voix, réveillèrent la fureur dans l'âme du tyran, car, s'adressant particulièrement à Félix, il lui dit d'un ton bien différent de celui dont il venait de parler: Je ne te demande pas si tu es chrétien, mais si tu as assisté à la collecte et célébré le dimanche, et si tu as chez toi des livres de ta religion? Oh! la plaisante demande! o l'impertinent enquêteur! Il m'importe peu, dit ce juge, de savoir si tu es chrétien, dis-moi seulement si tu as été à la collecte, et si tu as célébré le dimanche? Comme si un chrétien pouvait ne pas célébrer le dimanche, ou que le dimanche se pût célébrer sans le chrétien. Apprends, Satan, que le chrétien fait le dimanche, comme le dimanche fait le chrétien, et que l'un ne peut subsister sans l'autre : lorsque tu entendras prononcer ce mot chrétien, pense à l'assemblée des fidèles, songe à la collecte; et quand tu entendras celui de collecte, conçois un chrétien. C'est ce que le saint martyr te va faire comprendre par sa réponse. Oui, répondit-il, nous l'avons célébré, ce saint jour du dimanche, le plus solennellement que nous avons pu, et nous n'en avons laissé passer aucun sans nous assembler pour ouïr la lecture de l'Ecriture sainte. Anulin ne se souvint plus de sa lassitude, cette réponse la lui fit oublier; il fit battre d'un bâton noueux si longtemps et si cruellement ce saint lecteur, qu'il l'envoya au ciel dans le moment même. Un autre Félix suivit immédiatement ce premier. Ayant comme lui confessé, il fut comme lui roué de coups de bâton, il expira comme lui au milieu de cet horrible supplice, et il entra presque au même instant que lui en possession de la même gloire.

« Ampélius, garde des livres saints, et fidèle conservateur de la loi du Seigneur, parut sur les rangs; le proconsul lui demanda s'il avait été à la collecte, il répondit sans hésiter: Oui, j'ai été avec mes frères à la collecte, j'ai célébré le dimanche, et j'ai les li

vres sacrés que vous demandez, mais c'est dans le cœur que je les ai. Jésus-Christ, mon Seigneur, je vous loue, je vous bénis, exaucez-moi, 6 Jésus! Cette réponse lui coûta plusieurs coups sur la tête, que le gouverneur lui fit donner par un soldat armé d'un gantelet de fer, et il fut ensuite conduit en prison, où il entra comme dans une tente royale. Rogatien vint après, il confessa le nom de Jésus-Christ, et, sans qu'on lui fit autre chose, on le mit en prison avec les autres. Quintus confessa pareillement, et ayant reçu plusieurs coups de bâton, il suivit ses compagnons dans la prison. Après Quintus, Maximien se présenta; il confessa, il combattit, il triompha comme ceux qui l'avaient précédé. Le jeune Félix n'attendit pas qu'on l'interrogeât, il prévint le juge et dit tout haut Le saint dimanche est l'espérance, le salut et le bonheur des chrétiens. Cet aveu lui valut comme aux autres force coups de bâton. Pendant qu'on les lui donnait, il ne cessait de dire : J'ai fait la collecte avee mes frères, parce que je suis chrétien. J'ai célébré le saint diinanche, je suis chrétien; j'ai assisté à la collecte le plus dévolement qu'il m'a été possible, je veux bien qu'on le sache. Cette généreuse confession lui mérita d'être enchaîné avec les autres chrétiens.

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« Le jeune Saturnin, digne du nom et de la qualité de fils du vieux Saturnin, ce saint prêtre et ce fidèle martyr de Jésus-Christ, pressa de remplir la place de Félix; il brûlait du désir d'égaler par quelque acte héroïque la vertu de son père. Le proco sul lui demanda, comme aux autres, s'il avait assisté à la collecte. Saturnin ne répondit autre chose, sinon : Je suis chrétien. Il n'est pas question de cela, dit le gouverneur, mais si Vous avez célébré le dimanche. Oui, repartit Saturnin, je l'ai célébré pour honorer Jésus-Christ, qui est le Sauveur des hommes. A ce mot de Sauveur, Anulin entre en fureur et fait préparer pour le tils le même chevalet qui avait's rvi à tourmenter le père. Lorsque Saturnin y fut étendu, le gouverneur lui dit: Regarde où tu es et songe à me répondre juste. As-tu quelques-uns de ces livres que vous appelez, vous autres chrétiens, l'Ecriture? Saturnin répondit: Je suis chrétien. Le gouverneur insista: Je te demande si tu as été à la collecte, si tu as de ces livres? Saturnin répondit encore: Je suis chrétien; après le nom sacré de JésusChrist, le plus saint est celui de chrétien. Puisque tu ne veux pas faire d'autre réponse, dit le gouverneur, il faut voir si les tourments ne te feront point parler d'une manière plus raisonnable. Dis donc si tu as de ces Ecritures? Et en même temps il fit signe aux bourreaux de faire leur devoir. Ces hommes, déjà las d'avoir tourmenté le père, ne laissent pas de reprendre leurs instruments tout rouges encore de son sang, qu'ils ont bientôt mêlé avec celui du fils. Mais ce mélange ne sert qu'à rendre le fils plus fort et plus courageux. Ce sang chéri d'un père si respectable est comme une liqueur salutaire, comme un baume précieux qui charme les

plaies du fils et en ôte tout sentiment de douleur. En sorte qu'il s'écrie d'une voir ferme et haute: Tyran, j'ai les Ecritures que tu demandes, mais c'est dans le cœur; viens, et arrache-les de là si tu peux. Seigneu: Jé sus, donnez-moi la grâce de souffrir patiemment toute mon espérance est en vous. Anulin lui dit : Pourquoi as-tu agi contre les ordres des empereurs? Saturnin réponit: Parce que je suis chrétien. Arrêtez, dit le proconsul aux bourreaux, qu'il aille dans la pison attendre sa destinée.

« Cependant le jour se précipitait insensiblement avec le soleil et les heures dans le sein de la nuit, et la cruauté des bourreaux languissait faute d'avoir de nouveaux tourments à mettre en œuvre qui la réveillassent. L'armée du Seigneur, au contraire, à qui Jésus-Christ fournissait sans cesse des armes célestes, animée par la présence invisible de son chef, n'en était que plus disposée à combattre et à vaincre. C'est pourquoi le proconsul, déjà vaincu lui-même tant de fois, abandonné de la lum ère du jour et surpris par la nuit, ne pouvant plus d'ailleurs faire aucun fond sur la vigueur de ses ministres, qui n'était pas moins émoussée que leurs instruments, n'osant plus se hasarder dans des combats singuliers qui lui avaient si mal réussi, le proconsul, dis-je, ayant tant de motifs de souhaiter du moins une trêve, aima mieux entrer en une espèce de négociation avec cette trou e invincible (1), que d'exposer encore sa réputation et son honneur, et il parla à tous les confesseurs qui restaient en ces tem s Vous avez é é lémoins, lear dit-il, des tourments que nous avons fait souffrir à ceux qui ont eu la témé rité de nous résister, et vous pouvez jeter les yeux sur les nouveaux supplices que nous leur préparons en cas qu ils persistent toujours dans leur impiété et leur désobéis sance. C'est à vous autres de voir si vous voulez courir la même fortune, ou si vous n'aimez mieux avoir recours à notre clé mence, pou vu toutefois que...... Plus de quarante voix, qui n'en faisaient qu'une, interrompirent le proconsul en cet endroit de sa harangue. Ces saints, pleins de joie et des pensées de l'éternité, et plus animés en core par l'impulsion du Saint-Esprit que par les paroles du proconsul, s'écrièrent Nous sommes chrétiens! Ce fut pour Anulis un coup de tonnerre qui l'étourdit, l'abatt et lui ôta la parole. Il ne put dire autre chose mais plein de confusion et de rage, il les e voy a tous en prison, les destinant tous des ce moment à la mort.

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« Le sexe dévot ne se signala pas moins d cette rencontre que le sexe né pour la guerre et l'illustre chœur des vierges ne le voul point céier en courage à la vaillante troupe des confesseurs. Victoire combattit, et le gloire qu'elle rempor a fut la gloire de toutes les femmes. Victoire, la fleur des vierges, d'un sang noble, d'une piété exemplaire d'une pureté de moeurs incomparable; r

(1) Ils étaient encore plus de quarante

toire, de qui le front, toujours couvert d'une honnête pudeur, semblait être le trône de la chasteté, et dont l'excellente beauté du corps n'était qu'un léger épanchement et qu'un échantillon de celle de l'âme. Dès sa plus tendre jeunesse, une chaste sévérité paraissait déjà dans ses actions, et était en quelque sorte le présage du martyre qu'elle devait endurer un jour. Ein, lorsqu'elle fut parvenue à cet age que la nature a marqué pour le mariage, comme ses parents la voulaient contraindre à s'y engager, et que l'époux qu' Is lui avaient choisi la pressait de donner son consentement à leur union, elle aima mieux se jeter entre les bras de la mort qu'entre ceux d'un jeune amant, car elle se précipita d'une fenêtre en bas; mais les vents, par l'ordre de leur créateur, la reçurent sur leurs ailes et la posè rent doucement à terre. Ainsi celle qui devait mourir pour Jésus-Christ, le roi et l'époux des vierges, en fit comme un essai en s'exposant à une mort presque certaine pour co server sa virginité. Ele se préparait dès lors à cueillir un jour de nouveaux lauriers arrosés de son sang. Cependant, se trouvant sans blessure, et se voyant délivrée de a fumée incommode du flambeau nuptial, et de T'empressement importu de ses parents et d'un mari, elle courut à l'église, l'asile de la pureté, le refuge des vierges, le port où la pudeur est en sûreté; et là, par un vou de chasteté perpétuelle, elle consacra à Dieu la plus belle tête du monde (1). Se hâtant done maintenant d'arriver à la mort qu'elle souhaitait avec passion, elle portait d'une main la palme de la virginité, et tendait l'autre pour recevoir celle du martyre. Car le procónsul lui ayant demandé quelle était sa religion: Je suis chrétienne, répondit-elle. Le sénateur Fortunatien, son frère, se présenta, et s'offrit de faire preuve que sa sœur avait l'esprit al éné; mais elle lit paraitre tant de sagesse dans ses réponses, qu'il n'en fallut pas pour détruire cette vaine et injurieuse accusation. C'est ce qui obligea le proconsul à lui demander si elle voulait retourner avec son frère. Non, ditelle, parce que je suis chrétienne, et que ceux-là seuls sont mes frères, qui gardent les commandements de Dieu. Entin le proconsul, se dépouillant pour quelque temps de sa qualité de juge, voulut bien descendre jusqu'à celle de suppliant; il emploie done Tes prières auprès de Victoire; inais cette généreuse file lui répondit avec une fermeté qui lui fit bientôt reprendre sa férocité naturelle Vous vous abaissez en vain, lui dit-elle, pour obtenir de moi une chose que je n'ai point résolu de vous accorder. Je vous l'ai déjà dit, je suis chrétienne, j'ai assisté à la collecte et j'ai célébré le saint dimanche. Alors Anulin, se revêtant de sa cruauté, qui lui séyait mieux que cette huma

(1) Les vierges de Carthage, d'Italie et des Gaules, en se consacrant à Dieu, ne conpaient pas leurs cheveux; mais celles d'Egypte et de Syrie se faisaient

raser.

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« Il ne restait plus que le petit Hilarion, qui, dans un âge très-tendre, faisait paraître une piété qui n avait rien de l'enfance. Il était le dernier des fils du prêtre Saturnin. Il avait vu son père et ses frères sortir victorieux du combat, et il aspirait à la mê ne gloire. Il témoigna donc bien moins de crainte que de mépris pour les menaces du tyran. Et lorsqu'il lui demanda s'il n'avait pas suivi à la collecte son père et ses frères, on entendit une voix enfantine publier l'unité d'un Dieu et la vérité de sa religion. Je suis chrétien, dit-il; j'ai été, il est vrai, à la collecte, mais ç'a été de mon gré, et sans y être forcé. Vous eussiez cru ouïr la voix du père sort r de la bouche du fils, et celles des deux frères aînés emprunter l'organe de leur ca fet, et se réunir toutes quatre en une seule pour confesser la divinité de Jésus-Christ; mais le proconsul, ne compre ant as que c'est Dieu lui-même qui combat dans les martyrs, et qui élevait l'âme d'un enfant au-dessus des faiblesses. de son âge, le menaça de ces petits supplices dont on a coutume de châtier les enfants. Mais celui-ci ne fit qu'en rire. Je vous ferai couper le nez et les oreilles, lui dit le proconsul, et je vous renverrai en cet état. Le petit martyr répondit à cela froidement : Vous le pouvez, mais je suis chrétien. Le proconsul, di simulant son dépit, l'envoya en prison. E y entrant, Hilarion dit d'un air gai: Seigneur, je vous rends grâces. »>

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SATURNIN (saint), fils de saint Saturnin prêtre, fut l'un des quarante-huit martyrs mis à mort en Afrique sous le proconsu Anulin, en l'an de Jésus-Christ 305, sous le règne et durant la persécution que Dioclétien suscita contre l'Eglise du Seigneur. (Voy. l'article précédent.) L'Eglise célèbre la fêle de tus ces saints le

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SATURNIN (saint), versa son sang pour la foi à Adrumète en Afrique, durant la persécution des Vandales contre la religion catholique. I eat pour compagnons de son triomphe les saints Vérule, Secondin, Sirice, Félix, Servule, Fortunat et seize autres dont les noms sont ignorés. L'Eglise fait leur fête le 21 février.

SATURNIN (Vigellius Saturninus), proconsul d'Afrique sous Sévère en l'an 200, est cité dans la lettre de Tertullien à Scapula, comme ayant le premier tiré le glaive contre les chrétiens en Afrique. On voit, dans les Actes des martyrs Scillitaius, la façon dont il les interrogea; on y trouve aussi la sentence qu'il prononça contre eux. Peu de temps après, ce proconsul persécuteur fut frappé par Dieu d'une cécité qui le tint jusqu'à la fin de sa vie. Ainsi, le plus souvent, la vengeance du ciel s'accom, lit avant même que la mort ait amené les coupables devant Le grand tribunal de l'éternité.

SATURNIN, Fun des trente-sept martyrs

égyptiens qui donnèrent leur sang pour la foi en Egypte, et desquels Ruinart a laissé les Actes authentiques Voy. MARTYRS (les trente-sept) EGYPTIENS.

SATURNIN (saint), martyr, recueillit la glorieuse palme du martyre avec les saints Castule, Maynus et Lucius. L'Eglise fait leur

mémoire le 15 février.

SATURNIN (saint), fut martyrisé à Alexandrie avec les saints Thyrse et Victor; nous ignorons à quelle époque et dans quelles circonstances. L'Eglise fait collectivement leur fête le 31 janvier.

SATURNIN (saint), était un vieillard habitant Rome, et qui souffrit le martyre sur la voie Salaria avec le diacre Sisinne. Après avoir langui longtemps en prison sous le règne de l'empereur Maximien, ils furent, par ordre du préfet de la ville, tourmentés sur le chevalet, tirés avec violence, accablés de coups de bâtons et de fouets garnis de pointes de fer, brûlés en plusieurs parties du corps; enfin, ayant été descendus du chevalet, ils eurent la tête tranchée. L'Eglise fait leur fête le 29 novembre.

SATURNIN (saint), évêque, confessa la foi de Jésus-Christ à Vérone; on ignore à quelle époque. Il est inscrit au Martyrologe romain le 7 avril.

SATURNIN (saint), fut martyrisé en Afrique avec neuf autres saints, dont les noms malheureusement sont ignorés. Nous n'avons pas de détails authentiques sur leur compte. L'Eglise fait collectiveinent leur mémoire le 22 mars.

SATURNIN (saint), fut martyrisé avec saint Nérée et trois cent cinquante-cinq autres dont les noms sont ignorés. L'Eglise fait collectivement leur fête le 16 octobre.

SATURNIN (saint), reçut la palme immortelle du martyre avec saint Théophile et sainte Révocate. Nous ignorons le lieu, la date et les circonstances de leur combat. L'Eglise fait collectivement la fête de ces saints martyrs le 6 février.

SATURNÍN (saint), martyr, reçut la couronne du martyre à Antioche avec les saints Basilée et Auxile. On n'a aucun détail sur leur martyre. L'Eglise fait leur fête le 27 novembre.

SATURNIN (saint), martyr, souffrit pour la foi à Rome avec les saints Néopole, Germain et Célestin. Après avoir beaucoup souffert, ils furent jetés dans une prison, d'où ils passèrent au repos éternel. L'Eglise fait leur mémoire le 2 mai.

SATURNIN (saint), eut le glorieux privilége de donner sa vie pour Jésus-Christ à Porto, avec les saints Martial, Epictète, Mapril, Félix et leurs compagnons, que nous be connaissons pas. L'Eglise honore leur némoire le 22 août.

SATURNINE (sainte), fut au nombre des quarante-huit martyrs avec saint Saturnin, en Afrique, sous le proconsul Anulin, en l'an de Jésus-Christ 305, sous le règne et durant la persécution que Dioclétien suscita contre l'Eglise du Seigneur. (Voy. SATURNIN.)

L'Eglise fait la fête de tous ces saints le 11 février.

SATURNINE (sainte), vierge, fut martyrisée à Arras à une époque et dans des circonstances que nous ignorons. Elle est inscrite au Martyrologe romain le 4 juin.

SATURNIUS (saint), eut la gloire de donner son sang pour la foi chrétienne durant la longue persécution de Trajan. La ville de Durazzo en Albanie vit dans ses murs le

pagnons saint Pérégrin, saint Lucien, saint triomphe de saint Saturnius et de ses comPompée, saint Hésychius, saint Papius et

saint Germain. Ces nobles soldats du Christ ne nous ont laissé que leurs noms et la certitude de leur mort héroïque. Ils ont manqué d'historiens pour la terre; nous saurons toute leur gloire à ce jour suprême où les tombeaux s'ouvrant, s'ouvriront aussi les portes éternelles, montrant aux yeux de tous, à côté des splendeurs de Dieu, la vie, les mérites, les combats de tous les saints ignorés par la terre et assis autour de son trône. Saint Saturnius est honoré par l'Eglise le 7 juillet.

SATYRE (saint), confesseur, était frère de saint Ambroise: leur père, nommé Ambroise, était préfet du prétoire. Notre saint fit admirer son éloquence dans le barreau et parut dans l'auditoire de la préfecture avec un éclat et une estime extraordinaires. Il eut le gouvernement d'une province et il se fit tellement aimer des peuples, qu'ils le considéraient plutôt comme leur père que comme leur juge. Il terminait comme un arbitre commun les différends des familles à la satisfaction de tout le monde, et rendait la justice avec une fidélité inébraniable. Il ne recherchait pas les honneurs du siècle qui lui étaient à charge. Quand saint Ambroise fut ordonné évêque, ne voulant pas avoir l'embarras des affaires mondaines, il en chargea Satyre, qui peut-être même avait quitté Rome pour venir demeurer à Milan avec son frère. Satyre excellait en pureté, en innocence, en modestie et en siraplicité en un mot, il semblait avoir toutes les qualités d'un enfant, et néanmoins il était fort agissant et fort versé dans les affaires. Il était chaste de corps et encore plus de cœur et d'esprit. Aussi, il n'avait point d'inclination pour le mariage, néan moins il n'y renonçait pas aussi, comme s'il eût voulu éviter la vanité en ne faisant pas une profession publique de continence. Il dit en mourant qu'il n'avait pas voulu se marier de peur d'être contraint de se sépa rer de ses frères. Il avait de grands biens, mais il en usait de telle sorte, qu'ils ne l'empêchaient point d'être véritablement pau vre d'esprit. Saint Ambroise et lui se res semblaient si fort de visage qu'on les prenait souvent l'un pour l'autre. L'union de leurs esprits était encore plus grande, et ils semblaient ne pouvoir vivre l'un sans l'au tre; mais ils ne s'amusaient pas à se témoi gner leur affection par des caresses exté rieures. Ils n'avaient point fait de partage de leurs biens et tout était commun entre

eux, hormis le secret de leurs amis. Satyre déchargeait Ambroise de tous les soins domestiques. Si les valets avaient fait quelque faute, c'était lui qui les punissait, mais avec beaucoup de douceur. Ayant résolu avec saint Ambroise de faire quelque présent à celui qui avait soin de leur bien, il en donna tout le mérite à son frère. Saint Ambroise dit, que quand il avait quelque difficulté avec sa sœur pour savoir s'il fallait une chose plutôt qu'une autre, ils s'en rapportaient à Satyre, et il agissait de telle manière qu'il les satisfaisait l'un et l'autre. Saint Ambroise avait un tel respect pour lui, que lorsqu'il parlait dans l'église, il craignait de dire quelque chose qui lui déplût.

Avant que saint Ambroise fut nommé évêque, un nommé Prosper lui avait enlevé quelque bien, et quelques poursuites que le saint et son frère eussent faites contre Jui, ils n'avaient pu en avoir raison. L'élévation d'Ambroise à l'épiscopat, qui l'empêchait de penser à ces sortes d'affaires, fit croire à Prosper que rien ne le troublerait plus dans son usurpation. Mais Satyre entreprit de le poursuivre et fit seul ce que les deux ensemble n'avaient pu. Il fallait qu'avant de quitter la terre il rendit encore à son frère cette preuve de son affection, en faisant voir à tout le monde jusqu'où allait son habileté. Il entreprit donc d'aller en Afrique, malgré les instances de saint Ambroise qui, comme s'il eût prévu quelque malheur, craignait beaucoup ce voyage et écrivait souvent à son frère pour le prier d'y envoyer quelqu'un au lieu de lui. Sa crainte ne fut pas vaine; car Satyre fit naufrage, et son vaisseau ayant échoué parmi les écueils et des bancs de sables, il fut enfin ouvert par la violence des flots. Il n'était point encore baptisé, et s'il ne craignait pas la mort, il craignait de mourir saus avoir reçu les saints mystères. Mais la foi le délivra de ce danger; car ayant demandé à ceux qu'il savait être baptisés le divin sacrement des fidèles, qu'ils avaient apporté avec eux, pour en tirer le secours que sa foi lui faisait espérer, et non pour pénétrer par curiosité dans ce secret de l'Eglise, il le fit mettre dans un linge, noua ce linge autour de son cou et en cet état se jeta dans la mer, sans chercher aucune planche du vaisseau, croyant que sa foi suffisait pour le sauver. Il ne fut pas trompé dans son espérance; il gagnà la terré tout le premier et aida ensuite à sauver ses serviteurs. Ce fut peut-être en cette rencontre qu'il fit des vœux à saint Laurent, pour obtenir le temps de revenir de son voyage. Après que lui et les autres furent sauvés, il ne s'amusa point à chercher les restes du naufrage, ni à regretter ce qu'il avait perdu. Il demanda aussitôt où était l'église de Dieu pour lui rendre grâces de sa délivrance. Il dit que la plus grande de nos obligations était de reconnaître les biens que nous avions reçus. Il recherchait encore l'église pour y participer aux mystères éternels dont il venait

d'éprouver la vertu et la puissance, cest-àdire pour recevoir le baptême, la confirmation et l'eucharist e.

Mais son zèle, quelque ardent qu'il fût, ne fut pas indiscret et téméraire : car, sachant qu'il n'y a point de vraie grâce sans la vraie foi, il fit venir l'évêque du lieu et lui demanda s'il était d'accord avec les évêques catholiques, c'est-à-dire avec l'Eglise romaine. Cette prévoyance lui fut utile; car il se trouva que cette église était dans le schisme de Lucifer, et ainsi il y a apparence que ceci arriva en Sardaigne où ce schisme s'était principalement répandu. Satyre craignant beaucoup de se remettre en mer sans avoir reconnu (en recevant le baptême et l'eucharistie) la grâce dont il était redevable, mais néanmoins sachant que notre reconnaissance envers Dieu dépend de notre foi et de notre charité, plus que des sacrements extérieurs, il aima mieux différer son baptême jusqu'à ce qu'il le pût recevoir sans danger. Et en effet, dès qu'il eut trouvé une église catholique, il ne manqua point de recevoir la grâce qu'il souhaitait depuis si longtemps. I le reçut apparemment en Afrique où il allait; car il faut que cela soit arrivé en y allant, et non pas en revenant, puisqu'après son naufrage, il traversa plusieurs fois les mers et parcourut de grandes provinces. Il conserva sans tache la grâce de son baptême et vécut toujours depuis dans une entière pureté de corps et d'esprit. Satyre poursuivit Prosper avec tant de vigueur, qu'il l'obligea de payer tout ce qu'il devait, et néanmoins avec tant de modération et de douceur que Prosper ne pouvait lui en savoir mauvais gré ni s'empêcher même de l'en louer. Ainsi, ir acheva entièrement cette grande affaire, pour laquelle il semble qu'il ait été aussi en Sicile. Durant qu'il était absent et apparemment au commencement de cette année, saint Ambroise fut extrêmement malade, jusqu'à croire qu'il en mourrait, ce qu'il souhaitait beaucoup. Il avait sa sœur auprès de lui qui lui rendait tous les services dont elle était capable. Mais parmi cette consolation il s'affligeait de ce que Satyre n'y était pas, pour partager cette peine avec elle, et pour lui fermer les yeux après sa mort. L'affaire que Satyre avait en Afrique étant achevée, il eut tant de bâte de s'en revenir pour donner à son frère et à sa sœur la joie de le voir de retour, qu'il ne se donna pas le loisir de chercher un bon vaisseau et se remit en mer sur un vieux navire qui faisait eau de tous côtés. Néanmoins il arriva heureusement en Italie, lorsque l'on craignait la descente des barbares, c'est-à-dire, comme nous croyons, sur la fin de cette année, peu après la mort de Valens. Il y a apparence que pour venir à Milan, il passa par Rome, où Symmaque son parent demeurait. Cet homme illustre s'efforça de retenir notre saint et de l'empêcher à aller à Milan, parce que, disait-il, tout y était en feu, et qu'il se mettait en danger de tomber entre les mains des barbares. Mais Satyre lui répondit que c'était cela même qui l'o

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