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siéger; ce qui eût pu durer longtemps, la ville étant très-bien fournie de vivres, et l'engager à faire ressentir au peuple les maux de la guerre. Mais Dieu tira Maxence de Rome, comme, malgré lui, après l'avoir tiré deux jours auparavant du palais impérial, dont il sortit, sur quelque mauvais présage qui l'avait épouvanté durant la nuit, et s'alla loger avec sa femme et son fils dans une maison particulière. Son armée était cependant entre Rome et le Ponte-Mole, pour disputer le passage à Constantin. La nuit qui précéda le 27, ou plutôt le 28 d'octobre, Constantin fut averti en songe de faire mettre à ses soldats, sur leurs boucliers, le caractère du nom de Jésus-Christ, et, après cela, de donner la bataille sans rien craindre. L'ordre fut aussitôt exécuté, et l'on vit la croix et le nom de Jésus-Christ sur les boucliers de tous les soldats, et même aussi sur leurs casques, comme on le voit encore dans une médaille de Constantin. En même temps, ils se disposèrent à la bataille.

« Ce même jour, 28 octobre, Maxence finissait la sixième année de son règne, et ne pouvant oublier ses plaisirs au milieu même de la guerre, il donnait au peuple le divertissement des jeux du cirque. Il sacrifiait en même temps pour connaître l'événement de cette guerre, et faisait consulter les livres des sibylles. Et comme on lui rapporta que ce jour-là même l'ennemi des Romains devait périr, il l'entendit de Constantin, prit les armes sur cela, et alla combattre. Lactance dit qu'il ne partit que sur ce que le peuple le traitait de déserteur, et criait dans le cirque, pendant que les deux armées étaient déjà aux mains sans lui, que Constantin était invincible. Néanmoins les autres historiens, et les panegyristes mêmes, disent que ce fut Jui qui fit passer à ses troupes le pont qu'il avait fait faire, qu'il choisit le champ de bataille en un lieu appelé les Roches rouges, à neuf milles de Rome, et qu'il plaça son armée entre celle de Constantin et le Tibre, mais tellement sur le bord du fleuve, qu'étant poussée, il fallait qu'elle s'y jetât. Son armée était très-nombreuse.

« Ce fut un grand bonheur pour Constantin de voir Maxence hors de Rome, et un plus heureux présage que cette multitude de hiboux que Zosime dit qu'on vit alors. il donna le premier sur les ennemis, et s'exposa plus qu'il n'avait encore fait; mais Dieu combattit pour lui. Les soldats romains et italiens de Maxence, qui ne souhaitai nt que d'être délivrés d'un si méchant prince, plièrent bientôt. Les autres résistèrent avec assez de vigueur, aussi bien que les principaux ministres du tyran et les prétoriens, qui n'espéraient pas de pardon. Ainsi la bataille demeura quelque temps douteuse. Néanmoins, la cavalerie de Maxence ayant enfin été rompue, il prit lui-même la fuite pour repasser son pont de bateaux.

« Les uns disent que le pont rompit durant la bataille; les autres que le grand nombre de ceux qui fuyaient devant Maxence ou après lui le fit ouvrir, et que Maxence, poussé

par ceux qui fuyaient après lui, fut précipité dans la rivière, tombant dans le même piége qu'il avait dressé à Constantin. D'autres rapportent la chose d'une manière un peu différente. Mais on convient qu'étant tombé dans le Tibre à cheval, avec ses armes, et ayant fait d'inutiles efforts pour gagner le bord, il fut enfin englouti dans les eaux, et se noya avec un très-grand nombre de personnes, outre beaucoup d'autres, qui furent tuées dans le combat. Son corps, chargé d'une pesante cuirasse, demeura enfoncé dans la vase au lieu même où il s'était nové, et on ne le trouva qu'avec peine le lendemain. On lui coupa la tête pour la porter à Rome et l'y faire voir à tout le monde. Jusque-là, le peuple n'avait osé témoigner se réjouir de sa mort, de peur que la nouvelle n'en fût fausse.» (Tillemont, Hist. des emper., t. IV, p. 134.)

MAXENCE (sainte), vulgairement appelée sainte Maixence, ou Messence, reçut le jour en Ecosse, d'une famille de sang royal. Ayant résolu de garder sa virginité, elle vint en France pour exécuter plus facilement ce vou. Ce fut près de la rivière de l'Oise qu'elle fixa sa résidence. Elle y fut poursuivie et découverte par un homme amoureux d'elle, qui, voulant lui faire violer son vœu et n'y pouvant réussir, entra dans un tel accès de fureur qu'il la tua. C'est le 20 novembre qu'on fait sa fète à Beauvais et dans l'Ecosse, sa patrie. (Voy. Henskenius.)

MAXENCE (saint), martyr, souffrit à Trèves pour la défense de la religion, avec les saints Constance, Crescence, Justin et d'autres qui nous sont inconnus. Leur martyre eut lieu durant la persécution de Dioclétien, sous le président Rictiovare. L'Eglise célèbre leur mémoire le 12 décembre.

MAXENCE, gouverneur ou juge qui fit mourir, à Rome ou en Palestine, le saint prêtre Eusèbe. Cet événement se passa sous le règne de Dioclétien, à la fin du me siècle et en présence de l'empereur Maximien. (Voy. EUSEBE.)

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MAXIME (saint), souffrit le martyre en Perse, avec saint Ólympiade. Ce fut sous le règne de l'empereur Dèce, qu'ayant été meurtris de coups de bâton et de fouets garnis de plomb, on les frappa ensuite sur la tête avec des leviers jusqu'à ce qu'ils eussent rendu l'esprit. Ils sont inscrits au Martyrologe romain le 15 avril.

MAXIME (saint), fut martyrisé sous l'empereur Dèce. Nous ignorons le lieu, la date et les circonstances de son martyre. L'Eglise fait sa fête le 23 septembre.

MAXIME (saint), évêque de Nole en Campanie, se retira dans la retraite pour éviter la persécution de Dèce. Il y fût mort de faim si Dieu ne lui eût pas envoyé saint Félix, prêtre de la même église. L'Eglise honore sa mémoire le 15 janvier.

MAXIME (saint) cueillit la palme du martyre sous l'empire de Dèce, en l'an 250, sous le proconsulat d'Optime, successeur de Quintilien. Les Actes que nous en avons ont été pris des registres du greffe pro

consulaire, et sont par conséquent très-fidèles. Nous les donnerons en entier. L'Eglise célèbre sa fête le 30 avril.

Décius ayant formé le dessein impie d'exterminer entièrement la religion chrétienne, fit publier, dans l'étendue de l'empire, un édit qui obligeait, sous peine de la vie, tous les chrétiens à renoncer au culte du vrai Dieu pour embrasser celui des idoles. Ce fut à l'occasion de cet édit que le saint homme Maxime se déclara hautement pour serviteur de Jésus-Christ. Il était né parmi le peuple, et il exerçait la profession de marchand. Il fut aussitôt arrêté et conduit devant Optime, proconsul d'Asie. Interrogatoire prêté par Maxime, par-devant

le proconsul Optime.

Le proconsul: Comment vous appelezvous? Maxime: Je me nomme Maxime. Le proconsul: De quelle condition êtes-vous? Maxime De condition libre, mais esclave de Jésus-Christ. Le proconsul: Quelle est votre vocation? Maxime: Je suis un homme du peuple, vivant de mon petit négoce. Le proconsul: Etes-vous chrétien? Maxime : Oui, je le suis, quoique pécheur. Le proconsul: N'avez-vous pas connaissance des édits, Maxime: Et que portent-ils? Le proconsul: Que tous les chrétiens renonçant à leur superstition ne reconnaissent plus qu'un seul seigneur, à qui tout obéit, et n'aient plus d'autre religion que la sienne. Maxime : Oui, cet édit impie et injuste m'est connu, et c'est cela même qui m'a obligé de faire une profession ouverte du christianisme. Le proconsul: Puisque vous êtes informé de la teneur de ces édits, sacrifiez donc aux dieux. Maxime: Je ne sacrifie qu'à un Dieu seul, et c'est à lui que je me suis sacrifié dès ma première jeunesse. Le proconsul: Sacrifiez, vous dis-je, si vous voulez encore vivre; car je vous déclare que, pour peu que vous fassiez de refus, je vous ferai expirer dans les tourments. Maxime: C'est ce que j'ai toujours ardemment souhaité, et vous ne sauriez me faire un plus grand plaisir, que de m'ôter promptement cette chétive et misérable vie, pour me faire passer dans cette autre vie bienheureuse et éternelle. Alors le proconsul lui fit donner plusieurs coups de bâtons, et, à chaque coup, ce juge criait: Sacrifiez, Maxime, sacrifiez. Maxime lui répondit: Vous vous trompez, si vous croyez que ces coups me fassent du mal. Ce qu'on endure pour Jésus-Christ est moins un tourment qu'une douce consolation. Mais si j'étais assez imprudent pour m'écarter tant soit peu de la pratique des divins préceptes qui sont contenus dans l'Evangile, ce serait pour lors que je devrais m'attendre à souffrir d'éternels supplices. Le proconsul le fit donc mettre sur le chevalet, et, pendant qu'on le tourmentait, il lui répétait souvent, ces paroles: Repens-toi, misérable; reconnais ton erreur; renonce à ce fol entêtement, et sacrifie enfin pour sauver ta vie. - Je la perdrais,

au contraire, repartit Maxime, si je sacrifiais, et c'est pour la sauver que je ne sacrifie pas. Ni vos bâtons, ni vos ongles de fer, ni votre feu, ne sont capables de me causer la moindre douleur, parce que la grâce de Jésus-Christ est en moi, et elle me délivrera de vos mains pour me mettre en possession du même bonheur dont jouissent maintenant tant de saints qui, en ce même lieu, ont triomphé de votre fureur et de votre cruauté. C'est par le moyen de leurs prières que j'obtiens cette force et ce courage que vous me voyez. Le proconsul prononça cette sentence: « La divine clémence de nos invincibles d'obéir à leurs sacrés édits, n'a pas voulu princes ordonne que celui qui, refusant sacrifier à la grande Diane, soit lapidé pour servir d'exemple aux chrétiens. »> Saint Maxime fut en même temps enlevé par une troupe de satellites, qui le conduisirent hors de la ville, où il fut assommé à coups de pierres (le 14 mai).

MAXIME (saint), prêtre de l'Eglise de Rome, fut un des nombreux confesseurs arrêtés et mis en prison sous le règne de Dèce, en l'année 250. Après avoir courageusement souffert pour la foi et passé près de dix-huit mois dans les fers, il eut le malheur de s'attacher à Novat, qui le jeta dans l'erreur de Novatien et le fit un des adhérents fougueux de cet antipape; mais bientôt, grâce à saint Denis d'Alexandrie et à saint Cyprien, qui écrivirent plusieurs fois aux confesseurs tombés, il eut le bonheur, après le départ de Rome de Novat, de rentrer dans le sein de l'Eglise. Il est inscrit au martyrologe au 25 novembre. (Voy., pour plus de détails, l'article de saint MOYSE.)

MAXIME, évêque d'Afrique, n'eut pas le courage d'envisager les tourments et le trépas pour la foi dont il était le ministre. Sous le règne de Dèce, il eut le malheur de renoncer son Dieu, celui qui l'avait élevé à la dignité de successeur des apôtres, pour sacrifier aux idoles. Depuis son apostasie, il est tombé dans l'oubli des hommes; puisse Dieu ne s'être souvenu de lui au jour de son jugement!

MAXIME (saint), prêtre, fut martyrisé à Ostie, sous le règne de l'empereur Alexandre, par ordre du préfet du prétoire Ulpien, avec saint Quiriace, évêque, et saint Maxime, prêtre. L'Eglise célèbre la fête de ces saints martyrs le 23 août.

MAXIME (saint), prêtre et martyr, souffrit à Rome sur la voie Appienne, sous l'empire de Valérien. Il fut enterré près du pape saint Xiste. L'Eglise latine fait la fête de ce saint le 19 novembre.

MAXIME (saint) fut martyrisé, à Rome, sous l'empire de Valérien, avec les saints Hippolyte, Eusèbe, Marcel, Adrias, Néon et les saintes Pauline et Marie. L'Eglise fait sa fête le 2 décembre. (Pour plus amples détails, voy. les Actes de saint HIPPOLYTE, à son article.)

MAXIME (saint), martyr, mourut pour la foi dans les Gaules, aux environs de Cler

:

mont, ou dans cette ville même, avec les saints Victorin et Cassius. Il fut une des nombreuses victimes que Chrocus, roi des Allemands, fit monter au ciel pour refus d'adorer ses dieux. Nous ne savons absolument rien sur le genre de mort que souffrit saint Maxime ce qu'on sait d'une manière positive, c'est qu'il accomplit son sacrifice à peu près en l'année 266, puisque les martyrologes le joignent aux deux saints que nous avons nommés en commençant. L'Eglise romaine fait sa fête le 15 mai. En Auvergne, saint Maxime est l'objet d'une grande vénération.

MAXIME (saint), l'un des gardes de la prison de saint Cnsorin ou Censorinus, sous Claude II le Gothique, fut converti à la foi chétienne par le prêtre saint Maxime, avec les autres gardes de la prison, lesquels étaient Félix, Faustin, Herculan, Numère, Storacinus, Mène, Commode, Maur, Eusèbe, Rustique, Amandinus, Monacre, Olympe, Cyprien et Théodore. (Pour voir leur histoire, recourez à l'article MARTYRS D'OSTIE.) Ces saints ne sont pas nommés au Martyrologe romain.

MAXIME (saint), prêtre, eut la tête tranchée pour la foi chrétienne, sous l'empire de Claude II le Gothique, avec saint Archelaus, diacre, et saint Cyriaque, évêque. (Pour plus de détails, voy. MARTYRS D'OSTIE.)

MAXIME (saint), vulgairement saint Mauxe, au diocèse d'Evreux en Normandie, donna sa vie pour la foi chrétienne en même temps que saint Vénérand. Le premier était évêque, le second diacre. Après leur avoir conféré les ordres sacrés, le pape Damase les avait envoyés prêcher la foi aux idolatres. D'abord ils prêchèrent en Lombardie, parmi les barbares qui, après avoir franchi les Alpes, s'étaient établis dans cette partie de l'Italie. Leur zèle n'eut d'autre résultat que celui de leur attirer des tourments, qu'ils souffrirent courageusement pour JésusChrist. Voyant qu'en Italie leurs efforts demeraient sans succès, ils passèrent les Alpes et vinrent dans les Gaules, avec deux saints prêtres nommés Marc et Ethérius. Auxerre, Sens et Paris furent successivement témoins de leurs prédications. Après s'être arrêtés quelque temps au lieu où la Seine et l'Oise se réunissent, ils continuèrent leur marche du côté d'Evreux. Mais au village d'Acquigny, une troupe d'idolâtres les ayant arrêtés, leur coupa la tête dans une pet te ile formée par les rivières d'Eure et d'Yton. Plusieurs de ceux qu'ils avaient nouvellement convertis partagèrent avec eux l'honneur du martyre. C'étaient trente-huit soldats, que leurs discours et leurs exemples avaient gagnés à Jésus-Christ. Les deux prêtres qui les accompagnaient réussirent à s'échapper durant qu'on les conduisait à Evreux. La nuit venue, ils revinrent au lieu du supplice des deux saints martyrs, et ensevelirent leurs corps dans une vieille église, située tout près de là, et que les Vandales avaient ruinée. Ces reliques ont été retrou

vées vers l'an 960, à Acquigny, par un nommé Amalbert. Elles sont toujours, depuis, restées dans ce lieu, où on voyait un prieuré de Bénédictins. Comme l'église qui les renfermait tombait en ruines, M. de Rochechouart, évêque d'Evreux en 1750, les fit transférer dans l'église paroissiale. La fête des deux saints arrive le 25 mai.

MAXIME (saint) fut martyrisé durant la persécution de l'empereur Dioclétien, à Apamée. Nous ignorons les circonstances de son martyre. L'Eglise fait sa fête le 30 octobre.

MAXIME (saint) reçut la couronne du martyre à Andrinople, sous le règne de l'empereur Maximien. Il eut pour compagnons de son glorieux martyre les saints Théodore et Asclepiodote. L'Eglise fait leur immortelle mémoire le 15 septembre.

MAXIME (saint), prêtre et martyr, donna sa vie pour la foi chrétienne sous l'empire de Dioclétien, en l'année 290. Il était de ceux que Pinien, proconsul d'Asie, avait fait sortir de prison après sa conversion, et avait amenés chez lui à Rome à son retour de son gouvernement. Maxime fut bientôt obligé, comme les autres confesseurs, ses compagnons, de quitter la demeure de Pinien par crainte de là persécution, et il se retira dans une des terres que possédait cet ex-proconsul. 11 était avec saint Anthime. Après la mort de ce saint prêtre, il fut choisi par ses compagnons pour lui succéder comme directeur de leur conduite. Prisque, consulaire qui avait fait mourir Anthime, envoya prendre Maxime, et, après l'avoir fait fustiger, le condamna à être décapité. Une chose remarquable, c'est que Maxime apaisa le peuple qui, voulant s'opposer aux ordres de Prisque, s'était soulevé, et se rendit de lui-même auprès du magistrat. L'Eglise fait la fête de ce saint le 11 mai. (Voy. LUCINE, femme de Pinieu; ANTHIME, PINIEN.)

MAXIME, gouverneur de Pannonie, sous le règne de l'empereur Dioclétien, fit mettre à mort, en l'an 304, à Sabarie, saint Quirin, évêque de Siscia, qui refusait de sacrifier aux dieux des empereurs.

MAXIME, gouverneur de Mésie, qui fit mourir pour la foi les saints Nicandre et Marcien, sous l'empire et durant la persécution de Dioclétien, en l'année 303.

MAXIME (saint) est inscrit au Martyrologe romain le 13 avril. Il souffrit pour la défense de la religion, durant la persécution de Dioclétien, avec les saints Quintilien et Dadas. On n'a aucun détail sur les circonstances de leur combat. L'Eglise fait leur mémoire le 13 avril.

MAXIME, gouverneur de Cilicie sous l'empereur Dioclétien, fit mourir, en l'an de Jésus-Christ 305, pour la foi chrétienne, les saints Taraque, Probe et Andronic. (Voy. TARAQUE.)

MAXIME (saint), martyr, eut l'honneur de verser son sang pour la foi, vers l'année 483, dans la persécution que Hunéric, roi des Vandales, suscita aux catholiques dans la septième année de son règne. Le lecteur trouvera des détails à l'article de LIBÉRAT,

MAXIME (saint), habitait Ostie du temps de l'empereur Dioclétien. Ce prince barbare le fit arrêter avec son frère Claude, Prépédigne, femme de ce dernier, et leurs deux enfants, Alexandre et Cutias. Ils tenaient à une des familles les plus illustres et les plus considérables du pays. D'abord ils furent exilés; mais bientôt les persécuteurs, regrettant de ne pas s'être montrés assez cruels, les condamnèrent au feu. Ils subirent tous ensemble cet affreux supplice. Leurs reliques furent jetées dans la rivière; mais les chrétiens trouvèrent, moyen de les recueillir, et les enterrèrent près de la ville. La fête de ces saints martyrs arrive le 18 février.

MAXIME (saint), évêque de Jérusalem et confesseur, mourut à la fin de l'an 349, ou dans les commencements de 350. Sa vie entière n'avait été qu'une lutte continuelle, une suite de combats pour la religion sainte, de laquelle il avait l'honneur d'être ministre. Dans la persécution de Galère, on l'avait vu parmi les plus généreux confesseurs de la foi chrétienne. Durant celle de Maximin Daia, il reparut sur la brèche et n'en descendit qu'après avoir été mutilé pour sa sainte cause. Il eut un œil crevé et un jarret coupé. Il n'était encore que simple prêtre. Saint Macaire, évêque de Jérusalem, l'ordonna quelque temps après pour l'évêché de Diospolis, auquel il avait été appelé. Le peuple de Jérusalem refusa de le laisser partir. Alors le saint évêque Macaire s'achemina lui-même vers le siége vacant, laissant le sien à celui pour lequel le peuple montrait un si grand amour. Dans cette éminente position, Maxime eut à combattre sans cesse contre les hérétiques : il n'avait rien à craindre de leur guerr ouverte, son courage et sa foi étaient au-dessus de toute faiblesse; mais sa bonne foi fut surprise au concile qu'on avait assemblé à Tyr contre saint Athanase: il se trouvait au milieu des ariens. Quand le saint accusé entra dans le concile à la tête de quarante-neuf évêques catholiques, il y eut un moment solennel où la majesté du vrai triompha de l'erreur et lui écrasa la lète du talon. Deux vétérans de la persécution marchaient en tête de la vénérab e phalange. Mutilés tous les deux, ils portaient leurs blessures comme le glorieux étendard de leur foi c'étaient saint Paphnuce et saint Potamon. Quand ils virent au mi ieu des ariens, Maxime, ce frère de leurs souffrances, Paphnuce, traversant l'assemblée, vint à lui. « Parce que nous portons tous deux les mêmes marques pour la même foi, et que nous avons perdu chacun un oeil pour Jésus-Christ, je ne puis souffrir de vous voir siéger au milieu des méchants. » Maxime suivit Paphnuce qui lui fit voir la vérité, et l'attacha inviolablement au parti d'Athanase. Six ans plus tard, il refusa de se rendre au concile d'Antioche que l'empereur assemblait en faveur des ariens; mais rien, ni son grand age, ni les fatigues et les dangers d'un long voyage, ne purent l'empêcher de se rendre au concile de Sardique. En l'an 349, saint Athanase,

revenant d'exil, passa par la Palestine, où les évêques qui avaient signé sa condamnation vinrent fui en témoigner leur chagrin et lui en demander pardon. Saint Maxime les réunit tous à Jérusalem. Une lettre synodale, dans laquelle un témoignage éclatant était rendu à l'orthodoxie, fut écrite aux évêques des provinces voisines et à la ville d'Alexandrie. Ce fut le dernier arte marquant du saint évêque: Dieu l'appela à lui au temps que nous avons dit plus haut. Il fut le quarantième évêque de Jérusalem. L'Eglise honore sa mémoire le 5 mai.

MAXIME (saint), confesseur, reçut le jour à Constantinople, dans le sein d'une famille des plus illustres et des plus anciennes de la cité. Il eut des maîtres habiles qui l'élevèrent conformément à sa naissance. L'empereur Héraclius, ayant entendu parler de la science et des talents de notre saint, se l'attacha en qualité de secrétaire d'Etat. II était d'une modestie si grande, qu'il ne se croyait aucunement digne des honneurs auxquels on l'élevait. Il désirait ardemment la solitude, dans la crainte que son cœur vint à changer et se laissât aller à la vanité. Ce fut à cette époque que le monothélisme fit le plus de progrès. Il dominait à la cour, et la faveur que le prince lui accordait fit que Maxime désira sortir d'un emploi où sa foi devait être constamment en lutte avec ce que sa fidélité devait à l'empereur, qui le chargeait sans cesse d'exécuter des ordres que sa conscience réprouvait. Il se démit de ses fonctions et se retira dans un monastère. Ce fut à Chrysopolis qu'il alla se soustraire au monde et aux honneurs qui lui avaient été si lourds. Héraclius étant venu à mourir, Constantin, l'ainé de ses fils, lui succéda en 641. Comme son père, il se montra très-favorable à l'hérésie; mais il ne régna que cent trois jours. On accusa sa belle-mère Martine et le patriarche Pyrrhus de lui avoir ôté la vie. Ce qui contribua à accréditer cette accusation, ce fut le choix que firent ces deux personnages d'Héracléonas fils de Martine, pour le mettre sur le trône à la place de Constant, second fils d'Héraclius, et par conséquent héritier naturel du trône; mais avant la tin de l'année, le peuple et le sénat bannirent Martine et son fils, et rétablirent Constant dans tous ses droits. On montra dans ces circonstances une férocité que l'histoire ne saurait trop stigmatiser. Martine eut la langue arrachée. Héracléonas, son fils, eut le nez coupé. Quant à Pyrrhus, ayant peur que la justice populaire lui fit un sort pareil, il se retira secrètement de Constantino le et passa en Afrique. Dans ce pays, il fit tous ses efforts pour propager le monothélisme. Il y trouva saint Maxime, qui depuis quelque temps s'y éta t retiré. Grégoire, patrice et gouverneur d'Afrique, fit son possible pour que Maxime eût une conférence avec Pyrrhus. Cette conférence eut lieu en effet, au mois de juillet 645. Plusieurs évêques y assistèrent, avec un grand nombre de personnages distingués. Maxime y confondit Pyrrhus, et

prouva contre lui qu'il y a réellement deux personnes en Jésus-Christ. Pyrrhus, convaincu, fit rétractation entre les mains du pape des doctrines qu'il avait jusque-là professées; mais bientôt après il retombe dans

ses erreurs.

A cette époque, Paul qui était sur le siége de Constantinople, et qui était aussi monothélite, obtint de l'empereur un édit qui défendait de s'occuper de cette question. Cet édit, nommé type ou formulaire, parut en 648. Quand le pape Théodore apprit la conduite de Pyrrhus, il tint dans l'église de Saint-Pierre une assemblée où il prononça une sentence d'excommunication et de déposition contre Pyrrhus. Il fit la même chose contre Paul. Il condamna aussi l'éd t de Constant. Il ne put terminer cette affaire, car il mourut le 20 avril 649. Ce fut saint Martin qui lui succéda. Maxime vint trouver ce nouveau pape, et assista au concile de Latran qu'il présidait. Après la mort de Paul, Pyrrhus fut remis sur le siége de Constantinople; mais il n'y resta que fort peu de temps quatre mois et vingt-trois jours. Il eut pour successeur un prêtre nommé Pierre, et aussi monothélite. En 655, après la mort de saint Martin, saint Maxime fut arrêté à Rome et conduit à Constantinople avec les deux Anastase, l'un son disciple, l'autre qui avait été nonce de l'E glise romaine. Dès le soir de leur arrivée, deux officers avec dix soldats les vinrent prendre, les emmenèrent presque nus du vaisseau et les mirent dans diverses prisons, où ils fureut très-fort maltraités. Au bout de quelques jours, on les mena au palais, où le sénat était assemblé et où se trouvait une grande multitude de peuple. Quand Maxime eut été introduit, le sacellaire, ou trésorier impérial, lui adressa de très-lurs reproches et lui demanda s'il était chrétien. « Oui, par la grâce de Dieu,» répondit Maxime; alors le sacellaire l'accusa de tra'ison, lui disant qu'il avait engagé Pierre, qui gouvernait la Numidie, à ne pas envoyer de troupes en Egypte, ce qui faisait que les Sarrasins s'étaient emparés de ce pays, de la Pentapole, de Tripoli et de l'Afrique proconsulaire. Le saint se justitia très-facilement de ces accusations; mais il avoua parfaitement avoir dit à Rome, à un officier, que l'empereur ne possédait pas le sacerdoce, que l'union décrétée par son édit ne pouvait être reçue; que le silence qu'il ordonnait équivalait à la destruction aboJue de la foi, ce qui jamais ne pouvait être licite; que sur le terrain de pareils principes, les juifs et les chrétiens pouvaient se réunir et s'entendre; que les premiers n'avaient pour cela qu'à sacrifier la circoncision et les autres le baptême. Le sacellaire, au lieu de répondre, dit qu'un homme tel que Maxime ne pouvait demeurer dans l'empire. Plusieurs des assistants se réunirent à lui pour accabler le saint d'injures. Après cela, on procéda à l'interrogatoire d'Anastase, disciple du saint. Il avait la voix très-faible, et comme il lui était impossible

de se faire entendre de l'assemblée, les gardes le souffletèrent avec tant de barbarie, qu'ils le laissèrent demi-mort. On reconduisit Maxime et son disciple en prison. Lo même soir, le patrice Troile vint voir Maxime, pour l'engager à communiquer avec le patriarche de Constantinople. Le saint demanda qu'avant tout le patriarche et les siens excommuniassent les monothélites, qui avaient été condamnés par le concile de Latran. Ils lui dirent : « Vous nous condamnez donc tous? Je ne vous condamne pas, dit-il, Dieu me garde de condamner personne; mais je préférerais mourir que quitter la vraie for. » Les officiers firent tous leurs efforts pour le persuader d'accepter le type et d'en reconnaître les dispositions ce fut en vain. Il dit qu'il n'attaquait en rien la personne de l'empereur; qu'il ne l'accusait pas d'hérésie, et qu'il croyait que le type n'était pas son œuvre, mais bien le fait des ennemis des chrétiens, qui avaient surpris sa bonne foi. Bientôt après, Maxime et Anastase subirent un second interrogatoire au palais, dans la chambre du conseil, en présence du sénat, de Pierre, patriarche de Constantinople, de Macaire, patriarche d'Alexandrie, tous deux mono hélites. Ils dirent qu'ils ne quitteraient jamais la foi de leurs pères, et qu'ils s'en tiendraient aux décisions du concile de Latran. On les reconduisit en prison.

Le jour de la Pentecôte, on vint voir Maxime, de la part du patriarche Pierre, pour l'engager à obéir. On le menaça de l'excommunir et de le faire mourir d'une mort très-cruelle. « Je ne crains rien, dit-il : que la volonté du Seigneur soit faite à mon sujet. » Ce fut le lendemain qu'on prononça contre lui la peine de l'exil. Cette peine lui fut commune avec les eux Anastase. Il eut pour lieu d'exil le château de Bizye; Anastase l'apocrisiaire fut relégué à Sélimbrie, et l'autre Anastase à Perbère. Ils furent envoyés tous trois, sans provisions de bouche. et seulement avec quelques haillons qui les couvraient à peine. Quelque temps après, des commissaires furent envoyés pour examiner de nouveau le saint dans son exil. Parmi eux se trouvait un évêque nominé Théodose. Les raisonnements de Maxime convainquirent cet évêque, qui partit en donnant raison sur tous les points aux généreux confesseurs, et en lui laissant une petite somme d'argent et quelques vêtements. On signa même une réconciliation dans laquelle, de part et d'autre, on admettait que le type ne pouvait pas être reçu. Mais cette réconciliation ne servit à rien.

L'empereur, en 656, envoya à Bizye le consul Paul, auquel il donna l'ordre d'amener Maxime au monastère de Saint-Théo

dore de Rège, situé près de Constantinople. Sans égard pour l'âge de notre saint et pour le rang élevé qu'il avait occupé à la cour, on le traita en route avec la dernière cruauté. Ce fut le 13 septembre qu'il arriva à Rège. Epiphane et Troile, patrices, et l'évêque Théodose l'y vinrent trouver : ils lui

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