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par les empereurs à l'Eglise, les chrétiens. ne laissaient pas d'être souvent déférés et punis, comme on peut le voir par la mort de saint Apollonius, qui fut condamné à perdre la tête (à Césarée en Palestine), par un arrêt du sénat, rendu en exécution d'un ancien décret de cette compagnie, qui avait par là prétendu empêcher que les chrétiens, après avoir été dénoncés, ne fussent renvoyés absous. Par la même raison, Marin ne put éviter la mort, quoique Galien eût fait publier un édit en faveur des chrétiens. Mais quand des lois si sévères venaient à recevoir une nouvelle force des ordonnances du prince, c'était pour lors que la persécution s'allumait avec violence; on recherchait les chrétiens avec une extrême exactitude, et lorsqu'ils étaient pris, on leur faisait souffrir tout ce que la rage des persécuteurs pouvait inventer de supplices nouveaux. Ce n'est pas que ces ordonnances du prince fussent toujours nécessaires pour autoriser la persécution, et nous voyons, par cette fameuse lettre de Pline le Jeune à Trajan, qu'il ne laissait pas de poursuivre et condamner les chrétiens, quoiqu'il n'y eût alors, selon Dodwel même, aucun édit rendu contre eux. Il n'osa toutefois d'abord suspendre ces cruelles exécutions, sans un rescrit de l'empereur, n'ayant pris la résolution de le consulter qu'après en avoir fait mourir plusieurs, et que la multitude de ceux qui restaient à punir l'eût déterminé à faire cesser les supplices. Au reste, nous apprenons de Lactance que le nombre de ces édits n'était pas si peu considérable que le prétend Dodwel, puisque, selon cet ancien auteur (Lib. v Inst., cap. 11), « un proconsul (Domitius) se servant du pouvoir que lui donnait sa charge, ramassa en sept volumes les rescrits et les ordonnances des empereurs contre les chrétiens, afin que les juges pussent trouver dans ce recueil tous les genres de tourments dont ils devaient se servir pour punir ceux qui seraient convaincus de n'adorer qu'un seul Dieu. » Et il ne sert de rien de nous opposer la modération de quelques empereurs, et leurs inclinations à la clémence, puisque ceux-là mêmes à qui les auteurs païens attribuaient ces vertus, ont été en effet les plus cruels persécuteurs des chrétiens. Et l'on ne s'étonnera pas de ce que la conduite de ces princes envers les fidèles, quelque inhumaine qu'elle fût, ne passait pas pour cruauté, si l'on considère que les chrétiens étaient regardés comme des sacriléges, des ennemis publics et des gens noircis des plus énormes crimes. Suétone en était bien persuadé, lorsqu'entre les ordonnances dignes de louange qu'il dit avoir été publiées par Néron, il met celles qui décernaient des peines contre les chrétiens une sorte d'hommes, dit-il, adonnés à une nouvelle superstition et à la magie. Pour la douceur qu'on attribue aux juges et aux gouverneurs de provinces, la voici dépeinte par Lactance (Lib. v, c. 11), avec des traits admirables.

<< Ils font sentir au corps des douleurs ex

quises et recherchées, et ils ne craignent rien davantage que de voir mourir ceux qu'ils tourmentent. Leur cruauté insatiable et opiniâtre leur fait prendre soin des plaies qu'ils ont faites; ils les guérissent, afin que les membres renouvelés soient en état de soutenir de nouveaux tourments, et que les veines se remplissent d'un nouveau sang qu'ils puissent encore répandre. Cependant, continue Lactance (Cap. 9), j'en ai vu plusieurs qui se glorifiaient de leur conduite modérée en ce point, et qui ne craignaient pas de dire que le temps de leur administration n'avait point été souillé par les cruautés qu'on reprochait aux autres. Les plus méchants de tous les hommes veulent paraître justes, eux qui surpassent en inhumanité les bêtes les plus farouches. » Il poursuit (Cap. 11), et il relève leur justice avec les mêmes couleurs dont il a dépeint leur clémence. « Ils nomment justice toutes les horreurs dont les anciens tyrans, dans les plus noirs accès de leur rage, accablaient l'innocence malheureuse; et, quoiqu'ils soient des exemples affreux de cruauté et d'injustice, ils veulent passer pour des modèles de sagesse et d'équité. Entin, leur adressant la parole: Est-il donc possible, leur dit-il, ô âmes perdues! que vous ayez pour la justice une aversion si prodigieuse, que vous n'appréhendiez pas de couvrir les plus grands crimes de son nom sacré, et l'innocence vous est-elle devenue si odieuse, que vous la jugiez indigne d'un supplice ordinaire? >> Que si le même auteur, dans son livre De la mort des persécuteurs, ne compte que cinq empereurs qui aient mérité de porter un nom si infâme, on ne doit pas inférer de là qu'il n'y en ait jamais eu d'autres. Car Lactance ne parle que de ceux que le ciel avait frappés d'une mort funeste, pour avoir été les auteurs des diverses persécutions dont l'Eglise avait été agitée, comme le titre et toute la suite du livre le font assez connaître. Ainsi, il n'est pas étonnant qu'il ne nomme, ni Trajan, ni les Antonins, dout la mort avait été paisible et naturelle, avec Néron, Valérien et ces autres monstres, de qui la fin avait été accompagnée de circonstances également sanglantes et honteuses. On doit raisonner de même en ce qui regarde l'Apologétique le dessein de son auteur étant de montrer aux païens que la religion chrétienne n'avait eu pour ennemis que des princes dont la mémoire et les ordonnances étaient en horreur chez les païens mêmes, il ne devait pas nommer parmi les persécuteurs d'autres princes que les Romains regardaient comme les pères de la patrie et comme des empereurs très-religieux.

MARTYRIUS (saint), lecteur, eut la gloire de verser son sang pour la religion chrétienne, sous le règne d'Arcadius, en l'an de Jésus-Christ 397, à Anaune (Val d'Anagna), avec saint Sisinuius, diacre, et saint Alexandre, portier. L'Eglise fait leur fête le 29 mai. (Pour les détails de son histoire, voy. SISINNIUS.)

MARUTHAS (saint), martyr, mourut en

confessant Jésus-Christ en Perse, sous le roi Sapor, vers l'année 327. (Voy., pour plus de détails, les Actes de saint JONAS et de saint BARACHISE à leurs articles.)

MASCAREGNAS (PIERRE DE), de la Compagnie de Jésus, retourna plusieurs fois à Célèbes pour les intérêts de la foi, et y mourut en 1582, empoisonné par les Mahométans. (Tanner, Societas Jesu usque ad sanguinis et vita profusionem militans, p. 233.) MASSAOUAH, ville d'Abyssinie dans le Sumara, était soumise aux Turcs du temps de Melec Segued, négous d'Abyssinie, et de Basilides, son fils, qui lui succéda en 1632. Quand ce dernier prince renvoya de ses Etats le patriarche Mendez et les autres jésuites, qu'y avait fait venir son père, Jean Akay qui les protégeait, et qui était Baharnagasch, leur donna des lettres de recommandation pour le gouverneur turc de cette ville par faquelle ils devaient passer. Ce gouverneur était un homme cruel et cupide, qui crut ce que Basilides lui fit dire des jésuites, à savoir qu'ils emportaient avec eux toutes les richesses d'Abyssinie. Il les fit fouiller avec beaucoup de soin. On ne trouva en leur possessión que deux calices et quelques reliquaires sans valeur. Il avait dit avant l'arrivée des jésuites, qu'il ne serait content que quand il les aurait tués tous de sa main. Il l'aurait fait, s'il n'avait pas réfléchi que les Portugais pourraient lui payer rançon pour les délivrer. Alors il fait dire aux jésuites d'avoir à choisir entre la mort ou donner une rançon de trente mille écus. Cependant il réduit la somme à vingt mille, puis à quinze mille, menaçant les Pères de les faire empaler, si elle ne lui est pas comptée sur l'heure. Quelques-uns de ses confidents, craignant que les Portugais ne vinssent plus tard venger leurs compatriotes, firent entendre au bacha qu'il valait mieux capituler avec eux et abaisser encore le chiffre de la somme exigée. Ils s'offrirent à faire les avances de celle à laquelle il s'arrêta en dernier lieu, se contentant, direntils, de la parole des jésuites. Le bacha reçut ainsi quatre mille cinq cents écus. Les jésuites devaient, d'après les conditions stipulées, s'embarquer dans deux heures. Il lui vint en pensée qu'ils pourraient bien, un coup partis, ne pas payer la rançon avancée pour eux; il dit qu'il en garderait trois comme otages, et que les autres pouvaient partir pour aller chercher la rançon. Il retint le patriarche Mendez, Diégo de Matos et Antoine Fernandez. Cependant, comme ce dernier était plus qu'octogénaire, il consentit, sur les instances du P. Jérôme Lobo, à en mettre un autre à sa place. Le P.Lobo se rendit d'abord aux Indes, ensuite à Lisbonne et à Rome. Dans cette dernière ville, il s'adressa à l'ambassadeur de France,qui écrivit au consul du Caire touchant la malheureuse position des prisonniers de Massaouah. Ce fonctionnaire fit écrire par le pacha du Caire à celui de Souakim, qui avait juridiction sur Massaouah. Les intentions du consul de France furent aussitôt exécutées, le pacha de Souakim

écrivit sur-le-champ à celui de Massaouah en termes fort durs, pour lui reprocher sa conduite et lui ordonner de rendre immédiatement la liberté à ses prisonniers. Le bacha prévaricateur n'osa pas désobéir, mais il trouva encore moyen d'extorquer six mille cruzades aux marchands portugais qui faisaient le commerce de la mer Rouge. Ici, qu'il nous soit permis, en passant, de rendre un juste hommage à cette influence protectrice qu'exerçait partout la France. Le monde connaissait l'esprit chevaleresque et généreux de notre nation, toujours prête à voler au secours des opprimés. Aussi dès qu'une civilisation était en danger, dès qu'une nationalité était menacée, dès qu'une infortune élevait la voix de ses douleurs, la France intervenait. Dans ce temps-là son épée généreuse était assez longue pour atteindre et combattre l'oppression jusqu'aux bouts du monde.

Après toutes ces horribles persécutions, les PP. Petra Santa et Antoine Virgoleta demeurèrent à Massaouah dans les années qui suivirent, sous la protection du bacha de Souakim. Le P. de Virgoleta étant mort au commencement de 1642, le P. Petra Santa demanda de nouveaux collègues et fut rejoint par les P. Félix de Saint-Séverin et Joseph Tortulani d'Altino. Sur ces entrefaites, à la place du bacha qui protégeait les missionnaires, on en avait envoyé un autre qui était extrêmement cruel et cupide. Le négous Basilides lui envoya un ambassadeur chargé de lui remettre cent cinquante onces d'or et cinquante esclaves, à la condition qu'il ferait mourir les missionnaires, ou les lui livrerait. Ce barbare fit venir en sa présence et décapiter les P. Félix de Saint-Séverin et Joseph Tortulani d'Altino, puis il se fit apporter la tête du P. Petra Santa. Comme il le connaissait, il ne voulut pas le faire paraître devant lui.

MATAPANG, chrétien apostat, fut le meurtrier de Sanvitores, apôtre des îles Mariannes. « Sanvitores (dit Henrion, Hist. des miss., t. IV, p. 540), accompagné du catéchiste Pierre Calangsor, était allé, le 2 avril 1672, au village de Tumham, pour y ré ̧énérer la fille de Matapang, chrétien apostat. Entre dans ma maison, imposteur, lui dit ce barbare, tu y trouveras une tête de mort que je garde; baptise-la, j'y consens.-Laisse-moi baptiser ta fille malade, puisque tu es toimême baptisé, répond le serviteur de Di u. Tu me tueras ensuite, si tu veux. Je perdrai volontiers la vie du corps pour procurer la vie de l'âme à cette enfant. Sanvitores repoussé se met à catéchiser la jeunesse du village: au lieu d'assister à cette instruction, Matapang va s'assurer d'un complice pour assassiner le missionnaire. L'apôtre profite de son absence pour pénétrer, avec le catéchiste, dans sa maison, où il baptise la jeune fille sur ces entrefaites arrivent les meurtriers. Calangsor est tué par l'idolâtre Hirao. Sanvitores, voyant que l'heure de sa mort a sonné, présente le crucifix aux deux indigènes. Sachez, leur

dit-il, que Dieu est le souverain Seigneur de toutes les nations et qu'il est le seul maitre qu'on doive adorer dans l'ile de Gouaham. » A peine a-t-il ajouté: «Ah! Matapang, que Dieu te fasse miséricorde ! »> qu'Hirao lui décharge un grand coup sur la tête, et que Matapang lui passe sa lance à travers le corps.....»

MATERNE (sainte), martyre, eut le bonheur de mourir pour Jésus-Christ, dans la ville de Lyon, en l'année 177, sous le règne de l'empereur Antonin Marc-Aurèle. Sa qualité de citoyenne romaine fit qu'elle fut décapitée au lieu d'être exposée aux bêtes, comme le furent plusieurs des compagnons de saint Pothin. L'Eglise fait leur fête à tous le 2 juin.

MATERNE (saint), évêque, reçut la couronne du martyre à Milan, sous l'empereur Maximien. On le mit d'abord en prison, puis on le flagela à diverses reprises; enfin, plein de g.oire pour avoir confessé souvent la foi, il s'endormit dans le Seigneur. L'Eglise fait sa fête le 18 juillet.

MATHIAS (saint), apôtre, resta toujours avec Jésus-Christ et les apôtres depuis le baptême de saint Jean jusqu'à l'Ascension. Nous n'avons rien de certain sur ce saint apôtre. « Ce qu'il y a de plus remarquable, dit Tillemont (t. I, p. 406), ce sont les Actes du martyre de ce saint, tirés, selon la préface, d'un livre hébreu intitulé: Le Livre des condamnés, parce qu'il contenait la condamnation et la mort de ceux qui, selon les Juifs, avaient violé la loi, c'est-à-dire de saint Mathias, des deux saints Jacques et de saint Etienne. Ces Actes ont été traduits en latin dans le XIe siècle, par un moine de l'abbaye de Saint-Mathias à Trèves, en laquelle on prétend que sont les reliques de cet apòtre.» Ce moine étant fort en peine de savoir comment il pourrait trouver la Vie de notre saint apôtre, s'adressa à un Juif qui, pensant le tromper, lui apporta le Cantique des cantiques. Le moine, ayant reconnu sa fourberie, la lui reprocha fortement. Le Juif alors lui promit avec serment de le contenter, craignant, dit le moine, que je ne lui «rendisse quelque mauvais oflice auprès du « prince avec lequel j'étais assez bien...... Il « m'apporta donc, continue le moine, un autre livre intitulé: La Vie de saint Mathias, «<et me l'expliqua tout du long, dans la a croyance qu'il avait que je Tentendais « comme lui. Un an après, l'archevêque de « Trèves se fit expliquer le même livre par « un autre Juif qui, se trouvant dans un fort « grand danger, avait besoin de son secours; « son explication se trouva toute conforme à « la première, hormis en un article. »

Le moine composa donc, d'après ce livre, l'histoire de saint Mathias; il avoue sculement qu'il l'a un peu étendue. Ce qu'elle contient de saint Mathias, outre ce que l'Ecriture nous en apprend, dit Tillemont (t. I, p. 407), «c'est qu'il était de Bethleem, de la tribu de Juda, d'une naissance illustre; qu'il fut fort bien instruit, tant par ses parents que par un homme incomparable nommé

Siméon; qu'après la Pentecôte, il eut pour partage la Palestine; qu'il y fit un grand nombre de miracles et y convertit beaucoup de monde; que trente-trois ans environ après la passion, le jeune Ananus ayant fait mourir saint Jacques le Mineur à Jérusalem, saint Mathias fut pris en même temps en Galilée et amené devant Ananus, lequel lui ayant fait une longue harangue et ayant écouté sa réponse, vovant qu'il persistait à confesser Jésus-Christ, le condanna à être lapidé; cela fut aussitôt exécuté, et ensuite on lui trancha la tête à la romaine. » Nous livrons cette histoire à l'appréciation des lecteurs, en faisant observer toutefois, que les auteurs les plus sérieux et les plus recommandables, Florentinus, le P. Combétis et Bollandus la regardent comme très-suspecte. Il existe aussi une tradition chez les Grecs, qui porte que te saint apôtre, après avoir prêché l'Evangile dans la Colchide, y a souffert le martyre. Ces derniers font sa fête le 9 août, et les Latins le 24 février. Les villes de Trèves et de Rome prétendent avoir le corps de saint Mathias.

MATHIAS (saint), l'un des vingt-six martyrs du Japon, qui furent crucifiés à Nangazaqui, en l'année 1597, le 5 février, sous le règne de Taïcosama, était un pauvre artisan japonais. Quand l'officier qui vint arrêter dix-sept chrétiens, savoir: cinq franciscains et douze laiques, fit l'appel des noms, il se trouva que Mathias, l'un d'entre eux, ne répondit pas. Il était sorti pour aller faire des emplettes. Alors Mathias l'artisan se présenta et dit à l'officier : « Je me nomme Mathias, je ne suis probablement pas celui que vous cherchez, mais n'importe, je suis chrétien, et je tiendrai très-volontiers sa place. Soit, dit l'officier, peu m'importe, pourvu que je remplisse ma liste.» Mathias fut mis avec les autres et eut le bonheur de cevoir la couronne du martyre. (Voy. JAPON). L'Eglise fait la fête de ce saint le 5 février.

MATHIEU (saint), martyr, était ermite en Pologne. Il y souffrit le martyre avec d'autres ermites ses compagnons, les saints Benoît, Jean, Isaac et Christin. On ignore à quelle époque et dans quelles circonstances eut lieu leur martyre. L'Eglise célèbre leur mémoire le 12 novembre.

MATHIEU (Le prince), fils de la princesse Agnès, petit-fils de Jean, fils de Sounou Régulo, Chinois, fut baptisé en 1721 avec son frère Thomas et ses deux sœurs, sa mère Agnès et sa grand'mère Cécile. Il partagea l'exil que l'empereur Young-Tching prononça, en 1724, contre toute sa famille coupable presque tout entière d'avoir embrassé la religion chrétienne, et fut envoyé à Yeou-Qué, petite place militaire de la Tar tarie, à 90 lieues de Pékin, au delà de la grande muraille. Peut-être fut-il de ceux que l'année suivante atteignit le jugement qui condamnait plusieurs des petits-fils de Sounou à être mis à mort. (On croit que l'empereur commua la peine.) Pour les détails de cet exil, voy. CHINE et SOUNOU.

MATHURIN (saint), confessa Jésus-Christ en Gâtinais. Nous ignorons l'époque et les différentes circonstances qui illustrèrent sa confession. Il est inscrit au Martyrologe romain le 1er novembre.

MATRONE (sainte), nom de deux saintes parmi les quarante-huit martyrs compagnons de saint Saturnin, prêtre, mis à mort en 305 de l'ère chrétienne, en Afrique, sous le proconsul Anulin, durant l'épouvantable persécution que la rage de Dioclétien avait soulevée contre l'Eglise de Dieu. (Voy. SATURNIN.) La fête de tous ces saints est au Martyrologe romain, à la date du 11 février.

MATRONE (sainte), mourut pour la foi à Thessalonique. Servante d'une femme juive, elle adorait Jésus-Christ en secret, et se dérobait tous les jours pour aller dans l'église offrir à Dieu sa prière. Un jour elle fut surprise par sa maitresse. Celle-ci, après plusieurs autres sortes de mauvais traitements, lui donna tant et de si rudes coups de bâton, qu'elle rendit son âme innocente en persévérant à confesser le nom de JésusChrist. L'Eglise fait sa mémoire le 15 mars. MATRONE (sainte), martyre, souffrit le martyre à Amide, en Paphlagonie, avec les saintes Alexandra, Claude, Euphrasie, Justine, Euphémie, Théodose, Derphute et sa sœur. On ignore l'époque où eut lieu leur martyre. L'Eglise les honore le 20 mars.

MATURE (saint), l'un des glorieux martyrs de Lyon, sous le règne de l'empereur Marc-Aurèle, et compagnon des saints Epagathe, Sanctus, Attale, Pothin, Ponticus, Alexandre, Epipode. Mature fut un de ceux contre qui la rage du gouverneur, des soldats et du peuple, sévit le plus violemment. Il fut horriblement tourmenté: le fer, le feu, les chevalets, furent employés pour lui comme à l'égard de ses compagnons. Ensuite on le mit dans une prison obscure, où on le mit dans les ceps, les jambes écartées jusqu'au cinquième trou. Pendant qu'il était dans cet état, les bourreaux renouvelèrent contre lui les supplices qu'il avait déjà endurés. Plusieurs saints moururent durant cet horrible tourment; Mature en sortit victorieux. Quelques jours après, ayant été conduit à l'amphithéâtre avec Sanctus, Blandine et Attale, il y passa de nouveau par tous les supplices qu'il avait déjà subis. Les fouets, la dent des bêtes, rouvrirent ses plaies à demi fermées. Il fut, comme ses compagnons, placé sur une chaise de fer rougie au feu, et enfin termina ses jours par un coup d'épée dans la gorge. MAUR (saint), l'un des gardes de la prison de saint Censorin ou Censorinus, sous Claude II le Gothique, fut converti à la foi chrétienne par le prêtre saint Maxime, avec les autres gardes de la prison, lesquels étaient Félix, Maxime, Faustin, Herculan, Numère, Storacinus, Mène, Commode, Herne, Eusèbe, Rustique, Amandinus, Monacre, Olympe, Cyprien, Théodore. (Pour voir leur histoire, recourez à l'article MARTYRS D'OSTIE.) Ces saints ne sont pas nommés dans le Martyrologe romain.

MAUR (saint), fils de saint Claude, tribun,

et de sainte Hilarie, frère de saint Jason, fut martyrisé par ordre de l'empereur Numérien, avec son père, son frère et soixante-dix soldats. Il eut la tête tranchée ainsi que son frère. Son père, attaché à une énorme pierre, avait été précipité dans le Tibre. Sainte Hilarie fit enterrer les restes de ses deux fils. Leurs reliques sont aujourd'hui dans l'église cathédrale de Lucques, où on les transféra de l'église de Sainte-Praxède, où le pape Pascal Ir les avait d'abord fait mettre. L'Eglise fait la fête de cette sainte famille de martyrs le 3 décembre. (Voy. CLAUDE et HiLARIE.)

MAUR (saint), martyr, était venu à Rome d'Afrique, son pays, pour visiter les tombeaux des saints apôtres. Il fut arrêté comme chrétien, sous l'empire de Numérien, et martyrisé par ordre de Célériu, préfet de la ville. L'Eglise célèbre sa fête le 22 novembre.

MAUR (saint), soldat et martyr, fut couronné à Rome sur la voie de Nomente, avec un autre soldat nommé Papias. Ayant confessé Jésus-Christ sous le règne de l'empereur Dioclétien, on leur cassa les mâchoires avec des cailloux, par l'ordre de Laodice, préfet de la ville. En cet état, il les fit enfermer dans un cachot, puis meurtrir à coups de bâton, et enfin déchirer avec des fouets garnis de plomb, jusqu'à ce qu'ils expirassent. Ils sont inscrits au Martyrologe romain le 29 janvier.

MAUR (saint), reçut la palme des glorieux combattants de la foi à Rome sur la voie Latine, avec le prêtre Bon, Fauste et neuf autres, dont les noms malheureusement sont ignorés. Leur martyre est rapporté dans les Actes du pape saint Etienne. L'Eglise fait leur sainte mémoire le 1er août.

MAUR (saint), fut martyrisé à Reims, à une époque et dans des circonstances qui sont complétement ignorées. Il eut plusieurs compagnons dans son triomphe, mais leurs noms ne sont point parvenus jusqu'à la postérité. L'Eglise fait leur fête le 22 août.

MAUR (saint), évêque et confesseur, souffrit à Vérone pour la défense de la religion chrétienne. On ignore complétement les différentes circonstances qui illustrèrent son triomphe. Il est inscrit au Martyrologe romain le 21 novembre.

MAUR (saint), évêque et confesseur, souffrit à Verdun pour le nom de Jésus-Christ. Nous ignorons complétement l'époque et les diverses circonstances de sa confession. L'Eglise fait sa fête le 8 novembre.

MAUR (saint), fut un des nombreux martyrs que la persécution de Trajan fit monter aux cieux. Il fut martyrisé en Pouille avec saint Pantalémon. La tradition ne nous dit rien de plus sur ce saint martyr dont la fête tombe le 27 juillet.

MAURE (sainte), martyre à Ravenne, était nourrice de sainte Fusque. Convertie par sa jeune maîtresse, elle eut le bonheur et la gloire d'être associée à elle dans les persécutions domestiques que lui fit subir son père; et ensuite dans les tourments auxquels le gouverneur Quintien la condamna

avant de la faire mourir. (Voy. sainte FusQUE.) La fête de sainte Maure arrive le 13 février.

MAURE (sainte), fut martyrisée en Thébaïde avec son époux, saint Timothée, par l'ordre d'Arien, gouverneur de la province. Après plusieurs autres tourments ils furent mis en croix où, ayant vécu pendant neuf jours, se fortifiant l'un l'autre dans la foi, ils accomplirent leur martyre. L'Eglise fait la mémoire de ces saints combattants le 3 mai. MAURE (sainte), vierge et martyre, souffrit la mort à Constantinople pour la défense de la religion chrétienne. Nous ignorons les diverses circonstances de son martyre. L'Eglise fait sa fête le 30 novembre.

MAURICE (saint), martyr, dont l'Eglise fait la fête le 22 septembre, avec celle de tous ses compagnons, et notamment de saint Exupère et de saint Candide, est un des plus célèbres martyrs dont l'histoire ait gardé le souvenir. Chef d'une légion puissante par le nombre, par le courage, il préféra mourir que sacrifier aux dieux de l'empire; il se laissa tuer avec ses soldats, sans opposer la moindre résistance, quand il aurait pu vendre chèrement sa vie, peut-être même la sauver avec celle des siens. Ce fut le cruel Maximien, collègue de Dioclétien, qui fit mourir cette glorieuse légion de saints, en l'année 286, ainsi que le rapportent les Actes du martyre de saint Maurice, donnés par saint Eucher, et que nous rapportons in extenso.

J'ai pris la plume pour écrire les circonstances d'un combat si glorieux à JésusChrist; ce n'a été que dans la crainte que le temps ne vint à en effacer insensiblement la mémoire. Au reste, je les tiens d'auteurs dignes de foi, de ceux-là mêmes qui m'ont assuré les avoir apprises du saint homme Isace, évêque de Genève, à qui le bienheureux évêque de Sion, Théodore (ce Théodore assista au concile d'Aquilée, et y souscrivit en 381), en avait fait le récit. Ainsi, comme on voit les fidèles venir en foule des provinces les plus éloignées aux tombeaux de ces saints, y offrir de l'or, de l'argent et d'autres choses précieuses, nous y apportons cette histoire, que nous mettons à leurs pieds, et que nous prenons la liberté de leur présenter sous vos auspices, les conjurant de vouloir bien nous accorder leur protection. Et vous, notre très-cher frère en Jésus-Christ, ne nous refusez pas de nous donner quelque part en votre souvenir; surtout nous vous le demandons en ce jour solennel, que vous célébrez tous les ans à l'honneur de ces illustres soldats, et toutes les fois que vous prierez devant leurs saintes reliques.

Nous voulons laisser à la postérité l'histoire du martyre de ces généreux soldats qui, dans les champs d'Agaune, donnèrent leur vie pour Jésus-Christ. La grandeur du sujet nous y invite, et nous nous y sentons porté par le désir de contribuer à la gloire de tant de saints, pour laquelle nous travaillerons avec d'autant plus de solidité, que nous sommes certain que le récit que DICTIONN. DES PERSECUTIONS. II.

nous allons faire est tiré de mémoires trèsauthentiques. En effet la tradition n'en a pu encore être affaiblie par la longueur du temps; et nous touchons presque à ceux qui en ont été témoins. Enfin nous nous faisons un sensible plaisir de publier le bonheur d'Agaune, et de gratifier le peuple fidèle qui l'habite; car si les villes qui ont l'hon eur d'être les dépositaires des dépouilles sacrées d'un martyr sont regardées avec une espèce de vénération religieuse, quel respect ne doit-on point avoir pour un lieu consacré par le sang de plus de six mille martyrs ?

Lorsque le monde gémissait sous la tyrannie de Dioclétien et de Maximien, le ciel se peuplait de martyrs; toutes les provinces de l'empire y envoyaient en foule, et il ne se passait point de jours qu'il n'en tombât plusieurs sous le tranchant de l'épée. Maximien se signala en cette rencontre; et comme il surpassait de beaucoup son collègue en avarice, en cruauté et en impudicité, il l'emporta aussi sur lui par l'attache qu'il avait au culte exécrable de ses dieux, et par la haine qu'il avait conçue contre le vrai Dieu; en sorte qu'il arma pour ainsi dire toute son impiété à la ruine et à la destruction du nom chrétien. Dès que quelqu'un osait professer ouvertement le christianisme, aussitôt on voyait son logis environné de soldats qui l'enlevaient d'entre les bras de sa famille et le traînaient au supplice. Enfin le tyran avait tellement à cœur d'abolir la religion de Jésus-Christ, qu'il fit une trève honteuse avec les barbares, pour s'appliquer tout entier à persécuter les fidèles.

Il y avait alors à l'armée une légion nommée la Thébaine. Une légion était de six mille six cents hommes effectifs. Maximien avait fait venir celle-ci d'une des provinces de l'Orient où elle avait ses quartiers, et avec ce nouveau renfort il aurait pu marcher sur le ventre de l'ennemi, si l'injuste passion qui l'animait contre les chrétiens ne lui eût fait préférer le cruel plaisir de répandre leur sang à la gloire de vaincre les ennemis de l'empire. Car cette légion Thébaine était toute composée de braves gens, d'une valeur éprouvée, intrépides dans le péril et qui avaient vieilli la plupart dans le métier; au reste, fidèles à Jésus-Christ, inébranlables dans leur foi, et qui savaient rendre à Dieu ce qui appartient à Dieu, en même temps qu'ils rendaient à César ce qui appartient à César. (Voy. Tillemont, dans ses Notes sur la persécution de Dioclétien.) L'empereur les ayant commandés avec d'autres troupes contre les chrétiens qu'il faisait enlever partout et conduire à la mort, ils déclarèrent nettement qu'ils ne pouvaient obéir à des ordres si injustes, et qu'ils n'étaient pas venus pour être les ministres de la cruauté du prince, mais pour lui aider à remporter des victoires. Maximien n'était pas loin du camp, car il s'était rétiré à Martigny (ou Martinach, ville de Suisse), où il se reposai d'une longue traite qu'il avait faite. Mais à la première nouvelle qu'il y reçut de cette gé

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