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gir, dans votre pon sens, de ce que vous auriez fait dans votre délire. »>

Heureux Voltaire, s'il eût suivi ce conseil! Mais sa haine l'aveugla et lui fit commettre de ces choses qu'un homme de génie, qu'un honnête homme, aurait dû ne pas commettre, eût-il fallu donner sa vie sur l'échafaud. On sait quelle vénération la France a pour Jeanne d'Arc, sa libératrice. On sait avec quel respect les siècles ont toujours regardé l'auréole de gloire et de sainteté qui environne la tête de cette héroine, si poétique et si noble. Jeanne d'Arc avait, aux yeux de Voltaire, deux crimes à expier elle était chrétienne fervente et, de plus, fille du peuple. Elle appartenait à l'infame en fait de religion, et en fait d'espèce à la canaille, cette classe imaginée par Voltaire. Il a eu l'ignoble courage de composer un poëme que tout le monde connaît de nom au moins, la Pucelle, amas d'outrages et de turpitudes qui déshonorent l'écrivain. Ce livre est tellement ordurier qu'il est à l'index, non-seulement de l'Eglise, mais encore de la pudeur publique. Son nom est une ignominie; on ne le voit qu'aux mains des libertins, des vieux débauchés, de cette classe, en un mot, d'êtres dégradés auxquels Voltaire a volé leurs titres pour le donner indignement aux pauvres, aux malheureux, aux amis de Dieu, à ces déshérités d'icibas qui ont tant de mérites sur terre et tant d'espérances dans les cieux. Dans son Dictionnaire philosophique, Voltaire ment impudemment à propos de Jeanne d'Arc. Il devait, dans sa personne, outrager tout ce qui est respectable, la pudeur, la vérité historique, la reconnaissance. Celui qui trouvait si plaisantes les moqueries à la russe, faites aux femmes polonaises, était bien digne d'écrire la Pucelle.

A côté de cette ordure, Voltaire a mis un autre ouvrage le Dictionnaire philosophique, œuvre détestable où l'esprit abonde, quoique de mauvais aloi; œuvre faite pour produire infiniment de mal. Dans ce livre, tout ce qui est saint, vénéré, tout ce que le respect des peuples et des temps a consacré est indignement outragé, conspué. Voltaire discute, apprécie. Il fait de l'érudition. Au fond, tout ce qu'il dit n'est que mensonge, tout ce qu'il cite, fausseté. Pour un homme instruit, ce livre nauséabond ne supporte pas l'examen. C'est une œuvre d'iniquité faite avec la conscience du mensonge pour abuser les simples et les ignorants. Voltaire le savait bien, et, dans certains moments, il en avait honte. Le 13 juillet 1764, il écrivait : « Dieu me préserve d'avoir la moindre part au Dictionnaire philosophique! Ce livre est reconnu pour être d'un nommé Dubut, petit apprenti théologien en Hollande. » Le 16 juillet, écrivant à son ami d'Alembert, il disait : « J'ai ouï parler de ce petit abominable Dictionnaire; c'est un ouvrage de Satan. Heureusement je n'ai nulle part à ce vilain ouvrage; j'en serais bien faché. » Ce livre, vade mecum des esprits forts d'estaminet, des commis mar

chands émancipés, de tous ces niais qui se disent des hommes pensants, de tous ces gobe-mouches faits pour avaler bouche béante les plus énormes bêtises, pourvu qu'elles soient assaisonnées d'impiété, a parfaitement atteint son but. Voltaire l'écrivait pour les imbéciles : il a visé juste. Honneur à son coup d'œil! Toutes les bévues, toutes les stupidités, toutes les impudences que ce livre contient sont devenues la monnaie courante des esprits forts de bas étage qui glapissent dans le sillage voltairien. Ecoutez un de ces philosophes de carrefour ou de cabaret, ou bien ouvrez le Dictionnaire philosophique, c'est tout un : mêmes bêtises sur la Saint-Barthélemy, sur l'inquisition, sur Jeanne d'Arc, etc.; mêmes impiétés sacriléges et sottes sur les dogmes de notre sainte religion. Ils sont aussi forts que Voltaire; une seule chose les distingue: Voltaire savait bien qu'il nentait, lui, tandis que beaucoup de nos esprits forts sont parfumés d'une naïveté de conviction qui désarme toute colère et fait place ou à la pitié, ou au dédain, ou au fou rire. Béates créatures, qui posent sérieusement devant le genre humain en réformateurs, qui prennent en pitié dix-huit cents ans de croyances, et décident qu'il est temps de changer les bases sur lesquelles pivote le monde. Rien n'est curieux comme les prétentions outrecuidantes de ces hommes qui prodiguent le dédain à quiconque ne pense pas comme eux et n'incline pas le genou devant l'idole.

Voltaire fut jusqu'à la fin de sa vie fidèle à ses haines contre la religion chrétienne. Sur son chemin, il eut souvent de tristes déboires, de rudes leçons à subir. Deux hommes, l'abbé Nonotie et l'abbé Guénée, lui donnèrent de terribles étrivières. Il faut lire les ouvrages de ces deux savants pour s'initier à cette guerre acharnée qui eut lieu entre eux et le vieux séide de l'incrédulité. Voltaire fut loin d'y avoir l'avantage : presque toujours son honneur restait sur le champ de bataille; mais il était de ceux qui ne se corrigent pas. Dieu l'avait frappé d'incrédu lité finale pour le punir de son incrédulité première; il y persévéra jusqu'à la fin de ses jours. Vainement on a tenté de faire, dans plusieurs ouvrages, de Voltaire un chrétien, un catholique; les témoignages extraits de ses livres ne sont que des passages tronqués ou détournés de leur sens par les auteurs ce n'est point sur des passages ainsi décapités, écourtés, qu'on peut juger du véritable sentiment d'un écrivain. En prenant dans un livre passim des passages, des phrases, on peut presque faire dire à un homme ce qu'on veut. Quand on a un ennemi déclaré, pourquoi ne pas l'accepter comme tel? Pourquoi vouloir, à toute force, trouver quelques traces d'amitié au milieu de ses haines? A l'égard de Voltaire, on a montré cette prétention: on a voulu absolument trouver dans ses écrits des apologies de la religion. chrétienne, de la foi catholique, et souvent, pour en faire des citations qui répondissent

à ce désir, on a tronqué: pourquoi faut-il que nous soyons obligé de dire ? on a falsifié. M. de Genoude, dans son ouvrage intitulé la Raison du christianisme, s'est rendu coupable de ce crime littéraire au premier chef. Entre autres exemples, nous donnerons celui-ci : vol. III, pag. 598, il dit, citant Voltaire : « Des philosophes qui pensent seuls être raisonnables, et quelques sots que ces gens-là dirigent, se déchaînent contre la vérité : ce sont des chiens de différente espèce, qui hurlent tous à leur manière contre un beau cheval qui paît dans une verte prairie, et qui ne leur dispute aucune des charognes dont ils font leur nourriture et pour lesquelles ils se battent entre eux. » Or voici le texte de Voltaire (Dictionnaire philosophique, vol. VII, p. 253): « L'empesé luthérien, le sauvage calviniste, l'orgueilleux anglican, le fanatique jansé niste, le jésuite qui croit toujours régenter, même dans l'exil et sous la potence, le sorboniste, qui prétend être père d'un concile, et quelques sottes que tous ces gens-là dirigent, se déchaînent tous contre le philosophe: ce sont des chiens de différente espèce, qui hurlent tous à leur manière contre un beau cheval qui paît dans une verte prairie, et qui ne leur dispute aucune des charognes dont ils se nourrissent, et pour lesquelles ils se battent entre eux. » Comme on le voit, M. de Genoude fait dire à Voltaire précisément le contraire de ce qu'il dit : il lui fait affirmer en faveur de la religion, de la vérité, ce qu'il affirme contre la religion, en faveur du philosophe.

Comme nous le disions plus haut, Voltaire persista jusqu'à sa mort dans ses sentiments anti-chétiens. Il n'eut pas toujours le courage de montrer dans sa conduite ce qui était dans son cœur, la franchise u'est pas donnée à tout le monde. Naturellement Voltaire était menteur et hypocrite. Nous avons vu ce qu'il écrivait au comte d'Argental relativement à ses communions à Pâques. Il y a là quelque chose de tellement vil et de tellement lâche, qu'on manque d'expressions pour le caractériser. Un au plus tard, étant malade, il se fit apporter le viatique devant un notaire qu'il pria d'en rédiger acte auth ntique. Le 8 mai, il écrivait à monsieur et à madame d'Argental: « Mes chers anges sont tout ébouri's d'un déjeuner par-devant notaire... On ne peut donner une plus grande marque de mépris pour ces facéties que de les jouer soi-même. » Evidemment on ne peut rien voir de plus ignoble que tout cela. Que ceux qui l'osent admirent Voltaire; quant à nous, nous réserverons notre admiration pour les chefs-d'oeuvre qu'il nous

a légués pour lui personnellement, pour son caractère, nous n'aurons que du mépris, et le mépris le plus profond.

Pour dire quelles ont été les attaques de Voltaire contre la religion, il faudrait prendre tous les dogmes, toutes les croyances du catholicisme, passer en revue tous les personnages de l'histoire sacrée et de l'hisfoire de l'Eglise. A propos de chaque nom, on trouverait une profanation, une insult, un sacrilege. C'est principalement aux jésuites que Voltaire s'attaquait avec le plus d'acharnement: il sentait que cet ordre religieux était en quelque sorte la tête du clergé; il voulait décapiter le clergé. L'autorité du pape, l'unité de l'Eglise, furent aussi l'objet de ses attaques incessantes, de ses injures sans cesse renouvelées.

Pour finir cet article, nous citerons l'opinion de Jean-Jacques sur cet homme célèbre. « Ainsi donc, la satire, le noir mensonge et les libelles sont devenus les armes des philosophes et de leurs partisans! Ainsi paye M. de Voltaire l'hospitalité dont, par une funeste indulgence, Genève use envers lui! Ce fanfaron d'impiété, ce beau génie et cette âme basse, cet homme si grand par ses lalents, et si vil par leur usage, nous laissera de longs et cruels souvenirs de son séjour parmi nous. La ruine des mœurs, la perte de la liberté, qui en est la suite inévitable, seront chez nos neveux les monuments de sa gloire et de sa reconnaissance. S'il reste dans leurs cœurs quelque amour pour la patrie, ils détesteront sa mémoire, et il en sera plus maudit qu'a imiré. »

Voltaire vint mourir à Paris, en mai 1778. Ses principaux écrits contre la religion, sont: la Philosophie de l'histoire; la Bible commes tée; Examen important de mylord Boling broke; Histoire de l'établissement du christianisme; le Dictionnaire philosophique,

de-Dôme, où saint Amarin et saint Prix, VOLVIC, bourg du département du Puyvier, furent assassinés en revenant de la que l'Eglise honore comme martyrs le 25 cour du roi Childéric II, où saint Prix s'était (Voy. PRIX.) rendu pour affaire concernant son diocèse.

VREN, prince arménien de la famille Dachradzick, fut l'un de ceux qui souffrirent volontairement la captivité pour JésusChrist, sous le règne d'Hazguerd, deuxième du nom, roi de Perse, et qui ne furent retuis en liberté et renvoyés en leur pays que huit ans après la mort de ce prince et sous le règne de son fils Bérose. (Pour plus de détails, voy. PRINCES ARMÉNIENS.) VULPIEN. Voy. ULPIEN, martyr.

W

WALID II, fils de Yésid II et neveu d'Hicham, était calife en Orient. Hicham était mort l'an de l'hégire 125, de Jésus-Christ 743, après avoir régné plus de dix-neuf ans.

Après sa mort, la maison d'Ommia tomba tout à coup et ne subsista que sept ans, pendant lesquels il y eut quatre califes. L premier fut le prince qui nous occupe, qui

ne régna que quinze mois, et fut déposé pour ses débauches et son impiété contre sa propre religion. Il ne laissa pas de persécuter les chrétiens: il fit couper la langue à Pierre, métropolitain de Damas, où il faisait sa résidence, parce qu'il réfutait ouvertement l'impiété des Arabes et des manichéens; il F'envoya en exil dans l'Arabie Heureuse, où il mourut.

Pierre de Majume s'attira aussi le martyre dans le même temps. Etant malade, il appela les magistrats des Arabes qui étaient ses amis; car il avait la recette des impôts publics, et leur dit : « Je prie Dieu de vous ré« compenser de la visite que vous me faites; « mais je veux que vous soyez témoins de «mon testament que voici : « Quiconque ne <«< croit pas au Père, au Fils et au Saint-Es« prit, et à la Trinité consubstantielle, est « aveugle de l'âme, et digne du supplice « éternel, comme Mahomet, votre faux pro«phète, précurseur de l'antechrist. Renon« cez donc à ces fables, je vous en conjure « aujourd'hui, et j'en prends à témoin le ciel « et la terre. » Il leur dit plusieurs autres choses sur ce sujet, et, bien qu'ils en fussent irrités, ils résolurent de prendre patience, le regardant comme un malade en délire. Mais quand il fut guéri, il commença à crier plus haut: «Anathème à Mahomet, et à son livre fabuleux, et à tous ceux qui y croient! >> Alors on lui coupa la tête. Saint Jean Damascène fit son éloge; l'Eglise l'honore comme martyr le 21 février, et Pierre de Damas le 4 octobre. (Fleury, t. III, passim.) WENCESLAS (saint), martyr, était fils d'Uratislas, duc de Bohème. Son père était vertueux et chrétien, mais sa mère Drahomire de Luesko joignait à une hauteur insupportable une grande cruauté. De plus, elle se donnait pour païenne et n'avait aucun sentiment de religion. Notre saint fut élevé par son aïeule Ludmille, et fut initié aux secrets de la science et de la piété par Paul, aumônier de cette princesse. Il fut mis ensuite dans le collége de Budweis, auprès de Prague, où il se rendit habile dans toutes les sciences qui convenaient à sa naissance il lustre. Son père étant venu à mourir, Dranomire s'empara du gouvernement sous le titre de régente. Profitant de sa toute-puissance, elle fit abattre les églises et défendit de pratiquer en aucune manière les devoirs de la religion. Ludmille, désespérée de ces tristes événements, pressa notre saint de prendre les rènes du gouvernement; mais comme il avait un frère nommé Boleslas, le royaume fut partagé entre eux deux. Drahomire, furieuse de ces arrangements qui dérangeaient ses intérêts, s'unit à son fils Boleslas, qu'elle avait élevé dans l'idolâtrie. Bientôt elle fit assassiner Ludmille dans sa chapelle même, et ses sicaires l'étranglèrent avec son propre voile. Sur ces entrefaites, Ladislas, prince de Gurime, vint fondre sur les Etats de notre saint, sans aucun motif plausible. Wenceslas, après avoir essayé d'amener son ennemi à un accommodement, fut forcé de marcher contre ce prince; mais,

voulant éviter l'effusion du sang de ses sujets, il proposa à son ennemi un combat singulier qui fut accepté. Des historiens racontent que Ladislas, ayant va deux anges qui défendaient son adversaire, mit bas les armes, et se jeta aux genoux de notre saint, lui promettant d'accepter toutes les conditions qu'il dicterait lui-même. Wenceslas obtint de l'empereur Othon, dans une diète générale tenue à Worms, les reliques de Saint Vit et de saint Sigismond, roi de Bourgogne. Othon lui accorda également le titre de roi, et affranchit ses domaines de toute redeyance. Son zèle à réprimer les exactions de la noblesse lui attira des ennemis qui s'unirent à Drahomire et à Boleslas: ce dernier avait un fils. On invita notre saint à venir partager la joie générale qui régnait à la cour de son frère, et la nuit suivante, des sicaires, conduits par Boleslas, l'assassinerent dans l'église où il faisait ses dévotions ordinaires. Il fut ainsi martyr de son zèle pour la religion, le 28 septembre 936.

L'empereur Othon, qui aimait beaucoup notre saint, vengea sa mort en faisant une guerre violente à Boleslas. Celui-ci fut vaincu, et l'empereur lui dicta ses conditions. Il dut rétablir la religion chrétienne dans ses Etats et payer un tribut annuel; Drahomire mourut misérablement peu après avoir fait assassiner son fils Wenceslas. Boleslas ayant été témoin des miracles opérés sur le tombeau de son frère, fit transporter ses reliques à Prague, dans l'église de Saint-Vit. On l'y voit encore dans une châsse magnifique. Le fils de ce prince fratricide, Boleslas II, mérita par ses vertus le nom de Pieux, et fit le bonheur de ses sujets. L'Eglise fait la mémoire illustre de notre saint le 28 septembre.

WENÉFRIDE (sainte), vierge et martyre, honorée par l'Eglise le 3 novembre, eut pour père Théwith, un des seigneurs les plus riches et les plus puissants de NordWales. Comme elle était encore toute jeune, saint Beunon vint s'établir dans le voisinage: il était moine et prêtre; sa vertu était recommandable. Quelques-uns prétendent qu'il était oncle de Wénéfride du côté de sa mère. Théwith, enchanté de sa venue, lui donna un terrain pour y bâtir une église, et le pria de se charger d'élever sa fille dans l'amour de Dieu et dans la pratique de la vertu. La jeune fille répondit tellement aux instructions du maître, que bientôt elle prit la résolution de consacrer à Dieu sa virginité. Elle prit le voile entre les mains de Beunon, puis elle s'en alla vivre avec quelques vierges, dans un monastère que son père avait fait construire à quelque distance de Holy-Well. Saint Beunon retourna dans son monastère de Clunnoch, où il mourut quelque temps après. Quand saint Beunon fut mort, sainte Wénéfride quitta son monastère, et se confia à la direction de saint Déifer. Bientôt après elle se retira à Gutherin, dans le Denbigshire, où elle eut pour directeur le saint abbé Elérius, qui était là à la tête d'un monastère d'hommes et de

femmes (deux maisons séparées). Quand l'abbesse des femmes fut morte (elle se nommait Théonie), notre sainte fut appelée à lui succéder. Ce fut là qu'elle trouvala couronne du martyre. Caradoc ou Cradoc, fils d'Abain, prince de la contrée, étant devenu excessivement amoureux d'elle, et ne pouvant parvenir à l'amener à ses désirs, fui coupa la tête, comme elle cherchait à se réfugier dans l'église que Beunon avait fait bâtir à HolyWell. Robert de Schrewsburg et plusieurs autres auteurs prétendent que la terre s'entrouvrit et dévora Cradoc à l'endroit où il avait commis son crime. Une fontaine sortit de terre à l'endroit où tomba la tète de la sainte. D'autres ont ajouté que la sainte ayant été ressuscitée par l'intercession de saint Beunon, elle porta toujours une marque rouge autour du cou, indication du martyre qu'elle avait souffert. L'histoire ne donne pas précisément la date à laquelle vivait la sainte; mais tous les historiens qui en ont parlé s'accordent à dire qu'elle vivait vers la fin du vir siècle. Ce qui nous tranquillise infiniment, quand nous avons à à écrire ce que nous dicte ainsi la tradition, c'est que ses récits ne sont pas articles de foi. WERNER OU WERNHER (Saint), jeune garçon, martyrisé par les Juifs à cause de sa foi, naquit au village de Mammerath, dans l'archevêché de Trèves. Dès l'âge le plus tendre il se faisait déjà remarquer par ses vertus chrétiennes et par son grand amour pour les pauvres. Il vivait chez son beau-père, qui le tourmentait si fort qu'il fut obligé de se mettre en condition chez des étrangers. Il se rendit à Ober-Wesel, sur la rive gauche du Rhin, entre Mayence et Coblentz, el entra au service d'une famille juive. Le jeudi saint de l'année 1287, Werner ayant communié, les Juifs chez qui il était le prirent à son retour, et le suspendirent par les pieds afin de lui faire rendre la sainte hostie. N'ayant de lui faire rendre la sainte hostie. N'ayant pu réussir, ils lui firent endurer des supplices horribles, après quoi ils le transportèrent dans une caverne entourée de buissons près de Bacharach. Le corps ayant été bientôt découvert, il fut enterré dans la chapelle de Saint-Cunibert, près de Mayence. Werner fut ainsi martyrisé le 19 avril 1287. Il s'opéra de grands miracles sur le tombeau de ce saint, et les habitants du Hunsrück ont une grande dévotion pour lui. L'Eglise

ou

fait sa mémoire le 18 avril.

WILGEFORTE (sainte), vierge, souffrit le martyre en Portugal. Ayant soutenu de rudes attaques pour la conservation de sa foi et de sa chasteté, elle mérita, en mourant sur une croix, de remporter la glorieuse palme du martyre. Elle est inscrite au nombre des saints le 20 juillet.

WISTAN (saint), prince de Mercie, était pe

tit-fils de Witlas, qui fut roi de Mercie depuis l'an 826 jusqu'en 839. Notre saint ayant été privé de la couronne par les Danois, parce qu'il était tout jeune encore lors de la mort de son aïeul, fut remplacé sur le trône par Bertulphe, frère de Witlas. Wistan s'adonna à la piété et à l'exercice des vertus qui conduisent au royaume de Dieu. Il fut bientôt troublé dans ses œuvres de piété. Bertulphe, qui craignait d'être supplanté par notre saint, chargea son fils, nommé Berfert, et qui devait lui succéder, de donner la mort à Wistan. Celui-ci s'étant rendu sans défiance à une entrevue qu'il croyait être offerte par l'amitié, reçut un coup de sabre de la main de l'assassin, et expira aussitôt (1" juin 849). Sa mère Enflède le fit enterrer à Repton, et quelques années après son corps fut transféré dans le monastère d'Evesham Pour Bertulphe, il subit bientôt la peine de son infamie: il fut déposé, avant la fin de l'année 849, par Ethelwolph, et remplacé par Barrhed, dernier roi de Mercie.

WULFÈRE, roi de Mercie en Angleterre, vers la fin du vir siècle, fit inhumainement massacrer ses deux fils Wulfhad et Rufin, qui s'étaient fait baptiser par saint Chad, évêque de Litchfield. Ce prince imitait son les chrétiens. Depuis il embrassa le chrispère Penda, qui avait cruellement persécuté tianisme; en 675, peu de temps avant sa mort, il fut baptisé, s'il faut en croire Florent de Worcester. Bradshaw prétend que mis par des courtisans païens, et sans la l'assassinat des deux jeunes princes fut comparticipation du roi. On serait vraiment heureux de pouvoir admettre une telle explication en présence d'un pareil crime. (Voy. WULFHAD.)

Rufin, était fils de Wulfère, roi de Mercie. WULFHAD (saint), martyr, frère de saint L'an 670, saint Chad, évêque de Lichfield, baptisa en secret ces deux jeunes princes. Leur père l'ayant appris, les fit massacrer tous les deux, un jour qu'ils étaient en priè res. Ce prince était ami outré de l'idolâtrie. Son père Penda avait violemment persécuté les chrétiens. Emmelinde, reine de Mercie, mère des deux jeunes princes, les fit enterrer dans un lieu nommé Stone, à cause d'un grand monceau de pierres et de terre qu on accumula sur leur tombeau, ainsi que tard elle fit bâtir une église avec ces mêmes les Saxons avaient coutume de faire. Plus pierres. On la plaça sous l'invocation des deux saints. L'Eglise honore la mémoire de notre saint le 24 janvier.

WURTZBOURG, ville du royaume de Bavière, sur le Mein, à 232 kil. N. O. de Munich, a été illustrée par les souffrances qu'y endura le saint évêque Brunon pour la foi de Jésus-Christ; on ignore à quelle époque.

X

XANTÉE (saint), martyr, l'un des quarante martyrs de Sébaste, sous Licinius. (Voy. MARTYRS DE SÉBASTE.)

XIMENES (le bienheureux ALFONSE), ESpagnol, de lordre de Saint-Dominique, se rendait, l'an 1600, des îles Philippines dans le Camboge, afin d'y répandre la lumière de l'Evangile, lorsqu'il fut pris par l'ordre du

Y

YESDEDGERD, roi de Perse, monta sur le trône en l'an 399, et l'occupa jusqu'à sa mort, en l'an de Jésus-Christ 420. Il persécuta violemment l'Eglise. Depuis quelque temps les chrétiens vivaient en paix, et les plaies faites par l'atroce persécution si longue et si terrible de Sapor se cicatrisaient. Rien n'annonçait que Yesdedgerd voulût la recommencer. Ce fut la conduite d'un évêque, nommé Abdas, qui la détermina: cet évêque, emporté par un faux zèle, mit le feu au temple nommé Pyrée (temple du feu). Le roi le fit venir devant lui et lui ordonna de le rebâtir sous peine de voir démolir par représailles toutes les églises des chrétiens. Abdas refusa. Presque tous les auteurs convenant qu'au fond il avait eu tort de détruire ce temple, disent qu'il eut raison de ne vouloir pas le reconstruire car, disent-ils, il n'y a pas de différence entre adorer le feu ou lui édifier un temple. C'est là jouer sur les mots. Edifier un temple par dévotion, c'est adorer l'être auquel on l'édifie; mais le reconstruire, simplement parce qu'on l'a brûlé, c'est réparer un dommage causé à la propriété d'autrui, c'est faire un acte de justice, de restitution, et nullement un acte religieux. Le point de droit est complétement séparé de la question religieuse. Cela est tellement vrai, que de nos jours, en admettant qu'un pareil temple existât, l'évêque qui le brûlerait passerait en cour d'assises, et nul n'y trouverait à redire. Le rôle de l'avocat serait de plaider les circonstances atténuantes en faveur du zèle mal entendu qui aurait dirigé l'incendiaire. Dans tous les cas il serait condamné à la réparation du dommage. Yesdedgerd fit raser toutes les églises des chrétiens. Après cet acte arbitraire de représailles, Yesdedgerd, fit persécuter directement les fidèles. Beaucoup furent arrêtés, mis en prison; un grand nombre suppliciés. Quelques-uns étaient attachés à des poteaux, et là servaient de but à des archers qui leur lançaient, en guise de flèches, de petits morceaux de roseau pointus. Bientôt ils en étaient tout hérissés : on leur en enfonçait sous les ongles des pieds et des mains; puis on arrosait d'huile ou de

roi de Siam, et tue avec son compagnon, Jean Maldonat, du même ordre.

XISTE (saint), disciple de saint Pierre, ut martyrisé à Reims, sous la persécution de Néron. On n'en sait pas davantage sur ce martyr, qui doit être le premier martyr des Gaules. Sa fête tombe le 1" septembre.

poix tous ces morceaux de roseau, et on y mettait le feu. On sait que la persécution, chez les Perses, fut toujours remarquable par l'étrangeté des supplices qu'on faisait subir aux chrétiens, et par une férocité toute particulière. Beaucoup de saints, qui furent arrêtés sous Yesdedgerd, ne furent martyrisés que sous son fils Varanes ou Vararanes, la mort ayant empêché ce premier prince de poursuivre ses desseins la persécution qu'il fit à l'Eglise ne commença que quelque temps avant sa mort. (Voy. VARANES. Voy. aussi JACQUES l'Intercis, HORMISDAS, et les autres martyrs de Perse de ce tempslà.)

YESID, fils d'Abdelmélic et frère de Soliman, lui succéda au califat. Son règne dura quatre ans. La seconde année de son règne, il parut un imposteur syrien qui trompa les Juifs en se disant le Messie, fils de Dieu. Deux ans après, c'est-à-dire en 723, un autre imposteur trompa le calife Yésid. C'était un Juif de Laodicée en Phénicie, demeuraut à Tibériade, surnommé Saranta Péchys, c'està-dire, en grec du temps, quarante coudées, apparemment à cause de sa grande taille. II vint trouver le calife, dont il connaissait la légèreté, et lui parla ainsi : «L'affection que je vous porte, seigneur, m'oblige à vous proposer un moyen facile de vous conserver trente ans dans cette dignité. » Le calife, qui aimait la vie et le plaisir, promit de faire tout ce qu'il lui proposerait. Le Juif reprit : « Faites écrire incessamment, par tout votre empire, une lettre circulaire, portant ordre d'effacer toutes les peintures qui sont dans les églises des chrétiens, soit sur des planches de bois, soit en mosaïque sur les murailles, soit sur les vases sacrés et les ornements d'autel, de les supprimer entièrement, et même toutes sortes d'images qui sont dans les places publiques pour l'ornement des villes. Il ajouta malicieusement ce dernier article pour cacher sous cette défense générale la haine particulière contre les chrétiens le calife crut cette promesse, et envoya l'ordre, par toutes les provinces, pour ôter les saintes images et les autres figures. Comme les chrétiens s'enfuyaient plutôt que

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