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15210. – A ALEXANDRE, PRINCE DE NEUCHATEL,
MAJOR GÉNÉRAL DE L'ARMÉE D'ALLEMAGNE, A SCHOENBRUNN.

Schonbrunn, 15 mai 1809.

Mon Cousin, je ne sais ce que les 11 et 12° chasseurs font à Passau; donnez-leur l'ordre de rejoindre sans délai à Vienne.

Je ne sais pourquoi on a laissé à Wels une compagnie de voltigeurs et une de fusiliers du 105; donnez ordre qu'elles rentrent. Donnez ordre au général Saint-Hilaire de faire reformer les compagnies de voltigeurs du 72° et du 105° et les compagnies du 105° qui ont été perdues, de faire nommer à toutes les places vacantes d'officiers et de sous-officiers; tous ceux qui sont prisonniers seront portés à la suite. En réponse à son rapport, vous lui ferez connaître que je suis mécontent des dispositions qui ont été prises. D'abord, on n'a pas envoyé un chef élevé en grade pour diriger l'opération; secondement, une réserve de 100 hommes avec dix mille cartouches aurait dû être placée dans la maison et n'en jamais sortir; avec cette réserve, on n'aurait eu rien à craindre. Tout cela a été fort mal dirigé.

Écrivez au duc de Valmy de ne pas détourner les différents détachements de chasseurs et de hussards de la route qu'a tracée le ministre de la guerre d'après mes ordres; qu'il ne doit composer le corps de Hanau que des troupes que j'y ai destinées; que du reste il conservera le commandement de ce corps de réserve, mais qu'il ne dérange en rien la marche de l'armée; qu'il y a dans le Nord plus de troupes qu'il n'en faut; que tout ce qu'on dit des Prussiens est controuvé; que le principal est de faire beaucoup de tapage, et de faire croire qu'il y a un corps de 60,000 hommes; qu'il peut revenir à Strasbourg en laissant le général Rivaud, et après s'être assuré que toutes les mesures pour l'organisation du corps sont prises et s'exécutent; que l'inspecteur aux revues, l'ordonnateur et le payeur de la 26 division militaire rempliront les fonctions d'inspecteur aux revues, d'ordonnateur et de payeur du corps de Hanau, et le général Boyer celles de chef d'état-major.

Donnez ordre que le général Grandjean remplace le général Tharreau dans le commandement de sa division.

D'après l'original. Dépôt de la guerre.

NAPOLÉON.

15211. — AU GÉNÉRAL COMTE DE LAURISTON, COMMANDANT LES TROUPES DÉTACHÉES DU 4 CORPS, EN ROUTE SUR

ALTENMARKT.

Schonbrunu, 15 mai 1809, huit heures du matin.

Monsieur le Général Lauriston, vous trouverez ci-joint une lettre du général Bruyère. Il paraît par cette lettre qu'il n'y a rien à Altenmarkt. Envoyez un détachement pour désarmer le pays et le réduire à l'obéissance. N'étant plus obligé de vous porter en force sur Altenmarkt, le général Bruyère pourra profiter des services du duc d'Auerstaedt. Donnez-lui ordre de renvoyer par Altenmarkt sur Vienne la plus grande partie de sa cavalerie, qui est inutile dans ces montagnes, en gardant seulement 200 à 300 chevaux pour poursuivre l'ennemi. Portez-vous partout où vous saurez qu'il y aurait un corps ou rassemblement de landwehr, surtout dans la direction de Neustadt à Leoben. Mais aussitôt que Altenmarkt, la vallée de la Schwem seront purgés d'ennemis, que vous aurez désarmé Baaden et les environs, rendez-vous à Neustadt, où vous pourrez recevoir mes ordres.

P. S. Vous trouverez ci-joint une lettre du général Colbert. Comme vous devez avoir trois régiments badois, il me semble que vous pourrez faire face à la fois aux deux expéditions. Envoyez un de vos trois régiments avec le détachement de cavalerie qu'a envoyé le général Colbert pour dissiper les rassemblements en avant d'Altenmarkt, dont parle le général Bruyère, et portez-vous avec vos deux autres régiments, pour soumettre le pays, sur les sommités des montagnes entre Leoben et Neustadt.

D'après l'original comm. par le marquis de Lauristor.

NAPOLÉON.

15212. AU MARECHAL DAVOUT, DUC D'AUERSTAEDT, COMMANDANT LE 3o corps de L'ARMÉE D'ALLEMAGNE, A SAINT-POELTEN.

Schonbrunn, 15 mai 1809, dix heures du matin.

Mon Cousin, je reçois votre lettre du 14. Le général Lauriston, avec 6,000 Badois, marche sur Altenmarkt et se met en communication avec le général Bruyère, auquel il donnera ordre de renvoyer sa brigade à Vienne, en gardant seulement 200 chevaux pour son expédition de Maria Zell; mais comme il est moins propre que tout autre à cette expédition, qui est une affaire d'infanterie, chargez1 La brigade de Bade et celle de Hesse-Darmstadt.

vous de la faire faire. Envoyez quatre ou cinq bataillons avec deux pièces de canon, 200 chevaux et un officier intelligent, capable de dissiper tout ce qui se trouve à Maria Zell.

J'ai lu avec bien de la peine le rapport du major ..... Cet homme est un fou auquel il ne faut pas donner le commandement d'une expédition en chef. Ses expéditions n'ont pas le sens commun. C'est en jouant ainsi la vie des hommes qu'on perd la confiance des soldats. Je ne veux point de poste à Mauthausen ; je n'en veux nulle part qu'à Linz et à droite et à gauche des routes, pour former un système. Les autres postes doivent être sur la rive droite, vis-à-vis ceux-là.

L'opinion de ce pays-ci est que le prince Charles cherche à donner une bataille; il faut donc tenir vos troupes reposées pour pouvoir vous porter partout où il serait nécessaire. Ayez toujours trois ou quatre jours de pain; ne harcelez pas vos troupes par des fatigues inutiles.

Le prince de Ponte-Corvo s'est mis en marche, le 14, de Passau pour Linz; il y arrive donc ce soir. J'ai joint à son commandement la division Dupas, ce qui lui forme un corps assez considérable, et je lui donne l'ordre de faire une forte reconnaissance en Bohême.

NAPOLÉON.

Onze heures du matin.

P. S. Je suppose que le régiment français que vous aviez à Linz et celui que vous aviez à Enns sont tout réunis, et que votre corps d'armée se trouve tout entier dans votre main, entre Moëlk et SaintPælten. Si l'ennemi tentait de passer le Danube à Krems, il faudrait en prévenir aussitôt le général Demont, qui est avec sa division à Klosterneuburg.

D'après l'original comm. par Mme la maréchale princesse d'Eckmühl.

15213. — AU MARECHAL BERNADOTTE, PRINCE DE PONTE-CORVO, COMMANDANT LE 9o CORPS DE L'ARMÉE D'ALLEMAGNE, A LINZ.

Schonbrunn, 15 mai 1809, onze heures du matin.

Mon Cousin, je vois par votre dernière lettre de Passau qu'aujourd'hui, 15, vous arrivez à Linz, et que votre corps d'armée y sera entièrement réuni demain, 16. Je vois que vous avez 3,000 hommes de cavalerie, 17,000 hommes d'infanterie et quarante-huit pièces de canon; ce qui fait un corps de 22,000 hommes. Le général Vandamme a à Linz, ou en avant de cette ville, 1,000 hommes de cavalerie et 8,000 hommes d'infanterie avec une vingtaine de pièces

de canon. Ainsi, réuni avec ce corps, vous auriez plus de 30,000 hommes. Le major général vous enverra ce soir des ordres de mouvement pour entrer en Bohème. Visitez les ouvrages de la tête de pont de Linz et veillez à ce qu'ils soient dans le meilleur état possible. Complétez votre approvisionement de cartouches et de munitions de guerre. Je compte que dans la journée du 17 mon pont sera jeté sur le Danube, et que je pourrai passer sur la rive gauche. Votre mouvement va donc se coordonner avec celui des autres corps de l'armée.

Je suppose que vous avez laissé à Passau le général de division Rouyer avec une division de 6,000 hommes; cela est très-important. Passau est un centre d'opération, un dépôt de magasins et de pares, et pour rien au monde je ne veux le perdre.

Aussitôt que nous serons réunis, j'augmenterai la division Dupas d'un ou deux régiments.

D'après la copie comm. par S. M. le roi de Suède.

NAPOLÉON.

15214. — AU GÉNÉRAL COMTE ANDRÉOSSY,

GOUVERNEUR DE VIENNE.

Schoenbrunn, 15 mai 1809, onze heures du matin.

L'intention de Sa Majesté, Monsieur le Général Andréossy, est que la garde nationale de Vienne soit portée au nombre de 6,000 hommes, y compris un escadron de 200 hommes à cheval. On disposera pour le service de cette garde de 1,500 fusils et 1,500 piques. Il y aura moitié fusils et moitié piques pour armer les hommes de garde. Les armes seront mises en dépôt, où les hommes commandés de service les prendront.

L'Empereur ordonne que l'on procède sur-le-champ à former un corps de gendarmerie, tel qu'il a été formé en 1805 par l'ordre en date du ..... Quant aux fusils de chasse, les propriétaires sont tenus d'en faire la déclaration. Vous ferez un rapport pour en faire connaitre la quantité, et Sa Majesté décidera.

A l'égard des armes de guerre commandées par le gouvernement autrichien, leur fabrication sera continuée d'après les ordres du commandant de l'artillerie française, non-seulement pour nous procurer des armes, mais encore pour faire travailler les ouvriers. Bien entendu que tous les marchés sont subrogés au commandant de l'artillerie.

L'ancienne régence sera sur-le-champ remise en place. L'intendant général nommera près d'elle un commissaire français.

Il sera formé sans délai une commission des Etats, qui sera en gouvernement et en permanence, pour pourvoir à tous les besoins de l'armée ainsi qu'à ceux du pays.

L'intendant général nommera près la commission des États un commissaire français. Vous ferez faire à cette commission une proclamation dont l'objet sera de faire rentrer dans leurs foyers les landwehre, et de faire connaitre les intentions de l'Empereur et la protection qu'il accorde au peuple. Vous verrez l'archevêque, et vous lui ferez faire un mandement pour le même objet, et vous ferez répandre ces actes avec profusion.

Sa Majesté désire que vous formiez un comité de police composé de trois membres, un de l'ancienne police, un français et un autre qu'on nommera. Faites rétablir les anciens journaux, dans la mème forme et avec les mêmes titres, en supprimant les armes et ce qui est personnel à la Maison d'Autriche. La première chose à mettre dans les journaux ce sont les bulletins, proclamations, ordres du jour, moins les phrases de circonstance qui pourraient humilier la nation, mais en ayant soin d'y laisser démasquer la conduite des princes de la Maison d'Autriche.

Le prince de Neuchâtel, major général 1.

D'après l'original comm. par M. le comte Daru.

15215.

PROCLAMATION AUX HONGROIS.

Quartier impérial de Schoenbrunn, 15 mai 1809. Hongrois! L'Empereur d'Autriche, infidèle à ses traités, méconnaissant la générosité dont j'avais usé envers lui après trois guerres consécutives, et notamment celle de 1805, a attaqué mes armées. J'ai repoussé cette injuste agression. Le Dieu qui donne la victoire et qui punit l'ingrat et le parjure a été favorable à mes armes je suis entré dans la capitale de l'Autriche et je me trouve sur vos frontières. C'est l'empereur d'Autriche, et non le roi de Hongrie, qui m'a déclaré la guerre; par vos constitutions, il n'aurait pu le faire sans votre consentement. Votre système constamment défensif et les mesures prises par votre dernière diète ont fait assez connaître que votre vœu était pour le maintien de la paix.

Hongrois! Le moment est venu de recouvrer votre indépendance. Je vous offre la paix, l'intégrité de votre territoire, de votre liberté

Pour ces importantes dispositions, on n'a pas trouvé l'ordre direct de l'Empereur.

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