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sion soit affaire de proportion, et tienne aux dimensions fort inégales du texte dans les deux ouvrages. Un point sur lequel le dictionnaire anglais a une supériorité marquée, et d'ailleurs fort naturelle, c'est en tout ce qui touche à la question des antiquités chrétiennes anglo-saxonnes. Le présent volume s'arrête au mot Juvenalis. Nous attendrons le second et dernier, pour porter sur l'ouvrage un jugement définitif, mais nous pouvons déjà le signaler et le recommander comme un très bon outil.

C. C.-G.

143.

De fide librorum Terentianorum ex Calliopii recensione ductorum. Dissert. inaug. phil. scr. Conradus SYDOW. Berlin, Mayer et Mueller, 1878, 68 p. in-8°.

Dans cette intéressante dissertation, M. Sydow compare les leçons du Bembinus avec les leçons fournies par les mss. de la récension de Calliopius, et il arrive à établir que Calliopius avait entre les mains un ms. semblable au Bembinus. Ce grammairien lui paraît avoir changé le texte, soit pour rétablir la métrique, soit pour éclaircir la pensée de Térence. Dans bien des cas, M. S. cherche à défendre une variante abandonnée du Bembinus, et quelquefois il est obligé d'admettre des particularités de grammaire ou de métrique au moins contestables. Par exemple, pour conserver le texte du Bembinus (Heaut., I, 2, 9), << Abduxi ad cenam : nam mihi magna cum eo iam inde a pueritia ; » tandis que la récension pure de Calliopius omet le mot magna, il propose de voir une synizèse dans pueritia qui serait composé de quatre brèves. Il a beau renvoyer au commentaire de Lachmann sur Lucrèce (II, 991), on ne trouve pas là des exemples concluants; la seule forme possible de quatre syllabes serait puertia, employée par Horace, mais elle ne ferait pas le vers ici. Un peu plus loin (Heaut., IV, 2, 11), pour conserver opinor (fourni par le Bembinus, par la récension pure de Calliopius et celle corrigée avec le commentaire de Donat), il admet la forme opino, très-légitime d'ailleurs puisque Plaute, Pacuvius, Ennius et Cécilius l'ont employée 1, on a ainsi le vers iambique octonaire : « Retraham hercle opino idem ad me ego illud hodie fugitiuom argentum tamen. » Je ne puis m'empêcher de trouver que le vers se scande mieux sans opino; les éditeurs qui ont vu dans opinor une répétition fautive du vers précédent ont sagement agi. Sans doute le Bembinus est de beaucoup supérieur aux autres mss., mais il faut admettre souvent qu'il contient des fautes; de l'époque de Térence à celle où a été copié le Bembinus, bien des changements ont dû se produire dans le texte.

1. Voir Nonius, p. 474 (et non 522, comme dit M. S. p. 6). On approuverait plutôt M. S. dans un autre passage, (Heaut., iv, 3, 15), où il conjecture: « Frustra operam, opino, hanc sumo. >>

On pourrait contester d'autres solutions de M. S., mais la discussion est, en général, sensée, probante et toujours claire. La conclusion est tout à fait juste « Tamen in recensendis et emendandis fabulis Terentianis libros Calliopianos missos facere non licet. Ejus rei plures sunt rationes. Etenim quum archetypon eorum ex eodem atque Bembinus fonte fluxerit, sed non ex ipso Bembino, fieri potest et revera factum est, ut bonae scripturae in eo extarent et a censore intactae relinquerentur. Accedit, quod Bembinum correctionibus et additamentis non prorsus liberum esse vidimus, et quod hic liber neglegentissime scriptus multos scribendi errores exhibet ad corrigendum modo faciliores modo difficiliores. Ita factum est, ut locis haud ita paucis in Bembino corruptis Calliopiani veram scripturam præbeant. Itaque in crisi factitanda, ut ubi non universe et generatim iudicetur, sed de singulis agatur, utraque familia et Bembina et Calliopiana pariter adhibenda est, et ubi discrepantia invenitur, ex solo sententiæ et orationis emolumento res diiudicanda. >>

Les derniers éditeurs de Térence, MM. Fleckeisen et Umpfenbach ont parfois accordé trop de crédit au Bembinus. M. Sydow cite, en terminant, un passage où la leçon des mss. de Calliopius doit être adoptée (Hec., V, 1, 14) : « Inscitum offerre iniuriam tibi me immerenti iniquom est, et il établit cette lecture par des arguments sans réplique.

E. CHATELAIN.

144. Musterstücke aus Winckelmann's Werken nebst Goethe's Aufsatz über Winckelmann, herausgegeben von Dr. Wilhelm KÜHNE, Director des koniglichen Gymnasiums zu Hohenstein in Ostpreussen. Berlin, Weidmann, in-8°, vi et 140 pages. Prix 2 mark (2 fr. 50).

Nous approuvons fort M. Kühne d'avoir composé ce recueil de morceaux choisis de Winckelmann : il sera utile aux élèves des gymnases allemands. M. Kühne a eu l'heureuse idée de joindre à ces extraits l'étude de Goethe sur Winckelmann. Il aurait pu dire que Gervinus 2, ce juge excellent, la regarde comme la meilleure étude littéraire que Goethe ait écrite. La notice biographique est trop courte et renferme quelques erreurs. Il eût fallu, dans un livre destiné aux élèves, nommer le meurtrier de Winckelmann (Arcangeli) et citer le titre de l'important travail de Justi, ainsi que les jugements des historiens de la littérature allemande sur l'oeuvre de Winckelmann (entre autres, celui de Schel

1. Ces morceaux sont au nombre de dix-sept; un seul, le premier, est tiré de la dissertation sur l'Imitation des œuvres grecques dans la peinture et la sculpture; les seize autres sont empruntés à l'Histoire de l'art de l'antiquité.

2. Der überhaupt keine bessere Charakteristik geschrieben hat als die von Winckelmann. (Geschichte der deutschen Dichtung, IV, p. 481.)

ling). Nous ne croyons pas que Winckelmann soit « le premier des prosateurs classiques » de l'Allemagne. C'est en 1740, et non en 1741, que le grand critique tenta de se rendre à Paris et dut à Gelnhausen rebrousser chemin. C'est en 1748, et non en 1758, qu'il devint bibliothécaire du comte de Bünau. Pourquoi encore ne pas laisser à l'étude de Goethe son véritable titre, le titre même que Goethe lui avait donné : Winckelmann und sein Jahrhundert? (au lieu de ce titre « Goethe's Schilderung Winckelmann's). Les notes, mises au bas des pages, sont en trop petit nombre et très sèches.

A. CHUQUET.

CHRONIQUE

FRANCE. Nos lecteurs n'ont pas oublié l'intéressante découverte d'une version latine du Pentateuque antérieure à saint Jérôme, faite par M. L. Delisle dans un manuscrit de Lyon du vi' siècle et communiquée par lui à l'Académie des Inscriptions dans la séance du 23 octobre 1878 (voy. Rev. crit., t. VI, p. 324). M. Delisle a démontré, dans une notice insérée au t. XXXIX de la Bibliothèque de l'Ecole des Chartes, que les feuillets de cette même version que possède et que publia jadis Lord Ashburnham avaient été arrachés au ms. de Lyon. Notre collaborateur, M. Ulysse RoBERT, imprime chez Firmin Didot une édition de ce texte; il intercale à leur place naturelle les fragments, que lord Ashburnham lui a permis de réimprimer; il donne un texte figuré, en capitales, reproduisant l'original lettre par lettre, ligne pour ligne et page four page; puis, dans une seconde partie, une transcription en caractères courants, minutieusement exacte, occupant une des deux colonnes dans lesquelles la page est divisée, avec le texte grec en regard dans l'autre colonne. La publication est in-folio. Toutes les notes sont réservées pour la préface. Ce livre fera certainement honneur à la maison qui l'édite.

M. Paul REGNAUD, maître de conférences de sanscrit à la Faculté des lettres de Lyon, a publié, sous forme de brochure, le discours d'ouverture qu'il a prononcé en ouvrant le premier cours universitaire de langue et de littérature sanscrites qui ait été créé jusqu'ici en province. (La langue et la littérature sanscrites. Ernest Leroux, 36 p. 1 franc.) Dans ce discours, M. Regnaud expose l'origine, le développement et l'état actuel de l'enseignement du sanscrit en Europe. Nous remarquons une note consacrée à M. Barth qui « publie, depuis plusieurs années déjà, dans la Revue critique, des articles qui témoignent de la science la plus profonde et la plus sûre, jointe à l'esprit le plus ouvert et le plus juste ».

La deuxième édition, considérablement remaniée, de l'Histoire de l'esclavage dans l'antiquité par M. H. WALLON, secrétaire perpétuel de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres et doyen de la Faculté des lettres de Paris, vient de paraître chez Hachette (2 volumes). L'auteur a conservé, en tête du premier volume, l'introduction où il examinait particulièrement l'esclavage moderne. Cette introduction écrite en 1847, peut donner, dit l'auteur, une idée du régime colonial et de l'état de l'opinion en France au moment précis où la question fut tranchée; on y trouve aussi un examen sommaire des origines de l'esclavage et des théories dont il se cou

vrait. M. Wallon a joint à ce morceau le décret d'abolition de l'esclavage promulgué le 27 avril 1848 et préparé par la Commission, où il était entré comme secrétaire. La Revue critique reviendra sur cet important ouvrage.

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M. Stéphane de ROUVILLE a traduit (Rouquette) les Vies des philosophes et des sophistes d'Eunape, ouvrage curieux qui renferme de nombreux renseignements sur les rhéteurs du Iv° siècle et sur l'état des esprits dans le monde païen de cette époque. Cette traduction est arrivée à sa deuxième édition.

La thèse de M. Othon RIEMANN, intitulée « Etudes sur la langue et la grammaire de Tite-Live », forme le xr fascicule de la Bibliothèque des écoles françaises d'Athènes et de Rome. (Thorin, 240 p.) Elle commence par une remarquable introduction où le jeune philologue caractérise, par quelques traits généraux, le style de Tite Live et les changements que subit la langue latine depuis Cicéron jusqu'à Quintilien. Dans le corps de l'ouvrage, M. Riemann traite successivement du substantif, de l'adjectif, du pronom, du verbe et de l'adverbe. Il a voulu donner quelques fragments d'une grammaire de Tite Live, corriger et compléter, sur quelques points, le travail de M. Kühnast, accroître par ses observations les faits réunis par M. Dræger dans sa Syntaxe historique, déterminer, autant que possible, en quoi la grammaire de Tite Live s'éloigne ou se rapproche de celle de l'époque classique. Il résulte, de ses conclusions, qu'on n'est pas encore arrivé à une sûre et complète connaissance de la langue latine et que bien des questions gagneraient à être étudiées de plus près. Quant à la langue de Tite Live, elle forme la transition entre la prose de l'époque classique, représentée par Cicéron et par César, et la prose de l'époque impériale, qui est une prose de décadence. Le style du grand historien, si pur et si correct qu'il soit, n'est plus la langue de César et de Cicéron. On n'y trouve pas la sévérité et la simplicité d'autrefois, et on y voit poindre les germes des défauts de l'époque postérieure. Chez Tite Live, certains mots, rares jusque-là, se multiplient et reçoivent une nouvelle extension; il ne s'est pas dérobé à l'influence de la langue poétique; il a employé des expressions de la langue vulgaire; il a manqué, de dessein prémédité, à la symétrie classique et nous fait déjà penser aux originalités du style de Tacite; enfin, certains mots, certaines formes, ont perdu chez lui leur vrai sens. Dans un appendice (p. 197-232), M. Riemann traite de quelques différences entre la syntaxe de Tite-Live et celle de Cicéron ou de César. Nous souhaitons qu'il reprenne plus tard l'étude qu'il a commencée et qui augmente sur beaucoup de points notre connaissance de l'histoire de la langue latine.

- Depuis longtemps des érudits témoignaient à M. Louis QUICHERat le désir que ses articles de grammaire et de métrique, dispersés dans divers recueils, ne fussent pas entièrement perdus. M. L. Quicherat s'est rendu à ces vœux ; il a réuni dans un volume intitulé: Mélanges de philologie (Hachette, in-8o, 365 p.) les articles et dissertations, dont les titres suivent : I. De l'accent tonique à la fin du vers hexamètre et dans notre vers alexandrin. II. Sur la quantité de U final. III Sur la quantité des finales en M. IV. Dissertation sur juventus où M. Quicherat a, selon son expression, déchargé Salluste d'un véritable barbarisme et mis en garde les latinistes modernes. - V et VI. Eclaircissements de quelques points obscurs de la métrique, le vers parémiaque et la strophe ionique mineure d'Horace; articles, dit M. Q. qui ont été honorés du suffrage de Boissonade. VII et VIII. De la critique des textes latins, à propos d'un passage de Perse. (Prol., 14) IX. Sur la restitution d'une inscription tumulaire en vers iambiques, où M. Q. « se flatte d'avoir trouvé une rectification importante qui conserve fidèlement les lettres du texte en donnant un bon sens. >> - X. Origine du vers décasyllabe. XI. Grammaire (souvenirs du

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XII. Sur l'ancien verbe praehibere. XIII. Prologue

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du Querolus. - XIV. Interprétation d'un passage d'Horace. (Sat., I, IV, 11.) — XV Sur l'étymologie du mot délicat, « qui a été acceptée par M. Littré ». XVI. Interprétation d'un passage d'Horace (Sat., I, vi, 122), théorie des fréquentatifs. (Existence des verbes lectare et scriptare, contestée par beaucoup d'éditeurs d'Horace.) XVII. Une inscription du Musée Campana. - XVIII. Article sur le travail de M. Gaston Paris, Etude sur le rôle de l'accent latin dans la langue française. — XIX. Une ancienne chanson picarde. XX. Un passage d'Afranius expliqué et corrigé. XXI. Quatre passages d'Ennius réunis : « J'ai eu soin, dit M. Q., de grouper des phrases qui pouvaient entrer dans une même prédiction, en même temps que je choisissais un mètre qui convînt à ce genre de monologue ». XXII. Sur le prétendu fragment d'une satire du poète Turnus. - XXIII. Horace a-t-il fait une faute de quantité? (il s'agit de palus, A. P. 65). — XXIV. Examen d'un passage de Virgile (sens archaïque du mot eques. Georg., III, 116). — XXV. Rectification de textes latins: 1o un mot de la basse latinité (obsequentia) remplacé dans cinq textes classiques; 2o un barbarisme prêté à Lucilius; 3° sur les génitifs en u de la seconde déclinaison. - XXVI. Un vers de Caecilius traduit par La Fontaine (mes arrière-neveux me devront cet ombrage). XXVII. Deux proverbes anciens mal compris (teneo lupum auribus et habent sua fata libelli). — XXVIII. Rectification d'un vers d'Horace rejetée à tort. (Od., III, 14, 12, inominatis). — XXIX. Encore une faute de quantité dans Horace. (Od., II, 20, 13. Daedaleo ocior.) — XXX. Trois passages de la première églogue de Virgile. (Distinction de perduco et produco, confondus à tort.)

- La librairie Firmin Didot publie la traduction du grand ouvrage de M. Ebers sur l'Egypte; cette traduction a été confiée à notre collaborateur, M. G. Maspero, professeur au Collège de France; la première partie de cette publication, intitulée Alexandrie et le Caire, et ornée de 340 gravures, paraîtra à la fin de l'année 1879 (in-4°, 50 francs).

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La même librairie a publié le premier volume de la traduction, due sans doute à Guillaume le Trésorier, de l'œuvre de Guillaume de Tyr (Guillaume de Tyr et ses continuateurs, texte français au xur siècle, revu et annoté par M. Paulin PARIS, in-8°, prix 30 fr.) Un glossaire développé et cinq cartes géographiques de M. Auguste Longnon, accompagnent le texte, d'ailleurs orné de bordures et de culs de lampe d'après les manuscrits du xm siècle. Le second volume paraîtra trèsprochainement.

- L'édition du Débat des hérauts d'armes de France et d'Angleterre, commencée par Léopold PANNIER, vient d'être achevée par M. Paul MEYER : à ce texte français, écrit sans doute au milieu du xv siècle, après l'expulsion des Anglais, par un héraut d'armes, M. P. Meyer a joint la réponse faite au milieu du xvr® siècle par l'Anglais John Coke; des notes nombreuses et instructives accompagnent cet ouvrage, publié pour la première fois par la Société des anciens textes.

Deux publications entreprises par la Société d'histoire de Normandie, les Cahiers des Etats de Normandie, édités par M. de Beaurepaire, et les Mémoires sur le jansénisme, de Pierre Thomas, sieur du Fossé, sont arrivées au tome III.

— M. J. QUICHERAT, directeur de l'Ecole des Chartes, a remanié complètement et transformé en un livre à l'adresse du public, le mémoire sur Rodrigue de Villandrando, qu'il avait publié, il y a plus de trente ans, dans la Bibliothèque de l'Ecole des Chartes (Rodrigue de Villandrando, l'un des combattants pour l'indépendance française au xv• siècle, Hachette, in-8o, 356 p., 7 fr. 5o). La vie de Villandrando, dit M. J. Quicherat, montre jusqu'à quel point les institutions militaires furent confuses dans la France du moyen âge, et combien de maux l'on eut à souffrir avant qu'il sortît de là un commencement de régularité. Mais ce condottiere castillan s'est

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