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Orarium. - Mouchoir, dans le sens de sudarium, pièce de dra. perie dont on se couvrait pendant la prière, est rapproché uw opów, de ópa, de orare. M. M. aurait pu ajouter l'étymologie qui semble la plus naturelle de toutes, os, oris, visage 1.

P. 583. – Dans le vers de Juvencus décrivant l'entrée du sépulcre de Jésus : Limen concludunt immensa volumina petrae, convient-il de traduire :« la porte est fermée par d'immenses volumes de pierre »? Le pluriel est ici poétique, et par volumen petrae il faut tout bonnement entendre petra volubilis, la grosse pierre qu'on roulait à l'entrée des sépulcres juifs pour les clore (cf. Μarc, 15, 46 : και προσεκύλισεν λίθον μέγαν επί την θύραν). - Le titre de la Croix. - (P. 583.) M. M. a le tort de prendre au

a sérieux l'authenticité du titulus trilingue de l'église Sainte-Croix de Jérusalem à Rome. Il aurait bien dû donner une reproduction de ce débris apocryphe pour mettre les lecteurs à même de le juger. Nous nous permettrons de tenir également en quarantaine la lance, l'éponge, le suaire, la tunique, le clou et l'épine, classés comme reliques dont « l'authenticité est sûre ».

Pêcheur. - Le prétendu Christ, pêcheur ou poisson, de la gemme reproduite en vignette n'est autre chose qu'un Oannès assyrien coiffé de la peau de poisson et tenant le cabas traditionnel ?. Cette méprise piquante constitue un cas intéressant de mythologie oculaire se produisant sous nos yeux mêmes.

Piscine probatique. - Nous aurions aimé avoir à ce sujet des explications plus substantielles que les descriptions de quelques monuments représentant cette piscine fameuse sous une forme purement conventionnelle. M. M. aurait pu avantageusement remplacer la gravure banale qui accompagne son article par la reproduction du pied votif en marbre de Pompéia Lucilia dont j'ai, dans le temps, établi l'étroite et indubitable relation avec la Piscine probatique et la Bethesda.

– P. 687. M. M. renvoie au mot bema, pour un monument. J'ai vainement cherché le mot, et, par conséquent, le monument.

-- P. 737. – L'intéressante gravure de l'Adoration des Mages (avec chevaux) reproduite là à titre purement incident (les deux Testaments), aurait dû être au moins l'objet d'un renvoi à l'article spécial Adoration des Mages. Même observation pour Daniel dans la fosse aux lions et pour d'autres sujets encore qu'il serait trop long de citer.

P. 796. « Mon bien-aimé est pour moi comme une grappe de Chypre cueillie dans les vignes d'Engaddi. » M. M. traduit ainsi le Cantique des Cantiques, 1, 14. Il s'agit là non pas de l'île de Chypre, mais du kopher, c'est-à-dire de la plante du henné et des vergers d'Engaddi.— Je signalerai à M.M. un exemple possible de l'emploi du pressoir et de la vigne comme

1. Cf. : Sancti orarii, id est facialis. Hypomnest. Anast. Bibl. Patrol. CXXIX, 085. 2. Cf. E. Renan, Mission de Phénicie, p. 509, note.

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signe de christianisme. C'est le sujet qui se voit au centre de la mosaïque de Tyr, dont je lui reprochais plus haut de n'avoir pas parlé. La vis verticale du pressoir est recoupée à angle droit à sa partie supérieure par une traverse horizontale et l'ensemble affecte une disposition cruciforme qui n'est pas un simple effet du hasard.

Le répertoire analytique et la table des gravures donnés à la fin du volume sont d'un emploi commode. On y remarque cependant d'assez nombreuses lacunes. Par exemple, on y chercherait inutilement l'indication de l'ampoule de saint Mennas (p. 346, s. v. huiles saintes) à ce dernier mot ; de ce curieux lampadaire de bronze en forme de basilique (p. 177, s. v. cierges) au mot basilique ; des hederæ distinguentes (p. 185 s. v. cæur) au mot lierre ou hedera, etc... Le mot áne ne se trouve ni dans les tables ni dans le texte, et cependant cet animal qui joue un rôle si considérable dans la tradition chrétienne (Nativité, voyage de la Vierge, Entrée triomphale de Jésus, etc., sans parler du culte spécial dont on le croyait l'objet chez les juifs et les chrétiens) comportait bien un article spécial. Les renseignements épars qu'on peut rencontrer à son sujet dans le dictionnaire de M. M. sont insuffisants. Rien sur les médailles, soit à ce mot, soit au mot bulle, et pourtant les monuments gravés pp. 35 et 535 (Ame et Oblats) ne sont-ils pas de véritables médailles ?

Nous aurions désiré aussi avoir des détails archéologiques sur le culte et principalement sur les symboles des sectes chrétiennes, plus ou moins orthodoxes, confondues sous le nom vague de gnostiques. M. M. parle discrètement en passant (p. 109) de ce coq à bec phallique avec l'inscription Lothe xbomou. Il aurait pu mentionner, et même nous montrer, bien d'autres singularités du même genre. Par exemple, ces lampes si curieuses avec la croix et la grenouille (= la déesse Haqet) : « Je suis la résurrection », monuments sur lesquels M. Ed. L. Blant a donné de si intéressants renseignements dans une des dernières séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres.

La question des saints me paraît aussi avoir été quelque peu négligée. L'hagiographie forme pourtant une branche importante de l'archéologie chrétienne, particulièrement au point de vue iconographique. Elle nous fournit même de précieux points de contact avec l'antiquité païenne, comme le montre, par exemple, le cas si curieux de saint Georges et de sa légende, dérivée en partie d'une vieille image égyptienne.

Si le dictionnaire de M. M. n'est pas irréprochable, l'auteur n'en mérite pas moins d'être loué de l'avoir fait, et d'avoir ainsi frayé la voie à d'autres. M. Martigny a assurément rendu un service, et un service sérieux, à l'étude des antiquités chrétiennes, en menant à bien cette tâche difficile. Il en a déjà été récompensé par un premier succès. Il en aura certainement un second. Aussi sommes-nous d'autant plus à l'aise pour lui présenter ces quelques critiques, car, en ce faisant, nous croyons lui rendre service, espérant le voir bientôt à même de profiter, dans une troisième édition, de celles de nos observations qui lui paraîtront avoir quelque fondement.

Ch. CLERMONT-GANNEAU.

142.

- W. Smith and S. CHEETHAM. A Dictionary of Christian Antiquities, being a continuation of a the Dictionary of the Biblo » in two volumes. Illustrated by engravings on wood. London, J. Murray. 1876. Vol. I, II888 p. in-8°.

Cet ouvrage ressemble beaucoup par son titre, et aussi par son plan, au Dictionnaire des Antiquités chrétiennes de M. l'abbé Martigny. Il a eu l'heur, sinon le mérite, de venir après celui-ci et de pouvoir ainsi profiter, dans une assez grande mesure, de l'expérience de son devancier. Il le reconnaît, du reste, loyalement et fréquemment. Destiné à faire suite au Dictionary of the Bible qui a été publié sous la même direction, il prend l'histoire du christianisme au point où l'a laissé ce dernier ouvrage, c'est-à-dire à l'époque des apôtres, et il la mène jusqu'à Charlema. gne. Si le plan est analogue à celui suivi par M. Martigny, il est beaucoup plus vaste, car ce premier volume égale déjà, s'il ne le dépasse, l'ouvrage total de M. Martigny. De plus, la préface nous annonce un Dictionnaire spécial de Biographie, littérature et doctrines chrétiennes, formant le complément de celui-ci. Ce sera, on le voit, une sorte d'encyclopédie du christianisme. Cette besogne considérable a été répartie entre un grand nombre de collaborateurs, parmi lesquels nous remarquons les noms les plus autorisés : Babington ", Bailey, Nesbitt, Williams, Wright, Cowel, De Pressensé, etc.

Beaucoup des observations que nous avons présentées à propos de l'ouvrage de M. Martigny sont applicables à celui-ci, sous cette réserve, pourtant, que nombre d'articles dont on regrette l'absence ont pu être renvoyés, soit au second volume, soit au Dictionnaire de biographie dont la publication nous est annoncée. Je signalerai particulièrement les mêmes lacunes concernant les antiquités orientales du christianisme. Dans plusieurs cas, au contraire, le dictionnaire anglais vient heureusement satisfaire à des desiderata du dictionnaire français. Il est juste de dire que c'est à charge de revanche, et que, sur d'autres points, M. Martigny conserve l'avantage sur son émule d'outre-Manche. La conclusion, c'est qu'il est indispensable d'avoir dans sa bibliothèque les deux dictionnaires côte à côte, pour les compléter, les corriger, ou tout au moins les contrôler l'un par l'autre.

La partie figurative nous a semblé un peu moins développée peut-être que dans le dictionnaire de M. Martigny. Mais il se peut que cette impres

1. Je signalerai d'une façon toute spéciale l'important article Gems, dù à M. Babington dont la compétence en cette matière est de premier ordre.

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sion soit affaire de proportion, et tienne aux dimensions fort inégales du texte dans les deux ouvrages. Un point sur lequel le dictionnaire anglais a une supériorité marquée, et d'ailleurs fort naturelle, c'est en tout ce qui touche à la question des antiquités chrétiennes anglo-saxonnes. Le présent volume s'arrête au mot Juvenalis. Nous attendrons le second et dernier, pour porter sur l'ouvrage un jugement définitit, mais nous pouvons déjà le signaler et le recommander comme un très bon outil.

C. C.-G.

143. De fido librorum Terentlanorum ex Calliopii recensione ductorum.

Dissert. inaug. phil. scr. Conradus Sydow. Berlin, Mayer et Mueller, 1878, 68 p. in-8°,

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Dans cette intéressante dissertation, M. Sydow compare les leçons du Bembinus avec les leçons fournies par les mss. de la récension de Calliopius, et il arrive à établir que Calliopius avait entre les mains un ms, semblable au Bembinus. Ce grammairien lui paraît avoir changé le texte, soit pour rétablir la métrique, soit pour éclaircir la pensée de Térence. Dans bien des cas, M. S. cherche à défendre une variante abandonnée du Bembinus, et quelquefois il est obligé d'admettre des particularités de grammaire ou de métrique au moins contestables. Par exemple, pour conserver le texte du Bembinus (Heaut., I, 2, 9),

, « Abduxi ad cenam : nam mihi magna cum eo iam inde a pueritia ; » tandis que la récension pure de Calliopius omet le mot magna, il propose de voir une synizèse dans pueritia qui serait composé de quatre brèves. Il a beau renvoyer au commentaire de Lachmann sur Lucrèce (II, 991), on ne trouve pas là des exemples concluants; la seule forme possible de quatre syllabes serait puertia , employée par Horace, mais elle ne ferait pas le vers ici. – Un peu plus loin (Heaut., IV, 2, ui), pour conserver opinor (fourni par le Bembinus, par la récension pure de Calliopius et celle corrigée avec le commentaire de Donat), il admet la forme opino, très-légitime d'ailleurs puisque Plaute, Pacuvius, Ennius et Cécilius l'ont employée !, on a ainsi le vers iambique octonaire : « Retraham hercle opino idem ad me ego illud hodie fugitiuom argentum tamen. » Je ne puis m'empêcher de trouver que le vers se scande mieux sans opino; les éditeurs qui ont vu dans opinor une répétition fautive du vers précédent ont sagement agi. Sans doute le Bembinus est de beaucoup supérieur aux autres mss., mais il faut admettre souvent qu'il contient des fautes; de l'époque de Térence à celle où a été copié le Bembinus, bien des changements ont dû se produire dans le texte.

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1. Voir Nonius, p. 474 (et non 522, comme dit M. S. p. 6). On approuverait plutôt M. S. dans un autre passage, (Heaut., IV, 3, 15), où il conjecture : « Frustra operam, opino, hanc sumo. »

2

On pourrait contester d'autres solutions de M. S., mais la discussion est, en général, sensée, probante et toujours claire. La conclusion est tout à fait juste : « Tamen in recensendis et emendandis fabulis Terentianis libros Calliopianos missos facere non licet. Ejus rei plures sunt rationes. Etenim quum archetypon eorum ex eodem atque Bembinus fonte fluxerit, sed non ex ipso Bembino, fieri potest et revera factum est, ut bonae scripturae in eo extarent et a censore intactae relinquerentur. Accedit, quod Bembinum correctionibus et additamentis non prorsus liberum esse vidimus, et quod hic liber neglegentissime scriptus multos scribendi errores exhibet ad corrigendum modo faciliores modo difficiliores. Ita factum est, ut locis haud ita paucis in Bembino corruptis Calliopiani veram scripturam præbeant. Itaque in crisi factitanda, ut ubi non universe et generatim iudicetur, sed de singulis agatur, utraque familia et Bembina et Calliopiana pariter adhibenda est, et ubi discrepantia invenitur, ex solo sententiæ et orationis emolumento res diiudicanda. >>

Les derniers éditeurs de Térence, MM. Fleckeisen et Umpfenbach ont parfois accordé trop de crédit au Bembinus. M. Sydow cite, en terminant, un passage où la leçon des mss. de Calliopius doit être adoptée (Hec., V, 1, 14) : « Inscitum offerre iniuriam tibi me immerenti iniquom est, », et il établit cette lecture par des arguments sans réplique.

E. CHATELAIN.

144. — Musterstücke aus Winckelmann's Werken nebst Gæthe's Aufsatz über Winckelmann, herausgegeben von Dr. Wilhelm KÜHNE, Director des königlichen Gymnasiums zu Hohenstein in Ostpreussen. Berlin, Weid. mann, in-8°, vi et 140 pages. Prix : 2 mark (2 fr. 50).

Nous approuvons fort M. Kühne d'avoir composé ce recueil de morceaux choisis de Winckelmann': il sera utile aux élèves des gymnases allemands. M. Kühne a eu l'heureuse idée de joindre à ces extraits l'é tude de Goethe sur Winckelmann. Il aurait pu dire que Gervinus ?, ce juge excellent, la regarde comme la meilleure étude littéraire que Gæthe ait écrite. La notice biographique est trop courte et renferme quelques erreurs. Il eût fallu, dans un livre destiné aux élèves, nommer le meurtrier de Winckelmann (Arcangeli) et citer le titre de l'important travail de Justi, ainsi que les jugements des historiens de la littérature allemande sur l'oeuvre de Winckelmann (entre autres, celui de Schel

1. Ces morceaux sont au nombre de dix-sept; un seul, le premier, est tiré de la dissertation sur l’Imitation des cuvres grecques dans la peinture et la sculpture; les seize autres sont empruntés à l'Histoire de l'art de l'antiquité.

2. Der überhaupt keine bessere Charakteristik geschrieben hat als die von Winckelmann. (Geschichte der deutschen Dichtung, IV, p. 481.)

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