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cription palmyrénienne datée sûrement de l'an 135 de notre ère 1. Les deux larrons. On aurait désiré avoir sur cette question un paragraphe spécial, au moins sous la rubrique Accessoires du crucifiement (p. 230). La présence des deux larrons dans l'iconographie de cette scène est un accessoire aussi essentiel que celle du soleil et de la lune à laquelle M. M. accorde avec raison quelque attention. J'essaierai même de montrer, un jour, qu'il y a un rapport intime entre les deux astres et les deux larrons. Il me suffira, pour le moment, de signaler succinctement une coïncidence bien curieuse. L'on sait que le soleil et la lune sont toujours placés à gauche et à droite de la croix, et souvent figurés par deux têtes d'homme et de femme caractérisées par les rayons et le croissant. D'autre part, le nom du bon larron, qui apparaît de bonne heure dans les Apocryphes, est Dysmas (= l'Occident, dusual=dúcis, πpòs duoμás). Or il existe une médaille antique (de Damas), présentant, d'un côté, la tête du soleil (radiée), de l'autre, celle de la lune (avec croissant) accompagnée respectivement des légendes ANATOAH et AYCIC. Si l'on se rappelle que très souvent les noms des acteurs ou comparses de la Passion sont, dans les anciennes images, inscrits au-dessus et au-dessous de leurs têtes, l'on entrevoit comment a dû naître le nom d'un des deux larrons, peut-être même la personnalité de tous les deux.

- Démon. L'article est tout à fait insuffisant. La part du diable est considérable dans le christianisme et M. M. n'aurait pas dû lui marchander la place dans son dictionnaire. Rien non plus pour l'enfer.

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Eglises. Rien sur la forme et l'architecture des divers édifices destinés au culte. L'article basilique ne suffit pas pour combler cette lacune. On consultera avec fruit sur cette question l'article correspondant du dictionnaire de Smith, v. Church, dont il sera parlé plus tard. Eulogie. M. M. aurait dû rappeler que ce mot désignait non seulement le pain bénit, mais aussi les huiles saintes (p. 345), comme il l'explique du reste sous cette dernière rubrique. Mais celui qui cherche au mot eulogie doit être averti de l'usage du mot, usage qu'il est censé ignorer. Nous avons vainement cherché à l'article Pain eucharistique, auquel renvoie l'auteur, la reproduction du sceau d'eulogie avec la légende ΕΥΛΟΓΙΑ ΕΥΠΟΡΙΩ.

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P. 319. Sur les origines de la fête immobile de la Commémoration de tous les défunts (2 novembre), et les objections qu'on peut adresser à l'opinion soutenue par l'auteur, voir l'article déjà cité de M. Tourret dans la Revue archéologique (p. 296).

- Hôpitaux. Rien sur la Bethesda, annexée à la Piscine probatique et prototype de nos hôpitaux chrétiens, même comme vocable (Maison de grâce, Charité, Pitié).

- P. 345. - Sur l'Ampoule de saint Mennas et l'identité des deux animaux renversés à ses pieds, la tête en bas, se reporter à la savante

1. Syrie Centrale. Inscrip. sémit., p. 55.

notice de M. Le Blant dans la Revue archéologique, mai 1878. Il y aurait à chercher, je crois, à cette image extrêmement répandue dans l'iconographie chrétienne de l'Orient, un prototype païen fort ancien (le dieu ou la déesse tenant deux quadrupèdes par la queue).

-

Jérusalem.

Rien sur la Jérusalem chrétienne, la question des sanctuaires et autres questions intimement liées aux origines du christianisme. M. M. se borne à nous parler de Jérusalem comme cité typique de l'Eglise, et à propos de l'entrée triomphale de Jésus.

Lampes. - M. M. aurait dû ajouter là la mention des lampes chrétiennes d'Algérie, de Syrie, d'Egypte, celles assez nombreuses de Jérusalem dont j'ai fait connaître, en 1868, le premier échantillon. Elles sont d'autant plus importantes qu'elles portent assez souvent des légendes ΦΩΣ ΧΥ ΦΕΝΙ ΠΑΣΙΝ ', ΛΥΧΝΑΡΙΑ - ΚΑΛΑ, etc. Je signalerai a M. M. sur deux lampes de provenance incertaine, encore inédites, je crois : ΘΕΟΛΟΓΙΑ ΘΕΟΥ ΧΑΡΙΣ, et : ΤΟΥ ΑΓΙΟΥ ΚΥΡΙΑΚΟΣ (sic).

-La Sainte lance. M. M. aurait pu enregistrer, à ce sujet, l'explication proposée du nom de Longin.

Monogramme du Christ.

Nous n'avons rien trouvé, là ou ailleurs, sur ces trois sigles fréquents dans les inscriptions de Syrie et encore assez controversés : XMг.

Mosaïques. -Rien sur la. belle mosaïque chrétienne de Tyr découverte et rapportée par M. Renan 2; sur celles si curieuses de Jérusasalem, notamment celles du Mont des Oliviers et de Sainte-Croix qui ont été relevées avec le plus grand soin, pendant ma mission de 1874, par M. Lecomte.

Nativité. M. M. dit que nous ne connaissons pas de peinture antique représentant ce sujet. On peut citer maintenant la fresque de l'arcosolium de la catacombe de Saint-Sébastien, de la fin du Ive siècle (Revue archéologique, août 1878, p. 83).

P. 510.

QIXOYCA, est-il bien un nom propre chrétien dérivé de IXOYC? N'était la place respective de Q et A, on serait tenté de voir tout simplement sur la pierre gravée citée par M. M., l'association des formules chrétiennes A Q et IXOYC.

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Noms chrétiens. M. M. aurait dû faire dans l'onomastique chrétienne la part de l'influence exercée par l'onomastique juive, et aussi par l'onomastique africaine (voir, sur ce dernier point, les excellentes pages de M. R. Mowat dans ses Noms anciens et modernes).

1. M. M. ne parle qu'incidemment de cette légende sous la rubrique Lux. Il aurait pu, à ce propos, rappeler la combinaison cruciforme, assez fréquente en Syrie, des deux mots ΦΩΣ et ΖΩΗ :

Φ
ΖΩΗ
C

2. Enfouie dans les caves du Louvre, Qu'il nous soit permis de faire des vœux pour que l'on se décide, un jour, à montrer et exposer cette magnifique mosaïque.

Orarium.

Mouchoir, dans le sens de sudarium, pièce de draperie dont on se couvrait pendant la prière, est rapproché e Spáw, de pa, de orare. M. M. aurait pu ajouter l'étymologie qui semble la plus naturelle de toutes, os, oris, visage 1.

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P. 583. Dans le vers de Juvencus décrivant l'entrée du sépulcre de Jésus Limen concludunt immensa volumina petrae, convient-il de traduire : « la porte est fermée par d'immenses volumes de pierre»? Le pluriel est ici poétique, et par volumen petrae il faut tout bonnement entendre petra volubilis, la grosse pierre qu'on roulait à l'entrée des sépulcres juifs pour les clore (cf. Marc, 15, 46 : καὶ προσεκύλισεν λίθον μέγαν ἐπὶ τὴν θύραν). -Le titre de la Croix. (P. 583.) M. M. a le tort de prendre au sérieux l'authenticité du titulus trilingue de l'église Sainte-Croix de Jérusalem à Rome. Il aurait bien dû donner une reproduction de ce débris apocryphe pour mettre les lecteurs à même de le juger. Nous nous permettrons de tenir également en quarantaine la lance, l'éponge, le suaire, la tunique, le clou et l'épine, classés comme reliques dont « l'authenticité est sûre ».

Pêcheur. Le prétendu Christ, pêcheur ou poisson, de la gemme reproduite en vignette n'est autre chose qu'un Oannès assyrien coiffé de la peau de poisson et tenant le cabas traditionnel 2. Cette méprise piquante constitue un cas intéressant de mythologie oculaire se produisant sous nos yeux mêmes.

Piscine probatique. -Nous aurions aimé avoir à ce sujet des explications plus substantielles que les descriptions de quelques monuments représentant cette piscine fameuse sous une forme purement conventionnelle. M. M. aurait pu avantageusement remplacer la gravure banale qui accompagne son article par la reproduction du pied votif en marbre de Pompéia Lucilia dont j'ai, dans le temps, établi l'étroite et indubitable relation avec la Piscine probatique et la Bethesda.

- P. 687. M. M. renvoie au mot bema, pour un monument. J'ai vainement cherché le mot, et, par conséquent, le monument.

- P. 737. -L'intéressante gravure de l'Adoration des Mages (avec chevaux) reproduite là à titre purement incident (les deux Testaments), aurait dû être au moins l'objet d'un renvoi à l'article spécial Adoration des Mages. Même observation pour Daniel dans la fosse aux lions et pour d'autres sujets encore qu'il serait trop long de citer.

P. 796. « Mon bien-aimé est pour moi comme une grappe de Chypre cueillie dans les vignes d'Engaddi. » M. M. traduit ainsi le Cantique des Cantiques, 1, 14. Il s'agit là non pas de l'île de Chypre, mais du kopher, c'est-à-dire de la plante du henné et des vergers d'Engaddi.-Je signalerai à M. M. un exemple possible de l'emploi du pressoir et de la vigne comme

1. Cf. : Sancti orarii, id est facialis. Hypomnest. Anast. Bibl. Patrol. CXXIX, 685. 2. Cf. E. Renan, Mission de Phénicie, p. 509, note.

signe de christianisme. C'est le sujet qui se voit au centre de la mosaïque de Tyr, dont je lui reprochais plus haut de n'avoir pas parlé. La vis verticale du pressoir est recoupée à angle droit à sa partie supérieure par une traverse horizontale et l'ensemble affecte une disposition cruciforme qui n'est pas un simple effet du hasard.

Le répertoire analytique et la table des gravures donnés à la fin du volume sont d'un emploi commode. On y remarque cependant d'assez nombreuses lacunes. Par exemple, on y chercherait inutilement l'indication de l'ampoule de saint Mennas (p. 346, s. v. huiles saintes) à ce dernier mot; de ce curieux lampadaire de bronze en forme de basilique (p. 177, s. v. cierges) au mot basilique; des hedera distinguentes (p. 185 s. v. cœur) au mot lierre ou hedera, etc... Le mot áne ne se trouve ni dans les tables ni dans le texte, et cependant cet animal qui joue un rôle si considérable dans la tradition chrétienne (Nativité, voyage de la Vierge, Entrée triomphale de Jésus, etc., sans parler du culte spécial dont on le croyait l'objet chez les juifs et les chrétiens) comportait bien un article spécial. Les renseignements épars qu'on peut rencontrer à son sujet dans le dictionnaire de M. M. sont insuffisants. Rien sur les médailles, soit à ce mot, soit au mot bulle, et pourtant les monuments gravés pp. 35 et 535 (Ame et Oblats) ne sont-ils pas de véritables médailles?

Nous aurions désiré aussi avoir des détails archéologiques sur le culte et principalement sur les symboles des sectes chrétiennes, plus ou moins. orthodoxes, confondues sous le nom vague de gnostiques. M. M. parle discrètement en passant (p. 109) de ce coq à bec phallique avec l'inscription Zothp xócpov. Il aurait pu mentionner, et même nous montrer, bien d'autres singularités du même genre. Par exemple, ces lampes si curieuses avec la croix et la grenouille (= la déesse Haqet): « Je suis la résurrection », monuments sur lesquels M. Ed. L. Blant a donné de si intéressants renseignements dans une des dernières séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres.

La question des saints me paraît aussi avoir été quelque peu négligée. L'hagiographie forme pourtant une branche importante de l'archéologie chrétienne, particulièrement au point de vue iconographique. Elle nous fournit même de précieux points de contact avec l'antiquité païenne, comme le montre, par exemple, le cas si curieux de saint Georges et de sa légende, dérivée en partie d'une vieille image égyptienne.

Si le dictionnaire de M. M. n'est pas irréprochable, l'auteur n'en mérite pas moins d'être loué de l'avoir fait, et d'avoir ainsi frayé la voie à d'autres. M. Martigny a assurément rendu un service, et un service. sérieux, à l'étude des antiquités chrétiennes, en menant à bien cette tâche difficile. Il en a déjà été récompensé par un premier succès. Il en aura certainement un second. Aussi sommes-nous d'autant plus à l'aise pour lui présenter ces quelques critiques, car, en ce faisant, nous croyons lui rendre service, espérant le voir bientôt à même de profiter, dans une

troisième édition, de celles de nos observations qui lui paraîtront avoir quelque fondement.

Ch. CLERMONT-GANNEAU.

142. W. SMITH and S. CHEETHAM. A Dictionary of Christian Antiquities, being a continuation of « the Dictionary of the Bible » in two volumes. Illustrated by engravings on wood. London, J. Murray. 1876. Vol. I, xI888 p. in-8°.

Cet ouvrage ressemble beaucoup par son titre, et aussi par son plan, au Dictionnaire des Antiquités chrétiennes de M. l'abbé Martigny. Il a eu l'heur, sinon le mérite, de venir après celui-ci et de pouvoir ainsi profiter, dans une assez grande mesure, de l'expérience de son devancier. Il le reconnaît, du reste, loyalement et fréquemment. Destiné à faire suite au Dictionary of the Bible qui a été publié sous la même direction, il prend l'histoire du christianisme au point où l'a laissé ce dernier ouvrage, c'est-à-dire à l'époque des apôtres, et il la mène jusqu'à Charlemagne. Si le plan est analogue à celui suivi par M. Martigny, il est beaucoup plus vaste, car ce premier volume égale déjà, s'il ne le dépasse, l'ouvrage total de M. Martigny. De plus, la préface nous annonce un Diction naire spécial de Biographie, littérature et doctrines chrétiennes, formant le complément de celui-ci. Ce sera, on le voit, une sorte d'encyclopédie du christianisme. Cette besogne considérable a été répartie entre un grand nombre de collaborateurs, parmi lesquels nous remarquons les noms les plus autorisés : Babington 1, Bailey, Nesbitt, Williams, Wright, Cowel, De Pressensé, etc.

Beaucoup des observations que nous avons présentées à propos de l'ouvrage de M. Martigny sont applicables à celui-ci, sous cette réserve, pourtant, que nombre d'articles dont on regrette l'absence ont pu être renvoyés, soit au second volume, soit au Dictionnaire de biographie dont la publication nous est annoncée. Je signalerai particulièrement les mêmes lacunes concernant les antiquités orientales du christianisme. Dans plusieurs cas, au contraire, le dictionnaire anglais vient heureusement satisfaire à des desiderata du dictionnaire français. Il est juste de dire que c'est à charge de revanche, et que, sur d'autres points, M. Martigny conserve l'avantage sur son émule d'outre-Manche. La conclusion, c'est qu'il est indispensable d'avoir dans sa bibliothèque les deux dictionnaires côte à côte, pour les compléter, les corriger, ou tout au moins les contrôler l'un par l'autre.

La partie figurative nous a semblé un peu moins développée peut-être que dans le dictionnaire de M. Martigny. Mais il se peut que cette impres

1. Je signalerai d'une façon toute spéciale l'important article Gems, dû à M. Babington dont la compétence en cette matière est de premier ordre.

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