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M. L., l'édition soignée par M. J. Ravenel (Paris, de Bure, 1834), ne contient que quatre-vingt-seize lettres. M. L. nous en donne cent cinquantehuit. En retranchant de ce nombre une lettre de la duchesse d'Aiguillon à l'abbé de Guasco (n° CLVII) et une lettre de Mme Dupré de Saint-Maur à Suard (n° CLVIII), sur les derniers moments de leur illustre ami, c'est un total de soixante lettres que nous gagnons. Parmi ces soixante nouvelles lettres, il n'en est aucune qui ne soit très agréable à lire. Le style en est simple, facile; « la bonne humeur et la gaieté gasconnes, » comme parle M. L. (p. 207), y pétillent sans cesse, et l'heureux caractère de Montesquieu s'y montre autant que son charmant esprit.

M. L. a conservé toutes les notes du premier éditeur des Lettres familières (1767), l'abbé de Guasco, un des meilleurs amis du baron de la Brède. Il a reproduit aussi quelques-unes des notes ajoutées par M. Ravenel en 1834. Enfin il a lui-même complété sur un assez grand nombre de points le travail de ses devanciers. Son très sobre commentaire est des plus recommandables. Les rares inexactitudes que l'on pourrait y relever, proviennent le plus souvent de fautes d'impression, comme dans la note i de la page 220 où un chiffre mis pour un autre fait mourir l'abbé d'Olivet à l'âge de 26 ans (1682-1708). Il fallait imprimer 1768. Je me demande pourquoi M. L. (p. 240) met vers 1688 la naissance à Paris de Fr. Augustin Paradis de Moncrif que tous les biographes font naître en 1687. Je ne résiste pas à la tentation de citer la piquante petite notice du commentateur sur ce personnage : « C'était un de ces hommes du monde comme il y en a dans tous les siècles, qui se disent littérateurs, et qui ont le talent de se faire accepter comme tels par les académiciens de leur temps. Il avait eu l'idée singulière d'accoler un roman de sa façon, les Ames rivales, au Temple de Gnide ». La note de l'abbé de Guasco sur Mme de Pontac (p. 273) aurait pu être complétée par les indications que voici c'était Elisabeth Marie de Perreau, femme du comte JeanFrançois de Pontac, colonel d'infanterie, premier jurat de Bordeaux, morte en juillet 1773.-M. L. n'a pas fait remarquer (p. 429) que Mon. tesquieu, en s'écriant à propos de la Brède : O rus, quando te aspiciam, escamotait, comme on le fait si souvent, le mot ego placé par le poète entre quando et te. Plutôt que d'insister sur des points aussi menus, louons M. Laboulaye de s'être montré plus prudent que M. L. Vian, et de n'avoir pas voulu mettre une adresse à trois billets galants (p. 217219) où l'auteur de l'Histoire de Montesquieu n'a pas hésité à inscrire le nom de Mlle de Clermont. Surtout louons-le d'une manière générale d'avoir publié avec tant d'habiles soins les œuvres complètes d'un de nos plus grands écrivains, et déclarons que, par ce travail de six années qui

1. M. Vian a été vertement repris, à cet égard et à quelques autres égards, par un des critiques de la Revue des Deux-Mondes, M. F. Brunetière (Revue littéraire de la livraison du 1er mai 1879).

lui inspire de touchantes paroles, il a vraiment à la fois bien mérité du public et de Montesquieu.

T. DE L.

ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES

Séance du 18 juillet 1879.

M. le secrétaire perpétuel donne lecture d'un décret du président de la République par lequel est approuvée l'élection de M. Baudry en qualité de membre libre en remplacement de M. de Lasteyrie. M. Baudry est introduit et prend place.

M. le secrétaire perpétuel donne lecture de son rapport semestriel sur les travaux de l'Académie.

M. Léon Renier fait une communication sur une inscription latine trouvée récemment à Grenoble. C'est une dédicace en l'honneur de l'empereur Claude, connu sous le nom de Claude le Gothique. Elle est ainsi conçue:

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« Imperatori Caesari M. Aurelio Claudio, pio, felici, inuicto, Augusto, Germanico, Maximo, pontifici maximo, tribuniciae potestatis secundum, consuli, patri patriae, proconsuli, uexillationes adque equites itemque praepositi et ducenari protectores, tendentes in Narbonensi prouincia sub cura Iuli Placidiani, uiri perfectissimi, praefecti uigilum, deuoti numini maiestatique eius. » Claude fut proclamé empereur en 268, après la mort de Gallien; sa seconde puissance tribunitienne » se compte du 1er janvier 269. L'inscription est donc au plus tôt de l'année 269. Elle n'est probablement pas postérieure à cette année; en effet, les titres de Germanicus Maximus, qu'elle donne à Claude et qui ne lui sont donnés dans aucune autre inscription connue jusqu'à ce jour, paraissent faire allusion à la victoire remportée par Claude sur les Alamans au Benacus ou lac de Garde en 268, et l'on peut croire que le monument qui nous a conservé l'inscription de Grenoble a été dédié à l'empereur en l'honneur de cette victoire. Cette inscription donne lieu à diverses observations historiques. On avait cru que Claude avait été consul avant d'arriver à l'empire l'inscription de Grenoble indique le contraire, puisqu'elle donne à Claude empereur le titre de consul, sans ajouter pour la seconde fois. Elle montre que l'autorité de l'empereur reconnu en Italie, était aussi reconnue dans la Narbonnaise, tandis qu'à cette époque, le reste de la Gaule obéissait à un empereur particulier, Tétricus, l'un de ceux qu'on

1. T. VII, Préface datée de mars 1879, p. 111: « Ce n'est pas sans regret que je vois finir un travail qui m'a occupé six années. Durant ce temps, il me semble que j'ai vécu dans la familiarité du président, dans l'intimité de ce grand esprit. Il m'a fait souvent oublier les petitesses de l'heure présente, en m'attachant par la largeur de ses vues, par la sérénité de ses idées. Puissè-je lui témoigner ma reconnaissance en lui conquérant de nouveaux lecteurs, c'est-à-dire des admirateurs et des amis ! »

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REVUE CRITIQue d'histoire ET DE LITTÉRATURE

appelle les Trente Tyrans. L'inscription est dédiée par les officiers supérieurs d'un corps de troupes campé dans la Narbonnaise, et les expressions par lesquelles sont désignés ces officiers, montrent que ce corps était un détachement de la garnison de Rome. Ce détachement devait avoir été envoyé par Gallien, prédécesseur de Claude, pour combattre la révolte d'Auréolus, gouverneur de Rhétie la Rhétie obéissant à Auréolus et la Gaule à Tétricus, Gallien n'avait pu trouver de troupes disponibles qu'en Italie, dans la garnison de Rome. Le chef du corps de la Narbonnaise était un préfet des vigiles, c'est-à-dire un chevalier et non un sénateur : Gallien, en effet, avait exclu les sénateurs de tous les commandements militaires. Ce préfet des vigiles s'appelait Julius Placidianus; on peut avec vraisemblance, pense M. 'Renier, l'identifier avec un Placidianus qui fut consul en 273.

M. Mowat termine la lecture de ses Recherches sur l'empereur Martinien, à propos d'une médaille inédite de ce prince. Ce Martinien fut associé à l'empire par Licinius en 323; il fut mis à mort immédiatement ou presque immédiatement après la victoire définitive de Constantin sur Licinius; il n'avait régné en tout que quelques mois. Les monnaies frappées en son nom sont très rares. Celles qu'on connaissait jusqu'ici l'appellent toutes M. MARTINIANUS, d'où l'on concluait qu'il avait pour prénom Marcus. M. Mowat fait connaître une nouvelle monnaie de ce prince, qui porte une légende plus explicite: elle permet d'affirmer que le prénom de Martinien était Sextus, et qu'il avait un gentilicice commençant par les lettres MAR, comme Marius ou Marcius. D'après divers textes épigraphiques ou autres rassemblés par M. Mowat, il semble que Martinien était né entre les années 257 et 262, qu'en 283 il fut tribun de la légion II adiutrix, dans la Pannonie inférieure et en 314 gouverneur de la province appelée Noricum mediterraneum. Ce dernier fait, toutefois, ne repose que sur le témoignage d'une inscription dont le texte n'est pas connu avec certitude, car l'original de l'inscription est perdu, et les copies par fesquelles on la connaît ne s'accordent pas. Selon les unes, l'inscription est dédiée à Constantin, CONSTANTINO, selon les autres à son fils Constant, CONSTANTI. M. Mommsen a adopté cette dernière leçon; M. Mowat, au contraire, lit CONSTANTINO, ce qui lui permet de la placer en 314 et de croire que le Martianus, « praeses prouinciae Norici mediterranei ». qui y est nommé, est bien le même que l'empereur Martinien. Si l'on admettait la leçon CONSTANTI, l'inscription serait postérieure et il s'agirait nécessairement d'un autre personnage.

MM. Desjardins et Léon Renier penchent pour conserver la leçon CONSTANTI, adoptée par M. Mommsen. M. Desjardins dít qu'il est présumable, sinon certain, qu'en 314 le Norique formait encore une seule province et que, par conséquent, on devait dire alors le Norique tout court et non le Noricum mediterraneum. M. Renier croit que la formule par laquelle est désigné l'empereur dans l'inscription en question convient mieux à Constant qu'à Constantin.

Ouvrages déposés : Sophus BUGGE, Rune-Indskriften paa Bingen i Forsa Kirke in Nordre Helsingland (Christiania, 1877, in-4°); Codex aureus sive quattuor evangelia ante Hieronymum latine translata, ed. Io. BELSHEIM (Christiania, in-8°); — Heilagra Manna Sægur udg. af C. R. UNGER (Christiana, 1877, in-8°).

Présentés - par M. de Rozière, de la part de M. le Ministre de l'intérieur : Ministère de l'intérieur : Musée des archives départementales, recueil de fac-simile héliographiques, de documents tirés des archives des préfectures, mairies et hospices (Imprimerie nationale, in-fol. et atl. gr. in-fol.); par M. Desjardins: Paul GUIRAUD. Le différend entre César et le Sénat (thèse de doctorat ès lettres, Paris); — par M. Pavet de Courteille : SAINTE-MARIE, Recherches sur la géographie de la Tunisie ancienne; par M. Defrémery: 1o Traité du décret et de l'arrêt divins, par le docteur Soufi 'ABD AR-RAZZAQ, texte arabe publié pour la première fois par Stanislas GUYARD; 2" Traité de la prédestination et du libre arbitre, par le docteur Soufi 'Abd ar-Razzaq, trad. nouvelle par Stanislas Guyard (1875).

Julien HAVET.

Le Propriétaire-Gérant: ERNEST LEROUX.

Le Puy, typ. et lith. Marchessou fils, boulevard Saint-Laurent, 23.

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« L'édition septième est définitive. Quoique je ne me dissimule pas qu'en fait d'édition, le définitif puisse être l'irréparable, il faut bien se borner. Quand un auteur n'a rien épargné pour mériter l'estime des bons juges, il lui est permis de se mettre en paix sur ce qu'il a fait par le sentiment de ce qu'il a voulu faire. Je cesse donc désormais toutes corrections. Mais, après ce que j'ai pris de soins pour amener ce livre au point où je le laisse, peut-être ai-je le droit de demander qu'on ne le juge, si quelqu'un me fait cet honneur dans un intérêt de vérité littéraire, que sur le texte de la présente édition. »

IE

VOYAGES DE PLAISIR

EXCURSIONS CIRCULAIRES ORGANISEES

PAR LA

CIR DU CHEMIN DE FER DU NORD

DISTRIBUTION DES BILLETS A PRIX RÉDUITS

Valables pour un mois avec arrêt en route

A PARTIR DU 1er JUIN JUSQU'AU 1er OCTOBRE INCLUSIVEMENT
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