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de Lampsaque chez Plutarque, Aristide, 1 (Eλopévwv twv A0qvaíwv) ; 3o Pausanias, I, xv, 3 (πоλeрáρxe pnto). Ces trois textes n'infirment point les cinq précédents. Ils se combinent, au contraire, très-bien les uns avec les autres, comme cela ressort avec clarté d'un passage d'Isocrate : «< Nos ancêtres,» dit cet auteur (Aréopagitique, 22), en parlant des contemporains de Solon ou de Clisthènes, « n'aimaient pas cette sorte d'égalité qui donne les mêmes faveurs aux bons et aux méchants; l'égalité qu'ils aimaient est celle qui donne à chacun selon son mérite; aussi n'était-ce pas entre tous les citoyens qu'ils tiraient au sort les magistrats, mais ils faisaient un choix à l'avance des hommes les meilleurs et les plus propres à remplir chaque fonction. » Οὐκ ἐξ ἁπάντων τὰς ἀρχὰς κλη· ροῦντες, ἀλλὰ τοὺς βελτίστους καὶ τοὺς ἱκανωτάτους ἐφ ̓ ἕκαστον τῶν ἔργων πроxρívovτes. (Ce sens de poxpívetv est très net : cf. Aristote, Politique, IV, 14, P. 1298", 1. 9, κληρωτοὶ ἢ ἁπλῶς ἢ ἐκ προκρίτων). C'est-à-dire qu'à l'époque de Solon il n'était mis dans l'urne qu'un certain nombre de noms choisis entre lesquels le sort décidait : le tirage au sort ainsi entendu était alors une institution essentiellement aristocratique. Plus tard, lorsque la démocratie eut pris le dessus à Athènes, le droit de participation au tirage au sort fut étendu à tous les citoyens ( áñávτwv xλnpoũv): mais cette fois, comme le peuple ne pouvait espérer que le sort désignât uniquement pour archontes de purs démocrates, la nouvelle constitution retire à l'archontat l'importance politique qui avait été jusque-là attachée à ces fonctions, pour la reporter sur de nouveaux magistrats, les stratèges, nommés par la voie de l'élection (zetpotovía).

Ces conclusions, qui font voir sous un jour tout à fait nouveau (comparez la citation de M. Caillemer en tête de cet article) le développement historique de l'archontat, nous paraissent, quant à nous, inattaquables. M. Fustel de Coulanges les avait exprimées déjà, mais avec un commencement insuffisant de preuve, dans cette œuvre si originale, La Cité antique (livre III, chapitre 10: Le magistrat).

S'il est vrai qu'il dorme encore dans ses cartons (comme nous croyons le savoir) toute une série d'études, aussi solides que celle-ci, sur des points spéciaux de la connaissance des institutions antiques, études rédigées depuis bien des années déjà et qui servent d'appuis invisibles à telle ou telle proposition qui a paru novatrice et hérétique dans sa Cité antique, il pourrait sans doute épargner bien des peines inutiles à plus d'un philologue ou historien fourvoyés, en n'en remettant pas la publication à cette époque de loisirs que chacun se promet toujours et qui vous fuit sans cesse. Il ne faut pas laisser la lumière sous le boisseau. Ch. G.

133. — De mercede ecclesiastica Atheniensium scripsit C. WUERZ, D' phil. Berolini, apud Mayerum et Muellerum, 1878. In-8°, 111 et 39 p.- Prix: 1 mark 20 (1 fr. 50).

Cette petite dissertation paraît être le premier essai d'un jeune philologue, élève de Kirchhoff; elle ne manque pas d'intérêt. L'auteur commence par rappeler - il n'a, pour trouver des exemples, que l'embarras du choix combien de grossières erreurs les grammairiens et scoliastes commettent lorsqu'ils se mêlent d'expliquer les institutions de la république athénienne, lorsqu'ils ne se contentent pas de reproduire textuellement les passages d'Aristote, de Philochore ou d'autres auteurs anciens, mais qu'ils veulent rendre les choses plus claires en ajoutant des explications de leur crû; qui ne les a pas pratiqués a peine à comprendre combien certains d'entre eux, avec tous les secours dont ils disposaient grâce à des bibliothèques encore très riches, peuvent se montrer si ignorants et, tranchons le mot, si ineptes. M. Wuerz étudie ensuite. une glose d'un parémiographe, rédigée à propos du proverbe béoλèv süpe Пlapvúng; il montre combien sont vaines toutes les inductions que l'on a voulu tirer de cette glose pour fixer le nom et la date de l'inventeur de Γἐκκλησιαστικός μισθός. Le texte du proverbe et de la glose nous est arrivé altéré; c'est bien à propos de Callistrate d'Aphidna, le célèbre contemporain d'Epaminondas, que quelque poète comique avait prononcé sur la scène ce mot qui avait fait fortune et qui avait tourné au dicton; mais ce vers n'avait jamais pu contenir une allusion au salaire de ceux qui assistaient à l'assemblée, car cet usage existait bien avant que Callistrate d'Aphidna ne dirigeât les affaires. Il faudrait en chercher l'occasion dans un procès intenté par Callistrate à Melanopos à propos de trois demi-oboles que celui-ci aurait détournées sur des fonds destinés à la construction d'un temple 1; c'est le scoliaste qui, ne connaissant pas ce détail bientôt oublié, aurait substitué à l'obole, motif judiciaire d'un procès qui avait, dans son temps, donné aux comiques matière à rire, l'obole des juges et des membres de l'assemblée, bien plus connue. Sans arriver à la certitude, l'explication est ingénieuse et spécieuse. Nous n'en dirons pas autant des corrections que propose M. W. à propos du surnom de Пlapvoτns, donné, s'il faut en croire le manuscrit unique du Vatican 2, à l'orateur Callistrate; elles sont bien arbitraires et aucune d'elles ne paraît très satisfaisante.

Dans la seconde partie, M. W. montre quelles objections on peut faire à l'hypothèse, généralement admise depuis Boeckh, d'après laquelle la rétribution accordée aux citoyens qui assistaient à l'assemblée, aurait été établie du temps de Périclès ou tout au moins du temps de Cléon, aurait existé pendant la guerre du Péloponèse. Il insiste sur ce fait que

1. Aristote, Rhetor, I, 14, p. 1374, B 25. 2. Corpus paraemiogr. gr., t. I. p. 437.

le plus ancien texte qui mentionne cette rétribution se trouve dans les 'Exxλyciáčovca d'Aristophane, qui sont de 392, tandis qu'il n'y est fait aucune allusion dans toutes les autres pièces du même auteur; il lui paraît tout particulièrement digne de remarque qu'il n'y en ait aucune mention dans les Acharniens, qui sont de 425, et où une telle mention viendrait si naturellement dans cette parodie d'une séance de l'assemblée par laquelle s'ouvre la pièce. Il en conclut que l'institution du μισθὸς ἐκκλησιαστικός appartient à l'ensemble des mesures qui furent prises lors du rétablissement de la démocratie, après l'expulsion des Trente; cette institution trahit, selon lui, des temps de gêne et de misère; elle conviendrait mal à cette démocratie aisée et vaillante du ve siècle où les citoyens n'avaient pas besoin de cet encouragement et de ce secours pour s'intéresser aux affaires publiques et remplir leur devoir. Ces remarques méritent considération; nous ferons cependant observer que l'on peut, sans forcer le sens des textes, voir une allusion à cette rétribution dans un passage de Platon que M. W. cite lui-même : Ταυτὶ γὰρ ἔγωγε ἀκούω, Περικλέα πεποιηκέναι Αθηναίους ἀργοὺς καὶ δειλοὺς καὶ λάλους καὶ φιλαργύρους εἰς μισθοφορίαν πρῶτον καταστήσαντα '.

M. W. inclinerait à croire qu'Agyrrhios, qui paraît bien avoir fait élever à trois oboles la rétribution de l'assemblée, pourrait avoir été, quelques années plus tôt, le fondateur de la rétribution d'une obole; mais ceci reste une pure conjecture qu'il n'appuie d'aucun commencement de preuve.

Dans la troisième partie, M. W. cherche à se rendre compte de la manière dont était payée aux ayants-droit cette rétribution; il admet, avec M. Benndorf, qu'elle ne leur était pas versée au moment où ils arrivaient à l'assemblée, mais qu'on leur remettait des cúpéoλa ou jetons qu'ils allaient ensuite présenter à la caisse. Ce qui lui appartient en propre, c'est une conclusion qu'il croit pouvoir tirer de cette même pièce de l'Assemblée des femmes (voir surtout les vers 376-384). Du rapprochement de plusieurs passages de la comédie il semble résulter qu'une somme fixe était attribuée, par le budget, à chaque assemblée, somme que représentait un nombre déterminé de jetons. Ceux-ci étaient remis aux premiers arrivés; une fois ce nombre épuisé, alors même que l'on se montrait avant l'ouverture de la séance, on ne pouvait plus prétendre à recevoir aucune indemnité. Quel était ce nombre et quelles dépenses cette allocation entraînait-elle pour le budget athénien? C'est ce qu'il est impossible de dire. Différents textes, que reproduit M. Wuerz, paraissent d'ailleurs indiquer que les citoyens un peu aisés s'abstenaient de toucher leur jeton; celui-ci restait une subvention que la ville payait aux citoyens pauvres, surtout aux gens de métier de la ville. Le nombre de jetons alloué à chaque séance était sans doute calculé sur le nombre moyen de ceux à qui cette subvention était supposée nécessaire.

1. Gorgias, 515, E.

Cette courte dissertation mérite de ne point passer inaperçue. L'auteur connaît bien les textes anciens et les travaux modernes, on devine qu'il a étudié à bonne école. Il a de plus, ce qui n'est commun nulle part, du sens et de la pénétration; nous souhaitons qu'il poursuive ses recherches sur l'histoire d'Athènes.

G. PERROT.

134.- De scribis senatus populique Atheniensium dissertatio inauguralis quam publice defendet Carolus SCHEFER, Rugianus. Greifswald, 1878, in-8°

La dissertation de M. Wuerz, De mercede ecclesiastica Atheniensium, et celle de M. Schæfer, quoique présentée à une autre université et préparée par l'enseignement d'autres maîtres, s'inspirent d'une même pensée, accorder au témoignage de Pollux et des grammairiens bien moins d'autorité que ne l'avait fait Boeckh et, pour trancher les problèmes obscurs que nous présente encore l'histoire de la constitution athénienne, n'admettre guère que le témoignage des auteurs classiques et celui de ces inscriptions attiques qui, depuis la publication des premières parties du recueil entrepris par l'Académie de Berlin, fournissent à l'historien des matériaux bien plus riches et bien mieux ordonnés que ceux dont Boeckh disposait et dont il a tiré un parti si admirable pour la composition de ses grands ouvrages sur l'économie politique et sur la marine d'Athènes.

M. S. commence par passer la revue des opinions qui ont été soutenues jusqu'à ce jour sur le sujet qu'il traite, et indique, en quelques mots, les difficultés et les contradictions de l'opinion qui a été présentée et accréditée par Backh au sujet des termes γραμματεὺς τῆς βουλῆς, γραμματ τεὺς κατὰ πρυτανείαν et γραμματεὺς τῆς πόλεως. Puis, à l'aide d'une étude attentive du Corpus inscriptionum atticarum, il cherche à établir les points suivants, qu'il résume ainsi dans la dernière page de son mémoire: «Pendant tout le cours du cinquième siècle, le sénat n'avait qu'un seul secrétaire, le pappatsus ts Bouλñs, dont la fonction ne durait que l'espace d'une prytanie. Puis, entre l'Olympiade 103, 2 (357) et 104, 1(364), ce secrétaire devint annuel et à côté de lui commença à figurer un autre secrétaire, le γραμματεὺς κατὰ πρυτανείαν. Les fonctions de ces deux secrétaires n'étaient pas distinguées et définies d'une manière très précise, quand, vers l'Olympiade 115 (320), l'ancienne organisation subit un changement complet. Le secrétaire annuel qui était chargé auparavant de la rédaction des actes prit le nom d'avaɣpaçeús, tandis que Το γραμματεὺς κατὰ πρυτανείαν restait chargé d'en surveiller la transcription.

« Cette désignation nouvelle ne dura d'ailleurs pas longtemps. Déjà peut-être, dans la quatrième année de la 115o olympiade (317), l'ancien ordre de choses était rétabli. Le ypaμμateds tñs Bouλñs, maintenant ap

pelé γραμματεὺς τῆς βουλῆς καὶ τοῦ δήμου, redigeait les actes pendant toute l'année, le pauμatedg xatà πputavelav les faisait graver sur pierre. Il est seul chargé de ce soin à peu près depuis la moitié du m° siècle.

« Les choses restèrent ainsi jusqu'au temps d'Auguste. Un grand changement paraît avoir été fait au temps d'Hadrien, comme le prouvent les inscriptions postérieures, mais je n'ajouterai rien sur ce sujet. Il faut attendre la troisième partie du recueil des inscriptions attiques. >>

Nous ne discuterons pas ici ces résultats; cette discussion nous entraînerait trop loin. C'est d'ailleurs M. Foucart qui serait le mieux préparé à entreprendre cette tâche; il a fait des inscriptions attiques, pendant plusieurs années, la matière de son enseignement au collège de France, et nous savons que cette question difficile des titres portés par les différents secrétaires de l'état athénien avait attiré son attention. Il y a même touché incidemment dans l'un de ses articles de la Revue archéologique et le peu qu'il en dit semble indiquer qu'il était arrivé à des résul– tats assez voisins des conclusions de M. S., qui ne néglige point d'invoquer cette conformité à l'appui de ses idées.

I

Nous désirons vivement que M. Foucart traite un jour à fond cette question très délicate, qui comporte encore, de l'aveu de M. S., bien des doutes. Nous voudrions surtout savoir si, à partir du moment où il y eut, à côté l'un de l'autre, deux secrétaires, le secrétaire du sénat et le secrétaire de la prytanie, l'un des deux au moins ne fut pas pris en dehors du sénat, n'appartint pas à cette classe des scribes qui rendait aux magistrats, souvent inexpérimentés, de si utiles services, en échange d'un salaire auquel devaient s'ajouter bien des petits profits 2. D'où vient aussi ce titre et cette fonction d' ἀναγραφεύς ?

Le travail de M. Schæfer témoigne d'une connaissance solide des inscriptions et d'une louable curiosité. La rédaction n'en est pas toujours assez claire, et le latin n'est pas d'un tour très pur ni très classique.

G. PERROT.

135. Notes et notices angevines par Célestin PORT, correspondant de l'Institut. Angers, 1879, grand in-8° de 234 p. Tiré à 40 exemplaires.

-

M. C. Port, ayant à peine achevé la publication de son inappréciable Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-etLoire 3, nous présente en ces termes un volume de mélanges : « C'est

1. T. XXXV, p. 119.

2. Cf. Notre Essai sur le droit public d'Athènes, p. 148-150.

3. 3 vol. grand in-8°, 1874-1878. Voir le compte-rendu (Revue critique du 31 octobre 1874, p. 274-280) du Ier volume de ce Dictionnaire. Je m'étais promis de parler ici des deux autres volumes, ainsi que du remarquable album qui complète si heureusement l'ouvrage (Illustrations par PIERRE VIDAL, 1878). Ce qui me console de n'avoir pas loué l'œuvre entière comme j'en avais loué le commencement, c'est

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