Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

N° 52

Treizième année 27 Décembre 1879

REVUE CRITIQUE

D'HISTOIRE ET DE LITTÉRATURE

RECUEIL HEBDOMADAIRE PUBLIÉ SOUS LA DIRECTION

DE MM. C. GRAUX, S. GUYARD, G. MONOD, G. PARIS

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small]

Adresser les communications concernant la rédaction à M. A. CHUQUET (Au bureau de la Revue rue Bonaparte, 28).

ERNEST LEROUX, ÉDITEUR, RUE BONAPARTE, 28.

VADE-MECUM DE LA LANGUE FRANÇAISE, bonnes locutions que donne l'Académie française, ou qu'on trouve

rédigé d'après les Dictionnaires classiques, avec les exemples de

dans les ouvrages des plus célèbres auteurs, par J. J. BARANOWSKI, avec l'approbation de M. LITTRÉ. In-18, relié en percaline.

3 »

Études

Sur la RELIGION DES SOUBBAS OU SA

BÉENS,

leurs dogmes, leurs mœurs, par N. SIOUFFI, vice-consul de France à Mossoul. In-8.

[ocr errors]

750

HISTOIRE DE LA DIVINATION DANS L'ANTIQUITÉ,

par BOUCHÉ-LECLERCQ, Professeur à la Faculté des Lettres de Paris. Tome II. Un beau vol. in-8. 8 »

[merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small]

[ocr errors]

-

The Academy, no 395, 29 nov. 1879 ST. JOHN, The Life of Sir James Brook, Rajah of Sarawak, from his personal papers and correspondence. Blackwood. Encyclopédie des sciences religieuses, p. p. E. LICHTENBERGER. 6 vols. A.-Ir. Fischbacher. (W. Webster: ouvrage qui semble prématuré; trop inégal; beaucoup d'art. de grande valeur, mais aussi des art. trop courts et insignifiants; certains art. conviennent plus à un feuilleton de journal ou à un «< magazine » qu'à une encyclopédie scientifique; des inexactitudes; indications bibliographiques trop sommaires.) BARING-GOULD, Germany present and past. Kegan Paul. (Strachey: aussi peu soigné et moins amusant encore que le « Pays des Milliards de Tissot.) STREATFIELD, Kafirland, a ten month's Campaign. Sampson Low. Oxford Letter. (Sayce.)- The Great façade of St. Mark's. Venice. (Fowler.) Irish Missals. (Warren.) - Hebrew Literature, (Compte-rendu des ouvrages suivants: Dikduke ha-t' amim des Ahron ben Moscheh, ben Ascher, und andere alte grammatisch - massoretische Lehrstücke zur Feststellung eines richtigen Textes der hebräischen Bibel, mit Benutzung zahlreicher alter Handschriften zum ersten Male vollständig herausgegeben, von S. BAER U. STRACK. Leipzig; The Fragment of Talmud Babli Pesachim of the ninth or fenth Century in the University Library, Cambridge, edited by LowE. Cambridge, University Press; LATTES, Saggio di giunte e correzioni al Lessico Talmudico. Turino; RüLF, Zur Lautlehre der aramäisch-talmudischen Dialecte. I. die Kehilaute. Leipzig. - Prof. Bugge on the Origin of norse mythology. (Sweet.) Nürnberg in the hands of the restorer. (Mary M. Heaton.) The architect of the Sistine Chapel. (Sur les art. de la « Chronique des Arts » où M. Müntz prouve que Johanninus de Dulcibus a bâti la Chapelle Sixtine.) Lucas Cranach.

[ocr errors]

The Athenaeum, no 2718, 29 novembre 1879: The Letters of Charles Dickens, edited by his inter-in-law and his eldest daughter. 2 vols. Chapman a. Hall.-Translations from Dante, Petrarch, Michael Angelo and Victoria Colonna. Kegan Paul. - Members of Parliament. I. Parliaments of England. 1213-1702. (Return ordered by the house of commons, 1878.)- Lever's Life. (Fitz-Patrick.) Mrs Charles Dickens. The Name of Carchemish. (Boscawen.) - Mr Delane.

Literarisches Centralblatt, no 48, 29 novembre 1879: HÜNEFELD, die Versuchungsgeschichte nach ihren geschichtlichen Grundlagen untersucht. Berlin, Schleiermacher. (Bon, mais des suppositions qui sont des jeux d'esprit.) - PREGER, der Tractat des David von Augsburg über die Waldesier. München. (Edition d'après un ms. de Munich, avec l'aide du ms. de Stuttgart.) RITTER, Philo und die Halacha, eine vergleichende Studie unter steter Berücksichtigung des Josephus. Leipzig, Hinrichs. (Très bon travail.) - Eutropii breviarium ab urbe condita, recensuit DROYSEN. Berlin, Weidmann. 1878. (Très louable.) — Victoris Vitensis historia persecutionis Africanae provinciae sub Geiserico et Hunirico regibus Wandalorum, recensuit HALM. Berlin, Weidmann. (Bon; mais l'éditeur doit songer qu'on demande non-seulement des « monumenta philologica », mais des « monumenta historica ».). KRONES, zur Geschichte der ältesten, insbesondere deutschen Ansiedlung des steiermärkischen Oberlandes. Graz. (Bonne contribution à l'histoire de la Styrie.) KOLDE, die deutsche Augustiner-Congregation und Johann von Staupitz. Gotha, Perthes. (Très bonne histoire de l'ordre des Augustins et surtout de ses membres les plus remarquables, And. Proles, Jean de Paltz, Staupitz.) - Les dépêches de Padavino, secrétaire du conseil des Dix, envoyé de la république de Venise, écrites

D'HISTOIRE ET DE LITTÉRATURE

N° 52

27 Décembre

1879

[ocr errors]

Sommaire : 242. Sources arabes pour l'histoire des croisades, p. p. GOERGENS. 243. AUDIAT, Essai sur l'imprimerie en Saintonge et en Aunis. VARIÉTÉS : Un passage de Castelvetro sur l'unité de lieu. Académie des Inscriptions.

--

242.

Arabische Quellenbeltræge zur Geschichte der Kreuzzüge, übersetzt und herausgegeben von Dr. E. P. GOERGENS, Professor der Universitæt zu Bern, unter Mitwirkung von Dr. R. RÖHRICHT. Erster Band : Zur Geschichte Salâh ad-dîn's. Berlin, Weidmann, 1879, xx et 295 pages in-8'. Prix : 8 m. (10 fr.).

-

Depuis longtemps déjà, l'on a senti le besoin de posséder, d'une manière aussi complète que possible, les documents musulmans relatifs à l'histoire des Croisades et de les rendre accessibles aux savants qui ne connaissent pas les langues de l'Orient. Les historiens Wilken et Michaud (ce dernier avec la coopération de l'orientaliste Reinaud) ont répondu à ce besoin; mais c'est surtout l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres qui a pourvu à ces desiderata en publiant le Recueil des historiens arabes des croisades. Voici que par l'initiative privée d'un professeur de l'Université de Berne, de nouveaux matériaux viennent s'ajouter à ceux que l'on possédait.

L'écrivain arabe Aboû-Schâma vécut à Damas de 1203 à 1267 après J.-C. Il a laissé beaucoup d'ouvrages, théologiques, grammaticaux, historiques, et, parmi ces derniers, le plus important est, sans contredit, celui dont M. Goergens nous donne aujourd'hui la traduction. Cet écrit porte le titre de Livre des deux Jardins (Kitáb-ar-Raudataïn), parce qu'il est consacré à l'histoire de deux règnes successifs, ceux des sultans Noureddin et Saladin. Voici quel est le jugement de Quatremère sur cet ouvrage : << C'est une compilation bien faite, qui offre, sur la vie de ces deux grands princes, une narration bien développée, bien authentique. Cet ouvrage mérite d'autant plus d'être consulté que l'on y trouve, outre des extraits de Bohâ-addîn, Ibn-al-Athîr et autres écrivains bien connus, de longs fragments tirés de plusieurs livres importants qui ne sont point sous nos yeux et qui n'existent dans aucune collection de l'Europe. » Ces fragments inédits dont parle Quatremère sont surtout des extraits des ouvrages d'Imâd-addîn, « la conquête de Jérusalem » et « l'éclair de Damas », écrits par un auteur qui fut le contemporain et souvent le témoin oculaire des événements qu'il raconte; il faut y ajouter des morceaux moins nombreux qu'Aboû-Schâma a tirés d'Al-Kâdisi et de Ibn-Abi-Taï. Au début de son entreprise, M. G. n'avait à sa disposition qu'un seul manuscrit, de la bibliothèque de Berlin, et qui ne renferme pas l'histoire

Nouvelle série, VIII

52

du règne de Noureddin. C'est pour ce motif qu'il a donné la première place dans sa publication à la partie de l'ouvrage qui est consacrée au sultan Saladin.

Plus tard, d'autres manuscrits sont parvenus à sa connaissance, et ce qui est plus important encore, il s'est procuré une édition complète et soignée du texte arabe original, publiée au Caire en 1870-71; il a pu la prendre pour base de son travail de traduction. Ce terme de traduction demande d'ailleurs à être expliqué. Ce que nous trouvons dans le volume de M. G., ce n'est pas la reproduction intégrale du Kitâb-ar-Raudataïn. En effet, les citations empruntées par Aboù-Schâma à Boha-addîn et à Ibn al-Athîr ont pu être omises, puisque les ouvrages dont elles sont tirées sont accessibles au public européen. D'autres parties du texte original, notamment les fragments poétiques, ont été aussi éliminées, pour ne pas entraver la marche de la narration.

Voila en quelques mots ce que le traducteur nous apprend dans sa préface, qui se compose de 5 paragraphes: 1o la vie d'Aboù-Schâma; 2° ses œuvres; 3° le livre des deux Jardins; 4° manuscrits arabes et autres matériaux; 5° méthode du traducteur. Cette partie de l'ouvrage est suffisamment explicite, et nous n'avons que peu de chose à y relever. La description des manuscrits aurait pu être un peu plus détaillée; il est difficile, en particulier, de comprendre ce que contient le manuscrit g. Le système de transcription adopté par l'auteur aurait dû aussi être un peu mieux expliqué: il faut, en effet, se rappeler que cet ouvrage est destiné précisément à ceux qui ne sont pas familiers avec les idiomes orientaux. Est-il sûr qu'ils reconnaissent toujours certains mots, certains noms qu'on est habitué à voir orthographiés d'une façon toute différente, moins rigoureusement scientifique? Enfin, et toujours en vue de ces lecteurs non-orientalistes, les noms propres mentionnés incidemment n'auraient-ils pas dû être accompagnés de quelques données explicatives? L'auteur semble très versé dans la connaissance spéciale de son sujet et cette érudition, dont nous le félicitons, lui a fait oublier parfois que ses lecteurs ne seraient pas tous à sa hauteur.

Nous pouvons maintenir cette critique à propos de la partie principale de l'ouvrage, la traduction du Kitâb-ar-Raudataïn, avec les notes qui l'accompagnent. Si le travail de M. G. pèche, c'est par excès de science. Assurément, il n'y aurait pas eu d'inconvénient à donner un peu plus d'explications, à commenter davantage, à subdiviser l'ouvrage et à faire un résumé sommaire du contenu des divers chapitres. Puisque les retranchements opérés par le traducteur l'empêchaient de conserver telle quelle la division de l'ouvrage original, n'aurait-il pas pu en adopter une autre, appropriée aux besoins de ses lecteurs? Leur tâche aurait été simplifiée, ils auraient pu mieux s'orienter, surtout s'ils avaient trouvé une table des matières dans ce volume. L'auteur nous promet un index à la fin de sa publication, c'est-à-dire dans son troisième volume; il sera agréable alors de n'avoir qu'un index à consulter pour l'ensemble de

l'ouvrage, mais l'étude du présent volume est actuellement rendue plus difficile par ce retard.

Nous admirons, du reste, l'habileté avec laquelle M. G. a su vaincre les difficultés considérables qu'on rencontre quand on entreprend de traduire un auteur oriental. Il s'agit avant tout de ne pas supprimer la couleur locale, le cachet asiatique de la narration, mais il ne faut pas non plus s'astreindre à une imitation servile de l'original, de façon à n'être intelligible que pour ceux qui ont au moins une légère teinture de la langue arabe. Pour éviter ce double écueil, il faut conserver un juste milieu et c'est à quoi M. G. nous semble avoir réussi. Nous ne ferons de réserves que pour l'emploi des noms propres et de quelques termes techniques, que les non-initiés ne pourront guère comprendre, et qu'il aurait mieux valu traduire, au besoin, par une périphrase. Les lecteurs ne peuvent pas tous savoir ce que c'est que naûba (p. 4), sahra (p. 82, 84, 87, 118), scharîa (p. 43, 267), wakuf, vakuf, (p. 1, 2, 30, 88, 208, 217), hutba, hutbe (p. 20, 82, etc.); ces derniers exemples et d'autres montrent aussi des divergences dans la transcription. Reconnaîtra-t-on tout de suite dans Gidda, Hims, Halab, Mausil, Misr, Káhira, les villes de Djeddah, Emèse, etc.? Ne risque-t-on pas de prendre Amîr-alHagg pour un nom propre (p. 183, 184, 196)? Le mot ratl, déjà employé à la p. 190, n'est expliqué qu'à la p. 204; de même pour kumes (comp. p. 9 avec p. 17). Pourquoi expliquer sandjak et non pas liwa (p. 220)? Il sera opportun de donner dans l'index la clé de quelques-uns de ces problèmes et d'ajouter, peut-être, un tableau des mois musulmans. La mention du Kânoûn I à côté du Schawwâl (p. 92) intriguera certainement plus d'un lecteur.

Les notes ont pour but principal de signaler les passages parallèles dans les auteurs orientaux et occidentaux qui ont écrit sur les Croisades. M. G. s'est adjoint pour cette partie de son œuvre un savant bien connu pour l'étude consciencieuse et fructueuse qu'il a faite de l'époque des Croisades, M. R. Röhricht. Nous pensons, quoique ce ne soit dit expressément nulle part, que la responsabilité des notes se répartit entre les deux collaborateurs, mais nous serions embarrassé de signaler l'auteur dans chaque cas particulier. A la page 58, note 1, les mots der Verfasser désignent clairement M. Röhricht, mais il ne faudrait pas en conclure que toutes les notes sont de lui.

Le lecteur trouvera également dans les notes l'indication des passages qui racontent des faits encore inconnus. Voy., par ex., p. 11, 16, 22, 51, 67, 102, 121, 127, 145. Peut être trouvera-t-on que la somme de ces passages inédits est peu considérable, mais n'oublions pas quelle importance a un témoignage de plus quand il s'agit de faits obscurs et controversés, quelle valeur a quelquefois un détail, une date, un nom propre, ignorés ou discutés jusqu'ici. Citons, par exemple, (p. 219) le passage d'après lequel Frédéric Barberousse aurait été enterré à Tyr.

Le personnage principal du récit est naturellement le sultan Saladin,

« ZurückWeiter »