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On a pensé qu'il ne serait pas inutile d'avertir toujours du changement d'interlocuteur. Il y a, en effet, quelques passages où il n'est pas facile de saisir à première vue la meilleure manière de couper le dialogue; et l'on peut se rendre compte, en examinant les commentateurs et traducteurs en ces endroits, qu'il n'y a pas eu unanimité sur cette division. Les dernières éditions allemandes sont à texte continu et sans indication d'aucune sorte qui vienne aider le lecteur en pareil cas. Nous avons cru qu'il était charitable de prendre une décision pour lui. Voici, par exemple, comment nous coupons au chap. 1, § 8-9 : Socrate. Os' apa ye... Critobule. Oude ʼn †Ñ.......... Socr. Οὐκοῦν καὶ τὰ πρόβατα....

chap. II, S 10-12 : Crit. 'Opw yáp σε..... Ἀλλ ̓ ἐδόκει ἡμῖν....

Et au

Socr. Ούκουν μέμνησαι... - Crit.

Voici l'énumération des conjectures qui nous sont propres. III, 2, οὐδὲν πλείω (au lieu de o. πλέον). 9. ἄλλως τε καὶ τῶν αὐτῶν ἵππων ἀγαθῶν τε εἰς τὴν χρῆσιν καὶ κερδαλέων εἰς πώλησιν ὄντων. IV, 1, οὔτε ἔμπειρον γενέσθαι αὐτὸν οἷόν τε. 9, τῶν ὡπλισμένων <τε καὶ τῶν > φρουρῶν (οἱ ὡπλισ μένοι = 6, οἷς ὁπλίσθαι προστέτακται, et : οἱ φρουροί = ibid., οἱ ἐν ταῖς ἀκροπόλεσι : ce sont deux catégories distinctes de troupes). 13, ἐπιμελεῖταί τε τούτων ὅπως κῆποι ἔσονται κτλ. VI, 2, ὅσα συνομολογοῦντες. 9, nous retranchons μαθεῖν τε ῥάστη, et, par suite, καὶ devant ἡδίστη. (Ce n'est que dans la suite de l'Economique, que l'agriculture sera donnée comme facile à apprendre. Mais ici Socrate résume ce qui a déjà été dit : ces mots ne peuvent venir que de la marge, à moins qu'on n'admette que la phrase entière fasse partie d'une intrusion beaucoup plus considérable.) VII, 21, καὶ τοῦ ἐργασομένου ἃ τῶν στεγνών κτλ. VIII, 20, on a essayé de rendre le passage intelligible en transportant les mots κατὰ κόσμον κείμενα, de leur place traditionnelle (après xaλλíw çaívetat), à la fin de la phrase suivante (après ἕκαστα φαίνεται). ΙΧ, 7, les notes οἷς τε ἀεὶ δεῖ χρῆσθαι καὶ τὰ θοινητικά ne nous paraissant pouvoir s'appliquer qu'à des objets de table, nous avons été amené à mettre un point en haut après páxτpas et à lire : ἄλλη ἀμφὶ τραπέζας, καὶ ταῦτα πάλιν (au lieu de πάντα) διεχωρίσαμεν, οἷς Te deì xtλ. Enfin, X, 3, voici comment nous lisons un passage dans lequel tous les éditeurs depuis H. Estienne suppriment les deux mots onλolyv œe, sans expliquer comment ni à quel propos ces mots auraient pris naissance : εἰ πειρώμην τέ σε ἐξαπατῶν λέγων ὡς πλείω ἔστι μοι τῶν ὄντων, ἐπιδεικνύς τε ἀργύριον κίβδηλον δολοίην (δηλοίην mss.) σε καὶ ὅρμους ὑποξύλους, καὶ πορφυρίδας ἐξιτήλους φαίην ἀληθινὰς εἶναι; — Plusieurs fautes d'impression qui s'étaient glissées dans le premier tirage (1878), ont disparu de celui-ci; par exemple, le mot pya a été rétabli page 72, ligne 4 d'en bas, devant exovta.

La thèse de M. Riemann sur la constitution du texte des Helléniques de Xénophon rompt avec les traditions. Le sujet littéraire a été cette fois remplacé à l'examen de doctorat par un sujet essentiellement philologique. Cette hardiesse est d'un bon exemple. Une pareille thèse fait

également honneur au jeune savant qui a eu le courage de la présenter à une faculté des lettres française, et à la Sorbonne qui l'a reçue.

M. R. commence par faire le recensement des manuscrits aujourd'hui connus des Helléniques, - il y en a quinze, - et des mss. disparus depuis la Renaissance, mais dont on possède des collations plus ou moins imparfaites: il en rencontre cinq dans cette seconde catégorie. Il apprécie ensuite les éditions modernes de son texte, et fait observer que, pour les Helléniques, une édition critique vraiment digne de ce nom est encore à faire. Le second chapitre, qui contient un classement des manuscrits, est, sans contredit, la partie la plus importante de l'étude de M. Riemann. Nous y reviendrons après avoir terminé l'analyse rapide du volume. Dans le chapitre II, la question traitée est celleci: Quelle est la valeur relative de chacune des deux familles de mss. dont l'existence a été reconnue dans le chapitre précédent, et quelle est la valeur propre de chaque manuscrit dans l'un et l'autre groupe? M. R. cherche ensuite à montrer dans quelle mesure le texte des Helléniques, tel que nous le rend l'archétype qui peut être reconstitué avec les mss. existants, a été altéré et défiguré dans les copies successives par lesquelles il a été transmis depuis Xénophon jusqu'à l'archétype en question. L'altération est considérable. C'est surtout dans cette partie de son travail, que M. R. propose de son fonds des conjectures nouvelles; nous en avons fait un relevé, qui, sauf omission involontaire, doit être complet : I, 11, 8, « nescio an xat <a> Zeλtvoúctat dúo legendum sit »; IV, I, a pro eo quod est Tepov dè,.... lacunam fuisse suspicor »; VI, 4, aptíws cuvιέντων (?); 32, οἰκῇ (?) au lieu de οἰκεῖται); VII, 1ο, δημεῦσαι (?) (au lieu de drμoctεucat); 30, mettre une virgule devant atat äñasat, au lieu d'un point en haut; II, 1, 15, supprimer èñei auτp Kūpos --- ἀνέβαινε Le chapitre v contient d'excellentes remarques, très érudites, sur l'orthographe de Xénophon. Dans le dernier chapitre, la question de l'authenticité des Helléniques est effleurée : M. R. est pour l'authenticité.

Revenons au classement des mss. M. R. aboutit au stemma suivant: (Archetype)

B a. L. D. V. (I?) (groupe x")

F. (H?) v. N A. C. E. M. P. R.

complété par l'observation suivante :

« Codices K. Y. O. in quem numerum referendi sint, mihi parum

constat. >>

Ce qui distingue nettement la famille de la famille y, ce sont certaines lacunes assez considérables dans les premières pages du livre V, qui se

présentent dans la famille x et n'existent pas dans l'autre, ainsi qu'une autre lacune de quatorze mots (V, III, 18), qui se remarque, au contraire, dans la famille y à l'exclusion de la famille x. Voilà qui paraît concluant. Mais, aux pages 17-25 de la thèse, l'auteur, représentant par " le groupe a. L. D. V. (I ?), établit nettement par l'examen des variantes du Ier livre tout entier et d'une variante importante du IIIe livre, que, cette fois, B. conserve souvent seul la bonne leçon, tandis que le groupe x" présente la même altération que la famille y. Si le rapport de la bonne à la mauvaise leçon était tel que l'on pût admettre que la bonne leçon de B n'est qu'une conjecture faite par un copiste ayant sous les yeux la même mauvaise leçon que x" et y, rien ne s'opposerait à ce que le résultat du classement fût considéré comme bon. Malheureusement, il n'en est pas ainsi. Par exemple, III, II, 5, в seul comble une lacune de trois lignes. Puisque cette lacune s'observe à la fois dans x" et dans y, elle existait déjà dans leur premier1 ancêtre commun. On aboutit forcément ici au stemma suivant :

(Archétype)

B

Comment ce stemma peut-il coexister avec celui qu'on a reproduit plus haut? Il s'est passé quelque chose dont M. R. ne s'est pas, et, par suite, ne nous a pas rendu compte. A première vue, et sans avoir la prétention de trancher une question que nous n'avons pas étudiée de près, il nous semble que deux suppositions principales sont à faire : Ou bien B représente dans les trois premiers livres au moins (et peut-même dans les quatre premiers livres) un exemplaire à la marge duquel avaient été notées de bonnes leçons empruntées à un ms. aujourd'hui inconnu; Ou bien la parenté de B et du groupe x" entre eux, en face de la famille y, est vraie seulement pour le livre V et sans doute aussi les deux suivants (peutêtre aussi le livre IV), tandis que dans les trois (sinon dans les quatre) premiers livres la parenté est tout autre, et que B s'y trouve alors occuper une place à part en regard du groupe x" et de la famille y entre lesquels, au contraire, il y a maintenant rapprochement. Bref, de toute façon, B paraît être un manuscrit mixte. Tant que cette question ne sera pas élucidée, le classement des mss. des Helléniques n'est pas fait.

M. R., entre autres services importants, rendus au texte des Helléniques, 1o a établi par de bonnes preuves que le manuscrit ▼ (Marcianus 368), dont Cobet a introduit dans son édition quelques leçons spécieuses

1. Premier, en remontant.

qui s'écartent considérablement de la tradition de tous les autres mss., n'est qu'un codex interpolatus et par conséquent méprisable; et 2o a montré que deux mss. méconnus, celui de Milan et le Paris. 317, étaient, après le ms. B, ceux qui devaient aider le plus à la meilleure constitution possible du texte 1. Il ne nous reste plus qu'à souhaiter qu'il paraisse en France beaucoup de livres de ce genre et de cette valeur.

Ch. G.

235.

Inventaire sommaire des manuscrits des bibliothèques de France dont les catalogues n'ont pas été imprimés, publié par Ulysse ROBERT. Paris, Picard et Champion. 1879 (1o fascicule). I vol. in-8° de xxxvi et 128 pages.

Indicateur des armoiries des villes, bourgs, villages, monastères, communauté“, corporations, etc., contenues dans l'armorial géné ral de d’Hozier, par Ulysse ROBERT. Paris, Picard. 1879. 1 vol. in-8° de 11 et 192 pages.

L'Inventaire sommaire des manuscrits des bibliothèques de France, dont M. Ulysse Robert vient de publier le premier fascicule, est appelé à rendre les plus grands services aux érudits qui savent combien sont difficiles et souvent impossibles les recherches dans les bibliothèques de province, et, faut-il le dire, dans certaines bibliothèques de Paris. Cette question du catalogue de nos manuscrits, qui semblerait depuis longtemps avoir dû être résolue, est cependant encore loin de l'être. De très louables efforts ont, sans doute, été déjà faits dans ce sens; M. Villemain, dès 1841, avait compris toute l'importance d'un Catalogue général des manuscrits des départements et en avait prescrit la rédaction. Malheureusement les résultats sont loin d'avoir répondu aux efforts qu'a faits l'administration pour amener les bibliothécaires à rédiger le catalogue de leurs manuscrits; il n'a, en effet, été publié jusqu'à ce jour que six volumes de ce Catalogue général, renfermant l'inventaire des manuscrits de dix-huit bibliothèques des départements, et encore sur ce nombre plusieurs des premiers catalogues qui se sont succédé à de longs intervalles sont-ils insuffisants ou même inexacts. Il n'y a plus à revenir cependant sur l'utilité parfaitement reconnue d'un Catalogue général, qui, tout en nous faisant connaître les richesses manuscrites de certains de nos dépôts de province dont nous ignorons trop l'importance, aura, d'un autre côté, l'avantage d'assurer leur conservation; un bon inventaire, en effet, on ne saurait trop le répéter, est, à tous les points de vue, la plus sûre sauvegarde contre les détournements.

IV

1. M. R. a publié la collation du Mediolanensis entier (moins les chapitres iv et v du livre VI) et celle des quatres premiers livres du Paris. 517 dans le Bulletin de correspondance hellénique, t. II (1878), p. 133-150 et p. 317 sqq.

A côté de ce catalogue général, qu'il est à craindre de ne point voir terminer de si tôt, on n'avait jusqu'ici pour diriger les recherches dans les bibliothèques des départements que le catalogue bien incomplet et souvent inexact de Haenel, reimprimé par Migne avec quelques additions'. M. U. R. vient de reprendre pour la France le catalogue de Haenel et nous n'hésitons pas à dire tout de suite que son Inventaire sommaire des manuscrits a réalisé un très grand progrès et par le soin et l'érudition bien connus de l'auteur, et par le nombre des catalogues qui y seront publiés.

Ce premier fascicule contient l'inventaire des manuscrits conservés dans les bibliothèques d'Agen, Aire, Aix, Ajaccio, Alençon, Alger, Arbois, Argentan, Arles et Arsenal (Paris). Quelques-unes de ces bibliothèques sont peu considérables, mais d'autres, telles que celles d'Aix, Ajaccio, Alençon, Alger, contiennent des manuscrits importants, qui, jusqu'ici, n'ont figuré dans aucun inventaire. Enfin, pour l'inventaire des manuscrits de la bibliothèque de l'Arsenal, qui forme la partie la plus importante de ce premier fascicule, M. R. a reproduit l'inventaire de Dom Poirier complété et rectifié par les conservateurs actuels de la bibliothèque de l'Arsenal 2.

Le plan suivi dans la rédaction de ces inventaires n'a pu toujours être identique; tels que nous les avons néanmoins, ils sont suffisants pour les recherches qu'un bon index, nous l'espérons, viendra encore faciliter. Peut-être y avait-il quelque chose de plus à faire. Sans parler des notices sur les bibliothèques, mises par Haenel en tête de chacun de ses catalogues, et qui ne sont point reproduites ici, certains titres n'ont pas été donnés avec tout le détail désirable; enfin, plusieurs manuscrits, dans différents inventaires, ne portent point d'indication de dates, quelquefois, nous le savons, délicates à déterminer. L'auteur, du reste, a été le premier à reconnaître, dans son introduction, les quelques imperfections qu'il était impossible d'éviter dans son œuvre.

Ces différents inventaires sont précédés d'un Etat des catalogues des manuscrits des bibliothèques de France, disposé suivant l'ordre alphabétique des villes. Cet état, bien plus complet que celui publié déjà par M. R. dans le Cabinet historique (1877), est précédé d'une bibliographie générale qui manquait aussi au premier 3. C'est un travail des

1. Catalogi librorum manuscriptorum qui in bibliothecis Galliæ, etc., asservantur nunc primum editi a D. G. G. Haenel. Lipsiæ, 1829, in-4. Dictionnaire des manuscrits, t. XL et XLI de la Nouvelle encyclopédie tnéologique de l'abbé Migne. Paris, 1853, in-4.

2. L'inventaire publié par Haenel et qu'on avait cru jusqu'ici une œuvre originale, n'est que la copie de l'inventaire de Dom Poirier. Le premier fascicule contient cet inventaire jusqu'au milieu de l'Histoire. Nous remarquons, en passant, le manque d'un certain nombre de manuscrits de la bibliothèque de l'Arsenal; une note des rédacteurs annonce la publication de la liste de ces manuscrits en déficit, c'est une précaution qu'on ne saurait négliger.

3. Signalons une petite inexactitude de traduction qui s'est glissée à la fin de cette

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