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pendant le second siècle, au moins, les chrétiens furent souvent inquiétés, jugés et condamnés, sans l'intervention de l'autorité romaine, par les magistrats des villes, au moins des villes alliées et libres. M. Duruy (Hist. des Romains, t. V, p. 95 et suiv.) a montré par des exemples concluants que bien des cités avaient alors la juridiction criminelle sur leurs citoyens. L'intervention des empereurs pour modérer les rigueurs auxquelles on s'abandonnait dans certaines cités contre les chrétiens et leurs efforts pour faire prévaloir les dispositions plus bénignes du rescrit de Trajan, rentrent assez bien dans leur système de restriction des franchises municipales et de limitation de la juridiction criminelle. Athènes, cité privilégiée entre toutes, doit porter, beaucoup plus que les pouvoirs romains, la responsabilité des persécutions dont son église à été l'objet, au moins pendant le second siècle.

La seconde introduction, pars epigraphica, contient les conclusions de M. B. sur l'âge, la paléographie, la langue, les formules des inscriptions, les symboles qu'elles présentent, les lieux d'où elles proviennent. En comparant ses textes aux inscriptions gravées sur les colonnes du Parthénon, à partir de la fin du viie siècle, M. B. a reconnu que celles-ci sont certainement postérieures aux siennes; le vire siècle forme donc la limite inférieure de son recueil; mais c'est à peine si une ou deux inscriptions peuvent être considérées comme plus anciennes que le milieu. du Iv⚫ siècle.

Parmi les formules, le mot xоýptov, avec le sens, non de cimetière, mais de tombe isolée, est caractéristique de l'épigraphie chrétienne d'Athènes et de la Grèce propre à laquelle cependant il faut joindre quelques inscriptions macédoniennes. Les observations que suggèrent à M. B. cette formule et certaines autres, nous le montrent un peu trop préoccupé, je crois, de rechercher dans l'épigraphie chrétienne d'Athènes les traces d'un attachement particulier au souvenir de saint Paul et à ses habitudes de langage. Après cette observation timide, je n'hésite pas à déclarer que le commentaire épigraphique de M. B. est absolument complet. On pourra trouver en Attique d'autres inscriptions chrétiennes : on ne saurait tirer de celles qui sont actuellement connues un meilleur parti qu'il ne l'a fait.

On doit le louer, en particulier, d'avoir appliqué à ces monuments nouveaux, ou, à tout le moins, étudiés pour la première fois, les principes établis par M. de Rossi sur les antiquités chrétiennes de Rome. Les monuments romains, souvent invoqués par M. Bayet, ne sont pas ici l'éloge des Dioscures substitué à celui de l'athlète; ils représentent les lois générales et les conclusions acquises venant éclairer les faits nouveaux et aider à les classer scientifiquement.

L.

199. Zum Parthenonfries, von D' A. FLASCH, Docent der Archæologie und Kunstgeschichte an der Universität Würzburg. Würzburg, Verlag der Stahel'schen Buch und Kunsthandlung, iu-8°, 1877, 106 pages et une planche. - Prix : 3 mk. (3 fr. 75).

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M. Flasch a donné pour épigraphe à son mémoire cette phrase tirée du livre classique de Michaëlis sur le Parthénon : « Phidias mérite bien que l'on se donne de la peine et que tous les critiques réunissent leurs efforts afin d'éclaircir toutes les obscurités qui peuvent encore nous empêcher de comprendre certaines parties de son œuvre. » En ce qui le concerne, il n'a rien épargné pour saisir et pour faire mieux apprécier la pensée qui a présidé à la composition de la partie la plus importante de ce que l'on appelle, au Parthénon, la frise de la cella; il a étudié, avec beaucoup de finesse et avec une sagacité pénétrante, tout le centre de la frise orientale. Il y a là, traitées par le ciseau avec un soin tout particulier, douze figures assises qui sont séparées en deux groupes par cinq figures debout. C'est cet ensemble qui a provoqué la curiosité et les réflexions de M. F.; il a cherché à réfuter les opinions qui lui ont paru erronées, il a voulu donner à certains personnages des noms qui leur convinssent mieux que ceux qui avaient été proposés jusqu'ici; il a tenté de montrer que la valeur et le sens de certains groupes n'avaient pas été bien compris. Nous ne pouvons le suivre dans tous les détails et les dé tours de cette discussion laborieuse, où il prend à partie tantôt Michaëlis et Petersen, tantôt H. Brunn et Friedrichs, où il n'arrive à exposer et à établir ses idées propres qu'après avoir critiqué toutes celles de ses prédécesseurs et avoir examiné toutes les hypothèses qui ont été ou qui auraient pu être proposées; nous nous bornerons à indiquer les conclusions auxquelles il arrive.

Le premier chapitre, le plus long des deux, a trait au double groupe des divinités vers lequel la procession converge, dans son mouvement à la fois majestueux et varié; celle-ci part, en effet, de la face occidentale du temple; elle s'y divise en deux, puis elle s'avance vers l'autel et la porte du temple en deux files dont l'une se développe sur le côté nord et l'au tre sur le côté sud de l'édifice. Tous les interprètes sont aujourd'hui d'accord pour reconnaître dans les douze figures assises, où s'intercalent deux figures secondaires qui se tiennent debout, douze grands dieux qui assistent à la fête donnée en l'honneur d'Athéné; ils sont invisibles pour les mortels, mais l'artiste les a vus et les a représentés tels que les concevait sa piété et son génie. Où l'on commence à ne plus s'entendre, c'est lorsqu'il s'agit de donner un nom à chacune de ces figures. Voici à quelle nomenclature arrive M. F. (les numéros renvoient à ceux que portent les

1. Ce mémoire a été publié à l'occasion de l'une de ces fêtes universitaires qui sont un des côtés les plus curieux et les plus touchants de la vie scolaire en Allemagne, à propos du jubilé où l'on célébrait l'anniversaire du doctorat de l'un des professeurs de cet établissement.

figures dans la planche xiv de l'atlas de Michaëlis et dans l'extrait qu'en a donné l'auteur afin de mettre ceux qui ne le posséderaient pas à même de suivre sa démonstration) :

24. Hermès.

25. Apollon.

26. Artémis.

27. Arès.

28. Iris, debout, qui joue le rôle de suivante auprès de Héra.

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Dionysos aurait ainsi pris la place de Hestia dans la série des dieux. olympiens, Hestia, par sa nature même, étant conçue comme ne pouvant quitter le foyer dont elle est la gardienne, ni accompagner les autres divinités dans leurs voyages à travers l'espace. Des observations ingénieuses nous paraissent donner un très haut degré de vraisemblance à presque toutes ces dénominations; ce qui nous paraît particulièrement heureux et concluant, ce sont les remarques à l'aide desquelles M. F. a reconnu le couple fraternel d'Apollon et Artémis; il nous semble aussi avoir trouvé juste en cherchant un Dionysos dans une des trois figures. de la plaque que nous avons si souvent admirée à Athènes; il y a dans la manière dont est traité le nu, dans le mouvement de la tête et dans l'expression du visage quelque chose qui convient à ce dieu mieux qu'à tout autre. Le nom de Poseidon paraît bien choisi pour le personnage qui est à la droite de Dionysos; ceux d'Héphæstos et de Déméter restent douteux, si nous ne nous trompons, en l'absence d'attributs ou de détails caractéristiques qui déterminent ces figures. La question n'a peut-être pas, pour l'historien de l'art, toute l'importance que M. F. incline à lui prê

ter.

Où il y a abus, si nous ne nous trompons, où l'auteur tombe dans la recherche et la subtilité, c'est quand il essaye de prouver que Phidias n'aurait pas pu disposer les personnages autrement qu'il ne l'a fait, que, de tous les arrangements possibles, celui-là seul qu'il a adopté est raisonnable et satisfaisant. Un autre maître, ayant le même motif à traiter, aurait sans doute réparti autrement les personnages, et peut-être se trouverait-il encore des commentateurs pour affirmer qu'il aurait rencontré la meilleure de toutes les combinaisons. Nous avouons avoir eu aussi quelque peine à saisir les raisons que donne M. F. pour justifier la place qu'occupent dans l'ensemble Iris et Eros; il n'y a pas là, ce nous

semble, des calculs aussi profonds que ceux qui sont attribués par l'auteur à Phidias; en faisant son esquisse, l'artiste a craint qu'il n'y eût quelque monotonie dans cette rangée de personnages assis, et il a intercalé ces personnages secondaires dans la série là où leur présence était expliquée et justifiée par celle de divinités auxquelles les associaient la tradition et la poésie. Qu'on nous pardonne la vulgarité de l'expression; M. F. est un peu trop, par moments, de ceux qui couperaient un fil en quatre dans le sens de la longueur.

Nous n'adresserons pas le même reproche au second chapitre, qui nous paraît excellent de tout point. Suivant une voie que lui avaient montrée quelques mots de Brunn et de Friedrichs, M. F. nous paraît démontrer avec beaucoup de force, contre l'opinion généralement admise, qu'il ne faut pas chercher dans le groupe central des cinq figures debout la remise et le pliage du célèbre peplos dont était revêtue solennellement, dans les Panathénées, la statue d'Athéné Polias. Comme ses prédécesseurs, dans ces cinq figures debout, il reconnaît des personnages humains; mais ce sont pour lui le prêtre et la prétresse d'Athéné Parthénos qui, accompagnés de leurs acolytes, font les apprêts du sacrifice dans l'espace libre qui a été réservé, à cet effet, devant la porte du temple. Il remarque avec raison que c'est d'Athéné Parthénos et non d'Athéné Polias qu'il s'agit ici, que nulle part, dans la procession, nous ne voyons figurer le char en forme de vaisseau sur lequel était développé, en guise de voile, le nouveau peplos que la cité offrait à la déesse ; enfin, étudiant le costume du prêtre et le comparant à celui que nous offrent d'autres monuments, il montre que ce prêtre est en simple tunique, pour pouvoir jouer avec plus d'aisance son rôle auprès de l'autre. La pièce d'étoffe qu'il tient et qu'il va remettre à nn enfant, après l'avoir soigneusement pliée, ce n'est autre chose que son propre manteau, son himation, qui l'aurait gêné pour saisir les victimes et les égorger; la prêtresse, par un mouvement analogue, se prépare à recevoir des mains de deux suivantes les sièges sur lesquels le prêtre et elle vont s'asseoir auprès de l'autel en attendant que tous ceux qui forment le cortège soient arrivés dans l'Acropole et se soient rangés sur l'esplanade où se dressait le grand autel, entre les degrés du Parthénon et le mur oriental de la citadelle. Rien de plus simple que de figurer ainsi, pour les Athéniens, l'acte religieux et public par lequel va se terminer la fête; que si, au contraire, il fallait chercher ici le peplos d'Athéné, l'indication serait beaucoup moins claire. Dira-t-on que c'est le nouveau peplos qui est remis par l'enfant aux mains du prêtre, pour que celui-ci le déploie et en revête la statue? Mais il paraît singulier que cette pièce d'étoffe, préparée avec un soin si pieux par des mains choisies, soit présentée avec si peu de cérémonie, comme un manteau ordinaire. De plus, comme le remarque très bien M. F., en s'appuyant d'ailleurs sur le témoignage d'autres monuments semblables, le mouvement et le geste des deux figures avertissent quiconque sait lire la langue de la plastique grecque que c'est le vieillard qui tend, l'enfant

qui reçoit la draperie où l'on prétend voir le peplos d'Athéné. Or, est-il admissible que ce fût cet enfant qui eût la charge et l'honneur de déposer sur les épaules de la vierge divine ce manteau, don de la cité, dans lequel l'art des plus habiles brodeuses avait épuisé toutes les ressources de l'aiguille la plus adroite et la plus riche? C'était là une fonction que devaient remplir eux-mêmes le prêtre et la prêtresse d'Athéné, seuls qualifiés pour toucher avec respect à ce vieux et vénéré simulacre, protecteur d'Athènes. Pour sortir d'embarras, on allèguera peut-être que nous voyons là l'ancien peplos, celui qu'il s'agit de remplacer; le prêtre, après l'avoir soigneusement plié, le confierait à son serviteur pour que celui-ci le dépose dans l'endroit où l'on conservait ces monuments de la piété des générations antérieures. Il serait déjà singulier que la mise en place de la robe nouvelle fût ainsi sous-entendue, ne fût pas représentée, mais seulement rappelée à l'esprit d'une manière indirecte, par la représentation de l'acte qui suivait nécessairement la toilette de la déesse. De plus, s'il fallait comprendre ainsi la scène, la cérémonie, dans ce groupe central, serait indiquée comme finie; or, tout ce que nous voyons sur les quatre faces du temple nous la montre en train de s'accomplir; le spectacle que nous offre la frise est celui du noble et gracieux cortège qui se forme dans le Céramique et se déroule à travers la ville et sur tout le chemin de l'Acropole. N'aurions-nous pas le droit de trouver quelque peu gauche et déplacée une donnée qui nous présenterait, sur la face principale, la cérémonie comme déjà terminée? Involontairement, nous songerions. que tous ces cavaliers et ces piétons, jeunes gens et vierges, matrones et magistrats, vont arriver là haut trop tard, quand il n'y aura plus rien à faire et rien à voir. Ce serait là une de ces impressions que l'on ne discute pas, mais qui nuisent à l'effet d'une œuvre d'art, qui troublent et qui tourmentent l'esprit du spectateur; or, sans même attribuer à Phidias des combinaisons aussi subtiles que tend à le faire M. F., on trouve ici un art si consommé, toute la composition est si bien ordonnée qu'il est permis de nier que le maître ait commis une pareille faute.

Nous sommes donc très disposés à accepter, sur ce point, les idées de M. F.; si quelques-uns de ses devanciers avaient soupçonné la vérité, comme il a soin de le rappeler lui-même, il a eu le mérite de produire, à l'appui de cette interprétation, assez d'inductions et de preuves pour que l'on puisse dire qu'il l'a faite sienne. Nous ignorons si les archéologues qu'il a combattus ont été convaincus par ses raisons ou s'ils ont pris la plume pour lui répondre; mais, parmi les objections qu'il fait à la théorie généralement admise, il y en a, croyons-nous, qu'il sera difficile de réfuter, et l'explication qu'il donne du groupe central ne prête à aucune critique assez sérieuse pour que l'on soit autorisé à la rejeter d'emblée et à recourir ainsi, faute de mieux, à l'ancienne hypothèse. Les apprêts du sacrifice final sont très bien à leur place là où les a mis, selon M. F., l'auteur de toute cette ordonnance, et ils sont figurés par un groupe où les attitudes des personnages et les accessoires

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