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féminin. P. 15, la remarque sur riseti semble fondée. P. 16, on ne saurait souscrire à l'opinion de l'auteur quand il voit dans âsib parakki une épithète des dieux. Ici même 1, j'ai établi que les âsib parakki sont les rois. - Ibid., note 1, dadme ne signifie pas les hommes, mais les demeures; cf. R. I, pl. 35, no 3, 1. 15 murabis dadmê zabî'« << qui agrandit les demeures des hommes ». P. 20, il ne suffit pas de citer l'hébreu gulgolet pour établir que gullat a le sens de crâne. En lisant kullat et en traduisant tous, M. Rodwell a pour lui l'usage même de la langue. Dans le passage dont il s'agit, le sens que propose le P. D. conviendrait assurément très bien; mais il faudrait démontrer l'existence en assyrien d'un mot gullat, dont on ne connaît pas d'autre exemple. P. 25, ina milisa est bien dans sa crue, comme le fait observer l'auteur, ou simplement « là où il n'y a pas de gué. P. 27, la supposition du P. D. est très ingénieuse; signalons pourtant un autre texte de Salmanasar qui, au lieu de âl ana Asur utir asbat, porte ana ál Asur utir asbat « je me dirigeai vers la ville d'Asur-utir ». P. 36, la traduction proposée par le P. D. est excellente; son observation sur kiduru (p. 38-39) est juste; mais il ne faut pas se dissimuler que si, dans le passage en question, kiduru est, à n'en point douter, synonyme de bilat, dans maint autre passage, ce mot paraît revêtir de tout autres acceptions. P. 44, note, l'auteur assimile à tort sa'al salimi avec l'hébreu sahal le-salôm : le sens de salimu « alliance» est fixé par de nombreux exemples. Bel salimi est un allié (cf. Senn., éd. Sayce, p. 76) et l'expression sakan adê u salimi (Assurb., éd. Smith, p. 24) ne peut vouloir dire que « faire pacte et alliance ». Le mot pasur a bien le sens de plateau, table; mais pasur takni est douteux.— P. 47, l'observation relative à satir est juste; mais kigal n'a pas le sens que lui attribue le P. Delattre. On nommait kigal le massif de briques sur lequel étaient édifiés les palais (cf. R. I, pl. 64, col. vIII, 1. 60) et aussi le piédestal d'une statue (cf. Norris, Dict., p. 1060). - P. 50-51, le Père Delattre a reconnu le véritable sens de la phrase citée d'Asurbânipal.

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Stanislas GUYARD.

175.

Ueber die Reihenfolge der Platonischen Dialoge, von Gustav TEICHMÜLLER, ordentl. Professor der Philosophie in der Universität Dorpat. Leipzig, Commissionsverlag von K. F. Köhler, 1879. 23 pages in-8°.

L'opuscule est bien court; mais les questions traitées méritent qu'on s'y arrête. N'espérant pas déterminer en détail dans quel ordre de temps Platon a rédigé ses dialogues, M. Teichmüller prétend du moins avoir trouvé un indice décisif, qui lui permet de partager ces dialogues en deux classes chronologiquement distinctes, suivant qu'ils sont antérieurs

1. Revue critique, 1879, no 4, art. 12.

ou postérieurs au Théétète. Dans un petit Avertissement (p. 3) relatif à un article de cette Revue où j'ai prononcé son nom (Revue critique, 10 mai 1879, no 19, art. 80), et à la fin de son Epilogue (p. 22-23), où il cite en français quelques mots de cet article, M. T. déclare qu'il espère que l'évidence, incontestable suivant lui, de son critérium chronologique pour le partage des dialogues de Platon forcera mon assentiment; mais, de plus, il espère, dit-il, que cette même évidence me disposera, et avec moi les partisans de son adversaire M. Ed. Zeller, à accepter le critérium philosophique, non moins sûr suivant lui, en vertu duquel il a prétendu distinguer, dans les enseignements écrits de Platon, d'une part une doctrine sérieuse, qui comprendrait l'impersonnalité et l'éternité de l'âme universelle, d'autre part une doctrine mythique, dans laquelle, pour ne pas effaroucher les esprits faibles, Platon feindrait poétiquement de conserver la croyance socratique à la Providence divine et à la personnalité immortelle des âmes individuelles séparées des corps mortels. Après avoir lu attentivement l'opuscule de M. T., je crois rendre service aux lecteurs en démentant l'une et l'autre de ces espérances exprimées sur mon compte par l'auteur.

D'abord, en ce qui concerne la dernière, je persiste à penser que chez Platon la part du mythe est beaucoup moindre que ne l'a faite le disciple d'Hegel. En vain il me répond (p. 6) qu'Hegel lui-même déclare avoir tiré de Platon sa doctrine de l'impersonnalité de l'âme éternelle. Je n'en suis pas surpris; car, à la fin d'une phrase prise pour épigraphe par Ferdinand Lassalle en tête de chacun de ses deux volumes sur Héraclite (Berlin, 1858, 2 vol. gr. in-8), Hegel lui-même dit bien aussi : << Il n'y a pas une proposition d'Héraclite que je n'aie admise dans ma logique. » La prétention d'Hegel était d'englober dans son système toutes les philosophies antérieures; mais, dans cette transformation, il leur ôtait trop souvent ce qu'elles avaient de meilleur. Lors même que Lassalle nous ferait croire que dans Hegel on retrouve tout Héraclite, nous persisterions à dire que tout Platon n'est pas dans Hegel, et nous en féliciterions Platon. Ainsi nous continuerons de penser que ne mentait pas en affirmant sa foi à ces doctrines, prétendues mythi ques, que toute l'antiquité a crues sincères de sa part, mais que de nos jours on s'est avisé de lui contester à cause de quelques hésitations de sa pensée ou de quelque obscurité de ses expressions.

Platon

Je n'accepte pas plus docilement le premier point, objet principal de l'opuscule de M. T.: la division chronologique des oeuvres de Platon en deux parts séparées par le Théétète ne me paraît pas fondée, et une petite phrase du Théétète, phrase que M. T. allègue sans en faire con

1. Dans la Note supplémentaire A d'un Mémoire que je publie sur l'hypothèse astronomique de Platon (Acad. des inscr., t. XXX) et dans le passage du Mémoire auquel cette note se rapporte, je résumerai ma pensée sur le rôle des mythes dans

la doctrine de Platon.

naître le contexte, ne me paraît nullement avoir la portée merveilleuse que M. T. se glorifie d'y avoir découverte. C'est bien Platon qui a écrit cette phrase; car le Théétète est de lui, et ce dialogue est même du trèspetit nombre de ceux qu'aucun critique ne s'est encore avisé de lui ôter. Mais, dans cette phrase, Platon parle-t-il directement et en son nom? et s'agit-il de la rédaction de ses autres dialogues? Nous allons montrer qu'à chacune de ces deux questions il faut répondre : Non. Mais écoutons d'abord M. Teichmüller.

La phrase qu'il cite du Théétète (p. 143 C) peut se traduire ainsi 1 : << Afin donc de ne pas être gêné dans cet écrit par des mots narratifs qui interrompent le discours, par exemple quand Socrate dit en parlant de lui-même et moi je disais, ou bien et moi je dis alors; ou quand il dit en parlant de l'interlocuteur : il en convint, ou bien : il le nia; j'ai supprimé tout cela et j'ai introduit Socrate lui-même s'entretenant avec eux. >> De cette phrase, M. T. conclut : 1o que Platon, dans tous ses dialogues écrits avant le Théétète, avait toujours eu le tort, qu'il se reproche ici, d'employer ces formes gênantes du dialogue raconté; 2o qu'en se mettant à écrire le Théétète, Platon s'aperçut pour la première fois de l'avantage qu'il y aurait pour lui à employer désormais le dialogue dramatique; 3o que, depuis le Théétète, il n'écrivit plus que des dialogues de cette forme.

En lisant ces conclusions de M. T. et les raisonnements sur lesquels il les appuie, on serait tenté de supposer au moins que la phrase qu'il isole en la citant appartiendrait à une préface du Théétète, dans laquelle Platon ferait lui-même l'histoire de sa manière d'écrire ses dialogues. Même en supposant qu'il en fût ainsi, l'on trouverait encore que M. T. serait allé bien au-delà des déclarations de l'auteur. Mais il suffit d'ouvrir le Théétète pour voir que ce dialogue n'a ni préface, ni préambule quelconque, où Platon adresse aux lecteurs ses confidences sur la rédaction de ses dialogues: on y voit, au contraire, que la phrase appartient à Euclide, disciple de Socrate et l'un des personnages accessoires du Théétète, et qu'elle ne concerne en rien les autres dialogues de Platon, mais qu'elle a pour unique objet la mise en scène du Théétète même. En effet, dans la partie principale qui forme presque la totalité de ce dialogue (p. 143 D 210 D), les personnages sont Socrate, Théétète et Théodore. Mais auparavant il y a un petit prologue dramatique, où Euclide dit à Terpsion que Théétète lui a raconté de longs entretiens de Socrate, et où Terpsion exprime son désir de connaître ces entretiens. Alors Euclide déclare les avoir rédigés, pour ainsi dire, sous la dictée de Théétète, qui de plus a revu le manuscrit. Ici se place la phrase citée, où l'on voit qu'Euclide a seulement osé, pour rendre sa rédaction plus facile, supprimer dans le récit de Théétète les formules de la narration et

1. Dans le texte qu'il en donne au bas de sa page 13, il y a une faute d'impression (αὑτοῖς pour αὐτοῖς).

les remplacer simplement par les noms des personnages. Cela dit, Euclide présente à Terpsion son manuscrit contenant la partie principale du dialogue. Ni Euclide, ni Platon, qui le met en scène, ne se vantent ici de l'invention d'un procédé nouveau; mais Euclide avoue que, sans manquer à la fidélité, il a cru pouvoir, dans cette circonstance, user de ce procédé bien connu avant lui. Dans cette phrase d'Euclide, on ne peut trouver une allusion ni aux dialogues antérieurs de Platon, ni à ses intentions pour la rédaction de ses dialogues postérieurs. Il est évident, au contraire, qu'en écrivant cette phrase Platon avait en vue la vraisemblance extérieure et dramatique du Théétète en particulier. De même dans le préambule du Phèdre (p. 227 A-228 E), pour rendre vraisemblable la citation textuelle d'un discours de Lysias sur l'Amour, Platon a eu le soin de présenter d'abord aux lecteurs une conversation dans laquelle le jeune admirateur de Lysias, malgré tout son désir de s'essayer à réciter de mémoire ce discours, finit par avouer à Socrate qu'il en a le manuscrit sous son manteau, et se décide à le lui lire (p. 230 E-234 C).

Ainsi l'intention prêtée par M. T. à la phrase du Théétète n'est introduite dans cette phrase que par une conjecture, qui elle-même est réfutée par la comparaison avec un passage analogue du Phèdre. J'ajoute qu'en elle-même cette conjecture manque entièrement de vraisemblance. La forme dialoguée, sans autre interruption que les noms des interlocuteurs, n'est pas une invention que Platon ait pu faire au moment de rédiger son Théétète. Les tragédies et les comédies du théâtre athénien, de même qu'en Sicile les mimes de Sophron et les comédies souvent philosophiques d'Epicharme, avaient donné des exemples perpétuels du dialogue dramatique, exemples bien connus de Platon dès son jeune âge. Cependant, après comme avant la rédaction du Théétète, Platon a pu, quand il l'a voulu, employer le dialogue narratif, qu'il a manié avec une habileté et un succès merveilleux, par exemple dans la République, où Socrate, sans que le lecteur sache encore à qui il parle, raconte en dix livres un si long entretien. De même, avant comme après la rédaction du Théétète et de ses continuations dramatiques le Sophiste et le Politique, Platon a pu employer la forme du dialogue dramatique, par exemple dans le Phèdre, drame à deux personnages, tout aussi bien que dans le Timée et le Critias, où sont mis en scène dramatiquement trois des quatre auditeurs du récit, qu'on y suppose avoir été fait la veille par Socrate, du dialogue contenu dans les dix livres de la République. Ainsi, dans cette trilogie philosophique de Platon, le premier dialogue était de forme narrative, mais les deux autres étaient de forme purement dramatique. Enfin, à toutes les époques de sa vie, Platon a pu faire et a fait des dialogues mixtes, c'est-àdire en partie narratifs et en partie dramatiques, comme le Phédon et l'Euthydème, que, malgré leurs parties dramatiques, M. T. met dans la première moitié de la carrière de Platon, ou bien comme le Parmé

nide, que, malgré l'introduction narrative du dialogue, M. T. met dans la seconde moitié (p. 16-18). Mais si, dans l'Euthy dème et dans le Phédon, Platon, jeune encore, avait bien pu, comme M. T. le suppose, écrire les parties considérables où, comme dans un drame, les interlocuteurs sont désignés simplement par leurs noms, pourquoi, à la même époque de sa vie, Platon n'aurait-il pas pu écrire un dialogue tout entier dramatique, comme le Phèdre? Et si, dans sa vieillesse, Platon avait bien pu écrire le dialogue raconté par lequel commence le Parménide, pourquoi, à la même époque de sa vie, Platon n'aurait-il pas pu écrire un dialogue tout entier sous forme de récit, comme celui de la République? Pourquoi? Parce qu'ainsi l'ordonne M. Teichmüller. Sic volo, sic jubeo, sit pro ratione voluntas! C'est de l'arbitraire pur, mal dissimulé sous quelques subtilités ingénieuses.

Ajoutons que la découverte prétendue de M. T. l'a conduit à placer dans la seconde partie de la carrière de Platon tel dialogue de forme purement dramatique qui appartient à la jeunesse de l'auteur, par exemple le Phèdre, dans lequel le système astronomique de Platon n'est pas encore entièrement dégagé de la doctrine ionienne, comme il le fut plus tard. C'est ce que j'espère montrer vers la fin d'un mémoire qui s'imprime (Ac. des inscr., t. XXX, hypothèse astronomique de Platon). Mais ce n'est pas ici le lieu de discuter dans ses détails la grave question de chronologie littéraire pour laquelle M. T. s'est vanté mal à propos (p. 11) d'avoir trouvé un nouveau critérium.

Certains paradoxes sont des vérités nouvelles, et alors, après un mûr examen, il faut les accueillir. Mais les paradoxes vrais sont rares, et le nouveau critérium de M. Teichmüller me paraît une erreur nouvelle, moins séduisante et moins utile que ses paradoxes antérieurs, qui, tout faux qu'ils étaient, avaient le mérite de présenter quelques remarques judicieuses et neuves, et d'appeler l'attention sur quelques obscurités réelles du langage de Platon, et (il faut bien le dire) sur quelques hésitations de ce philosophe, et même sur quelques contradictions réelles de sa pensée. Du reste, Platon déclarait se défier de lui-même en abordant certaines hautes questions 1. Car il était homme et s'en souvenait. Th.-H. MARTIN.

176. Histoire de France pendant la minorité de Louis XIV par A. CHERUEL, recteur honoraire et inspecteur général honoraire de l'Université, membre du Comité des travaux historiques et des sociétés savantes. Paris, Hachette, 1879, t. I, II, in-8° de LVII-420 et 528 p. - Prix: 7 fr. 50 le volume.

Ces deux volumes se composent : 1o d'une Préface de xx p. ; 2o d'une Introduction de xxxvii p. ; 3° d'un récit qui commence à la mort de Ri

1. V. surtout Phédon, p. 85 C-D; Timée, p. 28 C, p. 29C-D, p. 48A-49-B, p. 51 A-E, p. 52 A-D, etc.

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