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laisseront de loisir des devoirs multiples et une santé que le travail a déjà souvent ébranlée; nous ne pouvons que prendre acte de ces promesses et souhaiter vivement que rien ne vienne en retarder l'accomplissement. Nous ne croyons pas que le nouveau manuel fasse tomber dans l'oubli celui d'Ottfried Müller, dont le plan est plus simple et qui, malgré ses lacunes et ses défauts, gardera toujours le caractère et les mérites d'une œuvre supérieure, née dans une heure propice; mais il n'en deviendra pas moins indispensable à quiconque voudra s'initier aux études archéologiques et se mettre au courant de la science. Nous ne pouvons juger les parties encore publiées; mais l'étude de ce premier fascicule nous autorise à adresser une prière à l'érudit qui a entrepris cette tâche si lourde et qui s'y est préparé avec une si religieuse conscience. Quand il s'agira de définir soit les différents styles de l'art, soit les différents types divins créés par l'imagination grecque, qu'il se rapproche, autant que possible, du style simple et ferme qu'Ottfried Müller garde partout en pareille matière, qu'il évite cet excès d'abstraction qui doit rendre pénible, même pour un Allemand, la lecture de ses premiers chapitres, qui, en tout cas, rebutera plus d'un étranger et présenterait de grandes difficultés à qui voudrait entreprendre la traduction d'un ouvrage que sa sérieuse valeur rend digne d'être mis, par de fidèles versions, à la portée des savants de l'Europe entière.

G. PERROT.

112.

BONET-MAURY, Gérard de Groote, un précurseur de la Réforme au XIVe siècle, d'après des documents inédits. Paris, Sandoz et Fischbacher. 1878. 100 pages.

Le travail, dont nous venons d'écrire le titre, est une thèse de licence présentée à la faculté de théologie protestante de Paris. Nous souhaitons. à cette école beaucoup de thèses pareilles. Mais comme toute thèse, même la meilleure, est faite pour être discutée, nous soumettrons à l'auteur quelques observations.

P. 9. M. Bonet semble croire encore que l'Eglise a dû la plus grande partie de ses richesses aux donations, inspirées par les terreurs de l'an mil. Il est facile de montrer combien cette opinion est exagérée.

P. 10. Dès la seconde moitié du xive siècle les provinces septentrionales des Pays-Bas « se sont distinguées par leur amour de la science philologique et leur patiente érudition ». On désirerait en avoir une preuve.

P. 10. et p. 60. M. B., quand il parle des auteurs anciens que l'on a connus au moyen âge, ne manque pas de dire « les classiques grecs et latins. » C'est un lapsus; il n'ignore pas qu'en Occident la connaissance du grec était perdue, et que, si l'on a eu quelques ouvrages d'auteurs grecs, on ne les a eus qu'en traductions latines.

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P. 14. Tauler n'est l'auteur ni d'un traité de la vie et de la passion de Jésus-Christ ni d'Institutions divines. Ces deux ouvrages sont des compilations, auxquelles on a donné mal à propos son nom.

P. 15. Ruysbroek n'a pas dédié ses Noces spirituelles aux amis de Dieu du Haut-Rhin, il leur en a envoyé une copie.

P. 41. « La bulle, dite extravagante, d'Urbain V... » M. B. ignoret-il ce qu'en langage canonique on appelle les Extravagantes?

P. 65. On ne dit pas « les bulles Clémentines ».

P. 76. Comment Pierre Schott, ammeister de Strasbourg, a-t-il pu envoyer à l'école de Deventer le westphalien Louis Dringenberg, inconnu en Alsace avant son arrivée à Schlestadt comme recteur de l'école de cette ville? Et où M. B. a-t-il trouvé qu'en 1517 cette école a compté neuf cents élèves ?

Ces critiques ne portent que sur des détails; nous les avons faites pour rappeler à M. B., qui a d'excellentes qualités pour devenir historien, que le détail ne doit jamais être négligé. Cela ne nous empêche pas de recommander son travail comme une dissertation bien faite sur un sujet peu connu en France. M. B. a passé quelques années en Hollande; il a profité de ce séjour pour étudier les sources manuscrites et les ouvrages hollandais qui se rapportent à Gérard Groote et à son œuvre; il a pu nous communiquer ainsi plusieurs faits nouveaux; comme appendice il donne quelques pièces inédites. Groote, en fondant les confréries de la vie commune et la congrégation des chanoines réguliers de Windesheim, et en conseillant aux frères de se vouer à l'instruction de la jeunesse et à la copie de manuscrits, a rendu des services que M. B. a su remettre en lumière d'une manière fort intéressante. Les écoles des frères ont prospéré jusqu'à la fin du moyen âge; il en est sorti plusieurs des principaux restaurateurs des lettres. M. B. dit que l'invention de l'imprimerie mit fin à leur activité comme copistes; il aurait pu ajouter qu'ils s'empressèrent de se servir du moyen nouveau pour multiplier les livres; à Cologne, par exemple, une des premières presses fut établie dans la maison de la vie commune.

L'ouvrage de M. Bonet était terminé quand parut, dans l'Encyclopédie allemande de Herzog, un article de quatre-vingts pages sur le même sujet par M. C. Hirsche; les deux travaux se complètent l'un l'autre.

113.

C. S.

La Confédération des huit cantons, étude historique sur la Suisse au XIVe siècle, par Edouard FAVRE. Leipzig, Veit & C°, 1879, in-8°, x-122 pp. Prix: 3 mark (3 fr. 75).

C'est entre les batailles de Morat et de Sempach que les trois cantons d'Uri, de Schwitz et d'Unterwalden ont étendu leur alliance à Lucerne, à Zurich, à Glaris, à Zug et à Berne. Les événements qui se sont accomplis pendant cette période, ont une importance capitale pour l'histoire

de la Suisse, et l'on doit savoir gré à M. Favre d'avoir appliqué les ressources de son érudition et la sagacité de sa critique à les éclaircir. Si brève qu'elle soit, son étude ne laisse rien ignorer, ni des faits, ni des intérêts qui les ont produits.

Il attribue à trois causes cette première extension de la Confédération : 1° à la résistance des landgemeinden aux entreprises des princes, qui cherchaient à étendre leurs droits de souveraineté; ce qui amena l'alliance des trois Waldstetten et poussa Glaris à se joindre à la ligue; 2° à la propension d'une ville à faire prévaloir ses droits sur ceux du seigneur: ce qui détermina Lucerne à entrer dans l'alliance; 3° aux intérêts particuliers qui décidèrent de l'adhésion de Zurich et de Berne. Dans chacune de ces luttes, l'ennemi commun était l'Autriche; aussi, tant que l'Empire germanique fut entre les mains de ses compétiteurs, l'autorité impériale se montra favorable à l'émancipation des cantons, et quand, en 1438, par l'élection d'Albert II, le sceptre de Charlemagne revint aux Habsbourg, il était trop tard pour défaire le faisceau que le temps avait consacré. Ce furent les discordes religieuses, qui firent perdre à la Confédération, et pour ne plus la recouvrer, la force d'expansion et d'attraction dont elle était douée dans le principe.

Nous n'avons que peu de critiques à faire à l'auteur de ce travail. Dans son introduction, il se plaint de la difficulté qu'il y a à rendre en français les expressions techniques fournies par les chartes allemandes, que chacun traduit différemment. Pour y remédier, il propose de convenir d'une terminologie commune. Nous ne pouvons que nous ranger à cet avis; mais M. F. ne contrevient-il pas tout le premier à cette règle, en qualifiant toujours de biens-fonds les possessions des Habsbourg en Suisse? Pourquoi ne pas désigner comme francs-alleux les domaines patrimoniaux de leur famille, restés en dehors du régime féodal? Il eût été d'autant plus nécessaire de ne pas les appeler biens-fonds, que, pour un profane, cette expression peut donner le change sur la nature des droits que le franc-alleu conférait à son possesseur.

Dans la seconde des deux pièces justificatives qu'il a jointes à son travail, M. Favre fait de l'officier qui a dressé l'acte un ammann de Ferrette. Cela ne peut être que l'effet d'une fausse leçon. Il y a cu, de 1350 à 1358, un Ferrette grand bailli autrichien du Sundgau et qui s'appelait de son prénom Ulmann, dérivé d'Ulrich. Evidemment celui qui a transcrit la charte a lu à tort ammann pour Ulmann 1.

X. MOSSMANN.

114. Soldat, moine et maître de danse. ou mémoires d'un Alsacien du XVIII® siècle, par Rodolphe REUSS. Strasbourg, 1878, in-12 de 46 p. -Les tribulations d'un maître d'école de la Robertsau pendant la Révolution, par le même. Strasbourg. 1879, in-12 de 40 p.

Les deux opuscules de M. R. Reuss, extraits des Affiches de Stras

1. Pourquoi M. Favre donne-t-il le genre féminin à des noms de villes, comme Zurich, Berne, Lucerne ?

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REVUE CRITIQUE D'HISTOIRE ET DE LITTÉRATURE

bourg, sont également intéressants. Le premier de ces opuscules est une analyse très bien faite des Mémoires de Jean Balthazar Schaeffer, né à Ribeauvillé, le 4 novembre 1684, « dont la carrière présente des vicissitudes étranges, et dont les aventures jettent un jour curieux sur l'état religieux et moral » de l'Alsace au xvII° siècle. Une premiêre édition de ces Mémoires fut publiée, en 1740, à Meiningen, par l'auteur lui-même. Il n'en restait aucune trace quand un petit-fils de J.-A. Schaeffer en fit paraître une édition nouvelle, à léna, en 1791 (78 p. in-12). Le livret resta tellement peu connu de ce côté-ci du Rhin, que jamais il n'a figuré dans un catalogue d'alsatiques et que jamais bibliographe alsacien n'en a parlé. M. R. serait même tenté de croire que la Bibliothèque municipale, dont il est le conservateur, possède en ce petit volume un exemplaire unique. Félicitons-en la bibliothèque et nous-mêmes, car nous devons à cette épave une lecture des plus attachantes. M. R. qui joint beaucoup d'esprit à beaucoup de savoir, raconte avec une bonne humeur et une verve charmantes les mille incidents de la vie de son héros. Mais, comme on le pense bien, il instruit son lecteur en l'amusant, et il faut lui savoir gré d'avoir prouvé, par sa vive et entraînante analyse, que « le livre de l'histoire n'est point tout entier le livre des Rois », que « l'étude des classes inférieures et moyennes donne, en définitive, un tableau plus exact d'une époque que celle de quelques individualités privilégiées », et que l'on a trop négligé jusqu'à ce jour les rares récits d'autrefois qui nous entretiennent «< de la vie des humbles et des petits », et nous permettent « de pénétrer plus avant dans leur histoire intime ».

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Le second opuscule de M. R. est composé à l'aide de document inédits relatifs à l'instruction publique en Alsace, réunis autrefois par M. Ch. Borsch et donnés par sa famille à la Bibliothèque municipale de Strasbourg. C'est le récit minutieusement fidèle d'un épisode de cette histoire du Directoire en province, qui est encore presque partout à écrire. Les tribulations de Jean-Martin Schwerer, persécuté par l'administration directoriale, uniquement à cause de ses sentiments religieux, sont décrites par M. Reuss avec sympathie. Elles lui fournissent l'occasion de tenir ce noble et généreux langage auquel on ne saurait trop applaudir, auquel, pour ma part, j'applaudis de tout mon cœur (p. 40): « Il s'en dégage [du résumé du dossier du malheureux Schworer] une moralité qui n'est pas seulement d'un jour, mais qui reste toujours la même et qu'on ne doit point se lasser de proclamer sans cesse : c'est que la liberté véritable ne se maintient que grâce à la liberté de tous, et que celui qui ne sait point respecter celle des autres n'est point digne encore de la posséder lui-même ».

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T. de L.

N° du 24 mai, Chronique, page 390, ligne 11 lire « signe par

Le Propriétaire-Gérant : ERNEST LEROUX.

Le Puy, typ. et lith. Marchessou fils, boulevard Saint-Laurent, 23.

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Gerold. (Cp. notre Chronique no 23.)-SCHNEDERMANN, die Controverse des Ludovicus Cappellus mit den Buxtorfen. Leipzig, Hinrichs. (Cp. un prochain numéro de la Revue critique.) RZACH, grammatische Studien zu Apollonios Rhodios. Wien, Gerold. 1878 (Dissertation trèssoignée qui complète les recherches de Merkel.) HARDER, Index Lucilianus. Berlin, Reimer. 1878. (Bon.) LEXER, mittelhochdeutsches Wörterbuch. Leipzig, Hirzel. 1878. (Article sur la fin de cette grande entreprise.)

The Princeton Review, may 1879 PORTER, Force, Law and Design. HAMERTON, Continental Painting at Paris in 1878.- GILDERSLEEVE, University Work in America. STEWART, Science and a future State. PATTON, The final philosophy. CAVE, The critical estimate of mosaism. BOWEN, The idea of Cause. ARNOLD, a plea for free trade. ATWATER, The supremacy of conscience and of revelation.

L'Athenaeum belge, no 11, 1er juin 1879: BONET-MAURY, Gerard de Groote. Paris, Fischbacher. (Cp. Revue critique, le présent numéro.)- RousSET, la conquête d'Alger. Paris, Plon. (Henrard: le livre est un morceau d'histoire, mais non un livre complet; on n'entre pas assez avant dans le récit de l'action diplomatique; trop peu de détails sur les préparatifs qui ne durerent pas moins de dix-huit mois; peu de pages vivantes, empruntées à la correspondance de Bourmont, Marmont, Duperré, etc.) – MICHELET, Le Banquet, Paris, Calmann Lévy, (Cp. Revue critique, n° 23, art. 100). Lettres parisiennes. (Bigot: annonce une Histoire du peuple d'Israël, par M. LEDRAIN (Paris, Lemerre).- La Bibliothèque de Sebastiano Bagolino et l'Hortensius de Cicéron en 1597.

Rassegna Settimanale, no 73, 25 mai 1879 : BERTOLOTTI, La schiavitù privata durante il secolo XVII in Roma. (Documents qui « prouvent que l'église romaine, méconnaissant les doctrines de l'Evangile, a maintenu l'esclavage durant quelques siècles ».) G. de CASTRO, La guerra per la successione in Spagna, e la poesia populare milanese. (Chansons populaires composées à Milan, p. e. sur la défaite de Villeroi à Crémone, sur la levée du siège de Turin, etc.) — Le isole Lieu-Kieu (Nocentini : îles occupées par le Japon.) — A. DE GUBERNATIS, Dizionario biografico degli scrittori contemporanei ornato di oltre 300 ritratti. Firenze, Le Monnier. Fascicoli 1-2, A-BAC, BAC-BON. (Manque de proportions; parmi les Italiens, on trouve cités dans ce dictionnaire des gens qui n'ont composé que deux ou trois articles de journaux, qui n'ont «< rien fait >> ;_trop d'importance et trop d'espace accordés à certaines personnes.) ROSA, etymologie asinine. Torino. (Etymologie des mots qui signifient « âne »> dans les langues néo-latines; beaucoup d'inexpérience dans les questions phonétiques.)

N° 74, 1er juin 1879: Un amico di Lord Byron (article de Henry James dans le North American Review, traduit en italien; à propos du « Memoir of the Rev. Francis Hodgson, with numerous letters from lord Byron and others. » Londres, Macmillan). - Ancora dei seminari. - Bibliografia: DARDIER, Michel Servet, d'après ses plus récents biographes (analyse d'un article de la Revue historique du jer mai); AMBROSI, profili di una storia degli scrittori e artisti Trentini. Borgo, Marchetto. Rivista Europea, Rivista internazionale, fasc. 11, vol. XIII, 16 mai 1879: RONDANI, L'arte italiana a Parigi. DE CAGNO-POLITI, Pensieri critici intorno alla filosofia positiva a proposito della dottrina dell'evoluzione. I. Organismo della filosofia positiva del prof. De DOMENICIS. - COPPI, Le università italiane nel medio evo, cenni storici. - Rassegna letteraria: Olanda riviste. Inghilterra siviste. Francia: Notes de Sismondi sur l'Empire et les Cent-Jours publiées par VILLARI. (Extrait de la Revue historique.)

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