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mands, comme reguliren (p. 92, 1. 27), ignoriren (p. 25, l. 14), gravitiren, präsentiren (p. vi, l. 7 et 28), substantiiren (p. 57, 1. 26), desorientiren, ruiniren, etc., ein modern präjudicirte Plato (p. vi, 1. 19), das Prius, das Apriorische (p. 139, l. 11 et 12), die phychische (lisez psychische) Ontogenie (p. 28, 1. 10), etc. Des mots, passons aux phrases. M. K. se demande (p. 49, 1. 13-14) si les idées de Platon sont une Hypostasiirung (en français hypostasiation) des notions de Socrate. Peu respectueux pour la théorie des idées et pour le platonisme en général, M. K. dit (p. 132, 1. 25-26) que Platon n'a trouvé aucune occasion de transcender (transcendiren) les formes des choses, et il ajoute (p. 132, fin) que Platon a considéré les idées comme des Consecutiva de l'être de la divinité. En parlant de l'auteur des livres VIII et IX de la République, il dit (p. 28, l. 16) que la métaphysique est encore bien loin de l'horizon de ce pédagogue (dieses Pädagogen). Du reste, il ajoute (p. 29, 1. 25-26) que l'homme Platon (der Mensch Plato) a eu ses développements, et que ce n'est pas sa tête seule (nicht nur sein Kopf) qui s'est développée. Le dernier mot de M. K. (p. 165) est ce paradoxe, que tous les dialogues ensemble sont d'origine postérieure à la République. Sui · vant M. K., le platonisme ne pouvait pas aboutir à un résultat; car dans ce système, dit-il (p. 136, 1. 22-25), l'affirmation de l'intelligible (des Intelligiblen) et la négation des choses de ce côté-ci (des Diesseitigen, c'est-à-dire des choses de ce monde) sont les deux seuls facteurs (Factoren) desquels on doit faire sortir comme gain le Facit métaphysique (das metaphysische Facit). M. K. connaît aussi (p. 130, 1. 26) le Facit de l'ontologie. Il faut donc croire que ce mot Facit a un sens pour lui. Afin de prouver mieux l'insuffisance du platonisme, M. K. dit (p. 136, 1. 32-35) que le sublimé le plus volatil du monde accessible à l'observation (das flüchtigste Sublimat der anschaulichen Welt), c'està-dire, suivant lui, les notions de quantité et de mouvement, sont les seuls fils conducteurs que le platonisme ait acceptés pour arriver à ce qui est supérieur aux sens; car, ajoute-t-il (1, 35-37), le platonisme sentait pourtant le besoin de lier en quelque manière avec le monde phénoménal son intuition géniale (seine genialische Intuition) du monde intelligible. Ce sont là, pour les phrases comme pour les mots isolés, quelques exemples entre mille; mais ces exemples suffisent, je pense, pour caractériser une obscurité incurable.

Une autre cause accessoire d'obscurité, mais à laquelle on peut apporter quelque remède, c'est qu'avant d'entrer en matière, M. K. n'a jugé à propos de faire connaître ni la place de son opuscule dans la polémique à laquelle il appartient et qu'il suppose connue des lecteurs, ni le plan de cet opuscule. Disons d'abord quelques mots sur le premier point.

M. Edouard Zeller a publié, sur La philosophie des Grecs, un ouvrage très-supérieur à tout ce qui avait été écrit sur le même objet. Cet ouvrage a obtenu en Allemagne un succès mérité, et une traduction fran çaise, faite sur la 3e édition allemande, se publie à Paris. Parmi les ad

versaires et les rivaux qui ne lui ont pas manqué de l'autre côté du Rhin, le plus distingué me paraît être M. Teichmüller, dans ses Etudes pour l'histoire des notions philosophiques en Grèce (Berlin, 1874, Ix et 667 p. in-8°), et Nouvelles études, 1er cahier (1876, xvi et 269 p.). Ces études intéressantes, conçues dans un esprit trop systématique, apportent aux interprétations habituellement justes de M. Zeller des rectifications et des compléments quelquefois justes aussi, et des objections souvent utiles à connaître, lors même qu'il faut savoir les repousser. C'est ainsi qu'il ne faut pas suivre M. Teichmüller dans sa critique excessive, lorsqu'il ne reconnaît, comme présentées sérieusement par Platon, que les doctrines conciliables avec celle de la gauche hégélienne, par exemple la doctrine de l'éternité de l'âme universelle, et lorsqu'il considère comme des mythes, imaginés par Platon pour plaire au vulgaire, tout ce qui impliquerait de la part du philosophe grec des opinions trop franchement spiritualistes, par exemple une croyance sincère à une certaine immortalité personnelle des âmes individuelles. Sur le platonisme en particu lier (Etudes, p. 105-222), M. Teichmüller a reproduit et complété ses vues, vers la fin de 1876, dans un petit volume intitulé: La question platonique, écrit polémique contre Zeller (Gotha, 1876, xvi et 127 p. in-8°). Vers le commencement de cette même année 1876, M. K., déjà auteur d'un opuscule sur Xénophon et Socrate, avait publié, comme tome Ier d'Etudes sur la littérature socratico-platonique, un volume intitulé: La République de Platon (Halle, 1876, in-8°), et M. Teichmüller, dans sa Question platonique, avait attaqué incidemment M. K., qui, sur quelques points seulement, s'était trouvé d'accord avec M. Zeller, notamment sur la manière dont Platon entendait l'immortalité de l'âme. Mais sur d'autres points M. K., dans l'opuscule dont nous rendons compte, se vante d'être plus opposé à l'ensemble des opinions de M. Zeller que ne l'est M. Teichmüller lui-même. A en croire M. K., ces deux historiens de la philosophie grecque, M. Zeller et M. Teichmüller, appartiendraient tous deux à l'ancienne critique, dont le représentant le plus éminent est, dit-il (p. v-vi), M. Zeller; mais, en ce qui concerne le platonisme, les Zeller et les Teichmüller seraient destinés à disparaître devant la critique de l'avenir, dont M. K. serait l'initiateur encore méconnu. Tels sont les faits dont il faut être instruit d'avance, pour comprendre l'écrit polémique publié par M. K. près de trois ans plus tard que celui de M. Teichmüller, mais sous le même titre principal, savoir : La question platonique, écrit sous forme de missive à M. le Professeur Dr E. Zeller, par A. Krohn.

Passons au second point, nécessaire aussi à connaître d'avance. La préface (p. ш-vi) indique très-imparfaitement l'objet de cet écrit, et n'en indique pas du tout la marche. L'opuscule commence brusquement par un renvoi au livre II, chapitre x, d'un ouvrage dont on ne lit en cet endroit ni le titre ni le nom de l'auteur. Les deux dernières pages de la préface n'apprennent rien non plus à cet égard. Il faut deviner qu'il s'a

git de la République de Platon, nommée six pages plus haut, au commencement de la préface. Ni le titre général de l'ouvrage, ni les titres de ses six chapitres, ne nous apprennent la nature et l'ordre des questions traitées. Le chapitre rer (p. 1-46), intitulé: La notion de la nature et l'éthique psychologique, et le chapitre II (p. 46-102), intitulé: La doctrine des idées et l'éthique spéculative, concernent les doctrines attribuées à Socrate dans la République de Platon. Le chapitre m (p. 102-129) est intitulé : L'ordre des livres, et il est sous-entendu que ce sont ceux de la République, dans laquelle deux livres du milieu deviennent les derniers par décision de M. K. Le nom de Sommaire (Summarium), donné au chapitre rv, signifie qu'il résume les chapitres précédents. Pour le v° chapitre (p. 139-162), le titre est : Doctrine de l'immortalité; sous-entendez: d'après Platon. Enfin le court chapitre vi (p. 162166), porte le même titre que l'opuscule entier : La question platonique; mais, au lieu d'être un résumé ou une conclusion des 162 pages précédentes, ce dernier chapitre est, en quatre pages, un essai de confirmation d'un point spécial du chapitre 1or. Ajoutons que ces dix chapitres sont pleins de répétitions et de divagations rebelles à toute analyse, dans lesquelles défilent sans ordre la plupart des grands noms de la philosophie allemande.

Cependant, sur le platonisme antique, nous signalerons dans cet opuscule quelques thèses que l'auteur s'efforce de défendre, mais qui, comme l'indiquent ses plaintes amères, avaient été trouvées trop paradoxales, même en Allemagne. Ne tenant aucun compte de la judicieuse dissertation du Dr Schedle (Innsbruck, 1876, in-4°) Sur l'ordre chronologique des dialogues de Platon, le Phèdre, le Phédon, la République et le Timée, M. K. admet définitivement (p. 165) que la République est antérieure à tous les autres dialogues. En 391 av. J.-C., dans sa comédie de l'Assemblée des femmes, Aristophane s'est moqué de communistes athéniens dont certaines rêveries ont été adoptées par Platon quelques ánnées plus tard, comme elles l'ont été par les saint-simoniens à Paris au XIXe siècle. M. K. prétend que, dans cette pièce, Aristophane a voulu se moquer de Platon et de sa République. Mais Aristophane n'y nomme pas Platon et il n'y désigne la République par aucune allusion directe: ce qu'il aurait certainement fait, si ce dialogue avait été dès lors publié par Platon, dont le nom est revenu si souvent un peu plus tard dans les vers des poètes de la Comédie moyenne d'Athènes (v. Meinecke, Fragm. comic. gr., t. III, et t. V, pars I, p. 845). Je dis qu'Aristophane n'aurait pas manqué cette occasion de lancer contre Platon nominativement une raillerie bien méritée; car, dans les Nuées, le même Aristophane avait bien osé non-seulement nommer Socrate, mais le montrer sur la scène et personnifier en lui, par des accusations fausses, les sophistes ses adver saires. Ce n'est point l'Assemblée des femmes qui suppose l'existence antérieure de la République; c'est, au contraire, la République qui paraît supposer l'existence antérieure, soit de cette comédie, soit d'autres

semblables. En effet, dans le Ve livre de la République (p. 452-457), Platon prend la défense de ceux qui, avant lui, à l'exemple des Crétois et des Lacédémoniens et malgré les scrupules des anciens Grecs et des barbares, avaient introduit à Athènes l'habitude de la nudité dans les gymnases: alors, dit le Socrate du dialogue (p. 452 C D), il était permis aux beaux esprits de ce temps de tourner cela en comédie (xwpodeiv), et il soutient (p. 457) qu'il ne faut pas non plus s'inquiéter des railleries contre le projet de réunir les deux sexes dans les exercices gymnastiques et d'établir pour la classe la plus élevée des citoyens la communauté des femmes et des enfants. M. K. se fait donc illusion en croyant avoir prouvé que la République est antérieure à 391, date de cette comédie. Mais, de plus, dans la République, dialogue unique en dix livres, M. K. croit devoir distinguer plusieurs Socrates mis en scène à diverses époques par plusieurs Platons successifs, et il veut que le plus ancien de ces Socrates soit identique à celui de Xénophon. Entre sept chapitres des Mémoires de Xénophon sur Socrate, et les cinq premiers livres de la République excepté la fin du Ve, M. K. a exagéré la ressemblance, au point de trouver dans ces livres un Platon psychologue et empirique, puis de montrer dans les livres VIII à X un Platon spéculatif, mais renfermant ses théories dans les limites de l'univers visible, et enfin de signaler dans la fin du livre V et dans les livres VI et VII un Platon idéaliste, postérieur aux deux autres, mais malheureux dans ses efforts pour s'élever à la métaphysique transcendante. La seule concession que, dans un bon moment (chap. iv, p. 129-130), M. K. ne repousse pas, c'est celle d'après laquelle un seul Platon aurait continué pendant toute sa vie la rédaction de la République, et aurait donné d'abord, dans son adolescence, la première partie de ce long dialogue, et ensuite, depuis son âge mûr, les deux autres parties, mais dans l'ordre marqué par M. K., c'est-à-dire la fin avant le milieu. Seulement il faudrait que, dans cet ensemble ainsi formé par juxtaposition, Platon eût laissé subsister les contradictions que M. K. (surtout p. 11-16) a cru y voir. Mais il serait bien plus facile qu'il ne croit d'expliquer ces contradictions prétendues, sans multiplier les Platons et les Socrates. Du reste, M. K., dans ses derniers chapitres, paraît avoir oublié non-seulement cette concession passagère, mais sa thèse principale sur les époques entièrement différentes des trois parties qu'il a distinguées dans la République; car sa conclusion, qu'il promet de démontrer un jour, est que (p. 165) l'ensemble des dialogues de Platon est d'origine postérieure à la République. L'opuscule sur La question platonique est-il donc l'œuvre de deux MM. K., de même que, suivant l'un d'eux, la République serait l'œuvre de trois Platons au moins? Quoi qu'il en soit, en attendant la démonstration promise par le M. Krohn du chapitre vi, les lecteurs feront bien de ne pas s'effrayer des défis, que l'auteur ou les auteurs adressent à leurs adversaires, de réfuter les assertions répétées chacune tant de fois en tant d'endroits de cet incohérent opuscule, dans lequel nous avons pris ce qui nous a paru offrir quelque intérêt.

Th. H. MARTIN.

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81. Geschichte des Levantehandels im Mittelalter, von Dr Wilhelm HEYD. Erster Band. Stuttgart, Verlag der J. G. Cotta'schen Buchhandlung. 1879. XYII-604 pp. in-8°.

Pour porter un jugement définitif sur cet ouvrage, il faudrait, en bonne critique, attendre le second volume qui nous est promis par l'auteur à brève échéance. Il ne saurait, en effet, jusque-là être question de lacunes, car ce que l'on pourrait regretter de ne pas trouver dans le premier volume a peut être été, à dessein, renvoyé au second. Nous aurions aimé toutefois à être dès maintenant quelque peu éclairés sur ce point. Une dizaine de lignes, dans la préface, sur le plan général de l'œuvre, n'auraient pas été superflues.

M. Heyd a tourné, depuis de longues années, ses études vers le sujet qu'il traite aujourd'hui ex professo. Il s'était occupé tout particulièrement des établissements commerciaux fondés au moyen âge dans le Levant par les Italiens. Ces études, remarquables à plusieurs égards, avaient été publiées dans un recueil périodique. Plus tard, elles furent réunies et traduites en italien par le professeur Joseph Müller, de Padoue, sous le titre de : Le colonie commerciali degli Italiani in Oriente nel medio evo1. Le nouvel ouvrage de M. H. peut être considéré en quelque sorte comme une troisième édition de ces études historiques, mais une édition singulièrement augmentée. Le plan a dû être, comme l'on pense bien, élargi et remanié pour recevoir les développements que l'auteur y voulait faire entrer. Peut-être le livre se ressent-il de cette origine, et la question des établissements italiens y est-elle un peu dominante. Mais, après tout, cela se comprend. Le rôle du commerce italien, envisagé dans ses rapports avec le Levant, à l'époque choisie par M. H., a été, en somme, prépondérant dans l'histoire, et l'historien doit être tenté de traduire cette prépondérance dans les faits par une plus grande surface dans le tableau où il entreprend de nous peindre l'image de ces faits.

Après avoir brièvement indiqué ses principales sources, M. H. passe assez rapidement en revue ce qu'il appelle la première période, s'étendant de Justinien à la première croisade, ou plutôt de Mahomet aux croisades, car les vingt-neuf pages consacrées à Justinien et à ses successeurs ne comptent guère.

A propos de l'industrie de la soie et du développement qu'elle avait pris en Syrie à l'époque byzantine, je signalerai à M. H. une inscription grecque de Beyrouth 2 mentionnant un certain Samouel ouvrier en soie. Il m'a semblé en général que M. H., qui connaît bien les sources historiques, avait un peu négligé les documents épigraphiques, fort instructifs cependant, surtout pour cette première période. Ainsi il n'eût pas été

1. Venezia e Torino 1866-1868. Fait partie de la Nuova collezione di opere storiche publiées sous la direction de l'historien vénitien Rinaldo Fulin. 2. Waddington, Inscr. gr. et lat. de la Syrie, no 1854, c.

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