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composition de vers pour les monuments de Salerne, sur la transla-
tion des reliques de saint Mercure à Bénévent, et en l'honneur de saint
Jean. Les témoignages du chroniqueur de Salerne et de Pierre Diacre,
sans avoir évidemment une grande valeur, ne sont pas aussi dépourvus
d'autorité que le veut M. Dahn, et, quand ils rapportent des faits d'une
grande vraisemblance, on peut les accepter sous bénéfice d'inventaire.
M. Waitz est encore, et avec raison, d'accord avec M. Dahn pour dire que
ce n'est pas Charlemagne qui a appelé Paul Diacre à sa cour, mais que
Paul s'y rendit pour implorer la grâce de son frère, compromis dans la
révolte du Frioul. Toutefois M. Dahn a raison d'ajouter, et M. Waitz tort
de ne pas admettre que Paul Diacre dut être attiré par la faveur dont
Charles entourait dès 780 les savants et les lettrés, car, dès son arrivée
à la cour, nous le voyons accueilli avec honneur, puis avec amitié, et
bientôt chargé de composer un recueil d'homélies pour les églises de tout
le royaume frank. M. Waitz reconnaît encore avec M. Dahn que l'on
ne sait pas au juste à quelle époque Paul entra dans les ordres, mais il a
raison d'ajouter avec M. Bethmann que ses travaux littéraires donnent
lieu de croire que ce fut de bonne heure; il montre aussi, après M. Dahn,
que le recueil d'homélies fut terminé au Mont Cassin.
M. Waitz combat justement M. Dahn lorsque celui-ci, par opposition à
Bethmann, prétend que Paul était de médiocre naissance et non des
nobles farae du Frioul, lorsqu'il refuse de le reconnaître comme l'au-
teur de plusieurs homélies qui nous ont été transmises comme son œu-
vre, lorsqu'il veut attribuer à un autre Paul des extraits de Pompéius
Festus adressés à Charles et dont on reconnaît l'emploi dans l'Histoire
des Lombards, lorsqu'il repousse le témoignage de Jean, l'auteur des
Gesta episcoporum Neapolitanorum, qui montre Paul enseignant au
Mont Cassin, enfin lorsqu'il refuse toute créance à l'épitaphe de Paul
Diacre attribuée à son disciple Hildric.

Par contre,

L'ouvrage de M. Dahn est précédé d'une bibliographie très-étendue des sources et des ouvrages d'érudition qui peuvent être consultés pour l'histoire des Lombards. Cette bibliographie ne pèche que par l'excès des richesses et elle peut rendre des services. En appendice, M. Dahn a donné le texte des poésies et des lettres de Paul Diacre. Malheureusement ce texte est très-fautif, au point même d'être incompréhensible par endroits. Les plus importants de ces documents ont été publiés d'une manière très-satisfaisante par M. Waitz dans sa préface.

Pour l'indication des sources de Paul Diacre, M. Waitz a suivi généralement le travail très-consciencieux de M. Jacobi sur les Sources de l'histoire des Lombards. M. J. a déterminé avec une grande précision les passages de Paul Diacre empruntés à des sources connues, telles que l'Origo gentis Langobardorum, la Chronique de Bède, les Vies des papes, Grégoire de Tours, Jordanis; ceux qui sont transcrits de l'Histoire (perdue) des Lombards de Secundus de Trente (mort en 612), ceux quisont pris à des annales aujourd'hui perdues, ceux enfin dont il est im

possible de retrouver l'origine. Parmi les sources de Paul Diacre, M. J. indique la chronique dite de Frédégaire. C'est à tort, selon nous, que M. Waitz a révoqué en doute l'emploi de cette chronique par Paul. Je crois même que la confusion qui se trouve au ch. 11 du 1. iv, relativement à la mort de Gontran, s'explique par l'usage inintelligent que Paul a fait du texte de Frédégaire. Le récit de la conversion de la femme du roi de Paris au ch. 50 (autref. 52) du 1. iv ne se comprend que si Paul Diacre a connu le ch. Ix de la chronique de Frédégaire 1.

Le jugement que porte M. Waitz sur la valeur de Paul Diacre comme historien est juste dans son ensemble, mais est peut-être un peu sévère. Si on le compare aux historiens qui le précèdent, à Frédégaire, à l'auteur des Gesta regum Francorum, on le trouvera bien supérieur par l'impartialité et la clarté avec laquelle il raconte les événements, par l'effort qu'il fait pour critiquer les récits transmis par la tradition (Cf. 1.1 ch. 8. Gesta episcop. Mettensium, au sujet du nom d'Ansegisile), par l'indication de ses sources. Sans doute, il contient bien des erreurs, surtout de chronologie, mais il faut, pour le bien juger, songer qu'il écrivait dans les premiers temps de la renaissance carolingienne, qu'il a été un des auteurs de cette renaissance, que les Gesta episcoporum Mettensium ont été le modèle de tous les ouvrages analogues qui nous ont conservé l'histoire des évêchés et des monastères du moyen âge, que son Histoire des Lombards enfin a joui d'une immense célébrité encore attestée par les nombreux manuscrits qui nous restent, et a été, en Italie, le point de départ d'une série d'écrits historiques importants. Il faut se garder de trop rabaisser une œuvre qui tient une grande place dans le mouvement littéraire du viie siècle.

G. M.

61.

-

Die Herzogsgewalt in Westfalen, seit dem Sturze Heinrich's des Loewen. Theil I, von Dr Hermann GRAUERT. Paderborn, Schoeningh, 1877, vi, 166 p.

M. Grauert étudie dans ce travail, qui paraît être une thèse au doctorat de Goettingue, la juridiction ducale dans les anciens évêchés de Minden, d'Osnabrück et de Münster. Il a réservé pour plus tard l'examen de cette organisation dans le reste de la Westphalie, qui faisait partie de l'archevêché de Cologne, et dans l'évêché de Paderborn. On sait qu'en 1180, Frédéric Ier dépouillant à la diète de Wurzbourg Henri le Lion de ses États, partagea le duché de Saxe en Westphalie, qu'il donna

1. Comparez encore Paul Diacre iv, 16 avec Frédég. Chron. 20. Le rapport des textes est si évident que si Paul Diacre n'a pas connu la chronique de Frédégaire, il faut supposer qu'il a connu la source dont s'est servi ce compilateur, ce qui est beaucoup moins vraisemblable.

en fief au siège de Cologne, et en Ostfalie, que reçut le comte Bernard d'Anhalt. Quelle fut exactement la part attribuée à l'archevêque de Cologne ? C'est la question la plus importante qui soit controversée dans la présente étude. Les uns ont vu dans les archevêques les véritables ducs par toute la Westphalie, les autres ont revendiqué ce titre pour les Ascaniens seuls et l'auteur a quelque peine à se tirer du conflit des opinions à ce sujet, opinions représentées par des autorités également respectables et respectées dans le domaine historique. Il penche cependant pour la dernière hypothèse, tout en admettant qu'en réalité l'autorité ducale des Ascaniens n'a jamais pu s'établir d'une façon bien durable.

R.

62.

Las Mocedades del Cid de D. Guillem de Castro. Reimpresion conforme á la edicion original publicada en Valencia 1621. Bonn, Libreria Eduardo Weber (Julio Flittner). 1878. vi et 214 pp. in-8'.

M. W. Förster, professeur de langues romanes à l'université de Bonn, désirant avoir pour ses cours un texte littéraire espagnol pur de tous remaniements, a fait réimprimer l'édition princeps des deux parties du Cid de Guillen de Castro. Rien n'est changé dans cette reproduction minutieuse, sinon quelques fautes d'impression évidentes (et alors les leçons originales sont données en note), puis la disposition typographique, qui est très-améliorée, l'éditeur ayant eu l'heureuse idée de séparer les strophes : l'orthographe et la ponctuation sont exactement calquées sur le texte de 1621. M. F. n'a pas eu lui-même sous les yeux l'édition originale 1; il se peut donc que la restitution laisse encore quelque chose à désirer. Est-ce bien Guillem que porte le titre de l'imprimé de Mey? Le Catálogo de la biblioteca de Salvá (Valence, 1872, n° 1154) écrit Guillen; là aussi, je vois que la seconde partie du drame est intitulée (dans la table seulement?) Segunda de las Hazañas del Cid, et ce titre de Hazañas est, en effet, le seul qui convienne aux gestes de Rodrigue sous les règnes de Sancho II et d'Alphonse VI. En tous cas, l'édition de M. F. sera fort bien accueillie des hispanistes, car l'imprimé de Valence est depuis longtemps introuvable, et les réimpressions modernes de D. Ramon de Mesonero Romanos (Dramáticos contemporáneos á Lope de Vega, t. I, p. 239), de M. Lemcke (Handbuch der spanischen Litteratur, t. III, p. 292, et de Mme Michaelis (Tres flores del teatro antiguo español, p. 6) dérivent toutes trois, non de l'original, mais, directement ou indirectement, de la suelta de Valence, 1796 (collection des frères José et Tomas de Orga). A vrai dire, la version de 1621 est déjà

1. Une collation faite sur l'exemplaire de la bibliothèque de Vienne lui a été remise par un de ses élèves, M. V. Horák.

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corrompue, et, si l'on ne retrouve pas de manuscrits ', on ne pourra jamais restituer que par conjectures le texte primitif du poète valencien. Il y a des fautes faciles à corriger, par ex. citio (II, 1015) pour sitio, insencible (II, 1225) pour insensible; mais comment rétablir la str. I, 60-65, où manque évidemment le mot juro (cf. I, 325, otra vez juro y prometo)? M. F. a essayé quelques corrections, qui ne sont pas toutes acceptables. Sur le vers, II, 444, gigantes pare quien razon concibe, il remarque « Tout au plus paret gigantes (sc. caelum), si quis rationem concipit, ce qui n'a pas de sens », et il propose de lire gigant' es para quien razon concibe, ce qui, à mon avis, ne donne pas de sens non plus. M. Förster n'a pas compris le parallélisme que l'auteur a établi entre concebir (concevoir) et parir (mettre au monde) et n'a pas vu que le sujet de la phrase est, non pas cielo, mais quien razon concibe. Littéralement << Celui qui conçoit raison enfante des géants », c'est-à-dire «< celui qui défend la bonne cause est capable de faire sortir des géants de dessous terre ». D. Sancho répond presque à cette exclamation d'Arias Gonzalo, en disant (II, 707-709): Mia Zamora ha de ser, Aunque para hazerme guerra Brote gigantes la tierra.- II, 1354: cupo est bon, il est inutile de corriger supo; cf. par ex., II, 260, pues todo el cielo en tu justicia cabe. II, 2571: derriten nieve en mis canas. Il n'est pas possible de voir dans derriten la contraction derrite en. Que signifierait derretir una cosa en nieve? Il faut simplement supprimer le premier n et lire Derrite nieve en mis canas.

Cette nouvelle édition des Mocedades, fort bien imprimée par Georgi à Bonn, a été tirée à quatre cents exemplaires seulement, dont cinquante sur grand papier.

Alfred MOREL-FATIO.

63. — Polens Auflœsung, culturgeschichtliche Skizzen aus den letzten Jahrzehnten der polnischen Selbstständigkeit, von Freiherrn Ernst von der BRÜGGEN. Leipzig, Veit. in-8° v et 417 p.- Prix: 6 mark (7 fr. 50).

Les Allemands font volontiers de la pathologie historique aux dépens de la Pologne et des Polonais. C'est un peu le cas de M. de Brüggen et de son étude sur la société polonaise avant le premier partage. Il faut reconnaître cependant qu'il apporte dans ce travail une critique moins hautaine que plusieurs de ses compatriotes et qu'il ne dissimule pas une certaine sympathie pour une nation malheureuse et cyniquement assassinée. Des travaux antérieurs avaient permis de déterminer très-exacte

1. Il y a quatre ans, M. Charles Graux a « cru reconnaître un manuscrit autographe de Guillen de Castro » dans la bibliothèque provinciale de Tolède; voy. les Archives des missions, Paris, 1878, 3° série, t. V, p. 132.

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ment les causes de l'anarchie polonaise et de suivre de très-près toutes les phases de la maladie sociale à laquelle les trois médecins du Nord. imposèrent un sanglant dénouement. Toutefois l'ouvrage de M. de B. sera lu avec intérêt. Il contient sur le gouvernement intérieur de la Pologne et sur sa « dissolution » lente et irrémédiable des détails que M. de Brüggen a su grouper avec art. Il a tiré parti des livres et il a consulté des correspondances inédites et encore inexplorées (entre autres, les mémoires du baron de Heyking, délégué de la Courlande à Varsovie jusqu'en 1792). On regrette seulement que, puisant à des sources peu accessibles au public, il ait été avare de ces textes qui donnent à un ouvrage tant de valeur et d'autorité 1.

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CHRONIQUE

FRANCE. Nous avons déjà entretenu nos lecteurs de la Bibliothèque des écoles françaises d'Athènes et de Rome (Thorin), publiée sous les auspices du ministère de l'Instruction publique. Le 5 fascicule de cette bibliothèque vient de paraître. Il renferme des Inscriptions du pays des Marses, recueillies par M. FERNIQUE, ancien membre de l'école française de Rome. La plupart des documents épigraphiques, trouvés dans le pays des Marses, étaient encore inédits; les autres, provenant du territoire d'Albe (Alba Fucentis), avaient été recueillis par MM. Cipriani et Mattei (Raccolta di marmi Albensi, Avezzano). M. Fernique a réuni ces dernières inscriptions à celles qu'il a lui-même recueillies. Son livre est divisé en quatre chapitres: I. Inscriptions trouvées sur le territoire d'Antinum (Cività d'Antino). - II. Inscriptions d'Alba Fucentis et des localités voisines (Tagliacozzo, Verrecchia, Sorbo). - III. Inscriptions du territoire de Luco (Luco, Trasacco). IV. Inscriptions du territoire de Marruvium (San-Benedetto, Pescina, Lecce, Manaforno). Le texte, quand il y a lieu, est suivi de courtes observations épigraphiques.

En exécution d'une ordonnance royale du 20 novembre 1371, Louis II,

1. Voici les titres des chapitres : Introduction. - Campagne, population, paysans (p. 41-57.) — L'état des villes (un des chapitres les plus faibles). — Finances, armée, justice, clergé, moines, écoles (p. 91-107). Les chapitres VI-X sont consacrés à la noblesse, à la schlachta et aux magnats, parmi lesquels l'auteur dépeint avec complaisance les hommes qui ont joué un rôle important sous Stanislas Auguste, Charles Radziwill, Tiesenhausen, Branicki, Felix Potocki, Adam Czartoryski. — Dans les chapitres XI-XVI, M. de Brüggen expose les réformes entreprises sous StaVarsovie durant le « long » parlement. · Stanislas Auguste Le roi et la jeune Pologne. Le pre

nislas Auguste.
Poniatowski.

mier partage.

La société de Varsovie.

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La constitution du 3 mai 1791. Dans la conclusion (p. 397-417)

l'historien émet quelques considérations sur la destinée de la Pologne après le partage et sur ses chances de résurrection.

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