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tion française. Il y a un siècle et demi (1728), Dom Bouquet avait commencé son Recueil des Historiens des Gaules et de la France par deux volumes de textes grecs et latins concernant la Gaule; ce sont les premiers de la collection des Rerum Gallicarum et Franciscarum scriptores. Mais, depuis cette publication, plusieurs documents nouveaux ont paru, d'autres ont été améliorés par la critique, etc. La nouvelle édition des textes grecs sur l'histoire des Gaules, suit d'ailleurs l'ordre adopté par Dom Bouquet: 1o les géographes; 2o les historiens (parmi lesquels Pausanias); 3° les écrivains de genres divers. Le tome premier, qui vient de paraître, est dû à M. Cougny; M. Cougny est également chargé pour la bibliothèque Firmin-Didot du troisième volume de l'Anthologie grecque, actuellement sous presse.

La Société bibliographique a entrepris de populariser les historiens du moyen âge, en publiant des textes abrégés, traduits ou modernisés. Ont déjà paru Vie et Vertus de saint Louis, d'ap. Guill. de Nangis et la Confession de la reine Marguerite, par René de Lespinasse; Les derniers Carolingiens. d'après Richer et d'autres sources originales, par Babelon; La chronique de Du Guesclin, texte rétabli et rapproché du français moderne, par Richon. Nous ignorons ce que signifie texte rétabli, quand il s'agit d'un texte modernisé.

Nous avons appris à nos lecteurs que M. Léopold Delisle avait retrouvé à Lyon le manuscrit de l'ancienne version latine du Pentateuque auquel avaient été enlevés les livres du Lévitique et des Nombres, imprimés il y a dix ans par les soins de Lord Ashburnham. La Revue critique, en rendant compte de cette publication, exprimait comme vraisemblable l'espoir qui vient de se réaliser. La version entière sera prochainement publiée par M. Ulysse Robert, d'abord diplomatiquement, puis dans un texte lisible. M. Robert compte joindre à son édition le texte grec qui a servi de base au traducteur latin et une collection des fragments des anciennes versions latines du Pentateuque conservés par les anciens Pères.

On nous dit que M. de Beaucourt va bientôt livrer au public son Histoire de Charles VII, à laquelle il travaille depuis vingt années.

M. E. Lesens va publier pour la Société rouennaise des bibliophiles l'Histoire de la Réformation à Dieppe, écrite au xvII° siècle par Guill. et Jean Daval, dits les Policiens Religionnaires.

M. Baudoin fera paraître prochainement une histoire du protestantisme et de la ligue en Bourgogne.

M. Frédéric Masson, qui a publié les Mémoires du cardinal de Bernis (Paris, Plon), annonce un travail dans lequel il essaiera de reconstituer les dernières années de la vie de Bernis. (On sait que Bernis fut, après son ministère, archevêque d'Albi et ministre du roi près du Saint-Siège.)

M. Morel-Fatio dit dans la préface de son livre, l'Espagne au xvio et au XVIIe siècle, qu'il faudrait établir des relations suivies entre tous ceux qui se consacrent à l'étude de la civilisation espagnole. Il voudrait qu'une société entreprît l'exploration des grandes bibliothèques de l'Europe où se sont centralisés tant de trésors de la vieille Espagne. Cette société vulgariserait la connaissance des documents les plus importants et publierait soit des séries de textes inédits, soit une revue qui serait à la fois un recueil de travaux originaux et un organe d'information. Ce n'est pas ici le lieu, ajoute M. Morel-Fatio, de développer ce projet dont nous ne sommes pas le seul à sou

haiter la réalisation; nous nous réservons d'y revenir bientôt et de donner à l'idée qui n'est ici qu'énoncée, une forme plus concrète.

M. Legouvé a communiqué à l'Académie française une lettre de Mme Jean Reynaud, la veuve du célèbre penseur qui fonde un prix annuel de 10,000 francs; ce prix, qui portera le nom de prix Jean Reynaud, sera distribué alternativement par chacune des classes de l'Institut à l'ouvrage le plus distingué : la liberté du choix est absolument laissée à chaque Académie.

M. Legouvé a également communiqué à l'Académie française une lettre de Mme Juglar qui met à la disposition de l'Académie une somme de 3,000 fr. pour être donnée en son nom; savoir : 2,000 fr. comme encouragement à un jeune débutant dans la carrière des lettres, 1,000 fr. à titre d'assistance à un vieillard digne d'intérêt par son mérite.

Le premier exemplaire du Musée des Archives départementales a été présenté à M. le ministre de l'intérieur. Cette œuvre reproduit par l'héliogravure certains documents des dépôts de nos provinces. Ces documents sont au nombre de cent soixante-douze ; ils forment soixante-douze planches et offrent un spécimen des diverses formes d'actes du xvii et du xvIIe siècle. Cet album est accompagné d'un volume de texte, imprimé à l'Imprimerie Nationale.

On trouve dans un livre du secrétaire de la Bibliothèque nationale, M. Mortreuil (La Bibliothèque nationale, son origine et ses accroissements jusqu'à nos jours), de nombreux renseignements sur le budget et l'organisation de la Bibliothèque nationale. Le budget total est de 614,023 francs, outre un crédit annuel de 30,000 francs pour la confection du catalogue; sur cette somme, 375,000 francs sont affectés au personnel. La Bibliothèque compte 165 employés : 23 conservateurs, conservateurs-adjoints et bibliothécaires, un professeur d'archéologie (M. Lenormant), 69 employés auxiliaires et attachés, 19 ouvriers, 53 hommes et femmes de service. Elle possède 2,077,571 volumes imprimés, et 91,700 manuscrits; 2,200,000 pièces au département des estampes (sans compter les 20,000 pièces reçues annuellement par le dépôt légal), et 161,961 pièces au département des médailles (non compris les 250 pièces que la Monnaie envoie tous les ans). En 1877, on a communiqué dans la salle de travail 186,947 volumes à 55,464 lecteurs et dans la salle publique 89,108 volumes à 58,877 visiteurs.

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Voici le titre des thèses qui seront soutenues à l'Ecole des Chartes, le 20 janvier 1879, pour l'obtention du titre d'archiviste-paléographe, par les élèves dont les noms suivent: F. Bournon. Recherches sur l'hôtel royal de Saint-Pol à Paris. M. Faucon. Clément VI et la guerre de cent ans; étude sur les rapports de ce pape avec les rois de France et d'Angleterre pendant son pontificat. L. Flourac. Jean Ier de Grailly, comte de Foix (13821436). P. Fournier. Essai sur l'organisation, la compétence et la procédure des tribunaux ecclésiastiques ordinaires de 1180 à 1328. Ch. Kohler. Négociations diplomatiques entre les Suisses et les Etats qui ont pris part aux guerres d'Italie de 1506 à juin 1512. - E. Molinier. Etude sur la vie d'Ernoul, sire d'Audrehem, maréchal de France (1302-1370). G. Philippon. La Provence de 1245 à 1252, premières années de Charles d'Anjou. – E. Tardif. Etude sur le très-ancien coutumier de Normandie et texte critique de ce coutumier. A. Thomas. Les Etats provinciaux de la France centrale sous Charles VII. — N. Valois. Guillaume d'Auvergne, évêque de

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Paris (1228-1249). Les positions de ces thèses ont été imprimées chez Lahure.

M. Fustel de Coulanges a été nommé titulaire de la chaire d'histoire du moyen-âge créée à la Faculté des Lettres de Paris.

ALLEMAGNE. M. Theodore Keim est mort à Giessen le 17 novembre 1878. Né à Stuttgart, en 1815, il suivit les cours de l'université de Tubingue (1843-1848) et, sous la direction de Baur, se consacra à l'étude de l'histoire de l'Eglise et à la critique de l'Ancien Testament. Il fut, de 1860 à 1873, professeur de théologie à Zurich; en 1873, il avait été appelé à Giessen. Il avait publié « La Réforme à Ulm » (Reformation der Reichstadt Ulm, 1851); l'Histoire de la Réforme en Souabe (Schwabische Reformationsgeschichte, 1855); Le développement humain de Jésus-Christ (Die menschliche Entwickelung Jesu Christi, Zurich, 1860); La dignité historique de Jésus (Die geschichtliche Würde Jesu, Zurich, 1864); Le Christ historique (Der geschichtliche Christus, 1865). Mais son principal ouvrage est l'Histoire de Jésus de Nazareth (Geschichte Jesu von Nazara, 1867-1872) qui le plaça au premier rang des théologiens de notre époque. Sa dernière œuvre, Sur l'ancien christianisme (Aus dem Urchristenthum), sera l'objet d'un prochain compte-rendu dans notre Revue.

M. Karl Gutzkow est mort à Sachsenhausen, près de Francfort-sur-le-Mein, le 16 décembre 1878. Il était né à Berlin en 1811; après avoir fait ses études dans diverses universités de l'Allemagne, il publia une nouvelle fort insignifiante, Wally (1835), que Menzel, le directeur du Literaturblatt de Stuttgart, dénonça à la Confédération comme une des œuvres les plus impies et les plus révolutionnaires de la Jeune Allemagne. Le conseil fédéral interdit alors non seulement Wally, mais tous les écrits de la Jeune Allemagne, et, entre autres, les ouvrages de Henri Heine. Gutzkow subit trois mois de prison à Mannheim. En 1847, il dirigeait le théâtre de Dresde; puis, après avoir vécu de sa plume durant quelques années, il devint secrétaire général de la fondation Schiller (Schillerstiftung) établie à Weimar. En 1864, durant un voyage, il tenta de mettre fin à ses jours; on le crut fou et il fut enfermé quelque temps dans une maison d'aliénés, près de Bayreuth. Il a vécu depuis à Vevay, à Berlin et à Francfort-sur-le-Mein. A la fois romancier et dramaturge, Gutzkow a été un des plus féconds écrivains de l'Allemagne. Parmi ses principaux drames, citons Richard Savage, Werner, Patkul, Uriel Akosta, Zopf und Schwert (1843), das Urbild des Tartuffe (1844), der Konigslieutenant (1849); et parmi ses romans, die Ritter vom Geist (1850), der Zauberer von Rom (1858-61), Hohenschwangau (1867), Pestalozzi und seine Sohne; les Lebensbilder (1870), où il a fait le portrait des personnages marquants de notre époque qu'il a connus ou vus de près.

- La librairie Teubner, de Leipzig, entreprend une édition complète d'Euripide; la Médée, que vient de publier M. Rudolf Prinz, forme le premier volume de cette collection. (Voir sur cette publication, dans un des prochains numéros de la Revue critique, l'article de M. H. Weil.)

Après seize années d'un travail assidu, M. Classen a terminé la publication

de son Thucydide; le huitième volume, renfermant le huitième livre de l'histoire de la guerre du Péloponèse, a paru chez Weidmann, (Ber

lin.)

On a trouvé dans les papiers de feu M. Nobbe de nombreux maté riaux que le savant professeur de Leipzig avait amassés en vue d'une grande édition de la géographie de Ptolémée ; les héritiers de M. Nobbe sont disposés à vendre ce a vaste appareil critique et exégétique »; s'adresser à la rédaction du Literarisches Centrablatt à Leipzig.

M. Deecke, de Strasbourg, prépare une brochure sur le Templum étrusque découvert à Settima.

M. Dziazko, bibliothécaire de l'Université de Breslau, s'occupe d'une édition du commentaire de Donat sur Térence.

M. Bæhrens travaille à une édition de Properce; on sait qu'il a publié en 1876 les poésies de Catulle, et en 1878 les deux livres d'élégies de Tibulle; M. Behrens aura ainsi édité les triumviri amoris.

M. W. Zingerle a récemment défendu contre Lachmann l'authenticité des Héroïdes d'Ovide (Untersuchungen der Echtheitsfrage der Heroiden Ovids, Innsbruck, Wagner) et prétendu avec Riese que les lettres suspectes appartiennent à une période postérieure de la vie du poète. M. Sedlmayer prépare, dit-on, une édition critique des Héroïdes, fondée sur une collation très-exacte de tous les manuscrits; ses Prolegomena critica ad Heroides Ovidianas qu'il a récemment publiés (Vienne, Gerold) forment comme le travail préliminaire de cette édition.

M. H. Keil est sur le point de terminer sa publication des grammatici latini (Leipzig, Teubner). La première moitié du deuxième volume a paru; elle est dédiée à M. Mommsen et renferme les Scriptores de orthographia (Terentius Scaurus, Velius Longus, Caper, Agroecius, Cassiodore, Martyrius, Beda, Albinus). La deuxième moitié du volume que M. Keil publiera bientôt, doit contenir les écrits de Arusianus Messius, de Dosithée et d'Audax, avec un précieux « Index scriptorum qui in septem voluminibus grammaticorum citantur ».

M. Lucien Müller a fait paraître une deuxième édition de sa biographie de Ritschl. (Friedrich Ritschl, eine wissenschaftliche Biographie. Calvary, Berlin. Cette deuxième édition renferme comme supplément: 1o une réplique mordante à un article défavorable du Literarisches Centralblatt, des réflexions sur l'étude de la philosophie et un projet de réforme des universités allemandes (M. Müller parle amèrement de leurs Cliquen und Coterien); 2o un Epimetron où M. Müller répond aux questions qu'on lui a posées de divers côtés sur quelques points de la biographie de Ritschl.

M. Merx, d'Heidelberg, prépare un commentaire du prophète Joël avec une introduction sur l'histoire de l'interprétation de la prophétie. (Cp. dans la Revue critique l'article consacré au livre récent de M. Karle sur la prophétie de Joël, 1878, no 18.)

M. Wülcker, professeur à l'Université de Leipzig, est, on le sait, l'exécuteur testamentaire de Grein. C'est lui que Grein a chargé de ranger ses papiers et de poursuivre la publication de la Bibliothèque de prose anglo-saxonne. M. W. annonce donc une nouvelle édition de Beowulf, pour laquelle il utiüse, non seulement les notes laissées par Grein, mais sa propre collation du manuscrit; il y joindra un dictionnaire, une petite grammaire anglo-saxonne

et une bibliographie déjà commencée par Grein. En outre, M. W. promet de publier bientôt une traduction de Beowulf que Grein avait corrigée et remaniée dans ces dernières années. Enfin, l'édition de la Bibliothèque de poésie anglo-saxonne étant épuisée, M. W. prépare une seconde édition de cette précieuse collection, d'après les manuscrits que Grein n'avait pas vus. Quant à la Bibliothèque de prose anglo-saxonne, le premier volume édité par Grein, renferme des écrits d'Aelfric; et l'on sait que la Cura pastoralis a été éditée par Sweet, et que Schipper prépare une édition de la traduction de Beda par Alfred; le second volume de la Bibliothèque de prose anglosaxonne contiendra donc, parmi les œuvres d'Alfred, sa traduction de Boèce, son anthologie des soliloques de saint Augustin (outre la lettre d'Alexandre à Aristote, les merveilles de l'Orient et l'entretien de Salomon et de Saturne qui se trouvent dans le même manuscrit) et sa lettre De videndo Deo. M. Wülcker annonce encore une nouvelle édition, considérablement augmentée, des glossaires publiés par Thomas [Wright (paraîtra chez Trübner, à Londres.)

Ont paru coup sur coup ou vont paraître, chez les frères Henninger (Heilbronn, Wurtemberg), le deuxième volume du Roman de Rou, édité par Andresen; la Chanson de Roland, reproduite d'après le manuscrit d'Oxford par Stengel; les plus anciens monuments de la langue française, par Koschwitz; six remaniements du voyage de Charlemagne à Jérusalem et à Constantinople, publiés par Koschwitz (Sechs Bearbeitungen des altfranzosischen Gedichtes von Karls des Grossen Reise nach Jerusalem und Constantinopel); une petite grammaire de l'ancien français par Neumann (Kurze altfranzosische Grammatik); le second volume des recherches sur Dante (Dante Forschungen) de Witte; une version scandinave de la légende de Tristan (Tristrams saga ok Isondar), éditée par Kolbing.

M. Kalbing prépare une nouvelle édition de trois poëmes anglais du moyen âge, Sir Tristrem, Sir Bevis of Hamtoun et l'Ormulum.

M. Stratmann a publié une troisième édition, considérablement augmentée, de son dictionnaire de l'ancien anglais; il l'envoie lui-même à tous ceux qui en feront la demande. M. Stratmann habite Crefeld. (Prix de l'ouvrage : 25 fr. 75.)

M. Leding a récemment publié un ouvrage sur le droit frison « Liberté des Frisons au moyen âge ». Die Freiheit der Friesen im Mittelalter. Emden, Haynel). Le critique du Centralblatt ayant dit que depuis longtemps on attendait vainement le livre promis par M. de Richthofen, ce dernier écrit au journal allemand qu'il publiera, dans le cours de cet hiver, des « Recherches sur l'histoire du droit frison »; il traitera dans le premier volume des Assemblées d'Upstallsbom.

La Revue critique (1878, no 33, art. 144, p. 106) a déjà entretenu ses lecteurs d'une collection d'auteurs suisses, appartenant au moyen âge et aux temps modernes, que MM. Vetter et Baechtold se proposent d'éditer avec le concours de quelques amis. (Bibliothek aelterer Schriftwerke der deutschen Schweiz und ihres Grenzengebiets, Frauenfeld, chez Huber.) Cette collection comprendra quinze volumes. M. Baechtold a publié la Chronique de Stretlingen, les œuvres de Nicolas Manuel et publiera une histoire de la littérature allemande en Suisse; M. Hirzel prépare une édition des poésies de Haller; Bartsch et M. Baechtold,, une édition des Minnesinger suisses; on promet

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