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sous l'impulsion féconde des Arago, des Cuvier, des Geoffroy Saint-Hilaire, des Gay-Lussac, des Thénard, des Broussais, etc. Ce progrès scientifique s'étendait à l'industrie pour laquelle l'application de la vapeur à la mécanique ouvrait une ère nouvelle. Le commerce, malgré un mauvais régime économique, suivait la même voie; l'exposition de 1827 attestait ses heureux efforts.

Dans les beaux-arts, l'école de David dominait encore, mais déjà menacée par de jeunes et ardents rivaux, Léopold Robert, Géricault, Delacroix, Delaroche, Ary Scheffer, les Johannot, dans la peinture; Pradier, Rude, Etex, d'autres encore, dans la sculpture. Seule, l'architecture s'immobilisait dans l'infériorité où elle est tombée depuis la fin du XVIIe siècle. La musique produisait Auber, Adam, Hérold, Monpou. A côté de Talma, de Mlle Mars, les maîtres de la scène, s'élevaient ou se préparaient de jeunes talents prêts à seconder la révolution qui allait transformer l'art dramatique Bocage, Frédérick Lemaître, Ligier, Mme Dorval préludaient à leur prochaine célébrité.

Illustrée par le coup d'éclat de Navarin, la marine de la France déployait, dans les préparatifs de l'expédition d'Alger et dans l'attaque de cette ville, des ressources qu'on n'attendait peutêtre pas d'elle et une habileté militaire qui la relevait des désastres passés. Ailleurs elle rendait de grands services à la science par l'exploration de parages peu ou mal connus, et prome nait le pavillon de la France sur toutes les mers d'où il avait trop longtemps disparu.

Bien que mis au service d'une cause inique,

le corps expéditionnaire d'Espagne avait montré que la jeune armée française n'était pas indigne de ses aînées ; elle le prouva mieux encore dans les guerres plus généreuses de Morée et d'Afrique.

Jamais peut-être la puissante intelligence de la nation française n'avait brillé d'un éclat plus vif et plus universel. Elle en pouvait être fière, car elle ne le devait qu'à elle-même.

Ne soyons donc pas injustes envers cette période féconde pour les arts, les lettres, les sciences, l'industrie et surtout pour la liberté. La liberté ! Depuis, la France s'en est détournée et a cherché l'avenir dans d'autres voies: sa volonté est souveraine. Mais il ne saurait être interdit à ceux qui, illustres ou obscurs, l'ont aimée alors, de rappeler un temps qui n'a été ni sans grandeur ni peut-être sans profit. Nous avions la conviction de remplir notre devoir, tel que nous l'enseignaient les citoyens les plus entourés de l'estime publique ; si presque tout a péri de l'œuvre entreprise de 1814 à 1830, et poursuivie de 1830 à 1848, il nous reste la consolation de l'avoir essayée avec un ferme amour de la patrie, avec la conscience d'obéir à sa volonté, et nous pouvons fièrement souhaiter aux générations qui nous succèdent de ne point se laisser entraîner par de moins nobles passions que celles qui, alors, faisaient battre nos cœurs!

FIN.

Paris.- Imprimerie de DUBUISSON et C, rue Coq-Héron,

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