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77 transports arrivés à Toulon, dont 43 chargés de munitions et matières, et 34 portant 520 chevaux: 64 transports armés à

Marseille, Nice et Antibes, chargés de chevaux. Total 141.

En tout 194 voiles, portant dix-neuf mille hommes de troupes de débarquement, non compris environ deux mille hommes employés pour les vivres, hospices et charois, et une quantité prodigieuse d'artistes et de savans de toutes classes.

Cette flotte arriva le 21 à la pointe du jour, à la vue de l'île de Goze, et trouva en cet endroit un autre convoi, composé de 66 transports, parti le 6 de Civita-Vecchia. L'île de Goze, ou, suivant la fable, de Calipso, dépendoit alors des Maltais, et n'est séparée de l'île de Malte, que par un canal large d'environ deux lieues. Le soir, le général en chef envoya un de ses aides-de-camp pour demander au grand-maître Ferdinand de Hompechs, la faculté de faire de l'eau dans les différens mouillages de son île. Celui-ci chargea le consul de la République à Malte de porter sa réponse, qui équivaloit à un refus absolu, ne pouvant, disoit-il, laisser entrer plus de deux bâtimens de transport à-la-fois; ce qui, calcul fait, auroit exigé trois cents jours pour faire de l'eau.

Le besoin de l'armée étoit urgent, et faisoit un devoir d'employer la force pour s'en procurer. On a vu, dans le troisième tome de cette histoire, le succès de la descente qu'on fut obligé de faire, et dont l'issue fut la capitulation de Malte, dont l'armée française prit possessión le 24. Cette place, que l'amiral Nelson a reprise depuis, peut être regardée comme le cap de Bonne-Espérance de la méditerranée. (1)

Cependant Bonaparte, après avoir employé sept jours à prendre Malte, y organiser le gouvernement provisoire, ordonner toutes les dispositions tant militaires qu'administratives, après avoir fait faire de l'eau à l'armée navale et au convoi, fit appareiller le 1er messidor. L'amiral anglais Nelson tenoit la méditerranée avec quinze vaisseaux de ligne; et il étoit important de l'éviter. Bonaparte fut rencontré par six bâtimens marchands suédois, destinés pour Naples. Il fit venir à son bord les capitaines, et leur représenta que, pour ôter aux anglais la connoissance de sa

(1) La flotte combinée des turcs et des russes s'est emparée depuis de Corfou; mais Malte est encore à nous.

marche, il devroit les obliger à suivre sa flotte; mais que, pour ne pas leur occasionner un dommage et un retard si considérables, il leur demandoit seulement leur parole d'honneur qu'ils entreroient dans le port de Cagliari en Sardaigne, et qu'ils y resteroient quelques jours, afin de lui donner le tems de faire sa route. Les capitaines lui donnèrent cette parole; et on a su depuis qu'ils l'avoient

tenue.

Avant d'arriver à sa destination, Bonaparte, persuadé qu'on ne pourroit réussir dans une expédition aussi délicate et aussi difficile, qu'en cherchant à gagner les esprits de ceux qu'on paroissoit vouloir soumettre par les armes, consigna, dans l'ordre qu'il donna à son armée, ses intentions d'établir une discipline sévère. Cet ordre fut suivi le 4 messidor de la proclamation suivante:

Au quartier-général, à bord de l'Orient, le 4 messidor an 6.

Bonaparte, membre de l'Institut national, général en chef.

<< Soldats, vous allez entreprendre une conquête dont les effets sur la civilisation et

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le commerce du monde sont incalculables; vous porterez à l'Angleterre le coup le plus sûr et le plus sensible, en attendant que vous puissiez lui donner le coup de mort.

Nous ferons quelques marches fatigantes; nous livrerons plusieurs combats; nous réussirons dans toutes nos entreprises : les destins sont pour nous. Les beys mamelouks, qui favorisent exclusivement le commerce anglais, qui ont couvert d'avanies nos négocians, qui tyrannisent les malheureux habitans du Nil, quelques jours après notre arrivée, n'existeront plus.

Les peuples avec lesquels nous allons vivre, sont mahométans. Leur prémier article de foi est celui-ci : Il n'y a pas d'autre Dieu que Dieu; et Mahomet est son prophète. Ne les contredisez pas : agissez avec eux, -comme nous avons agi avec les juifs, avec les italiens ayez des égards pour leurs muphtis et leurs imans, comme vous en avez eu pour les rabbins et les évêques; ayez pour les cérémonies que prescrit l'alpour les mosquées, la même tolérance

coran, pour

que vous avez eue pour les couvens, pour les

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