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avogadors di comun d'alors ne punirent, peut-être, si violemment que pour établir un précédent redoutable, et montrer dans leurs annales un doge décapité, il n'avait pas existé de citoyens qui se fussent mis dans la pensée d'opprimer la république. Si la conjuration de 1618 est supposée, l'aristocratie de Venise avait continué de posséder, sans risque, son entière indépendance. Mais ce ne pouvait pas être sans des alarmes continuelles qu'un tel état avait pu se maintenir. Il s'était trouvé, sans doute, des nobles, riches et mécontents, comme les Quérini, les Badouer et les Tiepolo, des doges plus fiers de leur volonté et de la force de leur bras, et plus maîtres de leurs passions que l'imbécile Faliero; enfin l'autorité ne se transmettait ainsi de Dix en Dix, de doge en doge, qu'avec des méditations puissantes, des prudences surnaturelles, des veilles laborieuses et des prenons garde, jusqu'alors mal sus de tout homme au pouvoir. Tout cet édifice de calculs était fondé sur l'espionnage, soit qu'il existât en réalité, soit qu'il fût une menace, ou seulement une appréhension.

Les observateurs, comme on les appelait, devenaient le principal appui de l'état. S'il était nécessaire qu'ils fussent redoutés, il ne pouvait pas être établi qu'ils eussent constamment la volonté d'être fidèles. On avait prévu les faiblesses de l'homme. Les récompenses qu'on leur distribuait quelquefois, étaient les plus précieuses dans un monde de terreur et d'effroi, puisqu'ils pouvaient devenir des organes de faveurs et de graces. A côté de ces avantages, une erreur, une faute, un crime des observateurs, recevait sur-le-champ un châtiment secret. Les Trois espionnaient les Dix, les Dix espionnaient les Trois. L'avogador di comun les espionnait les uns et les autres; les conseillers espionnaient le doge.Ses appartements, quelquefois disposés pendant une vacance du dogat, en une sorte de doubles-fonds, permettaient l'accès la nuit et le jour. Le doge ne devait pas manquer d'espionner ses conseillers.

On infligeait la peine de l'exil sur le premier léger indice. Les espions étaient souvent des nobles; on se voyait assailli, et cependant on défendait à qui que ce fût de dire surtout à un observateur des Trois, qu'il était un espion. Au premier mot d'une telle injure, ces Trois survenaient : « Quelle parole astu prononcée? qui te l'a dit? allons, la torture jusqu'à ce que tu aies parlé! Ah! tu connais les secrets de l'état? qui te l'a permis? La corde, les charbons, un seau plein d'une onde amère, qu'il faut vider à l'instant, ou révèle à l'état son secret que tu prétends connaître ! Naturellement, sur de pareilles matières, on s'accoutumait à ne rien savoir. Aussi, le soir même, l'explorateur qu'on avait commencé à insulter, se glissait-il le long de vos fenêtres, et, sous un manteau couleur de muraille, il fixait attentivement ses yeux sur la porte du palais, dût-il prendre malheureusement des amours et des intrigues pour une trahison d'état, ainsi qu'il arriva avec Antoine Foscarini (voyez pag. 286).

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Quelques jours après, un autre homme se glissait à son tour; mais ce n'était pas la même ruse. Les membres n'étaient pas si assouplis, la marche avait été plus lourde, le mouvement plus brusque. Qu'est devenu celui qu'on craignait de regarder? En se retirant, il a comme lancé un regard de malédiction; il lui a échappé un sourire de satisfaction infernale. Quelque secret a été découvert par lui. Reviendra-t-il? Non, il ne reviendra plus il a menti, et il est noyé.

On conçoit donc tout ce que les citoyens devaient éprouver de transes cruelles à l'approche de quiconque pouvait offrir la physionomie si reconnaissable d'un observateur. On conçoit aussi la circonspection, la probité nécessaire des rapports d'un homme qui savait qu'il y avait à Venise un canal Orfano dont on retirait, de temps à autre, des cadavres qu'on avait soin d'inhumer, suivant les règles de la salubrité publique. Mais la profonde investigation des Trois et des Dix allait plus loin. Les

en bas: c'étaient ceux qui engloutissaient. Monteleone disparut; Miléto conserva quelques maisons, mais devenues inabordables. Un des bourgs qui eut à déplorer la perte de ses édifices, fut Parghélia. Les habitants exercent l'état de terrassier: presque tous ils se trouvaient loin de leur habitation. Suivant leur usage, ils voyageaient en France, en Espagne, en Allemagne, et venant de partir pour cette campagne lointaine, ils ne devaient être de retour qu'à la fin de l'automne; les maisons étaient gardées par les vieillards et par les femmes. Les Parghéliennes sont célèbres pour leur beauté, leurs yeux grands et bleus, leur teint plus doux et plus blanc que celui des autres Napolitaines. Ce fut à elles qu'on porta naturellement les premiers secours, puisqu'elles n'étaient pas en état de se livrer aux travaux nécessaires pour déblayer les rues. Le P. Agazio, carme de Jerocarne, avait pris la fuite; un de ses pieds resta saisi dans une crevasse, qui se referma; il pleurait, il criait, aucun être vivant ne pouvait l'entendre. Un second tremblement rouvrit la crevasse, et il recouvra la liberté et la vie. Les crevasses avaient, en général, la forme d'un polype, ou d'une écrevisse de mer; il en sortait quel quefois un limon crétacé, mêlé de bulles d'air qui se dégageaient avec quelque bruit. La douleur la plus atroce pour ceux qui furent ensevelis sous les ruines, sans être étouffés, fut le supplice de la soif: les habitants qu'on parvenait à sauver, demandaient de l'eau à grands cris; mais, par ordre des médecins, on ne leur donnait à boire qu'avec mesure et lenteur, malgré leur avidité, leurs plaintes et leurs menaces. Les chartreux de SaintÉtienne del Bosco s'étaient fait chérir dans le pays par leur bienfaisance et leurs abondantes aumônes; la catastrophe du 5 février et celle du 7 les trouva dans leur campagne et renversa leur maison. Ils se voyaient saufs, mais bloqués par les ruines; ils mouraient de faim. Le bruit se répandit qu'ils pouvaient être vivants; on accourut, à , à travers mille périls, pour leur appor

ter des vivres. A Polystène, deux mille habitants périrent le 5 en un seul instant; d'un couvent de religieuses, il ne s'était sauvé qu'une seule octogénaire. Deux mères tenant dans leurs bras, l'une un enfant de 3 ans, l'autre un enfant de 7 mois, tombèrent ensemble dans un gouffre; elles n'abandonnèrent pas leurs enfants, se courbèrent sur eux et leur laissèrent ainsi la faculté de respirer quelque temps; mais les décombres s'étant amoncelés les recouvrirent de plusieurs pieds de terre. On retrouva ces infortunées dans cette attitude. Une femme demeura sept jours sous un monceau de ruines; elle fut retrouvée ayant encore quelques lueurs de vie. Lorsqu'on l'eut rappelée à elle, son premier cri fut: « De l'eau: je veux de l'eau!» Elle rapporta que, dès le premier moment, dans la caverne où elle était tombée, la soif avait été sa principale douleur; ensuite un évanouissement tranquille lui avait ôté l'usage de ses sens. Une autre femme, enfouie également avec ses deux fils, fut retrouvée, après sept jours, encore vivante. Les deux enfants étaient morts dans ses bras. Un chat, caché dans un four, y resta quarante jours; quand il fut découvert, disent les académiciens de Naples, auteurs d'une relation détaillée de tant de désastres, il paraissait engourdi dans un doux sommeil; peu à peu il revint à lui, et, par instinct, il ne but qu'avec lenteur l'eau qu'on lui présenta.

On demandait à Aloysia Basili, retrouvée après onze jours : « Que faisiez-vous? » Elle répondit : « Je dormais. »

A Cusoléto, une villageoise, nommée Catherine Polistina, âgée de 9

ans,

avait été, par ordre de son père, vaquer à quelques travaux de la campagne; au moment où elle revenait, le tremblement de terre la surprit. Elle marcha long-temps à travers les plaines couvertes de bouleversements, sans savoir où porter ses pas. Enfin, privée de conseil, hors d'elle-même, elle s'arrêta sur une petite colline formée à l'instant même par un mouvement de soubresaut partout où la

trême partie de l'Italie, qui comprend le royaume des Deux-Siciles. Les hommes, pendant long-temps, l'ont désolée par des guerres intestines et des guerres étrangères, par des changements de races royales; la nature aussi l'a déchirée par des incendies de montagnes et des tremblements de terre aussi épouvantables qu'imprévus.

Il existe sur le globe terraqué des lieux où, de toute antiquité, la nature s'est débattue avec fureur dans les entrailles du sol, et a fini, après avoir surmonté toutes les résistances, par obtenir un état de repos; telle est la France ses volcans sont éteints, ses fleuves ont un cours placide; à peine en un siècle parle-t-on d'un tremblement de terre.

Dans d'autres pays, la nature tend à obtenir le même calme; mais elle ne peut y parvenir que par des perturbations et des désordres. De telles crises furent observées en Calabre : on y vit des tremblements de terre, des tremblements de mer, des tremblements d'air. Une province entière fut renversée sur elle-même; des milliers d'hommes périrent; les survivants furent plus malheureux que les morts. Des fleuves disparurent; des palais, des temples, des montagnes furent engloutis: la peste suivit de près ces calamités. Tous ces maux, le croirait-on, l'instinct des bêtes brutes les devina avant que la raison des hommes les eût soupçonnés.

A l'été très-ardent de 1782 avaient succédé un automne et un hiver pluvieux on vit tomber des torrents d'eau jusqu'au mois de février 1783. Les inondations interrompaient toute communication, et beaucoup de parents, d'amis, éloignés à peu de distance, ne devaient jamais se revoir. Février, au rapport des historiens, a été un mois fatal pour la grande Grèce; c'est dans ce mois que le feu du Vésuve incendia Herculanum et Pompéï, sous le consulat de Régulus et de Virginius. C'était en février que Catane, dans la Sicile, avait été détruite. On comptait quatre jours de ce mois funeste, le cinquième jour était arrivé; à dix-neuf

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heures d'Italie, c'est-à-dire, un peu après midi, on ressentait quelque froid, mais un froid ordinaire. L'aspect de la Calabre était le même que la veille. L'air à peu près serein n'annonçait aucune tempête, et cependant on entendait dans les entrailles de la terre, une fureur, un mugissement qui répandaient l'épouvante. Que ce bruit fût occasioné par des feux, des eaux ou des vapeurs qui voulaient s'élancer de leur prison; ou que tous ces fléaux conjurassent ensemble, on ne savait plus que tomber à genoux, se relever pour courir à ses enfants, à son épouse, à son père, s'agenouiller ensemble et prier Dieu.

Les chiens et les ânes jetaient des cris lamentables; le poil des chats se hérissait; leurs yeux portaient une teinte sanglante; les chevaux hennissaient, appelaient et caressaient l'homme un sanglier fut saisi d'une telle crainte, qu'il se précipita du haut d'un rocher, d'où il savait auparavant descendre avec prudence. Les abeilles s'agitaient autour de leur reine immobile. On ne sait ce qui pouvait arriver dans le fond de la mer, mais, pendant le commencement de février, la pêche avait été plus abondante et les poissons, comme effrayés, se jetaient dans les filets. La terreur des animaux les plus doux devint ensuite une révolte. En un instant le déchirement redouté vint à éclater avec fracas. A ce moment-là même, en moins de 20 secondes, cent villes et bourgs n'existaient plus, ou furent arrachés du sol, et ne présentaient qu'un amas incompréhensible de ruínes trente mille personnes furent englouties dans ces décombres. Il y eut quelque calme pendant deux jours. Le 7 février, le tremblement recommença; il continua le 26, le 27; enfin, le 28 mars, une autre catastrophe avertit les habitants que leurs malheurs n'étaient pas finis. On remarqua des mouvements de soubresaut de bas en haut, des mouvements vertigineux, comme si la terre se fût retournée, des mouvements ondulatoires d'orient en occident, enfin, des mouvements de compression de haut

en bas: c'étaient ceux qui engloutissaient. Monteleone disparut; Miléto conserva quelques maisons, mais devenues inabordables. Un des bourgs qui eut à déplorer la perte de ses édifices, fut Parghélia. Les habitants exercent l'état de terrassier: presque tous ils se trouvaient loin de leur habitation. Suivant leur usage, ils voyageaient en France, en Espagne, en Allemagne, et venant de partir pour cette campagne lointaine, ils ne devaient être de retour qu'à la fin de l'automne; les maisons étaient gardées par les vieillards et par les femmes. Les Parghéliennes sont célèbres pour leur beauté, leurs yeux grands et bleus, leur teint plus doux et plus blanc que celui des autres Napolitaines. Ce fut à elles qu'on porta naturellement les premiers secours, puisqu'elles n'étaient pas en état de se livrer aux travaux nécessaires pour déblayer les rues. Le P. Agazio, carme de Jerocarne, avait pris la fuite; un de ses pieds resta saisi dans une crevasse, qui se referma; il pleurait, il criait, aucun être vivant ne pouvait l'entendre. Un second tremblement rouvrit la crevasse, et il recouvra la liberté et la vie. Les crevasses avaient, en général, la forme d'un polype, ou d'une écrevisse de mer; il en sortait quel quefois un limon crétacé, mêlé de bulles d'air qui se dégageaient avec quelque bruit. La douleur la plus atroce pour ceux qui furent ensevelis sous les ruines, sans être étouffes, fut le supplice de la soif: les habitants qu'on parvenait à sauver, demandaient de l'eau à grands cris; mais, par ordre des médecins, on ne leur donnait à boire qu'avec mesure et lenteur, malgré leur avidité, leurs plaintes et leurs menaces. Les chartreux de SaintÉtienne del Bosco s'étaient fait chérir dans le pays par leur bienfaisance et Jeurs abondantes aumônes; la catastrophe du 5 février et celle du 7 les trouva dans leur campagne et renversa leur maison. Ils se voyaient saufs, mais bloqués par les ruines; ils mouraient de faim. Le bruit se répandit qu'ils pouvaient être vivants; on accourut, à travers mille périls, pour leur appor

ter des vivres. A Polystène, deux mille habitants périrent le 5 en un seul instant; d'un couvent de religieuses, il ne s'était sauvé qu'une seule octogénaire. Deux mères tenant dans leurs bras, l'une un enfant de 3 ans, l'autre un enfant de 7 mois, tombèrent ensemble dans un gouffre; elles n'abandonnèrent pas leurs enfants, se courbèrent sur eux et leur laissèrent ainsi la faculté de respirer quelque temps; mais les décombres s'étant amoncelés les recouvrirent de plusieurs pieds de terre. On retrouva ces infortunées dans cette attitude. Une femme demeura sept jours sous un monceau de ruines; elle fut retrouvée ayant encore quelques lueurs de vie. Lorsqu'on l'eut rappelée à elle, son premier cri fut : « De l'eau : je veux de l'eau!» Elle rapporta que, dès le premier moment, dans la caverne où elle était tombée, la soif avait été sa principale douleur; ensuite un évanouissement tranquille lui avait ôté l'usage de ses sens. Une autre femme, enfouie également avec ses deux fils, fut retrouvée, après sept jours, encore vivante. Les deux enfants étaient morts dans ses bras. Un chat, caché dans un four, y resta quarante jours; quand il fut découvert, disent les académiciens de Naples, auteurs d'une relation détaillée de tant de désastres, il paraissait engourdi dans un doux sommeil; peu à peu il revint à lui, et, par instinct, il ne but qu'avec lenteur l'eau qu'on lui présenta.

On demandait à Aloysia Basili, retrouvée après onze jours : « Que faisiez-vous? » Elle répondit: « Je dormais. »>

A Cusoléto, une villageoise, nommée Catherine Polistina, âgée de 9 ans, avait été, par ordre de son père, vaquer à quelques travaux de la campagne; au moment où elle revenait, le tremblement de terre la surprit. Elle marcha long-temps à travers les plaines couvertes de bouleversements, sans savoir où porter ses pas. Enfin, privée de conseil, hors d'elle-même, elle s'arrêta sur une petite colline formée à l'instant même par un mouvement de soubresaut : partout où la

pauvre enfant portait ses regards, elle ne voyait que désolations, gouffres et terrains déchirés. La catastrophe, en renversant le sol, avait fait, de tous les sentiers et des routes, un pays inconnu. Une affliction mortelle, la pensée de la mort, la crainte d'être grondée par ses parents, commençaient à glacer Catherine d'une vive terreur. Tout à coup une chèvre égarée s'offre à ses yeux; c'était la chèvre de la maison: l'enfant et la bête jettent en même temps un petit cri d'intelligence et de joie. Ces deux êtres vivants paraissaient s'encourager l'un l'autre. La chèvre ensuite regarda quelque temps l'enfant, qui, à son tour, regardait la chèvre. Alors celle-ci fit un doux bêlement qui semblait dire: Suis-moi, je te sauverai. » Elle avança la première, Catherine la suivit. Elles errèrent long-temps dans des décombres. L'enfant ne savait où elle allait, mais la chèvre le savait. Enfin elle la reconduisit à la maison paternelle, qui n'était pas engloutie, et où elle trouva ses parents, qui déja pleuraient sa mort. Je renonce à peindre l'accueil que les parents, après avoir tendrement embrassé leur enfant, firent à la chèvre libératrice.

On ne cessait d'adresser de ferventes prières à celui qui peut seul arrêter les tempêtes mais le terme de tant de souffrances n'était pas arrivé. La mer devait aussi épouvanter par ses fureurs. Le prince de Scilla, ayant voulu fuir vers la Sicile, rencontra des tourbillons dévorants. L'onde s'élevait à des hauteurs immenses: le prince demeura enseveli dans les flots avec sa suite et plus de cinquante barques qui l'accompagnaient. Un malheureux pêcheur, jeté, par la violence du vent, sur le rivage, où l'eau couvrait les premiers étages des maisons, fut lancé à travers une fenêtre, dans une chambre, où il put attendre que l'effort de cette terrible tempête fût apaisé.

Dans cette circonstance le roi Ferdinand donna l'exemple de la générosité la plus humaine. Il fit construire à la hâte des moulins, déblayer les terres, apporter du pain, de l'huile, du vin, aux infortunes campés sur les portions

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(*) Nous donnons, pl. 82, les célèbres temples de Paestum. Cette ville fut fondée par les Dories, non pas par ceux qui habitaient une partie de l'Etolie et la Doride grecque, mais par ces Phéniciens sortis de Dora, ville maritime de la Phénicie. En Italie, on appelle encore ces peuples les Thyrréniens. Ceux-ci furent vaincus dans une guerre par les Sybarites, Grecs d'origine, et colonie des Achéens. Sous ces derniers, la ville acquit un grand éclat. C'est de cette époque que datent sans doute les temples qu'on voit encore aujourd'hui. Plongés dans la mollesse, les Sybarites se virent contraints de se soumettre aux Samnites, que les Romains vainquirent depuis. Le temple, à droite sur la planche, appelé la Basilique, était destiné aux comices, aux réunions des citoyens, et il servait aussi de promenade. Il a neuf colonnes de face, et dix-huit sur chacun des flancs. Le temple du milieu, appelé temple de Neptune ou Grand Temple, est d'une construction plus solide qu'élégante; elle se compose de blocs immenses: de nombreuses colonnes pesantes sont plantées dans le sol, non pas avec cette légèreté et ces distances en harmonie qui plaisent aux regards; au contraire, le génie impatient de l'auteur a transgressé, ou plutôt à ignoré les règles artrès-antique, le premier élan de l'art, et le chitectoniques, et tout annonce une origine plutôt pour l'immortalité que pour l'élégance. désir, dans les Thyrréniens, de travailler L'édifice, de forme en carré long, présente, sur chacune des façades, six colonnes, et quatorze de chaque côté. Ce temple peut être appelé amphiprostyle, parce qu'il a deux façades ornées de colonnes; hexastyle, parce que les façades ont six colonnes; périptère, parce qu'il offre des colonnes isolées dans tout son pourtour extérieur : enfin, quelques

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