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vrait à Ponte-Molle, sur le Tibre; que toute la nation corse serait déclarée incapable de servir ou à Rome, ou dans l'État ecclésiastique, et qu'on élèverait une pyramide avec une inscription à ce sujet; que le barigel perdrait son emploi; et enfin, qu'après la première audience du légat, le pape restituerait Avignon, qu'il avait fait occuper par ses troupes.»

Le cardinal légat plut à Paris par la douceur et l'élégance de ses manières, par ses discours réservés; le duc de Créquy revint à Rome, et tout ce qui avait été arrêté reçut son exécution. « Ainsi se termina ce différend qui, depuis son origine jusqu'à la conclusion du traité, tint le pontificat dans l'oppression, le monde en suspens, et l'Italie dans la stupeur, pendant l'espace de deux ans, et qui, après que la plaie fut guérie, laissa dans l'Eglise et dans le principat ecclésiastique une grande cicatrice qui les défigure; car, sans un miracle patent, ils reprendront difficilement leur premier éclat. »

Nous ajouterons que la rigueur des conditions exigées par Louis XIV fut compensée par tant d'actes de générosité envers le cardinal Chigi, et toute la famille pontificale, que l'on dut reconnaître, dans toute l'Europe, la grandeur d'ame et la générosité de ce prince.

MOAT DE PHILIPPE IV. - RÈGNE DE CHARLES II. -MOAT DE FERDINAND II, GRAND-DUG DE TOSCANE. SON PORTRAIT.

Philippe IV mourut en 1665, laissant, de son mariage avec la reine Marie-Anne d'Autriche, un fils, qui prit le nom de Charles II, et qui n'était âgé que de quatre ans.

Le grand-duc Ferdinand II mourut le 24 mai, âgé de 59 ans, après en avoir régné 49.

Ce prince fut universellement regretté. L'estime qu'on faisait de sa personne était générale. De tous les souverains qui eurent alors la sagesse en partage, il fut celui qui en montra le plus dans ses actions. Ses sujets lui donnèrent des larmes. Il se plaisait à vivre en homme privé. Bienfaisant et

généreux, il aimait à dire que son trésor était ouvert aux savants, aux artistes et aux malheureux. Ferme et sincère dans les traités, exact observateur de sa parole, il donnait l'exemple d'une intégrité inaltérable, sans ostentation. Il apaisa le courroux des ministres du roi, dans le traité de Pise. Il parla aux agents du pape un langage de conciliation; il disait à ces agents:

Vous ne pouvez pas faire de cette insulte si grave, une affaire religieuse. Le roi de France craint une affaire religieuse. L'état de son pays le lui ordonne. Le roi est assez embarrassé d'Avignon, qu'il a mêlé à ces débats. Vos hauteurs récentes excusent le roi, et reportent la querelle sur le terrain des différends politiques. Ne levez pas de troupes qui emporteraient votre argent, vos habits et votre gloire. Je sais que Lionne a dit dernièrement : « Heureusement, ils nous ont remis sur la voie des tambours, des trompettes et des arquebuses.» Acceptez donc les conditions d'aujourd'hui, elles seront pires demain. »

CLÉMENT IX. CLEMENT X.- INNOCENT XI. COSMв III, SUCCESSEUR DE FERDINAND HI. COSME, MARIÉ A MARGUERITE-LOUISE D'OR LEANS, COUSINE DE LOUIS XIV. PORTRAIT DE CETTE PRINCESSE. - JEAN GASTON, FILS DE MAR. GUERITE ET DE COSME III.

Clément IX, successeur d'Alexandre VII, étant mort en 1670, le conclave élut à sa place Clément X, auquel succéda Innocent XI.

Cosme III occupait le trône de Toscane. Il avait épousé, après la paix des Pyrénées, l'aînée des princesses du second lit de la maison d'Orléans. Louis XIV, regardant cette princesse comme sa propre sœur, avait voulu la doter de son trésor.

Marguerite-Louise d'Orléans joignait à une très-belle figure, une extrême vivacité. Son père, dans le dessein de la placer sur le trône de France, lui avait inspiré la plus grande aversion pour la gravité espagnole et le cérémonial italien.

Accoutumee aux plaisirs que le roi préférait lui-même, Marguerite montait à cheval, aimait la chasse, la

danse, la conversation libre et enjouée, et les propos galants. La connaissance de plusieurs langues, beaucoup de lecture, un esprit pénétrant, prêtaient des agréments à son entretien. Mais elle était destinée à ne pas rendre son mari heureux, et à devenir elle-même infortunée, au point de voir quelquefois sa raison s'égarer, et son caractère ardent lui suggérer les plus funestes conseils.

Cosme III avait eu un premier fils de son union avec Marguerite, qui lui en donna un second en 1671. Le premier fils s'appelait Ferdinand : le second fut appelé, en mémoire de son aïeul maternel, Jean Gaston. La discorde existait néanmoins entre le grand-duc et la princesse. L'orgueil, l'amour et la jalousie déchiraient l'ame de Cosme. Les caprices et les emportements de la grande-duchesse irritaient ce prince tous les jours davantage. Il fallut qu'il consentit à une sorte de séparation qui lui fut douloureuse.

QUERAE ENTRE GENES ET LE DUG DE SAVOIE. MORT D'EMMANUAL II. - VICTOR-AMEDÉS II, CONNU SOUS LE NOM DE ROI VICTOR. INSULTES FAITES PAR LA RÉPUBLIQUE DE GÊNES AU PAVILLON DE LOUIS XIV. BOMBARDEMENT DE GÊNES.

En 1671, Gênes et le duc de Savoie se firent la guerre pour quelques misérables confins et des enlèvements de bestiaux. Louis XIV se déclara médiateur, et leur fit conclure la paix.

En 1675, Charles-Emmanuel II, qui avait gagné l'affection de ses peuples, par sa générosité et sa magnificence, tomba malade. Il voulut qu'on ouvrît les portes de son palais, et qu'on laissât entrer la foule, afin que son peuple le vit mourir comme il avait su vivre. Il expira, au milieu des regrets de sa capitale, le 12 juin, laissant un fils unique, Victor-Amédée II, âgé de moins de neuf ans, sous la tutèle de Jeanne-Marie de Nemours, sa mère, d'une branche cadette de la maison de Savoie. Ce prince, plus connu ensuite sous le nom de roi Victor, à cause de la couronne de Sicile qu'il obtint en 1713, et qu'il échangea, en 1718, contre la Sardaigne, épousa, en 1684, une

fille de Philippe duc d'Orléans, frère de Louis XIV; mais il ne tarda pas à entretenir des intelligences avec les ennemis de la France, et il fut forcé de combattre contre notre célèbre général Catinat. Plus tard, ce prince joignit ses troupes à celles de Louis XIV, jusqu'à la paix de Riswick, signée en 1697. Il servit ensuite fidèlement la cause de ce monarque dans les commencements de la guerre de la succession, allumée par la mort de Charles II, roi d'Espagne; puis il se tourna contre la France.

Louis XIV avait depuis long-temps répandu la terreur de son nom en Italie, par le bombardement de Gênes (voy. pl. 72) (*).

Christophe Colomb (voy. pl. 63) (**)

(*) On a pu remarquer, pl. 51, une vue de Gênes, prise de la partie du levant. Voici, planche 72, la même ville vue de la partie du couchant, précisément du point où sont situés les jardins du palais Doria. L'église qui est en face sur la gravure, est l'Assomption de Carignan, où l'on voit le saint Sébastien et le saint Alexandre Sauli, statues de Puget, d'un style à la fois énergique et élégant.

(**) Christophe Colomb naquit, près de Gênes, en 1441, à Cogoreto suivant les uns, et à Nervi suivant les autres. Il disait luimême qu'il n'était pas le premier amiral de sa famille, et que ses ancêtres avaient servi dans ces guerres terribles des Gênois contre les Vénitiens (voyez pag. 138 et suiv.). Ayant commencé ses études à Pavie, il les interrompit pour se livrer à l'art de la navigation. Préoccupé de quelques suppositions de Marco Polo, voyageur vénitien, il songea à découvrir la situation du Cipangu et du Cathay, dont parle ce dernier. Dans ces temps-là, on se préparait par des erreurs à la découverte de la vérité. Il proposa à la république de Gênes d'entreprendre un voyage pour elle. Gênes refusa, ne voulant connaître que l'Égypte et l'Asie. Le roi Jean II de Portugal repoussa aussi les demandes de Colomb. Enfin la reine Isabelle, en Espagne, consentit à ordonner l'entreprise. Voici des détails précieux publiés à Venise l'an 1571, et qui sont dus à Ferdinand Colomb, fils de Christophe. Le vendredi 3 août 1492, on mit à la voile avec trois vaisseaux. Le 20, on rencontra des oi

né sujet de la république, n'avait acquis tant de gloire que pour l'avantage

seaux venant de l'ouest, une baleine et des herbes flottantes. Le lendemain on ne rencontra rien. Les compagnons du navigateur, découragés, le menacèrent de le jeter à la mer. Il opposa à leur désespoir, la douceur, la bonté, la fermeté, la confiance. Mais la révolte éclatait de toutes parts; Colomb allait périr. Il était prêt à tomber aux genoux de ses matelots pour les supplier d'attendre encore avant de revenir sur leurs pas ; on l'appelait fou, maniaque, étranger imbécile, prodigue du sang des nobles espagnols. Il parlait un soir, au coucher du soleil, avec Alonzo Pinçon, un de ses lieutenants, lorsqu'une voix cria terre, terre. On voyait une masse obscure, située à 25 lieues, mais le matin cette terre avait disparu. On venait de prendre des vapeurs aériennes pour une ile.Le er octobre les vaisseaux se trouvaient à 700 lieues des îles Canaries. La révolte recommença. On aiguisait publiquement les poignards. L'amiral n'était plus salué; on obéissait cependant, parce qu'on ne l'avait pas encore assassiné. Le 7, les indices de la terre se multiplie rent. Le vaisseau la Nina qui était en avant fit une décharge de son artillerie, en en signe de réjouissance: mais on n'avait encore atteint que des nuages. Le 8, le nombre des oiseaux avait augmenté, le vent apportait une odeur végétale. Le 11, un jonc encore vert passa près du vaisseau; plus loin on aperçut un rameau d'épines chargé de fruits. Enfin à 10 heures du soir, étant assis sur la poupe du vaisseau, Colomb distingua des lumières. Une veste de velours était promise au matelot qui apercevrait la terre le premier. A deux heures du matin, dans la nuit du au 12 octobre 1592, un matelot cria qu'il avait obtenu la récompense. L'ile qu'on découvrait était l'ile nommée aujourd'hui SanSalvador. L'escadre continua sa route, et arriva à l'île de Cuba, puis à Saint-Domingue. Plus de détails appartiennent à un autre travail que le mien. Ce nouveau monde a pris son nom de celui d'Améric Vespucci, marchand florentin, qui le visita après Christophe Colomb. Une des contrées de ce pays qui s'est déclarée nouvellement indépendante, a reçu le nom de Colombie pour honorer le véritable auteur de la découverte. Colomb n'a cessé de cultiver les belles-lettres; il composait des vers latins. Jamais il n'a revu Gênes, et il est mort à Valladolid d'une attaque de goutte, le 20 mai 1506, âgé de 65

d'une autre puissance. L'Espagne, riche de l'or de l'Amérique, prenait l'habitude de soumettre Gênes à son caprice, d'occuper ses forts, et de la déclarer, malgré elle, l'ennemie des ennemis de Madrid.

Le roi de France se plaignait d'insultes faites à son pavillon; on essaya en vain de traiter. Gênes s'exagéra sa force et la protection que pouvaient lui accorder ses alliés. L'amiral Duquesne parut avec sa flotte. Ayant donné cinq heures aux Génois, pour accepter des conditions, ils ne firent aucune réponse, parce que ces conditions étaient, selon eux, trop injustes et exorbitantes.

Bientôt il plut des torrents de feu et de fer embrasé, et la ville fut à moitié incendiée. La flotte se retira; mais il fallut que les Génois se soumissent aux volontés de Louis. Il fut convenu que le doge et quatre sénateurs iraient trouver le roi, lui témoigneraient, au nom de la république, le regret d'avoir offensé la France, et promettraient de congédier la garnison espagnole.

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par suite des habitudes sévères prises dans les débats politiques, avaient été traitées, au nom de Louis, avec une trop vive ardeur. Une extension, sans doute exagérée, donnée par le roi à la régale, qui plaçait entre ses mains le droit de jouir du revenu des évêchés vacants, amena l'assemblée de 1682. Il est inutile d'exposer ces faits, si clairement expliqués dans l'immortel ouvrage de Bossuet. Son discours sur l'unité de l'église était un des moyens qu'il employait pour rétablir la paix. La question des franchises vint encore aigrir les esprits. L'état de l'administration de police de Rome permet aujourd'hui que cette question soit décidée en faveur du saint-siége. Mais alors Louis XIV avait raison, et il fit bien de soutenir de tels droits dans de tels temps. Alexandre VIII, Vénitien, montra un caractère aussi déterminé que son prédécesseur Innocent XI. Plus tard, le roi écrivit à Innocent XII, successeur d'Alexandre VIII, une lettre par laquelle il semblait rétracter ce qu'il avait dit relativement aux actes de l'assemblée de 1682, et revenir le premier sur ce qui avait tant indisposé la cour pontificale.

Chacun, à Rome et à Paris, comme je l'ai déja remarqué dans plus d'une autre circonstance, et à propos d'autres débats, interpréta suivant ses intérêts et son opinion, le sens de cette lettre qu'on dit avoir été dictée au roi par madame de Maintenon.

Voici, du reste, où l'on paraît en être resté relativement à ce qu'on appelle les quatre articles. Des théologiens disent que par l'édit de 1682, il était enjoint de les enseigner, et que depuis il a été permis de les soutenir. D'autres théologiens, surtout à la suite des malheurs récents du pontificat, abandonnent celui des articles qui déplaît le plus à la cour de Rome, et reconnaissent absolument en tous ces points son autorité. Je m'abstiens de prononcer hardiment sur ces matières qui me sont étrangères, et que, d'ailleurs, j'ai entendu traiter à Rome d'une manière très-sage par d'habiles canonistes, qui pensaient qu'il y avait des

circonstances d'invasion de Rome, où le pape n'étant pas libre, il pouvait devenir nécessaire de désobéir, de concert avec lui, à des décrets qui auraient été imposés par la force, dans un intérêt d'envie et de haine politique.

Innocent XII mourut le 27 septembre 1700, après avoir rendu la paix à l'église de France, et recouvré Avignon, qui avait encore été occupé par les troupes françaises. Il fut, jusqu'à la fin de sa vie, un fidèle allié du roi. Cet adorable pontife appelait les pauvres, ses neveux; il disait qu'un pape n'avait plus d'autres parents. Sa conduite, dans beaucoup d'actes de son gouvernement, lui a mérité l'estime de ses contemporains, et même celle des ennemis de la foi catholique.

La même année, Charles II expira le 1er novembre, à l'âge de 35 ans. En lui finit le dernier rameau de la branche aînée de la maison d'Autriche, qui régnait en Espagne depuis deux siècles. Par son testament, il avait appelé à lui succéder, Philippe, duc d'Anjou, petit-fils de Louis XIV. Charles n'avait signé ce testament qu'à regret. L'idée de voir vingt-deux couronnes transportées sur celle de France, lui arrachait des soupirs. Cependant il signa en disant : « Dieu « éternel, c'est vous qui donnez et qui « ôtez les empires!

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Le 23 novembre, le conclave plaça sur la chaire de Saint-Pierre le cardinal Albani, qui prit le nom de Clément XI. Il avait eu pour compétiteurs le cardinal Panciatichi, qui était trop dévoué au grand-duc; le cardinal Acciajoli, trop attaché aux principes de l'ancienne république de Florence, et le cardinal Marescotti, trop dévoué à la France. Clément XI se distinguait par une piété solide, beaucoup de savoir, une grande simplicité de mœurs, un caractère doux, et l'expérience des affaires, qu'il avait gouvernées pendant le règne de trois pontifes.

Tant d'avantages réunis dans un seul cardinal, à une époque où la promptitude d'une élection était essentielle, réunirent naturellement tous les suffrages

DIX-HUITIEME SIÈCLE.

PAÉPARATIFS DE GUERRE EN ITALIE.

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FAITS RE

LATIFS AUX VILLES DE VICENCE, DE LIVOURNE,
MILAN ET NAPLES
DE SIENNE ET DE BRINDES.
RECONNAISSENT PHILIPPE V. L'EMPEREUR LÉO-
FOLD ARME EN FAVEUR DE SON FILS, L'ARCHIDUC
CHARLES, COMPÉTITEUR DE Philippe.

L'Italie va être le théâtre de dissidences, de guerres suscitées par les Autrichiens, qui se préparaient à faire casser, s'ils le pouvaient, dans des batailles renouvelées, le testament du roi Charles II.

Victor-Amédée II, duc de Savoie, gouvernait sagement le Piémont; Louis Mocénigo venait d'être élu doge à Venise par les 41 électeurs définitifs. Le nouveau prince lui donnait le conseil de ne pas prendre part à l'ébranlement général. Il faisait en même temps fortifier Vérone, et il envoyait des Stradiotes à Vicence (voyez pl. 73) (*). Cosme III de Médicis désirait étendre la puissance de la Toscane, et se disposait à appuyer de son influence le grand roi, auquel il était étroitement uni par les liens du sang; il ordonnait quelques armements de galères à Lívourne (voyez pl. 74) (**);

(*) La planche 73 représente une vue de Vicence. Cette ville est célèbre par la naissance et une foule d'ouvrages de Palladio. Le palais public appelé la Basilique est une vaste et magnifique restauration qui a commencé et étendu la réputation de ce célèbre architecte. Sur l'une des deux colonnes qu'on voit ici en face, on remarque la statue de saint Marc. Sur l'autre il y avait le lion, compagnon fidèle de saint Marc. Les vicissitudes de la guerre l'ont fait disparaître. Le théâtre olympique de Vicence, construit sur les dessins de Palladio après sa mort, est un monument noble, élégant, curieux. Les montagnes du Vicentin, notamment celle du Diable, et autres, au sud-est, sont la plupart de nature volcanique. On y trouve quelques calcédoines, des grenats, des topases, du verre fossile et de la pierre ponce.

(**) Voici la ville de Livourne. La tour qui est au milieu est le Marzocco.

Dans le plus bel endroit du port est la statue de Ferdinand Ier, élevée Cosme II, son fils. Une ville commerçante telle que Li

par

envoyait des approvisionnements à la ville et à la citadelle de Sienne (voy. pl. 75) (*). Clément XI, Albani, qui occupait la chaire de Saint-Pierre, paraissait aimer la France, mais ne lui offrait que des marques d'attachement très-réservées. Les gouvernements espagnols à Milan et à Gênes attendaient

vourne, exposée aux influences pestilentielles par les communications qu'elle entretient avec les pays où cette fatale endémie règne souvent, avait besoin d'un lazaret. Le gouvernement, toujours occupé du bien de cette ville, en a établi trois, propres aux différents genres d'infection qu'on suppose à ceux qui viennent des lieux suspects. Le plus récent et le plus beau est celui qu'a fait construire Léopold.

Les collines et les montagnes qui bornent à l'est la plaine sur les confins de laquelle est Livourne, sont, pour la plus grande partie, de matière calcaire, ou d'un granit fort grossier. Le chevalier Lustrini, secrétaire des affaires étrangères de Toscane, appelait Livourne la sposa di Fiorenza.

On y fait un grand commerce en coton brut et filé, en café, en soufre, en laque, en drogues, en coraux, en perles, en blé. Les Anglais y apportent des meubles, des draps, de la quincaillerie, des morues et autres poissons salés. Souvent il y a par an jusqu'à 7 ou 800 vaisseaux sous leurs couleurs.

Livourne a dû beaucoup à Léopold, qui peut en être appelé le second fondateur.

(*) Sur la planche 75, on voit une des places de Sienne. Cette ville est située sur la cime d'une montagne environnée de collines qui semblent lui servir d'appui. Elle est exposée à tous les vents, qui chassent les mauvaises influences que lui apporteraient les marécages de Saturnia. Son circuit est d'environ cinq milles. La tour de Mangia, qu'on voit ici à droite, est élevée de 270 pieds. Elle fut construite en 1325 pour servir d'horloge; près de la tour, est le palais de justice, isolé, bati en pierres au premier étage, et complété, pour le reste, par la brique.

Les Siennois se sont de tout temps adonnés aux lettres et aux sciences. C'est chez eux qu'on parle l'italien le plus pur. Les grands-dues de Toscane n'ont jamais négligé de protéger Sienne. Léopold y a restauré plusieurs établissements qui allaient périr.

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