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peuple, jouissons tous de la paix ! » Le peuple répondit : Vive le roi, vive le duc d'Arcos. vive le cardinal archevêque, vive avec eux Masaniello ! » Les articles du traité furent alors lus publiquement. Masaniello, en agitant d'une main son chapeau couvert de plumes, de l'autre main invitait les milices à se retirer. Tous obéirent surle-champ; tant sont puissants sur le peuple qu'aucun méchant n'agite, l'aspect du courage et le sentiment du bienfait !

Le lendemain, commencèrent les vrais dangers pour Masaniello. On lui expédia de la secrétairerie du viceroi, le diplôme régulier de capitaine général, accompagné d'un collier d'or de trois mille ducats. Il répondit: « Le diplôme, je l'accepte pour le peuple; le collier qui serait pour moi, je le refuse. Ne suis-je pas un simple pêcheur? Je vivrai et je mourrai vendeur de poissons. » L'infortuné! il ne savait pas que lorsqu'on a cessé de vendre des poissons, pour monter à une telle élévation, on n'en descend plus pour reprendre cet état si modeste. Néanmoins, il donnait là, sansle savoir, une grande leçon à ceux qui entreprennent les révolutions, pour amasser les richesses, et de petits et humbles qu'ils étaient, se faire grands et orgueilleux. Il se trouvait dans sa maison, lorsqu'on vint lui annoncer qu'un jeune homme, qui se disait son neveu, avait rançonné des nobles: Masaniello lui ordonna de restituer ce qu'il avait pris par violence. Le huitième jour de la révolution, il commença à donner quelques signes qui annonçaient de la démence, en applaudissant à des airs de hauteur de sa femme, qu'un jeune page du viceroi avait appelée duchesse. On a dit qu'on avait servi à Masaniello du vin mêlé d'opium; mais beaucoup d'historiens nient ce fait, qui cependant est probable. On en accuse le vice-roi je serais plutôt porté à croire qu'il faudrait en accuser ces subalternes, qui partout veulent faire mieux que le maître. Le vice- roi, par cela seul que l'insurrection avait

éclaté sous son règne, devait avoir beaucoup d'ennemis; et peut-être un de ces ennemis a-t-il voulu servir la cause de Madrid, mieux que ne le semblait faire le duc d'Arcos. D'ailleurs si d'Arcos, après la scène d'attendrissement qui avait eu lieu sur le balcon, eût été capable d'une telle perfidie, il n'aurait pas pu continuer de gouverner Naples. On veut bien quelquefois renverser à tout prix ses rivaux, mais on désire avant tout garder le pouvoir, et on emploie toujours les moyens par lesquels on le conserve. Des annalistes, en niant le poison, ont assuré que la quantité d'affaires à juger, la flatterie qui environne si lâchement l'autorité, les menaces de mort, la crainte d'un empoisonnement, et plus que toutes ces circonstances, la méchanceté hypocrite de Génovino qui voulait venger Perrone, et acquérir la bienveillance de l'Espagne, contribuèrent à altérer la raison du capitaine général. Aussi infortuné que Colà di Rienzo, qui disait à Rome, en frappant l'air de son épée, du côté des trois parties du monde : « Ceci est à moi » (voy. pag. 124); moins heureux que Michel di Lando, qui fut à Florence un gonfalonier et un signore plein de courage et de bon sens (voy. pag. 141 et suiv.), Masaniello ne sut pas résister à tant d'honneurs et à tant de travaux. Il jetait des sequins dans la mer, commandait de préparer des marbres pour y inscrire son titre de capitaine général du trèsfidèle peuple de Naples. Il ordonna à des nobles de lui baiser les pieds; il disait : « Comment! je suis le monarque universel, et l'on ne m'obéit pas! Il condamna au feu, des maisons, des palais, et confisqua des biens. Enfin, il parut publiquement un insensé. Génovino trama en secret le dessein de tuer Masaniello. Celui-ci était dans le couvent des Carmes, où il venait de se confesser et de communier. Des hommes affidés se précipitèrent sur lui, et l'assassinèrent de plusieurs coups de feu. Une partie de la

populace, gagnée à prix d'argent, accourt, lui coupe la tête, et la porte

dans la ville. Le même peuple qui l'avait tant aimé, ne lui donna aucun signe d'affection et de regret. C'est cependant un événement fatal et qui excite l'effroi, de voir frappé tout à coup de démence et devenir exigeant, avare, orgueilleux et cupide, un homme encore la veille humble dans la puissance, généreux dans la victoire, soumis dans le triomphe, et magnanime dans la pauvreté.

il

Les magistrats de la ville, croyant alors le peuple rentré dans le devoir, augmenterent le prix du pain. Le peuple se révolta de nouveau, il courut au lieu infâme où on avait jeté Masaniello, et se rappelant qu'il avait demandé un souvenir après sa mort, déterra le cadavre, y réunit la tête, et voulut honorer sa mémoire par des funérailles solennelles. Tout le clergé de Naples y dut assister. Le convoi traversa la ville entière. Les troupes espagnoles l'escortaient les armes baissées. Quand il parut devant le palais du vice-roi, huit pages avec des torches allumées se joignirent au cortége. On n'aurait pas rendu plus d'honneurs à Gonzalve de Cordoue.

SUITE DE LA RÉVOLUTION DE NAPLES, GENNARO ANNESE. IL APPELLE HENRI DE LORRAINE II, DUC DE GUISE. LE DUC EST NOMMÉ GÉNÉRALISSIME. IL EST FAIT PRISONNIER ET CONDUIT EN ESPAGNE. EXTINCTION DE LA BRANCHE DES GUISES.

Le vice-roi, que l'on a calomnié quelquefois dans tous les récits de la révolte de Naples, n'eut pas à se féliciter de la mort de Masaniello : aussi je balance à accuser d'Arcos. Le peuple prit d'autres chefs, et il exigea la remise des forts. Les nouveaux chefs n'étaient pas aussi dévoués que l'avait été le capitaine général, avant sa démence, et l'autorité du roi ne se rétablissait pas, comme aurait pu le désirer le cabinet de Madrid.

On peut compter trois sortes d'événements distincts dans cette révolution d'abord, le moment où Masaniello fut chef, et protestait de sa fidélité au roi; ensuite, l'instant où le peuple, après la mort de Masaniello,

parla d'indépendance, de république, et enfin celui où on appela comme chef de la république, le duc de Guise." Dans la seconde période de temps,

Gennaro Annèse obtint la confiance.

des insurgés. Il était arquebusier de profession, et ses connaissances en artillerie furent utiles pour repousser la flotte espagnole qui venait d'arriver dans la rade. Annèse nommé capitaine général, et voyant la révolte se prolonger, pensa qu'il ne conserverait pas aisément l'autorité avec un peuple qui, dit Giannone, est toujours disposé à trop craindre et à trop espérer.

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Alors se trouvait à Rome, Henri de Lorraine II, quatrième fils de Charles de Lorraine, duc de Guise. Charles de Lorraine, arrêté à Blois, le jour de l'assassinat de son père Henri de Guise, le Balafré, avait été enfermé à Tours, d'où il s'était sauvé en 1591. Réconcilié avec Henri IV, il en avait reçu des témoignages de confiance. Sous Louis XIII, disgracié pour avoir pris le parti de la reinemère, il était venu implorer la protection du grand-duc de Toscane, et il était mort, dans le Siennois, sans voir la fin de sa disgrace. Le quatrième des enfants de Charles, dont il va être question, résidait momentanément à Rome, pour y faire casser son mariage avec Honorée de Berghes, veuve du comte de Bossut, lorsque les Napolitains, sur la proposition d'Annèse, le nommèrent leur généralissime. On sait toutes les prétentions que les Guises voulaient faire valoir sur le royaume de Naples (voy. pag. 258). Il accepte; il traverse témérairement la flotte espagnole, commandée par don Juan. D'abord, Henri montra du courage et les grandes qualités qui avaient illustré ses ancêtres. Les Napolitains croyaient avoir trouvé leur Nassau. On avait conseillé à Henri de respecter les femmes des autres, de bien parler de l'Église, de ne pas admettre des huguenots à sa cour, ni dans les armées; de ménager le cardinal Filomarino, de manifester du dévouement pour le pape, de faire espérer au peuple l'appui de la France. Henri

ne se souvint pas assez de ce qu'il avait promis. Il s'abandonna à des intrigues amoureuses indignes de lui; il parla avec peu d'égards de la religion; il traita avec froideur le cardinal archevêque. Il ne fit pas d'ouvertures sincères à la France, parce qu'il crut pouvoir se passer de son secours. Croyant qu'il deviendrait roi sans son appui, il ordonna qu'on frappât une monnaie qui portait pour exergue: Henri de Lorraine, général de la république napolitaine. Trahi par Annèse, Guise fut fait prisonnier et conduit en Espagne, et l'autorité absolue fut rétablie à Naples par les Espagnols. Il mourut à Paris, en 1664, sans laisser d'enfants. Ses frères n'en laissèrent pas non plus. Ses sœurs ne furent jamais mariées. Ainsi s'éteignit cette branche de la maison de Lorraine, qui fit tant de mal aux Français, et qui n'employa pas toujours à servir la bonne cause, les vertus et les talents que la nature avait prodigués dans une famille où l'on compta tant de braves guerriers, et tant d'illustres politiques.

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Nous donnerons ici quelques costumes particuliers à plusieurs villes de l'Italie. La place de notaire de la république de Florence était fort honorable il rédigeait les actes publics que F'on passait au nom du gouvernement, et il avait un costume qui n'appartenait qu'à lui. La baguette de commandement que portaient les seigneurs de Rimini annonçait qu'ils allaient exercer la justice, ou faire proclamer une de leurs lois. M. Bonnard nous a fait connaître le costume gardé par les nobles siennois, même après l'époque où Sienne perdit sa liberté. Presque partout les podestats, ou magistrats suprêmes, étaient étrangers et vêtus de la même manière. Un des vêtements les plus remarquables', est celui de Frédéric, duc de Montefeltro (voy. pl. 69) (*).

(*) La planche 69 représente (A) un no

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En 1655, mourut Innocent X; il eut pour successeur Alexandre VII, de la famille Chigi. La paix des Pyrénées, conclue entre Mazarin et don Louis de Haro, vint promettre le calme à l'Italie. Le duc de Savoie recevait du roi d'Espagne la ville de Verceil. Le prince de Monaco devait être remis en possession de ses petits états. Le roi très-chrétien restituait à Philippe, Valence, sur le Pô, et Montara, dans le duché de Milan. Une amnistie, sans exception, était publiée pour les Napolitains dissidents. Cet état de paix fut plus vivement senti à Venise, à Turin, à Florence, à Lucques, à Modène, à Parme et à Gênes, qu'à Milan et à Naples. Charles-Emmanuel surtout s'occupa de l'administration de son

taire de la république de Florence, assis à une table. (B) Un seigneur de Rimini. (C) un noble siennois, qui tient à la main une bourse d'argent. (D) Un jeune militaire. Il porte son épée cachée, parce qu'il est représenté dans une église : là, on déposait ou l'on cachait ses armes. (E) Un podestat. On voit (F) Frédéric II de Montefeltro, comte et premier duc d'Urbin, né en 1422. Il recueillit, en 1444. la succession de son frère Oddo Antonio. En 1472, étant général des Florentins, il leur soumit Volterra, et de tout le butin que fit son armée, il ne prit pour sa part qu'une magnifique Bible hébraïque: c'est probablement le livre qu'il tient à la main dans cette de ses filles à Jean de la Rovère, neveu du gravure. En 1475, Frédéric maria la seconde pape Sixte IV, et frère du cardinal Julien, qui fut ensuite Jules II. A cette occasion, Frédéric fut élevé à la qualité de duc d'Urbin. Il mourut en 1482. On remarque à sa jambe l'ordre de la Jarretière. Frédéric aimait et protégeait les lettres. Son fils, Guid' Ubaldo, représenté ici enfant, lui succéda. Il était doué de la mémoire la plus heureuse. Il adopta François-Marie de la Rovère, fils de sa sœur et du frère du pape, et qui fut dès lors désigné comme successeur au duché d'Urbin, déclaré féminin. Ce François-Marie est celui que Raphaël a placé au milieu de son école d'Athènes (voyez pl. 48, no 4), et le même que nous avons tant maudit, pages 248, 249 et 250.

pays, et il fit percer le beau chemin de la Grotte, qui conduit de Lyon à Turin par les Echelles.

Les Vénitiens commencèrent, à cette époque, malgré eux, une lutte corps à corps avec l'état ottoman; elle dura près de vingt-cinq ans. Ils n'en sortirent qu'avec des désastres; mais l'honneur des armes leur restait. Vainqueur dans dix batailles navales, défenseur opiniâtre de Candie, qui avait coûté plus de cent mille hommes à l'ennemi, le lion de Saint-Marc (*) pouvait se glorifier d'avoir porté des coups terribles à ce colosse musulman qui avait menacé de fondre, de tout son poids, sur l'Italie.

DEBATS D'ALEXANDRE VII AVEC LOUIS XIV. RELATION DE L'AMBASSADEUR DE VENISE BASADONA.TAAité de Pisɛ. SATISFACTIONS PON. TÉES PARIS.

Les débats d'Alexandre VII avec Louis XIV ont retenti dans toute l'Italie. Une relation de l'ambassadeur vénitien, Basadona, politique d'un très-grand talent, donne des détails inconnus. La querelle, avant de descendre au peuple et aux soldats, avait commencé dans les salons mêmes du pape. Il haissait les Français, parce que Mazarin lui avait fait donner l'exclusion. Cependant, la France avait ensuite consenti à son élection, et, sans ce consentement, il ne serait pas monté sur la chaire de Saint-Pierre. Le pape avait l'imprudence de parler mal des Français sous les prétextes les plus légers. Il répétait souvent les passages où César s'exprime en détracteur

(*) Nous avons voulu donner une vue de la colonne, au haut de laquelle est replacé actuellement le lion de Saint-Marc. On voit, planche 70, cette colonne. A droite, de l'autre côté, est celle qui est surmontée de la statue de saint Théodore, armé et monté sur un crocodile. Nous avons déjà parlé de ces deux colonnes pag. 87 et 179. Dans le fond, est le célèbre campanile (voyez pl. 21). Au milieu de cette planche 70 est le palais ducal. A la gauche de la façade du palais, et à droite sur la planche, est le bâtiment de la bibliothèque; plus loin, la Zecca ou hôtel des monnaies.

des Gaules, et il appliquait les mœurs anciennes aux mœurs nouvelles. Il cherchait à prouver que c'était l'impétuosité et l'occasion, et non le courage et l'habileté, qui avaient produit les actions merveilleuses par lesquelles la France a acquis tant de gloire. Il entrait en fureur lorsqu'on lui parlait de Mazarin, et il ne le ménageait pas même après sa mort. Il se vantait d'avoir maltraité directement, à Rome, M. de Lionne, qu'il appellait d'un nom malhonnête et odieux. D'autres fois, il le désignait comme le curateur du roi. Le duc de Créquy fut choisi exprès, dans de telles circonstances, pour aller développer, à Rome, le caractère d'ambassadeur. On le connaissait brave, un peu altier, ferme, mais capable de modération. Il eut ordre d'entrer dans Rome avec une suite nombreuse. Les premiers rapports furent, de la part du pape, sévères et peu conciliants. Il retarda, sous divers motifs, l'audience de la duchesse, qui avait demandé à aller baiser les pieds du pape.

Le pontife énumérait, d'un air de joie, les refus qu'il faisait à l'ambassadeur. S'il y avait des querelles entre les Français de la suite de l'ambassade et les sbires, le pape se réjouissait quand les Français étaient vaincus; il disait qu'il ne fallait négliger aucune occasion de mortifier cette pétulante nation. Un jour, il y eut une dispute sur la place du palais Farnèse, habité par l'ambassadeur; plusieurs Corses de la garde du pape, qui retournaient à leur quartier, et qui prirent part à la querelle, furent blessés. Le lendemain force, tambour battant, et firent une au milieu du jour, ils revinrent en décharge sur les fenêtres du palais, malgré la présence de l'ambassadeur qui avait paru sur le balcon. En se retirant, ils rencontrèrent l'ambassadrice, et, sans aucun égard pour son sexe et pour la dignité de sa personne, ils firent feu sur la voiture, blessèrent des domestiques, et tuèrent un page qui se trouvait à la portière. La duchesse s'évanouit, le reste de ses serviteurs l'enleva et la porta dans le palais du cardinal d'Este, qui, ayant

fait armer tous ses gens, la reconduisit au palais de son époux. Le lendemain, et le lendemain seulement, il y eut des visites, des offres de réparation; mais le duc ne voulut pas les recevoir, et il sortit de Rome.

L'ambassadeur Basadona ayant été alors désigné comme un des arbitres, dit au pape : « Je suis surpris que votre Béatitude s'arme quand elle devrait désarmer les lances de Saül ne s'adaptent pas à la fronde de David. Quand le pontife doit combattre le géant, sa fronde, au pape, est la croix, et il doit regarder comme un mal de mettre aux mains avec les armes temporelles, cette vénération due au pontife, et de paraître se faire un jeu des Français en les attaquant sur le sol de leur invincible fortune. » Le pape répondit : « Mais le roi est un homme, et je suis un homme le roi a cinq doigts à chaque main, et moi aussi j'en ai autant : je lève dix mille soldats, parce que le roi envoie ce nombre en Italie; et s'il en envoie quinze mille, j'en opposerai quinze mille. L'ambassadeur continue ainsi son récit : « Il leva des soldats, et il en passa la revue avec un air de bonheur dans les prairies situées au-dessous du Monte - Mario ( voyez pl. 71) (*): il ne paraissait

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(*) Il nous paraît impossible de ne pas donner une vue du Monte-Mario. La planche 71 offre cette célèbre montagne. Il en a déja été question pag. 59. Jean Villani l'appelle Monte-Malo; voyez pag. 66. Le Dante lui donne aussi le même nom. Il est encore question de Monte-Mario, pag.249. Je dois le dessin de cette gravure à M. Adolphe Lerée, qui voyage en ce moment en Italie, où il fait des études de tous les plus heureux sites de paysage. M. Lerée, en s'asseyant aux bords du Tibre, pour bien embrasser le Monte-Mario dans sa plus vaste étendue, a montré un goût et une sagacité tout à fait dignes d'éloges. C'est à lui que je dois la copie exacte de l'inscription relative à Conradin; voyez pag. 97. M. Lerée va parcourir aussi la Sicile, d'où il nous rapportera des vues de l'Etna.

Sur cette planche on voit, à gauche, une église des dominicains ornée d'un dome;

plus n'avoir que cinq doigts à la main, comme le roi, et il en avait six. » Mais ces troupes étaient mal disciplinées, peu aguerries, mal payées, mal commandées. Il fallut les licencier pour ne pas compromettre Rome, qu'elles allaient piller. Le pape se décida à offrir toutes les satisfactions. Il fut convenu, dans un traité conclu à Pise sous la médiation du grand-duc Ferdinand II, que don Mario Chigi déclarerait, par écrit, sur sa foi de chevalier, qu'il n'avait eu aucune part à l'attaque des Corses; qu'en attendant que le cardinal Chigi eût vu le roi, auprès duquel il allait se rendre, don Mario serait éloigné de Rome; que don Augustin irait au-devant du duc de Créquy, à San-Quiricò, s'il venait par la Toscane, à Čivita-Vecchia, s'il venait par mer, ou à Narni, s'il venait par la Romagne (le duc de Créquy avait le choix des trois routes), et qu'il lui marquerait son déplaisir des inconvénients arrivés; que la princesse, épouse de don Augustin, irait au-devant de l'ambassadrice, si elle se décidait à revenir à Rome, et la rece

sur la crête de la montagne, la villa Millini, moitié abattue, et qui se termine par une où l'on arrive par une avenue d'yeuses à villa, nommé Mario Millini, l'ayant posavenue de cyprès. Un des maîtres de cette sédée long-temps, le nom de Monte-Mario a prévalu sur celui de Monte-Malo, De la terrasse du casin, on jouit du plus beau coup d'œil que puissent offrir les hauteurs des environs. Placé à 75 toises au-dessus du niveau de la mer, on l'aperçoit du flanc méridional de la montagne. De la partie qui est ici représentée, on voit de très-belles prairies ornées de bouquets de peupliers, et plus loin, toute l'étendue de Rome, dont on distingue les sept monts par l'élévation des édifices qui les surmontent. Rome est couronnée à l'horizon par les montagnes de la Sabine, sur le dos desquelles on remarque Tivoli; Frascati, Grotta-Ferrata et Marino se développent sur un cordon plus voisin. Plus loin, est une zone en forme de rideau blanc étendu sur la cime: c'est une couche de neige que le reflet de la lumière rend éblouissante.

Le Monte-Mario est en partie composé de testacites, de pectinites, et autres coquilles marines entremêlées d'un sable ferrugineux.

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