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Comme les costumes de l'Italie vont absolument changer de formes, nous allons achever de décrire ceux qu'on y a portés à peu près jusqu'à l'époque que nous venons d'atteindre. A la guerre, on ne paraissait plus armé comme les chevaliers; mais dans les tournois donnés pour les mariages et la publication des traités de paix, on paraissait encore revêtu particulièrement des armures de chevalier du Noeud, d'homme d'armes, d'écuyer; et l'on allait prendre ces costumes dans des anciennes miniatures (voy. pl. 64) (*). La ville de Florence eut

prouvent sa rondeur; Jupiter environné de quatre satellites qui l'accompagnent dans son cours; la voie lactée; les nébuleuses; tout le ciel enfin parsemé d'une multitude infinie d'étoiles, trop petites pour être aperçues à la simple vue. Quelle surprise, quelle volupté ne dut pas exciter en lui le premier aspect de tant de merveilles! Quelques jours lui suffirent pour les passer en revue, et il les annonça au Monde dans un écrit intitulé: Nuntius Sydereus, qu'il dédia aux princes de Médicis.» Le portrait que nous offrons ici a été gravé d'après un tableau de l'école du peintre Cristofano dell' Altissimo. Nous avons rapporté de Florence ce tableau, qui représente avec beaucoup d'expression et de vérité les traits de Galilée tenant sa lunette à la main.

(*) La planche 64 représente, A, un chevalier du Noud. Cet ordre fut institué par Louis, duc de Tarente, second époux de Jeanne I'e, reine de Naples (voyez pag. 136), en mémoire de ce qu'il avait été couronné roi de Jérusalem et de Sicile. Le jour de leur réception, les chevaliers juraient de donner aide et secours au prince à la guerre, et en toute autre occasion. Ils devaient porter sur leurs habits un noeud en forme de lacs d'amour, dont la couleur était à leur volonté, et sur lequel était écrit: Se a Dieu pleait. Ce nœud était le symbole de l'attachement sincère et durable qui devait les unir au prince. Le vendredi, en mémoire de la mort de J.-C., ils prenaient un chaperon noir avec un nœud de soie blanche, sans or, argent, ni perles. Si dans quelque rencontre un chevalier avait été blessé, ou avait lui

occasion de revoir ces vêtements de chevaliers, à l'occasion des fêtes célé

même blessé son ennemi, il devait porter, dès ce jour-là, son nœud délié, jusqu'à ce qu'il eût visité le saint sépulcre. On reconnaissait ainsi au nœud lié un chevalier qui n'avait pas été à la guerre. Au retour du saint sépulcre, le chevalier portait son nom sur le noeud, désormais lié, et autour duquel on lisait ces mots : Il a pleu à Dieu. Tous les ans, le jour de la Pentecôte, les chevaliers se rendaient en procession dans le château de l'OEuf (voyez ce château pl. 53). Ils portaient, dans cette assemblée, des habits blancs, et ils devaient donner par écrit le récit de tous les faits d'armes auxquels ils avaient assisté dans l'année, et le sceller de leur cachet. Un chancelier écrivait les faits les plus remarquables dans un registre orne de peintures, et intitulé: Livre des Avénéments aux chevaliers de la compagnie du Saint-Esperit au droict désir. Si quelque chevalier avait fait une actiou indigne, rapportée par la voix publique, il devait se présenter, à pareil jour, au château de I'OEuf, avec une flamme sur le cœur, et ces mots écrits autour: J'ay espérance au SaintEsperit, de ma grand'honte amander.Ce jourlà, il mangeait seul dans un coin de la salle où dînait le prince avec les autres chevaliers. La mort de Louis de Tarente, qui ne laissa pas d'enfants, l'ingratitude de la reine sa femme, et les révolutions de Naples, ont fait tomber cet ordre presqu'à sa naissance. Mais le livre des Avénements, qui contenait en tête les statuts de l'ordre, avait survécu. Il était tombé entre les mains de la république de Venise, qui en avait fait présent à Henri III, lors de son passage en Italie, en 1573 (voyez pag. 264 et 284, note). Selon M. Lelaboureur, Henri III a fondé l'ordre du Saint-Esprit de France, en prenant pour bases les statuts de celui de Louis de Tarente. Il y a en effet beaucoup d'affinités entre les dispositions arrêtées pour les deux ordres. Heuri III a supprimé l'obligation du voyage à la terre sainte, et il s'est gardé de supposer qu'un de ses chevaliers put mériter de n'être pas cité dans le livre des Avénements au droict désir. Ensuite il y a cette différence : l'ordre du Noeud était essentiellement militaire; l'ordre du Saint-Esprit récompense les grands services militaires et civils.

Voici des particularités sur ce précieux manuscrit napolitain. Henri III le donna au chancelier de Chiverny, qui l'a laissé à son fils,

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l'évêque de Chartres; il a passé ensuite dans les mains du président De Maisons. Ici on en perd la trace.

La lettre B de la planche 64 représente un homme d'armes avec son écuyer, C.

La lettre D représente Jordan Orsini, qui mourut en 1484, à Florence, en revenant de Venise, où il avait été chargé d'une mission par Sixte IV.

Ce portrait est extrait du bel ouvrage de M. Bonnard, auquel M. Mercuri, célèbre graveur, a donné des soins si intelligents et si utiles. Nous possédons parmi nous M. Mercuri, et nous ne saurions trop recommander son talent, que nous envie l'Italie.

Sur la droite de la même planche 64, on voit un apothicaire florentin, Mathieu Palmiéri, qui tâte le pouls d'une malade. Dans le quinzième siècle, les apothicaires exerçaient avec succès la médecine. Le costume est absolument lévantin. Ainsi que les nobles, les médecins et les apothicaires avaient droit de porter les fourrures d'hermine et de petit-gris. Palmieri quitta la pharmacie pour remplir des fonctions élevées. Les Florentins l'envoyèrent, comme ambassadeur, auprès d'Alphonse, roi de Naples, de Paul II, et de la république de Venise. Il est auteur d'un poème intitulé la Città di Vita. On voit, pag. 140, que les apothicaires appartenaient au sixième art majeur de Florence. La forme du lit où repose la malade, représentée sur cette planche, est encore celle des lits dans les vieux châteaux près de Florence.

Savoie succéda François-Hyacinthe, son fils aîné, âgé de 5 ans. Madame Christine de France, sa mère, fille de Henri IV, devint régente. François-Hyacinthe étant mort peu de temps après, on proclama duc, CharlesEmmanuel II, son frère; et Christine continua de rester régente jusqu'en 1642.

L'Italie, accablée sous le poids de la conquête, espérait que les agitations étrangères lui rendraient quelque peu de sa sécurité. Déja elle avait vu que les prévisions sages des Vénitiens pouvaient éloigner de la Péninsule les armées de l'empereur. L'indépendance des Hollandais était assurée. Le Portugal, résistant à l'autorité usurpée qu'exerçait Philippe IV, venait de placer sur le trône Jean, duc de Bragance, descendant de ses anciens rois. La Catalogne s'était mise sous la protection du roi de France.

MORT D'URBAIN VIII. - DETAILS SUR LES CÉRÉMO NIRS DU CONCLAVE ET SUR L'ÉLECTION DES PABES.

En 1644, Urbain VIII mourut, après avoir régné 21 ans. Si jamais l'élection d'un pape avait été, pour les souverains et pour les peuples, un puissant objet d'intérêt, elle réclamait une attention universelle, au moment où tout le monde éprouvait, pour ainsi dire, un bouleversement général. La maison d'Autriche, affaiblie par des révoltes et des pertes considérables en Allemagne et en Espagne, dénuée de forces, commandant en Italie à des peuples épuisés, ne pouvait plus se soutenir que par les négociations. Philippe IV, toujours incapable de gouverner sans l'appui d'un favori, avait prodigué sa confiance à don Louis de Haro, ministre qui n'était pas éloigné des principes égoïstes de l'administration espagnole; mais exempt d'une partie des défauts du comte-duc, il tâchait de réparer lentement et avec prudence les ruines de la monarchie. La cour de France, pacifiée au-dedans par le châtiment de quelques-uns des premiers seigneurs de l'état, révoltés plusieurs fois contre leur maître, acquérait, sous la régence d'Anne d'Autriche, une

autorité supérieure dans l'Europe. Cependant un degré de faiblesse et d'incertitude inévitable, même dans la situation la plus avantageuse, accompagnait toujours les premiers actes de cette régence, quoique, dans ce momentlà, on fût encore loin du temps où il eût fallu rendre compte de sa politique. Les mouvements intérieurs qui agitaient le royaume, demandaient tous les talents et la circonspection de Mazarin. Jusqu'à sa mort, Urbain VIII avait secondé ses vues; mais, après lui, un pape espagnol pouvait détruire ses plans, et mettre obstacle à de nouveaux projets d'agrandissement; les princes italiens étaient d'accord pour désirer de voir sur le trône pontifical un père commun, étranger aux maximes avides des Barbérini, et ; qui contribuerait sincèrement à la paix, sans aucun des abus du népotisme; l'état ecclésiastique, opprimé, appauvri, mécontent de l'orgueil si long des Barbérini, demandait presque une autorité qui les persécutât à leur tour. L'administration paisible des prédécesseurs d'Urbain, de ces vertueux souverains qui avaient exercé le pouvoir avec tant de probité et de profit pour les provinces, avait été anéantie par des méchants qui ne craignaient pas d'y substituer la discorde et une volonté arbitraire. Les peuples aussi disaient bien ce qu'ils désiraient; c'était un pontife doux, conciliant, accessible, sans parents autour de lui, et qui diminuât les impôts. Il était à redouter que les électeurs, réglés seulement par leurs intérêts, ne consultassent pas ceux des Romains et de la chrétienté. Parmi ces électeurs, les uns, fatigués de cet éternel règne de 21 ans, voulaient absolument un pontife très-avancé en âge, et il n'y avait qu'un très-petit nombre de cardinaux dans cette position; les autres, voyant que la tyrannie des familles pontificales était pour long-temps détestée du peuple, ne se montraient pas disposés à sacrifier leurs prétentions et les chances d'un règne facilement heureux et béni, au projet d'élever un vieillard décrépit, qui appartiendrait

à l'intrigant le plus prompt à se placer en travers du lit de souffrance de l'impotent souverain. Le cardinal Charles de Médicis, frère de Cosme II, et les principaux du sacré collége proposérent une réforme dans la constitution du gouvernement de Rome. Cette réforme tendait à restreindre l'autorité administrative temporelle du pape, et à la reporter sur le sacré collége. Le pape, disaient-ils, aurait eu des occupations suffisantes dans la simple représentation de son rang, et dans l'exercice absolu et non contesté de sa vaste administration spirituelle pour tout l'univers, tandis que le sacré collége, exerçant la souveraineté temporelle, aurait distribué les revenus de l'état avec la prudence que toute sage république observe dans son administration. Les doctrines républicaines, comprimées à Florence par la souveraineté presque absolue des Médicis, trouvaient un autre Médicis, éloigné du trône, qui rapportait ces maximes dans un état voisin. Ces vues auraient-elles bien véritablement empêché tous les maux qui naissent de l'ambition des familles et des fréquentes révolutions qu'occasionne le changement des pontifes? D'ailleurs cet esprit de bien public n'était pas celui qui animait d'autres membres du sacré collége, surtout les étrangers. Le désastreux système du cardinal de Médicis aurait amené plus tard l'asservissement complet de l'autorité pontificale. Beaucoup de cardinaux, parmi les Italiens, étudiaient les moyens d'arriver à la papauté, de s'assurer leur propre fortune, en servant un des partis des couronnes. Ensuite, même après la mort d'Urbain, l'esprit ambitieux des neveux Barbérini et de leur faction se déployait encore. Rome était remplie d'hommes armés à leur solde; ces troupes s'accroissaient par la réunion de celles qu'avaient auprès de leur personne, et pour leur sûreté, les ministres des princes de l'Europe; le cardinal de Médicis même, craignant une rencontre malheureuse, et se souvenant des précautions que le cardinal Ferdinand, depuis grand-duc, prenait

à la cour de Sixte V, s'était fait accompagner d'une troupe de gens de guerre que lui envoyait son neveu. Il avait ordre du grand-duc d'éviter toute correspondance avec les parents du dernier pape, et de n'avoir avec eux des entretiens qu'avec beaucoup de réserve, et seulement en cas d'une nécessité très-pressante, dans le conclave et pour l'élection immédiate d'un pape. Ils se voyaient tous les jours, et se contentaient de se saluer, sans se parler. Le moment était venu où le grand-duc, jouissant de toute sa puissance, pensait à venger les affronts qu'avait reçus le génie de Galilée.

Soixante-deux cardinaux composaient le sacré collége, divisé, après beaucoup d'essais de concorde, en trois factions. La plus nombreuse, qui comptait, en partie, les créatures d'Urbain VIII, était celle des Barbérini; elle se flattait d'obtenir, à la fin, de l'autorité sur les deux autres, et portait au trône pontifical le cardinal Sacchetti, Florentin, sujet formé pour les desseins et les projets des neveux du pape défunt. La seconde faction était celle des Espagnols, ou d'Autriche. Elle n'avait fait aucun choix particulier; mais elle était dans la résolution arrêtée d'exclure tout ce qui serait favorisé par les deux autres. Enfin, le parti français, condamné souvent à une sorte de silence, en Italie, depuis la bataille de Pavie, ne pouvait ni exclure, ni choisir personne; mais, en se réunissant aux Espagnols, ou aux Barbérini, il était en état d'accélérer ou de retarder l'élection. Comme protecteur de la couronne d'Espagne, le cardinal de Médicis se voyait à la tête de la faction des Espagnols; il fallait beaucoup d'adresse à ceux-ci pour écarter les candidats favorisés par les Barbérini. Il fallait à ces derniers de l'habileté pour faire accepter leur choix. Les Français devaient veiller nuit et jour pour savoir de quel côté ils feraient pencher la balance, et déterminer une élection qui convînt à tous les intérêts.

Cette négociation demandait un temps considérable, du tact, de l'observation, et surtout une force de

santé difficile à conserver dans une saison dangereuse, dans le lieu le plus malsain de la ville, le Vatican, quand les médecins annonçaient la malignité de l'air, et lorsque l'habitation du conclave devenait insupportable. Les Barbérini, acclimatés, voulaient se prévaloir précisément de cette circonstance pour fatiguer les vieillards et les malades, et les réduire à leur volonté. Les croyant au moment de céder, ils eurent la témérité de demander un entretien à Médicis hors de la chapelle où se faisait l'élection. Celui-ci ne refusa pas de les voir en présence de plusieurs cardinaux espagnols; mais, dans ce premier entretien, on ne conclut rien de stable: il était toujours question de Sacchetti; repoussé par la faction d'Espagne et repoussé du ton que les Espagnols prennent encore aujourd'hui pour exclure.

Les formalités à suivre dans les conclaves étaient alors bien connues, bien spécifiées et sagement arrêtées. Nous avons promis, page 108, de décrire ces formalités, et il nous paraît que le moment est venu de les graver dans la mémoire du lecteur.

La bulle de Grégoire XV, Eterni Patris Filius, publiée le 16 novembre 1621, la bulle du même pape, Decet Romanum Pontificem, du 11 mars 1622, lesquelles bulles avaient été pleinement approuvées par le successeur de Grégoire XV, Urbain VIII, en vertu de la bulle ad Romani Pontificis providentiam, du 28 janvier 1628, établissaient et fixaient invariablement les règles de la tenue des conclaves. Ce sont les mêmes qui ont été mises en pratique jusqu'à nos jours.

Les deux tiers des voix des cardinaux présents au conclave suffisaient pour former l'élection du pape. Ainsi, avec 30 cardinaux, il fallait vingt voix; avec 31, 32 et 33, il en fallait vingtune; avec 34, 35 et 36 cardinaux, il fallait vingt-deux voix; avec 37, 38 et 39 cardinaux, 23 voix; avec 40, 41 et 42 cardinaux, il fallait vingt-quatre voix; enfin, avec 43, 44 et 45, il fallait vingt-cinq voix, et ainsi de suite; en même temps la voix de l'élu ne pou

vait pas compter pour lui. Conséquemment, on devait réunir les deux tiers des voix, non compris celle du candidat. Ces explications ont presque besoin d'être minutieuses pour être bien comprises.

Dans la circonstance dont nous parlons, attendu que pour 60 cardinaux il eût fallu réunir 40 voix, pour 62 cardinaux il fallait réunir 41 suffrages, comme si le conclave se fut composé de 61 ou de 63 cardinaux. Puisque, pour l'élection actuelle, et l'inclusive (ceux qui forment l'inclusive, disent: « Le pape est parmi nous »), il fallait 41 voix, vingt-deux voix formaient ce qu'on appelait l'exclusive (ceux qui forment l'exclusive, disent: « Le pape ne se fera pas sans nous»), parce qu'il n'en serait plus resté que 40, qui n'étaient pas suffisantes pour l'inclusive. De plus, comme le candidat d'une faction ne se donnait jamais sa voix, il était nécessaire que le parti qui voulait triompher eût 42 cardinaux en sa faveur.

Il y avait, en général, trois modes d'élection : 1° l'adoration; c'était un accord général pour nominer sur-lechamp un sujet, sans aucune contradiction et sans scrutin; on en avait vu des exemples pour le pape Grégoire XIII (voy. pag. 261), et pour Sixte V (voy. pag. 268); 2o le compromis; on en avait vu un exemple pour le pape Clément V, Français (voy. pag. 113); 3° le scrutin; c'est la forme habituelle. Il y a deux scrutins par jour d'abord, à proprement parler, le premier scrutin, suivi de l'accesso, qui en est le complément. Si l'on n'a pas fait l'élection le matin, le soir on procède au second scrutin, suivi d'un

autre accesso.

Pour se former une idée exacte des formalités préparatoires du scrutin, d'après les réglements de Grégoire XV, il convient de savoir que l'on prépare des cédules, ou billets imprimés, afin que chacun donne son vote d'une manière uniforme. Le matin, les maîtres des cérémonies avertissent les cardinaux qu'il est temps de se rendre à la chapelle, en disant ces mots: ad capellam domini. Les

cardinaux s'y rendent à l'instant. Le premier jour, le cardinal decano, doyen (le plus ancien des cardinaux-évêques suburbicaires), célèbre une messe du Saint-Esprit, à laquelle les cardinaux communient, en allant à l'autel deux à deux. Chaque cardinal est revêtu d'une longue robe de sergette violette, vêtement particulier des réunions collégiales. Les autres jours, la messe est célébrée par le sagrista, assisté de deux maîtres des cérémonies. La messe finie on lit un extrait assez détaillé des bulles du cérémonial de Grégoire XV. On place ensuite devant l'autel une table, où figure, en gros caractère, le texte du serment que chaque cardinal doit préter. Lå, sont aussi placés deux calices et deux bassins, ou larges coupes.

On procède à la nomination de trois cardinaux scrutateurs, et des cardinaux infirmiers dont nous expliquerons les fonctions. Chaque cardinal est averti de se préparer à recevoir une cédule, et à écrire son suffrage de sa propre main.

Quoique toutes les démarches et le nombre de voix à donner de telle ou telle manière, aient été convenus d'avance, on profite de ce dernier moment pour rassurer et soutenir les cardinaux chancelants. Il faut toujours être prêt à recevoir un échec, parce qu'on perd une voix sans connaître le coupable, ou à profiter d'un heureux changement, si on acquiert une voix imprévue. Les chefs des factions ont les yeux constamment fixés sur leurs partisans. Du reste, la plus grande politesse règne dans toutes les relations. On verra que les scrutateurs et les infirmiers tirés au sort appartiennent à tous les partis, et ils doivent tenir une conduite très-réservée.

Les cédules ont environ huit pouces de longueur, sur quatre de largeur, et sont divisées par différentes lignes parallèles, formant des cases inégales, mais dont chacune a sa destination particulière.

Nous allons donner le modèle exact, absolument conforme aux cédules qu'on imprime pour les conclaves.

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