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sollicitant de nous pour ce caruinal, la légation d'Avignon. Admettons qu'il ait agi, qu'il ait parlé contre le roi, on ne devait pas moins s'abstenir du sacrilége et du parricide. Il savait, le roi, que nous agissions sévèrement contre les hommes méchants et criminels. Il devait nous le laisser à punir. Ici le pape ressentit une telle émotion, qu'il s'arrêta. Il continua ainsi :

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<< Mais Dieu qui nous assiste dès notre enfance, nous assistera et nous donnera conseil. Hier l'ambassadeur du roi nous est venu trouver, et il n'a pas parlé de la douleur du roi. La confession de la bouche est une partie nécessaire du repentir. Henri II fut infamé pour avoir fait mourir Thomas, l'archevêque de Cantorbéry. Il reconnut sa faute. Thomas n'était pas cardinal il n'était qu'archevêque. >>

Théodose se vit repoussé du seuil de l'église de Milan, par saint Ambroise (voy. pag. 5), et il obéit humblement. Ce n'était pas un homme vil que ce Théodose. Il était grand, Distingué, un empereur très-noble. Iĺ avait remporté sur la tyrannie de hautes victoires par l'assistance de la divinité. Le poète Claudien, quoique païen, a dit de lui: «O trop aimé de Dieu, l'air combat en ta faveur, et les vents combinés aident tes flottes (*). » Théodose était empereur de tout l'univers, et non pas d'un royaume ou d'un autre, comme le roi de France. Il marchait à la tête de l'empire romain. Il gouvernait les Gaules ( aujourd'hui la France), l'Espagne, la Germanie, la Pannonie, la Dalmatie, la Grèce, l'Asie, la Syrie, l'Égypte et l'Afrique. Ce monarque non pas d'un pays, mais de tant de royaumes, cet empereur, néanmoins, avoua sa faute et reçut son pardon d'Ambroise qui n'était pas pape, mais archevêque. Enfin Théodose obéit, s'humilia et donna l'exemple aux autres rois. » Il y a eu des cardinaux qui en

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notre presence ont osé excuser ce crime. Nous, nous sommes grandement étonné qu'ils aient ainsi oublié leur dignité. Alors nous ne voulons plus créer de cardinaux, puisqu'ils peuvent être privés de leurs prérogatives. Nous en nommerions donc pour les laisser exposés au mépris, à l'insulte, à l'avilissement, à la spoliation, à la mort! Si nous paraissions ne pas voir, ne pas connaître ce massacre d'un cardinal, il en pourrait arriver autant à tous les cardinaux. »

« Nous, nous faisons justice parce que cela est agréable à Dieu et que cela est juste. Si l'on dit qu'il en résultera des maux, nous, nous disons qu'il n'y a rien à craindre, quand on fait justice et que l'on prononce un jugement. Dieu est juste, il chérit la justice, il ne faut redouter rien que le péché. »

Il s'arrêta quelque temps, parut respirer avec peine, reprit un peu de calme et acheva son discours.

« La suffocation causée par cette amertume, nous empêchera de rien dire de plus, quand il y aurait encore tant à dire; mais nous instituons une députation de cardinaux avec lesquels nous traiterons cette affaire. Prions Dieu qu'il daigne pourvoir aux besoins de son église, et prévenir ses douleurs ! »>

Toute la physionomie du siècle se révèle dans ces paroles de SixteQuint. Des cardinaux attachés à des cours, tels que des cardinaux toscans et vénitiens, qui favorisaient aveuglément les intérêts du roi de France, croyaient qu'on pouvait impunément tuer un cardinal sans jugement, ou, pour mieux dire, croyaient qu'on pouvait fermer les yeux sur ce crime. D'un autre côté, la majorité du sacré collége revendiquait le droit de juger un de ses membres. Ce sentiment ne doit pas étonner à cette époque, puisque, de nos jours, le même droit a été réclamé lorsque le roi Louis XVI fit arrêter le cardinal de Rohan.

Le caractère particulier du pape se manifeste aussi, nous le répétons,

dans une discussion aussi animée. La contexture des raisonnemens est modelée sur celle des arguments de l'école de logique où Peretti avait été professeur. Dans la citation de la conduite de Théodose, si complaisamment étendue, il y a une préoccupation d'auteur. Sixte V, avant d'être pape, venait d'achever une édition complète des œuvres du saint archevêque de Milan, et il avait eu l'occasion de connaître à fond les écrivains catholiques et païens qui célébraient les hauts faits du souverain de ce temps. De là, l'intervention de Claudien dans une allocution à des cardinaux de l'église romaine. Du reste, le silence absolu gardé sur le sort du Balafré, du duc de Guise, tué la veille de la mort de son frère, affaiblit nécessairement l'effet de tant d'empressement en faveur du cardinal de Rheims (*).

O temps déplorables où des paroles qui invoquaient le pouvoir seul de la loi, et l'application des règles de la justice, ont pu éveiller un assassin au sein même d'un ordre religieux! car le même pape, interrogé sur la valeur d'un décret de la Sorbonne qui déclarait Henri déchu du trône, et déliait ses sujets du serment de fidélité, répondit que ce décret était téméraire et digne de censure.

Néanmoins, six mois après, Henri III fut assassiné par Jacques Clément.

POLITIQUE DE HENRI IV, ROI DE FRANCE. CONJU RATION DE THOMAS CAMPANELLA, CALABRAIS, CONTRE LES ESPAGNOLS.PUNITION DES CONJURÉS.

Ici commence le règne de Henri IV. Ce prince aura peu de pouvoir en Italie. Il n'y possède que le marquisat de Sa

(*) A cet égard nous remarquerons que de graves historiens ont commis une erreur, en confondant le cardinal de Guise, dont il est ici question, avec le cardinal Charles de Lorraine, son oncle, qu'ils supposent avoir été la victime de Blois. Le cardinal de Lorraine mourut dans son lit, à Avignon, en 1574.

luces; mais par son alliance avec Venise et Florence, qui n'obéissaient pas toujours avec plaisir à l'Espagne, et par ses relations remplies d'habileté, de sage condescendance avec les successeurs immédiats de Sixte-Quint, Urbain VII, Grégoire XIV, Innocent IX, et Clément VIII qui régna jusqu'en 1605, il obtiendra que le nom de la France demeure en Italie glorieux et honorable. Les Français ne sont jamais si bien renommés en Italie que quand on les désire. Les conquêtes achevées, c'est trop souvent la puissance renversée qu'on regrette.

D'ailleurs, les Français, depuis le funeste exemple de Charles Ier d'Anjou, se gardent mal en Italie. Le cabinet de Madrid n'a pas toujours eu ce reproche à faire aux vice-rois de Naples et aux gouverneurs de Milan. Aussi que de temps n'a-t-il pas fallu pour voir se détruire les conséquences du désastre de Pavie!

Philippe III, successeur de Philippe 11, gouvernait l'Italie par son influence ou par ses soldats. Cependant il n'avait pas pu obtenir que Rome abandonnât ses droits au tribut imposé à Charles d'Anjou, premier roi de Naples.

Voici ce qui arriva précisément en 1599, à ce sujet. Nous extrayons ce fait d'une dépêche de M. de Sillery, ambassadeur de Henri IV, en date du 29 juin.

« La veille de la Saint-Pierre, l'ambassadeur d'Espagne à genoux, dit 'en espagnol : « S. M. Philippe III, roi « des Espagnes, de Naples, de Sicile « et de Jérusalem, duc de Milan, pré« sente à S. S. la haquenée et sept mille << ducats pour le cens dû à cause du « royaume de Naples. Il souhaite lon«gue vie à S. S. pour le bien de la

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chrétienté, et qu'il plaise à Dieu que << S. S. reçoive long-temps ledit cens. >>

« Le procureur fiscal romain se leva, et en langage italien, déclara que ce payement étoit accepté sans préjudice des droits du saint-siége et de sa sainteté, les royaumes de Naples et de Sicile estant dévolus à l'église, et lui appartenant en pleine propriété. »

« Le pape (Clément VIII) a répondu en latin qu'il recevoit volontiers le cens envoyé par le roi des Espagne, à cause du royaume de Naples; qu'il souhaitoit au roi et à la reine sa femme toute prospérité, et qu'il leur accordoit sa bénédiction. »

Cette cérémonie avait lieu au milieu de la grande nef de Saint-Pierre, le pape étant placé dans sa sedia gestatoria, et environné de tout le sacré collége et des ambassadeurs étrangers.

Cependant Naples devait être menacée pendant quelque temps : le comte de Lémos venait d'y arriver en qualité de vice-roi. Il croyait le royaume tranquille; mais les impôts exorbitants frappés par son prédécesseur avaient causé des mécontentements inexprimables. Un religieux de l'ordre des dominicains, Thomas Campanella, crut le moment favorable pour fonder sur les ruines d'une partie de l'autorité espagnole, une sorte de république. D'abord il se contentait de la Calabre dont la capitale devait être Stilo, lieu de naissance du conspirateur; il désirait continuer le rôle de Savonarola, et se disait appelé à donner la liberté à tous les peuples. Mais les novateurs qui ont voulu paraître satisfaits d'un succès dans leur patrie, ne tardent pas à chercher les moyens d'étendre leur révolte, parce que ce n'est que dans un incendie général qu'on ne reconnaît plus le premier qui a jeté la torche sur les propriétés publiques et privées. Le P. Thomas s'adjoignit le P. Denis Ponzio de Nicastro. Celui-ci répandit que Thomas était un envoyé de Dieu, que personne ne l'égalait en science, en éloquence, en connaissance de l'état du ciel et des étoiles; qu'il avait deviné que le seizième siècle devait finir par des révolutions qui porteraient partout la liberté, en écrasant la tyrannie. Campanella était le bras de Dieu, et prédestiné surtout pour abattre le despotisme des Castillans. Il mêlait à ces déclamations, des vérités faites pour exciter l'attention des peuples. Les rois d'Espagne avaient

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usurpé un pays qui appartenait à d'autres les ames et les biens des malheureux Napolitains ne suffisaient pas pour assouvir la cupidité des hommes de Madrid. Ils vendaient à vil prix le sang humain. Ces étrangers n'avaient aucun intérêt à désirer que les avantages des indigènes fussent plus assurés. Naples recevait pour son or de pesantes chaînes de fer.

Des religieux augustins, franciscains et dominicains, contribuaient à répandre ces bruits. Aucun auteur n'a vu les Guises dans ce projet de révolution; mais ce pays qui appartenait à d'autres semble une invention qui caractérise les vues et les regrets de cette famille. Peut-être étaient-ils les soutiens cachés de ces machinations?

Les évêques de Nicastro, de Gerace, de Mélito, d'Oppido, acceptèrent ces doctrines; des barons napolitains les protégèrent ensuite. La première armée de la révolte fut composée de dix-huit cents bandits. Les chefs, parce qu'ils savent que le sang abrutit les masses et les associe aux causes les plus odieuses, ordonnaient de tuer, de tuer sans miséricorde les ministres du roi. Une idée nouvelle apparut au P. Thomas. Il commanda de brûler les livres, assurant que les anciens étaient mauvais, et qu'il fallait en faire de nouveaux ; mais il renonça à cette idée, parce que les Espagnols de ce temps-là, quí, sous Charles- Quint, avaient sollicité à Rome l'établissement de la congrégation de l'Index, ne faisaient pas de grands mouvements pour sauver les bibliothèques de l'État napolitain, et croyaient qu'une telle persécution contre les livres servait les intérêts de l'inquisition.

Les révoltés cherchaient à gagner les Turcs et à obtenir d'eux des secours en vaisseaux. Une flotte ottomane devait paraître en septembre, lorsque deux conjurés, Fabio di Lauro, et Jean-Baptiste Biblia de Catanzaro, dénoncèrent ces projets à don Louis Xarava, fiscal de la Calabre ultérieure, qui en instruisit le vice-roi. Il feignit de n'avoir rien appris, mais il envoya sous main des agents

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qui arrêtèrent les principaux conjurés. La conjuration avait été atroce, dit M. Botta, les supplices furent atroces aussi. Les prévenus ayant été amenés à Naples, deux d'entre eux furent écartelés sur les galères mêmes qui les avaient transportés. Plusieurs furent pendus aux mâts, devant toute la ville. Le P. Denis, appliqué à une torture impitoyable, fut mis à mort ensuite par pitié. Campanella ayant feint d'avoir l'esprit aliéné, ou plutôt, étant devenu momentanément insensé, fut condamné à une prison perpétuelle: ce fut là qu'il composa un ouvrage pour indiquer aux rois d'Espagne les moyens d'établir une monarchie universelle. Mais les temps de Charles-Quint étaient passés.

Voici le jugement que Giannone porte de cet événement: « Ainsi finit cette entreprise où des ecclésiastiques avaient réuni dans un seul projet ce que l'imposture, l'hérésie, l'inhumanité, ont de plus implacable. Ces vaines tentatives qui consolidèrent un mauvais gouvernement, apprirent à l'Italie encore une fois, qu'aucun secours utile et solide contre les Espagnols ne devait lui arriver de la partie méridionale de la Péninsule, où on ne savait pas combattre l'usurpation avec un courage vertueux, où l'on s'étudiait à chasser une barbarie par une autre barbarie, à frapper de mort les premières œuvres de la renaissance des lettres, et à mettre de moitié dans un désir de délivrance les Turcs, ces fougueux dévastateurs, ces ennemis sans compassion aucune du Dieu de l'Italie ; les Turcs, que Venise, en cela si sage, occupait loin de ses mers, pour épargner à Saint-Marc et à la péninsule entière la tendresse de ceux qui avaient gardé si noblement la foi donnée à Bragadino. »

Milan voyant les déplorables suites de la conspiration de Naples, se garda bien de se révolter. Le duc de Savoie, Charles-Emmanuel, apprit qu'il avait à ménager les Espagnols, et ses trois fils eurent ordre d'aller offrir leurs hommages et leurs services à la cour de Madrid.

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Un siècle nouveau amènera-t-il la

paix, l'union et le bonheur que l'Italie poursuit depuis si long-temps? L'Espagne, après avoir éloigné les Français de la Peninsule, les empêchait d'y rentrer, et elle y étalait sa toute-puissance. Au mois de juin 1603, le jeune prince de Piombino, le dernier de la maison Appiano, étant venu à mourir, le grand-duc Ferdinand demanda à l'empereur ce domaine, qu'il regardait comme un ancien domaine de la ville de Pise, dont les droits appartenaient alors à Florence. L'empereur envoya des commissaires pour juger cette affaire; les Espagnols les chassèrent avec mépris.

Clément VIII mourut en 1605; le cardinal Alexandre de Médicis, porté par les Français, fut élu pontife, et prit le nom de Léon XI. Il avait eu pour concurrent le célèbre Baronius, directeur de la bibliothèque du Vatican, où à l'exemple de Platina (voy. pl. 61 A) (*), qui en avait été le gardien, il

(*) On voit, planche 61 A, le portrait de Platina à genoux; il s'appelait Barthélemy de Sacchi; il était né à Piadena, près de Crémone, dont il prit le nom en le latinisant, suivant l'usage des temps. Il est auteur de la Vie des suprémes pontifes, jusqu'à Sixte IV. Cet ouvrage est remarquable par son élégance et la force du style. Platina remplit avec beaucoup de zèle la place de gardien de la Vaticane, et il contribua à mettre en ordre des volumes en grand nombre, qui étaient encore entassés dans des coffres. Il mourut en 1481.

La même planche 61 représente un magistrat florentin du 15° siècle (B); un noble de Florence (C): c'est le portrait de François Tornabuoni, favori du pape Sixte IV. On trouvera, même planche (D), le portrait de Cosme de Médicis, dit l'Ancien et Père de la patrie, dont nous avons parlé page 181 et

puisait de nouvelles informations pour ses Annales ecclésiastiques. Baronius s'était rendu peu agréable aux Espagnols, en publiant un ouvrage qui attaquait leurs droits sur la Sicile. Léon XI ne vécut que peu de temps; le cardinal Borghèse fut élu pour Jui succéder, et prit le nom de Paul V.

Scipion Saraceno de Vicence, chanoine, mais non prêtre, avait insulté une dame noble. La république de Venise le fit arrêter et traduire devant le conseil des Dix. Paul V voulait que le coupable fût consigné entre les mains de l'évêque de Vicence, qui aurait instruit le procès et prononcé la sentence; Venise s'y opposa. Paul venait d'obtenir quelques avantages sur les Lucquois et les Génois, dans des discussions d'autorité ecclésiastique : il se crut assez puissant pour menacer Venise d'une excommunication. L'interdit fut lancé les jésuites, les capucins et les théatins se retirèrent de l'état vénitien.

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L'ambassadeur d'Espagne, à Venise, parlait de concorde; l'ambassadeur d'Espagne, à Rome, avait contribué à irriter le Saint-Père; le grand Henri se porta pour médiateur, sans arrière-pensée. Il fut convenu que le pape retirerait son excommunication, et que Venise, en rétractant sa protestation, livrerait au roi de France Saraceno et un autre ecclésiastique, arrêté dans le même temps. Ces affaires furent arrangées avec les convenances réciproques, par les soins du cardinal de Joyeuse, ministre que Henri avait envoyé successivement à Venise et à Rome.

Le 7 février 1609, Ferdinand Ier, grand-duc de Toscane, vint à mourir; ses peuples le pleurèrent. On l'avait estimé comme souverain, de même qu'autrefois il s'était fait honorer comme cardinal. Un jour, Sixte V

suivantes. La lettre E représente un fantassin armé d'une lance; la lettre F une femme qui tient à la main une grande plume de paon: cette femme va jurer, sur le noble oiseau, de garder un vœu religieux, ou même un vœu d'amour.

avait voulu le faire arrêter. Ferdinand, appelé à l'audience du pontife, y parut avec une cuirasse sous sa robe rouge, et, en s'agenouillant, il fit en sorte que sa cuirasse fût vue par Sixte. Qu'est-ce que cet habit? avait dit le

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pape. Saint-Père, c'est un habit de cardinal et ceci, avait-il ajouté, en battant sur sa cuirasse, c'est l'habit de prince italien. - Cardinal, cardinal, avait repris Sixte, je vous ferai toinber de la tête le chapeau rouge. Si V. S., avait répondu Ferdinand, m'ôte de la tête un chapeau de feutre, j'en prendrai un de fer. » Ferdinand fut un digne rejeton des Médicis. Son règne ne fut pas moins brillant que celui de Cosme Ier son père (voy. pl. 62) (*),

(*) Le premier portrait sur la planche 62 est celui de Cosme Ier; il porte la décoration de l'ordre de St.-Etienne, dont il est fondateur. Voyez ce qui est dit de Cosme Ier, pages 255, 257, 263, 264.

Le second portrait, qui est dans la même planche, représente Alexandre Farnèse, troisième duc de Parme, né en 1539, petitfils de Pierre-Louis, et fils ainé d'Octave Farnèse et de Marguerite d'Autriche, fille de

Charles-Quint, veuve d'Alexandre de Médicis, duc de Toscane (voyez page 254). Alexandre Farnèse accompagna sa mère en Flandre, lorsqu'elle fut nommée gouvernante des Pays-Bas. Il épousa Marie, nièce du roi de Portugal. Nous avons dit qu'il se distingua à la bataille de Lépante, en 1571, sous le titre d'amiral de Savoie (voyez page 260). Dès lors, il se consacra exclusivement à l'étude de la guerre; et comme il joignait un courage brillant et beaucoup de présence d'esprit à la vigueur, à l'adresse, et à toutes les qualités qui peuvent plaire aux soldats, il ne tarda pas à se faire un nom parmi les milices espagnoles: elles le demandèrent pour généralissime, après la mort de don Juan d'Autriche. En Flandre, il obtint beaucoup d'avantages sur les Français. Un jour, au milieu de ses succès, il apprit la mort d'Octave, son père, survenue à Parme, le 18 septembre 1586. Il demanda un congé au roi Philippe II, qui ne voulut pas le lui accorder; aussi ce prince ne revit jamais le pays dont il était devenu souverain. Farnèse entra en France en 1590, pour forcer Henri IV å lever le siége de Paris, et il atteignit son but, tout en refusant de livrer bataille au courageux

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