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ni de sexe, furent réduits en esclavage. Une captive seule devint libre. Rosemunde, fille de Cunimond, plut au vainqueur. Il venait de perdre Clotsvinde, il épousa Rosemunde. Bientôt le bonheur de ses armes l'ayant conduit à Vérone, il projeta de donner une fête pour célébrer sa victoire, l'inauguration de Pavie, qu'il avait dé clarée la capitale de ses états d'Italie, et la fondation de trois duchés qu'il avait établis pour assurer la conservation de ses conquêtes. Il ne faut pas dissimuler ici que si Rome ne fut pas occupée, elle le dut peut-être à la résistance que fit Ravenne. Le roi lombard ne put entrer dans aucune de ces deux villes. Mais il en pouvait impunément ravager les environs. Ces trois premiers duchés dont nous venons de parler s'appelaient le duché de Frioul, le duché de Spolète, et le duché de Bénévent. Celui de Frioul devait contenir les Barbares, quels qu'ils fussent, qui tenteraient de pénétrer par le nord; le duché de Spolète, placé au centre de l'Italie, devait arrêter les efforts réunis des garnisons de Ravenne et de Rome, débris de la puissance romaine en Italie, recouvrés par Justinien; le duché de Bénévent attaquait Rome par un autre flanc, et rejetait les armées des empereurs grecs sur le littoral de la partie la plus méridionale de l'Italie. Če ne sont pas là certainement des combinaisons sans but et sans habileté. Mais à ces calculs de prévoyante politique, à ces raisonnements de stratégie froide et réfléchie, il aurait fallu joindre les habitudes calmes de l'observateur, et ne pas risquer de perdre dans des scènes de débauches le fruit de tant de sagesse. Dans le festin de Vérone, Alboin oublia toutes les lois de la décence et les devoirs sacrés d'un époux. Il fit apporter le crâne de Cunimond, y but le premier, et voulut y faire boire son épouse, la propre fille de Cunimond.

Cette princesse, qui était placée près d'Alboin, entendit que dans son ivresse il disait à haute voix : « Il faut que ma

femme boive avec son père. » Prête

à suffoquer d'indignation et de rage, mais redoutant la fureur du Barbare, elle dit : « Que la volonté de mon sei. «gneur s'accomplisse! » Mais en ap prochant lentement ses lèvres des bords de la coupe fatale qui était incrustée dans un ornement d'or, elle jura de se venger, conçut à l'instant le projet de faire assassiner Alboin et ne tarda pas à le communiquer à Helmichis, porteur de bouclier du roi. Celui-ci conseilla à la reine de confier l'exécution de l'assassinat à un guerrier nommé Pérédéus, suivant Paul Diacre, et renommé entre les Lombards par sa force et son courage. Pérédéus se refusant à cet horrible parricide, Rosemunde, déterminée à toutes sortes de forfaits pour commettre le crime qu'elle méditait, engagea une de ses femmes qui avait un commerce d'amour avec Pérédéus à laisser prendre une fois sa place dans l'obscurité de la nuit. Ce malheureux, trompé par cet artifice, n'eut pas plutôt satisfait sa passion, que la reine lombarde, se faisant connaître, lui dit : « Je ne suis pas celle que tu penses

avoir reçue dans tes bras. Je suis Rosemunde. Tu viens d'obtenir une « si haute faveur, pour que tu fasses « mourir Alboïn, ou pour qu'Alboïn « te fasse mourir. Choisis. » Pérédéus, contraint de devenir le complice ou la victime de Rosemunde, consentit à prêter son bras. Le lendemain, pendant qu'Alboin dormait du sommeil de midi (la sieste), Rosemunde, poussant jusqu'au plus terrible excès la vengeance de la piété filiale, introduisit Pérédéus auprès du roi. «< Il périt « par les conseils d'une femme, dit « Paul Diacre, celui qui avait échappé « aux défaites et au carnage de tant « de guerres. » Le vainqueur des Gépides et d'une grande partie des peuples d'Italie n'avait régné que trois ans et demi. Les Lombards l'enterrèrent avec son épée au bas de l'escalier du palais de Vérone (*).

(*) Ce palais de Vérone avait été sans doute bati par Théodoric, qui a beaucoup embelli cette ville. Il y avait fait construire

Helmichis s'était flatté de succéder à Alboïn et d'obtenir à la fois le trône et la main de Rosemunde, mais il n'eut que l'humiliant avantage d'être son époux. Les Lombards les ayant menacés d'un prompt châtiment, la reine et Helmichis se confièrent à ceux des Gépides qui étaient restés à la cour, et ils envoyèrent demander un asile à Longin, exarque à Ravenne, au nom de Justin II, en annonçant qu'ils apporteraient avec eux tous les trésors d'Alboin. L'exarque, délivré d'un ennemi dangereux, accorda l'hospitalité, et comme il était sans mœurs, sans désintéressement et sans prudence, il se passionna pour la beauté de la reine, convoita ses richesses, et lui promit de l'épouser, si elle pouvait se délivrer de son nouveau mari. Un second crime ne pouvait effrayer Rosemunde. Elle crut avoir assez longtemps récompensé celui qui ne lui avait rendu d'autre service que d'indiquer l'assassin du roi. Comme Helmichis sortait du bain, elle lui présenta un breuvage empoisonné. A peine en eutil bu une partie, qu'il sentit dans ses entrailles un feu dévorant. Il lui suffit d'un seul regard pour comprendre que Rosemunde voulait lui arracher la vie; il força la princesse, le poignard à la main, de boire le reste du breuvage, et tous deux expirèrent en même temps.

Après la mort d'Alboïn, les seigneurs lombards se rendirent de toutes parts à Pavie. Il ne laissait pas d'enfant mâle, et ils élurent Cléphon pour lui succéder.

Il était l'un des plus nobles de la nation, chrétien, mais mal affermi dans ses convictions, aussi brave qu'Alboïn, mais avare et sanguinaire.

une nouvelle enceinte de murailles, des forts, des bains: Lalande ajoute même, un amphithéâtre; mais il se trompe, le fameux amphithéâtre de Vérone, le plus beau après celui de Rome, qui pouvait contenir 22,000 personnes assises, et qui est encore de la plus belle conservation, est un monument du temps de Domitien ou de Trajan, selon le marquis Maffei, et il fut construit aux frais de la ville.

Il traita cruellement les Italiens vaincus, chassa les nobles de la race romaine, se fit haïr, et fut assassiné par un de ses domestiques, après 18 mois de règne. Ce prince avait ajouté de nouvelles conquêtes à celles de ses prédécesseurs. Il resserra de plus près Ravenne par la prise de Rimini, et il fit bâtir le château d'Imola qui ensuite donna son nom à la ville qu'on éleva depuis dans les environs.

Cléphon, suivant quelques auteurs, avait laissé un fils en bas âge. Mais il est probable que ces auteurs se sont trompés. On ne voit pas qu'il y ait eu une régence après la mort de Cléphon, et Paul Diacre, qui a écrit l'histoire des Lombards, ne fait aucune mention de cet enfant. Ce qui est certain, c'est que beaucoup de seigneurs se rendirent indépendants.

L'empire conservait Ravenne et les villes voisines qui formaient l'exarchat. Il était encore reconnu à Padoue, à Crémone, à Gênes et sur la côte la plus rapprochée. Il possédait Suse et les places des Alpes cottiennes, enfin Rome et les villes d'alentour, Naples et les ports de la Campanie et de la Lucanie. Les Lombards restaient maîtres du Frioul, du Véronois, de la Ligurie, moins Gênes, de l'Ombrie et d'une grande partie de la Toscane. Cette étendue de pays était gouvernée par trente ducs, y compris ceux du Frioul, de Spolète et de Bénévent. Chacun d'eux s'érigea en tyran dans son duché. Ils établirent des comtes dans les plus grandes villes, et des châtelains dans les plus petites, pour y maintenir l'ordre civil et militaire. Cette forme de gouvernement dura cependant dix années. Bientôt on ne vit autour de ces ducs que des villes ruinées, des forteresses abattues, des monastères réduits en cendres. Cette belle Italie n'était en beaucoup d'endroits qu'un désert. Les villages autrefois si. peuplés, même sous Théodoric, ne servaient plus que de retraites aux bêtes féroces. Quelques-uns de ces chefs étaient restés ou redevenus païens; ils dépouillaient partout les chrétiens, qui furent obligés, en grand

nombre, de se réfugier dans les îles de la Toscane, appelées aujourd'hui fle d'Elbe, île de Giglio, Capraja, et même jusque dans les îles de Corse et de Sardaigne.

Cependant les Lombards, incapables de vivre en paix, toujours repoussés à Ravenne, où l'on bénissait la prévoyance de Valentinien III, qui le premier avait soigneusement fortifié cette ville, et ne pouvant jamais vaincre la résistance de Rome que les pontifes défendaient avec autant d'habileté que de courage, avaient inquiété les Français par des incursions imprévues. Les ennemis que se faisaient ces tyrans crurent qu'il était temps d'en tirer vengeance. De leur côté, les Lombards, fatigués de la nullité de leur gouvernement aristocratique, élurent pour roi Antaris, que l'on prétendit alors être un fils de Cléphon, et ils concertèrent leurs efforts pour résister aux attaques présumées des garnisons de Ravenne et de Rome, et aux représailles dont ils étaient menacés par les troupes de Childebert, arrière-petit-fils de Clovis. Les Italiens livrèrent aux Français quelques-uns des défilés des Alpes, et Childebert reçut cinquante mille pièces d'or qui devaient être le prix de plusieurs excursions en Italie. La première de ces invasions n'eut aucun succès; la seconde ne fut pas plus heureuse; à la troisième, les Français repoussèrent l'armée du roi lombard, et cette fois, si leur allié, attendu des environs de Rome, ne les eût pas mal secondés, ils auraient peut-être renversé la domination d'Antaris; mais ils attendirent six jours le signal convenu qu'on devait leur donner en mettant un village en flammes, signal digne de ces temps d'horreur: pendant ces six jours, les troupes impériales prenaient intempestivement, pour leur compte, Parme et Modène, qu'elles durent perdre après la retraite des Français. Antaris put alors se croire plus tranquille dans ses états d'Italie; il s'avança jusqu'au fond de la Calabre,et touchant orgueilleusement, de sa lance, une colonne placée près

de Reggio, sur le bord de la mer, il déclara que cette ancienne limite serait à jamais celle de son royaume. Cette présomption a quelque chose d'absurde: car ce qui aurait pu être convenable dans la bouche du grand Théodoric, devait passer pour ridicule dans celle d'Antaris, forcé de respecter les fortifications de Rome et de Ravenne. Ces deux villes, enclaves étroites, survivant dans le royaume d'Antaris, étaient un dernier asile où brillaient encore quelques rayons de la gloire romaine.

Nous ne devons pas négliger de représenter les Lombards sans cesse dévorés du désir de s'emparer de Rome. L'an 574, le pape Benoît I, successeur de Jean III, craignant la perfidie du duc de Spolète qui, de

part d'Antaris, proposait une alliance, demanda des secours en hommes et en subsistances à Tibère Constantin, que l'empereur Justin II, son beau-père, avait créé césar la même année, et qui fut empereur quatre ans après. Les Lombards s'étaient approchés successivement, sous de fauxsemblants d'amitié, jusque sur le champ de bataille où le grand Constantin avait battu Maxence; les Grecs, qui pouvaient encore disposer de la mer, envoyèrent un secours considérable qui entra à Ostie, et remonta le Tibre jusqu'à Rome. Les Lombards s'éloignèrent, parce qu'ils virent que des hommes si puissamment secourus n'avaient plus besoin de leur amitié: mais il était difficile de parcourir dix lieues autour de Rome sans éprouver la crainte de les rencontrer.

Longin, cet indigne héritier des trésors enlevés à Rosemunde, les avait employés à fortifier Ravenne, sans faire participer Rome à ce bienfait. Le pape, rassuré, se garda de s'en plaindre, parce que sa puissance commençait à ne plus rencontrer aucun concurrent. D'autres secours ne seraient arrivés de Ravenne qu'à des conditions de servitude dont il aimait autant se voir délivré. Il entretenait deux apocrisiaires ou nonces, l'un à Ravenne, l'autre à

Constantinople; celui qui résidait dans la première de ces villes suivait avec zèle les instructions délicates qui lui étaient adressées, mais celui qui résidait alors à Byzance ne remplissait que froidement ses devoirs. Pélage II, successeur de Benoît, y envoya Grégoire, alors simple diacre, qui se fit accorder de nouveaux secours et une somme d'argent assez considérable. Elle servit à détacher des intérêts du duc de Spolète, sujet d'Antaris le plus menaçant, quelques capitaines lombards, qui alors cessèrent leurs incursions. Tibère, engagé ensuite dans des guerres ruineuses, refusa toute assistance et se borna à conseiller au pontife de chercher les moyens de contracter une nouvelle alliance avec les Français, que les Lombards avaient de temps en temps l'audace d'insulter dans leurs propres domaines.

Constantinople était réduite à ne plus envoyer que des conseils. Rome, livrée à elle-même, ne s'abandonna pas. Jugeant que tôt ou tard elle aurait besoin d'un appui et d'hommes de combat, elle fit partir pour Marseille des agents fidèles chargés de ramener des Français.

Sur ces entrefaites, elle ressentit une vive douleur du désastre qu'éprouva le monastère de Mont-Cassin. Zolton, duc de Bénévent, avait en vain assiégé plusieurs fois Naples, qui, plus heureuse que dans quelques circonstances récentes, avait toujours repoussé l'ennemi. Il pensa à porter alors sa rage sur d'autres points. Mont-Cassin, fondé par saint Benoît, avait été enrichi des libéralités de plusieurs princes. Zolton vient l'attaquer pendant la nuit, disperse les religieux, enlève les trésors de l'église et fait raser les bâtiments. C'est par de tels traitements que les Lombards faisaient souvent acte de présence, partout où ils étaient les plus forts. Les religieux en fuite obtinrent un asile près de Saint-Jean-de-Latran, non pas à Saint-Paul hors des murs, comme on l'a prétendu; car cette basilique, qu'avait tant illustrée la clémence d'Alaric. ne fut concédée, par

Martin V, aux bénédictins de MontCassin, que l'an 1425.

L'envoyé chargé d'appeler les Français n'avait pas encore pu négocier avantageusement; il fallait donc, malgré les embarras du gouvernement de Constantinople, exciter le zèle de Grégoire, élevé depuis peu à la dignité eminente d'apocrisiaire à Byzance.

L'an 580, les Français ne se mettaient pas encore en mouvement. Leur chef voulait frapper des coups assurés, il n'était pas prêt. Il fallait, dans cette circonstance, que, malgré elle, Rome prît intérêt aux revers qu'éprouvait l'empereur dans ses guerres contre les Perses, et qu'elle s'affligeât même des vaines tentatives qu'il faisait pour obtenir l'alliance des Turcs, qui commençaient à menacer tout l'Orient de leur puissance. Arsilas (*) était le principal des chefs de cette valeureuse nation qui allait faire tant de conquêtes, et qui devait même un jour pénétrer en Italie, puisque Mahomet, né en 570, avait déja dix ans. L'apocrisiaire Grégoire était dans la nécessité d'écrire au pontife que Byzance, loin de pouvoir le défendre, n'éprouvait que des affronts de ceux dont elle demandait l'amitié. Quelle ne dut pas être la consternation de Pélage, lorsque Grégoire lui rendit compte de la réception faite à Valentin, ambassadeur de Tibère, par Tourxanth, lieutenant d'Arsilas. Tourxanth, après s'être fait expliquer que la suite de Valentin se composait d'une foule d'hommes nés en Afrique, en Italie, dans la Gaule, dans l'Espagne et dans la Grèce, et après avoir entendu le discours suppliant dans lequel on implorait son appui, avait adressé à Valentin ces paroles terribles : « Ah! « j'entends; vous êtes ces Romains, « ce peuple trompeur qui en impose à « toute la terre. Vous êtes donc ces « Romains qui avez dix langues pour tromper les nations. » Alors mettant ses dix doigts dans sa bouche, et les retirant aussitôt : « C'est ainsi,

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(*) Le Cha-po-lio des historiens chinois, suivant M. de St.-Martin.

«

« continua-t-il, que vous donnez et « que vous retirez votre parole. Je « n'userai pas avec vous du même ar« tifice. Vous vous êtes ligués avec les a Ouarchonites (peuple soumis aux « Avares), esclaves de mes esclaves; ⚫ mais quand je le voudrai, ces Ouarchonites disparaîtront devant mon << immense cavalerie, à l'aspect de nos « fouets, et si vos alliés osent soutenir notre vue, ils seront écrasés sous les pieds de nos chevaux. » Enfin, au départ de Valentin, le chef des Turcs annonça qu'il allait attaquer la ville de Bosphorus (*).

Attila n'avait pas parlé en Italie avec tant d'audace et de mépris.

En apprenant de pareilles menaces, Rome ne put douter de la nécessité absolue où elle allait être, de ne devoir plus compter désormais que sur ses propres forces; son or, son patriotisme et son habileté. La première ressource était épuisée; la seconde ne pouvait renaître la bonté de la Providence lui accorda la troisième. Grégoire-le-Grand monta sur la chaire de saint Pierre. Il était fils du sénateur Gordien et issu d'une illustre famille patricienne. Aux avantages de la naissance, il joignait une figure noble et douce, le don de la parole, la connaissance des affaires et un assemblage de vertus dignes de son rang. Nommé, à l'âge de 30 ans, préteur de Rome, il avait abdiqué la magistrature pour recevoir le diaconat. Ayant eu le dessein de porter les lumières de l'Evangile dans la Grande-Bretagne, il voulut partir secrètement, mais le peuple romain courut sur ses pas et le ramena dans la ville. D'abord simple secrétaire, puis apocrisiaire à Byzance, il instruisit fidèlement le gouvernement de Rome de tout ce qui pouvait l'intéresser, et fit connaître la situation de l'empire, ses espérances mal fondées, et ses embarras. La mo

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destie de ce grand homme était peutêtre excessive; élu pape, il se cacha pendant trois jours, pour n'être pas forcé d'accepter le pontificat. A cette occasion, il composa son Pastoral, qui traite des devoirs d'un évêque. Contraint d'exercer les fonctions de pontife, il s'occupa des besoins de Rome, fit venir en abondance des blés de la Sicile, engagea les évêques à rassurer les habitants des autres villes d'Italie qui n'étaient pas au pouvoir des Lombards. Par un traité conclu entre lui et la reine Théodélinde, veuve d'Antaris, il parvint à extirper l'arianisme, ce dernier retranchement des païens; il réprimanda l'évêque de Terracine qui ne voulait pas permettre aux juifs de s'assembler. « C'est par la douceur, écrivait saint

«

Grégoire, par la bonté, par les ex«< hortations, par la patience qu'il faut << appeler les infidèles à la religion : il « ne faut pas les en éloigner par les me

naces et par la terreur. » Il écrivit dans le même esprit aux évêques de Sardaigne, de Sicile, de Corse et de Marseille. Il se glorifiait le premier d'être appelé le Serviteur des Serviteurs de Dieu, titre que les papes ont conservé jusqu'à nos jours, quoique, disait-il, la conduite et la primauté de l'Eglise eussent été données à saint Pierre, dont le pontife de Rome est le successeur. Il exerçait une autorité immédiate sur les évêchés compris dans le dicastère du préfet de Rome, évêchés qui, par cette raison, étaient déja appelés, comme ils le sont encore aujourd'hui, suburbicaires. Partout ses décisions ecclésiastiques étaient reçues avec respect et obéissance. Il recueillit toutes les prières qui devaient composer l'acte de la célébration de la messe et l'administration des sacrements. On lui doit l'Antiphonaire (livre d'antiennes), qu'il prit soin de noter entièrement, et de faire répandre dans toute l'église latine; il établit une école particulière de ce chant qui fut appelé Grégorien. L'abbé Dubos observe que la simplicité du chant Ambrosien n'employait que quatre tons, et que l'harmonie plus parfaite de ce

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