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En 1513, une flotte de Louis XII se présenta devant Gênes (voy. pl. 51) (*), que les Français avaient perdue l'année précédente, mais où ils occupaient toujours le fort de la Lanterne on avait voulu en vain déja le ravitailler. Un vaisseau normand allait y faire entrer des vivres et des munitions, mais Emmanuel Caballo, un de ces vaillants Génois, tels que ceux qui s'étaient distingués autrefois dans la guerre de l'Adriatique, ayant osé se placer avec une galère entre la citadelle et le vaisseau, s'avança ensuite pour attaquer le bâtiment, le prit à l'abordage, malgré une grêle de boulets, et l'amena en triomphe dans le port. Peu de temps après, les frères Antoniotto et Jérôme Adorno, Génois exilés, amis des Français, et descendants de celui que nous avons vu figurer précédemment, s'approchèrent de la ville avec quatre mille fantassins. Le doge, Janus Frégoso, pour ne pas avoir à craindre des ennemis au dedans et au dehors, fit tuer, à la sortie du sénat, Jérôme de' Fieschi, qui, dans ses discours, laissait percer son attachement pour la France. Cet assassinat, qui avait paru au doge un coup d'état fort habile, le perdit: le sénat et le peuple ne voulurent pas s'en montrer complices. Préjean, qui commandait la flotte, parvint à forcer la rade, débarqua des troupes, et Antoniotto Adorno, reconnu comme lieutenant de Louis XII, fut proclamé doge par le sénat et le peuple.

La Trémouille, général des Français, assuré d'avoir des communications faciles par Gênes, assiégea Novare. Lafayette, grand-maître de l'artillerie, établit, en plein midi, batteries contre la ville, et il allait la soumettre, lorsque Maximilien Sforza, fils de Louis-le-Maure, et qui avait

ses

(*) L'histoire de la ville de Gênes se trouve successivement fondue dans ce récit des révolutions de l'Italie. Sur la gauche, dans la planche 51, on voit la Lanterne dont il est fait mention page 221; et en suivant, vers la droite, les fortifications bâties par Louis XII.

été reconnu duc de Milan, reçut des sccours et fit lever le siége. Les Français, dans leur retraite, s'étant mal gardés, la première nuit, furent défaits par les Suisses, et perdirent près de dix mille hommes. Cependant, l'empereur Maximilien, devenu veuf, conservait le projet de profiter de la première vacance du saint-siége pour se faire nommer pape. Amédée VIII, duc de Savoie, avait eu la même prétention, et n'était parvenu qu'à devenir un intrus, sous le nom de Félix V; alors tous les développements politiques qui allaient naître de telles circonstances furent suspendus par la mort de Louis XII, qui vint jeter de nouvelles chances dans les affaires. Il succomba à une maladie d'épuisement, le 1er janvier 1515. Louis XII, par ses vertus, par la juste confiance qu'il avait accordée à son digne ministre, le cardinal d'Amboise, par les soins assidus avec lesquels il délivra les villes et les campagnes des mauvais traitements des gens de guerre, mérita en France le titre de père du peuple.

AVÉNEMENT DE FRANÇOIS Ier.-VICTOIRE DES FRANCAIS A MARIGNAN.-BAYARD.-ISSUE DE LA LIGUE DE CAMBRAI.

Le duc d'Angoulême succéda au trône de France sous le nom de Fran

çois 1. Né le 12 septembre 1494, il était arrière-petit-fils de Louis, duc d'Orléans, fils de Charles V, et qui avait épousé Valentine de Milan : François, comme héritier de Valentine Visconti, sa bisaïeule, prit le titre de duc de Milan.

« Ce prince, dit M. Daru, jeune, ardent, plein du bouillant courage qui distinguait les guerres de cette époque et sa nation, éloigné de l'armée pendant le règne de Louis XII, poursuivi dans son oisiveté par le bruit des exploits de Gaston, écrivit sur-lechamp aux Vénitiens, avec qui la France était alliée, qu'il partirait pour rejoindre, sur l'Adda, leur général Alviane dans quatre mois, et il tint parole. » Bientôt il se présenta dans les champs de Marignan, où les Suisses, sortis de

Milan, vinrent l'attaquer. Leur armée marchait au son des redoutables cornets d'Ury et d'Underwald, qu'on réservait pour les jours de bataille. Le combat dura deux jours. Alviane, qui venait de chercher son armée à Lodi, arriva au milieu de la seconde bataille, mais seulement à la tête de cinquante-six maîtres, qui faisaient entendre le cri vénitien Marco, Marco. Les deux armées crurent que toutes les troupes vénitiennes étaient en ligne. Le courage des Français redoubla; celui des Suisses commença à céder, mais ils firent une savante retraite. Après la bataille, qui fut appelée par Trivulze le combat des géants, François I voulut être armé chevalier par Bayard (*), et ensuite il arma lui-même beaucoup d'autres chevaliers.

Fatigués de huit ans de guerre, François 1 et Charles, qui n'était encore que roi d'Espagne, conclurent la paix à Noyon. Charles y comprit son grand-père sans le consulter.

Telle fut l'issue de cette ligue de Cambray. « Les Vénitiens, contre qui elle avait été formée, ne durent pas uniquement leur salut à leur constance et à leur sagesse, dit M. Daru : il n'est pas au pouvoir des hommes de faire que la fortune ne prenne pas une grande part dans les événements, mais on ne peut se dispenser de reconnaître que le sénat vénitien délibéra toujours avec calme et n'irrita jamais ses ennemis. » Il sut favoriser l'élan du grand Alviane, de cet Orsini, Romain généreux, si impétueux, et qui était doué d'un si puissant coup d'œil militaire. Le sénat ramena les ennemis qui n'étaient

(*) Bayard, qui recevait du roi cet insigne honneur, avait couru, dans la nuit, un danger extrême: son cheval ayant perdu sa bride, se jeta au milieu des Suisses, traversa leurs rangs, et il allait tomber dans un autre bataillon, lorsqu'il fut arrêté par des ceps de vigne. « Le bonhomme feut bien effrayé, non sans cause; il ne perdit pas le sens, mais tout doucement se descendit, jeta son armet et ses cuissots, et puis le long des fossez, à quatre beaulx pieds, « se retira à son opinion, où il oyoit crier « France! » (Vie de Bayard.)

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pas irréconciliables; il divisa les autres par son habileté; il eut le tact convenable pour attendre les occasions et les saisir, il déploya d'immenses ressources, et répara promptement les désastres dans l'administration. S'il y eut de la rigueur, ce fut de la rigueur équitable les dix, les trois n'inquiétèrent pas inutilement un peuple dont il fallait aider et soutenir les efforts, un peuple qui ne pouvait et ne voulait pas se révolter, mais qui demandait quelque liberté de plus en échange des taxes exorbitantes exigées de lui. Le clergé et les nobles envoyèrent leur argent aux ateliers de monnaie; on ouvrit des emprunts qui permirent à la république de rembourser les frais de la guerre ils montèrent à cinq millions de ducats d'or, représentant alors quatre-vingt-cinq millions de notre monnaie, et au moins le double, suivant la valeur d'aujourd'hui.

C'était avoir payé cher l'honneur d'exciter la jalousie dans l'esprit de tous les souverains!

Quant à sa puissance en Italie, Venise avait tout recouvré, excepté Crémone, la Romagne et Trieste.

ENTREVUE DE LEON X ET DE FRANÇOIS Ier ▲ BoLOGNE. MORT DE L'EMPEREUR MAXIMILISN.— GRIMANI RAPPELÉ PAR LES VENITIENS.

Ce fut à cette époque que François 1 et le pape eurent une entrevue à Bologne, où l'on arrêta les bases du concordat, appelé concordat de Léon X. Nous en parlerons plus en détail lorsque nous serons arrivés au moment où il fut tout-à-fait reconnu en France. Le pontife s'était rendu à Bologne en traversant, avec une grande pompe, plusieurs des principales villes de ses états, Terni, où il visita des travaux qu'il avait fait faire à la cascade (voy. pl. 52) (*),

(*) Nous avons déja parlé de Terni, page 61, et nous avons promis de faire mention de sa cascade, représentée fidèlement sur la planche 52.

Formée par la chute du Velino, qui se précipite avec fracas dans la Néra, elle

Spolète, Foligno et toute la Romagne. En 1519, Maximilien mourut, et laissa ses états d'Allemagne à Charles, roi d'Espagne, son petit-fils. La même année, Venise fut témoin d'un événement mémorable. Grimani, qui en 1499, pour avoir laissé prendre Lé

tombe de 1,063 pieds romains (nous avons dit que le pied romain est d'un peu plus de onze pouces de France) par un canal que Marc-Antoine Curius Dentatus fit creuser dans le roc, l'an de Rome.480, pour donner un écoulement aux eaux du lac Lucus, qui souvent inondaient les environs de Riéti.

On peut dire que cette chute est une des plus belles de l'Europe; elle offre un coup d'oeil étonnant et pittoresque, surtout lorsqu'on la contemple d'en bas, où l'on a pratiqué des chemins faciles. Cependant, la plupart des voyageurs vont la voir de la hauteur, parce que le chemin est plus commode: le fracas des eaux annonce, à une grande distance, la cascade, qui est composée de trois chutes différentes. La première a 300 pieds romains de haut, et les

eaux tombent avec tant de violence sur les rochers, qu'une grande partie se réduit en vapeurs qui remontent au sommet de la cascade. Le reste forme une seconde chute, puis une troisième; enfin ces eaux se réunissent à la Néra, et blanchissent d'écume toute cette profonde vallée. L'eau du Vélino, qui traverse le lac Lucus, avant d'arriver à la cascade, contient beaucoup de terre calcaire en dissolution, et laisse un sédiment non-seulement sur les rochers où elle tombe, mais encore dans le lit de la Nera. Cette circonstance fait donner à la chute le nom de cascade delle Marmore. Le roc a été percé à l'endroit où s'opère la chute: on peut faire quelques pas à l'abri de tout danger, le long d'un petit corridor étroit, et l'on voit alors le torrent d'eau qui va se précipiter. C'est un des spectacles les plus effrayants que puisse offrir la nature. Quand il gèle, une partie de l'eau reste suspendue en stalactites; au lever du soleil, elles forment comme autant de masses

de brillants qui éblouissent les yeux par l'éclat mille fois répété de toutes les couleurs de l'iris. Les peintres ont travaillé à l'envi sur ce beau phénomène de la nature; mais le mouvement, le fracas, la vie, les leçons puissantes qui animent cette scène, sont encore à sortir de leurs pinceaux.

pante, avait été banni à Rome, fut rappelé parce qu'il avait rendu des services pendant la guerre de la ligue de Cambray; ensuite, quoique âgé de quatre-vingt-sept ans, il fut élu doge : exemple remarquable, qui apprend que la patrie n'est pas toujours ingrate, et qu'il est beau de ne se venger d'elle que par des services !

MORT DE LAURENT DE MEDICIS.-CHARLES, ROI D'ESPAGNE, ÉLU EMPEREUR, PREND LE NOM DE CHARLES-QUINT. MORT DE LEON X. - SON

PORTRAIT.

La même année, mourut Laurent II de Médicis, duc d'Urbin, fils de Pierre II, frère aîné de Léon X ; il ne laissa qu'une fille, qui fut la reine Catherine de Médicis: alors il ne restait d'autres descendants de Cosme que Léon X, son arrière-petit-fils, Catherine, dont nous venons de parler, Jules, fils posthume de Julien tué par les Pazzi, Alexandre, fils bâtard de Laurent, duc d'Urbin, et Hippolyte, fils bâtard de Julien, duc de Nemours, frère de Léon X. Alexandre et Hippolyte étaient encore enfants. Les descendants de Laurent de Médicis, frère de Cosme, père de la patrie, les mêmes qui avaient pris, et ensuite quitté le nom de Popolani, étaient partagés en deux branches: dans la branche cadette, Jean de Médicis, fils de Catherine Sforza, née du grand Sforza, commençait à s'illustrer par les armes. Cette année même, il naissait à Jean un fils destiné à porter, avec le nom de Cosme, le titre de grand-duc de Toscane. A la mort de Laurent, Léon X réunit le duché d'Urbin au saint-siége; il céda Saint-Léo et Montefeltro à la

république florentine, en paiement de 150,000 ducats d'or dus à la république par l'état Romain.

Il était question d'élire un succesavait les yeux attentivement fixés sur seur à Maximilien, empereur. L'Italie les électeurs d'Allemagne assemblés à Francfort. Les deux concurrents étaient Charles, roi d'Espagne, petit-fils de Maximilien, et François 1e, roi de France. Dans tous les cas, l'Italie de

vait toujours recevoir un maître. Les quatre voix de Mayence, de Cologne, de Saxe et du comte Palatin du Rhin, furent données à Charles, après que l'électeur de Saxe eut refusé la couronne qui lui était offerte à lui-même. Charles obtint ensuite le vote de Bohême, puis Brandebourg et Trèves abandonnèrent François; et Charles qui était alors en Espagne, fut déclaré empereur le 28 juin 1519. Il prit le nom de Charles-Quint.

Léon X, sollicité par Charles, accéda à un traité qui rétablissait à Milan, comme duc, François Sforza, second fils de Louis-le-Maure; il succédait à son frère Maximilien, qui avait abandonné ses droits à François 1e, et qui s'était retiré en France.

Le 1er décembre 1521, Léon X mourut à Rome, âgé de quarante-sept ans, après un règne de huit ans, huit mois et dix-neuf jours. Les trésors que lui avait laissés Jules II étaient épuisés. Il faut se résoudre à le dire, quelle qu'eût été la gloire de ce règne, les Romains désiraient un changement: ils ne surent que plus tard apprécier le prince qui avait jeté tant d'éclat sur le pontificat, et dont la fermeté avait éloigné les maux de la réforme qui allaient dévorer l'Église sous les pontificats suivants.

Des auteurs ont reproché à Léon X les prodigalités d'un parvenu. Quel parvenu, que le fils d'un Laurent-leMagnifique, le petit-fils de Pierre II, l'arrière-petit-fils de Cosme, père de la patrie! D'autres lui ont reproché l'inconséquence d'un homme de plaisirs : mais on a constamment loué ses mœurs, qui se sont maintenues pures et irréprochables, malgré les accusations de Paul-Jove. On a reproché encore à Léon X quelque dureté dans le caractère, de la disposition à aimer la vengeance: mais à son avénement, il a envoyé des consolations à Sodérini, son ennemi personnel, exilé à Raguse. Quand il alla à Bologne, pour l'entrevue avec François 1", ce fut au cardinal Sodérini, évêque de Volterre, et frère du gonfalonier, qu'il laissa le soin des affaires à Romie. Enfin,

beaucoup d'écrivains, même protestants, ont pris la défense de ce pontife contre quelques détracteurs, ses contemporains, et tous les bons esprits ont lu avec confiance l'Histoire de la Vie et du Pontificat de Léon X, par William Roscoë.

Il est vrai que ce pape accueillit quelquefois dans son palais, des bouffons, des hommes frivoles, de faux savants. Il faut avouer cette faiblesse : mais il n'en fut pas moins le protecteur des talents véritables. Nous n'avons rien à ajouter à ce qu'il mérite d'admiration, pour les encouragements accordés aux arts et aux sciences : comme politique, il fut le seul prince qui observa avec une sage circonspection les démarches, les vues, les prétentions des deux monarques rivaux, Charles et François, et qui montra la plus généreuse sollicitude pour la tranquillité de l'Europe, et surtout de l'Italie.

ÉLECTION D'ADRIEN VI.—ÉLECTION DE JULES DE MEDICIS, QUI PREND LE NOM DE CLÉMENT VII.MORT DE BAYARD.

Quarante cardinaux entrèrent au conclave pour choisir le successeur de Léon X. Le 9 janvier 1522, ils nommèrent le cardinal Adrien Florent, évêque de Tortose, qui avait été précepteur de Charles-Quint, et que l'empereur avait préposé depuis peu au gouvernement de la Castille. Il était né à Utrecht, le 7 mai 1458, d'un père brasseur de bière. Jamais il n'avait vu l'Italie; il ne parlait pas l'italien, et il ne connaissait aucun des cardinaux. Ce pape prit le nom d'Adrien VI. Les Romains lui reprochèrent de ne pas aimer les arts. Il possédait les vertus et le savoir d'un moine, et devait sa réputation aux progrès qu'il avait faits dans l'étude de la théologie et de la philosophie scholastique. On le trouvait de bonne foi dans son zèle religieux, dans sa tempérance, dans son humilité, dans son aversion pour le faste et pour la simonie. Mais le successeur de Léon X regardait le Laocoon comme une idole

des païens; il appelait les poètes modernes, des imitateurs profanes des gentils, qui souillaient le christianisme. Cependant, s'il eût régné plus d'années, peut-être aurait-il résisté quelque temps aux attaques de la réforme. Son pontificat fut de peu de durée, et à sa mort, les vœux désignèrent unanimement un Italien : mais qui devait être cet Italien favorisé par le conclave? Deux partis de forces égales disposaient des suffrages. Enfin, Jules de Médicis, fils de Julien tué par les Pazzi, fut élu pape, et prit le nom de Clément VII.* Aimé des Florentins, il avait été le principal ministre du grand Léon X. On ne l'accusait ni de prodigalité, ni d'amour pour les frivolités, ni de vaines pompes. Il rappelait l'éclat du dernier Médicis, qu'on avait eu le temps de regretter. Le peuple romain donna donc de grands signes de joie au couronnement de Clément VII. Ce pontife se considérait, parce qu'il avait été légitimé, comme le seul rejeton direct de Cosme, son aïeul. Sur-le-champ, il envoya pour gouverner Florence, Hippolyte et Alexandre de Médicis (voy. page 238).

En 1524, la guerre continuait entre François Ier et Charles-Quint. Les Français avaient perdu Bayard, blessé à mort, au moment où il protégeait

une retraite de l'armée.

C'est alors qu'il fut rencontré par Charles de Bourbon, auparavant connétable en France, et qui servait contre sa patrie dans les troupes impé

riales.

«Bayard, dit l'auteur de ses mémoires, s'estoit fait descendre de cheval, par un sien maistre d'hostel, et s'estoit fait coucher au pied d'un arbre, le visage devers l'ennemi, où le duc de Bourbon, qui estoit à la poursuite de nostre armée, le vint trouver, et dit audict Bayard, qu'il avoit grand'pitié de lui. le voyant en cet estat, pour avoir esté si vertueux chevalier. Le capitaine Bayard lui fit réponse : « Monsieur, il n'y a point de pitié en moi, car je meurs en homme « de bien; mais j'ai pitié de vous, de

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<< vous voir servir contre votre prince, «<et votre patrie et votre serment. » Et peu après, le dict Bayard rendit l'esprit.

LE CONNETABLE DE BOURBON. - SA REVOLTE. BATAILLE DE PAVIE. FRANÇOIS [er FAIT PAI

SONNIER.

Une réprimande aussi foudroyante faite par l'honneur de la chevalerie francaise, à un prince de la famille royale, nécessite des explications historiques. Charles III, comte de Montpensier et duc de Bourbon, était le plus riche et le plus considérable des princes du sang, et chef de la branche de Bourbon-Montpensier qui, dans son droit à la couronne, aurait précédé les Bourbons - Vendôme, aïeux de Henri IV. Il joignait à une grande valeur et à beaucoup de qualités brillantes, un orgueil irascible, une ambition démesurée, et des habitudes de prodigalité qui le forçaient à contracter des dettes énormes. Devenu connétable de France, il avait vu avec irritation, que le roi donnait au duc d'Alençon, son beau-frère, le commandement d'une armée contre la Flandre; Louise de Savoie, mère du roi, avait aussi intenté au connétable un procès, et dépouillait ce prince d'une partie de l'héritage de sa femme. Indigné de ces injures, il avait écouté les propositions des ennemis de l'État, et après avoir accepté d'eux de l'argent, et la promesse du titre de roi de la Provence, il combattait contre son souverain légitime (*).

(*) Comme des historiens étrangers ont soutenu qu'il n'existait pas de preuve écrite de la trahison de Charles, nous avons cru devoir publier ce mémoire inédit qu'Henri VIII fit remettre au duc :

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